-*r !r
c A Y À I G N A C v: ;
A SES COLLEG
TT *-> ç
j 'or U ü 5 .
^ r!s r lf > ihftrni’dor l’an 3
tio ia itfc^uUique française.
dV a;,3rsf iS £
prSS“â U Li rï an0nyme et quVlIe n ’«it pas été
de facheufes rmpreffions fur leurs, efpnt, ‘
pai e 3 Sand ^ <ia " S fa fe,lil!e Aujourd’hui ,
o rrpt/sïï.™""'’ «
jour même où elle devoit l’eî^h T" )e ,. fc . c!éca P lter le
ÎH5*?
V- w
»
, fO
T etois à Orthes , distant d’environ quinze lieues de
Dax, avec mon collègue Beau champ, pour m’y concerter
avec lui fur des objets relatifs à l’organifation des
troupes a cheval , dont nous étions chargés , lorfque
Pinet , occupe seul des mefureS révolutionnaires , fe
rendit de Tartas à Dax avec une commiffiqn extraor-
dinaire;.. . je' n’aime pointa accufer fur-tout fur des
crimes graves dont je n’ai, pas été le témoin oculaire;
I e dois dire cependant pour l’intérêt de ma j.uffification,
pour celui de mon honneur, que la citoyenne Labarrère
arriva cie iortas à Dax, en même tems que Pinet pour
fcllkiîer auprès de lui la liberté de fon père.
Mais pour ce qui me concerne , la vérité efi qu’uni-
queutent occupé de l’orgamfation des troupes à cheval,
‘je ne méfiais mêlé ni de réclüfions , ni, de libertés ; que
je ne pouvois pas m’ën mêler d’après le décret qui
m’en voy oit auprès de l’armée des Pyrénées Occiden-
tales; que je n’ai eu aucune efpèce de relation avec
la citoyenne Labarrère que je connois à peine; j’in-
voquerai , s'il le faut , fon témoignage.
Quel eft donc le fcclérat qui a infpiré au Meffager
du ion* ? une inculpation atifii atroce ? pourquoi , au
lieu de l’appliquera celui à l’égard duquel' elle eïït
•été. du moins probable ? m’a-t-on donné une cruelle
preference ? pourquoi ? pourquoi ? le
temps peut-être nous dévoilera quelle efi la fource,
quel effile but d’un tel fyflême de diffamation.
Quant aux dix-neuf folles crèufées à Dax , j’ignore
abfoiument fi le fait, exifte. Il h 9 eû que Pinet qui
p mille , ou le défa vouer , ou en prouver la fauffeîé.
j’étois à Orthés evec mon collègue Beauchamp ,
je n’ai fait que passer à Dax, aü moment oii Pinet
y terminoit fes opérations.
Tels font les faits extrêmement graves qu’il m’im-
(3 )
portait cle détruire; à l’égard des autres , tout a été
examiné par le comité de iégiüation ; il a pu aifément
fe convainc. e que je n’ai eu aucune part aux a des
pour lefquels Pinet a été dénoncé. La dénonciation
de la fociété populaire de Bayonne , acculé elle -meme
Pinet feul , de la mort du gendarme 6c du brigadier
des charrois ; voye% la page de cette dénonciation . Ceux
qui l’ont fignée fa voient trop bien qu’on ne devoir
pas m’attribuer la condamnation de ces deux malheu-
reux , qu’il n’étoit pas en mon pouvoir de l’empocher.
Mais, me dira-t-on , pourquoi ta fignature ell-elle
au bas des arretés qu’on reproche à Pinet }
Qu’on ne perde pas de vue que j’étois uniquement
chargé de l’organifation des troupes à cheval de
l’armée des Pyrenées-Occidentales ; j’y organifois deux
nouveaux régimens , et j’y en complétais un troilième;
voilà quelle étoit ma miiTicn ; voilà à quoi je m’oc-
cupois exclufivement.
Pinet s’occupoit feul 6c exclufivement de l’adminis-
tration de l’armée & des mefures révolutionnaires.
Nos bureaux étoient féparés; chacun avoir fon fecré-
taire&fes expéditionnaires; chacun avoitfes regiflres;
il avoit l’habitude de faire imprimer mon nom au
bas de ses arrêtés ; d’en envoyer même des expéditions
au comité de salut public , revêtus de ma fignature ,
fans que je les eulle lignés. J’ai de ce fait deux preuves
écrites; voici ce qu’il m’écrit de Saint Sébàftien k
Elifondo, où j’étois à demeure, c’cft-à-dire , à qua-
rante lieues de Saint SébplHen , le 8 fruûidor, ieme.
année, après m’avoir fait part des motifs qui Pavoient
engagé à diffoudre la Junte du Guipufcca : « j’ai
» penfé, me difcit-il , qu’à tous les petits moyens
» employés par l’aftuce 6c la foiblelle, il falloit op-
(
(4 )
» pofer la grandeur & îa fermeté, j’ai donc tranché
» net comme tu le verras par la proclamation ci-
» jointe. J ai allez préiumé de ton affentiment pour
» l’envoyer au comité, revêtu de ta fignature. Elle
?> va être mlfê à l’imprefïion ce loir, ÔC tu en recevras
. » Ions peu des exemplaires ».
