Skip to main content

We will keep fighting for all libraries - stand with us!

Full text of "Revue et gazette musicale de Paris"

See other formats


IW 



■PÉl 



^1 



'i_ û -_ R y.*7 /f£v 




TK1E PUBUS UISRAHV ®F TME ©ITT V ®F 8@STOK1 
THE ÂLLEM Â.BETOWM] e@LLE6T10M 



Digitized by the Internet Archive 

in 2010 with funding from 

University of Ottawa 



http://www.archive.org/details/revueetgazettemu1860pari 



REVUE 



ET 



GAZETTE MUSICALE 





DE PARIS 






RÉDIGÉE PAR MESSIEURS 




G. BÉNÉDICT, 


LÉON DUROCHER, 


E. M. DE MONTER 


HECTOR BERLIOZ, 


ELWART, 


TH. PARMENTIER, 


ED. BERTRAND, 


FÉTIS père, 


ARTHUR POUGIN, 


ADOLPHE BOTTE, 


ADRIEN DE LA FAGE, 


SAINT-YVES, 


MAURICE BOURGES, 


GUSTAVE HÉQUET, 


PAUL SMITH, 


DAMCKE , 


GEORGES KASTNER, 


SCHWAB, 


DUESBERG, 


ED. MONNAIS, 


WARTEL. 



J% / 7Û 



VINGT-SEPTIÈME ANNÉE l 2 ^ 

1860 



■■■■■■ 



PALUS 



AU BUREAU DU JOURNAL, 1, BOULEVARD DES ITALIENS 

l&GO 



TABLE DU VINGT-SEPTIEME VOLUME 




REVUE 

ET 

ETTE MUSICALE 



mm paru 



TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 



Académie îles beauï-arts. 

(institut de feance.) 

Renouvellement du bureau pour 1860, 22. 

Concours annuel ouvert pour les paroles d'une cantate, 
102. . . i 

Approbation donnée à la méthode d enseignement musi- 
cal de M. Duchemin-Boisjousse, 185. 

Concours préparatoire de composai''" musicale, 190. 

Examen des cantates destinées au concours, 198. 

Jugement du concours, 245. 

Approbation accordée à un travail de M. Stephen de la 
Madelaine , intitulé : Leçon écrite sur l'air cl' An- 
nette, du Freischutz, 318. 

Séance annuelle; distribution des prix; ouverture et 
cantate, art. signé P. S., 358. 

Nomination de M. Pelletier comme académicien libre, en 
remplacement de M. de Mercey, 377. 

Associations. 

Banquet annuel offert à M. le baron Taylor, par les 
quatre associations d'artistes dont il est le fondateur, 
190. 
AUTEURS ET COMPOSITEURS DRAMATIQUES. 

Séance annuelle; rapport de M. Théodore Aune, 182. 
Réception de la commission par le nouveau ministre 
d'Etat, 433. 

AUTEURS, COMPOSITEURS ET ÉDITEURS 
DE MUSIQUE. 

Assemblée générale annuelle; rapport de M. Grus, 205. 
Fixation d'une assemblée générale extraordinaire, 345. 

ARTISTES MUSICIENS. 

Messe de Mozart exécutée par cette Société dans l'église 
Notre-Dame, 120. 

Messe de M. Ch. Manry, exécutée par cette Société à 
Saint-Roch, 165. 

Assemblée générale annuelle, - art. de P. Smith, 203. 

Messe de Sainte-Cécile à Saint-Eustache au profit de l'as- 
sociation, art. d'A. Botte, 405. 

Collecte au profit de l'association par les membres du 
Congrès pour la restauration du plain-chant et de la 
musique religieuse, 434. 

ORPHÉONS. 

Concours de composition chorale ouvert par la commis- 
sion de surveillance de l'enseignement du chant dans 
les écoles communales de Paris, 31. 

Formation d'un comité pour la propagation des orphéons 
et des sociétés chorales en France, 81. 

L'Orphéon français à Londres, art. d'E. Mathieu de 
Monter, 160. 

Médailles d'or décernées par les juges du concours de 
composition chorale, 198. 

Organisation du festival des orphéonistes de France 4 
Londres, par M. Delaporte, 198. 

Démission de M. Delaporte comme président des Sociétés 
chorales de Paris, 262. 

Première séance solennelle des orphéons au Cirque Na- 
poléon, art. signé P. S., 276. 

Deuxième séance, 285. 



Auditions musicales de Paris. 

(Voyez aussi Concerts.) 

Séances de musique de chambre d'Alard et Franchomme: 
l rc séance, art. d'A. Botte, 28. 
2° séance, id. 44. 

3 e séance, id. 70. 

Dernière séance, art. signé P. S., 77. 
Séances de quatuors d'Armingaurl, E. Jacquard, Lalo et 

Làprét, art. d'A. Butte, 28, 70 126. 
Se. mees de musique de Muurin et Clioïillard, ar:. d'A. 

Botte, 35 153. 
Soirées de musique classique de Lcbouc , art. d'A. 

Botte, 70, 126. 
Séances de musique de chambre de la Société Lamou- 
reux, art. d'A. Botte, 70. 

MATINÉES, SOIRÉES, CONCERTS, etc. 



Adlcr (V.), art. d'A. Botte, 

98. 
André (Mlle J.), id., 166. 
liatta (A.), id., 09, 106. 
Batta (Mme C), id. 79. 
Baumetz(Mlle M.),id.,58. 
Baur (J.), id., 79, 160. 
Beaulieu (Mme C), id., 

150. 
Becker (J.), id., 52. 
Bertrand (Mlle J.), id., 149. 
Bessems (A.), id., 117. 
Binfield frères, id., 44. 
Bochkoltz-Falconi ( Mlle ) , 

id., 81, 160. 
Brassin (L. ), id., 69, 98, 

150. 
Bulow (H. de), id., 44, 58. 
Casella (de), id., 106. 
Croisez (A.), id., 126. 
Cuvillon ( P. de), id., 52, 

98. 
Delsarte (F.), id., 126. 
Devençay ( Mlle M. ), 154. 
Dien, art. d'A. Botte, 69. 
Dombrowski, id., 116. 
Dufils (L.), id„ 52. 
Durand (A.), id., 98. 
Fétis (A.), id.. 142. 
Forgues (E.),id., 126, 178. 
Franck (J.), id., 99. 
Franco-Mendès, id., 16C. 
Fumagalli (L.), id., 69. 
Gavaux - Sabatier ( Mme ), 

art. slgnéS. D., 143. 
Goulfé (A.), art. d'A. Botte, 

149. 
Greive, id., 99. 
Hammer (R.), id., 100. 
Hermau (A.), 153. 
Hcrwyn (M. et Mme), 6. 
Hocuiclle (E. ), art. d'A. 

Botte, 78. 
Huct (Mlle V.), 6. 
Humbert (Mlle L.), 101. 
Ingeborg-Starck (Mlle), art. 

d'A. Botte, 125, 150, 

166. 
Jacobi (G.), id., 88, 178. 



Jacoby (H.), 450. 

Jaèll (A.), art. d'A. Botte, 

87. 
Jung-Guibert ( Mme), id., 

159. 
Katow (Mlle H. de), id., 

126. 
Ketten (H.), id.. 28, 150. 
Ketterer (E.), id., 35, 79. 
Kœmpel (A.), id., 106. 
Krafzoff, id., 125, 178. 
Kreutzer (L.), id., 178. 
Kruger (W.j, id., 58. 
Kull (Mlle A.), id., 88. 
Lacombe (L. ), id., 105, 

142. 
Laguesse (Mlle J.),id., 117. 
Lauton (L.!, id., 106. 
Leclercq (Mlle F.), id., 98. 
Levasseur, 181. 
Lotto (J.), art. d'A. Botte, 

141. 
Lyon (M. et Mme E.), id., 

88. 
Magnus (D.), id.,35. 
Mansour (A.), id., 177. 
Marchand (Mlle M.), id., 

99. 
Martin (E.), id., 99. 
Martin (Mlle J.), id., 16G. 
Mira (Mlle M.), id., 58. 
Molidoff (Mlle), 162. 
Momigny (G. de), art. d'A. 

Botte, 1,2. 
Moritz-lleuchsel (Mlle), id., 

150. 
Murer (Mlle L.), id., 106. 
Mutel (A.), id., 35. 
Nathan (E.), id., 117. 
Paladilhe (E.), id., 79. 
Pfeilfer(G.), id., 52, 98. 
Pfeiffer (Mme C), 418, 441. 
Pleyel (Mme M.), art. d'A. 

Botte, 86, 105. 
Potier (M. et Mme II.), id., 

150. 
Prudent (E.), id., 87. 
Rabaud, id., 150. 
Ravisy, id., 141. 



Reynier (L.), id., 125. 
Rie(B.), id., 110. 
Ruf (K.), 222. 
Sainton-Dolby (Mme), art. 

d'A. Botte, 79. 
Saint-Saéns (C), id., 142. 
Seeling (H.), id., 143. 
Ségisser (Mlle A.), id., 142. 
Sievers (Mme), art. signé 

S. D., 143. 
Siïhicelli, 154. 
Sowinski (A.), art. d'A. 

Botte, 98. 
Stamaty (C!, id., 149, 325. 
Stanzieri, 154. 
Szarvadv-Clauss (Mme), 

art. d'A. Botte, 58, 78, 

105. 
Telesiuski (J.), id., 142. 



Van-der-Beck (Mlles), id., 

52. 
Vaucorbeil (A. E. de), id., 

44. 
Viard-Louis (Mme), id., 

116. 
Viening (Mlle), 270. 
Viguier (M. et Mme), art. 

d'A. Botte, 105. 
Vrabélv (Mlle S.\ id., 99. 
Wi< niawski (J. , 159, 440. 
Wiest (L.), id., 219. 
Wocher (Mlle J. de), id., 

178. 
Zadrobilek (Mlle A.), id., 

89, 125. 
Zani di Ferranti, id., 44. 
Zarzycki, id., 126. 
Zompi (D.)., id., 116. 



Bibliographie. 

PUBLICATIONS MUSICALES. 

Ida et Uathilde, caprices-valses d'E. Wolff, 14. 

Allegro rapido, dédié à C. Stamaty, par D. Zompi, 14. 

Clairette, polka de M. V. Boullard, 14. 

Partition pour piano, à quatre mains, du Pardon de 
Ploërmel, 22 

Chants rie l'Italie, pour piano, et Faites l'aumône à 
l'orphelin, stances, par A. Kalkbrenner, 31. 

Première série des Echus des opéras, par J. Rummel, 38. 

La Danse des fées (nouvelle édition), d'E. Prudent, 46. 

Fantaisie pour le piano sur des motifs de Diane de So- 
lange, par E. Ketterrer, 54. 

La Plaine dts vertus, ronde, par S. Mangeant, 54. 

La Consolation, nocturne, de Bergson ; la Aostalgie, 
fantaisie facile, et Polonia, mazurka de salon, par 
M. Lee ; la Folle, do Grisar, par A. Croisez, 54. 

L'Orphéon français, par A. Vialon, 54. 

Grand duo brillant pour le piano, sur les motifs de Slra- 
della, par E. Wolfl', 62. 

Réminiscences de Y A me en peine, par \V. Kruger, 62. 

Juanita, polka d'E. Lee, 62. 

Recueil des Mélodies de A.-E. de Vaucorbeil, 62. 

Tome II des Œuvres de Hacndel, 73. 

Hymnes pour la fête des Rameaux, par G. d'Albano, 73. 

OEuvres nouvelles do Cli.-B. Lysberg. 110. 

L' Enfant dangereux, mélodie de Ch. Manry, 120. 

SchiUer-Marscfi (2 e édition), 137. 

Deux quadrilles sur le Roman d'Elvire, par Arban et par 
Marx, 137. 

Fantaisie pour piano sur des thèmes de Stradella, par 
Longueville, 154. 

Partition de Fanchelte, pour piano et chant', 154. 

Le Bouquet, lo Jasmin titane, la Pervenche, Il pleut, il 
pleut, bergère, compositions nouvelles pour le piano, 
par Mme J. Caye, 101. 

Polka sur le Roman d'Elvire, par Ettling, 162. 

Huit magnificat, pour l'orgue, par J. Ganuza, 162. 

t liants evangéliques, par M. Bourgc, 162. 

Partition, pour chant et piano, du Roman d'Elvire, 169. 

La Triangulation de Paris, chansonnette, par F. Gau- 
tier, 170. 
La Prière d'une Vierge, morceau a quatre mains, pa 

Mme Badarzcwska, 170, 278. 
Le Chat et la Souris, fable de la Fontaine, par Th. ïm- 
uert, 182. 



Œuvres de musique de danse, par A. Rosselloty, 182. 

Transcription, pour le piano, delà berceuse du Pardon, 

par Dolmelsch, 190. 
Adieu, bonjour Suzon et la Vision, romances, par V. Jon- 

cières, 190. 
Valse-boléro de Pianella, parMusard, 198, 205. 

Partition, pour piano et chant, de Pianella, 205. 
Bymneàla Vierge de l'opéra de Stradella, 205. 
Les Refrains baroques, ronde de M. Mangeant, chantée 

dans les Jours gras dcmadame, 205. 
Mon Etoile et mon guide, mélodie, par Mme L. Auffant, 
213. 

Trois ballades, romances sans paroles, danse bretonne, 

parDolmetsch, 213. 
Transcription, pour violoncelle, de la Marche funèbre de 

Chopin, par Lebouc, 214. 
Arrangement, pour ténor et chœur de la mélodie irlandaise 

de Maria, par L. Manotte, 230, 278. 
Œuvre 4, pour orgue, de M. E. Batiste, 230. 
Tableau de genre, par St. Heller, 238. 
Transcription pour piano du 2 e Morceau de salon de 

Vieuxtemps, parL. Brassin, 238. 
O belle étoile, 6 doux regard, romance d'A. Reichardt, 

246. 
Fantaisie sur des thèmes delà Part du Diable, par A. 
Frelon ; souvenir de Guillaume Tell, par Durand, 246. 
Bouquet de mélodies sur le Roman d'Elvire, par J.-Ch. 

Hess, 246. 
L'Etoile du pécheur, mélodie de M. E. Cottin, 254. 
Partition, pour piano et chant, de Bit a, 262. 
Flocons de neige, suite de valses pour le piano, par A. 

Rosselloty, 262. 
Ouverture à grand orchestre du Roman d'Elvire, 277. 
Cinquante numéros nouveaux de la Lyre française, 278. 
Valse de Montebello, par M. Henrion de Solènes, 278. 
Anita Garibaldi, légende, par A. Elwart, 285. 
Parties d'orchestre de l'ouverture de Pianella, 285. 
Le Deuil de Syrie, élégie par l'abbé Touzé, 285. 
Divers morceaux de la Sémirumis, de Rossini, 294, 326. 
Lieu le veut ! cantate par A. Kalkbrenner, 310. 
Partition des Rosières, d'Hérold, 310. 
Œuvres nouvelles d'A. Kunc ; Refrain militaire, de F. 

Dolmetsch, 326. 
Répertoire des .Sociétés chorales et des Orphéons, 346, 

362,402, 434. 
Bonne chance, polka-mazurka, par Z.-B. Katto, 346. 
Tome VII des Œuvres de Haendel, 354. 
Agnus Dei et Kyrie à trois voix avec accompagnement 

d'orgue ou harmonium et piano, par L. Lacombe, 354. 
Douce rêverie, morceau pour piano, par Mme Badar- 

zewska, 354. 
Caliban, grande valse de salon ; l'Escarpolette, 

fantaisie sur des thèmes du comte Orij, pour piano, 

par R. Favarger, 362. 
Mon paradis. Vivacité, et constance, morceaux de piano, 

par A. Cunio, 362. 
L'Ecole primaire, solfège par A. Panseron, 370. 
Le Roi des Aulnes de Schubert, orchestré par H. Berlioz, 

.377. 
Te Deum impérial et militaire, par M. Sain-d'Arod, 

378. 
Souvenirs du Tyrol, romance sentimentale pour le pia- 
no, parD. Krug, 378. 
Le Pot de terre et le Pot de fer, et les Médecins, fables 

de la Fontaine, mises en musique par Th. Ymbert, 

378. 
La Mulle de Metz, mélodie imitative, par Mlle José- 
phine Caye, 378. 
Lu Mer et Puisqu'ici bas tout aime, mélodies par Nié- 

dermeyer, 378. 
Bouquet de la fiancée, par Ch. Jeltsch, 386. 
Si tu l'avais voulu, mélodie par Audran, 386. 
Fantaisie de salon, pour orgue, sur l' Etoile du Nord, par 

F. Alday, 394. 
Variations sur le Carnaval de Venise, transcrites pour 

le violoncelle, par M. Ganz, 394. 
Douce rêverie, Souvenir a ma chaumière, mazurka, 

pour le piano, par T. Badarzcwska, 394. 
Première série de la Collection des chefs-d'œuvre des 

grands maîtres publiée par A. Catelin, 403. 
Le Satyre et le Passant, la Mort et le Bûcheron, fables 

de la Fontaine mises en musique par Th. Ymbert, 410. 
Album posthume d'Ahuàic, 410,442. 
Pëkinette, polka chinoise par Rebsamen, 418. 
La Schiller-Marsch de Meyerbeer, arrangée par Liszt en 

morceau de concert, 425. 
Bibi-Bamban, quadrille d'Arban; les Valets de. Gascogne, 

quadrille de Strauss, 426. 
Solfège artistique, par H. Duvcrnoy, 434. 
Les six Prières, pour chant et piano, par Armingaud, 

434. 
JBalladc, valse élégante, polka caractéristique, souve- 
nance, clair de lune, impromptu, morceaux pour le 

piano, par H. Litolff, 441. 
L'Abeille et Première fleur, mélodies; l' Enfant, duo, 

par L. Marnet, 442. 
Le Bouquet de la fiancée de C. Jeltsch, trarscrit pour 

musique militaire, par Bonnet, et pour musique de cava- 
lerie, par Cressonnois, 442. 
Astre des nuits et Echos du bal, morceaux pour piano, 

par Mlle L. Tonel, 442. 
Nouvelles romances bouffes, par M. A. Vialon, 442,450. 
Fantaisie militaire sur les Dragons de Villars, par Vali- 

quet, 442. 
Gi and air du Crocialo do Mcycrbcr, pour orchestre, 440. 
Villanellc d'E. Albert, 449. 

PUBLICATIONS DIVERSES. 

Biographie, universelle des musiciens, par M. Fétis 
(l or volume), 6. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 

Histoire d'un inventeur au dix-neuvième siècle, par 
0. Comettant, 32. 

Observations de. quelques musiciens et de quelques 
amateurs sur la méthode de musique de M. le doc- 
teur E. Chevé, 54, 81. 

Histoire générale et chronologique de 1830 à 1860, par 
G. Oppelt, 110. 

Simple réponse, par M. Chevé, 161. 

Histoire de la Société des Concerts, par A. Elwart, 162. 

Les anciennes maisons de Paris, par M. Lefeuve, 182. 

Mises en scène du Pardon de Ploërmel, du Roman 
d'Elvire et du Diable au moulin, par L. Palianti, 190. 

Elude artistique sur le diapason normal, par G. Béné- 
dit, 190. 

La Maîtrise (3= année), 198. 

Les concerts de Paris, par M. Fillonneau, 198. 

Biographie de Mozart, par Otto John, 205. 

Autobiographie de Spohr (2 e volume), 222. 

Paris neuf, parCh. Soullier, 238. 

Histoire de la musique espagnole depuis l'arrivée des 
Phéniciens jusqu'à l'année 1859, par S. Nuertes, 254. 

Le Voyage comique et orphéonique. de 3,000 Français à 
Londres, par B. Gastineau; le Festival de Londres 
etVOrjihéon dunkerquois, 285. 

L'Honnête homme, comédie, par un musicien, 378. 

Almanach illustré des Deux-Mondes et Almanach mu- 
sical, par 0. Comettant, 386. 

L'Art musical, nouveau journal de M. L. Escudier, 426. 

Lettre sur la musique, suivie de quatre poèmes d'opéras, 
par R. Wagner, 433. 

L'Art de la prononciation, par M. Dorval-Valentino, 450. 

Biographies. 

Mouret (suite), par M A. Pougin, 18, 127. 

Brassin (F.), art. d'A. Botte, 43. 

Spohr (L.), autobiographie, art. de Th. Parmentier, 60. 

Balfe (M. G.), extrait de la Biographie universelle des 

musiciens, par F.-J. Fétis, 330. 
Barroilhet (P.), extrait du même ouvrage, 344. 
Bocquillon-Wilhem (G.-L.), extrait du même ouvrage, 350. 
Bcaulieu jM.-D. Martin), extrait du même ouvrage, 391. 
Alard (Delphin), extrait du même ouvrage, 408. 



Concerts à Paris. 

(Voyez aussi Auditions musicales.) 

Concert donné par les chanteurs lilliputiens, 14. 

Inauguration des soirées musicales de M. Benson, 14. 

Soirée musicale chez M. Jules Béer, 21. 

Audition d'un trio de M. J. Bellon, chez M. Gouffé, 21 . 

Audition de Mlle Balby, au cercle des Sociétés savantes, 
31. 

Célébration du deuxième anniversaire de la fondation de 
la Société chorale allemande, 38. 

Audition de J. Becker dans une soirée intime, 3S. 

Soirée donnée par M. et Mme Herwyn, 38. 

Fête annuelle donnée par la Société de secours mu- 
tuels du quartier Saint-Thomas-d'Aquin, 46. 

Soirée donnée par E. Nathan, 54. 

Audition d'Angelo et Teresa Ferai chez S. A. I. la prin- 
cesse Mathilde, 54. 

Audition de Mlle Singer dans une soirée intime, 54. 

Concert a l'Institution impériale des Jeunes Aveugles 
art. d'A. Botte, 78. 

Audition des dernières compositions de W. Krùger, dans 
une soirée intime, 81. 

Soirée donnée par M. B. .., amateur, 81. 

Premier concert des Tuileries, 92. 

Audition d'A. Duvernoy cans les salons de M. Marmon- 
tel, 92 

Audition de Léter aux concerts du Palais de l'Industrie 
101. 

Concert au profit de l'Œuvre Saint-Joseph des Alle- 
mands, art. d'A. Botte, 106. 

Audition de Hans de Bulow et d'E. Prudent i la cour 
110. 

Concert donné par l'Association des fabricants et arti- 
sans, art. d'A. Botte, 117. 

Concert donné an profit de l'Œuvre des faubourgs, art. 
d'A. Botte, 117. 

Audition de F. de Croze chez Mme la maréchale Randon, 
120. 

Concert donné à l'aristocratie russe par Mlle Ida Ber- 
trand, 120. 

Concert à l'Hôtel de ville, 1 45. 

Réunion particulière au boulevard Italien, n° 1, 152. 

Concert donné par les élèves de Mme C. Pfeiffer, 154. 

Séance musicale de l'Académie universelle des arts et 
manufactures do Paris, 154. 

Concert de la Société allemande de bienfaisance, art. 
d'A. Botte, 160. 

Concert de la fondation Beaulieu, art. signé P. S., 177. 

Audition de Mlle Hilliard, chez Duprez, dans la Favorite 
et dans Desdemona, à'Otello, 190. 

Audition de M. Mohr au concert annuel de la Société 
des enfants d'Apollon, 198. 

Exécution d'un trio d'Ad. Blanc chez Rossini, 205. 

Audition des élèves de M. Herrensclmeidcr dans la salle 
Beethoven, 205. 

Audition de l'ode-symphonic de la Mer, par Wekerlin, 
et de la pastorale bouffe, Loin du bruit, par P. Ber- 
nard, chez Rossini, 213. 
Audition des élèves d'A. Goria en présence d'un jury 

chargé de leur distribuer des récompenses, 213. 
Matinée de quatuor par MM. le marquis de Cesoles, de 
Lwoff, Franchomme et G. Pfeiffer, chez Mme la mar- 
quise de B***, 262. 



Matinée musicale organisée par M. Forrenc en l'honneur 

de Moschelès, 294. 
Audition de J. Wieniawski dans une des réunions du 

Liederkranz de Paris, 378. 
Concert donné en l'honneur de l'anniversaire de la nais- 
sance de Schiller par la Société chorale la Teutonia. 

402. ' 

Audition de Mlle L. Tonel dans une matinée intime. 

410. ' 

Concert donné à l'Hôtel de ville, au bénéfice des crèches, 

410. 
Concert donné dans la salle Saint-Jean de l'Hôtel de ville 

par la Société des sciences industrielles de Paris, 418. 
Séance musicale chez Mme Zaccone, 434. 
Audition de Reichardt dans une réunion particulière, 434. 
Concert annuel de la Société philanthropique savoisienne, 

art. de P. Smith, 440. 
Audition de J. Vieniawski dans un concert donné au 

lycée Louis-le-Grand, 449. 
Séance musicale à l'amphithéâtre de l'École de médecine, 

au profit de la Société de secours mutuels du quartier 

de la Monnaie, 449. 
Société des concerts du Conservatoire, 22, 136, 169. 
Société des jeunes artistes du Conservatoire : 
1 er concert, art. signé P. S., 28. 
2' concert, 46. 
3 e concert, Struensée , de Meyerbeer , art. signé 

P. S., 57. 
4 e concert, art. signé P. S., 97. 
Dernier concert, 120, 129. 

OPÉRAS DE SALON. 

La Perruque du bailli, opérette de Mlle Tbys, dans un 
concert de Mme Gavaux-Sabatier, art. signé S. D., 143. 

Jeanne d'Arc, opéra en trois actes et six tableaux, par 
G. Duprez, exécuté à l'Ecole spéciale de chant, art. de 
P. Smith, 151. 

Conservatoire impérial de musique et de 
déclamation. 

Retraite de M. Guérin, remplacé par M. Ch. Dancla, 6. 
Nomination de M. Sauzay comme professeur dejviolon, 

en remplacement de M. Girard, 61. 
Nomination de M. Paulin comme professeur de chant, en 

remplacement de Faure, 136. 
Nomination de Mocker comme professeur de la classe 

d'opéra-comique de Moreau-Sainti, décédé, 145. 
Souscription ouverte au profit de Mme Couvé-Rameau', 

petite-nièce du compositeur, 230. 
Exercice des élèves, 250. 
Concours à huis clos, 25S. 
Concours publics, 266. 
Concours publics, art. signé P. S., 275. 
Distribution des prix, art. signé P. S. , 282. 
Concours d'harmonie et de composition pour les classes 

d'élèves militaires ; concours de solfège .pour les mêmes 

élèves, 402. 
Exercice lyrique ; le Barbier de Sécille, art. signé P. S., 

414. 
Souscription pour l'érection d'un monument à Cherubini 

dans la ville de Florence, 416. 



Départements - 

THÉÂTRES, CONCERTS, NOUVELLES MUSICALES, etc. 

Algeh. Mme Piquct-Wild dans Robert le Diable; reprise 
des Dragons de Villars, 63. — Débuts de Périé et de 
Raynal, 386. 
Allevard. Concert donné par F. de Croze et Gozora, 

294. 
Amiens. Premier concert de la Société philharmonique, 
23. — Représentation du Prophète , 39, 47, 93. — 
Audition de Roger, Graziani et .Mlle Vestvali dans un 
concert, 120. — Audition de Mlle M. Battu à la Société 
philharmonique, concert de M. J. Deneux, 182, — 
Représentations de la troupe des Bouffes-Parisiens, 
197. 
Angers. Etudes du Pardon de Ploërmel, 82; représen- 
tation de cet opéra. — Représentations de Bataclan et 
de la Rose de Saint-Flour, 121. — Débuts de Mme 
L. Reine, 387. 
Anr.AS. Deuxième concert de la Société philharmonique, 
102. — Concert annuel de cette Société, 326. — Con- 
cert donné par cette Société au bénéfice des pauvres ; 
Mlle Rey et M. Tagliafico, 41S. 
Avignon. Représentation de Martha, 23, S2. — Reprise 
de Robert le Diable, 82. — Représentations de Roger 
dans la Favorite et la Dame blanche, 190. 
Bailleul. Inauguration, dans l'église de Saint-Amand, 

d'un orgue construit par M. A. Cavaillé-Coll, 238. 
Baïonne. Concerts de D. Magnus, 318. 
Beaicaire. Concours d'orphéons dans les Arènes, 2S5. 
Beauvais. Messe de S. Neuckomm, exécutée par les élèves 

du grand séminaire, 419. 
Belleï. Inauguration du grand orgue de la cathédrale, 

169. 
Besançon. Concerts de Bazzini et de Mme Sanchioli, 
222. — Programme d'un concours musical pour l'expo- 
sition bizontine, 2S6. — Correspondance de M. E. 
Mathieu de Monter : détails sur la célébration de cette 
fête chorale, 351. — Représentations de Mme Cabel, 
394. 
Blois. Concert donné par Mme Gavaux-Sabatier et 
MM. J. Lefort et Castel, 22. — Soirée organisée par 
la direction du Figaro , au bénéfice des pauvres, 
318. 



Bone. Représentation de l'Etoile du Nord, 7. 
Bordeaux. Lauréat du dernier concours de la société Sain- 
te-Cécile, 22. — Reprise de Robert le Diable, 47. — 
Représentation de Martha; concert de H. Wieniawski, 
55. — Débuts de Mlle Micheau, 102. — Concert de 
M. L. Duflls, 198. — Représentations de Roger ; repré- 
sentation des Dragons de Villars, 213. — Prix décer- 
né à un opéra-comique par la société Sainte-Cécile, 
270. — Débuts de Renard dans Guillaume Tell, 277. 
— Expériences de M. Sudre dans les salons de l'Aca- 
démie impériale, 286. — Programme du concours de 
composition musicale, proposé par la société de Sain- 
te-Cécile, 338. — Débuts de la troupe d'opéra, 338. — 
Admission de Clienest; débuts de Mme Borghèse-Du- 
four, 394. — Audition de cette cantatrice dans les 
Dragons de Villars, 419. — Puis dans le Prophète, 
426 — Reprise des concerts de la Société philharmoni- 
que, 434. — Audition de Sivori , de Magnus et de 
Mme Viardot aux concerts de cette Société, 441. — 
Mme Borghèse dans le Prophète, 450. 
Boulogne-sur-Mer. Concert deReichardt; visiteurs de dis- 
tinction, 286. — Premier concert organisé par l'admi- 
nistration des bains, 295. — Solennité de musique 
religieuse, pour l'inauguration du grand orgue de l 'é- 
glise Saint-Nicolas, 302. — Concert de la Société phil- 
harmonique, 310. — Soirée musicale donnée par 
Bazzini et Mme Sanchioli, 338. — Concert religieux, 
historique et classique donné dans la cathédrale par 
C. Vervoitte, 354. — Premier concert d'hiver de la 
Société philharmonique, 419. 
Bourbonne-les-Bains. Concerts de Géraldy, 302. 
Bourges. Inauguration du grand orgue de la cathédrale 

370, 394. 
Brest. Représentation du Pardon de Ploërmel , 154. 
— Représentation de Joconde, 170. — Représentation 
de Martha, 191. 
Caen. Festival organisé par Lair de Beauvais, 7. — Re- 
présentations de Mlle A. Cordier, 39. — Représentation 
du Cheval de Bronze; représentations de Mme Bor- 
ghi-Mamo, 82. — Audition de M. et Mme Léonard 
dans un concert, 278. — Concert de Bazzini et de 
Mlle M. Talvo, 419. — Acquisition des instruments en 
cuivre de Sax pour la musique municipale (extr. du 
Moniteur du Calvados), 432. 
Cambrai. Mise au concours du projet de construction 

d'un théâtre, 302. 
Carcassonne. Souscription locale pour la représentation 

d'un opéra inédit, 326. 
Chalon-sur-Saône. Mise à l'étude des Malices de Ni- 

cai.se, opéra-comique nouveau, 32. 
Chambbry. Préparatifs des fêtes offertes à LL. MM. Im- 
périales, 278.— Te Deum impérial de M. Sain-d'Arod, 
chanté a l'église métropolitaine, 318. 
Chartres. Solennité religieuse pour le 600* anniversaire 

de la dédicace de la cathédrale, 362. 
Château-Thierry. Fête annuelle en l'honneur de Jean 

la Fontaine, 246. 
Cherbourg. Séance d'inauguration du congres scientifi- 
que ; cantate de M. J. Barrière, 319. 
Constantine. Clôture du théâtre par l'Etoile du Nord, 

214- 
Dieppe. Inauguration des concerts du Pavillon, 246. 
Dijon. Audition de Roger dans une fête musicale organi- 
sée au profit des pauvres, 38. — Représentation de 
Guillaume Tell, 39. — Reprise du Prophète, 121. — 
Concerts de Bazzini, 262.— Représentations de Martha, 
434. 
Dunkeiique. Grand concert donné par l'Orphéon, 326. — 
Audition de Bazzini et de Mme Sanchioli, 346. — Re- 
présentation du Pardon de Ploërmel; 9 e concert de 
l'Orphéon ; messe de L. de Rillé, 426. 
Eaux-Bonnes. Concert de E. Nathan et de Mme Fournier, 

262. 
Epinal. Concert donné par Mlle Marie Boulay, 371. 
Grenoble. Représentation de Martha, 7. — ■ Reprise des 

Dragons de Villars ; bénéfice de M. Goudboz, 162. 
Havre (le) Représentations de Roger, 21. — Clôture du 
Grand-Opéra par le Prophète, 19S. — Concerts de Baz- 
zini et de Mme Sanchioli, 294. — Reprise de Giralda, 
394. —Reprises des Dragons de Villars et du Postil- 
Ioji de Longjumeau, 410. 
Lille. Acte de bonne confraternité artistique envers un 
"artiste lillois, 31. — Répétitions du Pardon de Ploër- 
mel, 32. — Première représentation de cet opéra, 47, 
55, 93.— Reprise de Martha, 93. — Reprise de Robert 
le Diable ; audition d'Alard au Cercle du Nord ; 
solennité musicale à l'église cathédrale de Saint-Mau- 
rice, 146. — Fête musicale donnée par le Conservatoire 
eu l'honneur du maréchal de Mac-Mahon, 162. Au- 
dition de Mlle M. Battu à la Société philharmonique, 
182. — Audition de Mme Arnold dans un concert don- 
né au bénéfice d'un artiste, 254. — Distribution des 
prix du Conservatoire, 302. 
Livrï. — Concours des orphéons et des sociétés chora- 
les, 354. 
Lyon. Matinée musicale de M. Pontet, 32. — Reprise de 
l'Etoile du Nord. 47. — Reprise de Robert, le Dia- 
ble ; concert de F. de Croze, 63. — Mise â l'étude du 
Roman d'Elvire, 74. — Rentrée de Mme Vandenheu- 
vel par le Barbier de Sëville ; concert annuel de 
G. Hainl, 110. — Représentations de Pradeau aux 
Célestins, 162 . — Représentations de Roger, Tamber- 
lick et Merly au grand Théâtre ; concert de H. Herz, 
206. — Audition de divers morceaux de musique de 
chambre, par E. Albert, dans les salons de M. Prost, 
270. — Représentations de la troupe des Bouffes- 
Parisiens, 277. — Rentrée de Mathieu, de Bovier-La- 
pierre et représentations de Mlle Costan , 326. — 
Rentrée de Mme Rey-Balla dans Robert le Diable, 386. 
— Répétitions du Pardon, 419. — Concert de A. So- 
«inski, 449. 



DES MATIERES. 

Mans (le). Représentation du Pardon de Ploërmel, 
198. — Représentations données par la troupe lyrique 
de M. Rousseau, 214. — Festival à l'occasion des 
courses, 302. 
Marmande. Bénédiction du nouvel orgue de l'église pa- 
roissiale par le cardinal-archevêque de Bordeaux, 
410. 
Marseille. Début de Mme Elmire dans le Prophète ; 
études du Jugement de Dieu, opéra de M. A. Morel, 
15. — Audition de Th. Ritter, 31. — Concert de 
Mlle O. Caussemille, 32. — Reprise des répétitions du 
Jugement de Dieu, 63. — Rentrée d'Armandi dans 
les Bugueno's et dans Robert le Diable, 74. — Pre- 
mière représentation du Jugement de Dieu, musique 
de M. A. Morel. 92, 102. — Concert de H. Herz ; en- 
gagements de Renard, de Merly et de Mlle Sannier, 
102. ^ — Représentation des Deux avares, remis en 
musique par M. Agnelli, 122. — Nouveaux engagements 
de M. Montelli, 154. — Concert de Seligmann, 162.— 
Souscription pour faire graver la partition du Juge- 
ment de Dieu, 169. — Tableau de la troupe de 
M. Montelli, 310. — Réouverture du grand Théâtre 
par Guillaume Tell, 319. — Concerts de M. E. Albert, 
325. _ — Représentations de Roger, 402. — Débuts de 
Bussine, et de Mmes Riquier-Delaunay et Lafranque, 
403. — Roger dans le Prophète ; concert de Sivori, 
410. 
Metz. Représentations du Pardon de Ploërmel, 15, 39. 
— Représentation de Martha, 55. — Représentation 
de cet opéra au bénéfice de Warnots, 122. — Représen- 
tations de Bordas et de Mme Laget-Planterre, 145. — 
Représentations de Cazaux , 162. — Bordas dans 
Othello, 190. 
Montbéliard. Concerts de. Bazzini et de Mme Sanchiou, 

222. 
Montmorency. Solennité musicale et religieuse, célébrée 
dans l'église de cette commune, au bénéfice de l'asso- 
ciation des artistes musiciens, 262. 
Montpellier. Représentation des Dragons du Villars, 
91. — Représentation de cet opéra au bénéfice de 
M. Granier, 162. 
Mulhouse. Concerts de Bazzini et de Mme Sanchioli, 
222. — Correspondance: festival de Mulhouse, cinquiè- 
me réunion des chanteurs alsaciens, art. d'A. Couvert, 
261. — Représentation de Fanchelte, 3"0. — Inaugu- 
ration de l'orgue de l'église catholique, 394. 
Nancy. Reprise des Dragons de. Vilturs, 47. — Repré- 
sentation de Martha au bénéfice de M. Litté, 82. — 
Représentations de Bordas et de Mme Laget-Planterre, 
145. — Représentation du Pardon de Ploërmel, 181. — 
Bordas dans Robert le Diable Jérusalem, Norma et 
la Favorite, 190. — Succès du Pardon, 198. 
Nantes. Etudes du Pardon de Ploërmel , 74. — Repré- 
sentation de cet opéra, 82. — ■ Correspondance signée 
X...: Détails sur cette représentation, 91. — Audition 
de Servais et de Mme Vestvali à la Société des beaux- 
arts, 92. — Concert de Mlle François, 121. — Repré- 
sentation des Dragons de Villars, 214- — Débuts de 
la troupe d'opéra dans Robert le Diable, 338. — Dé- 
buts de Mme Raynaud , 346. — Représentation du 
Pardon de Ploërmel, 410, 426. - Concert du Cercle 
des beaux-arts, 426. 
Néris. Audition de Mlle E. Guérette au salon de conver- 
sation, 262. 
Nice. Mme Sanchioli dans le Trovalore et dans Maria di 
Rohan, 7. — Succès de Mmes Sanchioli et Boccobadati; 
concert de Bazzini ; compositions nouvelles de M. Per- 
ny, 23. — Fêtes du carnaval, 39. — Audition de 
Mlle O. Caussemille chez la reine douairière de Dane- 
mark ; concert de Seligmann ; l'opéra italien et 
Mme Sanchioli, S3. — Représentation de Marie Tudor, 
opéra nouveau d'un compositeur russe, 109. — Audi- 
tion de Seligmann, chez S. M. l'impératrice douairière 
de Russie, 138. — Concert de Mlle d'Arboville, 147. — 
Concert de Mlle O. Caussemille, 155. — Cantate niçoi- 
se, composée par M. J. Cohen. 169. — Chanl patrio- 
tique, composé par M. Perny, 191. — Audition de ce 
chant, 270 — Les jeunes chanteurs de la chapelle 
russe, 295. — Publication d'une valse de concert inti- 
tulée Nice, par M. Perny, 354. — Début de Mme San- 
chioli dans le Prophète, 371. — Représentations du 
théâtre italien, 426. 
Nîmes. Représentation du Toréador, 82. — Mise à l'étu- 
de du Pardon de Ploërmel ; représentation de Giral- 
da, 363. — Représentation du Pardon , 426, 434. — 
Représentation des Pantins de Violette, 435. 
Orléans. — Représentation des Dragons de Villars , 
74. —Audition de Mohr à l'Institut musical, 101. — 
Mise à l'étude des Valets de Gascogne, 371. 
Perpignan. Répétitions de l'Etoile du Nord, 32. — Re- 
présentation des Dragons de Villars, 450. 
Poitiers. Préparatifs du grand festival de cette ville, 
162. — Congrès annuel de la grande association mu- 
sicale de l'Ouest. 191. 
Provins. Correspondance de M. E. Mathieu de Monter 
à propos du dixième concours d'orphéons du départe- 
ment de Seine-et-Marne, 268. 
Reims. Deuxième séance delà Société des concerts, 32. 

— Audition deBerthelior dans un concert organisé par 
les musiciens de la ville, 277. 

Rennes. Représentations du Pardon de Ploërmel, 6, 7, 
15. — Premier concert de la Société musicale, 22. — 
Grand succès du Pardon, 55. — Représentation d'a- 
dieux de Mme Laurence, avec Robert le Diable, 110. 

— Début de Jouard dans ce même opéra, 154. 
Rocheeort. S'abat Mater exécuté à la chapelle des or- 
phelines d-î la marine, 147. 

Rochelle (la). Représentation du Dîner de Madelon, 
opérette, 147. — Lettre de M. Meneau â propos d'un 
passage de M. Fétis dans son article biographique sur 
M. Beaulieu, de Niort, 410. — Représentation de Qui 



compte sans son hâte, proverbe de MM. G. Mareschal 
et L. Meneau, 434. 

Rouen. Reprise de Joconde, 32. — Représentation 
du Pardon de Ploërmel, 63, 73. — Correspondance : 
inauguration du grand orgue de la cathédrale, 9u. — 
Exécution de la Marche aux 'lambeaux, 110. — Re- 
prise du Prophète, 121. — Représentation du Faust, 
de Gounod, 145. — Solennité de Pâques célébrée à la 
cathédrale, 146. — Représentation au bénéfice des 
choristes du théâtre des Arts, 205. — Début de la sai- 
son nouvelle dans l'opéra et l'opéra-comique, 346. — 
Annonce de la représentaiion de Pianella, 362. — 
Reprise des Dragons de Villars; débuts de M. Har- 
vin, 378. — Correspondance d'A. Méreaux : reprise du 
Pardon, 384, 403. — Concerts de Bazzini, 441. 

Saint-Dizier. Correspondance d'E. Mathieu de Monter : 
concours des Sociétés musicales de cinq départements, 

Saint-Etienne. Etudes de la Charmeuse de Saint-Val- 
lier, opéra nouveau de M. A. Dard, 93. — Représen- 
tation de cet opéra, 121. — Représentations de 
Jlme Cabel ; reprise des Dragons de Villars, 386. 

Saint-Germain-en-Laye. Audition de M. H. Herwyn dans 
un concert donné au bénéfice d'un artiste malheureux, 
230. 

Saint-Malo. Audition de Bessems dans un concert de la 
Société philharmonique, 121. — Premier concert du 
Casino, 278. 

Saint-Omer. Concert donné par H. Herwyn, 63. 

Saint-Servan. Concert donné par A. Bessems au profit 
des pauvres, 354. 

Saujiur. Concert donné par Mme Gavaux-Sabatier et 
MM. J. Lefort et Castel, 22. 

Strasbourg. Représentation des Dragons de Villars, 15. 

— Messe de M. Schwab, exécutée dans l'église de Saint- 
Pierre le Jeune, 21. — Séances de musique de chambre 
de M. Schwcederlé, 32. — Représentation de Stradella, 
47. — Concert annuel au profit du Conservatoire mu- 
nicipal, 55. — Musique de chambre, 93. — Dernière 
séance de musique de chamDre ; concert de M. Wald- 
teufel, 12t. — Représentation du Faust, de Gounod, 
145. — Concert de MM. Wnille et Stenebruggen, 163. 

— Représentations de Bordas dans Othello, 190. — 
Représentation de Czar et Charpentier, opéra de 
Lortzing, 191. — Concert de Mlle M. Boulay, 319. — 
Concert d'harmonie militaire donné par la musique 
du 3= régiment d'artillerie, 346. — Concert de Mile M. 
Trautmann, 387. — Reprise de l'Etoile du Nord, 419. 

— Seconde séance de la Société de musique de cham- 
bre, 426. 

Toulon. Représentation du Prophète, 162. — Inaugura- 
tion du grand orgue de l'église Saint-Louis, 302. — 
Représentation de la Fée aux Roses, 419. — Repré- 
sentation prochaine du Pardon de Ploërmel, 450. 

Toulouse. Reprise des Dragons de Villars, 39. — 
Etudes de l'Etoile du Nord, 55. — Accident ar- 
rivé à Puget, 73. — Représentation de l'Etoile du 
Nord au grand Opéra, 82, 92. — Représentation du 
Prophète, 162. — Roger dans cet opéra, 198. —Inau- 
guration des nouveaux salons du maréchal Niel, 246. 

— Représentation des Pantins de Violette, 362. 
Tours. — Concert donné par Mme Gavaux-Sabatier et 

MM. J. Lefort et Castel, 22. — Représentation de la 
Sérénade, opérette nouvelle de M. Labit, 170. — Con- 
cert donné par la Société de Sainte-Cécile au profit 
des pauvres, 205. — Débuts de Mme L. Reine, 
394. 

