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Full text of "Coup-d'œil sur l'intérieur de la République française, ou, Esquisse des principes d'une révolution morale."

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CORPS LÉGISLATIF. 



CONSEIL DES ANCIENS, 



RÀPPO r t l ] 

F A I T 

Par CHATE AUVIEUX 

A u nom d'une commission chargée de l'examen , 

de la résolution relative à la mise en état 
y de siège des communes de la République. 

Séance du 10 Thermidor an V, 



' [R.EPRisS^TANS DU PEUPLE, 

Le Directoire exécutif est-il autorisé à employer la 
mesure fictive de mise en état de guerre et de siège 
par l'article 144 de la constitution 3 qui le charge de- 



pourvoir > d'âpres les lois , à la sûreté intérieure et 

extérieure de là République ? / 

Telle est la question intéressante sur laquelle est in- 
tervenue la résolution prise dans la forme d'urgence 
le 21 thermidor par le Conseil des Cinq-Cents, 

j H es considérant qui motivent Purgence sont , i°» que 
la constitution n'a pas déterminé les cas dans lesquels 
les communes de l'intérieur pourront être déclarées en 
état de guerre et en état de siège ; 2/?. qu'il est instant^ 
d'étabUr des règl s fixes à cet égard. 
1 Votre commission Vous propose de reconnoître Pur- 
gence par les motifs exprimés dans la résolution. 

Représentant du peuple , je n'entrér^i dans aucun 
délai] pour vous prouver que la puissance de la loi 
est la seule que vous deviez respecter 5 qu'eue rie peut 
exister qu'autant que les administrations et les tribunaux 
exerceront sans cesse l'autorité paternelle et tuiélaire 
dont la constitution les a investis , et combien pourroit 
(devenir menaçante pour la liberté une dictature mili- 
taire qui est le résultat, nécessaire de la déclaration de 
mise en état, de guerre et de siège. Je me bornerai à 
examiner Û une mesure aussi extraordinaire 9 adoptée 
sam Pautorisaiion expresse du Corps législatif, est com- 
patible avec les principes de notre gouvernement. 

Les articles de la constitution relatifs à la sûreté exté- 
rieure et intérieure de la République mettent sous la 
dépendance immédiate du pouvoir exécutif le mou- 
vement des troupes > qui cependant ne peuvent agir 7 
pour le service intérieur , que sur la réquisition par 
écrit de l'autorité civile. Ils portent que la guerre ne 
pourra être décidée que par un décret ^du Corps lé- 
gislatif , sur Ja proposition formelle et nécessaire du 
Directoire 5 qui , en cas d'hostilités imminentes et com- 
mencées ; ^ sera tenu d'employer provisoirement les 
moyens mis à sa disposition pour la ddfeme de Pélat, 



Ces dispositions sont précises ( elles, établissent Punîf é 
d'attion et le concours de volontés nécessaires pour 
maintenir l'indépendance des pouvoirs constitues , et 
garantir à jamais la République de toute oppression. 

Les lois des ïo juillet 1791' et 3i mai 1792 jus- 
tifient point l'opinion que paroît avoir Iç Directoire sur 
la question qui vous est soumise : notre collègue 
Jour dan ( de la Haute- Vienne ) Fa prouvé sans ré- 
plique en provoquant la résolution du 21 thermidor; 
et ces lois mêmes ne poun oient plus êtrê invoquées 
si elles étoient en .contradiction av£Ç Fe^prifcet k$ prin- 
cipes de l'acte constitutionnel. 

Vous ne permettré^pas ^ 'rëprésenfans du peuple , 
que le gouvernement s'écarte des règles prescrites par 
les lois , sous prétexte de pourvoir au salut de la Ré- 
publique , qui tôt ou tard se'roit compromis de la mâ- 
nrère la plus alarmante si des ambitieux étoient capables 
de conspirer contre la liberté. 

A dieu ne plaise que je suppose au Directoire une 
aussi criminelle intention ^ il a donné , des preuves de 
son dévouement aux droits du peuple ; mais 3 Peut- il 
sauvé par des moyens pris hors de la constitution , vous 
ne devriez pas moins lui en interdire, l'usage pour 
l'avenir. • 

Disposer de la force armée pour prévenir ©u réprimer 
les séditions , destituer les fonctionnaires publics qui 
les excitent ou ïes tolèrent , les livrer aux tribunaux \ 
les remplacer par des citoyens courageux , éclairés 5 et 
amis de la République , décerner des mandats d'amener 
et des mandats d'arrêt contre les' conspirateurs , et les 
faire juger selon les lois, voilà , citoyens représentais , 
les mesures ordinaires mises par la constitution sous la 
maîn du Directoire et si elles sont reconnues in- 
suffisantes dans un péril extrême , le Corps législatif ne 
refusera jamais de déclarer Fetat ck guerre sur tous les 



• 4 

points de la République où la rébellion se \sera mani- 
festée. Quant à l'état de siège , il ne peut être que 
l'effet de l'investissement d'une place par des troupes 
ennemies ou révoltées. 

Votre commission > composée de nos collègues Por- 
talis , Dumas , Lebrun , Creuzé-Latouche et moi 5 a été 
d'avis que vous devez accepter la résolution. 

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DE L'IMPRIMERIE NATIONALE. 
J; Fructidor an V.