Il m’écrivoit encore du même endroit à Elifondo ,
le 2.3 frudidor , que treize prêtres ayant voulu faire
faire un mouvement dans Saint Sébafiien , il avoit
pris fur le champ un parti févère; il m’envoya en
conféquence , fon arrêté du même jour , figné de
lui; il m’invite à le faire exécuter dans la vallée de
Bafian. L’arrêté ne fut pas exécuté dans la vallée de
Baflan;ma fignature n’y fut pas appofée, car je l’ai
encore en original , revêtu feulement de celle de Pinet;
cependant la mefure n’en fut pas moins exécutée
dans la Bifcaye. L’arrêté imprimé porte, je crois,
mon nom ; vraisemblablement auiii il en a été adrefïe
?u comité de salut public une expédition avec ma
fignature, voilà ce que j’ai tu julqu’ici; mais mon
honneur indignement attaqué plufieurs fois , me force
de le révéler à mes collègues.
p- réfuite encoje de ces deux lettres, cotte preuve
évidente que tous les faits relatifs au Güipufcoa &
à la Bifcaye , me font étrangers; j’en étois à quarante
lieues ; Pinet était feul à Saint Sébaftien. Mes regifires
de le témoignage de toute l’armée ajouîeroient de
nouvelles preuves à ce fait.
Je pu de fous filençe ce que dit le MefTager du foir ,
contre ma fobnété & mes mœurs. Ceux qui me con-
noiüenî , me rendront à cet égard la juflice qiiim’efh
due; quant aux autres, l’état très-modefle de ma
garde-robe & le réiultat de mon compte de dépenfe,
prouvent en ma faveur. D’après, mon compte rendu
( 5 )
au comité des infpefïeurs da Palais National , j’ai
dépenfé depuis le 29 vendémiaire, an deuxième,
jufqu’au îî vendémiaire, an troifième , la fora me de
13,0^3 liv. 17 fols.
S’il falloit produire des preuves authentiques de la
pureté de mes principes , de la fageffe de ma con-
duite, je produirons un arreté du 14 juin 1792, pro-
voqué dz rédigé par moi, contenant une proteftaïicn
contre la journée du 3 1 mai. Il fut afHché dans le
temps, fur les murs de Paris; que ceux qui l’on lu,
diient s’il a paru alors un aéle auffi fort, aufH hardi,
aulîi dangereux pour les fignataires.
Je dirois eue , quoique par cet a£le dénoncé au
comité de fahit public , j’euÏÏe ma tête fur l’echafaud,
jie n’en ai pas moi»is été conféquent à mes principes;
eue j’ai refufé trois fois, avec opiniâtreté, d’aller dans
les départemens de la Diôme et de l’Isère établir un
gouvernement révolutionnaire; qu’un courrier extraor-
dinaire a porté au comité mon fécond refus ( 1 ). AwiTi
un mandat d’arrêt avoit-il été lancé contre moi. Celui
des agens du comité de la! ut public qui devoit pré-
céder Couthon à Bordeaux, devoir le mettre à exécu-
tion ; mes collègues du Lot me l’ont appris à mon
retour.
Je retracerons la conduite eue j’ai tenue dans Ja
ci-devant Bretagne , dans la Vendée, à l’armée du
Rhin ed de la Moleib; je ne m’y luis jamais prononcé
que pour les voies de douceur, de clémence, de jus-
tice eft d’humanité; j’invoque le témoignage de ceux
de mes collèVueS, avec lcfauels j’ai été en rruilion.
( 1) 1.85 troir, lettres ar.o. p adressai à c. p sniet en corni* é ,
s - t nt dans mon registre et dans les carions uu comité.
1
yy -
( 6 )
S’il avoit pu s’élever quelques doutes fur mes in-
tentions ; ma conduite dans les premiers jours de
prairial eut suffi pour les dissiper. Mon ame fe montra
à découvert dans ces journées malheureuies. Je fis tout
ce que m’infpira mon courage pour défendre la Conven-
tion nationale, ou pour périr avec mon collègueFerraud.
C’efl ici le cas de rappeller ce que ce généreux ami
m’écrivqit à l’armée, le 13 floréal , en m’adreffant un
exemplaire de la dénonciation de la fociété populaire
de Bayonne : » On a fait un abus criminel de ta
» confiance; je faurai le dire fur la tribune de la
» convention nationale & au comité', avec la même
» franchife que je te le dis».
Oui on a pu abufer de ma cofïance ; mais ma
confcience a toujours été pure , aucun attentat , au-
cune intention criminelle ne Font jamais fouillée. Ma
conduite n a ceffe d’être celle d’un repréfentanî digne
de la confiance du peuple ôc de F e filme de fes col-
lègues.
C A V A I G N A C.
Nota. En attribuant â Pinet seul Us acles dénoncés ,
je ne prétends vas le condamner 5 ni le jujlifier ; mais
ma mifjlon ayant été difiincîe de la Jienne , je ne dois
repondre que de ce qui ni efi perfonnel , & des arrêtés
que j ai pris & fait exécuter . Je déjire que Pinet trouve
dans fa eonfcience & dans fa conduite , les moyens de
fe jujlifier des faits qu on lui reproche.
De l'Imprimerie d’HACQUART , rue de Lille, N°. 478.
i