Trouville. Concerts de D. Zompi au Casino et au théâ- 
tre, 338. 

Troyf.s. Audition de J. Massenet dans un concert de la 
Société philharmonique, 41.8. 

Uriage. Concert donné par F. de Croze et Gozora, 
294. 

Valenciennes. Concours ouvert à la Société impériale 
pour chœur d'hommes, 101. — Grand concert donné 
par la Société philharmonique pour la fête de la ville, 
346. 

Valmondois. Matinée annuelle organisée par Duprez au 
profit des pauvres de la commune, 310. 

Versailles. Concert au bénéfice de l'Asile maternel, 213. 

— Concerts au parc, sous la direction de M. Klosé, 
par la musique de l'artillerie de la garde, 222. 

Vichy. Concerts : audition de Romeo Accursi, 262. — 
Soirée donnée par Mme E. Doche, 310. — Correspon- 
dance d'A. Botte : représentations théâtrales et con- 
certs, 330. 

Viroflay. Messe à deux voix, de M. E. Hocmelle, 
chantée dans l'église de cette commune pour la fête, 
346. 

Viviers. Inauguration d'un grand orgue à la cathédrale, 
46. 

Wazemmes. Inauguration du nouvel orgue. (Extr. du 
Mémorial de Lille), 12. 



Engagements. 

Achard, à l'Opéra, 61. 

Barbot (M, et Mme), au théâtre de Bologne, 253. 
Barbot (Mme C), â Turin, 386. 
Barrielle, renouvellement à l'Opéra-Comique, 100. 
Berthelier, renouvellement â l'Opéra-Comique, 237. 
Bcttini (A.), au théâtre Italien de Barcelone, 120. 
Borghi-Manio (Mme), au théâtre de Sa Majesté, à Lon- 
dres, 130. 
Id., au théâtre de la Scalà, à Milan. 

213. 
Id., au théâtre de Bologne, 245. 

Bruuet (Mlle M.), résiliation â l'Opéra, 109. 

Id., engagement â Berlin, 402. 



Carman, au grand Théâtre de Bordeaux, 3&7. 
Carvalho (Mme Miolan-), au théâtre de Covent-Garden, 
à Londres 130. 
Id., à Berlin, 254-311. 

Charton-Demeur (Mme), au théâtre de l'Oriente, à Ma- 
drid, 253. 
Crosti, renouvellement à l'Opéra-Comique, 245. 
Czillag (Mme), a l'Opéra de New-York, 302. 
Damoreau (Mme Wekerlin-), au théâtre Lyrique, 213. 
Depoitier, au grand Théâtre de Bordeaux, 347. 
Faure, résiliation à l'Opéra-Comique, 100. 

Id., engagement au théâtre de Covent-Garden, à 
Londres, 109, 285. 

Id., à Berlin, 301. 
Ferraris (Mme), à Berlin, 370. 
Fraschini, au théâtre de l'Oriente, à Madrid, 213. 
Gilliess (Mlle), au théâtre Lyrique, 294. 
Giuglini, au théâtre de la Scala, à Milan, 30. 
Graziani (F.), au théâtre Italien de Saint-Pétersbourg, 

246. 
Jourdan, au théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, 80. 
Lahéda (Mlle C), à Bade, pour la saison, 190. 
Lagramanti (Mlle), aux théâtres de Saint-Pétersbourg et 

de Moscou, 285. 
Lagrua (Mlle E. de), a l'Opéra de Saint-Pétersbourg, 

253. 
Lefebvre (Mme Faure-) , résiliation à l'Opéra-Comique, 

100. 
Mariinou (Mlle), à l'Opéra-Comique, 145. 
Mario, au théâtre Italien de Paris, 230. 
Masson (Mlle), â l'Opéra, 14. 

Id., au théâtre de la Pergola, à Florence, 338. 
Morelli, â l'Opéra, 345. 
Niemann, à l'Opéra, 245. 
Obin, renouvellement à l'Opéra, 309. 
Pancani, au théâtre Italien de Paris, 245- 
Roger, au théâtre Italien, 14, 21. 

Id., à Bade, pour chanter un opéra inédit, 213. 

Id., à Berlin, 311. 
Ronconi, au théâtre Italien de Paris, 361. 
Saint-Urbain (Mlle), â l'Opéra-Comique, 393. 
Sanchioli 'Mme G.), à Nice, 338. 
Sax (Mlle M.), à l'Opéra, 153. 
Stoltz (Mme R.), au grand théâtre de Lyon, 326. 
Szarvady-Clauss (Mme), à Cologne, par la Société des 

concerts, 386. 
Tedesco (Mme), à l'Opéra, 153, 212. 
Ugalde (Mme), â l'Opéi a-Comique, 237. 
Vandenheuvel (MmeC. Duprez-), à l'Opéra, 61. 
Viardot (Mme P.), â Berlin, 311. 
Wicart, â l'Opéra, 212. 

Id., au grand théâtre de Bordeaux, 347. 



Étranger. 

THÉÂTRES, CONCERTS, NOUVELLES MUSICALES, etc. 

Aix-la-Chapelle. Exécution du Paulus de Mendelssohn, 7. 

Amsterdam. Audition de Guglielmi à la Société Félix 
Mentis, 15. — Audition d'A. Jaëll à la même Société, 
111. — Concert d'adieux de cet artiste, 121. — Nomi- 
nations et récompenses décernées par la Société néer- 
landaise, pour L'encouragement de fart musical, 
394. 

Andernach. Festival et concours de chant, 254. 

Anvers. Miseâ l'étude du Pardon de Ploërmel, 74. — 
Audition de Litolff à la Société royale d'harmonie, 110. 

— Représentation du Pardon, au bénéfice de Scott, 
122. — Mise à l'étude de l'Amour, drame de MM P. 
Niboyet et L. Lacombe, 302.— Reprise de Martha, 
378. — Représentation de gala, 403. — Séances de mu- 
sique classique, par M. Bcssems et exécution d'une 
messe de sa composition, 425. — Représentations de 
Mme Cabel, 433. 

Arkheim. Festival organisé par la Société pour l'encou- 
ragement de la musique, 271. 

Bade. Audition du ténor Niemann, devant les souve- 
rains réunis dans cette ville, 230. — Correspondances 
signées J. R. et M. S.: Ouverture de la saison, par 
trois concerts; audition de Laub, Gleichauf, MmesSan- 
chioli, Caussemijle, Litschner, etc., 243, 244. — Audi- 
tion de Mlle M. Bsttu ; concerts du corps de musique 
de la garnison prussienne de Rastadt, 271. — Audition 
de A. Bettlni, 277. — Correspondance: représentation 
de la Colombe, nouvel opéra deGounod, 284. — 'Pro- 
gramme du grand concert annuel de M. Bénazet, 285. 

— Exécution de ce concert, 310. — Concert dans le 
salon Louis XIII, 311. — Audition de l'orgue Alexan- 
dre, par L. Engel, devant S. A. R. la princesse de 
Prusse, 318. — Représentation de la comédie de 
Mlle Aug. Brohan et de M. H. de Pêne, 319. — Cor- 
respondance signée R. : les concerts, 324. — Comé- 
die nouvelle de Méry ; fête de bienfaisance ; Sivori et 
Mme R. Kastncr-Escudicr, 338. — Un opéra de Vivier, 
art. signé R., 350. - Cancers dans le salon Louis XIV, 
et lête à l'orangerie de la villa Bénazet, 371. 

Bale. Vingt-neuvième réunion de la Société helvétique 
de musique, 109. — Découverte d'un portrait de Schil- 
ler chez un marchand de bric-à-brac, 230 . 

Barcelone. Représentation de Maria, 103. — Début de 
A. Bettini dans le Barbier de Sèville, 147. — Con- 
certs de Sarasate, 394 . 

Berlin. Représentations de la troupe italienne; produit 
de trois concerts versé par M. Hans de Bulow à la caisse 
de la fondation Schiller, 7. — Mlle Artot dans le Bar- 
bier de Séville ; concerts de Vieuxtemps et de Tabo- 
rowski, 23. — Représentation de Un vieux compagnon 
ouvrier, opérette de Kaiser, 32. — Audition de Carrion 
et de Mlle Artot à la cour; représentations de la Société 



TABLE ALPHABÉTIQUE 

italienne ; représentation de Christine de Suède, opéra 
de M. de Redern, 39. — Concert à la cour du prince 
régent, 47 — Représentation de Higoletto, 55. — 
H. de Bulow nommé pianiste de la cour; concert de 
M. Dumont, 63. — Représentations diverses du théâtre 
de l'Opéra ; représentation d'une comédie latine de 
Plaute ; troisième anniversaire de la fondation de la 
Société Bach, 74- — Concert à la cour, sous la direction 
de Meyerbeer ; Mlle de Anna dans le Prophète ; repré- 
sentation de Don Pasqualc, 82. — F.eprise de l&Flûte 
enchantée; concerts à la cour, del'Académie de chant et 
de A. Dreyschock ; mort deMmeHoelck; représentation 
du Trovatore; fête commémorative pour Mme Schœder- 
Devrient, 102. — Représentation à'Oberon et de deux 
vaudevilles français, 122. — Fin des représentations 
de l'Opéra italien, 138. — Musique d'église pendant la 
semaine sainte ; fête commémorative â l'occasion de la 
mort de Mme Schrœder-Devrient ; décoration de l'aigle 
rouge donnée à Dreyschock; cadeaux faits aux artistes 
de l'opéra italien, 155. Représentation de Maria 
au théâtre Kroll, 191. — Engagement de Mme Hucca 
au théâtre de l'Opéra; représentation A'Oberon et du 
Fourbisscur, de Lortzing, 207.— Reprise du Médecin 
et l'Apothicaire, deDittersdorf ; fête offerte au conseil- 
ler Hellwig par l'Académie de chant, 214. — Reprise du 
Templier et la Juive, de Marschner; représentations 
d'Une nuit à Grenade, de Kreutzer, et de Stradella, 
de Flotow, 223. — Représentation de Marta, 231. — 
Clôture des représentations de l'opéra; représentations 
de l'opéra-comique ; concerts organisés par G. Bock ; 
3,000 e concert de Ch. Eichelberg, 239. — Représenta- 
tion d'Orphée aux enfers , d'Offenbach, 247. — Cata- 
logue de la succession du professeur Dehn , 254. — 
Débuts de l'opéra, dirigé par M. Mcswadba, 271. — 
Solennité funèbre en l'honneur de la reine Louise de 
Prusse ; Orphée aux enfers ; reprise des représenta- 
tions de l'Opéra, 287. — Fêtes pour l'anniversaire de 
la naissance de Goethe, 295. — Programme de la sai- 
son prochaine, 311. — Représentation pour l'anniver- 
saire de la naissance de Goethe, 319. — Succès à'Or- 
phée aux enfers, 326. — Débuts de Mme Miolan- 
Carvalho, dans le Barbier de Sêville, et de Mme Cash, 
dans les Huguenots, 339. — MmeMiolan-Carvalho, dans 
la Intcia, 345. — Tableau de la troupe italienne, 
347. — Débuts de cette troupe par la ïiorma, 353. — 
Anniversaire de la naissance de Schiller ; rentrée de 
Mme Kœster ; fin des représentations de Mmes Miolan- 
Carvalho et Cash ; clôture de la salle Kroll ; cadeau fait 
par le régent à M. Taglioni, 355. — Représentations 
de la troupe italienne ; annonce d'une seconde troupe, 
363. — Ouverture du théâtre Victoria ; cinquantième 
anniversaire de la fondation de l'Université ; Mme Tre- 
belli, dans II malrimonio segreto, 371.— Représenta- 
tion d'Armide ; soirée du ministre des cultes ; soirée de 
la Société Bach : succès de Mlle Trebelli ; rentrée de 
Mlle Artot, 378. — Représentations de l'Opéra natio- 
nal et des deux théâtres italiens ; engagement de 
Mme de Lagrange ; prolongation du traité Merelli, 
387. — Débuts de Faure, 394.— Fermeture des théâtres 
royaux par suite du décès de l'impératrice mère de Rus- 
sie ; engagement de Mmes Trebelli et de Lagrange ; 
exécution du Requiem de Mozart; élection de M. J. 
Rietz, comme membre de l'Académie des beaux-arts, 
395. — Note de la Patrie relative aux débuts de 
Faure, 402. — Représentation de la Traviata; exécu- 
tion de la Schiller-Marsch, par la Société le Schiller- 
bund, 403. — Vogue de l'opéra italien ; représentations 
du théâtre de la cour, concerts de Mme C. Schumann, 
411. — Représentation des Dragons de Villars sous 
le titre de la Clochette de l'Ermite, 425. — Repré- 
sentations du théâtre de la cour et concerts, 426. — 
Grand succès de Mlle Brunet, 433.— Comité formé pour 
l'érection d'un monument 4L. Rellstab,|434. — Repré- 
sentations diverses ; second concert d'abonnement de 
Radecke, 435. — Représentations théâtrales et concerts 
divers, 442. — Représentations d'Armide et d'Orphée 
au théâtre de la cour, 450. 

Berne. Célébration du festival annuel, 287. 

Bielfeld. Préparatifs du festival de l'Allemagne du Nord, 
263. 

Bologne. Triomphe de Mme Borghi-Mamo dans la Favo- 
rite ; études du Prophète, 387 . — Exécution de l'ou- 
verture du Pardon de Ploërmel dans uu concert don- 
né au bénéfice de l'institution Rossini, 395. — Mme Bor- 
ghi-Mamo dans le Prophète, 4u9, 411, 41". — Adieux 
de Mme Borghi-Mamo, 449. 

Boston. Cinquième et dernier concert philharmonique, 
223. 

BnÈME. Représentation du Pardon de Ploërmel, 387. — 
Succès du violoniste J. Becker, 418. 

Brescia. Ouverture du théâtre par Vittore Pisani, 
311. 

Breslad. Représentation du Pardon de Ploërmel, 163. 
— Mise au concours d'un prix pour une messe à quatre 
voix ; représentation du n° CC, d'Offenbach ; adieux de 
Mme Lasslo-Doria , 223. — 250 e représentation du 
Frcijschûlz, 239. — Adieux de Mme Jauner-Krall, 
dans Maria, 247. — Représentation des Deux jour- 
nées, pour l'anniversaire de la mort de Cherubini ; en- 
gagement de Mme M. Zirndorfer, 339. 

Bruges. Reprise de la Muette de Portici, 403. — Début 
de Pages, baryton ; audition de Mlle M. d'Orban dans 
un intermède musical, 442. — Représentation du Par- 
don de Ploërmel, 450. 

Brunswick. Concert d'A. JaSll ; exécution de l'ouverture 
du Roi Bear, de Berlioz, 170. — Troisième concert 
d'A. Jaëll, 183. — Reprise de Lestocq au théâtre de la 
cour, 191.— Représentation de Dinora/t, 303, 326, 
355, 303. 

Bruxelles. Représentations du Pardon de Ploërmel, 6, 
7, 14. — Représentation de Veuve Crapin au théâtre 



du Parc, 15. — Nouvelles des concerts et des théâtres, 
23. — Accident arrivé pendant la représentation du 
Pardon, 39. — Représentation de Phcedé, opéra-co- 
mique de M. Stoumon ; deuxième concert du Conserva- 
toire ; concert de la Société philharmonique ; rapport 
de M. Fétis, lu à l'Académie royale, 47. — Audition 
d'H. Litolff à la Société philharmonique, 54- — Inaugu- 
ration des concerts annuels pour l'exécution des maîtres 
belges, 63. — Accident arrivé à Mlle Dupuy, 73. — 
Etudes de Gustave III, 82. — Représentation de Roger 
au théâtre du Cirque, 91. — Reprise de Gustave III; 
tournée artistique de M. et Mme Léonard; concert de 
l'Association des artistes musiciens, 93 . — Seconde re- 
présentation de Gustave, 102. — Représentation du 
Violoneux au théâtre du Parc, 122. — Troisième con- 
cert du Conservatoire, 138. — Représentations du 
théâtre de la Monnaie ; reprise de Guillaume Tell, 
147. — Succès du Pardon, 155. — Reprise des Dragons 
de Villars ; représentations de la troupe italienne de 
M. Merelli, 163.' — Succès des Dragons; représenta- 
tions du théâtre Italien , 170. — Représentation de 
Norma ; concert du Conservatoire, 182. — Correspon- 
dance de Fétis père : résumé de la saison musicale, 
188. — Représentation de Buda au théâtre du Cirque, 
199. — Reprise de Giralda; représentation de VEllsir 
d'amore par la Compagnie italienne, 206. — Clôture du 
théâtre de la Monnaie et des représentations de la 
troupe italienne ; arrivée d'Offenbach avec sa troupe ; 
lecture d'une partie de l'introduction de VBistoire 
générale de la musique faite par M. Fétis à l'Acadé- 
mie royale de Belgique, 214. — Succès du Pardon 
apprécié par les journaux, 222.— Extrait de l'Année 
musicale ; représentations des Bouffes-Parisiens, 223. 
— Les Bouffes-Parisiens, 231. — Représentation des 
Dames de la Halle et des Petits prodiges, 239. — 
Départ des Bouffes, 247. — Audition dans une soirée 
intime de fragments d'un opéra-comique de Bériot, 
254. — Concours du Conservatoire, 278. — Nouvelles 
compositions de M. Bordèse, 286. — Engagement de 
Mlle Litschner au théâtre de la Monnaie, 303.— Réou- 
verture de ce théâtre par le Pardon, 310. — Réouver- 
ture du Grand-Théâtre par le Pardon et par la Favo- 
rite ; réouverture du nouveau théâtre du Parc, S19. — 
Début de Mlle Litschner dans Guillaume Tell, 326, 
338. — Début de Jourdan ; reprise du Domino noir, 
338. — Séance publique annuelle de la classe des beaux- 
arts de l'Académie ; rapport de M. Fétis père, 344. — 
Exécution de l'ouverture et de la polonaise de Slruen- 
sëe dans cette séance, 346. — Représentations du théâtre 
de la Monnaie ; reprise de stradella ; mise â l'étude 
de la Vieille, de M. Fétis, au Paie, 347. — Reprises du 
Pardon et des Dragons de Villais, 354.— Début de 
Mlle Gay dans le Pré aux clercs ; reprise du Farfa- 
det, 363.— Nomination de M. Letellier pour la saison 
prochaine ; reprise de Giralda ; concert de Mlle de 
Katow ; représentation de Tromb-al-ca-zar au Parc, 
371.— Reprise de l'Etoile du Nord, 378, 387.— Arrêté 
royal portant publication des œuvres les plus remar- 
quables des anciens compositeurs belges, 402 . — Début 
de Mlle Hiller-Mitchell, 403.— Rapport lu par M. Fétis 
à l'Académie royale sur la question du diapason normal ; 
messe de Ch. Gounod exécutée à l'église de Saint- 
Michel et Sainte-Gudule, à l'occasion de la Sainte-Cé- 
cile, 411.— Première représentation d'Herculanum, 
419. — Rapport de M. E. Fétis sur la situation de la 
Caisse centrale des artistes, 434. — Premier concert 
de l'Association des artistes musiciens, 435. — Corres- 
pondance : rapport lu â l'Académie royale par M. Van- 
Hasselt sur le projet de publication des œuvres de 
Tinctoris, 440. — Reprise de Masaniello ; bénéfice de 
Mme Vandenhaute ; reprise de la Vieille ; concerts de 
Mme Cabel, 450. 

Bucharest. Succès de la troupe hongroise d'opéra, 255. 

Caire (le). Messe d'A. Doin pour l'inauguration d'une 
chapelle dans l'égise catholique de cette ville, 394. 

Carlsruhe. Reprise du Prophète, 171. — Représentation 
au théâtre de la cour de la Première nuit de Wal- 
purgis, de Mencelssolm, 206. — Représentations de 
Roger au théâtre de la cour, 303, 318. — Représenta- 
tion d'Orphée, de Gluck, 442. 

Cassel. Concert de J. Becker, 101. 

Catane. Représentations de Mlle Poinsot au théâtre 
communal, 111. 

Chijiay. Sérénade donnée à W. Kriiger par la musique 
d'harmonie de cette localité, 386. 

Coeourg. Publication du programme du festival de 
chant, 214, 247. 

Cologne. Exécution û'Esther, oratorio de Haendel, 7. — 
Représentation de la Compagnie italienne de Merelli, 
287. — Adieux de cette troupe parla Norma, 339. — 
Audition de Mme Szarvady-Clauss au deuxième concert 
d'abonnement, 411.— Adoption du nouveau diapason 
normal, 433. 

Constantinople. Célébration de l'anniversaire de la 
naissance de Schiller par la Société Tcutonia, 47. — 
Les musiciens bohèmes ; fête artistique de l'association 
allemande Tcutonia et la Biedertafel, 207. — Concert 
de Miska Hauser, 222. 

Copenhague. Exécution des Noces de la Dryade, de 
P.-E. Hartmann, au concert du Musik-Verreiu, 74. — 
Représentations de Roméo et Julie/te et du Malri- 
monio segreto ; audition des frères Holmes au Musik- 
Yerrcin, 171. — Concerts des frères Muller, 215. — 
Représentation de Maria, 295. — Mise â l'étude du 
Pardon de Ploërmel, 327.— Audition d'Ole-Bull au 
théâtre du Peuple; représentation de l'Epreuve de 
cour, opéra de M. Bérendt ; Compagnie française 
d'opéra, 419. — Reprise des Deux journées, 435. 

Creuznach. Concerts de Mmes Clara Schumann et 
Bochkollz-Falconi et de MM. J. Stockhausen et Rey, 
347. 



Dantzig. Annonce d'une troupe italienne sous la direc- 
tion de M. Carlos de Paez, 311. 

Darmstadt. Exécution d'une symphonie nouvelle de 
M. Abert, 7. — Représentation de l'Etoile du Nord, 
55. — Représentation de Dinorah au théâtre Grand- 
Ducal, 155.— Représentation de la Cendrillon, de Ni- 
colo, 183- — Représentation du Titus, de Mozart, 206. 
Résumé des représentations de l'opéra, 263. 

Dresde. Célébration des anniversaires de Beethoven et 
de Weber. 15. — Concert annuel pour les pauvres au 
Schauspielhaus, 23.— Représentation du Pardon de 
Ploérmel, 30 . — Rentrée de Tichatscheck dans Rienzi, 
254. — Inauguration de la statue de Weber, 363, 378. 

— Reprise du Pardon, 387. — Mort de F. Braun, cé- 
lèbre dilettante, 419. — ■ Représentation du Faust, de 
Spohr, 427. 

Dublin. Représentation de Dinorah par la compagnie 
Harrison, 199. 

Dusseldokf. Préparatifs du 37 e festival du Bas-Rhin, 74, 
171.— Programme de cette fête, 191. — Célébration du 
festival, 206. 

Edimbourg. Excursion artistique d'Engel, 74. 

Ems. Concert donné par H. Herz , Mlle de la Morlière et 
Mlle M. Cruvelli : séjour d'Offenbach, 287.— Concert 
de Géraldy ; concerts de Mme L. Jung, 302.— Dernier 
concert de la saison, 354. 

Eschenbach. Inauguration du monument élevé au célèbre 
Minnesaenger, 370. 

Florence. Concert de la Société philharmonique, 47. — 
Engagement du ténor Tombesi au théâtre de ïrieste, 
93. — Commission pour l'érection d'un monument à la 
mémoire de Cherubini, 278.— Entreprise de la Pergola 
confiée à M. Lanari, 339. — Début prochain de 
Mlle Masson dans le Prophète, 371.— Succès de cet 
opéra, 379, 387, 402. — Exécution de la Schiller-Marsch 
à la Filarmonica, 411. — L'Ilalia artistiea, nouveau 
journal musical, 426. — Représentation du Prophète 
au bénéfice de V. Sarti, 427. 

Francfort-sor-le-Mein. Etudes du Pardon de Ploérmel; 
concert d'A. Dreyschock, 39. — Représentation du 
Pardon, 74, 81.— Début de Mlle Frassini dans cet 
opéra, 122. — Mort de Fr. Messer, 147. — Son service 
à la cathédrale, 155. — Médaille pour les arts et les 
lettres donnée à G. Schmidt par le duc de Saxe- 
Cnbourg-Gotha, 190.— Création d'une école de musique, 
206. — Représentations de Niemann, 231. — Représen- 
tations de la troupe italienne de Merelli ; nomination 
de M. Muller comme directeur de la Société Sainte- 
Cécile, 254.— Représentation de Sémiramis par la 
troupe italienne, 263 . — Mise à l'étude de Fanïska, 
opéra de Cherubini ; représentation de la Cour du granit 
duc, opéra nouveau de M. Gollmick, 311. — Représenta- 
tion du Vampire, en l'honneur de Marschner, 319. — 
Projet de retraite prêté à Vieuxtemps, 347. — -Fonda- 
tion d'une Société de musique de chambre par M. Tu- 
ger.holt, 371. 

Fribourg. Préparatifs d'un grand festival de chant, 183. 

— Célébration de cette fête 239. 

Cand. Représentation du Pardon de Ploérmel, 21, 23, 
47, 55, 82. — Reprise de Martha, 82. — Succès du 
Pardon, 93. — Clôture de la saison théâtrale, 147. — 
Réouverture par les Diamants de la couronne ; début 
de Mermant dans Robert le Viable, 371. — Reprise 
des Dragons de Villars ; représentation des Pantins 
de Violette, 403. 

Gènes. Concert au profit de la cause nationale, donné 
par la Société de secours mutuels des artistes musi- 
ciens, 247. — Exécution de la Chasse, symphonie du 
comte Graziani, dans uu concert, 271. — Restauration 
du théâtre Carlo Felice, 295. — Débuts malheureux au 
théâtre Paganini, 379. 

Genève. Représentation 'du Pardon de Ploérmel, 39, 83. 

— Mise à l'étude du Roman d'Elvire, 403. 
Giessen. Apprêts d'une solennité commémorative en 

l'honneur de Spohr, 263. 

Goettingen. Sociétés de chant et d'orchestre dans l'uni- 
versité, 214. 

Gotha. Représentation Au Pardon de Ploérmel, 55, 102. 

— Représentation prochaine de Frédéric à la poche 
vide, opéra de iNargiller, 111. 

Graz. Croi:: d'officier du Medschidié envoyée par le sul- 
tan au compositeur Cari Evers, 287. 
Hambourg. Représentation du Pardon de Ploérmel, 30. 

— Concert donné pour l'anniversaire de la naissance 
de Mozart, 47. — Audition de Joachim au concert 
philharmonique, 63.— Dix-huitième concert de la So- 
ciété musicale, 83. — Succès du Pardon, 93. — Re- 
présentation d'il Barbiere par l'opéra Italien, 155. — 
Mlle G. Schubert dans le Pardon, 163. — Concert 
annuel donné par l'orchestre du théâtre, 199. — Mme 
Frassini dans Maria et dans la Sonnàmlmla, 214. 

— Reprise du Pardon, 263.— Ouvrage sur Beethoven, 
publié par M. de Lenz, 279. Représentation de 
Mlle Schmidt, de Darmstadt, dans les Huguenots. 287. 

— Représentations de Mlle Lita, de Dresde, 303. — 
Représentation de K. Formés ; reprise du Pardon, 326. 

— Anniversaire de la naissance de Goethe, 355. — 
Roger dans le Prophète, 363, 370, 387. — Fin des re- 
présentations de cet artiste, 395. — Mort par accident 
de Mlle Spannugel, 403. — Mise à l'étude de t'Exile, 
opéra de Munchheimer, 435. 

Haxovre. Concert donné par Mme C. S'iiumann et Joa- 
chim, 15. — Représentation du Pardon de Ploérmel, 
81, 102. — Nomination de J. Stockhausen comme 
chanteur de la chambre, 102. — Audition a la cour 
d'A. Jaëll et de Joachim, 183. — Adieux au public de 
Mme Noltès, 231. — Augmentation des appointements 
de Joachim, 255. — Remplacement de Niemann par 
Stéger au théâtre de la cour, 295, 327. — Troupe ita- 
lienne, 395. — Débuts de cette troupe par Lucia, 411. 



DES MATIERES. 

— Audition de Mme Castella et de J. Joachim au 
premier concert de la saison, 419. 

Havane (la). Départ des artistes engagés pour le théâtre 
Tacon, 346. 

Haïe (la). Représentation de Slradella; Mme de Vriès 
dans Â'orma , 32. — Représentations très-suivies du 
théâtre Italien, 63. — Audition de M. et Mme Léonard 
à la Société Diligentia, 74. — Audition d'A. Jaëll à la 
même Société, 101. — Engagement de Mlle E. Dan- 
hauser, 354. — Réouverture par la Juive; débuts de 
Mlle Pradal, 355. — Reprise du Prophète, 426. — 
Début de Mlle E. Danhauser, 435. 

Kaiseuslautern. Préparatifs du premier festival du Pala- 
tinat, 263. 

Koenigsberg. Représentation du Pardon de Ploérmel, 
81, 207, 223. 

Leipzig. Audition de M. Davidoff au Gewandhaus ; concert 
donné au Conservatoire, 15. — Reprises de la Flûle 
enchantée, du Prophète et de Santa Chiara, 55. — 
Quinzième concert du Gewandhaus, 74. — Concert de 
bienfaisance; concert annuel de la Société de chant 
des étudiants de l'Université, 93. — Concert de J. 
Becker, 101. — Chaire de musique créée à l'université 
de cette ville, 101. — Concert au profit du fonds des 
pensions, 102. — Dix-huitième concert du Gewand- 
haus, 138. — Représentation du Pardon de Ploérmel, 
163, 170. — Représentation de Maison à vendre, 
opéra-comique de Peutenrieder, 183. — Dernier con- 
cert du Gewandhaus ; deuxième concert de la Société 
Richard Muller et quatrième concert de la Société des 
amateurs, 206. — Représentations du théâtre de la 
ville, 214. — Publication du 9 e volume des œuvres de 
S. Bach, 222. — Concert en l'honneur de Zœllner: re- 
présentations de Niemann, 311. — Représentations du 
théâtre de la ville, 326. — Reprise de Robert le Diable, 
339. — Ouverture prochaine du Gewandhaus, 347, 
355. — Représentations du théâtre de la ville, 371. — 
Représentation de Diane de Solange; audition de C. 
Glogguer, dans un concert du Gewandhaus, 378. — 
Souscription en faveur de la famille de C. Zoellher, 
387. — Représentation du théâtre de la ville; concerts 
du Gewandhaus et soirées de musique de chambre, 
375. — Audition de Mme Szaryady-Çlauss au Gewand- 
haus, 411, 419- — Compositions inédites exécutées au 
Gewandhaus, 427. — Représentations théâtrales et 
concerts, 435. — Concert de Mme C. Schumann, 442. 

— Concerts du Gewandhaus et de la société Euterpe, 
450. 

Lemberg. Représentation de Flis , opéra nouveau de 
Boguslawski, 147. 

Liège. Mme Stranski dans le Prophète, 39. — Concert 
annuel du Conservatoire, 47. — Représentation du 
Pardon de Ploérmel; préparatifs du 119 e anniver- 
saire de la naissance de Grétry, 55. — Distribution des 
prix du Conservatoire, 63. — Concerts de H. Litolff; 
93. — Grand succès du Pardon, 122, 138. — Henri 
Litolff à Liège, art. de J.-B. Rongé, 189. — Audition 
d'Arban au concert du Casino, 214. — Préparatifs d'un 
festival à l'occasion de la présence du roi dans cette 
ville, 338. — Concours international de chant d'en- 
semble, 303. — Statue de Grétry transférée sur la 
place du théâtre, 371. — Correspondance de J.-B. 
Rongé sur le concours international, 384. 

Linz. Représentation prochaine du Pardon de Ploérmel, 
279. — Succès de cet opéra, 387. 

Lisbonne. Mme Tedesco dans la Favorite, 15. — Re- 
présentation du Prophète, 81. — Mme Tedesco dans 
le Barbier de Séville, M. — Reprise de Robert le 
Diable, 103. — Représentation des Vêpres siciliennes 
au bénéfice de Mme Tedesco, 147, 197. — Cession du 
théàtrede San-Carlos à une administration particulière, 
246. — Engagements du maestro Fabricca, 277. — 
Tableau de la troupe de San-Carlos, 318. 

Liverpool. Représentation de Maria au théâtre royal 
italien, 371. 

LoNnr.ES. Représentation, à Covent-Garden, de Victorine, 
opéra nouveau de M. A. Mellon ; second concert de la 
Société des amateurs; matinée musicale de M. Cata- 
laire, 7. — Concert donné à Saint-James Hall par M. 
Brinley-Richard ; concert de la Société littéraire et 
scientifique, 23. — Représentation de Lurline , opéra 
de W. Wallace, 82. — Concert au palais de Cristal ; 
concert annuel de M. Ransford, 93. — Audition de 
J. Becker à Saiut-James Hall, 101. — Représentation 
extraordinaire du Pardon, pour la reine, 102. — 
Programme de la saison du théâtre italien de M. Smith, 
et de celui de Covent-Garden; souscription Jullien; 
clôture du Royal-English-Opéra, 122. — Personnel et 
programme du théâtre de Covent-Garden, 136. — Ou- 
verture des deux théâtres italiens par Maria et le 
Pardon de Ploérmel, 144. — Succès de Becker dans 
les concerts, 145. — Au théâtre de Sa Majesté la 
Traviata;i. Covent-Garden, Fidelio, 155. — Repré- 
sentation de Mme Czillag; les théâtres italiens, 163. — 
Nouvelle troupe française de M. Laurent, 169. — Re- 
présentations d'adieux de Mlle l'iccolomini; Almina, 
opéra nouveau de M. F. Campana; représentation de 
Lucrezia Borgia; rentrée de Mario et de Mme Grisi 
dans la Favorite, 170. — Représentations des deux 
théâtres italiens; commencement des représentations 
de l'opéra-comique français par la Part du diable, 
182. — Matinée musicale de Th. Ritter ; concert de 
D. Magnus; début de Mlle M. Brunet dans Rigolelto ; 
rentrée de Mme Peuco dans Don Giovanni: concert a 
la cour, 189. — Succès de Mme Alboni dans le brin- 
disi de Lucrezia Borgia, 198. — Représentation de 
Serniramide; rentrée de Mme Nantier-Didiéc; concert 
du harpiste Oberthùr, 206. — Représentation simul- 
tanée des Huguenots aux deux théâtres italiens ; Mme 
Alboni au concert du palais de Cristal, 214.— Festival 
des orphéonistes français au palais de Sydenham, 219. 



— A propos de la lutte soutenue par les deux direc- 
tions du théâtre italien (extr. de la Revue et Gazette 
des théâtres), 220. — Représentations extraordinaires 
du lundi aux deux théâtres italiens; représentation de 
Fra Diavolo ; rengagement de Graziani par M. Gye, 
■223. — Début triomphal des orphéonistes français, 
236. — Représentations des d<ux troupes italiennes; 
concert annuel de Bénédict ; concerts de diverses So- 
ciétés; concert du prince G. Galitzin, 238. — Les or- 
phéonistes, 242. — Audition de L. de Meyer. 246. — 
Représentation d'Orphée à Covent-Garden, 247. — Au- 
dition d'H. Ketten devant la reine, 254. — Représen- 
tation du Prophète à Covent-Garden ; Oberon au théâ- 
tre de Sa Majesté; représentation de clôture; Mme 
Ferraris et Mme Cabel ; concerts populaires du lundi, 
254. — Représentations des deux théâtres italiens; 
matinée annuelle de L. Engel, 263. — Représentations 
des deux théâtres italiens ; grand concert, 270. — 
Succès de Mme Cabel; engagements pour la saison 
prochaine au théâtre de Sa Majesté, 277. — Vogue 
à'Obcron; bénéfice de Giuglini; reprise de Rigoli'tto ; 
programme du Jullien-Festiral, 279. — Clôture des 
représentations de Covent-Garden par le Prophète, 
286. — Concert à Surrey-Gardens au bénéfice de Mme 
veuve Jullien, 294. - Engagement de M. Willert Beale, 
302. — Concerts de A. Mellon dans la salle florale de 
Covent-Garden; organisation de plusieurs Sociétés d'or- 
phéonistes, 303. — Concerts de la salle florale, 326. 

— Représentations de comédie française données par 
Talexy, 339. — Annonce d'opéras anglais devant al- 
terner avec des opéras italiens au théâtre de Sa Ma- 
jesté, 355. — Réouverture de Covent-Garden par Lur- 
line; adieux de Mme C. Ndvello, 363. — Ouverture 
du théâtre de Sa Majesté par le Trovalore; représen- 
tation de Robin Hood, opéra de Macfarren ; reprise de 
Dinorah à Covent-Garden, 371. — Représentations du 
théâtre de Sa Majesté et de Covent-Garden ; souscrip- 
tion en faveur de Mme Jullien, 387. — Reprise de la 
Rose, de Castille, de Balfe, 395. — Représentations d i 
ihëâtre de Sa Majesté et de Covent-Garden; incendie 
de la manufacture de pianos de la maison Chappel, 
403. — Annonce d'un grand festival international pour 
l'année 1861, 410. — Reprise des Night dancers, bal- 
let, à l'opéra anglais de Covent-Garden; inauguration 
de la troisième saison des concerts populaires du lundi, 
411. — Représentations de Marta au théâtre de la 
reine et des Noces de Jeannette â l'opéra anglais de 
Covent-Garden, 419. — Concert de Mme T. Wartel , 
425. — Représentation deBianca, la fiancée du bravo, 
opéra de Balfe, â l'opéra royal anglais; exécution de 
l'oratorio Salomon, 435. — Représentation de la Reine 
Topaze au théâtre de Sa Majesté, 450. 

Lcbeck. Représentation du Pardon de Ploérmel, 155. 
Lucerne. Concert donné par F. de Croze et Gozora, 294- 
Madrid. Succès de Mlle Trebelli dans Lucrezia Borgia, 
32. — Représentation de la Cenercnlola, 93. — Discus- 
sion entre Mario et le chef d'orchestre du théâtre, 169. 

— Débat de Tamberlick par le rôle d'Otetlo, 204. — 
Engagements de Giraldoni, de Marra et de Mme Sa- 
rolta au théâtre de l'Oriente, 230. — Début de 
Mme Charton-Demeur dans la Sonnambula , 371. — 
Début de Mme de Méric-Lablache au théâtre de l'O- 
riente, 386. — Succès de Morini et de Mmes Charton- 
Demeur et J. Dejean, 387. — Représentation de Lucia, 
395. — Réception de Sarasate par la reine ; son pre- 
mier concert, 402. — Mme Charton-Demeur et Fras- 
chini dans la Lucia, 419. — Morini dans la Lucrezia, 
442. 

Manchester. Représentations de la troupe italienne de 
M. Beale, 339. 

Manheim. Représentation du Pardon de Ploërmel , 15, 
32. — Concours proposé par la Tonhalle, S3. — Con- 
cours pour un prix à décerner au meilleur quatuor, 206. 

— Prix décerné par la Tonhalle à une partition pour 
opérette, 254. — Représentations de Mme J. AVagner, 
378. — Premier prix de la Tonhalle obtenu par l'orga- 
niste Stiel, 386. 

Maïence. Concert de la Liedertafel, 63. — Programme 
du quatrième festival du Mittel-Rhein , 239. — Célé- 
bration de cette fête, 287. 

Meiningen. Théâtre de la ville transformé en théâtre de 
la cour, 239. 

Milan. Représentation de Marie Tudor, opéra nouveau 
de Kachpéroff, 32.— Rentrée des sœurs Marchisio, 102. 

— Représentation de Corrado , console di Milano , 
opéra nouveau de P. Gioza , 111. — Exécution de 
l'ouverture du Pardon de Ploérmel, à la Scala; dé- 
buts de Mongini , 122. — Première représentation de 
Giudiita, op"éra de Péri, 138. — Rectification à pro- 
pos de l'ouverture du Pardon exécutée à la Pergola , 
145. — Concert de C. Sivori; représentation des Pre- 
cauzioni, opéra nouveau de Petrella, 155. — Adoption 
de la métliode de Bonoldi par le Conservatoire, 162. — ■ 
Concert d'adieu de Sivori, 222. — Concert donné au 
profit de la cause nationale par Sivori et Bottesini, 247. 

— Représentation de i Parenli apparenti , opéra de 
Gibelli, 263. — Concours instrumental et vocal des 
élèves du Conservatoire, 270. — Débuts de Mme Lumley 
au théâtre Re, 278. —Les concerts de Sivori, 294. — 
Préparation de deux opéras nouveaux pour la saison 
d'automne ; concert des sœurs Ferni, 295. — Réou- 
verture de la Scala avec VAssedio di Fuenze, 319, 
326. — Représentation de il Vecchio délia Montagiui, 
opéra nouveau de Cagnoni ; nomination de M. J. Ter- 
zaghi comme directeur des théâtres royaux, 327. — 
Premier concert de L. Fumagalli, 435. 

Modi'ne. Catalogue musical des trois derniers siècles , 

dressé par ordre du gouvernement, 278. 
Mon<. Audition de Litolfl à la Société philharmonique , 

55. — Incident curieux pendant une représentation de 



la Favorite, 136. — Succès du Pardon de Ploërmel, 
138. 

Moscou. Préparatifs d'un grand festival pour lasecoDde 
semaine du carême, 81. — Engagement du ténor Kraft- 
zow, 206. 

Munich. Concert donné par M. Moralt, 15. — Premier 
concert de l'Odéon , 93. — Cinquantaine de Catarina 
Cornaro, opéra de Lachner, 111. — Représentation du 
Pardon de Ploërmel, 163, 18J, 223. — Audition d'ar- 
tistes de la première chapelle nationale musicale de 
Pesth, 326. — Représentation des Huguenots à l'oc- 
casion de la fêle de. la reine, 347. — Reprises de l'E- 
toile du Nord, des Deux journées et de Fidelio, 371. 
Concert extraordinaire pour le cinquantième anni- 
versaire de la fondation de l'Académie de musique, 
403. . 

Namue. Préparatifs d'un grand festival musical, 246. 

Nah.es. Exécution de deux ouvertures et d'une messe 
de Major Tedesco; représentation de Morosina, opéra 
nouveau de Petrella; chute du ballet de Rila , 32. — 
Représentation de i due Ciabatlini, opéra bouffe de 
Ruggi, 165. — Représentation de la Favorite sous le 
titre de Leonore de Guzman; succès de Salvini au 
théâtre (les Florentins; représentation d'une comédie 
du chevalier de Durci, 207. — Représentation de 
Monzu Gnazio, nouvel opéra de N. d'Arienzo, 231. 

— Effets du régime constitutionnel octroyé par le roi, 
270. — Augmentation de la subvention du théâtre San- 
Carlo, 295. — Représentation de il Folelto di Gresy, 
opéra nouveau de Petrella, 319. — Ordre de réouver- 
ture des théâtres; engagement de Mme Steffenone, 347. 

Ouverture du théâtre San-Carlo par Semiramide, 

371. — La Muette de Portiei défendue par la censure, 
377. — Représentation de Vno episodio delta guerra 
d'Italia del 1859, ballet nouveau, musiqne de Gia- 
quinto, 387. — Scènes déplorables au théâtre Sau- 
Carlo et fermeture, 442. 

New-York. Adieux ae la Compagnie italienne Clmann 
et Strakosch, 47. — Représentation de Fidelio, 183. 

— Mme Frezzolini dans Lucrezia Borgia , 190. — 
Représentation de Mose in Ecjitio , 205, 222. — Ou- 
verture de la saison de Maretzek par la représentation 
de Nabuco, 231. — Acquisition du Musical World 
par les éditeurs Massen frères, 311. —Réouverture de 
l'Académie de musique par la Sqnnambula; nouvelle 
troupe, 347. — Représentations de l'Académie, 371. — 
Représentations de l'opéra italien, 395. — Départ de 
la troupe italienne; création difficile d'un Conserva- 
toire de musique, 419, 442. 

Nonvicn. Grand festival annuel sous la direction de Bé- 
nédict, 347. 

Nouvelle-Orléans. Débuts de la Société lyrique par 
Robert le Diable, 55. — Ouverture de la saison du 
théâtre Italien, par le Barbier de Séville, 170. — Ta- 
bleau de la troupe du nouveau directeur D. Ronzani, 
346. 

Omii-Amiiiergau. Représentation de la Passion le lundi 
de la Pentecôte, 222. — Nouvelles représentations et 
leur clôture, 370. 

Pbsth. Dépôt de la faux en argent massif de Mme Scho- 
del au musée national, 63. — Nouvelle partition de 
F. Erkel, 74. — Reprise de Benvcmilo Cellini, opéra 
deKerne, 122. — Représentations données par la troupe 
italienne de M. Salvi, 230. — Mlle Lagrua dans Norma 
et, le Trovalore, 253. — Clôture des représentations 
italiennes, 255. — Poignard offert à Mlle Lagrua par 
les jeunes gens de la ville, 277. — Mise à l'étude de 
Joseph, de Méhul; concert du pianiste Boskowitz, 295. 

— Représentation du Pardon de Ploërmel, 435. — 
Philadelphie. Représentation de Maria, 395. 
Pon-r-Louis [île Maurice). Débuts de la compagnie d'o- 
péra par Robert le Diable et le Barbier, 403. 

Prague. Annonce de la mise en vente d'un violoncelle de 
Guarncrius, 22. — Audition de Mlle de Tiéfensée â la 
cour, 39. — Représentation de Joseph, de Méhul, 
au bénéfice de M. Emminger, 74. — Représentation 
du Pardon de Ploërmel, 81, 93. — Départ du direc- 
teur de musique Skraup, 263. — Reprise du Prophète, 
387. — Reprise du Pardon, 419. 

Ratisbonne. Représentation du Pardon de Ploërmel, 
214. — Société d'oratorios, 263. 

Rio de Janeiro. Accident arrivé à Mme de Lagrange, 80. 

— Mme Tosi dans la Linda ; adieu de Mme Medori, 
395. 

Rome. Représentation à'Amleto, opéra nouveau, de 
L. Moroni, 231. — Représentation de. Gianni di Ni- 
Silda, opéra nouveau, de Pacini, 403. — Représenta- 
tion de Slejanias, opéra nouveau de R. Gentili, et de 
il genio Ànarack, ballet de Rota, 427. 

Rostock. — Représentation du Pardon de Ploërmel, 39. 

Rotterdam. Audition de A. Jaëll au concert Erudilio mu- 
sica, 101. — Fondation d'une Société pour la repré- 
sentation des opéras allemands, 214. — Direction de 
cet opéra confiée à M. Vriès, 295. — Formation de 
la troupe, 339. — Mise en action de cette entreprise, 
410. 

Saint-Pétersbourg. Etudes du Pardon de Ploërmel, 7. 

— Représentation de Don Giovanni, au bénéfice de 
Marin), 15. — 14., au bénéfice de Dcbassini; diner 
et concert donnés par M. de Sabourolf; concert de 
Mme lngeborg-Starck, 23. — Concours ouvert pour 
une cantate par la Société musicale, 38. — Bénéfice 
de Mcngiui ; représentation entraordinaire au Théâ- 
tre Français, 39. — Début de Mlle Balfe dans la Tra- 
viata, 47. — Correspondance signée X : belle repré- 
sentation du Prophète; nouvelles diverses, 53. — 
Correspondance signé D : représentations de Pâque- 
rette, ballet de Saint-Léon, et du Pardon de Ploërmel, 
chanté par la troupe italienne ; représentation de Gus- 
tave III; premier concert des sœurs Ferai, 71. — 
Représentation du Pardon (il Pcllegrinaggio) ; béné- 



TABLE ALPHABETIQUE 

fice de Mlle Lagrua: Mlle Balfe, Tamberlick; concert 
des Allemands, correspondance signée D., 80. — Dé- 
part des artistes italiens ; réengagement de Mme Ro- 
sati ; programme de la saison des concerts, 93. — Aug- 
mentation du capital de la Société musicale ; représen- 
tations du théâtre Italien ; débuts de Mme Maïkoff, 103. 
— Départ de Vieuxtemps ; dernier concert des sœurs 
Ferai; 111.— Concerts de Dreyschock; personnel du théâ- 
tre Italien pour la prochaine saison, 138. — Concerts de 
la saison ; départ des sœurs Ferni ; factum d'un ama- 
teur de musique ; arrivée d'H. Wieniawski et des demoi- 
selles Pallini, 147. — Concert d'H. Wieniawski au Grand- 
Théâtre, 163. — Service du bout de l'an en l'honneur 
de Mme Bosio ; empressement du public pour la pro- 
chaine saison italienne ; arrivée de l'opéra de Moscou ; 
fondation d'un concert public dans l'île du Village 
neuf, 171. — Nomination d'H. Wieniawski comme 
violon solo de l'empereur et des théâtres impériaux, 
183. — Début de Mlle Séménow dans Marta ; succès 
de Mlle Bagdanoff; reconstruction du théâtre du 
Cirque, 191. — Décoration du cordon de Saint-Alexan- 
dre Newski donnée à M. de Sabouroff, 205. — Fonda- 
tion d'un fonds de secours pour les gens de lettres et 
les savants; décoration de Saint-Wladimir accordée 
au pb.niste Henselt, 213. — Travaux de la Société 
symphonique, 215. — Engagement de Mme Ristori et 
de sa troupe, par M. de Sabouroff, 230. — Examen des 
élèves de la classe instrumentale à la chapelle des 
chantres de la cour, 231. — Décision impériale qui 
met les théâtres lyriques au diapason adopté par la 
commission française, 238. — Achèvement du théâtre 
de la grande-duchesse Marie, 247. — Diapason nor- 
mal; préparation d'un opéra nouveau de M. Villebois 
pour la saison d'automne ; retour du jeune Taborowski ; 
les diamants de Mlle Friedberg, 271. — Concert au 
profit de l'hospice Nicolas, 303. — Ouverture pro- 
chaine du théâtre Marie, 339. - Ouverture de ce théâ- 
tre et débuts au théâtre Français, 353. — Débuts de 
Mlle Lagrua, 371. — Inauguration du théâtre Marie, 
par la Vie pour le tzar, de Glinka, 379. — Reprises 
du Freiischùlz et des Puritains; débuts de Mlle Fio- 
retti, 387. — Correspondance : série de concerts dans 
le nouveau théâtre Marie, 425. — Correspondance : 
derniers concerts donnés dans cette salle, 432. — Dé- 
buts de Mme Ristori pour la réouverture des théâtres, 
442. — Reprise du Prophète, 450. 

Salzburg. — Premier concert de la Société de musique 
delà cathédrale et du Mozarteum, 138. — Deuxième 
concert, 199. — Musique religieuse exécutée par le 
Mozarteum, 287. 

Schwerin. Représentation du Conte d'hiver , nouvel 
opéra de M. de Flotow, 101.— Sérénade donnée à M. de 
Flotow; reprise d'Indra, 183. — Clôture des repré- 
sentations du théâtre de la Cour, par Robert le Diable, 
191. — Premier festival du Mecklenbourg; clôture du 
théâtre de la Cour, 23J. 

Sondersiiaosen. Représentation de Dinorah, 138. 

Spa. Audition de M. Laub, violoniste, 271. — Concert de 
Mme Miolan-Carvalho et de J. Prume ; concert de Vi- 
vier, pour l'inauguration de la promenade Meyerbeer, 
286. — Grand concert auquel prennent part Vivier, 
Mlle H. François et Franco-Mendès, 295, 310. — Con- 
cert donné par l'harmonie de la Redoute et la So- 
ciété musicale de Sainte-Marie d'Ognics, 311. — Con- 
cert de L. Brassin, 319. — Audition de Mlle de Guin- 
gand et de MM. Duhem et Gitz, â la Redoute, 325. — 
Fête musicale brillante, 347. 

Stettin. Inauguration de la saison théâtrale par les Hu- 
guenots, 387. 

Stockholm. Représentation de Lullg et Quinault, opéra 
de Berens, 15, 31. — Concerts d'Ole-Bull et de Vieux- 
temps, 239. — Arrivée de Mme J. Lind-Goldschmidt, 
247. — Vieuxtemps nommé membre d'honneur de 
l'Académie de musique et décoré de l'ordre de Wasa, 
255. — Réformes introduites dans l'Académie de mu- 
sique, 295. — Concerts de Willmann, Lachner, 
Mmes H. Tegerstrom et C. Magnus, 311. — Nomination 
d'H. Berens comme chef d'orchestre du second théâ- 
tre, 427. 

Stuttgard. Interruption des représentations do. Dinorah; 
cinquantième anniversaire du service de G. Krùger 
comme membre de la chapelle royale , 82. — Mise à 
l'étude du Soir de la Saint-Jean , opéra de Pressel, 
111. — Représentation de cet opéra, 247. - Récapitu- 
lation des représentations de l'opéra, 311. — ■ Réou- 
verture du théâtre de la Cour par la Nuit de la Saint- 
Jean, de Presse!, 355. — Inauguration de la nouvelle 
salle des concerts, 363. — Concert de W. Krùger, 
3S7. — Représentation du Nid de Cigogne, opéra de 
Vogel, 403. 

Swinemunde. Concert donné par W. Kriiger au profit 
des pauvres , 310. 

Toepl-.tz. Célébration du premier festival de la Bohême, 
303. 

Tournai. Incident curieux pendant la représentation de 
la Muette de Portiei, 137. — Concert de Wicart, 338. 

Trieste. Début de Mlle A. Jackson dans Robert le 
Diable, 223. — Préparation de Dinorah, 295. 
— Réouverture du grand théâtre par les Puritains, 
355. 

Turin. Représentation de Guillaume Tell , 83. — Re- 
présentation du Barbier ; Mlle Fioli , 277. — Exécu- 
tion d'une symphonie de M. Caliste Borelli, 403. — 
Représentation de Bianca Capello, de Dell'Ongara, et 
i'Esmératda, ballet de Perrot, 411. 

Dpsal. Sérénade donnée par les étudiants à Jeuny Lind, 
339. 

Varsovie. Concerts de J. Wieniawski, 23.— Solennités 
musicales pour réunir les fonds destinés au nouveau 
Conservatoire, 111. — Ouverture de cet établissement 



sous la direction de M. Ap. Kontski, 303. — Opéras 
composés par Mouiuszko , 311. 
Venise. Fermeture de tous les théâtres, 23. 
Vergnies. Inscription â la mémoire de Gossec, 54- 
Vienne. Théâtres impériaux abandonnés à l'industrie 
privée , 7 . — Réouverture prochaine de l'Opéra ita- 
lien ; anniversaire de Beethoven; théâtres nouveaux, 15. 

— Concert de l'Académie de chant : le Mari à la 
porte , au Carl-Theater , 23. — Avis singulier d'un 
facteur de pianos, 31. — Rentrée d'Ander dans Stra- 
della, 32. ■ — Premier concert philharmonique ; reprise 
d'Iphigenieen Tauride, 39. — Reprise des Huguenots, 
63. — Centième soirée du quatuor Hellmesberger, 74. 

— Grimminger dans le Prophète ; saisie du journal 
Recensionen, 83. — Reprise du Moulin du Diable, de 
W. Muller , 102. — Programme de la saison du 
théâtre Italien, 111. — Représentations du théâtre de 
la cour, 138. — Concert chez le prince Paul Es- 
terhazy ; cinquantième anniversaire des débuts de 
Mme Haitzinger ; soirée Muzart à la Suciété philhar- 
monique, 147. — Début de Mlle Lagrua dans Norma; 
reprise des Huguenots ; succès d'Orphée aux enfers; 
départ de Mme C. Schumann ; exécution du Mise- 
rere d'AUegri à l'église des Augustins , 155. — Re- 
présentations de Mlle Lagrua ; représentation d'un 
ballet intitulé la Nymphe ; concert de J. Stockhau- 
sen, 163. — Représentation de Rigoletto ; bénéfice 
de l'orchestre de l'Opéra de la cour, 170. — Repré- 
sentation de Domingo, opéra-comique de Dessauer ; 
concert de Poznanski ; représentations de l'opéra alle- 
mand , 183. — Troisième concert de J. Stockhausen ; 
engagement de Mlle Frassini au théâtre de la cour , 
191. — Représentations de Lucrezia Borgia et de la 
Traviala par la troupe italienne, 199. — Succès de 
MlleLagruadanslMssetfio di Corinto et de Mme Char- 
ton -Demeur dans VElisir d'amore, 206. — Envoi 
d'une bague enrichie de diamants à Herbeck , de la 
part de l'empereur, 213. — Sérénade donnée au roi 
Louis de Bavière par la société académique de chant; 
représentations de Mme Ellinger, 215. — Clôture du 
théâtre italien , 223. — Représentation au bénéfice 
de Mlle Lagrua; travaux du théâtre de la cour, 231. 

— Concert donné par la troupe italienne au profit de 
l'Association académique de chant, 239. — Ouverture 
de la saison allemande , 255. — Construction d'une 
nouvelle salle d'opéra, 263. — Opéras en projet pour 
la saison prochaine, 271. — Distribution des prix aux 
élèves du Conservatoire, 287. — Nouvelle partition de 
Rubinstein ; direction du théâtre italien confiée â Salvi, 
295. — Mise en répétition de la Fiancée, d'Auber, 
303. — Rentrée d'Ander dans le Prophète ,311. — 
Représentations de l'opéra de la cour, 319. — Démis- 
sion d'Eckert, directeur de ce théâtre ; projet de mo- 
nument en l'honneur de Beethoven, 326. — ■ Reprise 
de l'Etoile du Nord, 339. — Conditions de l'entreprise 
particulière du théâtre de la cour, 347. — Reprise de 
la Juive; projet d'un nouveau théâtre, 355. — Asso- 
ciation de charité entre les chefs des corps de musique 
militaire, 363. — Morceaux portés aux programmes 
des concerts philharmoniques et de l'association des 
étudiants, 371. — Départie Liszt; ouverture prochaine 
du théâtre Treumanu , 379. — Mise â l'étude de la 
Médée, de Cberubiui , 387. — Rapport du secrétaire 
du Maenner-Gcsang-Verein, 395. — Solennité musi- 
cale à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de 
Schiller, 403. — Nouvelles diverses , 419. — Annonce 
d'un concert de la Concordia ; soirées de quatuors 
d'Hellmesberger, 427. — Concession de l'opéra à une 
entreprise particulière, 435. — Difficulté de trouver un 
imprésario pour l'opéra de la cour ; représentation de 
la Poupée de Nuremberg , au Karl-Theater , 442. — 
Compétiteurs nombreux pour la direction de l'opéra de 
la cour, 450. 

Weimar. Exécution de l'ouverture de Dinorah à la 
cour, 111. — Représentation, au théâtre de la cour, 
de Frauenlob, opéra nouveau de E. Lassen, 170. — 
Représentations de Mme Burde-Ney, au théâtre grand- 
ducal , 214. — Mise en répétition de Macbeth, de 
Chelard, 295, 386. — Représentation de cet opéra; 
l'intendant général Dingelstedt nommé commandeur de 
l'ordre du Faucon, 411 

Wiesbade. Représentation de Dinorah, 122. — Mme Zirn- 
dorfer, dans Robert te Diable, 183. —Début de Ti- 
chatscheck dans Lohe.ngrin,ilh. — Fin des représen- 
tations de cet artiste , 239. — Représentation du 
Barbier par la troupe italienne de Merelli ; concert du 
Kursaal, 263. — Programme d'une solennité musicale, 
285. — Concert de L. Brassin, 294. — Concert de 
H. Litolff, 311. — Inauguration de la saison par le 
Duc de Tijrol, opéra nouveau de Nargiller, 37S. — 
Concert de bienfaisance, 450. 

Wittemberg. Concert spirituel â l'occasion de l'anniver- 
saire de la mort de Mélanchton, 171. 

Wurtzbourg. Représentation du Pardon de Ploërmel, 
122. — Hymne â quatre voix, composée par le duc de 
Saxe-Cobourg -Gotha, 171. 

Zofingen. Célébration du festival d'Argovie, 254- 

Zurich. Fête commémorative en l'honneur de Spohr , 
13S. — Sérénade donnée à A. Jacll , par la Société 
chorale, 41S. 

Zwickad. Célébration du cinquantième anniversaise de 
la naissance de R. Schumann, 199, 239. 

H 



(Voyez aussi Nominations.) 
Alard (D), nommé officier de l'ordre de Charles III, par 
S. M. la reine d'Espagne, 2S5. 



Alary, décoration de l'ordre de Charles III d'Espagne, 

370. 
Alexandre (E.), décoration de la Légion d'honneur, 31. 
Alexandre père et fils, diplôme d'honneur décerné par 

le jury de l'exposition universelle de Besançon, 409. 
Amat (L.), décoration de la Légion d'honneur, 338. 
Artus (Al.), médaille d'argent, grand module, de la part 

de S. M. l'Empereur, 346. 
Aucher, médaille de première classe décernée par le 

jury de Besançon, 409. 
Barbier (F.), médaille de la part de S. M. l'Empereur, 

294. 
Batta (A.), nommé officier de l'ordre de la Couronne de 

chêne, par S. M. le roi des Pays-Bas, 238. 
Id. grande médaille d'or du Mérite, de la part de S. M. 

le roi de Sardaigne, 346. « 

Battu (Mlle M.), magnifique bracelet de la part de M. 

Calzado, 61. 
Bonnifas, médaille d'argent de première classe, décernée 

par le jury d'exposition de Montpellier, 278. 
Bourdon, médaille d'argent de la part de S. M. l'Empe- 
reur, 370. 
Brandus (G.), médaille en or du Mérite civil, de la part 

de S. M. le roi de Wurtemberg, 31. 
Cohen (J.), belle médaille delà part de S. M. l'Empe- 
reur, 31. 
Cormon (E.), décoration de la Légion d'honneur, 294. 
Dalloz (P.), décoration du même ordre, 294. 
Danel (L.), décoration du même ordre, 294. 
David (F.), pension de 2,400 fr. accordée par S. M. l'Em- 
pereur, 394. 
Debain, décoration de la Légion d'honneur, 73. 
Delteil, médaille d'argent de la part de S. M. l'Empe- 
reur, 370. 
Empis, nommé commandeur de l'ordre de la Légion 

d'honneur, 21. 
Ferraris (Mme), bracelet enrichi de diamants de la part 

de S. M. l'Empereur, 109. 
Florentino, décoration de l'ordre d'Ernest, par S. A. R . 

le duc de Saxe-Cobourg-Gotha, 22. 
Foulon, décoration de la Légion d'honneur, 38. 
Franco-Mendès (J.), décoration de l'ordre du Mérite, par 

S. A. R. le duc de Saxe-Meiningen, 38. 
Id., décoration (quatrième classe) de l'ordre Adolphe de 

Nassau, 62. 
Gevaért, décoration de la Légion d'honneur, 294. 
Groot (de), médaille d'argent de la part de S. M. l'Em- 
pereur, 294. 
Hammer (R.), décoration du Lion et du Soleil, par le 

shah de Perse, 394. 
Haslinger (C), croix eu or pour le mérite, décernée par 

S. M., l'empereur d'Autriche, 22. 
Herz (H.), diplôme d'honneur décerné par le jury de 

Besançon, 402. 
Kapry (G.), belle bague en or surmontée d'un saphir, 
de la part de S. M. l'Impératrice douairière de Russie, 
213. 
Kastner (G.), décoration de l'ordre d'Ernest, par S. A. R. 

le duc de Saxe-Cobourg-Gotha, 14. 
Kiicken, décoration de l'ordre de Danebrog, par S. M. 

le roi de Danemarck, 370. 
Lacaussade, décoration de la Légion d'honneur, 294. 
Laya (L.), décoration du même ordre, 294. 
Lefèbvre (H.), décoration de l'ordre d'Ernest , par S. 

A. R. le duc de Saxe-Cobourg-Gotha, 22. 
Maillart (A.), médaille en argent, de la part de S. M. 

l'Empereur, 61. 
Id., décoration de la Légion d'honneur, 294- 
Id., médaille en or, de la part de S. M. l'Empereur, 362. 
Marpurg, médaille en or pour les arts et les lettres, de 

la part de S. A. le grand-duc de Hesse, 278. 
Martin (P.), médaille d'argent de première classe, dé- 
cernée par le jury de l'exposition de la Société philhar- 
monique de Bordeaux, 22. 
Id., médaille d'or décernée par le jury de l'exposition 

de Montpellier, 262. 
Mérimée, nommé commandeur de l'ordre de la Légion 

d'honneur, 294. 
Méry (L.), épingle ornée d'une perle fine, de la part de 

S. M. l'Empereur, 346. 
Moitessier, médaille d'argent décernée par le jury de 

l'exposition de Montpellier, 262. 
Morel (A.), décoration de la Légion d'honneur, 338. 
Id., épingle ornée d'une perle fine, de la part de S. M. 

l'Empereur, 346. 
Perrot de Renneville, médaille d'argent, de la part de 

S. M. l'Empereur, 370. 
Pfeiffer (G.), bague enrichie de diamants de la part de 

S. M. l'impératrice douairière de Russie, 238. 
Provost (E.), décoration de l'ordre de Charles III d'Es- 
pagne, 402. 
Révial, décoration de la Légion d'honneur, 294. 
Saint-Victor, décoration du même ordre, 294. 
Sarasate, décoration de l'ordre de Charles III d'Espa- 
gne. 441. 
Schwab (F.), décoration du même ordre, 377. 
Séjour (V.), décoration de la Légion d'honneur, 294. 
Sighicelli, décoration de l'ordre de Charles III, d'Espa- 
gne, 378. 
Tichatscheck, médaille d'or pour les sciences et les arts, 

de la part de S. A. le grand-duc de Hesse, 197. 
Viardot (Mme P.), riche bracelet de la part de la grande- 
duchesse Hélène de Russie. 311. 
Vieuxtemps (H.), décoration de l'ordre de Gustave Wasa, 

par S. M. le roi de Suède, 239. 
Wagner (R.), décret d'amnistie rendu en sa faveur par 

S. M. le roi de Saxe, 278. 
Wey (F.), nomme officier de l'ordre de la Légion d'hon- 
neur, 294. 



DES MATIERES. 



Jurisprudence artistique, scientifique 
et théâtrale. 

Demande en réhabilitation de M. Sax, 38. 

Jugement de la sixième chambre du tribunal de la Seine, 
en faveur de M. Ad. Sax contre ses contrefacteurs , 
130. 

Action intentée, sous prétexte de diffamation, par M. 
Kretzschmann contre M. A. Sax, 246. 

Procès de M. Calzado contre M. de Saint-Salvi, pour la 
location du théâtre Italien, 285. 

Rejet du pourvoi de M. G. Bessou dans le procès des 
contrefacteurs d'A. Sax, 294. 

Arrangement à l'amiable d'un différend survenu entre 
MM. Réty et E. Reyer, 345. 

Arrêt de la Cour impériale de Douai donnant gain de 
cause à la Société des auteurs, compositeurs et édi- 
teurs de musique, contre le directeur du Pré-Catelan 
de Lille, 346. 

Arrêt de la Cour impériale confirmant le jugement de 
première instance dans le procès de M. J. Barbier 
contre la commission des auteurs, à propos des Noces 
de Figaro, 410. 

Jugement de la sixième chambre du tribunal de pre- 
mière instance dans une affaire relative au droit de 
réponse, contre MM. Paris et Chevé, 431. 



JLettres. 

M. Eug. Déjazet aux principaux organes de la presse 
théâtrale, au sujet de son privilège, 190. 

Les vingt-trois signataires d'une brochure intitulée : Ob- 
servations de quelques musiciens et de quelques 
amateurs sur la méthode Chevé , aux membres du 
comité de patronage de cette méthode, 174. 

MM. Aimé Paris et Emile Chevé â M. le directeur de la 
Revue cl Gazette musicale, 220. 

M. Oppelt au directeur du journal, à propos de la tra- 
duction du Meunier de Mérân, 230. 

M. L. F. Vaudin au directeur du journal, à propos de 
la démission de M. Eug. Delaporte, 277. 

Rossini à M. H. Schlesinger, pour le remercier de l'en- 
voi d'un portrait de Mozart, 294. 

Meyerbeer à MM. les membres du conseil communal de 
Spa à propos de la promenade à laquelle on a donné 
son nom, 301. 

M. W. Cronthal à M. le comte de Sollohub, sur le passé, 
le présent et l'avenir du chiffre appliqué à la nota- 
tion musicale en Allemagne, 366, 374. 

S. A. R. le duc de Saxe-Cobourg à la Société chorale 
pour voix d'homme de Vienne, 450. 

Littérature musicale. 

Prospectus de la Biographie universelle des musiciens, 

par M. F.-J. Fétis père, 19. 
Mondonville et la guerre des coins, art. d'A. Pougin, 

193, 201, 217, 225, 241, 
Chants de l'armée française, par G. Kastner (V. l'année 

précédente), 227. 
Fragments de l'introduction d'Une histoire générale de 

la musique, par Fétis père, 233, 289, 305, 321, 358, 

381. 
Conclusion d'un article de la Revue contemporaine, par 

M. A. Lefaivre, sur la critique musicale en Allemagne, 

De la musique en Espagne, art. d'A. de La Fage, 397, 
415, 423. 



Mariages. 

Mlle V. Balfe, avec sir John Crampton, 145. 

Mlle Piccolomini avec le marquis Gaétani, 181. 

Mme la princesse de Wittgenstein avec F. Liszt, 197. 

Mlle Mirés avec M. le prince de Polignac, 213. 

Mlle Pauline Thys avec M. Charles Sébault, 222. 

Mlle Isabelle Bessie-Hampton avec H. Wieniawski, 285. 

Mlle Natalie Eschborn-Frassini avec le prince Ernest de 

Wurtemberg, 302. 
Mlle Hedwigc-Brezowska avec M. le comte Méjan, 302. 
Mlle E. Guérete avec M. C. Aland, 346. 
Mlle A. Heugel avec M. H. Chevalier, 362. 
Mlle Wilfrid de la Rochefoucauld avec H. Litolff, 370. 
Mlle Marie Pion avec M. Robert Nourrit, 434. 

Musique militaire. 

Modifications introduites dans la musique des régiments 
par un décret en date du 26 mars, 137. 

Autorisation accordée à la musique des guides d'accom- 
pagner les orphéonistes à Londres, 230. 

Musique religieuse. 

MESSES. - ORATORIOS. — SOLENNITÉS RELI- 
GIEUSES. - ORGUE. 

Inauguration de l'orgue de Sainte-Clotildo, art. d'A. de La 
Fage, 4. 

Messe nouvelle de M. Benoist, exécutée â Saint-Eus- 
tache, 6. 

Exécution de plusieurs morceaux de MM. Ed. Hocmelleet 
A. Elwart à la chapelle du Sénat, 6. 

Messe de M. L. Gastinel, exécutée dans l'église de Saint- 
Vincent-de-Paul, 46. 



Inauguration d'un harmonium De.bain à Notre-Dame de 
Lorette, 62. 

Messe de M. Benoist, exécutée à Saint-Eustache au pro- 
fit de la caisse des écoles, art. d'A. Botte, 117. 

Solennité à Saint-Eustache pour l'inauguration des gran- 
des peintures de cette église, 146. 

Exécution d'une messe à grand orchestre de M. Peny, 
dans l'église Sainte-Marguerite, 146. 

Exécution de la messe en fa mineur, de Mozart, dans 
l'église dé Neuilly, 146. 

Exécution d'une messe de M. Leprévôt, dans l'église de 
Sainte-Marguerite, 205. 

Séance préparatoire du congrès pour l'amélioration du 
plain-chant et de la musique d'église, 205. 

Messe de M. le prince de Polignac, exécutée à la Made- 
leine pour le mariage de Mlle Mirés avec l'un des frères 
du compositeur, 213. 

Ave Maria, de Gounod, chanté par Mlle E. Guérette dans 
une messe de mariage à Saint-Mandé, 238. 

Concours de l'école de musique religieuse de Paris, 577. 

Messe chantée dans l'église de Passy pour le mariage de 
Mlle A. Heugel avec AI. H. Chevalier, 362. 

Messe impériale d'Haydn, exécutée le jour de la Tous- 
saint par la maîtrise de Saint-Roch, 386. 

Fête patronale de Saint-Eustache; messe en musique de 
M. Castégnier, art. d'A. Pougin, 391. 

Messe de Cherubini à la Madeleine, au profit de l'Asso- 
ciation philanthropique des artistes de l'Opéra, art. 
d'A. Botte, 406. 

Inauguration d'un orgue de chœur à Saint-Germain des 
Prés, 409. 

Séance d'ouverture du congrès pour la restauration du 
plain-chant et de la musique d'église, 426. 

Messe de M. Charles Manry, à Saint-Eustache, art. d'A. 
Botte, 447. 

N 

Nécrologie et articles nécrologiques. 



Alexandre (Mme), 182. 
Autor, 326. 
Barrit (G.-H.), 370. 
Béraud (A.), 54. 
Bianchi (Mme L.), 319. 
Binder (C), 419- 
Boehner (L.), 146. 
Breitig(H.),442. 
Buhl (J.-D.), 146. 
Cornet (J.), 362. 
Couplet (J.), 146. 
Czartoryski (le prince C), 

191. 
Devaux, 14. 
Dotzauer (J.-F.), 110. 
Echeverria, 230. 
Ely, 362. 
Enke (H.), 22. 

Félix-Mélotte (Mme), 230. 

Hexmore (R.), 310. 

Galiotti (G.), 403. 

Girard (N.), art. nécrolo- 
gique signé P. S., 29. 

Gliérîiann (G.), 22. 

Gordigiani (L.), 182. 

Goria (A.), 246. 

Gosselin, 54. 

Haminerstein, 102. 

Hausmann, 302. 

Heiu.Tg (J.-L.), 326. 

Hérold (Mme veuve), 102. 

Horzalka, 346. 

Jullien. 102. 

Id., art. nécrolog., 109. 

Kastner père, 410. 

Kramer (C), 73. 

Luchini (Mme R.), 230. 

Lurine (L.), 418. 

Mathieu (N.-J.), 286. 

Mayer(J.), 403. 

Méreaux (Mme A.), 263. 

Miolau (Mme veuve), 92. 



Montés (Mme Lola-), 278. 
Moreau-Sainti. art. nécro- 
logique, 130. 
Moritz-Reuchsel (Mlle), 410. 
Moscheck (C), 82. 
I\":elsen (N.-P.), 137. 
Paér (A.), 222. 
Panseron, service du bout 

de l'an, 270, 278. 
Pillet-Will (le comte), 54, 62. 
Raby (Mme), 386. 
Rée (E.), 73. 
Rellstab IL.), 426. 
Robberechts (A.), 198. 

Id. , art, nécrolog., 205. 
Rollandini (MlleL.), 146. 
Sauvageot (C), 121. 
Schedemeyer, 162. 
Schrœder-Devrient (Mme), 

46, 92. 
Schubert (Mme A.), 62. 
Segarelli, 146. 
Silcher, 310. 
Sobiéry, 7. 

Solomé, 354. 

Spannagel (Mlle), 403. 

Stahremberg (le prince G. 
A.), 154. 

Stilcher, 47. 

Teichmanu, 278. 

Thys (Mme), 102. 

Tinney (F. -G.), 119. 

Trœg (A.), 286. 

Turbri (H.l, 22. 

Vohs-Werdy (Mme), 246. 

Waagen-Schechner (Mme 
N.), 190. 

Weigl (Mme E.), 92. 

Wild (F.), -12. 

Wœlffle (A.), 295. 

Zœllner (C), 354. 

Zumsteeg (G.-A.), 22. 



rVoininations. 

Bacciocchi (S. Exe. M. le comte) comme surintendant des 
théâtres impériaux, 433. 

Beaumont (A.), comme directeur privilégié de l'Opéra- 
Comique, 229. 

Calzado, comme directeur du théâtre Italien (prolonga- 
tion de privilège), 362. 

Candia père (le major général de), comme commandant 
général de la division militaire de Sardaigne, 425. 

Caumont, comme directeur des beaux-arts au ministère 
d'Etat, 377. 

Coenen (F.), comme membre de mérite de la Société 
néerlandaise pour l'encouragement de l'art musi- 
cal, 394. 

Deldevez, comme second chef de la Société des con- 
certs, 169. 

Dormeuil père, comme directeur privilégié du théâtre 
du Vaudeville, 433. 

Gounod (C), comme membre correspondant de la Société 
néerlandaise, 394. r 

Jahn (O.), id., 394. 

Kastner (G.), comme membre démérite de la même So- 
ciété, 394. 

Léonard (M. et Mme), comme membres associés de la 
Société philharmonique du Calvados, 346. 

Leroy, comme régisseur de l'Opéra-Comique, 402. 

Marchand (E.), comme secrétaire général du ministère 
d'Etat, 418. 



10 

Massé (V.), comme chef de chant à l'Opéra, 37. 

Petipa, comme professeur de la classe de perfectionne- 
ment de la danse à l'Opéra, 92. 

Réty (C), comme directeur du théâtre Lyrique, 129, 
145. 

Rubinstein (A.), comme membre honoraire de la Société 
philharmonique de Londres, 190. 

Saxe-Cobnurg-Goiha (S. A. R. le duc de), comme membre 
de la Société d'Euterpe à Vienne, 230. 

Stockhausen (J.i, comme membre honoraire de la Lieder- 
tafel de Mayence, 285. 

Tilmant, comme chef d'orchestre de la Société des con- 
certs, 169. 

Van-Eyken, comme membre de mérite de la Société néer- 
landaise, 394. 

Volkmann, id., 394. 

Walewski (S. Exe. M. le comte), comme ministre d Etat, 
409. 



Questions artistiques, musicales et 
théâtrales. 

Sur l'enseignement populaire de la musique, art. de Fé- 
tis père, 9, 25, 41, 65. 

Subventions aux théâtres impériaux et au Conservatoire 
de musique, 21. 

Examen de la situation nouvellement faite aux théâtres 
des communes annexées, 21. 

Lecture à l'Académie des sciences d'un mémoire de 
M. Cavaillé-Coll sur la. Détermination des dimensions 
des tuyaux d'orgues par rapport à leur intona- 
tion, 46. 

Observations de quelques musiciens et de quelques ama- 
teurs sur là méthode de musique de M. le docteur 
Chevé, 107,118. 

Traité passé entre la ville de Paris et l'entrepreneur des 
deux théâtres de la place du Châtelët, 145. 

Ouverture de l'enquête pour la construction d'une nou- 
velle salle d'Opéra, 153, 181, 204, 386. 

Fondation du Cercle, de l'union artistique, 154, 198. 

Enseignement populaire de la musique (extrait de la 
Revue contemporaine), 166. 

Polémique avec MM. Emile Chevé et Aimé Paris, art. 
signé S. D., 220, 236. 

Commission nommée pour l'examen de l'emplacement de 
l'Opéra, 221, 237, 245. 

Constructions projetées des théâtres du Prince impérial, 
du Cirque et du théâtre Lyrique, 222. 

Loi votée par le Corps législatif pour la prolongation des 
breveis d'A. Sax, 262. 

Texte de cette loi, 332. 

Circulaire du préfet de police relative au diapason nor- 
mal, 410. 

Le théâtre de l'Opéra replacé dans les attributions du 
ministre d'Etat, 418. 

V annexe-piano de MM. Alexandre père et fils et le litho- 
phone de M. Bordas, 418. 

Sur l'utilité de la création d'un institut spécialement 
destiné â l'enseignement de la musique (extr. du Fils 
de lu patrie, journal russe), 424. 

Augmentation des droits d'auteurs à l'Opéra, 433. 



SSeccttes «les théâtres, concerts, hais et 
spectacles de curiosités. 



Album des contemporains, art. d'A. Botte, 3. 

Six proverbes, de Gevaërt, art. d'A. Botte, 4. 

Douleur, mélodie ; le Vent d'automne, mélodie, par H. 
Litolff, art. signé Y., 61, 

O belle étoile. ! ô doux regard! mélodie par A. Reichardt, 
art. d'A. Botte, 300. 

Deux Chœurs religieux; deux morceaux de l'Amour, 
par L. Lacombe ; Répertoire des Orphéons et des So- 
ciétés chorales, art. d'A. Botte, 376. 

PIANO. 

Album de H. Litolff, art. d'A. Botte, 4- 

Confidence, Rimenibranza, par A. L'Hôte, art. signé Y., 
29. 

Publications nouvelles de J. Blumenthal, art. de G. 
Héquet, 59. 

Deuxième édition de la Danse des Fées, par E. Prudent, 
art. d'A. Botte, 70. 

Mosaïque brillante sur le Pardon de Ploérmel, par A. 
Kalkbrenner ; trois fantaisies sur Maria, par F. Hun- 
ten; Orphée, de Gluck, par A. Vincent; souvenir du 
Prophète, par P. Perny, Echos des opéras, par 
Rummel ; Ida, valse-caprice, et Mathilde, valse-ca- 
price, par E. Wolff, art. d'A. Botte, 108. 

le Trésor des pianistes, par A. Farrenc, art. de Fétis 
père, 179. 

Mélodie irlandaise de Marta, transcrite pour piano, par 
Ponce de Léon, art. signé Y., 252. 

Grand caprice sur les Huguenots, par Magnus, art. signé 
S. D.. 253. 



Décembre 


1859, 


30 


Juin 


Janvier 


1860, 


53 


Juillet 


Février 


— 


91 


Août 


Mars 


— 


153 


Septembre 


Avril 


— 


190 


Octobre 


Mai 


— 


222 


Novembre 




ES 


suie critique. 






CHA 


NT. 



TABLE ALPHABETIQUE 

Tableau de genre àe Siép. Heller, art. d'A. Botte, 283. 
Caprice-valse sur le Pardon de ploérmel ; transcription 
du Prophète;l& Carillon, par A. Jaell. —Transcrip- 
tion de l'Air varié, de Vieuxtemps, par L. Brassin. — 
Fantaisie dramatique sur Stradella, par A. Longue- 
yjlle. — Bouquet de mélodies ur le Roman d'Elvire, 
par J.-C. Hess. — Souvenirs de Guillaume Tell, par 
A. Durand. — Fantaisie de concert sur la Part du 
Diable, par L.-F.-A. Frelon. — Valse-boléro sur 
Pianella, par Musard, art. d'A. Botte, 300. 

Schlller-Marsch, deMeyerbeer, arrangée â quatre mains; 
deux Chansons polonaises, par Éd. Wolff; caprice 
brillant sur le Carnaval de Venise, de Ch. Voss, ar- 
rangé à quatre mains, art. d'A. Botte, 323. 

Fantaisie sur le- Comte Ory ; Caliban, grande valse de 
salon ; l'Escarpolette, morceau de salon, par R. Fa- 
varger ; la Prière d'une vierge, arrangée à quatre 
mains ; Douce rêverie, par T. Badarzewska ; Vivacité, 
galop de concert; Constance, allegretto; mon Para- 
dis, andante, par A. Cunio, art. d'A. Botte, 368. 

Sonate ; six grandes études, par G. Péronnet, art. d'A. 
Botte, 400. 

Fantaisie-caprice sur le Pardon de Ploérmel, par D. 
Magnus ; transcription variée du Pardon de Ploérmel, 
par Ch. Neustedt; fantaisie sur les Huguenots et sur 
Maria, par R. Favarger, art. d'A. Botte, 424. 

Romance-étude; Inquiétude; les Travestissements; 
une Chanson d'autrefois; au Bord de la mer, par 
A. Méreaux ; transcription du Souvenir d'Amérique, 
d'H. Vieuxtemps, par A. Vincent; le Bouquet de la 
Fiancée, par C. Jeltsch, art. d'A. Botte, 431. 

Romances sans paroles, de Mendelssohn, premier vo- 
lume du Répertoire de musique classique du piano. 
— Six nouvelles mélodies, deL. Lacombe, art. d'A. 
Botte, 447. 

COMPOSITIONS INSTRUMENTALES DIVERSES. 

Concerto pour violoncelle, par P. Seligmann, art. d'A. 
Botte, 19. 

Marta, trio pour piano, violon et orgue ; Robert le Dia- 
ble, grand duo caractéristique pour piano et orgue ; 
trio de Guillaume Tell, arrangé pour piano, violon et 
orgue, par F. Brisson, art. signé Y., 29. 

Quinzième grand solo pour la flûte, par Tulou, art. 
signé Y., 253. 

Sixième petit air varié pour violon, par Ch. Dancla, 
art. signé Y., 253. 

Fantaisie de concert sur la Muette, par D. Alard. — 
Fantaisie de concert sur la Muette; morceau de 
salon sur le Pardon de Ploérmel ; divertissement sur 
Marta, par Ad. Herman. — Six mélodies pour violon 
ou violoncelle et piano, par A. Bessems, art. d'A. 
Botte, 342. 

Souvenirs de la Société des concerts du Conservatoire, 
six duos pour violon et piano, par Ch. Dancla, art. 
d'A. Botte, 376. 

Le Roi, des Aulnes, ballade de F. Schubert, orchestrée 
par H. Berlioz, art. d'A. Botte, 400. 

MÉTHODES ET OUVRAGES DE THÉORIE. 

Méthode simple et facile pour apprendre à accompa- 
gner le plain-chant avec orgue à clavier transposa 
leur, par A. Bruneau, art. d'A. de La Fage, 20. 

Ouvrages divers relatifs à V accompagnement du 
plain-chant, art. d'A. de La Fage, 211, 252. 

L'Art de chanter, par H. Panofka. (Extr. de la Revue 
contemporaine), 222. 

OUVRAGES DIVERS. 

Biographie universelle des musiciens, 2 e édition, par 
F.-J. Fétis, art. de P. Smith, 80,186, 259. 

Méhul, sa vie et ses œuvres, par P.-A. Vieillard, art. 
d'A. de la Fage, 128. 

Histoire du Conservatoire impérial de. musique et de 
déclamation, par Lassabathie, art. de Paul Smith, 

Découverte des anciens vernis italiens employés pour 

les instruments à cordes et à archets, par M.-E. 

Maillard, art. d'A. de La Fage, 298. 
Sul nuovo R. instituto dominicale, di Firenze, cenno 

di A. Basevi, art. d'A. de La Fage, 308. 
Histoire de la Société des concerts du Conservatoire 

impérial de musique, par A. Ebvart, art. de P. 

Smith, 341. 
Paiis en lSB0;les théâtres de Paris depuis IS06 

jusqu'en 1860, par M. L. Véron, art. de Paul Smith, 

389. 



Suppléments. 

(Voyez à la fin de la table.) 

T 

Théâtres de B D aris. 

(Pour les théâtres des départements et de l'étranger, 
voir à ces mots.) 

THÉÂTRES LÏH1QUES. 

OPÉRA. 

Début de Mlle M. Brunet dans les Huguenots, 30. 

Mme C. Barbot dans la Favorite, 45. 

Début de Michot dans la Favorite, art. signé P. S., 



Première représentation de Pierre de Médicis, opéra en 
quatre actes, musique du prince J. Poniatowski, art. 
de P. Smith. 85. 
Michot, dans Lucie, de Lammermoor, 169. 
Accident arrivé à Mme Ferraris dans Pierre de Médicis, 

204. 
Représentations de Wicart dans Guillaume Tell, 321. 
Strophes de M. Méry, mises en musique par M. J. Cohen 
à l'occasion de l'annexion de Nice et de la Savoie à 
la France, 222. 
Premier emploi du diapason normal, 229. 
Wicart dans les Huguenots, 245. 
Photographie des costumes de Pierre de Médicis, 245. 
Première représentation de Sémiramis, opéra en quatre 

actes, musique de Rossini, art. de P. Smith, 249. 
Robert le Diable ; débuts de Mme Vandenheuvel-Du- 

prez et de Mlle Marie Sax, art. signé R., 273, 284. 
Représentation gratuite à l'occasion delà fête de S. M. 
l'Empereur ; chant d'allégresse de M. A. Maillait, 
293. 
Représentation extraordinaire au bénéfice des chrétiens 

d'Orient, 203, 301. 
Mme Vandenheuvel dans les Huguenots, 301. 
Le Trouvère, avec Michot et Mlle B. Marchisio, 324. 
Adoption du procédé Carteron, 324. 
Rentrée de Mlle Emma Livry dans la Sylphide, 345. 
Reprise du Prophète ; rentrée de Mme Tedesco dans le 

rôledeFidès, art. signé P. S., 357. 
Rentrée de Gueymard dans le Prophète, 401. 
Accident arrivé à Mlle Baratte, choryphée de la danse, 

409. 
Première représentation du Papillon, ballet-pantomime, 

musique de J. Offenbach, art. de P. smith, 413. 
Exécution à' Ivan IV, cantate de M. Paladilhe, 425. 
Reprise de Guillaume Tell; Morelli et Mlle Carlotta 
Marchisio, 449. 

OPÉRA-COMIQUE. 

Reprise aVHaydée, 6. 

Troy dans le Pardon de Ploérmel, art. signé P. S., 17. 
Rentrée de Faure et de Mme Faure-Lefebvre, 45. 
Première représentation du Roman d'Elvire, opéra-co- 
mique en trois actes, musique d'Amb. Thomas, art. de 
D. A. D. Saint-Yves, 49. 

Reprise de Galathée, avec Mme Cabel, 61. 

Début de Mlle Tuai dans Fra Diavolo, 91. 

Renirée de Mlle Monrose dans le Roman d'Elvire, après 
une longue indisposition, 136. 

Début de Mlle Breschon dans le Chalet, 136. 

Première représentation du Château-Trompette, opéra- 
comique en trois actes, musique de Gevaert, art. de 
D. A. D. Saint- Yves, 157. 

Première représentation de Rita ou le Mari battu, opéra- 
comique en un acte, musique posthume de Donizetti, 
art. de D. A. D. Saint-Yves, 173. 

Première représentation de l'Habit de Milord, opéra- 
comique en un acte, musique de M. P. Lagarde, art. 
de D. A. D. Saint-Yves, 185. 

France et Savoie, cantate de M. Matton, chantée â l'oc- 
casion de l'annexion, 222. 

Changement de direction, 229. 

Représentation extraordinaire ayant pour but de délivrer 
du service le fils d'un artiste, 237. 

Changements dans le personnel de l'administration, 238. 

Représentations de Roger, 245. 

Rentrée de Mlle Dupuy dans le Chercheur d esprit, 
245. 

Début de Laget dans le Toréador, 253. 

Rentrée de Carré dans le Songe d'une nuit d'été; rentrée 
de Couderc dans l'Avocat Pathelin; Roger et Mme 
Ugalde dans le Domino noir, 262. 

Adieux de Roger dans la Dame blanche, 270. 

Reprise du Petit Chaperon-Rouge, opéra-comique en 
trois actes, musique de Boieldieu, art. de D. A. D. 
Saint-Yves, 273. 

Représentation gratuite à l'occasion de. la fête de b. ni. 
l'Empereur; Vive l'Empereur! cantate de M. J. 
Cohen, 293. 

Mlle Monrose dans la Part du Diable, 301. 

Première représentation du Docteur Mirobolan, opéra- 
comique en un acte, musique de M. E. Gautier, art. 
de D. A. D. Saint- Yves, 307. 

Reprise du Caid, avec Mme Ugalde, 310. 

Rentrée de Moutaubry dans Fra Diavolo, 318. 

Reprise du Roman d'Elvire, 324. . 

Représentation au bénéfice des chrétiens de Syrie ; 
Ma Tante, dort; Mlle Monrose dans le rôle de Dino- 
rah ; le Petit Chaperon-Rouge, art. signé A. B., 
329. 

Rentrée de Mlle Marimon dans les Diamants de la Cou- 
ronne, 370. , 

Reprise du Pardon de Ploérmel, art. signé P. b., 373. 

Représentations de Mme M. Cabel, 402. 

Première représentation de l'Eventail, opéra-comique 
en un acte, musique de M. L. Boulanger ; reprise de 
la Perruche, de M. Clapisson, art. de D. A. D. Saint- 
Yves, 421. 

Début de Mme Numa dans le Caid, 433, 441. 

Mise en pratique du diapason normal, 441. 

Première représentation de Barkouf, opéra-comique en 
trois actes, musique de J. Offenbach, art. de D. A. D. 
Saint-Yves, 445. 

Rentrée de Mme Ugalde dans Galathée, 449. 

THÉÂTRE ITALIEN. 

Reprise de I Purilani, 6. j,„„„ t . 

Première représentation de Marghenta la mendicante, 

opéra en trois actes, musique de G. Braga, art. signé 

P, S., 11, 



Mlle Marie Battu dans la Sonnambula, art. signé P. S., 
17. 

Premier concert de R. Wagner ; reprise de il Matrimo- 
nio segreto, art. de P. Smith, 33. 

Deuxième concert de R. Wagner, 46. 

Roger et Mlle Marie Battu dans Lucia di Lanvmermoor, 
art. signé P. S., 51. 

Reprise de Don Giovanni, 61. 

Début de Roger dans la Traviata, art. signé P. S., 77. 

Rentrée de Tamberlick dans Otello, art. signé P. S., 97. 

Reprise de il Crociato in Egitto, musique de G. Meyer- 
beer, art. de P. S.iiitb, 113. 

Reprise de Rigoletto, 136. 

Reprise de Poliuto, 153. 

Clôture de la saison, 169. 

Programme de la saison prochaine, 293. 

Introduction du nouveau diapason, 301. 

Réouverture; lu. Sonnambula, art. signé P. S., 349. 

Début de Pancani dans le Trovatore, 361. 

Début de Mlle Edenska dans le même opéra ; reprise 
à'Emani, 377. 

Reprise de il Malrimonio segreto, art. signé P. S., 384. 

Rentrée de Mario et de Ronconi dans il Barbiere, 393. 

Reprise de la Traviala, 402. 

Reprise de Marta, de Flotow, art. signé R., 422. 

Reprise de Semiramide, 433. 

Concert de M. Wekerlin ; les Poèmes de la mer, ode- 
symphonie, art. de P. Smith, 439. 

Reprise de IPuritani, 449. 

THÉÂTRE LYRIQUE. 

Reprise de la Reine Topaze, 21. 

Première représentation de Ma tante dort, musique de 
M. H. Caspers, art. de L. Durocher, 34. 

Première représentation de Philémon et Baucis, opéra 
en trois actes, musique de Ch. Gounod, art. de L. Du- 
rocher, 67 . 

Première représentation de Gil Blas, opéra-comique en 
cinq actes, musique de T. Semet, art. de Léon Du- 
rocher, 114. 

Changement de direction, 129. 

Première représentation de Fidelio, opéra en trois actes, 
musique de Beethoven, art. de L. Durocher, 174. 

Reprise des Rosières, opéra-comique en trois actes, mu 
sique d'Hérold; première représentation des Valets de 
Gascogne, opéra-comique en un acte, musique d'A 
Dufresne, art. de L. Durocher, 209. 

France et Savoie, cantate chantée à l'occasion de 1 an 
nexion, 222. 

Première représentation de Maître l'aima, opéra-co 
mique en un acte, musique de Mlle Rivay, art. de L 
Durocher, 226. 

Clôture, 245. . 

Représentation extraordinaire au bénéfice de M. Qumchez, 
régisseur, 245. 

Programme du théâtre pour la saison prochaine, 301. 

Réouverture, 310. 

Premières représentations de Crispin rival de son maî- 
tre, mis en musique par M. Sellenick. et de l'Auberge 
des Ârdennes, opéra-bouffon en un acte, musique de 
M. A. Hignard; reprise des Dragons de Villars, art. 
de L. Durocher, 315. 

Différend survenu entre MM. Réty et Reyer, 337. 

Début de Mlle Gilliess dans les Dragons de Villars, 362. 

Première représentation (a ce théâtre) du Val d'Andorre, 
opéra-comique en trois actes, musique de M. F. Ha- 
lévy, art. de L. Durocher, 365. 

Reprise d'Orphée, 393. 

Représentation extraordinaire au bénéfice d'Emile Taigny, 
393. 

Première représentation des Pêcheurs de Cutané, opéra- 
comique en trois actes, musique de M. A. Maillart, 
art. de L. Durocher, 437. 

REVUE DES THEATRES. 

Par D. A. D. Saint-Yves. 

Bilan dramatique de l'année 1859, 12. 

Les a-propos et les cantates du 14 juin, 228. 

La semaine des revues, 448. 

THÉÂTRE-FRANÇAIS. 

Le Quinze janvier, à-propos en un acte, par M. H. de 
Bornier ; le Malade imaginaire et ses trois intermèdes, 
36. 

Le Feu au couvent, comédie en un acte, de M. T. Bar- 
rière, 119. 

Reprise de l'Aventurière, comédie de M. E. Augier, 152. 

Représentation au bénéfice d'une petite-fille de Racine ; 
Mme Ristori et la Fedra; stances de M. Legouvé ; 
Hommage à Racine, par M. A. Rolland, 180. 

Les deux Veuves, comédie en un acte, par M. Mallefille, 
196. 

Début d'Ariste dans VEcole des Maris ; reprise du Cœur 
et la Dot, de M. Mallefille, 244. 

L'Africain, comédie en quatre actes, par M. Charles Ed- 
mond, 292. 

Débuts de Guicbard clans Britannicus et dans Horace et 
Lydie ; débuts de Mlle Ponsin dans l'Ecole des Vieil- 
lards, 317. 

Continuation des débuts de Guichard et de Mlle Ponsin, 
336. 

Reprise des Jeunes Gens, de M. L. Laya, 352. 

Reprise de l'Ecole des Vieillards, 369. 

La Considération, comédie en quatre actes et en vers, 
par M. C. Doucet, 401. 



DES MATIERES. 

ODÉON'. 

Les Equipées de Stenio, comédie en trois actes, de M. P . 

Juillerat, 12. 
La Fête de Molière, à -propos en un acte, par M. A. 

Martin, 36. 
Le Parvenu, comédie en cinq actes et en vers, par 

M. A. Rolland, 99. 
Daniel Lambert, drame en cinq actes, par M. C. de 

Courcy, 152. 
Débuts de Mlle Olga dans Cinna; les Profits du ja- 
loux, comédie en un acte, par M. de Léris, 180. 
Une Veuve inconsolable, comédie en trois actes et en 

vers, par M. 0. Perrucbot, 166. 
Fermeture, 211. 
Réouverture, le Parasite, comédie en un acte et en vers, 

par M. E. Pailleron ; les Mariages d'amour, comédie 

en cinq actes et en prose, par M. E. Dubreuil, 317. 
Débuts de Mlle Karoly et de M. Dubarry, 336. 
Les Vertueux de province, comédie en trois actes et en 

vers, par M. Galoppe d'Onq'uaire, 352. 
Continuation des débuts de Mlle Karoly dans Androma- 

que, 369. 
La Vengeance du mari, drame en trois actes, de M. A. 

Bélot, 392. 
L'Epreuve après la lettre, comédie en un acte, par 

MM. Delaunay et Rasetti, 416. 
L'Oncle million, comédie en cinq actes et en vers, par 

M. L. Bouilhet, 432. 

GYMNASE. 

Reprise du Bal d'enfants, 72. 

Le Cheveu blanc, proverbe de M. 0. Feuillet ; une Voix 
du ciel, comédie de MM. Fournier et Meyer; le Para- 
tonnerre, comédie-vaudeville en deux actes, par 
MM. Dupeuty et Gabriel; les Deux timides, vaude- 
ville de MM. Marc Michel et Labiche, 119. 

Jeanne qui pleure et Jeanne qui rit, comédie en quatre 
actes, de MM. Dumanoir et de Kéraniou, 144. 

Rentrée de Lafontaine dans une Femme qui trompe son 
mari, et dans Je dîne chez ma mère, 180. 

Les Pattes de mouche, comédie en trois actes, par M. V . 
Sardou, 196. 

Reprise des F aux Bons-hommes, 269. 

La Folle du logis, comédie en quatre actes, par M. La- 
tour Saint-Ybars ; reprise de Sijeunesse savait, vaude- 
ville de M. Mélesville, 317. 

Le Voyage de M. Perrichon, comédie en quatre actes, 
par MM. E. Labiche et E. Martin, 336. 

Représentation extraordinaire, dans laquelle s'est fait en- 
tendre D. Magnus, 378. 

Le capitaine Bitterlin, comédie en un acte, de MM. E. 
About et deNajac; un Tyran en sabots, comédie en 
un acte, de Mil. Dumanoir et Lafargue, 392. 

Reprise delà Dame aux camélias, 416. 

VAUDEVILLE. 

La Pénélope normande, pièce en cinq actes, par M. A. 

Karr, 36. 
Reprises des Mémoires du Diable, et de On demande 

un gouverneur, 72. 
Reprises de la Mardtre et de la Dame aux camélias, 99. 
La Tentation, pièce en cinq actes et six tableaux, par 

M. 0. Feuillet, 119. 
L'Envers d'une conspiration, comédie en cinq actes, par 

Alexandre Dumas, 211. 
La Femme doit suivre son mari, comédie de M. Dela- 

cour; Toute seule, vaudeville de MM. E. Plouvier et 

J. Adenis; le Trésor de Biaise, comédie de M. ***, 

244. 
Reprise de la Vie de Bohême et de la Tentation, 269. 
Ce qui pla.lt aux femmes, pièce en trois actes, par Pon- 

sard. 
Reprise des Mères repenties, drame de M. Mallefille, 

317. 
Une tasse de thé, comédie en un acte, par MM. Nuitter 

et Derley ; reprise de Dalila, 352. 
Rédemption, pièce en cinq actes, par M. O. Feuillet, 385. 
Les Mitaines de l'ami Poulet, comédie en deux actes, 

de MM. Cormon et Carré, 416. 

VARIÉTÉS. 

Une femme aux cornichons, vaudeville de MM. Sirau- 
din et Delacour; Quel drôle de monde, vaudeville de 
MM. Clairville etE. Moreau; les Portiers, vaudeville 
deMM.Brisebarre et E. Nus; la Grande marée, vau- 
deville'en deux actes, de MM. Th. Cogniard et Clair- 
ville, 119. 

Les Amours de Cléopdtre, vaudeville en trois actes, 
par MM. Marc Michel et Delacour, 144. 

Sourd comme un pat, vaudeville de MM. Dupin et 
H. Leroux, 166. 

La Fille du Diable, vaudeville fantastique en huit ta- 
bleaux, par MM. Clairville, Siraudin et L. Thiboust, 
228. 

Une Chasse à Saint-Germain, vaudeville en deux ac- 
tes, par MM. R. Deslandes et Moreau; Joseph Prud- 
homme, chef de brigands, vaudeville en trois actes, 
par H. Monnier; reprises de Madame et Monsieur 
Pinchon et d'une Fille terrible, 336. • 

Ce qui plaît aux hommes, pièce en un acte de M. H. 
Meilhac; Un troupier qui suit les bonnes, vaudeville 
en trois actes, par MM. Clairville, P. Mercier et 
Morand, 369. 

Le Guide de l'étranger dans Paris, vaudeville en trois 
actes, de MM. E. Grange etL. Thiboust, 392. 

Oh! là, là, que c'est bête tout çà 1 revue de 1860, en 
vingt-deux tableaux, par MM. Th. Cogniard et Clair- 
ville, 448. 



PALAIS-ROYAL. 

VOmeletledu Niagara, revue-vaudeville en trois actes, 
par MM. Dormeuil père et L. Thiboust, 12. 

Jeune de cœur, vaudeville de MM. E. Martinet deNajac; 
J'invite (e colonel, vaudeville de MM. Marc Michel et 
E,, Labiche, 36. 

Je suis mon fils, vaudeville de MM. Varin et Roche- 
fort; la Pénélope à la mode de Caen, parodie de 
MM. Siraudin et L. Thiboust, 72. 

Si Pontoise le savait, vaudeville de MM. Adenis et 
Tourte, 99. 

La Sensitive, vaudeville en trois actes, par MM. Labi- 
che et Delacour, 119. 

Un Bal sur la tête, vaudeville de MM. Siraudin et V. 
Bernard, 144 . 

Les Jours gras de Madame, vaudeville de MM. Nuit- 
ter et Derley, 180. 

Le Pantalon de Xessus, vaudeville de MM. A. Mon- 
nier et E. Martin, 196. 

Les trois fils de Cadet-Roussel, vaudeville en trois 
actes, par MM. Varin, Laurencin et Kichel Dela- 
porte, 211. 

Le Capitaine Georgetle, vaudeville de MM. Siraudin, 
Delacour et J. Harmant, 244. 

Les Mémoires de Mimi Bamboche, vaudeville en cinq 
actes,parMM. E. GrangeretL. Thiboust ;Fou-yo-po, 
vaudeville de MM. Delacour et A. Choler, 269. 

Un Jeune homme en location, vaudeville de MM. H. 
Lefebvre et Dubruel, 336. 

La Famille de l'horloger, vaudeville de MM. Labiche 
et R. Deslandes ; un Gros mot, vaudeville de MM. La- 
biche et Dumoustier, 352. 

Réduction de rédemption, parodie de MM. E. Grange 
et L. Thiboust, 392. 

J'ai perdu mon Eurydice, vaudeville de MM. Marc Mi- 
chel et A. Choler; le Passage Radzivill, vaudeville en 
trois actes, de MM. E. Grange, Siraudin et L. Thi- 
boust; le Serment d'Horace, comédie de M. H. 
Murger; le Passé de SSichette, vaudeville de M. L. 
Thiboust, 416. 

PORTE-SAINT- MARTIN . 

Le Roi des lies, drame en cinq actes et huit tableaux, 
par MM. E. Rollin et Wœstyn, 152. 

Reprise de la Closcrie des Genêts, 180. 

Le Gentilhomme de la montagne, drame en cinq actes et 
huit tableaux, par Alexandre Dumas, 228. 

Reprise des Étudiants, 269. 

Le Pied de Mouton, féerie-ballet en vingt et un ta- 
bleaux, par MM. H. Cogniard et H. Crémieux, 336. 

La 70* représentation du Pied de mouton, 416. 

AMBIGU. 

Le Marchand de coco, drame en cinq actes, par 
MM.Dennery et F. Dugué, 12. 

Le Compère Guillery, drame en neuf tableaux, par 
M. V. Séjour, 99. 

La Sirène de Paris, drame en cinq actes, par MM. E. 
Grange et X. de Montépin,lSO. 

Reprise de l'Ecole des jeunes filles, drame de Mme Mé- 
lanie-Waldor, 196. 

Reprise du Juif Errant, 228. 

La Maison du pont Notre-Dame, drame en six ta- 
bleaux, par MM Barrière et H. de Kock, 352. 

La Dame de Monsoreau, drame en dix tableaux, par 
MM. A. Dumas et A. Maquet, 416. 

GAITÉ. 

Le Prêteur sur gages, drame en cinq actes et huit ta- 
bleaux, par MM- Anicet Bourgeois et Michel Mas- 
son, 72. 

Les Aventuriers, drame en cinq actes, avec prologue, par 
M. V. Séjour, 152. 

Une Pécheresse, drame en cinq actes, par Mme Ré- 
gnault de Prébois et M. Th. Barrière, 211. 

La Petite Pologne, drame en cinq actes, par MM. L. 
Thibouêt etE. Blum, 244. 

Reprise du Fils du Diable, drame de MM. P. Féval et 
Saint-Yves, 317. 

L'Escamoteur, drame en cinq actes, par MM. Dcnnery et 
Brésil, 369. 

CIRQUE IMPÉRIAL. 

L'Histoire d'un drapeau, drame en douze tableaux, par 

M. Dennery, 36. 
Le Cheval fantôme, drame en dix tableaux, par MM. A. 

Bourgeois et F. Dugué, ISO. 
Reprise d'Héloiseet Alieilard, 211. 
Le Bataillon de la Moselle, drame en treize tableaux, 

par MM. Monnier et Martin, 244. 
Reprise de la Poule aux œufs d'or, 292. 

THÉÂTRES, CONCERTS ET BALS DIVERS. 

THÉÂTRE VENTADOUR. 

(Troupe italienne). 

Mme Ristori dans Elisabetta, regina d'Inghilterra, et 

dans Maria Stuarda, 196. 
Les adieux de Mme Ristori, 211 . 

BOUFFES-PARISIENS. 

Le Carnaval des Revues, opérette en deux actes et neuf 
tableaux, musique d'Offenbach, art. signé P. S>. SI. 



12 

Daphnis et Chloé, opérette en un acte, musique d'Of- 

fenback ; C'était moi! opérette en un acte, musique de 

M. Debillemont, art. signé D., 116. 
Le petit Cousin, opérette en un acte, musique du comte 

Gabrielli, art. signé R., 151. 
Le sou de Lise, opérette en un acte, musique de Mme 

C. Blangy, art signé R., 176. 
Titus et Bérénice, opérette en un acte, musique de L. 

Gastinel, art. signé A. B., 186. 
Adjudication du théâtre à l'audience des criées, 238. 
Réouverture par Orphée aux en/ers, 318. 
Reprise du Sou de Lise, 370. 
L'Hôtel de la Poste, opérette en un acte, musique de 

M. A. Dufresne, 399. 

THEATRE DÉJAZET. 

Fanchelte, opéra-comique en un acte, musique et paroles 

d'Eug. Déjazet, art. signé D., 59. 
P'tit fi, p'tit mignon, vaudeville de MM. Gabriel et Du- 

peuty; le Carnaval de Gavarni, vaudeville en trois 

actes et cinq tableaux, de MM. Guénée et Previllé, 72. 
L'Ile de Sol-si-ré, opérette, musique de M. Ruitter, 

100. 
Vne bonne pour tout faire, vaudeville de MM. Adenis 

et Rostaiug ; ta Marée démontante, à-propos de 

M. Guénée, 119. 
Reprise, à ce théâtre, du Marquis de Lauzun, 136. 
Pianella, opérette en un acte, musique de M. deFlotow, 

art. d'A. Botte, 176. 
L' Enlèvement des Sobins, vaudeville en deux actes par 

M. H. Lefebvre; la Famille Robinet, vaudeville de 

MM. Latouche et Peupin; Monsieur Garât, vaudeville 

en deux actes par M. V. Sardou, 180. 
Interruption de Pianella par suite d'un accident arrivé 

à Halbleid, 190. 
Racine vit encore, vaudeville de M. Carmouche ; Mlle C. 

Mendez et les danses espagnoles, 196. 
Le jeune homme au riflard, vaudeville de MM. Varin 



TABLE ALPHABÉTIQUE 

et Cadot; la Traite d'un nègre blanc, pochade en 
deux tableaux, par M. Guénée; reprise de Pianella. 
211. 

France et Savoie, cantate de M. F. Barbier, chantée à 
l'occasion de l'annexion, 222. 

Réouverture : Matelot et Fantassin, vaudeville, 325. 

As-tu déjeuné, Jacquot 1 opérette en un acte, musique 
de M. Debillemont, 402. 

Reprise des Premières armesde Richelieu, 416. 

Le Doigt dans l'œil, revue en 20 tableaux, par MM. C. Po- 
tier et Dunan-Mousseux, 448. 

THÉÂTRES DIVERS. 

Revues des Folies-Dramatiques, des Délassements-Comi- 
ques, du Théâtre Déjazet et du Théâtre dd Luxem- 
bourg, 12. 

Ouverture du Cirque de I'Impératrice et de I'Hippodro- 
me; Léotard et Leone Stare, 196. 

Réouverture du Cirque Napoléon, 369. 

Intermède musical par M. Krathy-Baschick, sur l'harino- 
nicor , au Cirque Napoléon, 418. 

Folies-Dramatiques. — // pleut , il pleut , bergère,Tevue 
en vingt tableaux, par M. H. Thiéry.— Réouverture et 
revue des Délassements-Comiques, 418. 

BALS, CONCERTS ET SPECTACLES. 

Bals masqués de l'Opéra, 54, 450. 

Bal annuel de l'Opéra au bénéfice delà caisse des pensions 
de retraite des artistes et des employés, 433. 

Casino de la rue Cadet, 7,22,146. — Clôture, \170. — 
Réouverture, 326. — Soirée d'inauguration, 362. — 
378, 450. 

Concerts de Paris, aux Champs-Elysées, 170. — Réouver- 
ture, art. signé S. D., 178. — Exécution de la Polonaise 
de Struensée, 198. — H. Wuille, 210,230,246,262, 
— Ouverture d'Olgmpie, de Spontini, 270. — 278, 286, 
295. — Ouverture du Roman d'Elvire, 302, — 310.— 



Soirée au bénéfice des chrétiens de Syrie, 318. — 

319. 
Emploi de l'harmoniflûte dans un concert du Chalet des 

Iles, au bois de Boulogne, 394. 
Ouverture du panorama de la Prise de Malakoff, aux 

Champs-Elysées, 286, 402. 



Variétés. 

Revue de l'année 1859, art. de P. Smith, 1. 

La maison où est né Grétry, art. deJ.-B. Rongé, 5. 

Le Calliope, nouvel instrument de musique (extr. de 
l'Indicateur populaire), 6. 

Nouveau pédalier de A. Wolff, 62. 

Généreuse action de Mme veuve Brochant de Villiers, 62 . 

Quelques mots à M. Scudo, 152. 

A propos des Dragons de Villars, d'A. Maillart. (Extr. 
du Figaro), 188. 

Beethoven chef d'orchestre, par L. Spohr, 250. 

Des carillons et cloches {nouvelles recherches), art. d'A. 
de La Fage, 257, 265, 281. 

Un virtuose de Melbourne, art. de J. Duesberg, 260. 

Piron et Rameau, art. d'A. de La Fage, 292. 

Découverte d'un instrument naturel nommé lilhophone, 
par M. Bordas, 294. 

Un opéra inédit de Gluck, art. de O. Lindner, 30S. 

A propos d'un opéra deBortniansky (extr. de l'Indépen- 
dance belge), 325. 

Un opéra inédit de Mozart, art. de K. Gollmick, 360. 

Le premier éditeur de musique en France, 400. 

Premier voyage artistique de Spohr (extr. de son auto- 
biographie), art. de J. Duesberg, 406, 429. 

Paganini et Paer, 408. 

A propos de la collection de musique, de livres et d'ins- 
truments de J. Terby, de Louvain, 409. 

Découverte d'un nouvel instrument nommé le clavier 
déliateur,tik2. 



MORCEAUX DE MUSIQUE DONNES COMME SUPPLÉMENTS DANS LE COURANT DE L'ANNÉE 1860. 



Avec le n° 1 (en primes), scène et canzonetta du Pardon 
de Ploérmel, par G. Meyerbeer. 
Album Litolff. 

La partition de Maria, de F. de Flotow, 
arrangée pour piano seul. 



Avec le n° 9, le Rouet, lied de F. de Hartog. 
Avec le n° 16, le Caril'on, morceau de salon, par A. Jaëll. 
Avec le n° 27, la valse-boléro de Pianella, par Musard. 
Avec le n° 33, O belle étoile! 6 doux regard! romance 
d'A. Reicliardt. 



Avec le n° 39, la Fileuse, romance saDS paroles de Men- 

delssohn-Bartholdy. 
Avec le n° 46, l'Abeille, nouvelle mélodie de Léo Marnet. 



TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS. 



Abadie (L.), 3. «0, 434, 442. 

Abbadia (Mme), 102. 

Abdul-Medjid (S. M. leSultan), 207. 

Abert, 7. 

About (E.), 393. 

Abraham, 203. 

Abrit (Mme), 7, 162. 

Accursi, 154, 310, 331. 

Achard, 61, 74, 450. 

Achenbach, 325. 

Ackens, 385. 

Acs (Mlle), 38. 

Adam (A.), 46, 120, 126, 160, 206, 

219, 236, 237, 259, 331, 333, 334, 

363, 371, 376, 414, 418, 442, 447. 
Adam (instrument), 70, 120. 
Adam (du Conservatoire), 276. 
Adami. 319. 
Ader (J.), 3. 
Adler (V.l, 81, 98, 137. 
Agen (S. G. l'éveque d'), 410. 
Agnelli, 15, 122. 
Agresti (A.), 277. 
Agricola (A.), 345. 
Agrone (Mlle), 247. 
Aguado (les comtes 01. et On.), 167. 
Ahna (Mlle de), 82. 
Aiblinger, 93. 
Alard (D.), 21, 28, 44, 59, 61, 70, 

87, 93, 116, 117, 120, 126, 142, 

145, 146, 166, 262, 278, 285, 319, 

343, 408, 449. 
Alary (G.), 142, 370. 
Albano (G. d'), 73. 
Albéric (le moine), 22S. 
Albert ( S. A. R. le prince ), 238, 

254, 325. 
Albert (E.), 270, 325, 410. 418, 449, 
Albertini (Mme), 47. 
Albiga (J.), 435. 
Alboni (Mme), 32, 61, 109, 114, 

117, 136, 154, 169, 198, 20b, 214, 

238, 254, 263, 270, 277, 295, 310, 

353, 361, 370, 384, 386, 406, 409, 

422,425,433,441,449. 
Albrech (Mlle), 119. 
Alday, 162, 394. 
Aldighieri, 170, 206. 
Alenis, 299. 
Alessandrini (L.), 319. 
Alexandre père et fils, 31, 182, 41S, 
Alexandre (de la Gaité), 120. 
Alexandrine (Mlle), 362. 
Alkan (C.-V.), 150. 
Allard(C), 101,346. 
Allegri, 23,155. 
Allouard, 258. 

Alphonsine (Mlle), 145, 393, 448. 
Altès(E.), 58, 160. 
Altès (Mme Ribault-), 36, 205,331. 
Alwens, 302. 
Amat (L.), 39, 228. 
Amberger, 230. 
Ambroise, 2, 386, 393, 422. 
Amodio, 170, 347. 
Amossova (Mme), 72. 
Ampère, 228. 
Anatole (Mme), 198. 
Ancessy aîné, 203. 
Anda, 299. 

Ander, 15, 32, S3, 295, 311, 450. 
André (A. et J.), 331, 361. 
André (MlleJ.), 166, 178. 
Angelbert, 228. 
Angelini, 6, 109, 270, 345, 349, 

353, 370, 449. 
Angles (d'), 338 
Angles de Fortuni (Mme), 3. 
Angri (Mme d'), 147. 
Anschùtz, 47,310. 
Anspacher (Mlle), 258. 
Anthiome, 154, 
Antonucci, 103, 277. 
Antor, 326. 
Apollinaire (S.), 227. 
Apte, 402. 
Arban, 2, 7, 22, 109, 121, 137, 

146, 170, 214, 239, 276, 324, 320. 

346,362, 378,403,426,450. 
Arboville (Mlle d'), 147. 
Archaimbaud, 29, 310, 441. 
Ardavani, 47. 
Arienzo (N. d'), 231. 
Ariste, 244. 
Armand (Mlle), 3. 
Armandi, 63, 74, 92, 102. 
Armingaud (J.), 6, 22, 29, 38, 54. 

58, 70, 73, 89, 92, 99, 126, 142. 
150, 310, 434, 440. 
Arnal, 37, 393. 
Arnaud (E.), 46, 191. 
Arnaut, 154. 
Arnold, 394. 
Arnold (Mme), 254- 



Arnould, 258. 

Arnstein, 63,230, 318. 

Artaria, 371. 

Artot (Mlle), 23, 39, 55, 102, 138, 

155, 183, 286, 371, 378, 387, 411, 

442. 
Artus (Al. et Am.), 120, 270,346. 
Ascher (J.), 117, 294. 
Atella, 202. 

Aubel (d'), 117, 150,166. 
Auber, 30,32, 72, 74, 81, 93, 99. 

103, 108,150,152,153,167,179, 

191,214,231,254,271, 276,293. 

303, 315,318,319,325, 333,343, 

355, 387, 393, 402, 409, 416, 417, 

424, 441, 449. 
Auberlen, 367. 
Aubéry, 267. 
Aubry, 121. 
Aucher, 410. 
Audibert (Mlle), 110. 
Audinot (Mlle), 313. 
Audran, 47, 371, 380, 403. 
Audran (E.), 277. 
Auer, 311. 

Auffant(Mme L.), 213. 
Augier (E.), 47,152, 154, 317. 
Auguin (Mlle), 147. 
Aususta (Mlle), 121. 
Aujac, 7, 15, 93, 222, 319, 346, 

354,363,450. 
Aulnaye (de F), 26. 
Aumont (le duc d'), 194. 
Auriac (E. d'), 243. 
Auroux, 160. 
Autran (J.), 409, 43'). 
Autriche (S. M. l'empereur d'), 

435. 
Auvray, 409. 
Avette, 426. 

Aynssa (Mlle de), 93, 378. 
Azzolino (le marquis P.), 278, 308. 



Babaud, 267. 

Bacciochi (le comte), 109, 433. 

Bach (J.-S.), 4, 23, 44, 58, 70, 79, 

89, 91, 107, 118, 125, 138, 146, 

150,155,206,214, 222,223,311, 

387,442. 
Bach (E.) 171. 
Bâche, 101. 
Bachmann, 387. 
Badarzewska (T.), 170, 278, 354, 

368, 394. 
Bade (LL. AA. le grand-duc et la 

grande-duchesse de), 239. 
Badia (Mme), 31. 
Badiali. 34,61, 78, 117, 169, 270, 

384, 406, 455, 433. 
Badnelly (J.-B.j, 3. 
Bagdanoff (Mlle), 53, 171, 191. 
Baillot, 62, 93, 259, 40S. 
Bailly, 21, 160,166. 
Bailly-Labat (Mme), 198. 
Balanqué, 15, 46, 69, 141, 151, 

166,245, 284, 316, 439. 
Balbàtre, 194. 
Balbi (Mlle), 31,46, 77, 266, 267, 

283, 414, 440. 
Balfe (M.-G.), 260, 330, 363, 395, 

419,435. 
Balfe (Mlle V.), 23, 39, 47, 53, 80, 

138, 145. 
Baltard, 146. 
Banderali, 344. 
Baneux, 358. 
Baragli, 395, 411. 
Baratte (Mlle), 409. 
Barbier (J.), 45, 67, 80, 114, 174, 

175, 284, 204,315,324,337,410, 

417, 421, 422, 441. 
Barbier (A.), 120. 
Barbier (F.), 222, 294. 325. 
Barbot (P.), 46, 106, 120, 125, 253, 

285, 295,411. 
Barbot (Mme C.), 45, 73, 77, 106, 

145, 178, 181,204,245,253, 284, 

285,301,309,386,395. 
Barbot (M. et Mme A.), 32, 63, 356, 

384, 403. 
Baretty (Mlle), 52, 125, 141, 143, 

178, 250, 266, 207, 275, 283, 310, 

353, 362, 393, 425, 437, 439. 
Barnard (Mlle), 267. 
Barnbeck, 82. 
Baroche, 120. 
Barrault (Mlle), 410. 
Barré, 32, 47, 93. 
Barriellc, 100, 100, 145, 161,174, 

189, 274, 310, 324, 329, 374, 393. 
Barrière (A.), 319. 
Barrière (J.), 23, 319. 
Barrière (T.), 119, 212, 209, 337. 
Barrit (G. -II.), 370. 



Barroilhet(P.), 344- 

Barthe, 98. 

Barthel (Mlle), 21. 

Barthélémy, 160, 318. 
Bartholoméus. 63. 

Bartholoni, 204. 

Bartholini (O.), 15. 

Basevi (A.), 308. 

Basile, 434. 

Bassano (Mme la duchesse de), 286. 

Basset (A.), 173. 

Basseux, 150. 

Bataille, 99, 338, 363, 387, 450. 

Batiste (E.), 46, 86, 118, 145,166. 
219, 230, 236, 302, 318, 346, 354, 
3*0,394, 402,406, 410,434,440. 

Batta (A.), 70, 79, 88, 101, 106, 
143,238,346, 371. 

Batta (Mme C), 62, 79, 106, 143, 
166. 

Battaille, 45, 69, 74, 78, 98, 120, 
175, 100, 191, 26i, 337, 366. 

Battmann (J.), 294. 

Battu, 293, 358. 

BattujMlle M.), 14, 17, 21,45, 51, 61, 
97, 117, 120, 136, 151, 152, 169, 
182, 246, 270, 271, 318, 325, 345, 
349, 351, 370, 384, 3S6, 393, 409. 
417, 422,425,441. 

Baucardé, 47. 

Baudriller (Mlle), 101. 

Baumann fils, 449. 

Baumetz (Mlle M.), 53, 370. 

Baumgartner (W.), 418. 

Baur (J.), 22,31, 73,79,110,160. 

Bautain, 6, 258. 

Baute, 258. 

Baveri, S0, 432. 

Bavière (LL. MM. le roi et la reine 
de), 21, 163, 215, 287. 

Baze lies sœurs), 63. 

Bazin (F.), 81, 167, 195, 198, 270, 
276. 

Bazzini, 23, 38, 39, 222, 230, 244, 
262, 263, 294, 326, 338, 346, 441, 

Bazzoli, 231. 

Beale (W.), 31, 81, 302, 339, 418, 
449. 

Beaslas, 276. 

Beau (Ml)eJ.), 109, 116,136. 

Beaubœuf, 109, 132, 133, 134, 135 
136. 

Beaudoin (Mlle), 399. 

Beaulieu (M.), 145, 161, 166, 177, 
190, 191, 391,392, 410. 

Beaulieu (Mme C.), 146, 150. 

Beaumont (A.), 229, 237, 238 262. 
270, 273, 277,235,293,324,329, 
337,345,377, 393, 441, 447. 

Beaumont (E. de), 6. 

Beautran, 191. 

Beauvallet, 152, 244. 

Bêcher, 160. 

Beck (C.), 206; 255, 339, 387, 450. 

Becker (J.), 3, 31. 32, 38, 46, 52, 
101,145 219,261,262,287,347, 
418,426. 

Beckers (M. et Mme), 74, 170. 

Becquié rie Peyreville 182. 

Béer (J.), 21. 

Béer (M.), 57. 

Beethoven, 15, 28, 29, 30, 35, 39, 
44, 58. 69, 70, 74 78, 79, 88, 89, 
90, 93, 97, 105, 106, 116, 120, 
121. 125, 142, 145, 149, 150, 151, 
159, 160, 161, 163, 174, 175, 187, 
199, 206, 214, 223, 231, 244, 250, 
251, 252, 254, 262, 263, 287, 310, 
311, 324, 341, 342, 355, 376, 434, 
435,442,448. 

Bégé (J.), 154. 

Behr (H.), 206. 

Bélart, 155, 206, 238, 254, 271. 277, 

Bélia (Mlle Z.), 161, 186, 213,274, 
301, 374, 447. 

Bélin, 326. 

Bellecour, 101. 

Bellet (Mme), 32. 

Belletti, 238, 239. 

Bellini, 17, 106, 152, 214, 345, 349, 

Bellini (Mme E.), 277. 

Bellon (J.), 21. 

Belmontet, 81. 

Bélot (A.), 392. 

Belotti (L.), 430. 

Beltramelli (Mme), 15. 

Bélu, 92. 

Belval, 120, 145, 262, 273, 301, 324, 

353, 357, 440. 
Bénard,47, 55. 
Benardaki, 111. 
Bénazet, 230, 271, 285, 294, 311, 

324. 
Bender, 210, 311, 425. 
Benedetti, 147, 155. 



Bénédict, 93. 238, 246, 254, 279, 

347, 387, 411- 
Bénédit (G ), 190. 
Beneventano, 83, 147, 206, 230, 

Bengraff (Mlle), 250. 

Benincori, 391. 

Bennett, 347. 

Benoist (F.), 6, 22,110,117,205. 

Benson, 14. 

Béranger, 350. 

Béraud (A.), 54. 

Bérendt (A.), 419. 

Berens (IL), 15, 31, 427. 

Berger (A.), 371. 

Bergson, 54, 126. 

Berini (Mme), 426. 

Bériot (de), 125, 178, 206, 254. 

Berlioz (H.), 2, 30, 39, 55, 61, 81, 

131, 150, 167, 170, 230, 259, 

284, 310, 311, 324, 334, 346, 

377, 400, 416, 433. 
Berna, 93. 

Bernard (P.), 59, 213, 294. 
Bernard (l'abbé), 282. 
Bernard (de' Rouen), 110. 
Bernard (du Conservatoire), 258, 

267. 
Bernardi (Mlle), 23, 71, 138,353, 

371, 387. 
Bernardin, 72, 310. 
Bernier, 82, 01. 
Berry, 47. 
Berteu, 276, 402. 
Berthélemy, 354. 
Berthelier, 142, 152, 154, 158, 190, 

237, 277, 301, 308, 318, 353, 

394, 447. 
Berthoud (H.), 294. 
Bertillot, 352. 

Bertini (Mme A.), 54, 79, 106, 302. 
Berton, 409. 
Berton (P.), 78, 318. 
Bertrand, 63, 74, 338. 
Bertrand (J.), 277. 
Bertrand (Mlle L), 70, 120, 149, 

166, 418. 
Besnier (de), 170, 198. 
Besozzi, 81, 160, 198, 219, 236, 

268, 276, 294, 351. 
Besselièvre (de), 230, 263, 27S, 286, 

324. 
Bessems (A.), 81, 117, 121, 343, 

354, 425. 
Bessie-Hampton (Mlle L), 285. 
Besson (G.), 109, 131, 132, 133, 

134, 135, 136, 137, 294, 333, 

334, 335. 
Bethmann-Hollweg (de), 378. 
Bettini (A.), 91, 120, 148, 245, 277, 

310, 403. 
Bettini (G.), 53, 71, 72. 
Bianchi (Mlle L.), 319. 
Bibès, 25S. 
Bido (Mlle A.), 239. 
Biétry, 166. 
Biéval, 143. 
Biéville (Mme de), 89. 
Bignon (L.), 211. 
Billet (A.), 244. 
Billing (de), 395. 
Binchois (E.), 344, 383. 
Binda (Mlle), 266. 
Binder (C.), 419. 
Bineau, 15, 47. 
Binfield, 38, 45. 
Binzeghi. 426. 

Biron (le maréchal de), 218. 
Bizet, 258. 

Blanc (A.), 70, 117, 149, 205. 
Blanc (Mlle), 267. 
Blangy (Mme C.), 176, 370. 
Blanvalet, 142. 
Bléau (Mlle), 15, 47, 55. 
Bléger, 275. 
Blein (le général), 26. 
Bleuse (C.), 146, 198,205. 
Blève, 295. 
Blevmann (Jllle), 33. 
Blondeau, 391. 
Blondelet, 170. 
Bluat (l'abbé), S0. 
Blumenthal (J.), 59, 60, 137, 263. 
Blummer, 102. 
Boadois, 23. 
Bocage, 13. 

Boccabadati (Mme), 23. 
Boccherini, 426. 
Boccherini (Mme), 231. 
Boccolini, 379. 
Bochkoltz-Falconi pime), 6, 45, 

52, 63, 81, 106, 107, 146, 154, 

160, 177, 347, 402. 
Bock (G.), 239, 434. 
Bock, (de), 47. 
Bock-Héintzcn (Mme), 155. 



Bocquillon-Wilhem, 25, 43, 196, 

350, 351. 
Bodovillée (L.), 277. 
Boehner [L), 146, 182, 326. 
Boerkh, 305, 434. 
Boesendorfer (J.). 3. 
Bogulawski, 147, 394. 
Bohm, 276. 
Bohrer (L.), 146. 
Boïtldieu, 12u, 141, 161, 213, 273, 

274, 326, 331. 
Boisgelin (le vicomte A. de), 154. 
Boisgontnier (Mlle), 119. 
Boi--seaux (H.), 287, 294, 324, 409, 

417, 445,446. 
Roisselot (X.), 3, 14, 150. 
Boissier-Durand, 394. 
Boissy (de), 217. 
Bollaërd, 126. 
Bombes (de), 6. 
Bounani, 299. 
Bonnetti, 146, 169, 377, 394, 402, 

405, 406. 
Bonfichi, 430. 
Boni-Bartel (Mme), 171. 
Bonjour, 150 
Bonnefoy, 63, 419. 
Bonnehée, 45, 86, 237. 
Bonnesseur, 63, 121, 346, 384. 
Bonnet, 442. 
Bonnifas, 278. 
Bonno, 309. 

Bonoldi (F. , 32, 151, 162, 386. 
Bootsey, 26. 

Bordas, 145, 190, 294, 418. 
Bordeaux (S. Gr. l'archevêque de), 

410. 
Bordèse (L.), 286. 
Bordogni, 315. 
Borelli (C.), 403. 
Borghèse-Dufour (Mme J.), 82, 214, 

394, 419, 426 450. 
Borghi-Mamo (Mme), 11, 12, 15, 

32, 82, 87, 91, 97, 109, 114, 136, 

144, 155, 163, 170, 182, 206, 213, 

214, 220, 222, 23S, 239, 245, 253, 

277, 2S5, 310, 339, 387, 395, 409, 

411, 417, 449. 
Bornier (H. de), 36. 
Borri (P.), 433. 
Borinianski, 118, 239, 325. 
Borzaga (Mlle), 387. 
Boschetti (Mlle), 32, 270. 
Bosio (Mme), 3, 171. 
Boskewitz, 295. 
Bosret (N.), 431. 
Bosselet, 47. 
Bossi, 231. 

Bott (J. F.), 239, 263. 
Botte (A.), 188. 
Bottesini, 23, 31, 247, 263, 295, 

319, 325, 327. 
Boucan (de), 201. 
Bouché, 7, 162. 
Boucher (A.), 3S, 394. 
Boucher-Desnoyers (le baron), 35S. 
Boucherie (le docteur), 335. 
Boucherse, 332. 
Bondousquié, 170. 
Bouffé, 13. 

Boufflers (le duc de), 194. 
Bouilhet (L.), 331, 432, 433. 
Bouilly, 175. 

Boulangeot (Mme), 154,191. 
Boulanger (E.), 58, 324, 393, 417, 

421, 422. 
Boulanger (de Lille), 162. 
Boulard, 259. 
Boulart (Mlle), 7, 14, 39, S2, 102, 

155, 103, 188, 206, 222, 319, 338, 

354, 363,371,378,387,450. 
Boulay (Mlle M.), 267, 275, 2S3, 

319, 371. 
Bonlèse, 74. 
Boullard (V.), 14. 
Boulokhow plme), 191. 
Bounet, 331. 
Bourdeau, 276. 
Bourdon, 370. 
Bourgeois (A.), 11. 
Bourgeois (L.), 39,82. 
Bourges (M.), 162. 
Bourget(E.),170, 190. 
Bourgoing (de), 268. 
Bournonville, 295, 
Bousquet, 331. 
Bousquet pille), 303. 
Boulines, 162, 275. 
Boutoille (Mlle), 258, 259. 
Bouttier, 162. 
Bouvard, 32, 121. 
Bovier-Lapierre, 162, 326. 
Box (Mlle M.), 53. 
Boyer (P.), 121. 
Boyer (l'abbé), 146. 
Boymont, 55. 



14 

Brabant (LL. AA. RU. le duc et la 
duchesse de), 14, 47, 110, 170, 
319, 434. 

Braga (G.), 6, 11, 12, 32, 154,222, 
310, 378. 

Brahms, 427. 

Brambilla (Mme), 53, 138. 

Brandt, 126. 

Brandus(G-), 31,205,449. 

Brasseur, 13, 212, 417. 

Brassin (L.),23, 31, 37. 43, 46, 57, 

62, 69. 92. 08, 137, 146, 151, 
238,294, 300, 319. 

Braun (F.), 419. 

Breiting (H.), 442. 

Brémond, 155. 

Brenner (Mlle), 93, 419 427. 

Breschon (Mlle), 136. 

Brésil (J.), 3, 153, 369. 

Bressant, 79, 98, 119, 237. 319, 

338. 401. 
Breteuil (le baron de), 297. 
Breuillé (Mlle), 2, 3. 
Brezowska (Mlle H.), 302. 
Briani (F.), 371, 419. 
Briard, 52. 
Bricard, 258. 
Brice, 302. 
Bridault, 222. 
Bright, 243. 

Brignoli, 1"0, 205, 222, 347, 395. 
Brindeau, 136, 269. 
Brinley-Richards, 23, 31, 74. 
Brisson (F.), 29, 116, 178, 213, 

442. 
Brochant de Villiers, 62. 
Brohan (Mlle A.,, 79, 98, 169, 196, 

230, 237, 244, 319, 338. 
Brohan (Mlle M.), 196, 262, 319. 
Brosig, 223. 
Brou de Lavessière (Mlle), 266, 

267, 275, 283. 
Brouckère (C. de), 163. 
Bruge( de), 27(1, 33S. 
Brunaud, ,70. 
Bruneau (M. et Mme), 20, 394, 

450. 
Brunet, 162. 
Brunet (Mlle M.), 14, 21, 30, 61, 

109, 144, 151, 182, 189, 198, 206, 

222, 23S, 310, 338, 402, 411, 433, 

434,442, 449, 450. 
Brunswick, 3, 49. 
Bruyant. 177. 
Bruyssère, 82. 
Bryon d'Orgeval, 373. 
Buchet, 214. 
Buffet jeune, 132, 133, 134, 135, 

136. 
BuhKJ. D.), 146. 
Bulow (H. de), 2, 7, 31, 44, 53, 62, 

63, 88, 110, 426. 
Buloz, 152. 
Bunet. 275. 
Burchardt (Mme), 74. 
Burde-Ney (Mme), 31, 102, 155, 

163. 170, 214, 254, 287, 378, 427. 
Bureau (A.), 3. 
Buret aîné (Mlle), 313. 
Burgmuller, 147. 
Burnand (Mme), 199. 
Burnouf, 306. 
Burrus. 276. 
Bury (Mlle), 230. 
Busnois (A.), 344. 
Bussi-Masset, 23, S2. 
Bussine, 23, 93, 318, 350, 354, 371, 

403. 
Biitti, 387. 



Cabel (Mme M.), 14, 17, 61, 
92, 100, 109, 144, 145, 158, 
205, 213, 223, 229, 237, 
254, 263, 270, 277, 338, 
386, 394, 402, 40!), 417, 
450. 

Cabrol (E.), 154. 

Caccini (J.), 415. 

Cagniard de la Tour (le baron 

Cagnoni, 327. 

Caillât, 331. 

Calabresi, 302. 

Calonne (E. de), 431. 

Calzado, 61, 91, 169, 245, 270, 
301, 302. 

Calzolari, 7, 39, 47, 53, 71, 93, 
432, 442. 

Camargo (la), 218. 

Catnauer, 385. 

Cambardi (Mme), 01, 99, 102, 
278, 287, 302, 354. 

Cambon, 85, 414, 441. 

Cambridge (le duc de), 122. 

Campana (F.), 163, 170. 

Candia père (de), 425. 

Canis (C), 345. 

Canisius (Mlle), 63. 

Cantoni (V.), 277. 

Canus, 275. 



Capendu, 269. 

Capitain (R.), 47. 

Caponl, 58, 142, 178, 250, 206, 267, 

414, 440. 
Cappa(A. J.), 14- 
Cappa (Mme Munoz-), 14. 
Cappello, 103. 
Carafa, 6t, 74, 81, 83, 167, 189, 

250, 333, 393, 416, 450. 
Carcassonne (A.), 92, 102. 
Carignan (le prince de), 18, 416. 
Caristie, 221. 
Carman, 7, 147, 163, 222, 319, 347, 

354, 371, 385,435, 450. 
Carmouche, 197, 238. 
Caroli, 430. 

Carré (M.), 21, 45, 67, 80, 114, 157, 
158, 174,175,230,284, 294,315, 
324,325,337,345,302, 410,417, 
421, 422,425,437.438,441. 

Carré {ténor), 91, 214, 262, 270, 
324. 

Carrion, 23, 39, 55, 102, 138, 155, 
214. 

Carteron, 238, 324. 

Carvalho, 129, 145, 222, 237. 

Carvalho (Mme Miolan-), 14, 21, 
45, 09,109, 120, 122, 129,136, 
144, 163, 171, 182, 18!), 213, 
214, 223, 230, 238, 247, 254, 
270, 271, 278, 284, 286, 303, 
310, 311, 320, 339, 345, 354, 

355, 362, 370, 394 420. 
Casella (A. de), 92, 116, 154, 160, 

449. 
Cash (Mme), 339, 347, 355. 
Casimir (Mme), 274,447. 
Caspers(H.', 14, 21, 30, 34, 45, 

54, 284, 329, 395. 
Cassamovata, 308. 
Castegnier, 386, 391. 
Castel, 22, 78, 143. 
Castellan (Mme), 393, 395, 411, 

419. 
Castellan (Mlle), 207, 275, 440. 
Castellano, 197. 
Castelli, 208. 
Castelmary, 39. 
Castiglioni (Mme), 430. 
Castil-Blaze, 334, 394. 
Catelani (A.), 278. 
Catelin (A.), 386, 403. 
Catherine de Russie (S. A. I. la 

grande-duchesse), 80 
Cachet, 121. 
Caumont, 377. 
Caussade, 213. 
Caussemille (Mlle O.), 32, 83, 155, 

244,311, 324, 371,410. 
Cavailhès (.Mlle 1 , 258. 
Cavaillé-Coll (A.), 4, 46, 169, 237, 

238, 395, 410. 
Cavalier, 258. 
Cavallini, 263, 425. 
Cayallo (P;), 46, 376. 
Cave, 39. 
Cavos, 353, 379. 
Caye (Mlle J.), 161, 378. 
Cazat (Mlle), 78. 
Cazaux, 45, 145, 162, 204, 230, 

275, 301, 309, 318, 354, 425. 
Cazot, 386. 
Cazotte, 217. 

Celano (le comte de), 281. 
Cellier (Mlle F.), 119, 258. 
Cerami, 270, 402. 
Céret (M. et Mme), 55, 122, 138, 

1S9. 
Cerfbeer (A.), 3. 
Ceronetti (Mlle), 250, 434. 
Cesare, 319. 

Cesoles(le comte de), 262. 
Chabert (Mlle), 110, 136, 176, 370. 
Chall'et, 258. 
Chaine (G.), 54, 81, 9S, 142, 150, 

160, 162, 191. 
Chaix-d'Est-Ange, 221,431. 
Chambon, 102, 449. 
Chamhord (le comte de), 294. 
Champon (Mlle D.), 22, 54, 119. 
Chapell, 122. 
Chaple, 371. 
Chaptal (le baron), 259. 
Chapuis, 74. 

Chardard, 318, 354, 419. 
Chardin, 259. 
Chardini, 314. 

Charles d'Autriche (S. A. I. l'ar- 
chiduc), 239. 
Charles, 82, 91, 214, 410. 
Charles (Mlle), 19S. 
Charlet, 425. 
Chariot, 323. 
Charpentier, 36, 258. 
Charreire (P.), 434. 
Charry (Mlle), 338. 
Chart (Mlle), 258. 
Charton-Demeur (Mme), 7, 23, 39, 

53, 71, 80, 93, 111, 138, 183, 

199, 206, 238, 239, 253, 277, 

318, 371, 387, 395, 419, 440. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 

Chartrain (H.), 434. 

Chaunier (Mme), 395. 

Chauvet, 258. 

Chelard, 93, 295, 386. 

Chenest, 69, 93, 146, 394, 426. 

Chéri (V.), 46, 141, 159. 

Chéri (Mme R.), 119, 144, 416. 

Chéron, 313. 

Chéron (L.), 27. 

Cherouvrier, 302. 

Cherreau (Mlle), 14. 

Cherubini, 39, 70, 117, 129, 155, 

178, 206, 278, 311, 315, 339, 

342, 371, 382, 394, 406, 411, 

426, 435. 
Chevalier (H.), 362. 
Chevé (E.), 42, 43, 54, 65, 66, 81, 

107, 108, 118, 161, 166, 168, 

190, 194, 195, 196, 220, 221, 

230, 236, 237, 431. 
Chevillard, 6, 14, 22, 35, 38, 54, 

92, 101. 120, 150, 158. 
Chevillard (Mme A.), 418. 
Chiaramonte, 402, 406. 
Chilly (de), 229. 
Chimay (le prince de), 386. 
Chœl (Mlle), 258. 
Cholet, 422. 
Chopin, 29, 44, 58, 79, 81, 89, 

98, 99, 105, 106, 117, 122, 125, 

126, 138, 142, 150, 159, 160, 

347, 411, 426, 442. 
Choquet (G.), 36. 
Choron, 25, 41, 196, 441. 
Christian, 229, 369, 448. 
Christiani (Mlle G ), 346. 
Ciampi (G.), 163, 188, 202, 206, 

238, 271, 277, 347, 371 
Cianchi, 295. 
Ciardi, 432. 

Cico (Mlle), 116, 136, 266, 440. 
Cimarosa, 34, 171, 183, 384. 
Clairville, 100, 109, 116, 228, 

293. 
Clapisson, 81, 167, 293, 393, 416, 

417, 421, 422, 434. 
Clauss (Mlle), 267. 
Clément (F.), 370. 
Clément (J.), 345. 
Clerc de Laudresse, 352. 
Clerck, 131. 
Clotilde (S. A. I. la princesse), 

190. 
Cocchi, 202. 
Coche, 166. 
Coche (Mme), 88. 
Coche (Mlle), 267. 
Codelaghi, 93, 146. 
Cœilte, 163, 317, 378. 
Coenen (F.), 394. 
Cogniard frères, 337. 
Cohen (J.), 31, 97, 130, 169, 193, 

222, 240, 293, 318, 329. 
Cohen (L.), 254. 
Cokken, 268, 331, 351. 
Colas (Mlle S.), 143, 353. 
Colasanti, 23, 94. 138. 
Colbrand (Mme E ), 249. 
Coletti, 231, 270, 346. 
Colin, 358. 
Collet, 27, 201. 
Collongues frères, 150 . 
Colmet d'Aage, 203. 
Colomer, 267. 
Colomyès, 213, 426. 
Colonne, 70, 207. 
Colson (Mme), 170, 371 . 
Comettant (O.), 32, 294, 386. 
Commerson, 120. 
Comte, 3. 
Comte (C), 238. 
Comte-Borchardt, 410. 
Concetti, 254. 
Conestabile, 408. 
Connerose (Mlle), 258. 
Constantin, de Russie (LL. AA. 

H. le grand-duc et la grande- 
duchesse), 23. 
Conte, 358. 
Cooper(W.),303. 
Coqueliu, 266. 
Corbari (Mme), 31, 81, 254. 
Cordier (A.), 213. 
Cordier (Mlle A.), 2, 39, 82, 91, 

222, 285, 422. 
Corilla (Mlle O.), 262. 
Cormon (E.), S0, 100, 157, 15S, 

230, 284, 293, 294, 307, 33S, 

350, 425, 437, 438. 
Cornago, 311. 
Cornéiis, 3S5, 411. 
Cornet (J.), 302. 
Cornu (Mlle), 258. 
Cornudet, 221 . 
Coronelli, 299. 
Corradini, 318. 
Corri (H.), 82, 411. 
Corselli, 423. 
Corsi, 138, 442. 
Corsi (J.), 415. 
Cortesi (Mme A.), 231, 347. 



Cossmann, 244. 

Costa, 163, 330. 

Costan (Mlle), 326. 

Cotagni (A.), 109, 147, 319. 

Cottier (M.), 154. 

Cottin (E.), 254. 

Couder, 203, 268, 331, 351. 

Couderc, 100, 120, 145, 158, 

237, 262, 270, 277, 307, 
361, 393. 

Coulon, 221, 250, 357. 
Couperin, 127, 146. 
Couplet (J.), 146. 
Couqui (Mlle), 163, 214. 
Courcy (C. de), 153. 
Courtigis (le général de), 167. 
Courtois (Mlle), 214. 
Couvé-Rameau (Mme), 230. 
Coypel, 194. 
Crambade, 162. 
Crampton (S. J.), 145, 
Crémieux (H.), 14, 21, 30, 34, 

337. 
Créquillon (T.), 345. 
Cressonnois, 442. 
Creutznach (Mlle), 203. 
Cristiani, 15. 

Croisez (A.), 54, 110, 126. 
Croisilles, 02. 
Crongny, 258. 
Crosnier 30, 173. 
Crosset, 7. 
Crosti, 50, 57, 117, 136, 159, 

245, 262, 274, 293, 301, 

371, 386, 394, 422. 
Croze (F. de), 63, 120, 230, 

318. 
Cruise fmiss F.), 82. 
Cruvelli (Mme la baronne Vij 

174. 
Cruvelli (Mlle M.), 287, 435, 
Cunio (A.), 325, 362, 368. 
Cuvier, 81. 
Cuvillon (P. de), 38, 52, 82 

101, 116, 106, 178. 
Cyriali (L.), 198, 214. 
Czartoryski (le prince G.), 

391. 
Czillag (Mme), 2, 63, 93, 144, 

161, 163, 1S2, 189, 198, 

238, 247, 254, 263, 277, 
286, 302,319, 371. 



D 

Dall'Ongaro, 180, 411. 
Dalloz (P.), 294. 
Dambricourt (Mlle), 266. 
Damcke, 125, 394 . 
Damoreau (Mme\ 273. 
Damoreau (Mme AVekerlin-), 105, 

150, 213. 
Dancla (C), 6, 54, 253, 377. 
Dancla (L.), 198. 
Danel (L.), 66, 67, 294. 
Danemark (S. M. la reine douai- 
rière de), 83, 138. 
Danglas (L.), 55, 82, 92. 
Danhauser, 190. 
Danhauser (Mlle E.), 170, 191, 

213, 354, 435. 
Danielli, 403. 
Dantan, 324. 
Darder, 245. 

Darder (Mlle), 345, 301, 370. 
Dard (A.), 93, 121. 
Dargomitzki, 103, 215. 
Darjou(MlleM.), 6, 8S. 
Danois (A), 324. 
Daudoird (Mlle), 337. 
Daussoigne-Méhul, 55, 63, 117. 

166, 385. 
Dauvergne, 226. 
Dauverné, 268, 331, 351. 
David (F.), 3, 36, 77, 106, 136. 

161, 162, 107, 319, 394, 419. 
David (G.), 82. 
David (de Leipzig), 355, 3S7 

395, 442. 
David [de Bordeaux), 47. 
David [de Rome), 35S. 
David (du Cotiser v.), 267. 
David (Mme), 138. 
Davidoff, 15, 395, 442. 
Davin, 261. 
Davioud, 92, 161. 
Debain, 62, 73. 
Debassini, 7, 23, 39, 53, 71, SO 

13S, 353, 442. 
Debillemont, 116, 294, 402, 418. 
Decaroli, 231. 
Deffès (L.), 2, 20S, 351. 
Defontaine, 154. 
Defournaux(MUe), 89. 
Defrance. 70. 
Dehn, 255. 
Deichmanu, 247. 
Dejaure,129. 
Déjazct (Mlle), 13, 49, 72, 136 

101, 131,417. 



Déjazet (E.), 46, 59, 136, 154, 

190, 285, 370, 449. 
Dejean, 278. 
Dejean (Mme J.), 387. 
Delachapelle, 319, 
Delacour, 182. 
Delafield (Mme), 207. 
Delafontaine, 386, 410, 449. 
Delafosse (Mlle), 89. 
Delage (Mlle), 258. 
Delahaye (J.), 245, 325, 353. 
Delaistre (Mlle), 197. 
Delamarre :H.), 154- 
Delamarre (de Nancy), 198. 
Delannoy, 212. 
Delannoy (du Conserv ), 267. 
Delaporte (E.), 2, 61, 81, 160, 198, 

219, 236, 243. 262, 268, 269, 

277,303, 331, 351, 352, 410. 
llelarroqua, 402. 
Delaunay, 119, 244, 401. 
Delaunay-Ricquier, 88, 205, 210, 

221. 337, 353. 
Delavigne (C), 369. 
Delcaïup (Mme), 43. 
Deldevez, 30, 62, 16J. 
Deléchaux (Mme), 93, 319, 347. 
Delestre-Poirson, 3. 
Delibes (L.), 46, 63, 262, 301, 

337, 441. 
Delille, 150. 
Delille (Mlle), 145. 
Délia Costa, 319. 
Délie Sedie, 102,138, 155, 403. 
Deloffre (M. et Mme), 40, 150, 363. 
Delpeuch, 419. 

Delsarte (F.), 81, 126, 268, 351. 
Delteil, 370. 
Delvil (Mme), 15. 
Demersmann, 28, 38, 102, 179, 

270, 319, 362. 
Demotz de. la Salle (l'abbé) , 25. 
Deneux (J.), 23, 182. 
Denière, 221 
Denis (A.), 220, 238. 
Denue-Baron, 278. 
Dennery, 13, 37, 72, 161, 229, 

293, 294, 369. 
Depassio, 15, 32, 74, 92-, 403. 
Depoitier, 82, 93, 147, 319, 346, 

347, 419, 450. 
Deprès (J.), 344, 
Depret, 254. 
Dérivis, 82. 

Derval-Dobigny, 203, 318. 
Derval (d'Angers), 121. 
Derval (Mllei, 120. 
Dervieux, 267. 
Desarbres (N.), 310. 
Deschamps (E.), 45. 
Deschamps (T.), 262. 
Desgranges (E,), 205, 301. 
Deshaves (Mlle), S9. 
Deshays-Meifred (Mlle), 259, 267. 
Désiré, 51, 116, 136. 
Deslandes (P.), 369. 
Deslandes (R.), 61, 182. 
Deslandres (A.), 190, 245. 
Desmaisons (Mlle E.), 38. 
Desmonts, 186. 
Desmonts (Mme), 72. 
Desm.ittes, 47. 
Desplaces (H.), 39, 147. 
Desplécbin, S5, 414. 
Desquenes, 319. 
Desrieux, 144. 
Dessauer, 183. 
Dessof (A.), 7, 271. 
Dessoir, 319. 

Desterbecq (Mlle), 39, 3i8. 
Destribaud. 3. 
Desveaux, 371. 
Deswert (J.), 101, 106. 
Deulin, 116, 145, 151. 
Devaux, 14, 203. 
Devaux (Mlle), 162, 302. 
Devençay (Mlle M.), 154- 
Devisme, 313. 
Devoyod (Mlle), 330. 
Devrient (E.), 325. 
Diaz, 190. 
Didio, 244.' 
Didot (F.). 278. 
Didron, 2S2. 
Diémer, 258, 440. 
Dieu (A ), 69, 70, 142. 
Diet-ich (A.), 277. 
Dieisch, 30, 37, SI, 167, 173, 213, 

406. 
Dimier, 276. 
Dinaux, 229. 

Dingelstedt, 101, 325, 3S6, 411. 
Diogelstedt (Mlle J.-L.), 370. 
Dittersdorf, 214, 309. 
Dobré (Mlle). 55. 
Doche (Mine), 37, 100, 310. 
Doehler, 99. 
Doerschel, 244. 
Dolbv (Mme Saiuton-), 02, 73, 79, 

182 1S9, 239, 425. 
Dolmeuch (F.), 190, 213, 326. 



Dombrowski, 101, 116. 
Domergue (Mlle), 198, 214. 
Doni (B.), 415. 
Donizetti, 2, 59, 125, 136, 153, 

163, 169, 173, 188, 206, 214, 

231, 262, 330, 344, 354, 355, 

395, 403. 
Donjon, 150. 
Donon, 170. 
Donval, 74. 
Doppler, 3, 255. 
Dorette, 430. 
Dorgeval, 82. 
Dormeuil père, 433. 
Dorn (A.), 326, 371, 394. 
Dorus, 70, 142, 191, 276. 
Dorus (Mme), 273. 
Dorval-Valentino, 450. 
Dorville (Mlle), 32. 
Dottini (Mme), 2, 34, 106, 353, 

384, 450. 
Dotzauer (J.-F.), 110. 
Douai (R.), 116, 117, 142, 144, 

177. 
Doucet (C), 393, 401. 
Douglas (Mlle), 353. 
Douhard (Mlle), 47, 63. 
Doyen, 81. 
Dragoni, 37. 
Drake, 295. 
Dreyer (A.), 277. 
Dreyfus (Mlle C), 46, 302. 
Dreyschock (A.), 39, 55, 63, 89, 

94, 102, 111, 125, 138, 155, 434. 
Drouelle, 132. 
Droysen, 46. 
Duban, 361. 
Dubarry, 336. 
Dubois, 190. 

Dubois (le comte), 132, 167, 332. 
Dubois (Mlle E.), 117. 
Dubois-Desoër (Mme), 5. 
Dubouchet (Mlle), 212. 
Duboys (J.), 99. 
Dubreuil (E.), 317. 
Dubruel, 337. 
Du Camp (M.), 441. 
Duchaumont (M. et Mme), 426. 
Uuchaurnont fils, 138. 
Duchemin Boisjousse, 182. 
Ducrest (Mlle M.), M6. 
Dufay (G.), 344, 383. 
Dutils (L.), 31, 46, 52, 198. 
Dufossez (Mlle), 162, 302. 
Dufour, 205, 432, 449. 
Dufrêne, 268, 351. 
Dufresne, 61, 81, 102, 120, 222, 

250, 324. 
Dufresne (A.!, 197, 209, 221, 325, 

337, 362, 371, 399,450. 
Dufresnoy (Mlle), 363. 
Dugué (F.), 13. 
Dugnet (J.), 214. 
Duhem, 326. 
Duhot, 258. 
Dulaurens, 230, 338. 
Duluc, 63. 

Dumaine, 72, 153, 245, 294, 318. 
Dutnanoir, 72, 144, 294, 324, 421, 

422. 
Dumanoir (le vicomte K.), 154. 
Dumas (A.). 37, 45, 49, 73, 80, 

204, 212, 229, 417. 
Dumas fils (A.), 416. 
Dumas (Mlle F..), 74, 170, 363. 
Dumestre, 45, 221, 222, 293, 345. 
Dumont, 63, 263. 
Dumont-Fier, 3. 
Dunstaple, 383. 
Dupart, 169. 

Dupin (le baron C), 110. 
Dupin (H.), 421, 422. 
Dupin (Mlle), 266, 267. 
Dupire (Mlle), 258, 302. 
Duplan, 266. 
Duponchel (H.), 153. 
Dupont (E.), 61. 
Dupont (P.), 101, 269. 
Dupont (de Bruxelles), 278. 
Duport, 318. 
Duprat, 39. 

Duprato, 3, 126, 277, 324, 441. 
Duprez (G ), 137, 145, 151, 173, 

310, 393, 434. 
Duprez (E.), 137, 434. 
Duprez (L.), 310. 
Dupuch (P.), 136, 213. 
Dupuis (J.), 31, 46, 69, 166. 
Dupuis (dit Gymnase), 119, 180, 

353. 
Dupuis (du théâtre Véjazet), 59, 

181. 
Dupuis (de Lille), 162, 302. 
Dupuy (Mlle), 73, 82, 93, 163, 

245, 354, 363, 387, 435, 450. 
Durand (A.), 58, 81, 98, 300, 370. 
Durand (Mlle L.),337. 
Durand-Fordel (le docteur), 331. 
Durand-Eperclic (Mme), 162. 
Durant (Mlle), 267, 316. 
Durci (le chevalier de), 207. 



Durrner (J.), 3. 

Dussargues, 426. 

Dussy (Mlle M.), 120. 

Dustmann-Meyer (Mme), 39,287. 

Dutertre, .'28, 238. 

Dutsch, 303. 

Duval (Mlle A.), 13. 

Duverger (Mlle), 72,136. 

Duvernois (A.), 61. 

Duvernoy (A.), 92, 266, 311. 

Duvernoy (E.;, 267, 440. 

Duvernoy (H.), 434. 

Duvernoy (de l'Opéra-Comique), 

308. 
Duvernoy (des Bouffes-Parisiens), 



Eberhoffer, 311. 

Eberius, 311. 

Ecbeverria, 230. 

Eck (F.), 408. 

Eckert, 3J6, 339, 347. 

Edelestand du Méril, 228. 

Edenska (Mlle), 325, 370. 

Edmond (C), 285, 292. 

Edmond (le docteur), 270. 

Egerton (S.), 7. 

Eggeling (Mlle), 263, 303, 355. 

Kicliflberg (C), 239. 

Eichoff, 290. 

Elfrique, 276,402. 

Ellinwr (Mme), 215. 

Elmire (Mme), 15, 92. 102, 319, 

419. 
Elwart (A.), 6, 54, 81, 162, 170, 

268, 285, 319, 338, 341, 342, 

351, 376, 418. 
Ely, 362. 
Emant, 38. 
Emminger, 74. 
Emon (Mlle), 39, 83. 
Empis, 21. 

Enequiste (Mlle), 266, 267. 
Engel (L.), 23, 31, 74, 81, 239, 

263, 271, 295, 311, 318. 
EngsMd, 11. 
Enke (H.). 22. 
Eperche (Mlle), 403. 
Erambert (Mlle), 23, 39, 82, 93, 

363, 426, 435. 
Erard, 131. 
Erber, 263. 

Erdœdy (la comtesse d'), 187. 
Erk (L.), 11. 
Erkel (F.), 74. 
Erlanger, 301, 441. 
Ermel, 81, 167, 198. 
Ernst, 244, 394, 418. 
Escudier (L.), 426, 449. 
Eslava (don H.), 397. 
Espagne (S. M. la reine d'), 387, 

402, 441. 
Espaignet, 100, 318, 354. 
Espin y Perez, 259. 
Espinosa, 229. 
Essler (Mlle J.), 100. 
Ett (G.), 93. 
Ettling (E.), 162. 
Eugénie (S. M. l'Impératrice), 86. 

92, 110, 169, 278, 318. 
Everardi, 23, 71, 80, 138, 144, 

155, !63, 206, 214, 238, 254, 

277. 
Evers (C.], 2S7. 



Fabian, 121. 

Fabre, 121. 

Fabri (Mme), 419, 430. 

Fabricca, 277. 

Fa£el (Mlle), 198. 

Fagotti, 147. 

Faivre (Mlle), 175, 221, 245, 284, 
316, 324, 353, 439. 

Falcon (Mlle), 210. 

Fantacchiotti (E.), 278. 

Fargueil (Mlle), 100, 385 . 

Farrenc (A.), 179, 1S0, 294. 

Farrenc (Mme V.), 3. 

Fasch, 214. 

Fauconnier, 2, 99, 386. 

Faure, 5, 17, 45, 70, 92, 97, 100, 
109, 120, 122, 144, 163, 170, 
198, 214, 220, 223, 238, 271, 
277, 285, 301, 309, 311, 318, 
324, 373, 386, 394, 402. 

Fauré (G.), 277. 

Fauré (Mme Brière-), 85, 169, 182. 

Faux, 287. 

Favarger (R.), 285, 362, 368, 386, 
424. 

Favart (Mlle), 180, 262, 319, 401. 

Febvre, 353, 433. 

Fechter, 72, 100. 

Fel (Mlle), 218, 225. 

Félix, 72. 

Félix-Mélotte (Mme), 230. 

Fenelli, 3. 



DES NOMS. 

Féré (O.), 176. 

Féret, 354. 

Ferket, 47, 63. 

Ferlendis, 430. 

Ferai frère et sœurs, 23, 53, 54, 
72, 94, 111, 138, 147, 295, 340. 

Fernkorn, 326. 

Ferrand (Mlle), 89, 121 . 

Ferranti (Z. de), 6, 44. 

Ferraris (Mme), 2, 86, 109, 204, 
212, 229, 237, 254, 277, 284, 
293, 361, 370, 386, 433. 

Ferreyra (Mlle J.), 229, 369, 393, 
448. 

Ferri, 47, 170, 205, 222, 347, 385. 

Fesca, 142. 

Fétis père, 6, 19, 47, 53, 54, 57, 
63, 78, 89, 90, 91, 101, 131, 138, 
143, 158, 159, 167, 186, 187, 
214, 223, 233, 242, 259, 342, 
344, 346, 347, 391, 408, 409, 
410, 411, 435, 441, 450. 

Fétis (A.), 110, 121, 137, 142. 

Fétis (E.), 434. 

Feuillet (0.), 100, 119, 182, 209, 
385, 393, 416. 

Féval (P.), 294, 318. 

Fichel (Mme E.), 354. 

Fichu, 275. 

Field, 159. 

Figeac (Mlle), 244. 

Filey (Mlle), 147. 

l'illutte-Loraux, 129. 

Filliette (Mme H.), 419. 

Filliol, 91. 

Fillon (Mlle M.), 72, 181. 

Fillonneau, 198. 

Finoli (Mlle), 154. 

Fioli (Mme G.), 277. 

Fioravanti, 147,206, 231, 299, 347. 

Fiorentini (Mme), 31, 74, 319. 

Fiorentino, 22. 

Fioretti (Mme), 53, 13S, 353, 379, 
387, 411,425, 432, 442, 450. 

Fischoff, 285, 370. 

Fissot, 258. 

Fix (Mlle), 79, 98, 136, 180, 244. 

Fizelicr, 244. 

Flahaut, 276. 

Flamand, 246. 

Flan (A.), 286. 

Flandin, 204. 

Flandre (S. A. R. le comte de), 
110, 170, 238. 

Flaubert (G), 431. 

Fleury (Mlle E.), 119, 262. 

Flexmore (R.), 310. 

Fliege, 239. 

Florenza, 254, 354. 

Flotow (de), 7, 15, 29, 32, 47, 54, 
62, 74, 81, 82, 83, 92, 93, 101, 
103, 108, 120, 122, 136, 144, 
153, 154 , 169, 170, 170, 178, 
179,183, 190, 191,205,214, 223, 
230, 231, 246, 247, 278, 285, 
286 , 295, 300, 301, 303, 311, 
325, 343, 353, 362, 370, 371, 
378, 386, 403, 419, 424, 434. 

Flynn (Mlle), 254. 

Folz, 263, 302. 

Forest, 19S. 

Forey (le général), 278. 

Forgues (E.), 105, 126, 142, 162, 
178,442. 

Formés (K.), 311, 326, 339, 371, 
419. 

Forst, 255. 

Forti (A), 3. 

Fortuna, 45, 69, 137, I69. 

Fossey, 294. 

Foucher (V.), 81, 167, 198. 

Foulon, 3S, 203. 

Fourcade, 275, 440, 

Fournier (E.), 186. 

Fournier (M.), 337. 

Fournier (Mme), 262. 

Frackmann (W.), 434. 

Framery, 27. 

Franchomme, 21, 28, 44, 70, 110, 
126, 150, 262, 434, 449. 

Franck aîné, 4. 

Franck (J.), 46, 81, 99, 169, 346, 

Franco-Mendés (J.), 38, 62, 120, 
137, 150, 154, 160, 166, 178, 
286, 293, 310, 354, 450. 

François, 222. 

François (Mlle H.), 121, 141, 191, 
286, 295, 310. 

Francon, 383. 

Frankenberg (Mlle), 147. 

Frantz, 10. 

Frantzen, 267. 

Fraschini, 15, 103, 213, 395, 419, 

Frassini (Mlle), 122, 155, 1G3, 191, 
214, 223, 255, 302. 

Frédérick-Wilhelm, de Prusse (S. 
A. R. le prince), 171. 

Frelon (A.), 246, 300. 

Frémeaux, 302. 

Fréret, 250. 



Frescobaldi, 146. 

Frezzolini (Mme), 47, 190. 

Fricdbei'g (Mlle), 271. 

Frison (Mlle), 21 . 

Fritsche, 261. 

Fritze, 23. 

Frizzi, 155, 

Fromant, 45, 210, 221, 337, 305. 

Frondoni, 246. 

Fuertés idon M. S.), 362, 398, 

399, 415, 423. 
Fumagalli (A.), 69, 435. 
Fumagalli (L.), 14, 32, 38, 54, 

69, 155, 435. 
Fumagalli (Mme), 386. 
Furpille, 213, 226, 402, 418. 
Furstenow, 47. 
Fuzelier, 201. 



Gabriel, 210, 221. 

Gabrielli (le comte N.) , 2, 145, 

151. 
Gade,55, 199, 393. 
Gaëtani (le marquis), 181. 
Gaillard (Mlle), 331. 
Galetti-Gianoli (Mme), 311. 
Galilée (V.), 415. 
Galin, 41, 42, 43, 65, 167, 194, 

195, 221. 
Galiotti (G.), 403. 
Galitzin (le prince G.), 239, 303. 
Galles (S. A. R. le prince de), 395. 
Galli (F.). 249. 
Galli (Mme), 146. 
Galli-Marié (Mme), 39, 162, 198. 
Gallino (Mlle), 267, 275. 
Gallois, 267. 
Galois, 23. 
Galoppe d'Onquaire , 59, 213 , 

352 
Galvani, 163, 18S, 206, 347, 363. 
Gambale, 26. 
Ganesco (G.), 254. 
Ganuzza(J.), 162. 
Ganz(M.), 394. 
Garcia, 146. 
Gardoni, 12, 17, 34, 61, 144, 169. 

189, 223, 238, 270, 325, 330. 

345, 349, 384, 402, 406, 425, 

449. 
Garibokli, 346. 
Garimond, 150, 166, 177. 
Garique, 275. 
Carreau, 81. 
Gasc (M. et Mme), 162. 
Gasse(H.), 342. 
Gasser, 258. 
Gassier (M. et Mme) 144, 190, 206. 

214, 220, 23S, 254,277. 
Gastineau (B.),285. 
Gastinel (L.), 31, 46, 186, 203, 

325. 
Gautier (T.), 71. 
Gautier (E.), 237, 277, 307, 434- 
Gautier (F.), 170. 
Gautrot, 131,246. 
Gavaudan ainée et cadette (Mmes), 

313. 
Gavaux, 175. 
Gay (Mlle), 363, 371. 
Gazzaniga-Malespina (Mme), 277. 
Geffroy, 153, 293, 401. 
Geibel, 403. 

Geismar (Mlle), 346, 378. 
Génat (Mlle), 345. 
Gênée, 261. 
Genest (Mme), 46. 
Génin, 275, 426. 
Gentili (R.), 427. 
Geoffroy (du Gymnase), 336. 
Geoffroy ( du théâtre Dcjazet ) , 

325, 402. 
Geoffroy (Mme C), 189, 293. 
Geraizer, 267, 414- 
Géraldine (Mlle), 59, 177, 285. 
Géraldy, 31, 120, 141. 142, 1S2, 

198, 2S7, 302, 302, 370. 
Gérard (E), 14. 
Gérardy-Saintine, 291 . 
Gerbert, 382. 
Germain, 326. 

Geiminy (le comte de), 62. 
Gérôme, 154. 

Gerpré, 63, 346, 378, 3S4, 403. 
Gervais (C. H.), 194. 
Geslin (de), 42. 
Gevaërt, 2, 3, 4,80, 100, 120, 136, 

157, 158, 167, 223, 254, 294, 

434. 
Ghilain, 275. 
Giacometti (P), 197. 
Giannini, 277. 
Giaquinto, 68'. 
Gibclli, 263. 
Gide (C), 81. 
Gigout (E.), 277. 
Gil-Perez, 13, 145, 202, 417. 
Gilbert, 22. 



15 

Gille (P.), 38, 51, 209, 213, 226, 

362, 371, 399. 
Gillette, 53. 

Gilliess (Mlle L), 150, 294, 362. 
Gio (C.), 319. 
Giovanni (de), 147 . 
Giozza, 103, 111. 
Giraldoni, 15, 47, 53, 91, 93, 138, 

230. 
Girard, 259. 
Girard (N.), 29, 30. 
Girard (Mme veuve), 100, 136. 
Girard (Mlle), 115, 210, 221, 317, 

324, 325, 393. 
Girardin, 258. 

Girardin (Mme E. de), 142, 144 

Girardot, 210, 316, 317, 325, 353, 
439. 

Girardot (Mlle), 258. 

Gits, 326. 

Giuglini, 2, 6, 21, 30, 144, 163, 
170, 206, 214, 2J8, 277, 278, 
339, 371, 3S7, 403,419, 435. 

Gleichauff, 38, 78, 434. 

Gliémann (G.), 22. 

Glinka , 80 , *03 , 109 , 239 , 379, 
435. 

Glogguer (C), 81, 8S, 378. 

Gluck, 2, 32, 39, 44, 78, 90, 108, 
113 , 127 , 152 , 199 , 202, 200, 
217, 223, 231, 245, 246, 254, 
259, 271, 309, 313, 325, 377, 
378,387, 411, 417. 

Gobelin, 258. 

Godard (B.), 106. 

Goddard (miss A.), 93, 206, 223, 
239, 449. 

Godefroid (F.), 88, 419. 

Godefroy, 259. 

Godfrend (Mlle), 310, 434. 

Godfrin, 260, 283. 

Goethe, 113, 239, 295, 355, 400, 
447. 

Goldner, 450. 

Golle, 425, 

Gollmick, 311. 

Gombert (N.), 345. 

Goossens, 183. 

Gordigiani (L.), 182. 

Goria (A.), 213, 246, 434. 

Goria (Mme), 434. 

Gossec, 54 , 297, 298, 313 , 314, 
315, 441. 

Gosselin, 54, 

Got, 36, 120,136, 204, 244, 352. 

Gottschalk, 32. 

Goubaux, 3. 

Goudboz, 162. 

Gouffé (A.), 21, 62, 70, 146, 149, 
203. 

Goumas, 109, 132, 133, 134, 133, 
136. 

Gounod (C.), 2, 3, 38, 45, 53, 55, 
61, 67, 68, 69, 81, 97, 117, 136, 
145, 150, 152, 154, 167, 196, 
198, 213, 230, 261, 262, 276, 
284, 302, 310, 362, 394, 410, 
411- 

Gourdin, 250, 266, 267, 2S3, 414- 

Gourdon, 101, 103. 

Geurdon'E.),281. 

Gozio de Solence, 430. 

Gozlau (L.), 144, 371. 

Gozora, 230, 294. 

Graat, 154, 191. 

Graff, 263. 

Grandval (Mme la comtesse de), 
169. 

Grange (E.), 38, 51, 182, 269, 
277. 

Grange (MlleC.), 46. 

Granier, 162. 

Granler (Mlle I.),120. 

Grassau (Mme), 47, 198, 450. 

Graun, 155. 

Graziani (le comte M.), 39, 271. 

Graziani (F.), 6, 12, 21, 32, 51 
54,87,91, 106,117, 120, 136, 
147, 150, 154, 169, 170, 198, 
206, 223, 230, 238, 246, 270, 

325, 326, 353, 361 , 370, 377, 
3S6, 402, 409, 422, 425, 441, 
449. 

Graziani (L.), 15, 103, 3S7. 

Grazzini (Mlle), 47. 

Grédelu, 93. 

Grégoir (F.), 442. 

Greive, 82, 99, 159, 311, 324. 

Grell, 214. 

Grétry, 5, 55, 99, 122, 261, 276, 

371, 403. 
Ori|let, 346. 
Grillon, 317. 
Grillparzer, 346. 
Grimminger, 83. 
Grinswell. 347. 
Grisar (A.), 2,161,294,393. 
Grisi (Mme G.), 17, 170, 19S, 214, 

222, 238, 277, 371. 
Grodvolle, 244, 2S4, 311. 
Groot (de), 181, 245, 293, 294. 



1G 

Gros (A.), 409. 

Grossmann (C), 295. 

Grus, 205. 

Guardi, 175. 

Gudin, 333. 

Guédron, 70. 

Guérette (Mlle E.), 238, 202, 346, 

Guérin, 6. 

Guérin (de Cille'), 47. 

Gueymard, 53, 73,86, 145, 204, 
253, 2G2, 273, 301, 353, 357, 
386, 393, 401, 417, 433, 441, 
449. 

Gueymard ;MmeLauters-), 53, 80, 
86, 100 , 120, 136, 145, 153, 
223, 293, 309, 324, 345, 377, 
425, 449. 

Guglielmi, 15, 61, 73, 79. 

Gui d'Arezzo, 382. 

Guiaud (Mlle), 311. 

Guicciardi, 15, 319, 347. 

Guicciardi (Mlle J. de), 187. 

Guichard, 317, 336. 

Guidon frères, 154. 

Guillard (L.), 403. 

Guillaume. 295, 347. 

Guillemot, 154. 

Guilmant ( A. et Mlle L. ) , 302 , 

Guing'and (Mlle de), 326. 
Gutmann (A.), 178. 
Guttierez (E.), 246. 
Guyon (E.), 125. 

Guyon(Mme), 180, 293, 317, 401. 
Cuyot, 53, 116, 391. 
Gye, 93, 109, 122, 136, 144, 222, 
223, 303. 

H 

Habeneck, 341, 408. 

Haendel, 23, 36, 73,79,80,89, 

90, 91, 14C, 155, 189, 199, 206, 

214, 233, 239, 354, 377, 378, 

a03, 411, 435. 
Haeser, S2. 
Hainl (G ), 110. 
Haitzinger, 174. 
Haitzinger (Mme), 138, 147. 
Halanzier, 63, 147, 346, 384. 
Halarypere, 109, 132, 133, 134, 

135', 136. 
Halary, 191. 

Halbleid, 59, 190, 212, 402. 
Halévy (F.), 30, 81, 109, 131, 160, 

167, 177, 198, 214, 219, 231, 

276, 325 , 326, 333, 358, 365 , 

374, 416. 
Halévy (L.), 285. 
Hall (le baron de), 82. 
Halle, 182. 
Hamackers (Mlle), 88, 120, 145, 

221,245,353, 357, 370. 
Hamilton (la duchesse), 271. 
Hammer(R.), 106, 126, 142, 160, 

394, 441. . 
Hammerstein, 102. 
Hanf, 206. 

Hanslick (le docteur), 310. 
Hanssens (C.),155, 163, 170, 246, 

319, 411. 
Hardouin (Mlle), 267. 
Harriès-Wippei'n (Mme), 102, 271. 
Harrison , 82 , 310, 363, 371, 395, 

435. 
Hartmann (P. E.), 74, 244. 
Hartog (E. de), 21, 101, 138,188. 
Hartung, 407. 
Harvin, 39, 121, 346, 378. 
Haslinger (K.;, 22. 
Hasse, 160. 

Hasselmans, 55, 261, 426. 
Haszler (L.), 219. 
Hatton, 31. 
Hausmann, 302. 
Haussmann (S. E. le préfet de la 

Seine), 145, 153, 276, 285. 
Hauteroohe, 307. 
Haydn, 29, 32, 35, 58, 70, 74, 77, 

80, 81, 90, 101, 120, 126, 146, 

214, 246, 276, 325, 341, 362, 

377, 386, 430. 
Hayet, 110, 318, 354, 386. 
Hébert, 130. 
Héblot, 258. 
Heiberg (J.-L.), 326. 
Heid, 270, 402. 
Heinisch (Mme), 309. 
Heinroth, 11, 43. 
Heintz (J.), 54, 107. 
Hélène de Russie (S. A. I. la gr.- 

dii' liesse), 15, 215, 311. 
Hell'éricli (Mlle), 214. 
Heller (S.), 78, 105, 142, 160,190, 

238, 270, 271, 283. 
Hellmesberger, 74, 131, 427. 
Henkel, 206. 
Henri, 205. 
Henrichs, 346. 

Henri™ (Mlle), 6, 262, 441, 449. 
Henrion de Solènes, 278. 



Henrotay, 63. 

Henselt, 213. 

Hensler (MmeE.), 81, 103, 277. 

Hantschel (E.), 3, 11, 67, 374, 

375. 
Héquet(G.), 52, 81,160,167,402. 
Herbeck, 213, 419. 
Herluison (Mlle), 266, 267. 
Herman (A.), 6, 16, 36. 46, 70, 78, 

79, 81, 98, 117, 126, 152, 153, 

177, 302, 343, 362, 426. 
Hermann, 276, 395. 
Hernandez, 275. 
Hernoud, 267. 
Hérold, 197, 204, 209, 221, 310, 

326. 
Hérold (Mme veuve), 102. 
Herrenschneider, 205. 
Hersant (Mlle O.), 110, 378. 
Hervé (F.), 170, 205. 
Herwyn (M. et Mme H.), 6, 38, 

63, 230. 
Herz (H.), 43, 52, 98, 102, 161, 

206, 213, 267, 287, 310, 402. 
Herz (J.), 213. 
Hess, 259, 267. 
Hess (J.-C), 146, 246, 300, 303, 

409. 
Hesse (LL. A A. RR. le grand-duc 

et la grande-duchesse de), 287. 
Iletsch, 254. 
Heugel, 5. 

Heugel (Mlle A.), 302. 
Heurard, 258. 
Heyberger, 261. 
Heyligenstadt (Mlle de), 163. 
Heymann, 425. 
Hicntzsch, il. 
Higli, 411- 
Hignard (A.), 54, 294, 301, 315, 

316, 441. 
Hilger, 206. 
Hille, 214. 

Hiller (F.), 74, 163, 200, 254, 411. 
Hiller-Mitchcll (Mme), 403. 
Hilliard (Mlle), 190. 
Himy (Mlle), 448. 
Hitzmanu, 275. 
Hochstettcr (F.), 277. 
Hocmelle (E.), 6, 22, 62, 78, 346. 
Hoelck (Mlle), 102. 
Hoffer-Kohler (Mlle), 259. 
Hognet, 287. 

Hollande (S. M. la reine douai- 
rière de), 93. 
Kollassy (Mlle), 435. 
Holm (Mlle), 207. 
Holmes frères, 171. 
Holtzem, 186. 
Homps, 122. 
Hooghe (d'), 32. 
Hopdé (Mrnrl, 102. 
Horschelt (A.), 278. 
Horstig, 366. 
Horzalka, 346. 
Hostein, 37, 181, 222. 
Hubert (J.), 196, 351. 
Hucbald, 228, 382. 
Hucca (Mlle), 206. 
Huerta, 318. 

Huet (Mlle V.), 6, 45, 73. 
Hugo (V.), 3, 45, 88, 143, 281, 378, 

448. 
Hulsen (de) , 102. 402, 426, 434. 
Humbert (Mlle L.), 101. 
Humblot, 63. 
Humboldt (de), 286. 
Hummel, 70, 93, 122, 142, 166, 

244, 270. 
Hiiuten, 108. 

Hurand, 118, 391, 402, 400, 410. 
Hnry-Haigh, 7. 
Hutschenruyter (Mlle. H.), 3. 
Hyacinthe, 13. 

I 

Ikelmer (A.), 205. 
Imbault (Mlle), 259. 
Ingelwrg-Starck (Mme), 23. 
Inkli (Mlle I.), 199, 363. 
Isbert, 135, 136. 
Isidore de Séville, 359. 
Ismaël 32, 386. 
Ismaël (Mme), 39. 
Isnard (Mme), 23, 93. 



Jachmann-Wagner (Mme), 287. 

Jackson (Mme A.), 223. 

Jacob (V.), 110, 132, 133, 134, 

135, 136. 
Jacobi (G.), 52, 54, 73, 88, 140, 

161, 166, 178, 402. 
Jacoby (H.), 450. 
Jacquard (L.), 6, 22, 29, 38, 54, 

58, 70, 73. 79, 92, 126, 142, 

271, 310, 311. 
Jacqueminot (le général), 277. 
Jacques (Mlle), 38. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 

Jadassohn, 419- 

Jaëll (A.), 46, 54, 62, 73, 81, 87, 

88, 101, 106, 111, 121,137, 141, 

170, 183, 263, 287,300, 347, 418. 
Jahn (O.), 74, 205, 394. 
Jaillet, 252. 
Jalheau, 63. 
Jallais (A. de), 22, 285. 
Jancourt, 191. 
Jandeau. 276. 
Jansenne (Mlle), 449. 
Jaspar, 63. 

Jauner-Krall (Mme), 163, 247. 
Javal, 81. 

Jean (d'Amiens), 258. 
Jean-Paul, 116, 186, 399. 
Jeliotte, 218, 225, 242. 
Jeltsch (C), 386,431, 442. 
Jenneval, 37. 
Jérôme, 47, 63. 
Jessel (A.), 277. 
Joachim (J.), 15, 63, 147, 183, 

206, 255, 419, 427. 
Johannsen, 183. 
John (C), 246. 
Joiuville (Mlle), 313. 
JolietfH.), 292. 
Jolly (Mme de), 47, 55, 338. 
Joly, 258. 
Joly (A.), 277. 
Jomard, 81, 167, 350, 351. 
Jomelli, 202, 214. 
Jonas (E.), 268, 351. 
Joncières (V.), 190. 
Jones (W.), 290. 
Jorris, 426. 

Jouard (M. et Mme), 82, 154. 
Jouassin (Mlle), 244. 
Jourdan, 6, 36, 80, 99, 166, 189, 

191, 237, 270, 319, 338, 354, 363, 

371,378,387,435,450. 
Jouvin (B.), 188. 
Juclier, 198. 
Jue, 42. 

Juillerat (P.), 13. 
Julian (T.), 100. 
Jullien, 22, 38, 62, 81, 92, 102, 

109, 122. 
Jullien (Mme veuve), 121, 271, 294. 
Jullien (Mlle), 101. 
Jung(L.), 287. 
Jung-Guibert (Mme L.), 137, 159, 

302. 

K 

KadefO.), 394. 

Kaiser, 32. 

Kalergis (Mme de), 81. 

Kalkbrenner (A.), 31, 108, 310. 

Kalliwoda, 81,160. 

Kanschine (D.), 205. 

Kap.y (G.), 213. 

Karoly (Mlle), 336, 309, 440. 

Karr (A.), 37, 72. 

Kaschpéroff, 32, 161. 

Ka*tner (G.), 14, 81, 163, 167, 203, 

227, 333, 370, 394, 410, 416. 
Kastner (Mme Escudier-), 324, 338, 

371. 
Katow (Mlle de), 126, 347, 371. 
Katto (Z.-B.), 346. 
Kéerkëmëty, 3. 

Kenneth. (miss), 103, 204, 230. 
Kéraniou (de), 144. 
Kerle (J. de), 93, 345. 
Kerne, 122. 
Ketten (H.), 6, 22, 29, 106, 137, 

146, 150, 254, 449. 
Ketterer (E.), 6, 14, 22, 36, 46, 

54, 62, 79, 88, 152, 246, 302, 

3S6, 419. 
Riesling, 223. 
Kime, 433. 

Kindermann, 285, 287. 
Kiss-.loszi, 14. 
Klaproth, 290, 291. 
Klein, 90. 146, 203, 442. 
Klett, 367. 
Klosé, 222, 351. 
Koch (J.-F.-G.), 11, 367. 
Kock (H. de), 353. 
Koehler, 263. 
Koempel (A.), 38, 46, 61, 77, 81, 

101, 105, 106, 107, 136, 142, 

412. 
Kœnig, 6, 357. 378. 
Kœnnemann, 284, 324, 371. 
Kœster, 442. 
Kœster (Mme), 102, 223, 355, 3S7, 

442, 450. 
Kœtlitz, 47. 
Kologrivoff (V.), 215. 
Kontski (A. de), 111, 271, 303, 432. 
Kontski (C. de), 117, 303, 432. 
Kopp, 369. 
Kortzer, 286. 

Kotschoubey (la princesse), 39,100. 
Kraeshner (E.), 254. 
Kral'zotr (J.), 125, 178, 204, 213. 
Krall (Mlle), 386. 



Kramer (C), 73. 
Kraty-Baschik, 418. 
Krausnick, 434. 
Krebs-Michalesi (Mme), 239. 
Krestowsky, 271. 
Kretzschmann, 131, 246. 
Kreutzer, 128, 129, 160, 219, 223, 

236. 
Kreutzer (L.), 21, 166, 178, 354. 
Krug (D.), 378, 450. 
Kruger (G. I, 82. 
Kruger (W.), 38, 46, 58, 62, 73, 

81, 106, 142, 146, 152, 160, 

213, 278, 310, 386, 387. 
Kruger (le docteur), 214. 
Kûcken, 82, 160, 219, 236, 247, 

363, 370, 376, 387, 449. 
Kuhl (Mlle A.), 38, 88, 106. 
Kuhne, 363. 
Kul, 247. 

Kune (A.), 326, 370. 
Kuniscli, 407. 



Labarre, 52, 376. 

Labat, 402. 

Labat (Mme V.), 47. 

Labaye, 132. 

Labbé (Mlle), 266. 

Labéda (Mlle C), 190. 

Labiche (E.), 330, 353. 

Labit (H.), 170, 206. 

Lablache fils, 286. 

Laborde (Mme), 15. 

La Bruère, 201. 

Laçassagne (l'abbé), 27. 

Lacaussade, 294. 

Lachner (V. et F.), 93, 111, 254, 

311, 362, 371, 386, 411. 
Lack (L.), 277. 
Lacombe (L.), 46, 81, 92, 101, 105, 

117, 120, 137, 142, 160, 197, 

213, 219, 238, 302, 354, 376, 

419, 448. 
Lacombe (Mlle), 213, 261. 
Locourt (Mme), 82. 
Lacressonnière, 353. 
Lacressonnière (Mme), 11. 
I.a Fage (A. de), 42,81, 205,351. 
Laferrière, 37, 153. 
La Ferté< (de), 297. 
Lafeuillade, 55. 
Lafon (Mme), 15, 111, 147. 
La Fons-Melicocq (de), 257. 
Lafont, 49, 119. 
Lafont (C), 182. 
La Fontaine, 68, 182. 
Lafontaine, 37, 180,197,203,416., 
Lafranque (Mlle), 403. 
I.agai'de (P.), 136, 1S5. 
Lag^t, 39, 253, 275, 393, 422, 

449. 
Laaet-Planterre (Mme), 145. 
Lagier (Mlle S.), 153. 
Lagnier (Mlle), 213. 
Lagramanti (Mlle), 285, 450. 
Lagrange (Mme A. de), 80, 362, 

387, 395, 403, 411, 442. 
Lagrange (Mme), 353. 
Lagrua (Mlle E. de), 15 , 23, 39, 

47, 53, 80, 93, 111, 138, 147, 

155, 163, 183, 199, 206, 230. 

221, 239, 253, 277, 310, 353, 371, 

387, 425, 432. 
Laguesse (Mlle), 117. 
Lainez, 314. 
Laîr de Reauvais, 7. 
Lajarte (T. de), 2. 
Lalanne (Mlle), 89. 
Lalliet, 275. 
Lalo (E), 6, 22 , 28, 38, 54, 5S, 

70, 73, 92, 99, 126, 142. 
Laloue, 449. 

La Msdelaine (S. de), 318. 
Lamakiel, 295. 
Lamare (de), 259. 
La Marre (l'abbé de), 218. 
Lamartine (de), 392, 437. 
Lamber (F.), 326. 
Lambert (L.), 434. 
Lambert (Mme M.), 78. 
Lambertini (l'abbé), 260. 
Lambotte (Mlle), 63. 
Lamorlière (Mlle de), 45, 143, 287. 
La Motte, 218. 

Lamoureux(Cl, 6, 14, 31,70, 116. 
Lamoury (P.), 117, 166,331. 
L'nmpillas, 415. 
Lanari, 339. 
Lang, 263. 
Langer (H.), 101. 
Laughaus, 355. 
Langlé (F.), 182. 
Langlois (le colonel), 2S6. 
Lapchina (Mme), 72. 
Lapommeraye (Mlle de), 22,54, 

81, S9, 142,278, 302,440,441. 
Laprade (V. de), 389. 
Lapret (E.), 6 , 22, 29 , 38, 54, 

58, 70, 73, 92, 99, 126, 142. 



Lapret (L.), 434. 

Larabit, 81. 

Larina (L.), 411. 

Laroche, 266, 283. 

La Rochefoucault (Mlle L. de), 

311, 370. 
La Rounat (de), 99. 
Larrivée (Mme), 225. 
Lascelles (Mlle), 93. 
Lassabathie, 22, 297, 313, 315, 

341. 
Lassen (E.), 170. 
Lasserre (J.), 98, 178. 
Lasslo-Doria (Mme), 223. 
Lasso (Orlando), 93, 345. 
I.assouche, 434. 
La Tanaye (l'abbé de), 217. 
Laterza, 15. 
Latila, 202. 

Latouche (Mme), 93, 378. 
Latour, 225. 

Latour Saint-Ybars, 317. 
La Trémouille (le duc de), 194. 
Laub, 147, 244, 271, 287, 302. 
Lauch (C). 3. 

Laudoux aînée (Mlle), 258, 259. 
Laurence-Cyriali(Mme),7, 55,110, 

154, 198, 214. 
Laurent, 169, 182, 337. 
Laurent (T.), 277. 
Laurent (Mme), 100, 121, 318. 
Laurentie, 205. 
Laussel (A.), 277, 318. 
Lauterbach, 74. 
Lautier, 276. 
Lauton (L.), 92, 106. 
Laval (Mlle C), 53. 
Lavenu (L.-H.), 3. 
Lavoye (Mlle), 82, 91, 371. 
Lawroff (Mme M.), 402. 
Laya (L.l, 182, 294, 352. 
Lays, 313. 
Lazareff, 147. 
Lebeau (A.), 54, 81. 
Leblanc (Mlle), 337. 
Leborne, 173. 
Lebnuc, 21, 30, 38, 54, 70, 73, 92, 

105,117, 126, 160, 205, 214. 
Lebreton, 39. 
Lebrun (A.j, 46, 126, 158, 178, 

269, 410, 450. 
Lechesne (Mlle), 267. 
Lecieux(L.), 99,120,143,150. 
Leclère, 119, 393. 
Leclercq (Mlle), 82, 98, 259, 440. 
Lecomte (Mlle), 258. 
Ledent, 63. 

Lee, 54, 62, t)9, 199, 410, 440. 
Lefébure-Wély (M. et Mme), 4, 5, 

22, 62, 79, 106, 146, 167, 169, 

198, 213, 285,362. 
Lefebvre(H.), 22,337. 
Lefebvre (J.), 146. 
Lefebvre (de Lille), 47. 
Lefebre (de Rouen, 90. 
Lefebvre (Mme Faure-), 100, 109, 

120, 161, 174, 237, 274, 293, 31S, 

324, 330, 393, 422. 
Lefeuve, 182. 
Lefort (J.), 7, 21, 22, 46, 58, 78, 

105, 117, 143, 166, 243, 263, 

271,277. 
Lefort (d'Angers) , 121. 
Lefranc, 151. 
Legendre, 179, 270, 319. 
Legouix (E.), 190, 245. 
Legouvé (E.), 180. 
Legrain (Mlle), 247. 
Legrand (E.), 277. 
Legrand (du th. lyrique), 227, 

441. 
Legrand (P.), 13, 92, 120, 153, 

176, 205, 212. 
Legros, 53, 225. 
Leîimann (E.), 277. 
Leibnilz, 290. 
Leins, 363, 403. 
Lelong, 267. 

Lemaire, 158, 274, 308, 447. 
Lemaire (de. Strasbourg), 47. 
Lemaire (Mlle), 206, 254, 338, 371, 

419. 
Lemaitre (F.), 13. 
Lemercier (Mlle), 50, 136, 15S, 189. 

237, 307, 329, 361, 3S6, 393. 
Lemmé (C), 26. 
Lemmens, 12, 90, 91, 278, 302. 
Lemmens-Sberrington (Mme), 7, 

182, 263 , 371. 
Lemoine lA.) , 42. 
Lemonnier, 7. 
Lenormant, 227. 
Lenz (de), 1S7, 279. 
Lenzi (P.), 379. 
Léo, 202. 
Léonard M. et Mme), 47, 74, 93, 

141, 27S, 346, 347, 370. 
Léonce, 239. 
Léonova (Mlle), 303. 
Léopold, 47, 198. 



Léopold (S. M. le roi des Belges), 

110, 1-69. 
Léotard, 197, 369. 
Lepercq, 162, 302. 
Lépine (E.), 167. 
Le Play, 332. 
Lepot-Delahaye, 259. 
Leprévôt, 30, 198, 205, 262. 
Léris(de). 136,180,185. 
Lerouge, 222. 
Le Roux (J), 257. 
Leroux, 293, 401. 
Leroy (instr.), 142, 191. 
Leroy (de l'Op.-Com.), 238, 402, 

409. 
Le Sage, 114. 
Lesage, 221, 227, 337. 
Lesie (H.), 198. 
Lespérut (le baron de), 331. 
Lessing, 434. 
Lesueur, 68, 342, 409. 
Le Tanneur, 432. 
Letellier, 63, 102, 303, 371. 
LétGr 101. 
Leuvèn (de), 37, 45 , 49, 73, 80, 

204, 402, 434. 
Levasseur, 169, 181, 318, 393. 
Lévèque, 169. 
Lévy (F.), 440. 
Lévy (M.), 203. 
Lévy (S.), 267, 346. 
Lévy (Mlle C), 159. 
Leybach, 155. 
Lhéritier (Mme Ricquier-), 88, 99, 

117, 205, 403. 
Lhomet, 449. 
L'Hôte (A.), 29, 116. 
Lhuillier, 362. 
Liadova (Mme), 72. 
Lichtenstein, 360. 
Liébé, 261. 
Liebig, 239. 

Liesniewska (Mme), 263. 
Limbach (Mme) , 247. 
Limnander, 2, 81, 223, 361. 
Lincelle, 81, 434. 
Lind-Goldschmidt (Mme J.), 6, 239, 

247, 339. 
Lindau (R.), 440. 
Lindpaintner, 261, 319, 403. 
Lionnet frères, 150, 237, 287. 
Lipp, 363. 
Lippe (Mlle), 160. 
Liszt (F.), 23, 29, 44, 70, 88, 142, 

197, 223, 346, 370, 379, 395, 

419,425, 426. 
Lita (Mlle), 303, 326. 
Litolff (H.), 3, 4, 22, 29, 32, 47, 

54, 55, 61, 63, 81, 86, 93, 105, 

110, 142, 155, 189, 190, 254, 

285, 311, 370, 386, 441- 
Litschner (Mlle), 32, 74, 92, 244, 

303, 326, 338, 346. 
Litté, 47, 82. 
Livry(Mlle E.), 100,109,136, 229, 

277, 284, 337, 345, 386, 413, 

414. 
Lobkowitz (le prince), 251. 
Lobstein, 169. 
Lockroy, 310, 
Loder (E.), 410. 
Lodi, 103. 

Loëwe (T.), 255, 271. 
Lola-Montès (Mme), 278. 
Longueville (A.), 154, 300. 
Loret, 238. 
Lorini , 39 , 138, 155, 363, 395, 

435. 
Lorini-Mariani (Mme) , 163, 1S2, 

188, 206, 347. 
Lorini- Vera (Mme), 138, 207, 270, 

319, 347, 353. 
Lortzing, 39, 191, 207, 231. 
Losse, 275. 
Lotsky (J.), 346. 
Lotti délia Santa (Mme), 103, 238, 

277, 346. 
Lotto (J.), 121, 137, 141. 
Louault, 47, 403. 
Lovely (Mlle), 331. 
Loys, 267,449. 
Lubeck père, 74. 
Lubeck (E.), 32, 46, 1R6, 142, 182, 

310. 
Lubert, 3. 
Lucca (F.), 3. 
Lucca (Ville), 387. 
Lucche6i, 52, 117. 
Luchini (Mlle R.), 230. 
Lueder, 442. 
Luguet (H.), 153. 
Luguet (IL), 212, 417, 434. 
Lully, 100, 182, 225, 400. 
Lumley (M. et Mme), 278, 319, 

330. 
Lund (Mlle), 171. 
Lurine (L.), 418, 433. 
Lutz, 440. 
Lux, 261. 
LwolIT (A. -F. de), 147, 231, 238, 

262, 271. 



Lyon (M. et Mme E.), 6, 73, 88, 

177. 
Lysberg (C.-B.), 110. 

M 

Macaferri, 47. 

Mac-Farren , 182, 326,355, 371, 

387. 
Mac-Mahon (le maréchal de), 162. 
Maesen (Mlle de), 63, 162. 
Magin -Marrens, 167. 
Magne, 82, 91, 214. 
Magnien (F.), 44, 275. 
Magnien (V.), 162, 302. 
Magnus (D.), 21, 36, 18 », 189, 253, 

318, 362, 37S, 424, 434, 441. 
Magnus (Mlle C), 311. 
Magny (Mlle), 337. 
Mabler, 130. 
Mahuet, 331. 
Maïkoff (Mme), 103. 
Mailand (E.), 298, 299. 
Maillard (Mlle), 313. 
Maillard (Mlle E.), 81, 160, 250, 

267. 
Maillart (A.), 15, 47, Gl, 81, 147, 

162 , 163, 170, 181 , 188, 213, 

284 , 293, 294 , 317, 319, 324, 

325, 337, 345, 353, 354, 362, 

378,393,410,417, 425,437,438, 

439. 
Maillot, 418. 

Maine (la duchesse du), 18. 
Malagola, 347. 
Malard, 266. 
Malézieux, 347. 
Mallefille (F.), 196, 244, 318. 
Malpass (Mlle), 258. 
Mancel (Mme). 318, 450. 
Manchicourt (P. de), 345. 
Manelli, 201. 
Mangeant (S.), 54, 205, 212, 234, 

269, 434- 
Mangin, 198. 
Mangot (Mlle), 258. 
Manotte (L.), 230, 278, 426. 
Manry (C), 31, 88, 101, 120, 105 

198, 222, 411, 447. 
Mansour, 146, 177. 
Manvoy (Mlle), 266. 
Maquet (A.), 417. 
Mara (Mme), 263. 
Marcello (M.), 138, 160, 219, 263. 
Marchand (E.j, 418. 
Marchand (Mlle M.), 99. 
Marchant, 176, 370. 
Marchisio sœurs (MIJes), 100, 102. 

109, 145, 169, 204, 245, 249. 

250, 270, 277, 284, 309, 324, 337. 

345, 353, 361, 370, 386, 400. 

409, 425, 433, 441, 449. 
Marchot, 93. 
Marcoliui (Mine), 430. 
Mareschal (G.), 434. 
Maretzeck, 170, 231. 
Margucrie (L.), 111. 
Mariani (A.), 80, 247, 347, 395. 

411. 
Marie-Antoinette (la reine), 282. 
Marié, 177. 
Marimon (Mlle), 21, 145, 161. 

229, 245, 274, 318, 324, 350, 

370, 371, 433, 446, 447. 
Marini, 15,23, 53,138, 147,171. 
Mario, 161, 169, 170, 189, 198. 

214, 230, 238, 270, 277, 273. 

325, 349, 370, 371, 386, 393, 

409, 422, 441. 
Mariotti, 308. 
Markevitsch, 103. 
Markowski, 278. 
Marlow (Mme), 387, 403. 
Marloye, 131. 
Marmontel, 45, 213, 410. 
Marnet (L.), 389, 442. 
Marochetti, 14, 54, 106, 12Ô, 178. 
Marot (C), 45. 
Marpurg, 278, 287. 
Marquet (Mlle D.), 119. 
Marra, 230, 395. 
Marra-Volmer (Mme), 279. 
Mars (Mlle), 60. 
Marschner, 38, 207, 223, 319, 411, 

419, 449. 
Marseille (S. Gr. l'évêquc de). 

213. 
Marsollier, 250. 
Martainville, 337. 
Martin (A.l, 36, 205. 
Martin (E.), 99, 284, 336. 
Martin (P.), 22, 262, 278. 
Martin (de I." Opéra-Comique), 274. 

314. 
Martin (décorateur), 85, 414. 
Martin (organiste), 140. 
Martin (d'Amiens), 173. 
Martin (de Lille) j 146. 
Martin (de Kimes), 426. 
Martin (Mlle J.), 78, 120, 143, 150, 



DES NOMS. 

Martinet (Mlle), 121. 

Martinez (Mme), 46. 

Martini d'Ormoy (Mme), 47. 

Marty (Mlle), 197. 

Marval, 83. 

Marx (A.), 58, 137, 187. 

Marx (de Berlin), 326, 371. 

Marzi frères, 213. 

Mas, 98, 117. 

Massart, 03, 189. 

Massart (Mme A.), 6 , 29 , 70, 

141, 440. 
Massât, 276, 402. 
Massé (V.), 2, 3, 37, 100, 169, 

318, 324, 387, 419, 450. 
Massé (Mlle), 47. 
Massen frères, 311. 
Massenet (J.), 259, 394, 418. 
Massimino, 25, 43. 
Massini (F.), 411. 
Masson (M.), 11, 182. 
Masson (Mlle E.) , 14, 108, 324, 

338, 371, 379, 387, 402. 
Massot (M. et Mme), 144, 450. 
Massy (Mlle L), 121, 435. 
Mathias (G.), 2. 

Mathieu, 63, 326. 

Mathieu (E.), 449. 

Mathieu (J.-N.), 286. 

Mathilde (S. A. I. la princesse) , 

54. 
Mattmann (Mme), 70, 149. 
Matton, 106, 222. 
Maucourt, 407. 
Maugard, 23, 47, 93. 
Mauraisin (Mlle), 198, 214. 
Maurin, 6, 14,22, 35, 38, 54, 

92, 105, 126, 150, 158. 
Mauro, 347. 
Maury, 203. 
Mayer (J.), 403. 
Mayer (Mlle L.), 53. 
Mayerhofer (M. et Mlle), 32, 93, 

121, 426. 
Mayeur, 222, 275. 
Mayseder, 155. 
Mazzoleni, 32. 
Méa (Mlle), 369. 
Mechelaëre, 357. 
Medori (Mme), 395. 
Megnot, 7. 
Méhul, 74, 128, 129, 250, 295. 

355, 391, 392, 441. 
Meilhac (H.), 369. 
Meillet, 14, 35, 115, 366. 
Meillet (Mme), 32, 74, 213, 337, 

365, 449. 
Méjan (le comte), 302. 
Mélcsville, 182, 318. 
Mélingue, 100, 417. 
Mellinet (le général), 81, 154 

167, 198, 205, 275. 
Mellon (A.), 7, 82, 303, 326, 371, 
Melvil (Mme), 82. 
Membrée (E.), 79, 120, 136, 143, 

154, 167, 204. 
Meudelssohn-Bartholdy , 23, 28, 

29, 44, 46, 52, 57, 63, 70, 81, 

86, 93, 98, 99, 102, 105, 106. 

121, 125, 138, 141, 150, 159, 

160, 169, 178, 189, 191, 199. 

206, 219, 236, 239, 263, 287, 

321, 329, 331, 338, 371, 377 . 

392, 395, 418, 419, 435, 441 , 

447. 
Mendès (la segnora C.), 197. 
Mendioroz, 250, 266, 267. 
Meneau (L.), 147, 410, 434. 
Mcngand, 7. 
Menier (P.), 120, 365. 
Menjaud (Mgr), 370. 
Mérante, 337. 
Mercadante, 78, 231, 425. 
Mercey (de), 377. 
Mercier, 39. 

Mercklin, 12, 46, 73, 90, 302. 
Mercuriali, 206. 
Mercurier, 394. 
Méreaux (A ), 263, 302, 431. 
Merelli (F.), 3, 163, 182, 188, 

199, 214, 254, 263, 2S7, 311, 

339, 353, 363, 387. 
Mérian (le baron de), 291. 
Méric, 32, 63, 121, 346, 378, 

384, 403. 
Méric-Lablache (Mme de), 386. 
Mérimée, 294. 
Merly, 2, 39, 102, 109, 114, 153, 

182, 206. 
Mermant, 318, 371. 
Méry, 36, 100 , 143 , 222 , 228 , 

230, 249, 250, 254, 294, 326, 

338, 350. 
Méry (L.), 346. 
Mcsser (F.), 147, 155, 3S0. 
Messon (Mlle), 7. 
Mestépès, 310. 
Mélastaso, 226, 309. 
Mctgé'f .), 326. 
Metiifessel (E.), 254. 
Metternich (le prince de), 154. 



Mey (A.), 69, 402. 

Meyer, 21. 

Meyer (L. de), 147, 223, 239, 246, 
254, 380. 

Meyerbeer (G.), 6, 7, 14, 23, 29, 
30, 30, 39, 47, 53, 55, 57, 59, 
71, 74, 79, 80, 81, 82, 91, 92, 
93, 98, 101, 102, 108, 100, 110, 
113, 114, 120, 121, 122, 137, 
138, 141, 144, 145, 146, 152, 
153, 154, 155, 160, 167, 170, 
177, 179, 101, 198, 199, 205, 
206, 207, 214, 222, 223, 231, 
236, 238, 239, 247, 253, 254, 
262, 263, 270, 271, 286, 287, 
293, 295, 301, 310, 311, 318, 
319, 323 , 325, 356, 329 , 330 , 

334, 337, 339, 343, 345, 346, 
347, 352, 353, 354, 355, 357 , 
362, 363, 370, 371, 374, 377, 
378, 384, 386, 387, 394, 395, 
402, 403, 411, 416, 41", 419, 
424, 425, 426, 427, 432, 434 , 
442, 449, '(50. 

Meynne, 183, 189. 

Michaëlis (G.), 239. 

Michal (Mlle L.), 206. 

Micheau (Mlle), 102. 

Michel (A.), 448. 

Michel (Mlle), 378. 

Michot, 77, 120, 153, 169, 181, 

253, 309, 324, 345, 353, 301, 

380, 400, 425. 
Mick (Mlle), 387. 
Migriant, 275. 
Milesi, 206. 
Millont, 162. 
Minnesaenger, 370. 
Miolan IMme veuve), 92. 
Mira (Mlle M.), 46, 58, 59, 213. 
Mîraglia, 15. 
Mirai, 250, 266. 
Mirapelli, 82, 338. 
Mirés (Mlle], 213. 
Miroy (Mme C.), 37. 
Miska-Hauser, 222, 295. 
Mocker, 145, 158, 318, 329, 386, 

422. 
Mocker (M.), 418. 
Moderati, 311. 
Moësner (Mlle M.), 15, 63. 
Mohenot (J.), 265. 
Mohr, 101, 149, 198, 236, 353. 
Mohr-Dietsch (Mme), 47. 
Moisson (Mlle), 3. 
Moitessier, 262, 27S. 
Moléri, 386. 
MolidofT (Mlle) , 162. 
Moline Saint-Yon (le général), 205 
Molique, 347. 
Momas, 32. 
Momigny (G. de), 53. 
Moncouteau, 409. 
Mondonville, 193, 194, 201, 202, 

218, 225, 226, 241, 242. 
Monestier, 268. 
Mongiardini, 379. 
Mongini, 23, 39, 53, 122, 138, 

155, 170, 189, 206, 214, 23S 

239, 254, 263, 271, 277. 
Moniot, 205. 
Moniuszko, 311. 
Monjauze, 32, 337, 365. 
Monnais (E.), 81, 167, 237, 416, 
Monnier (A.), 228. 
Monnier (H.), 237, 337. 
Monplaisir (Mlle), 229. 
Monrose, 196, 401. 
Monrose (Mlle), 2, 5, 50, 91, 100, 

109, 120, 136, 151, 204, 229, 

262, 293, 301, 324, 329, 337, 

353, 361, 370 , 373, 336, 393, 

418. 
Montagne (Mlle), 40. 
Montaland (Mlle C), 153, 337. 
Montanello (B.), 25. 
Montaubry, 5, 23, 50, 53, 61, 73, 

80, 92, 136, 145, 152, 161, 204 

229, 237, 245, 293, 318, 324, 

329, 353, 361, 393. 
Montauriol, 391. 
Montaut (Mme), 162. 
Montcavrel, 270, 33S. 
Montéclair, 27. 
Monteil, 282. 

Montelli, 120, 154, 310, 403. 
Montigny, 94, 138. 
Montigny-Lemoine, 119. 
Montmant, 450. 
Moralt, 15. 

Morcau, 270, 295, 319. 
Moreau (E.), 154. 
Morcau (Mlle), 14, 227, 441. 
Morcau-Sainti (M. et Mme), 130. 
Morcl (A.), 15, 63, 92, 102, 169, 

335, 340. 

Morclli, 345, 353, 425, 433, 441, 

449. 
Morère, 266, 275. 
Moretti, 27. 
Morin-Nilo (M. et Mme), 449. 



17 

Morini (F.), 2, 117, 278, 38.% 442. 

Morino, 47. 

Moritz-Reuchsel (Mlle), 137, 150, 

410. 
Morley (C.), 299. 
Morny (le comte de), 120, 167, 

354. 
Moroni (L.), 231. 
Morris, 419. 
Morrison, 32. 
Mosata, 416. 
Moscheck (C.), 82. 
Moschelès, 98, 254, 267, 286, 386, 

440. 
Moskowa (le prince de la), 154. 
Motto, 430. 
Moulin, 198. 

Moulins (S. Gr. l'évêque de), 262. 
Mouravieva (Mme), 53. 
Mouret, 18, 127, 126. 
Mouron (Mlle), 145. 
Mozart, 2, 14, 21, 23, 29, 32, 33, 
34, 35, 38, 44, 52, 58, 70, 74, 
87, 90, 98, 101, 105, 110, 116, 
120, 126, 138, 146, 149, 150, 
160, 175, 189, 191, 199, 206, 
219, 231, 236, 254, 259, 261, 
263, 287, 311, 325, 341, 360, 
361, 363, 371, 377, 395, 403, 
426, 430, 434, 442, 448. 
Muhldorfer, 32. 
Muhlendorf, 284. 
Muir-Wood, 74. 
Mulder (R.), 419. 
Mulder (Mlle L.), 37(1, 386. 
Muller, 38, 52, 69, 78, 9S , 160, 

254, 435. 
Muller (E.), 244. 
Muller frères, 217, 239. 
Muller (Mlle), 387. 
Munchheimer, 435. 
Murât (le comte J ), 167. 
Murât, 161. 
Muratet, 267, 275. 
Murer (Aille L.), 92, 101, 106. 
Murger (H.), 269, 417. 
Musard père, 3. 

Musard, 2, 154, 179 , 198, 205, 
225, 233, 238, 246, U70, 286, 

294, 295, 301, 319. 
Musset (A. de), 45, 190, 416. 
Mutel (A.), 36, 46, 99, 246, 331. 

N 

Nadaud (G.), 6, 150, 347. 

Nœgeli (H.), 10. 

Nagenzaun, 287. 

Naglia (Mme), 147. 

Najac (de), 182. 

Nantier-Didiée (Mme), 23, 39, 47, 

53, 71, 80, 138, 144, 198, 200, 

214, 220, 238, 247, 326, 345, 

353, 374, 425, 432, 450. 
Napoléon III (S. M. l'Empereur), 

31, 61, 86, 92, 109, 161, 181, 

230, 278, 286,425, 433. 
Napoléon (S. A. I. le prince), 190. 
Nargeot, 342. 
Nargiller, 111, 378. 
Nassau ( LL. AA. RR. le grand 

duc et la grande-duchesse de), 

311, 319, 370, 450. 
Nathan (E.), 14, 32, 54, 81, 110, 

117, 142, 169, 262, 378, 449. 
Nathan (deVÙjiéra-Comique), 186, 

213. 
Nathorp,ll, 367. 
Navarre (Mlle), 347. 
Nefl (A.), 263. 
Negrini, 231, 270. 
Nelly (Mlle), 337. 
Neri (Saint-Philippe), 415. 
Neri-Baraldi, 277, 286. 
Ncswadba, 138, 271. 
Neuberth, 222, 276. 
Neukomm (S. et A.), 131 , 167, 

287, 291, 419. 
Neulat (M. et Mme), 23. 
Neumans, 1S3. 
Neustedt (C.), 294, 3S6, 424. 
Ney (C.), 21, 44, 52, 62, 70, 117, 

126. 
Ney (Mlle), 20G. 
Niboyet (P.), 105, 302. 
Niboyet (Mme), 351. 
Nichetti (l'abbé A.-M.), 41. 
Nicolaî, 82, 371. 
Nicolo, 1S3, 274. 
Nicou-Choron, 331. 
Niedermeyer, 81, 167, 198, 238, 

2liS, 277, 331, 334, 378. 
Niel (le maréchal], 246. 
Nielscn(N.-P.), 137. 
Nielsson (Mlle C.), 311. 
Niemann, 222, 230, 231, 245, 263, 

295, 310, 311, 326, 339. 
Nieuwerkerke (le comte de), 92. 
Nissen-Saloman (Mme), 94, 103. 
Noël, 276. 

Nolau, 85, 414, 441. 



18 

Kollet, 78. 
Noltës (Mlle), 231. 
Norbliri, 52, 92. 
Norrowine (I.), 325. 
Nourrit (A.), 344, 390. 
Nourrit (R.), 434. 
Novello (.lime C), 3C3, 387. 
Nuertès (S.), 254. 
Nuitter, 310. 
Numa-Blanc (Mme), 433, 441. 



Oberthur, 206. 

Obiu, 86, 145, 204, 250, 309, 324, 
370, 449. 

Obrecht (J.), 344. 

Ockeghem (J.), 344. 

Odesenne, 47. 

Oehlcnschlaeger, 394. 

Oiïenbach (J.), 2, 5, 14, 23, 38, 
51, 100, 109, 116, 121 , 122, 
136, 138, 167, 169, 170, 107, 
214, 231, 238, 247, 271, 277, 
284, 287. 301, 303, 318, 319, 
324, 337, 355, 362, 393, 395, 
402, 409, 413, 414, 435, 441, 
445, 446, 447. 

Offenbach (Jules), 106, 160, 354. 

O'kelly, 441. 

Olbacli (le baron d'), 217. 

Ole-Bull, 239, 255, 311, 394, 419. 

Olivier (Mlle). 162. 

Onslow, 93, 149, 333. 

Oppel, 206. 

Oppelt (G), 15, 110, 205, 230. 

Oprawil (Mlle), 377, 386. 

Orange (S. A. R. le prince d'), 
55. 

Orban (Mlle M. d'), 442. 

Orfila, 107. 

Orlandini, 201. 

Orléans (C. d'), 45. 

Orléany, 138. 

Orray (Mme G. d'), 346. 

Orsini, 163, 188, 347,395. 

Ortigiie (J. d'), 81, 167, 198, 205. 

Ortolani (Mme), 83, 355. 

Orwil (Mlle), 393. 

Osmond (le comte d'), 154, 338. 

Oubilicheff, 187. 

Oudshoorn , 32, 93 , 121 284 , 
426. 

Ouseley (S.), 290. 

Oxenstiern (le comte), 295. 

Oxtoby (Mlle), 162. 



Pacini, 254, 394, 403, 427. 

Pacini (E.), 85, 394. 

Paër, 408, 409, 430. 

Paër (A.), 222; 

Paër (Mme), 331. 

PaËz (C. de), 311. 

Paganini, 408, 409. 

Pagans (L.j, 120, 144, 433. 

Page (Mlle), 136, 181. 

Pages, 442, 450. 

Pagez (Mlle), 331. 

Pagngelï, 125, 347. 

Pailleron (E.), 317. 

Pain (Mme), 3. 

Paisiello, 70, 176, 222. 

Paladilhe (A.), 62, 79,99,245,258, 

358, 393, 425, 441. 
Palestrina, 345. 
Palfy (le comte), 250, 251. 
Palianti (L.), 190, i29. 
Pallini sœurs (Mlles), 147. 
Palmieri (Mme), 411. 
Pancani, 138, 245, 270, 346, 353, 

361, 377. 
Panis, 431. 
Pannard, 18. 
Pannetrat (Mlle) , 189, 222 , 230, 

S85, 393, 422. 
Panofka (II.), 222, 310. 
Panseron (A.), 3, 270, 278, 370. 
Papin, 276. 
Paque, 189, 
Paquis, 166. 
Parade, 337. 
Parepa (Mme), 7, 03, 263, 303, 

419, 450. 
Paris (A.J, 42, 167, 194, 195, 220, 

221, 230, 236, 237. 
Paris (U.), 426. 
Paris (S. E. l'archevêque, de), 117. 

145. 
Parizot (V.), 205. 
Parme (S. A. It. la duchesse de), 

294. 
Parmentier (M. et Mme), 246, 

261. 
Pascal, 270. 
Pasdeloup, 28, 77, 81, 87, 97, 

120, 129, 145, 167 , 195, 198, 

250, 270, 276,441. 
Pasi, 109. 
Pasqualati (le baron), 419. 



Pasqué, 170, 394. 

Pasta (Mme), 114, 349. 

Pastou (de), 42. 

Patriossi (M. et Mme), 6, 271, 

419. 
Patry, 7. 
Pati (Mme A.), 170, 205, 222, 

347, 395. 
Paulin (M. et Mme), 6 , 70. 136. 
Paulin (Saint-), 228. 
Paulus, 102. 
Paur, 442. 
Paurelle (Mlle), 449. 
Pavani, 199. 
Paxton (J.), 243, 
Pazzi (E.), 325 
Pélissier (le maréchal), 280. 
Pellegriu (Mme), 81, 151, 153. 
Pelletier (J.), 270, 282,283, 377. 
Pelletier (l'abbé), 205, 410. 
Pellini (Mlle R.), 163. 
Pemmark, 197. 
Penco (Mme), 6, 21, 34, 61 , 109, 

114, 117, 153, 169 , 189, 198, 

222, 238, 247, 270, 353, 361, 

370, 377, 384, 402, 1,00, 425, 

433, 441, 449. 
Pêne (H. de), 230, 319. 
Pentenrieder (X.), 183. 
i J ény, 146. 
Pépin, 39, 403. 
Péreuil, 258. 
Pérey (C.), 245. 
Perez(don V,), 423. 
Perfall (de), 15. 
Pergolése, 176, 201. 
Péri (J.), 103, 138, 415. 
Périé, 275, 386, 391. 
Périga (Mlle), 119. 
Périllé, 82. 

l'erman (J.), 238, 277. 
cerne, 323. 
Perny (P.), 23, 108, 191, 270, 

354- 
Péronnet (G.), 400, 
Péront, 258, 266, 318, 414. 
Perrault, 274. 
Pcrrin (E.), 120, 173. 
Perron, 55. 
Perrot, 94, 136, 411- 
Perrot [du Conservatoire), 259. 
Perrot de Renneville, 370. 
Perruggi, 55, 122, 13*. 
Persigny (le comte de), 230, 243, 
Peschard, 77, 267,275, 283, 393. 

425, 437, 4Î9. 
Peschel (Mlle), 267. 
Pestalozzi, 10. 
Petipa, 85, 92. 
Petipa(Mme), 72. 
Petit (P.), 146, 250, 266, 267, 

283. 
Petit (ban/Ion), 302. 
Petit (Mlles M. et L.) , 267. 
Petitet (Mlle) , 266. 
Petiton, 203. 

Petrella, 32, 155,247, 319. 
Petrolï, 303. 
Pfau, 355. 
Pfeiffer (G.), 31, 38, 52, 82, 98, 

238, 262, 294, 418, 441. 
Pfeiffer (T.), 10. 
Pfeiffer (Mme C.), 154, 370, 418, 

441. 
Pfotzer (Mlle), 198, 250, 266, 283. 
Piatti, 287, 311, 425. 
Piavo (F.-M.), Il , 12, 254. 
Picard (Mlle A.), 150, 258. 
Piccini, 202, 217. 
Piccioli, 103. 
Piccolo, 14. 
Piccolomini (Mlle), 91, 155, 163, 

170, 181, 271. 
Pickaërt, 259. 
Piedbœuf, 63. 
Piermarini, 293. 
Pierson, 355. 
Pierson (Mlle), 244. 
Pignant, 275. 
Pilati, 120. 
Pilet (L), 70. 
Pilinski (S.), 277. 
Pillet-Will (le comte), 54, 02. 
Pilling (miss), 82. 
Piquet- Wild (Mme), 63. 
Piron, 292. 
Pinon, 331. 
Pisari, 442. 
Pischeck, 303, 387. 
Pistilli (A.), 387. 
Pithou-Chéret (Mme), 54. 
Pizzigali, 32. 
Placet, 246. 
Platitude (C.), 190,262. 
Planté (F.), 28, 44, 70, 116. 
Plessy(Mme Arnould-), 153,369. 
Pleyel (Mme M.), 53, 61 , 73, 81, 

86, 101, 105, 142, 278. 
Plock de Bcrthier ( Mme M. ) , 

40. 
Plou (Mlle M.), 434. 



TABLE ALPHABETIQUE 

Poé (E.), 197. 

Pohl (E.J, 353. 

Poincet, 125. 

Poinsot (Mlle), 111. 

Pointaux (Mlle), 258. 

Poisot(C), 54, 205, 434. 

Poize (F.), 47, 99, 402, 434. 

Pokorny, 15. 

Polignac (le prince A. de), 15!i, 

213. 
Polonini, 271. 
Pomey, 299, 
Pompadour (la marquise de), 201, 

202, 218, 226, 
Ponce de Léon (S.), 154, 252. 319. 
Ponchard (C.), 61, 158, 186, 318, 

324, 394, 422. 
Poniatowski (le prince J.), 5, 37, 45, 

73, 81. 85, 120, 154, 167, 169, 

277, 319, 377, 410. 
Ponsard (F.), 182, 293, 317, 369. 
Ponsin (Mlle), 206, 283, 317, 306. 
Pontet, 82, 449. 
Ponti (Mme), 403. 
Poorten (A.), 94. 
Porst, 21. 
Portehaut, 213. 
Potel, 210, 227, 399. 
Potesini, 261. 
Potier (C.), 119, 150, 337. 
Potier (M. et Mme H.), 2, 130, 

137, 150, 354. 
Pouillet, 131. 
Pouilley, 154, 198, 214. 
Pourcelle, 23. 
Pourchez, 276. 

Pouschkine, 38, 171, 215, 325. 
Poussèze (Mlle), 15,55, 394, 410. 
Poznianski, 183. 
Pozzi (Mlle), 379. 
Pozzo, 426. 
Pradal (Mlle A.), 266, 267. 355, 

426. 
Pradeau, 102, 434. 
Prechtler (O.), 191. 
Pressel (G.), 111,247, 355. 
Prévost, 26. 

Prikhounova (Mme), 72. 
Prilleux, 4, 50, 100, 136, 158. 

180, 308, 386, 434- 
Prohaska, 207. 
Prost, 270. 
Prost (Mlle), 109, 308, 310, 374, 

386, 393. 
Protat (l'abbé), 394- 
Provini, 6, 46. 
Provost, 403. 
Provost (E.), 402. 
Prudent (E.), 2, 22,31, 46, 52, 

54, 61, 70, 71, 73, 81, 87, 92, 

100, 110,121, 122, 150,310. 
Prume (E.), 3. 
Prume (J.), 271, 286. 
Prumier père, 203. 
Prumier (C.), 262. 
Prusse (LL. AA. RR. le prince 

régent et la princesse de), 122, 

171, 223,311, 318, 319. 
Puget, 73, 338. 
Pugni, 94. 

Puliga (le comte de), 154. 
Pyne (miss L.), 199, 310, 363, 

371, 395, 419, 435. 



Quclus, 231, 303. 
(Juesne, 318. 
Quew, 171, 191. 
Quinchez, 245. 



Itabaud (H.), 137,150. 

Haby (Mme), 386. 

Radecke, 435. 

Radccke(Mme R.), 13S. 

Radziwill (le prince de), 319. 

Raine, 275. 

Rambures (de), 26, 43. 

Rameau, 68, 12 7, 218, 221, 292. 

Ramelli (Mme), 433. 

Randhartiger, 326. 

Ransdorf, 93. 

Raoux, 109, 132, 133, 134, 135, 

136. 
Rathail (J. de), 227. 
Rauïs (Mme), 82, 419. 
Raupach, 346. 
Raux (Mlle), 258. 
Ravaisson, 167. 
Ravel, 37, 181, 353, 393, 417. 
Ravina, 46, 8S, 101. 
Ravisy, 141. 
lîayual, 151, 3S6, 448. 
Raynard, 229. 
Baynaud (Mme), 32, 47, 55, 93, 

146,346, 410, 420. 
Raynouard, 113. 
Rebel, 18. 
Reber, 22, 70, 261, 416. 



Reboul, 276. 

Rebsamen (J.-J.J, 418. 

Redern (le comte de), 7, 39, 47, 

155, 422. 
Rée (E.), 73. 

Regnault de Prébois (Mme), 212. 
Régnier, 153, 244, 319, 401, 403. 
Régny (Mlle), 266, 283. 
Régondi, 7. 
Reichardt (A.), 31, 246, 277, 281, 

286, 295,301, 418, 434. 
Reine (Mlle L.), 387,394. 
Reinecke (C.), 347, 395. 
Reissiger (G. -T.), 3. 
Reiter, 199. 
Reizet (J. de), 154- 
Uellstab (L.j, 426,434, 442. 
Rémaury (Mlle), 270. 
Reuvy d'Auxerre, 382. 
iîémusat, 442. 
Renard, 45, 61, 98, 102, 120, 277, 

386, 393. 
Renaud, 31. 
Renouleau (Mlle), 250. 
Réty (C.), 129, 145, 161, 294, 325, 

337, 345, 416. 
Reuss (le prince de), 154. 
Rèverand, 276, 402. 
Révial, 294. 

Révilly (Mlle), 109, 308, 386. 
R-y, 347. 
Rey (Mlle A.), 222, 325, 357, 401, 

402, 418, 425. 
Rey-Balla (Mme), 63, 326, 386. 
Rey-Saimon (Mme), 162. 
Reyer(E.), 3, 337,345, 362, 41S, 

441. 
Reynaud,275. 

Reynier (M. et Mlle L.), 125. 
Riban, 333. 
Ribes, 15,245, 353. 
Ricci (L.),3. 
Richard (Mlle Z.), 189, 254, 262, 

273. 
Riohter, 354. 
Ricordi(T.),354. 
Rie (B.), 70, 92, 101, 110, 116, 

117, 205. 
liiebesthal, 26. 
Riedle(C), 122. 
Riehl, 267, 268. 
Ries (F.), 187. 
Riester (Mlle), 258. 
Rietschel, 338. 

ietz(J.),138, 206, 363, 395. 
Rifaut (Aille), 258. 
Riga, 385. 
Rignault (Fr.), 62, 106, 142, 203, 

441. 
Rillé (L. de), 54, 81, 160, 198, 

219, 236, 268, 346, 351, 385, 

426, 449. 
Rinaldo (de Capoue), 202. 
Rinuccini (O.), 415. 
Riquer(Mlle E.), 237. 
Ristori (Mme), 180, 197, 2 '2, 230, 

432, 442. 
Ritter (T.), 2,. 6, 29, 31, 78, 79 

106, 1S2,189, 219. 
Rivay (Mlle), 197, 213, 226. 
Hobberechts (A.), 198, 205, 434. 
Robert, 162. 
Rotertaux, 205. 
Robilanski, 206. 
Robin, 173. 
Rocco, 47. 
Roche (E.), 434. 
Rochefort, 145, 151. 
Rocke, 32. 
Rode, 259. 

Rodrigues (E.), SI, 167, 19S. 
Rœber (F.), 395. 
Roehn, 132. 
Roentgen, 395. 
Roever (L.), 286. 
Roger, 2, 7, 14, 21, 38, 45, 51, 61, 

77, 91, 106, 120, 146, 190, 198, 

205, 206, 213, 230, 237, 245, 

253, 262, 270, 2S4, 303, 310, 311, 

318, 325,326, 303,370,387, 395, 

402, 410, 449. 
Roger [baryton], 222. 
Roger (du Conservatoire], 276. 
Roger-le-Fëron, 258. 
Rogier (C.), 402. 
Rogier (de Lille], 265. 
Rohault de Fleury, 361 . 
Rohleder (J.), 26. 
Roissy (Mme de), 170, 206, 230. 
Rokytanski,15. 
Rolin (Mlle), 267, 275,414. 
Rolla, 430. 
Rolland (A.), 99,180. 
Rollandini (Mlle L.), 146. 
Roller, 71,131. 
Rolliu, 153. 
Romagucsi, 163. 
Roraberg (H.), 3, 160. 
Rouconi, 144, 189, 198, 238, 361, 

370, 3S0, 393, 402, 409, 417, 

449. 



I Rondeau, 39. 

Rongé, 383. 

Ronzani !D.), 346. 

Ronzé (MmeC.), 362. 

Roqueplan (N.), 158, 229, 273, 
284, 293. 

Roques, 258- 

Rore (C. de), 345. 

Rosa, 379. 

Rosati (Mme), 2, 53, 71, 72, 9a, 
136,271. 

Rosenhain (J.), 55, 88, 418. 

Rosselloty (A.), 182, 262. 

Rossi, 138, 426. 

Rossini, 34, 59, 62, 82, 83, 103, 
109, 113, 138, 150, 153, 154, 
161, 162, 178, 182, 190, 199, 
204, 205, 231, 238, 249, 254, 
263, 294, 311, 319, 325, 330, 
339, 346, 353, 355, 368, 371, 
393, 403, 411, 414, 416, 441, 
442. . 

Rota, 427. 

Roubin (A. de), 22. 

Rouen (S. E. l'archev. de), 90. 

Rouff, 121. 

Rouget de Lisle (Mlle) , 259. 

Roulle (Mlle), 259. 

Rousseau, 214, 313: 

Rousseau (J. J.), 187, 176, 194, 
202, 217, 221, 366, 367. 

Rousseil (Mlle), 266. 

Roussel, 78. 

Rousselot, 70. 

RoyerfA.), 30, 161, 212, 250. 

Roze, 318, 354. 

Rozier, 361. 

Roziès (Mlle), 250, 267, 317, 324, 
325, 337, 365. 

Rubé, 85 , 414, 441. 

Rubi, 347. 

Rubini, 349. 

Rubinstein (A.), 74, 94, 147, 170, 
190, 206, 215, 255, 295, 319, 326, 
419, 442. 

Rucquoy, 55, 244, 261, 371. 

Ruda (MmeR. de), 32,39, 55,13S, 

Ruf (K.), 222. 

Ruggi, 155, 

Ruiner, 100. 

Ruitz, 395. 

Rumigny (le général de), 333. 

Rumrael (J.), 38, 103, 394. 

Russie (LL. MM. l'Empereur et 
l'Impératrice de), 39, 215, 238. 

Russie ;S. M. l'Impératrice douai- 
rière de), 109, 138, 161. 

Rust, 294. 



Sabatier, 6, 14, 22, 35, 38, 54, 

158. 
Sabatier (Mme Gavaux-), 21, 22, 

78, 79, 143, 166, 449. 
Sabatier (Mlle J.), 22, 78. 
Sabatier-Blot (Mlle), 267. 
SabourofT (de), 23, 190, 205, 230, 

246, 271, 285, 294, 425. 
Sacchero (M.), 238. 
Saëmann-Paëz (Mme), 102, 311. 
Saenser (E.;, 69, 92. 
Sain d'Arod, 63, 230, 27S, 318. 
Sdnt-Aguet (Mlle), 267, 275. 
Saint-Amant, 45. 
Saint-Brice, 7, 198, 214. 
Saint-Elia (la princesse de), 207. 
Sainte-Foy, 17, 23, 59, 61, 100, 

106, 109, 145, 152, 158,213, 237, 

318 , 338, 345, 350 , 353, 361, 

373, 447. 
Saint-Georges (de), 2, 5, S5, 284, 

31S, 365, 377, 386, 409, 413. 
Saint-Huberti (Mme), 313. 
Sainti (T.), 130. 
Saiutis, 426. 
Saint-LéOD, 53, 71, 72. 
Saint-Marc (Mlle), 100. 
Saint-Martin, 121. 
Sainton, 62, 73, 80, 189, 425. 
Saint-Saeus, 120, 129, 142, 213, 

406. 
Saint-Salvi, 285. 
Saint-Urbain (Mlle), 2S7, 393, 417, 

425, 441, 445. 
Saint- Victor, 294. 
Saint-Yves, 176, 294, 31S. 
Salazar y Luua (B. de), 415. 
Salle (Mlle), 18. 
Sallis, 276. 
Salmon, 26. 
Salomon (H.), 353. 
Salvator-Luis (D.), 415. 
Salvi, 111,230,253,255, 295. 
Salvini, 207. 
Sampayo (O.), 154. 
Sampieri (le marquis de), 167. 
Samson, 78, 237, 369. 
Sanchioli (Mme), 7, 23, 83, 109, 

147, 161, 162, 204, 222, 230, 



244, 262, 294, 326, 338, 346, 

371, 426, 441. 
San-Clementi (le duc de), 278. 
San nier (Mlle), 23, 302. 
Sapm, 121. 
Sarasate, 59, 78, 149, 310, 394, 

402, 441. 
Sardou (V.), 161, 197, 284, 293. 
Saretie, 314, 315. 
Sari, 319. 
Sarolta (Mlle), 230. 
Sarti (V.), 379, 387, 42?. 
Sasonofï, 213. 
Satow, 394. 

Satriano (le duc de), 32. 
Saunière (P.), 31. 
Sauvage, 136, 185, 386. 
Sauvageot (C), 121. 
Sauveur, 25. 
Sauzay, 61. 
Savart, 333. 
Savary, 198, 403. 
Sax (A.), 27, 32, 38, 110, 130, 132, 

133, 134, 135, 136, 246, 262, 

276, 294, 331, 332, 333, 334, 

335, 336, 432. 
Sax (Mlle M.), 2, 14, 45, 46, 145, 

153, 166, 230, 263, 270, 273, 

284, 293, 310, 324, 353, 386, 

Saxe (S. M. le roi de), 31. 
Saxe-liobourg (S. A. R. le duc 

de), 23, 71, 230, 247, 311, 326, 

378, 450. 
Saxe-Weimar (S. A. le grand-duc 

de), 230. 
Sbriglia, 346. 
Scalese, 319. 
Scannapieca, 231. 
Schachner, 387. 
Schafhault, 131. 
Scharnke (Mlle), 347, 450. 
Schedeaieyer père, 162. 
Scheidemann (H.), 219. 
Schenck. 187. 
Scheremberg (Mme), 310. 
Schey, 13. 
Schiller, 47, 53, 230, 355, 370, 

386, 403. 
Schimon, 150. 
Schindelraeister, 263. 
Schindler, 187. 
Schlesinger (H.), 294. 
Schlosser fières, 243. 
Schlottmann, 222. 
Schmidt (G.), 155, 190, 252, 360, 

378. 
Schmidt [Mlle E.), 206, 287, 303, 

311. 
Schneider, 199, 311. 
Schneider (Mlle), 269, 434. 
Schneitzhoeffer, 414. 
Schnorr, 206, 287. 
Schober, 326. 
Schoberlechner (Mme), 94. 
Schodel (Mme), 63. 
Schœn (F.), 402, 425. 
Schott (Mine B.), 63, 450. 
Schrader, 11. 
Schreck (Mlle), 204, 287. 
Schrceder-Devrient (Mme), 46, 50, 

92. 102, 310, 155, 174. 
Schubert (Fr.), 79, 80, 83, 100, 

160, 162, 163, 183, 239, 377, 

400, 448. 
Schubert (Ferd.), 3. 
Schubert (C), 170. 
Schubert (Mme A.), 30, 62, 379. 
Schubert (Mlle G.), 122, 163, 387. 
Schuloff (J.), 410. 442. 
Schûltz (H.), 378. 
Schulze, 366. 
Schumann (R.), 32, 58, 70, 74, 

77, 81, 83, 93, 102, 105, 199, 

206, 239, 355, 395, 426. 
Schumann (Mme C.), 15, 155, 347, 

395, 411, 435, 442. 
Schumpff, 106. 
Schunké, 426. 
Schûtsky, 363, 403. 
Schùtze, 12, 40, 73, 90, 302, 442. 
Schutzenberger, 21, 121. 
Schwab (F.), 21, 55, 163, 261, 

294, 377. 
Schwab (Mlle), 259. 
Schwarzbach (Mlle), 223. 
Schwœderlé (M., Mme et Mlle), 32, 

93, 121, 426. 
Scot-Erigène (J.), 382. 
Scott, 322, 278. 

Scribe (E.), 2, 47, 49, 182, 221, 
263, 287, 293, 301, 324, 337, 
303, 409, 417, 441, 445, 440, 
449. 

Scribot, 450. 

Scudo (P.), 152, 203. 204, 223, 

Sébault (C), 222. 

Seelig (H.), 6, 143. 

Segarelli, 146. 

Seghcrs, 177. 



Ségisser (Mlle A.), 101, 110, 137, 

142, 152. 
Séguier (A.), 131, 333. 
Seiffert, 286, 303. 
Séjour (V.), 37, 100, 153, 294. 
Séligmann (P.), 19, 39, 83, 138, 

162, 169, 278,287, 410. 
Sellenick, 294, 315, 316. 
Sellette, 202. 
Séméladis, 39. 
Séménoff (Mme), 373, 191. 
Semet (T.), 114, 115, 310. 
Sendré, 198, 214. 
Senfl (L.), 93. 
Sérene, 175. 

Sergent, 90, 302, 318, 354. 
Servais, 61, 88, 92, 117, 173, 182, 

223, 278, 286, 324, 326, 331. 
Sétoff, 72. 

Seyfried (de), 187, 251. 
Shane, 394. 
Sieg, 254. 
Siévers (Mme), 120, 143, 144, 150, 

311. 
Sighicel'.i (H.), 105, 154, 366, 246, 

371, 378. 
Silas (E.), 23. 
Silcher, 310. 
Simart, 18. 
Simon (l'abbé), 145. 
Sims-Reewes, 371. 
Singer, 199. 
Singer (Mlle), 54. 
Siraudin (P.), 228. 
Sivori (C.), 2, 6, 23, 31, 81, 88, 

136, 155, 198, 222, 247, 294, 

311, 324, 338, 362, 403, 410, 

434, 441. 
Skraup, 263. 
Smith, 122, 144, 103, 206, 214, 

237. 254, 271, 277, 419. 
Smith (E.-T.), 82,263. 
Snel, 385, 441. 
Sobiéry, 7. 
Solié, 82, 91, 426. 
Solieri, 263. 
Solliva, 429, 430. 
Sollohub (le comte de), 42, 118 

366. 
Solomé, 354. 
Sontheim, 387. 

Sophie d'Autriche (S. A. I. l'archi- 
duchesse), 23a. 
Soubiran, 6. 
Soubre, 385. 
Souhaitty (le père), 167. 
Soulié (F.), 181, 269. 
Soullier (C), 238. 
Sowinski (A.), 22, 92, 98, 111, 

121, 449. 
Spannagel (Mlle), 403. 
Spezzia (Mlle), 32. 
Spira (E.), 31, 46. 
Spohr (L.), 2, 23, 38, 60, 74. 77, 

107, 138, 222, 250, 251, 362, 

378, 406, 408, 418, 427, 429, 

430, 435, 450. 
Spontini, 82, 122, 240, 270, 278, 

333, 371, 379, 418. 
Squarcia (D.), 163, 1L8, 399, 206. 
Stadt (Mlle), 387. 
Stahl, 374. 
Stahn, 426. 
Stahremberg (le prince G. -A.!, 

354. 
Stamaty (C.), 349, 325. 
Stanley, 7. 

Stanzieri, 137, 154, 326. 
Stappers (A.), 55. 
Starck (Mlle I ), 125, 150, 166, 

178. 
Stare (L.), 197. 
Stargardt, 254. 
Starzer (Mme), 309. 
Stefani (J.), 111. 
Steffani, 93. 

Steffenone (Mme B.), 270, 347. 
Stéger, 238, 295, 327. 
Stein (le baron de), 239. 
Steiner, 450. 
Stendhal, 249. 
Stennebruggen, 55, 12), 163, 244, 

261. 
Sténosse, 275. 
Stévons (Mme), 39. 
Stiel, 386. 
Stipaneck, 394. 
Stigelli, 346, 419. 
Stilcher, 47. 
Stokhausen (J.), 55, 74, 83, 102, 

111, 121, 163, 191, 206, 285, 

287, 347. 
Stoeger (Mlle), 223, 347. 
Stoll, 47. 
Stoltz, 302, 409. 
Stoltz (Mme R.), 109, 277, 326, 

330. 
Stoltz (Mme), 122. 
Stoumon, 47. 
Stradella, 278. 
Strakoscb (M. et Mme), 47, 170, 347. 



DES NOMS. 

Stranski (Mme), 39. 
Strassmann-Dambock (Mme), 403. 
Strauss, 54, 205, 426,433. 
Stroecken, 46. 
Studemand, 11. 
Stumz (J.-H.), 3, 93. 
Stutz (P.), 294. 
Sudre (M. et Mme), 28G. 
Sue (E.), 229. 
Suiste, 258. 
Sujol, 263, 435. 
Sulzer (J.), 191. 
Suppé, 111. 
Surdun, 150. 
Survie, 120, 131, 334. 
Susini, 170, 205, 222, 347. 
Szarvady-Clauss(Mme),31, 40, 58, 
78, 105, 142, 386, 411, 439. 



Taborowski, 23, 94, 29i, 303. 

Tacchinàrdi (N.), 3. 

Taffanel (M. et Mlle), 275, 399. 

Tagliafico, 31, 81, 105, 144, 238, 
271, 346, 418. 

Taglioni, 7,355. 370. 

Taglioni (MmeM.), 2, 300, 318, 337, 
377, 386, 413, 414. 

Taigny (E.), 386, 393. 

Talexy(A-), 136,339. 

Talexy (Mlle), 246. 

Talma, 60. 

Talon, 82. 

ïalvo(MlleM.),394, 419. 

Tamara, 183. 

Tamberlick, 2, 23, 39, 47, 53, 80, 
91, 97, 100, 109, 120, 136, 138, 
146, 153, 101, 169, 204, 200, 230, 
238,245, 254,263,270, 271,279, 
286,310,318,353, 371,387,425, 
432, 450. 

Tamburini, 247. 

Tapi au, 32. 

Tardieu deMalleville (Mme), 33. 

Tartini, 347. 

Taste, 182. 

Tasti, 347. 

Tati (Mme), 170, 230. 

TaubrTt, 133, 371, 4-14- 

Tautin, 176. 

Tautin (Mlle L ), 51. 

Tayau, 186, 387. 

Taylor (le baron), 2, 46, 154, 102, 
190, 203, 262, 405, 434. 

Tedesco (Mm-), 15, 32,81,91,147, 
153, 161,197,204,212.253, 284, 
301, 318, 324, 337, 345, 357, 370, 
377, 385, 401, 417, 433, 441, 449. 

Tegerstrom (MmeH.),311. 

Tcgner, 394. 

Teichmann. 278. 

Telesynski (J.), 142, 154. 

Terby (J.), 409. 

Terranova, 147. 

Terry, 03, 189. 

Terzagi (le main,, is), 327. 

Tesi-Traiiiontani (Mme), 309. 

Texier (E ), 278. 

Thalberg, 29,131, 151,178, 346. 

Tuêaulori, 209, 273, 274. 

Thélen, 122. 

Therlwals (miss), 7, 435. 

Thiboust (L.), 228, 269. 

Thierret (Mme), 393. 

Thierry, 85,414, 441. 

Thierry, (E.), 150, 403. 

Thomas (A.), 5, 37, 45, 40, 49,50, 
61, 73, 74, 80, 81, 88, 99, 145, 
146, 160, 167, 169, 189, 108, 204, 
219,236, 243,302,324, 331,334, 
386, 416. 

Thomas (J.), 286. 

Thomascik, 374. 

Thuillier (Mlle), 393, 433. 

Thurner, 303, 394. 

Thys (Mme), 102. 

Thys (Mlle P.), 89, 143, 222. 

Tiberini, 83, 355. 

Tichatscheck, 183, 397, 214, 239, 
254, 427. 

Tiéfensée (MlleF.de), 39,325. 

Tilmant, 30, 46, 50, 87, 158, 166, 
169, 386. 

Tinctoris (J.), 344, 440,441. 

Tinney (F.-G.), 419. 

Tirabosclii, 415. 

Tisserant, 393, 433. 

lissier, 230, 285, 325. 

Tissot (Mlle), 258. 

Tiljens (Mlle), 103, 144, 170, 182, 
189,198, 200,214, 223,238,204, 
203,277,339, 371,387,403,419, 
435. 

Todor, 81. 

Tolbecque, 169. 

Tombcsi (G.), 93. 

Tonel (Mlle L.), 410, 442. 
Tonelli (la), 201 . 
Tordeus (Mlle), 266, 283. 
Tosi (Mme), 230, 395. 



Tostée (Mlle), 152, 186. 
Tournier, 109, 132, 133, 134, 3 35, 

136. 
Tourte (F.), 254. 
Touzé (l'abbé), 285. 
Trautmann (Mlle M.), 387. 
Trebelli (Mme), 32, 93, 3 53, 237. 

254, 325, 339, 347, 363, 373, 

378, 387, 395, 403, 413, 435, 

442, 450. 
Trefftz (Mlle J.), 449. 
Treitt, 431. 

Treumann (K.), 15, 303. 
Trianon (H.), 30, 307. 
l'riberth, 309. 
Tridémy (J.), 277. 
Triébert, 70, 177, 191, 202, 208. 

331. 
Trinquart, 146. 

Trochu (Mlle N.), 180, 190, 197. 
Trœg (A.), 286. 
Troplong, 120. 

Troy, 17, 45, 120, 145, 213,373. 
Tuai (Mlle), 91, 386, 393, 422. 
Tugeniiolt, 371. 
Tulou, 30, 253. 
Turbri (H.), 22. 
Turnbout (G. de), 345. 

U 

l'chard (M.), 154. 

Ugalde (Mme), 14, 35, 52, 109. 

115, 110, 129, 161, 389, 230, 

237, 245, 253, 262, 270, 277. 

284, 293, 301, 310, 318, 32U. 

445, 449. 
Uhland, 142. 

Ulmann, 47, 170, 302, 318, 347. 
Uschmann, 121, 261. 



Vadé (Mme), 162, 439. 

Vadé (Mlle), 353. 

Vaéz(G.), 100, 109, 173. 

Valentini (Mme), 319. 

Valiquet (H.), 294, 442. 

Vallée (O. de), 335. 

Valsovain, 339. 

Van-Ahsen, 302. 

Vandenhaute (Mme), 93, 346, 419, 

450. 
Vandenheuvel (Mme C. Duprez-), 
47, 61, 74, 100, 110, 129, 262, 
270, 273, 284, 293, 301, 309, 
310, 324, 353, 361, 380, 393, 
434. 
Vanderbeck sœurs (Mlles), 38, 52. 
Vandervelpen, 344, 345. 
Vaneri (Mme), 69, 206, 238, 254. 
Van-Eycken, 394. 
Van-Hasstlt, 440, 441. 
Van-Haute, 160, 318. 
Van-Hoye, 344, 345. 
Vantrappe, 83. 
Varcollier, 81, 367, 193. 
Varesco (l'abbé), 360. 
Varesi, 15, 120, 147, 170, 206, 

230. 
Varin, 221. 
Varney, 214, 
Vasseur (L.), 275, 277. 
Vaucanson, 193. 

Vaucorbeil (A. E. de), 45, 62,106. 
Vaudin (J.-F.), 81, 160,219,243. 
Vaulhrot, 406 
Vautrin, 276. 
Vecchi (Mme C. de), 337. 
Vény, 351. 
Venzano, 117. 
Vercken, 385. 

Verdi, 55, 74, 82, 103, 118, 138, 
147, 163, 167, 231, 311, 370, 
411, 441. 
Vei-din (Mlle B.), 154. 
Verhulst (J,),32, 214, 385. 
Verne, 294. 
Verninck (Mlle), 63. 
Véron (le docteur L.), 389, 390. 
Véron (P.), 36, 221. 
Verrimst (V.-F.), 39. 
Verroust, 4)9, 440. 
Verstowski, 81. 
Vert, 420. 
Vervoite (C.), 166, 310, 318, 354, 

386, 394, 410. 
Vestri (Mlle), 349. 
Vestvali (Mme), 1, 5, 53, 92,120, 

346, 353, 301, 377. 
Vialctti, 144, 200, 238,277, 339, 

419, 435. 
Vialon (A.), 54,442, 450. 
Viard (Mme L.), 301, 116. 
Viardot. (Mme P.), 2, 14, 61, S0, 
87, 120,161,1,75,190, 204,230, 
245, 293, 310, 311, 371, 377, 
386, 393, 394, 434, 441. 
Victor-Emmanuel (S. M. le roi de 

Sardaigne), 416. 
Victoria (S. M. la reine d'Angle- 



19 

terre), 102, 122, 170, 238, 239, 

325. 
Victoria (Mlle), 144. 
V.eillard (A ), 128, 129. 
Viening (Aille), 270. 
Vierling, 435. 
Vietinhoff, 103. 
Vietti (Mme), 182. 
Vieuxtemp'i (H.), 15, 23, 52, 53, 

72, 94, 103, 107, 111, HO, 138, 

147, 223, 239, 254, 255, 271, 

310, 311, 347, 431. 
Vigourel, 63. 
Viguier (M. et Mme), 6, 14, 22, 

35, 33, 54, 101, 105, 158, 166, 

178. 
Vila, 121. 

Vilbac (R. de), 90, 358, 370, 394. 
Villalobos, 415. 
Villanfret, 150. 
Villani, 81. 
Villebichot, 276. 
Villebois, 247, 271. 
Villemessant (de 1 , 318. 
Villeneuve (Mlle O. oe), )S0. 
Villette (Mme), 7, 214. 
Villiers (Mlle), 212. 
Vincent (A.), 39, 108, 410, 431. 
Viotti, 403. 
Vitaux, 362. 
Vivier, 230, 286, 2S7, 295, 319, 

338, 350, 370, 371, »77. 
Viviers (Mgr l'évéque de), 4G. 
Vizentini, 426. 
Vogcl (A.), 378, 403. 
Vogler (A.), 113. 
Vogler (l'abbé) 206. 
Vogué (le comte M. de), 154. 
Voisenon (l'abbé de), 217, 225, 

226, 242. 
Voituret, 276. 
Voizel (Mlle C), 426. 
Volkmann, 394. 
Volpini (M. et Mme), 346. 
Voltaire, 293. 
Von-Milde (Mme), 171. 
Voss fC.), 81, 198, 219, 268, 302, 

323, 351, 385, 426. 
Vounderlich, 14. 
Vrabély (Mlle), 99. 
Vriès (de), 2^5. 
Vriès (Mme de), 32, 63, 371, 387, 

435. 
Vrcye (A. de), 88, 142. 
Vrydagh, 32. 
Vulpian, 228. 

W 

Waagen (Mme), 190. 
Wachtel, 303, 326, 355, 442. 
Wackenthaler (M. et Mlle), 211, 

252, 426. 
Wadislavleff, 171. 
Wadmann, 367. 
Wagner (R. i, 21, 31, 33, 46, 58, 

68, 100,188, 231,255, 278,310, 

326, 433. 
Wagner (décorateur)^ 71. 
Wagner (Mme J.), 39, 37S. 
Walckiers, 349. 
Waldor (Mmo M.), 397. 
Waldteul'el (M. et Mlle), 121, 122, 

125. 
Walew.~ki (le comte dej 409,418, 

433. 
Wallace (W.), 82,355, 363, 395. 
Wallenstein, 450. 
Wallon (le comte), 00. 
Walter, 199, 255. 
Warnotz (M. et Mme), 55, 122, 

162, 338, 426. 
Warot, 91, 109, 101, 174, 178, 

237, 262, 274, 308, 330, 374, 

447. 
Wartel fils, 210, 316, 353. 
Wartel (Mme T.), 302, 425. 
Watier, 47, 146. 
Weber (C. M, de), 2,15, 32, 55, 70, 

89, 106, 113,117, 159,189,214, 

231, 239, 244, 254, 335, 363, 377, 

378, 3S5, 394, 426. 
Weber (E.), 32, 93, 121. 
Wegeler, 187. 
Weiile (C), 271. 
Weigand, 267. 
Weigl (Mme E.), 92. 
Weilich, 47. 
Weingacrtner, 267, 275 . 
Weismann (Mlle), 270. 
Weith (Mlle), 74. 
Wekerlin (J. B.), 59, 213, 409, 

433, 439, 440. 
Wellington (lo duc de) 238. 
Wenner, 258. 
Wenzel-Muller, 102. 
Werdy (Mme), 246. 
Werthcimber (Mlle), 61, 121,159, 

205, 237, 245, 31S, 337, 303, 

361, 370, 373, 386, 393, 402, 

409. 



20 

Westmoreland (le comte de), 3. 

Wetzenstein (Mlle), 263. 

Wey (F.), 294. 

Wicart, 82, 93, 147, 212, 221,229, 

237, 245, 319, 338, 346, 347, 

419, 450. 
Wicart (décorateur), 32. 
Widor, 169. 
Wielheorsky (le comte), 109, 118, 

Wieniawski (H.), 23, 54, 55, 147, 
163, 183, 262, 285,425, 432. 

Wieniawski (J.), 23, 72, 81, 101, 
110, 137, 152, 154, 159, 170, 
183, 190, 262, 325, 378, 402, 
425, 433, 440, 449. 

Wieprecht, 271. 



TABLE ALPHABÉTIQUE DES RÉDACTEUBS. 



Wiesen (M. et Mme], 81, 160. 
Wiest (L.), 219. 
Wigand (G.-H.), 60. 
Wignon (J.), 265. 
Wilbrant, 55. 
Wild (F.), 22, 38. 
Wildauer (Mlle), 339. 
Wilden (Mlle), 267. 
Wilhelmy, 450. 
Wilhem, 154, 363. 
Wilhéme (Mlle), 63. 
Wilhorst (Mme), 83. 
Wilke, 367. 
Willaërt (A.), 345. 
Willems, 228. 
Willmann, 311. 
Wilson (Mme), 6. 



Winkler (L.), 367, 375, 376. 

Winter, 93, 419. 

Wittgenstein (la princesse), 197. 

Wocher (MUe de), 178. 

Woëlffle (A.), 295. 

Wœstyn, 153. 

Woldemar, 26. 

Wolff(A.),62. 

Woltf (E.), 14, 62, 108, 150, 152, 

159, 323. 
Wolff(J.-L.), 3. 
Wuerst (R.), 435. 
Wuillaume, 267. 
Wuille (H.), 163, 205, 210, 261, 

284, 324. 
WiUIner, 7, 385. 
Wurin, 303. 



Wurtemberg (le prince E. de), 302. 
Y 



Ymbert (T.), 182, 378, 402, 410, 
418. 



Zacchi(M.), 311. 

Zaccone (M. et Mme), 176, 434. 

Zacconi (Mme), 231. 

Zadrobilek (Mlle A.), 22, 52, 82. 

89, 110, 125. 
Zahm, 299. 
Zara, 449. 
Zarzycki, 126. 



Zelger, 82, 144, 238. 

Zeller (C.-A.-F.), 10. 

Zelter, 447. 

Zevaco (Mme), 337. 

Zichy (le comte), 39. 

Zinck, 171. 

Zirndorfer (MUe M.), 183, 339. 

Zoboli, 231. 

Zœllner (famille), 435. 

Zœlner (C), 311, 354, 387. 

Zompi (D.;, 14, 101, 116, 338. 

Zucchini, 12, 34, 61, 117, 169, 

270, 384, 425. 
Zumsteeg (G. A.), 22. 



TABLE ALPHABÉTIQUE DES BÉDACTEUBS. 



Botte (A.), 3, 19, 28, 35, 43, 44, 52, 58, 69, 78, 86, 87, 
98, 105, 108, 116, 125, 141, 149, 159, 166, 176, 177, 
219, 283, 300, 323, 330, 342, 368, 376, 400, 405, 424, 
431, 440, 447. 

Convert (Aug.), 261. 

Duesberg (J.), 260, 406, 429. 

Durocher (L.), 34, 67, 114, 174, 209, 226, 315, 365, 437. 

Fétis père, 9,19, 25, 41, 65, 179, 188, 233, 289, 305, 321, 
330, 344, 350, 358, 381, 391, 408. 

Gollmick (K.), 360. 

Héquet (G.), 59. 

Kastner (G.), 227. 

Kronthal (W.), 366, 374. 



LaFage (A. de), 4,20, 128. 211, 252,257,265, 281, 292, 

298,308, 397, 415, 423. 
Lindner (O.), 308. 

Mathieu de Monter (E.), 160, 268, 331, 351. 
Méreaux (A.), 384. 
Parmentier (T.), 60. 

Pougin (A.), 18, 127, 193, 201, 217, 225, 241, 391. 
Rongé (J.-B.), 5, 189, 384. 
Saint-Yves (D.-A.-D.), 12, 36, 49, 72, 99, 119, 144, 

152, 157, 173, 180, 185, 196, 211, 228, 244, 269, 273, 

292, 307, 317, 336, 352, 369, 385, 392, 401, 416, 421, 

432, 445, 448. 



Smith (P.), 1, 33, 85, 89, 113, 151, 186, 203, 249,259, 

J97, 313, 341.-389, 413, 439. 
Articles signés A. B., 186, 329. 
Articles signés D., 59, 116. 
Article signé I. R., 243. 
Article Bigné M. S., 244, 
Articles signés P. S., 11, 17, 28, 29, 51, 57, 77, 97, 

177, 250. 275, 276, 282, 349, 357, 358, 373, 384, 414. 
Articles signés R., 151, 176, 273, 324, 350, 422. 
Articles signés S. D., 71, 80, 143, 178, 220, 236, 253. 
Articles signés X., 53, 91. 
Articles signés Y, 29, 61, 252. 



c°, mu nui 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



rc° i. 



1 er Janvier 186 



ON S'ABONNE 1 

Dans les Déportements et à l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les libraires, et aux 
Bureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



ET 



PRIX DE L'ABONNEMENT: 

Paris. 24 fr. par an 

Départements, Belgique et Suisse 30 >» id- 

Étranger 34 •> H. 

Le Journal paraît le Dimanche. 





— wv\AA/WVvw~ 



su 



yiWCtïHSEPVIEHB ANNÉE. 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 

DE PARIS 

O/fre à ses abonnés au renouvellement de l'année les 
"r 

ËtreiiMëÉ-Ifriittës 

DONT VOICI LES TITRES : 

1° 

Une nouvelle composition de 



SCÈNE ET CANZONETTA 

Chantées par Madame Nanticr- Didiée, aux représentations, à Londres, du 

WAWM©n mm ploiebmel 

PAROLES ITALIENNES ET FRANÇAISES. 



à&ûtiiii i 



t m± 



m 



CONTENANT 

Trois nouveaux morceaux de D'ian» : 

ROSÉE DE MAI. — V CHANT DE LA FILEDSE. - LES OCTAVES, ÉTUDE. 
3° 

Llh. IPAGuTOTOÛlN] 

ARRANGÉE POUR LE PIANO SEUL, DE 

Opéra semi-seria en quatre actes, musique de 



1I1U. les Abonnés de Paris sont priés de vouloir bien faire re- 
tirer les prîmes, en renouvelant leur abonnement, dans nos 
bureaux, 1, boulevard des Italiens. Nous les enverrons franco 
aux Abonnés de province. 



SOMMAIRE. — Revue de l'année 1859, par Paul Smith; — Album des con- 
temporains, Album de Henry Litolff, six proverbes de Gevaert, par Adolphe 
Botte. — Inauguration de l'orgue de Sainte-Clotilde , par Adrien de Iia- 
Fagc. — La maison où est né Grétry, par «Î.-B. Kong-é. — Nouvelles et an- 
nonces. 



BEVUE DE L'AMEE 1859. 

Depuis longtemps nous n'avons eu à dresser le bilan d'une année 
aussi riche que celle qui vient de finir en productions théâtrales d'un 
mérite supérieur, parmi lesquelles même nous comptons un chef- 
d'œuvre. C'est donc par la qualité exceptionnelle de quelques-uns 
des ouvrages qu'elle a enfantés, et non par leur quantité, en général, 
que la défunte année se distinguera de ses sœurs aînées. Une autre 
particularité qui la caractérise, c'est la lenteur qu'elle a mise à débu- 
ter dans la carrière ; c'est l'abstinence complète de nouveautés qu'elle 
a observée pendant deux grands mois. Chaque théâtre était en tra- 
vail, et il semblait que l'un attendît l'autre, en disant comme les offi- 
ciers français à Fontenoy : « Nous ne tirons jamais les premiers. » 
L'Opéra préparait Herculanum; le théâtre Lyrique, la Fée Cara- 
bosse et Faust, dont les destinées devaient être si diverses; et l'Opéra- 
Comique, le Pardon de Ploërmel. Rien n'apparaissait encore ; mais 
les observateurs tenaient leurs lorgnettes incessamment braquées du 
côté de l'Orient, pour être à portée de signaler la naissance de l'un 
des nouveaux astres. Enfin Herculanum se montra, mais pas avant 
le mois de mars ; la Fée Carabosse et Faust le suivirent à quelques 
jours d'intervalle, et le k avril le Pardon de Ploërmel brillait à l'ho- 
rizon. Après un tel effort, le repos était nécessaire, et les théâtres ne 
se le refusèrent pas. 11 en résulta un second chômage que les extrêmes 
chaleurs de l'été prolongèrent jusqu'à l'automne. Les théâtres repri- 
rent alors un peu de cette activité dont le succès les avait dispensés ; 
les nouveautés devinrent moins rares et atteignirent à peu près leur 
chiffre habituel. 

Voici du reste le bulletin détaillé des travaux dont nous venons 
d'exposer l'ensemble. 

Au théâtre impérial de l'Opéra, Herculanum à l'avantage d'ouvrir 
et de fermer la liste des œuvres vraiment inédites. Roméo et Juliette, 
qui vint longtemps après, n'était que la traduction d'une œuvre ita- 
lienne, une seconde édition revue et arrangée des Capuleti c i Mon- 
tecchi, que nous avions déjà vus et entendus en France. Ce qu'il y eut 
de plus remarquable dans la pièce, c'est le début de Mme Vestvali , 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



qui tenait à se montrer d'abord en costume masculin. Avant elle, une 
cantatrice célèbre en Allemagne, Mme Csillag, s'e'tait essayée avec un 
certain succès dans le Prophète et dans la Favorite ; néanmoins elle 
ne s'établit pas chez nous : Mme Vestvali fut plus heureuse. 11 n'y a 
plus à noter que deux reprises : celle de Y Ame en peine, et celle du 
ballet des Elfes. Chose singulière! l'année entière s'est passée sans 
un ballet nouveau. Mme Rosati s'en est allée, Mme Ferraris est reve- 
nue ; Mlle Taglioni compose, en société avec MM. de Saint-Georges et 
Offenbach : c'est tout ce que nous avons à dire pour l'avenir, comme 
pour le passé. 

Le théâtre de l'Opéra-Comique ne pouvait consacrer trop de zèle, 
de soins, d'études à l'œuvre d'un compositeur illustre, qui, pour la 
seconde fois, lui confiait son génie et sa gloire. Le Pardon de Ploër- 
mel iut monté comme il devait l'être, et produisit tout ce qu'il devait 
produire. Les trente-deux premières représentations versèrent plus 
de 195,000 fr. dans la caisse du théâtre : c'était environ 6,100 fr. 
par soirée. Depuis sa reprise, le chef-d'œuvre a prouvé qu'il n'avait 
rien perdu de sa force attractive, comme un digne frère de cette 
Etoile du Nord, de ce Prophète, de ces Huguenots et de ce Robert 
le Diable, qui, soit d'un côté du boulevard, soit de l'autre, occupent 
toujours le poste d'honneur. Les autres ouvrages donnés après le 
Pardon de. Ploërmel sont : le Diable au moulin, de Gevaërt, le Ro- 
sier, de Henri Potier, le Voyage autour de ma chambre, de Grisar, la 
Pagode, de Fauconnier, Yvonne, de Limnander, Don Gregorio, du 
comte Gabrielli ; total, 7 pièces et U actes. En fait de débuts, il y 
a eu d'abord celui d'une charmante jeune fille, qui n'a paru que pour 
être applaudie et mourir, la pauvre Mlle Breuillé ; ensuite, celui de 
Mlle Cordier, celui de Mlle Monrose, celui d'Ambroise, qui chantait 
aux Variétés, et qui maintenant joue à l'Opéra-Comique. 

Au théâtre Italien, dans la saison du printemps, nous avons eu le 
Polhtto, de Donizetti, chanté par Tamberlick, qui nous revient tou- 
jours avec les hirondelles : dans la saison d'automne, Il Cui ioso 
accidente, dont le titre est devenu l'histoire ; car c'est un accident 
curieux que celui d'une représentation seule el unique, dans la salle 
Ventadour surtout. Plusieurs débuts heureux ont compensé l'échec de 
cette soirée malencontreuse. Morini, Merly, Giuglini ont été reçus à 
bras ouverts, et n'ont recueilli que des bravos. On a fait à Mme Dottini 
un accueil moins chaleureux, et pourtant c'est une jeune et jolie 
femme. 

Le théâtre Lyrique a marché d'un pas plus ferme que jamais dans 
la double voie de la musique moderne et de la musique ancienne. 
Après la Fée Carabosse, de Victor Massé, le Faust, de Gounod, il a 
offert à son public, ['Enlèvement au sérail, de Mozart, V Abou-Hassan, 
de Weber ; après les Violons du Roi, de Deffès, et Mamzell' Pénélope, 
de Lajarte, il a remonté YOrphëe, de Gluck, avec un succès qui a 
dépassé toutes les espérances. Son contingent de l'année est, au ré- 
sumé, de 7 pièces et de 17 actes ; mais, en outre, il a découvert une 
cantatrice dans un café du voisinage, Mlle Marie Sax, et il a conquis 
Mme Viardot, la seule artiste capable de triompher du rôle d'Or- 
phée, et peut-être aussi de celui de Leonore, dans le Fidelio de Beetho - 
ven, dont elle doit bientôt s'occuper. 

Au théâtre des Bouffes-Parisiens, la vogue interminable d'un Orphée, 
de tout autre genre que celui de Gluck, a longtemps et richement 
défrayé le répertoire : à peine quelque opérette bien modeste parve- 
nait à s'y glisser, dans le plus strict incognito. Ce fut seulement à 
l'époque- de la villégiature, lorsque la troupe joyeuse reprit le chemin 
des Champs-Elysées, son pays natal, que les nouveautés se montrèrent 
publiquement, à visage découvert, et qu'on nous donna successivement 
Y'Omelelte à la Follembuche, Y Ile d'amour, Un mari à la porte, les 
Vivandières de la grande armée, le Fauteuil de mon oncle. Dans la 
rue. Le retour au passage Choiseul fut signalé par Veuve Gropin, le 
Major Schlagmann, la Polka des sabots, et enfin par cette Geneviève 
de Brabant, destinée à ressusciter le fabuleux succès d'Orphée. Tout 



cela forme un total de 10 pièces et de 11 actes, dans lesquels Offen- 
bach entre pour sa bonne part de travail et aussi de talent. Sa 
fécondité est telle, qu'elle lui permet d'écrire en même temps la mu- 
sique d'un ballet avec Mlle Taglioni, la musique d'un ou deux opéras- 
comiques avec M. Scribe. On lui reproche quelquefois (singulier 
reproche!) d'avoir un genre à lui, un théâtre à lui, théâtre qui n'est pas 
plus grand que la maison de Socrate ; mais, qu'importe ! si, malgré 
l'étroitesse du local, il peut encore y recevoir quelques jeunes gens, 
que Gluck, Mozart, Beethoven et Weber empêchent d'arriver ailleurs ? 
Ne faut-il pas que tout le monde vive un peu, même les vivants ? 

Avant de franchir le cercle théâtral, enregistrons cette magnifique 
soirée, dans laquelle un de nos artistes les plus aimés, les plus juste- 
ment célèbres, nous revenait après un terrible accident, et recueillait 
en bravos sans fin le prix d'un courage héroïque. Oui, le courage a 
sauvé Roger, en l'élevant plus haut que tous ses succès ne l'avaient 
placé encore. Le courage lui a donné plus de voix, plus d'accent, plus 
de puissance dramatique. Et pourtant il nous quitte, il s'éloigne, mais 
non pour longtemps, il faut l'espérer. Ce qui n'est pas remplacé, 
n'est pas détruit, disait une femme célèbre, à propos de quelque chose 
de plus sérieux que l'art. Roger a-t-il un remplaçant ? Nous aimerions 
à connaître son nom et son adresse. 

Toujours dans la région dramatique, notons le joyeux avènement 
des Huguenots à Boston, de Robert le Diable à Barcelone, du Pardon 
de Ploërmel à Londres, à Stuttgard, à la Haye, à Bruxelles, sans 
parler des villes de France où le chef d'œuvre a été reçu comme à 
Paris. 

Le festival de Bade toujours dirigé par Berlioz lui a permis de sou- 
lever un coin du rideau qui couvre encore l'opéra dont il est 
doublement l'auteur pour les vers et la musique. « Comment voulez- 
» vous, disait un touriste naïf, que les Troyens réussissent à Bade, 
» n'est-ce pas le pays des Grecs? » Cependant, en dépit des Grecs, 
les Troyens ont réussi ! Berlioz pourra bien loger l'auteur de ce mot 
dans sa galerie des Grotesques de la musique. 

La grande réunion des orphéonistes de France au palais de l'In- 
dustrie, organisée et dirigée par M. Delaporte, a couronné dignement 
les efforts inouïs d'un homme qui n'a pas son égal en dévouement 
à la propagande du chant populaire. 

La fête de Schiller célébrée à Paris et dans le monde entier n'avait 
pas de modèle et restera peut-être à jamais sans copie. On ne doit 
pas moins la considérer comme un témoignage glorieux de la sympa- 
thie universelle que rencontre de nos jours le souvenir d'un grand 
poète qui eut les sentiments, les idées d'un grand citoyen. 

N'oublions pas qu'un double festival de musique militaire s'est tenu 
au palais de l'Industrie, sous l'impulsion toujours active et féconde 
de M. le baron Taylor. Ajoutons que l'association des artistes musi- 
ciens, dont il est fondateur et président, nous a fait connaître cette 
année, le jour de sainte Cécile, une messe de Mozart, comme l'année 
dernière elle nous en avait révélé une de Weber. 

Parmi les concerts qui méritent une mention, hâtons-nous d'inscrire 
ceux d'Emile Prudent, de Georges Mathias, de Hans de Bulow, de 
Sivori et de Théodore Ritter. 

Rappelons l'ouverture du Casino, dont l'excellent orchestre recon- 
naît Arban pour chef, et celle des concerts aériens dirigés par Musard 
aux Champs-Elysées. 

Enfin le diapason normal, dont le principe était déjà résolu, a reçu 
d'un arrêté ministériel sa sanction définitive, que l'exécution doit 
bientôt suivre, malgré les obstacles ridicules maladroitement jetés 
sur son chemin. Tant d'opiniâtreté sied-elle aux bassons et aux cla- 
rinettes ? 

Maintenant, passons à ce que notre tâche annuelle nous impose de 
plus douloureux. Pendant les douze mois qui viennent de s'écouler, que 
de fois la mort n'a-t-elle pas frappé de ces coups imprévus qui attei- 
gnent indistinctement tous les âges ! La France a perdu des composi- 



DE PARIS. 



teurs, des auteurs, tels que Panseron, Philippe Musard, Brunswick, 
Goubaux, Ader; d'anciens directeurs, comme Lubbert, Comte, Deles- 
tre-Poirson, Alphonse Cerf-Beer (qui fut l'associé de M. Crosnier à 
l'Opéra-Comique et non celui de Delestre-Poirson au Gymnase); 
Mlle Armand, une ancienne cantatrice ; Mlle Breuillé, qui débutait à 
peine; Mlle Victorine Farrenc, Mlle Moisson, toutes les deux jeunes ; 
Mme Joseph Pain, la doyenne des violoncellistes féminins; un physicien 
célèbre, le baron Cagniard de la Tour, inventeur de la sirène, instru- 
ment fait pour mesurer la fréquence des vibrations ; Allyre Bureau, 
qui, sortant de l'École polytechnique, entra dans l'artillerie pour deve- 
nir musicien, journaliste, et mourir sur la terre d'exil au moment de 
revoir sa patrie. 

A l'étranger, il faut porter sur la liste funèbre Louis Spohr, le comte 
de Westmorland, Luigi Ricci, Reissiger, Doppler, J.-L. Wolff, Tac- 
chinardi , l'ancien chanteur, père de Mme Persiani ; Mme Bosio , 
Mme Anglès-Fortuni , Mlle Hélène Hutschenruyter, Henri Romberg , 
fils du célèbre André; Ferdinand Schubert, frère de Franz; Franz 
Mérelly, J. Beckert, Cari Lauch, Ernest Prume, Jean Durrner, Henri 
Lavenu, Keerkémety , le violoniste bohémien; Badnelly, violoniste 
belge; Lucca, l'éditeur de Milan; Fenelli, poète de la cour de Saxe- 
Gotha ; Boesendorfer, facteur de pianos, à Vienne ; Stuntz, maître de 
chapelle, à Munich ; Antoine Forti, ancien chanteur à Vienne ; Michel 
Dumontfier, chanteur amateur à Cologne, et bien d'autres encore dont 
le temps a déjà dispersé les noms : ludibria ventis. 

Mais, tandis qu'une génération s'éteint, une autre se lève : chaque 
année produit des noms nouveaux qui demandent leur place au soleil. 
Faisons des vœux pour que l'année qui commence nous indemnise 
largement de ce que nous regrettons avee amertume. Espérons qu'elle 
nous donnera de beaux talents, d'éminents artistes ; mais, hélas ! nous 
n'en sommes que trop sûrs, elle ne nous rendra pas nos amis. 

Paul SMITH. 



AIBU1 DES CONTEMPORAINS. 

ALBUM DE HENRY LITOLFF, SIX PROVERBES DE GEVAERT. 

II ne nous faut pas une bien grande dose de pénétration pour devi- 
ner qu'en voyant le seul mot d'album, plus d'un musicien sérieux va 
sourire et dire : « Passons. A quoi bon, quand tant d'oeuvres impor- 
tantes réclament mon attention, s'occuper de ces œuvres légères que 
chaque jour de l'an voit éclore et qui le plus souvent sont oubliées à 
la fin de la saison ? » 

Cette fois, notre lecteur est en défaut. Nous n'en sommes pas fâché ; 
car il ne nous ménage guère sans doute, quand nous avançons quelque 
chose qui n'est pas de son goût. Afin de le rassurer, nous commen- 
çons par déclarer que nous n'entendons parler ni de la richesse de la 
reliure, ni de la beauté des dessins, et nous ajoutons que nous lui 
faisons grâce des mille et un albums qui s'étalent dans la montre des 
marchands et presque dans les baraques en plein vent. Nous sommes 
plus délicat. Mais malgré l'approche du jour de l'an, nous croyons 
encore nous occuper de critique musicale plutôt que de réclame indus- 
trielle en rendant compte de l'album de Litolff et de l'album des Con- 
temporains qu'ont signé Félicien David, Gounod, Ernest Reyer, Victor 
Massé, Xavier Boisselot, Abadie, Duprato, Destribaud, Gevaert. Voilà 
certes des noms entourés d'estime, de sympathie, quelques-uns même 
d'admiration. Ils méritent bien qu'on leur consacre quelques instants, 
et l'on conviendra qu'un moment d'examen donné à chacun d'eux 
n'est pas un moment perdu. 

Commençons par Gounod. L'excellent maître a chanté la neige des 
pommiers et les bruissements harmonieux de la nature. La Chanson 
du printemps est une délicieuse mélodie. Son talent n'a rien perdu en 
descendant ainsi dans la vallée. La pureté, l'élégance du style et 



certaines coquetteries harmoniques trahissent la main qui a écrit tant 
de belles pages. 

Nos lectrices, si bons juges en matière de délicate et rêveuse poésie, 
remarqueront, sans nul doute, une pièce des Contemplations : 

Moi, seize ans et l'air morose ; 

Elle, vingt : ses yeux brillaient; 

Les rossignols chantaient Rose 

Et les merles me sifflaient. 

Reyer a noté cette vieille chanson du jeune temps en musicien ca- 
pable de traduire, d'agrandir même, par les développements exquis 
de sa mélodie, les couplets si naïfs, si jeunes, si parfumés de Victor 
Hugo. 

L'histoire de quatre orphelins, courageux enfants qui comprennent 
trop tôt les douleurs et les devoirs de l'homme a inspiré à Gevaert 
un chant dont la simplicité égale le charme. C'est de la pure romance, 
mais rehaussée par le tact sûr et le goût exercé du compositeur. 

Victor Massé, avant ses succès au théâtre, avait mis en musique 
plusieurs pièces de nos vieux poètes; il y avait fait remarquer son 
goût pour les grandes pensées, son talent fin et chercheur. Aujour- 
d'hui, par une filiation toute naturelle, il passe de Ronsard à Victor 
Hugo : sa muse toujours amie des beaux vers choisit dans les Rayons 
et les Ombres la délicieuse guitare que tout le monde connaît : Ramez, 
dormes, aimez ! La musique est tout à fait distinguée de rhythme. 
On y retrouve le même soin, les mêmes détails ravissants que 
dans tout ce qui est sorti de la plume délicate et féconde du jeune 
maître. 

Une courte et spirituelle chanson de J. Duprato : la Petite Madelon, 
nous paraît destinée à cette chose rare et précieuse qu'on appelle le 
succès populaire. Dégagée de toute prétention, cette petite page sera 
écoutée avec plaisir et par les simples et par les doctes. 

Pour notre part, et quoique la question soit très-controversée, nous 
croyons que les compositeurs n'ont qu'à gagner au contact de la vraie 
poésie. Boisselot en est encore un exemple. La villanelle : 

Quand viendra la saison nouvelle, 
Quand auront disparu les froids, 
Tous les deux nous irons, ma belle, 
Pour cueillir les muguets aux bois, 

est une des plus suaves fantaisies vocales de cet album. Le piano 
chargé de rendre la fraîcheur du printemps, le chant des merles et 
des rossignols, s'en acquitte de façon à ravir Théophile Gautier lui- 
même, si peu dilettante, du moins s'il faut en croire l'aveu qu'en a 
fait le charmant poëte dans les Grotesques. 

On devine Félicien David à je ne sais quel parfum antique que l'on 
respire dans ses mélodies, où le mode mineur intervient souvent avec 
ses accents plaintifs et caressants. Nul mieux que lui peut-être ne sait 
exprimer la rêveuse mélancolie et son cortège de regrets et de larmes. 
Témoin le Vieillard et les Eoses, douce et gracieuse élégie, comme 
les soupire dans ses heures de loisir l'auteur du Désert. 

11 ne faut pas que les talents élevés nous fassent oublier les talents 
naïfs et plus exclusivement prime-sauliers. A côté des ouvrages plus 
habilement ciselés, Louis Abadie a écrit, avec un sentiment drama- 
tique, une sincérité d'émotion que plus d'un musicien, mieux accou- 
tumé à toutes les ressources de l'art, pourrait lui envier : le Miracle 
des roses, la Conversion de saint Paul, le Centenier et les Etoiles. 

M. Destribaud a fort bien dramatisé une jolie petite scène de Jules 
Brésil, l'Ondine. 

Au lieu de l'uniformité d'inspiration, de la monotonie d'un genre, 
de la seule note émue ou gracieuse que possèdent quelques-uns de 
nos compositeurs de romances, et qu'ils répètent chaque année sans 
toujours la varier suffisamment, on sera heureux de trouver dans 
l'Album des contemporains la variété charmante qui devait naître 
nécessairement de cette réunion de talents si divers. C'est un ravis- 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



sant tournoi musical. A qui le public décernera-t-il le prix? Nous l'igno- 
rons. Mais nous pouvons affirmer que toutes ces chansons de prin- 
temps, si fraîches et si souriantes, réchauffent l'imagination et qu'elles 
nous ont fait oublier celte semaine les rigueurs du froid et les tris- 
tesses du dégel. 

Il suffit de lire les six Proverbes de Gevaert pour se convaincre 
qu'il a parfois l'esprit badin. Les si et les mais entre autres nous 
montrent la chansonnette élevée à une hauteur inconnue du goût tri- 
vial qui a compromis ce genre charmant après tout quand on sait le 
rendre tel. La critique est souvent obligée d'avoir recours à ces deux 
terribles monosyllabe.? pleins de réticences, les si et les mais. Cette 
fois encore el e aurait pu les employer en analysant ces bluettes, mais 
ces choses-là ne s'analysent pas. Contentons-nous de dire que les 
accompagnements de Gevaert sont frappés au coin de la science et 
qu'il a su conserver de la distinction au milieu de la franche et par- 
fois folle gaieté qui éclate dans Tout passe, tout lasse, tout casse,- 
Faute d'un point; Bonjour lunettes, adieu ftllett's; Une aiguille dans 
une botte de pjin ; Un œuf pour un bœuf. 

Les paroles sont de Prilleux, le spirituel artiste de l' Opéra-Co- 
mique. Poète et comédien sont deux beaux titres; ils vont bien en 
semble, et, sans évoquer les grandes ombres qui n'ont que faire ici, 
les annales de Favart offrent plus d'une fois cet heureux assemblage 
du double talent de créateur et d'interprète. 

Les trois morceaux de piano qui composent l'album de Henry Li- 
tolff sont de moyenne difficulté et cependant très-brillants. On sait 
quel légitime succès obtint et obtient encore son Premier chant de 
la fileuse. La matière n'était pas plus épuisée, il paraît, que le talent 
pour la mettre en œuvre, car c'est un Deuxième chant de la fileuse 
qui ouvre ce joli recueil. Obtiendra-t-il la même vogue que l'aînée? 
Nous n'en serions nullement surpris. Il est aussi imitatif, aussi chan- 
tant, aussi distingué de forme. Plusieurs thèmes ornés d'arpèges 
gracieux, de trilles légers et scintillants se succèdent, se développent 
et reviennent avec beaucoup de charme. A la page 5 une modulation 
enharmonique produit une délicieuse sensation. Le motif più moderato 
confié à la basse, et sur lequel se dévide et bruit une espèce de trille 
en tierces, est d'un beau caractère plein de trouble et d'expression. 

La fougue de la pensée est remarquable dans les Octaves. Cette 
élude de concert produit assurément beaucoup d'effet. Le majeur con 
bravura ne manque certes ni d'élévation ni de puissance, ni de feu; 
néanmoins, malgré son talent, malgré les élégantes marches d'har- 
monie qu'il a employées et qu'il a su rajeunir par d'ingénieuses va- 
riantes, l'auteur n'a pu entièrement dissimuler ce que ces sortes 
d'études comportent d'uniformité. Aussi préférons-nous de beaucoup 
Rosée de mai. Dans ce chant sans paroles, comme dans ta Fileuse, 
point de singularité, point de bizarrerie, point de sensibilité inquiète 
et fébrile, ni de modulations inattendues et étranglées ; au contraire 
une simplicité, une clarté mélodique et harmonique qui devient de 
plus en plus rare. C'est poétique et vrai. La signification de chaque 
phrase, bien née du sentiment, n'emprunte rien au nombre des 
noies. 

Le plus beau mécanisme du monde ne peut donner que ce qu'il a 
et ne saurait suppléer à ce que les véritables amateurs demandent 
avec raison à la musique. Litolff l'a parfaitement compris ; sa Rosée 
de mai ne laisse rien à désirer sous le rapport instrumental, elle est 
bien l'œuvre d'un compositeur connaissant tous les secrets du piano, 
mais en même temps elle est le fruit d'une heureuse et fertile imagi- 
nation qui veut toucher le cœur et intéresser l'esprit. 

Adolphe BOTTE. 



INAUGURATION DE L'ORGUE DE SAINTE- CLOTILDE. 

L'inauguration du grand instrument construit pour la nouvelle église 
de Sainte-Clotilde par M. Aristide Cavaillé-Coll a eu lieu le 19 dé- 
cembre. Une très-nombreuse réunion avait bravé le froid excessif et 
l'épais brouillard qui, alors, ont pu faire croire aux Parisiens et 
aux étrangers qu'ils étaient dans un tout autre pays que la France. 
Cette assemblée, dans laquelle on voyait de nombreuses célébrités ar- 
tistiques, n'a pas eu à se repentir de s'être rendue à l'appel de M. Ca- 
vaillé. Je parlerai de l'orgue dans un autre article où certaines ques- 
tions, assez graves, seront traitées par occasion ; aujourd'hui, je me 
borne à rendre compte de la séance d'inauguration. 

M. Franck aîné, organiste de la paroisse, a commencé par un mor- 
ceau largement taillé et dont le style plein de force a été remarqué de 
tout l'auditoire, qui n'a pas moins apprécié M. Franck lorsque, cessant 
de se montrer lui-même comme compositeur, il s'est hardiment ap- 
puyé du génie de Sébastien Bach. C'est toujours se risquer fort que 
d'exécuter en public des pièces de ce compositeur, et en certains sens, 
les organistes ont bien raison de jouer plutôt leur propre musique que 
j celle-là. La difficulté n'est pas tant, à mon avis, de représenter ma- 
tériellement les idées de Bach sans faire une faute; c'est de savoir 
exploiter tout cet immense capital harmonique de manière à lui faire 
rendre tout ce qu'il peut produire. Quand on veut exécuter en public 
de la musique de Bach, il faut avant tout se persuader à soi-même qu'il 
y a dans celle harmonie si compliquée autre chose que des notes, 
autre chose que des difficultés de doigté, autre chose que des traits 
incommodes, et autres embarras dont on se rend maître par l'exer- 
cice : il faut, outre cette précision, cette régularité qu'il est déjà si dif- 
ficile d'atteindre, trouver moyen de donner à tout cela une couleur, 
un caractère; faire sentir, en un mot, Vâme de cette grande musique ; 
c'est seulement ainsi qu'elle peut intéresser, émouvoir même. Com- 
ment, dira-t-on, deviner cette couleur, comment l'exprimer par 
l'orgue, instrument inexpressif? Comment ? C'est là le secret des grands 
organistes, et ils ne sont pas plus capables que moi de vous le dévoi- 
ler ; car c'est alors chez eux une sorte d'intuition. Ils peuvent bien la 
reconnaître, mais ils ne sauraient se l'expliquer, ni, à plus forte 
raison, l'expliquer aux autres. C'est à ce but que paraît tendre 
M. Franck, et la manière dont il s'est tiré de la fugue en mi mineur a 
prouvé que ce n'était pas chez lui une vaine tentative. Des études aussi 
sérieuses que celles qu'il a dû faire annoncent chez lui une persévé- 
rance et lui donnent, dès à présent, une place parmi les organistes de 
premier ordre. Il s'est encore montré sous le jour le plus heureux 
lorsque, reprenant le clavier pour son propre compte, il a joué son 
morceau final sur le grand chœur. Dans ce finale, on a reconnu les idées 
et l'exécution d'un véritable maître. 

Que dire maintenant de Lefébure-Wely ? Que dire des charmantes 
improvisations du plus aimable des organistes, de ce véritable repré- 
sentant de notre école française. En l'enlendant, celle-ci ne devrait- 
elle pas songer à se renouveler, à se régénérer, à retrouver, comme 
i! a su le faire, ces formes élégantes, ces idées gracieuses, ces heu- 
reuses combinaisons, cet emploi piquant de certains effets, cette con- 
naissance parfaite de l'instrument qui lui fait sentir sur-le-champ quel 
jeu convient à telle idée, quelle idée convient à tel jeu, et comment 
avec celte multitude de détails on arrive à faire un merveilleux en- 
semble. 

On a bien reconnu les qualités de son admirable talent dans les 
deux premières improvisations, où il a fait valoir toutes les ressources 
de l'instrument, le présentant tour à tour sous différents aspects, on 
y a entendu séparément les jeux les plus intéressants, dont les tim- 
bres ont paru séduisants à toutes les oreilles. 

Mais le morceau où il a été le plus complet et dans lequel il a vrai- 
ment ravi son auditoire, est l'improvisation symphonique dans laquelle, 



DE PARIS. 



se rappelant l'époque de l'année à laquelle nous touchions, il a sem- 
blé chercher ses idées dans l'évangile de Noël, s'efforçant de faire un 
tableau scénique des circonstances qui ont accompagné la naissance 
de Jésus. Il a introduit dans ce grand morceau le chant assez mo- 
derne, mais fort intéressant, de l'hymne Adeste fidèles, qui, joué sur 
les voix humaines et avec tous les moyens d'expression imaginés pas 
la facture moderne, a produit la plus douce sensation. Enfin il a ter- 
miné par un grand chœur travaillé, sur l'air d'un cantique assez connu, 
Il est né ce divin enfant. On ne se lasse pas d'entendre ces vieux 
airs français, justement admirés pour leur caractère franc et naïf. Sous 
les habiles et savantes mains de notre excellent Lefébure, celui dont 
je parle acquérait à chaque moment un charme nouveau. 

l'ai dit sous ses habiles et savantes mains ; c'est qu'il s'est trouvé 
des gens assez sots pour lui reprocher précisément ce qui donne le 
plus de prix à son talent et en fait le principal caractère, savoir : la 
tournure gracieuse de ses idées, l'harmonie quelquefois légère dont il 
préfère l'usage, enfin son habitude d'improviser presque toujours et 
de ne jouer jamais de morceaux écrits. 

Sous ce dernier rapport, et malgré le peu de cas à faire de sem- 
blables critiques, on n'en peut croire les auteurs assez simples pour 
penser que si M. Lefébui'3 ne joue pas de musique écrite, ce soit chez 
lui manque de capacité, et qu'il ne se trouve pas assez bon lecteur pour 
exécuter correctement la musique des grands maîtres^qui l'ont pré- 
cédé. Au reste, notre improvisateur a répondu dernièrement et de la 
meilleure manière à ces partisans d'une musique savante qui a pour 
preneurs des hommes qui sont si peu savants. M. Lefébure a donné dans 
la Maîtrise, que publie M. Heugel, de trop peu nombreuses pièces 
d'orgue dans le style lié ; là se montre la vraie science sous son aspect 
le plus élégant ; là les idées parfaitement ordonnées et sobrement dé- 
veloppées se déroulent avec l'emploi convenable de la richesse harmo- 
nique exempte de toute pesanteur, et renfermée dans les limites que 
prescrivent et le bon goût et cette saine raison à laquelle les plus 
belles imaginations se soumettent sans effort, sachant combien ces 
faciles concessions augmentent leur force et leur procurent d'inap- 
préciable avantages. 

Adrien de LA FAGE. 



LA MAISON OU EST NE GRÉTRY. 

Le touriste français qui pénètre en Belgique par le chemin de fer 
du Nord arrive bientôt aux rives fleuries de la Meuse qui ont vu 
naître l'illustre auteur de Richard. Ce beau fleuve décrit de capricieux 
méandres entre des rochers et des montagnes boisées dont le carac- 
tère est plus pittoresque que grandiose. A mesure que l'on avance 
dans cette belle partie du pays wallon, le tableau se déroule, la val- 
lée s'élargit, la nature est plus riche et plus verdoyante. Le garde du 
convoi ne tarde pas à crier : Liège ! Si notre voyageur est artiste et 
musicien, ce mot lui rappellera un nom bien cher aux arts, le nom 
de Grélry ! et il ne voudra pas passer par cette ville sans visiter la 
modeste habitation qui donna le jour à ce grand compositeur. S'il in- 
terroge quelque cicérone pour savoir ce que la reconnaissance des 
Liégeois a fait pour la mémoire de leur illustre compatriote, on lui 
répondra : « Une belle et large rue, une place publique, et plusieurs 
Sociétés de chant et d'harmonie portent son nom. Une statue en 
bronze du chantre liégeois, érigée sur un piédestal en marbre blanc 
où est renfermé son cœur, s'élève, non en face du théâtre, sa véri- 
table place, mais vis-à-vis de l'Université ; cette situation ne peut 
être justifiée que par le voisinage du Conservatoire de musique, qui 
a déjà produit tant d'artistes distingués, et de la salle d'Emulation, qui 
a ouvert ses portes à tous les grands virtuoses de l'Europe. Le Cercle 
artistique a pris depuis quelque temps une initiative qui lui fait hon- 



neur en célébrant chaque année l'anniversaire de Grétry par l'exécu- 
tion d'un de ses ouvrages. Mais ce n'est pas seulement dans une 
salle de concert qu'on doit exécuter les œuvres dramatiques, c'est sur 
la scène, au milieu des applaudissements de la foule ; aussi chacun 
attend avec impatience le jour où la ville donnera une fête musicale 
populaire, le 1 1 février de chaque année, pour célébrer l'anniversaire 
de la naissance du inaitre liégeois, et où l'on exécutera un de ses opéras 
avec tout le soin et le respect que les villes d'Allemagne donnent 
aux œuvres des Beethoven et des Mozart. Enfin la maison où est né 
Grétry est aujourd'hui la propriété de la ville et son produit, affecté 
à une fondation artistique, grâce à la libéralité de Mme veuve Dubois- 
Desoer dont l'action généreuse ne saurait obtenir trop de publicité (1).» 

Notre touriste, à qui l'on a indiqué la direction à suivre, franchit 
le pont des Arches, en reconstruction, que notre compositeur a par- 
couru tant de fois pour se rendre à la collégiale de Saint-Denis, où, 
par parenthèse, on lui donnait plus de coups que "de principes de 
musique ; il traverse un quartier fort populeux, vaste ruche indus- 
trielle de la ville, et, dans une rue adjacente, il trouve une petite ma- 
sure de chétive apparence, habitée par plusieurs ménages d'artisans, 
sur laquelle on lit ces mots : 

Ici est ni André- Modeste Grétry, le 11 février 1741 - 

Quoi ! dira notre voyageur, c'est dans cette humble demeure que 
reçut le jour le père de l'opéra-comique français, celui qui a fait les 
délices de plusieurs générations et dont les chants heureux sont im- 
primés clans toutes les mémoires ! Cet homme qui a posé les premiers 
jalons d'une route si brillamment parcourue par Méhul, Dalayrac, Hé- 
rold, Auber, ces illustrations musicales qui jettent tant d'éclat sur la 
France artistique du xix e siècle ! Et après avoir visité, non sans une 
certaine émotion, la chambre de quelques pieds carrés où l'auteur de 
Richard et du Tableau parlant vit la lumière pour la première fois, 
il s'éloigne en réfléchissant aux singuliers caprices de la destinée 
qui fait naître si petit celui que la postérité doit faire si grand un 
jour ! 

J.-B. RONGÉ. 



NOUVELLES. 



-/, Aujourd'hui, dimanche, à l'Opéra, par extraordinaire, Robert le diable, 
(423° représentation). 

*** Guillaume Tell, le Trouvère, et la Sylphide, ont défrayé le réper- 
toire de la semaine. Mme Vestvali répète activement le rôle de Fidès, 
dans lequel elle s'est déjà montrée fort remarquable en pays étranger. 
Les répétitions de l'ouvrage en cinq actes du prince Poniatowski et du 
ballet de MM. de Saint-Georges et Offenbach se poursuivent en même 
temps. 

**„ La santé de Faure n'étant pas encore rétablie, les représenta- 
tions du Pardon de Ploërmel sont toujours interrompues. Suivant toutes 
les probabilités l'ouvrage pourra être repris dans le courant de la se- 
maine. 

*** Les principaux rôles du nouvel ouvrage d'Ambroise Thomas, en 
répétition à l'Opéra-Comique, sont confiés à Mlle llonrose et i Montau- 
bry. On répète également Zêmire et Âzor, de Grétry. 

(1) Mentionnons un acte de libéralité et de patriotisme qui sera vivement loué 
par tous ceux qui professent le culte de nos grands hommes, et qui s'intéressent 
au progrès de l'art musical. Mme veuve Dubois-Desœr a fait don à la ville de la 
maison où est né notre illustre compatriote Grétry. La donatrice, à laquelle l'ad- 
ministration communale de Liège s'est empressée d'exprimer sa reconnaissance, n'a 
mis à sa libéralité que deux conditions : la première, d'entretenir la mais on à perpé- 
tuité et avec soin, ainsi que l'inscription qui se trouve placée sur la façade ; la 
seconde, d'affecter les revenus, déduction faite des frais d'entretien, a des subsides 
pour l'encouragement des études musicales. Le collège pourra cumuler les reve- 
nus pendant plusieurs années, pour rendre les subventions plus effioaces. Cette 
donation est approuvée par arrêté royal du 20 juin 1859. 

[Extrait du rapport de la ville.) 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



„% Dimanche dernier on a repris Haydée. Mlle Henrion, qui chantait 
pour la première fois le rôle principal , s'est tirée à son honneur de 
cette épreuve. Jourdan a obtenu son succès habituel. 

„*„ Les Puritains ont reparu jeudi dernier au Théâtre-Italien; Giuglini, 
Graziani, Angelini et Mme Penco chantaient les quatre rôles de cet ou- 
vrage si longtemps populaire. Tous ces artistes ne méritent que des éloges. 
Pour son second début Giuglini s'est surpassé : il a dit surtout dé- 
licieusement la charmante canzone : Cerca il somio, que Mme Penco 
fait d'abord entendre dans le lointain, Giuglini n'est engagé que pour 
douze représentations ; il a chanté sept fois dans le Trovatore : il ne 
chantera plus que cinq fois dans les puritains. 

.% C'est décidément demain lundi que l'opéra nouveau de Braga, 
Margherita la mendicante, doit être représenté. En présence de nom- 
breuses demandes de places qui lui ont été adressées et auxquelles il lui 
était impossible de répondre favorablement un jour d'abonnement, la 
direction du théâtre Italien s'est trouvée en quelque sorte dans l'obliga- 
tion de donner, par extraordinaire et abonnement suspendu, cette pre- 
mière représentation. Afin de n'apporter aucun changement dans le 
cours régulier des représentations d'i Puritani, la troisième représenta- 
tion de cet opéra sera donnée mardi prochain, et la deuxième de Mar- 
gherita la mendicante le jeudi suivant 

„* t Au théâtre Lyrique, la Reine Topaze, chantée par Mme Carvalho, 
doit êtrereprise dans la semaine. Philérnonet Baw.is, ouvrage en trois actes 
de Gounod, dans lequel Mme Carvalho doit également remplir le princi • 
pal rôle, et Gil Dlas, en quatre actes, musique de Sémet, avec Mme Ugalde. 
seront représentés ensuite dans le courant du mois. 

»% Le Pardon de Plnarmel vient d'obtenir le succès le plus éclatant à 
Bruxelles. A Hennés, où le dernier ouvrage de Meyerbeer vient aussi 
d'être représenté , il a également excité l'enthousiasme. On le donnera 
prochainement à Nantes, Rouen, Lide. Bordeaux, Toulon, Clermont, Brest, 
Gand, Anvers et Mons. 

„,% M. Fétis père, notre savant et illustre collaborateur, se propose 
de publier incessamment dans ce journal une suite d'articles sur l'en- 
seignement populaire de la musique et certains systèmes de notation. 

*** Une messe nouvelle de M. Benoist a été exécutée dimanche der- 
nier, 25 décembre, à Saint-Eustache. Cette œuvre d'un compositeur qui 
a pris rang parmi les plus dignes, se recommande aux amateurs de mu- 
sique d'église par un style toujours grave et par des mélodies toujours 
élevées. Le Kyrie est formé d'une seule phrase, qui, par l'heureux emploi 
d'ingénieux développements, passe, sans fatiguer l'auditeur, dans toutes 
les parties vocales et instrumentales. Le Gloria in excelsis, qui débute par 
un allegro brillant, renferme plusieurs solos d'un caractère différent, se- 
lon l'exigence des paroles du texte sacré. Le Qui tollis, surtout, nous a 
semblé empreint d'accents d'une douleur touchante, et la facture en est 
éminemment religieuse. La mélodie de VO salularis, douce et suave, a 
bien le caractère mystique et élevé qui convient au mystère du saint 
sacrifice Les harpes ajoutent encore à cet effet par des arpèges d'une 
harmonie sévère. VAgnus Dei, qui doit se dire trois fois, ainsi que le pres- 
crit la liturgie, est chanté d'abord par le baryton, ensuite dans un mode 
mineur par un enfant de chœur, et enfin par tout le chœur dans le ton 
principal. Ce morceau se termine par quelques imitations qui rappellent 
un peu le faire de Cherubini. Cet éloge n'est pas le seul que mérite 
M. Benoist, de même que ce n'est pas seulement dans le genre sacré que 
sa plume s'est exercée avec les qualités qui constituent le maître. 

t % M. Guérin, l'excellent professeur de violon, vient de prendre sa 
retraite au Conservatoire. Il est remplacé par M. Dancla, qui n'était que 
professeur adjoint. Cette dernière place est supprimée. 

»%, Le duo brillant pour piano et violon que MM. Herman et Ketterer 
ont composé sur des thèmes du Pardon de Ploërmel, et qui obtient un si 
grand succès dans les soirées où ces artistes le font entendre, paraîtra 
très-prochainement. 

*% Théodore Hitter et C. Sivori ont été forcés de suspendre le cours 
de leurs succès à la salle Beethoven. Sivori est appelé à Londres, et 
Th. Pùtter est parti pour Marseille. Nous sommes certains d'être agréa- 
bles à leurs nombreux admirateurs en annonçant pour le 1 er février 
la continuation de leurs intéressantes séances. 

*% Le premier volume de la nouvelle édition de la Biographie uni- 
verselle des musiciens, de M. Fétis, entièrement refondue, et augmentée de 
plus de moitié, vient de paraître chez MM. Firmin Didot frères, fils et C e . 
Nous nous empresserons de rendre compte de cette publication si impor- 
tante pour l'histoire de l'art et des artistes, et si impatiemment attendue. 

*** La grande quantité d'oeuvres de toute nature publiée depuis un 
an par la maison G. Brandus et S. Dufour, a rendu indispensable la pu- 
blication de suppléments à son catalogue. Ces suppléments paraîtront 
dans le cours de la semaine; mais nous donnerons dès aujourd'hui la 
liste des ouvrages pour le piano publiés pendant l'année 1S5D. 

„*, On annonce que Mme Jenny Lind-Goldschmidt se propose de fonder 



une caisse de secours au profit des chanteurs nécessiteux et de leurs 
familles. 

*% M. Seling, excellent pianiste compositeur, vient d'arriver à Paris, 
où il se fera entendre cet hiver. 

t % Mlle Virginie Huet a donné, lundi 26 décembre, une soirée dans 
laquelle la charmante pianiste-organiste s'est fait vivement applaudir en 
exécutant le prélude de Bach avec M. Hervvyn, puis l'air du Barbier, une 
fantaisie sur les Puritains, et la marche des Veilleurs de nuit qu'on lui 
a redemandée. Sivori a joué la prière de Moïse, de Paganini, qui lui a 
valu des bravos unanimes. Ferranti , le guitariste, a fait entendre un 
délicieux morceau. Gustave Nadaud a terminé cette brillante soirée en 
chantant plusieurs de ses plus jolies chansons. 

„% Le jeune Henri Ketten donnera cette année son second grand con- 
cert à orchestre le 18 janvier dans la salle Herz. Ce virtuose de onze ans 
et demi fera entendre entre autres morceaux le cinquième concerto de 
Beethoven et la grande polonaise de Chopin, sans aucun doute, devant 
un très-nombreux public. 

*** Il y a quelques jours M. et Mme Herwyn ont donné une brillante 
soirée musicale. Pour la première fois de l'hiver, ils ouvraient leurs 
salons du quai de la Tournelle, et, malgré la rigueur du froid, il s'y 
trouvait une assemblée nombreuse, d'excellents artistes, des noms connus 
et aimés. On y a fait de belle et bonne musique. Mmes Bockholtz-Fal- 
coni et Wilson, Virginie Huet, Marie Darjou, MM. Lyon, Paulin et 
Hervvyn figuraient au programme, et chacun, à leur tour, ont charmé 
l'auditoire. 

,*» Jeudi dernier, à la chapelle du Sénat, MM. Ed. Hocmelle et A. Ehvart 
ont fait exécuter plusieurs morceaux de leur composition pendant la 
célébration du mariage de M. Elie de Beaumont, sénateur, avec Mme la 
marquise Dubouchet, née de Quelen. M. Patriossi, baryton du théâtre des 
Italiens, a chanté avec goût un Ave Maria et un Domine salvum de 
M. Ed. Hocmelle, et M. Kœnig, de la chapelle de l'Empereur, a inter- 
prété un Pater nosler de M. A. Ehvart, avec le style excellent qu'on lui 
connaît. Les jeunes Soubiran et Bautin ont également chanté un Veni 
crealor du même compositeur. M. Ed. Hocmelle, malgré la défectuosité 
de l'orgue, a su se faire écouter avec satisfaction par l'auditoire d'élite 
qui se pressait dans la charmante chapelle du palais de Marie de 
Médicis. 

i*i, La société des quatuors Armingaud, Jacquard, Lalo et Lapret, à 
laquelle Mme Massart, l'éminente pianiste, prêtera sou concours, aura 
sa première séance le 18 janvier dans les salons de Pleyel, YVolff et C e . 

„*„ La société des quatuors de Beethoven, interprétée par MM. Maurin, 
Chevillard, Viguier et Sabatier, inaugurera ses séances le 5 janvier, dans 
la même salle. 

„*,, La première des quatre séances de musique de chambre annoncées 
par M. Charles Lamoureux aura lieu le i2 janvier dans les salons de 
Pleyel. En voici le programme : 1" quatuor en si bémol (op. 18), Mozart; 
— 2° quatuor en ut mineur (op. 18), Beethoven ; — 3° sonate en sol ma- 
jeur pour piano et violon (op. 30), Beethoven; — 4° canzonnetta du qua- 
tuor en mi bémol (op. 12), Mendelssohn ; — 5° 67 e quatuor en ré majeur, 
Haydn. MM. Colonne, Adam, Louis Pillet et Bernhard Rie seconderont 
M. Charles Lamoureux. 

t * 4 Nous croyons rendre service à certains de nos lecteurs en leur 
annonçant que la réouverture des cours d'harmonie mutuels et gratuits, 
professés par M. de Bombes, aura lieu dans la première quinzaine du 
mois de janvier 1860. On s'inscrit chez le professeur, rue Montmartre, 
n° 159, de neuf heures à midi. 

t\ M. Provint", ancien directeur du théâtre Français -Italien de Mar- 
seille, vient de fonder une agence dramatique dont le siège est rue de la 
Victoire, n° 46, à Paris. 

„*„ Un nouvel instrument de musique, nommé calliope, vient d'être 
apporté d'Amérique en Angleterre, où on le voit pour la première fois. 
Il est dans le transept central du palais de cristal de Sydenham. On peut 
le considérer comme un orgue à vapeur; il consiste en une charpente en 
fer soutenant deux cylindres sur lesquels sont placés une série de tubes 
en airain, répondant assez bien aux diapasons ouverts des orgues, mais 
ayant une grande ressemblance avec le. sifflet d'une machine à vapeur 
ordinaire. La vapeur est amenée, d'une chaudière située dans le plan- 
cher, dans les cylindres, et de là dans les tuyaux qui produisent les 
notes, au moyen de soupapes à double effet; celles-ci sont ouvertes par 
des leviers en communication avec des fils de fer sur lesquels on peut 
agir au moyen de touches de piano, ou par des tiges d'acier fixées sur 
uncylindresemblable àceluid'un orgue de Barbarie. L'instrument du palais 
de Cristal est le plus faible, le plus doux qui ait jamais été construit. Il fonc- 
tionne à ja pression de o livres poids ou uu peu moins de 2 kil. 1/2 par pouce 
carré; le maximum de la pression dans les orgues d'église est de 5 onces 
pour la même surface. Le caractère de cette invention consiste en ce que 
l'on peut construire des instruments dans lesquels on portera la force 
de vapeur jusqu'à 150 livres par pouce carré, produisant des sonsmusi- 



DE PARIS. 



eaux trente fois aussi forts que ceux du calliope existant aujourd'hui. 
Telle est la force des sons à cette haute pression, que l'on affirme qu'il a 
été entendu à 12 milles, c'est-à-dire 5 lieues ou 20 kilomètres. L'étendue 
du son est presque illimitée, depuis les sons les plus bas d'une boîte à 
musique jusqu'à une force telle qu'elle peut être entendue de toute une 
ville. A cause de la quantité de vapeur nécessaire pour faire marcher 
l'instrument, on n'a jamais pu le faire entendre dans une maison; mais 
si au lieu de vapeur on se sert d'air condensé, on a une meilleure mu- 
sique et une pression plus considérable. Les usages auxquels on peut ap- 
pliquer le calliope sont nombreux. Un général s'en servira pour donner 
des ordres à toute une armée. A Saint-Louis et à la Nouvelle-Orléans, on 
s'en est servi en guise de cloches. Un phare anglais situé sur les côtes 
de la Nouvelle-Ecosse est pourvu du calliope pour donner des signaux. 
Le pacha d'Egypte en a un dans son bateau à vapeur comme instru- 
ment de musique. A ce titre, il est souvent employé aux Etats-Unis. 
Quoique l'harmonie, par suite de l'emploi de la vapeur, ne soit pas tou- 
jours parfaite, cependant sa mélodie plaît à l'oreille ; et comme nou- 
veauté musicale, le calliope a des droits à l'attention du public. 
(indicateur populaire, cité par le Moniteur.) 

„*„ Les concerts du Casino sont toujours très-suivis ; Arban vient de 
faire exécuter une grande fantaisie sur le Pardon de Ploërmel, qui a 
produit beaucoup d'effet; on a surtout applaudi l'air du Chasseur et 
la romance Reviens à toi, très-heureusement transcrite pour le violon- 
celle. La pullca des Oiseaux et Iffetzheim-galop, souvenir des courses de 
Bade, sont toujours accueillis par les applaudissements de la salle tout 
entière. 

*% Le 17 décembre est mort à Cassel le chef d'orchestre du théâtre de 
la cour, M. Sobiéry; il a été immédiatement remplacé par le maître de 
chapelle, M. A. Dessof, qui s'est fait avantageusement connaître comme 
chef d'orchestre à Dusseldorf, Aix-la-Chapelle et Magdebourg. 

CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 

t % Bennes. — La troupe lyrique marche de succès en succès , le 
grand événement de la fin de l'année a été la première représentation 
du Pardon de Ploërmel qui a eu lieu devant une salle comble ; le succès 
de la partition et des exécutants a été colossal. Dans le premier acte on 
a surtout applaudi la Berceuse, le duo Sonne, sonne, gai sonneur, et l'air 
d'Hoël : puissante magie; au second acte, l'air de l'ombre a soulevé de 
toute part les applaudissements les plus enthousiastes ; les couplets de 
Corentin et la légende ont aussi été accueillis très-chaleureusement. 
L'air du Chasseur, le Pater noster à quatre voix, la romance d'Hoël et le 
duo final ont vivement impressionné le public. Mme Laurence, MM. Saint- 
Brice et Mengaud ont été au-dessus de toute critique. Les chœurs et 
l'orchestre méritent aussi des éloges sans restriction, mais les plus sin- 
cères félicitations sont dues au remarquable quatuor de cors qui a ac- 
compagné le chant du Chasseur, de la façon la plus complète. 

t * t Caen. — Le festival organisé par M. Lair de Beauvais a été splen- 
dide. La partie vocale réunissait MM. Roger, Lefort et Mlle Messon. Roger 
a chanté le duo de la Reine de Chypre et le premier acte de la Dame 
Blanche avec un succès pyramidal. Le lendemain le théâtre se trouvait 
de moitié trop étroit, car Roger avait consenti à chanter le deuxième acte 
de la Dame Blanche et le quatrième acte de la Favorite. 

„,*$; Grenoble. — Martha de Flotow, vient de réussir complètement. 
Parmi les morceaux qui ont produit le plus d'effet, il faut citer le 
duo d'ouverture admirablement chanté par Mme Abrit, le duo chanté 
par MM. Bouché et Lemonnier, Des ma plus tendre enfance, le quatuor des 
Rouets, la chanson du Porter, et enfin le duo du quatrième acte : Le prin- 
temps va renaître. Les chœurs et l'orchestre out droit aussi aux plus grands 
éloges. 

„% Bone. — Les deux dernières représentations delà troupe lyrique ont 
eu lieu le 8 et le 11 décembre; on jouait l'Eloile du Nord, et l'empresse- 
ment était tel que toutes les places étaient retenues huit jours à l'avance. 
Le chef-d'œuvre de Meyerbeer a été salué par des applaudissements en- 
thousiastes. MM. Crosset, Megnot et Mme Vilette ont obtenu beaucoup de 
succès. 

CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. 

t * t Londres. — Au théâtre de Covent-Garden on vient de représenter 
un nouvel opéra de M. Alfred Mellon. Le libretto est tiré entièrement du 
drame-vaudeville français Victorine ou la Nuit porte conseil. La partition 
a' obtenu un succès très-légitime. L'ouverture a été très-applaudie. 
Miss Parepa (Victorine), miss Therlwals (Louise), M. Stanley (Julien) et 
M. llury Ilaigh (Michel) ont joué et chanté l'opéra de M. Mellon avec 
beaucoup de talent. — Le second concert de la Société musicale des 
amateurs a été donné le 12 décembre et a attiré une foule très-nom- 
breuse On a beaucoup applaudi dans la partie instrumentale M. Seymour 
Egerton, qui a joué un solo de lirnst avec beaucoup de talent, et dans 
la partie vocale Mme Lemmens Sherrington, qui a chanté, avec son 
succès habituel, l'air de V Ombre, du Pardon de ploërmel.— A la matinée 
musicale donnée par M. Catalaire, on a surtout remarqué M. Patry, qui 



a chanté avec autant de goût que de méthode la romance de l'Etoile du 
Nord : jours heureux, etc., et M. Regondi.qui a exécuté sur le concer- 
tina une fantaisie sur le même opéra. 

** Bruxelles. — La première représentation du Pardon de Ploërmel a 
eu"lieu vendredi, 23 décembre, devant un des plus nombreux et des 
plus brillants auditoires qui se soient trouvés réunis pour assistera une 
solennité lyrique. Hâtons-nous de le proclamer, c'est un succès, un 
succès véritable auquel n'ont manqué ni les acclamations ni les rappels. 
Mlle Boulard a déployé dans le rôle de Dinorah un charme et une puis- 
sance qui lui ont valu plusieurs ovations aussi unanimes que spontanées. 
M. Aujac a fait de Corentin un de ses meilleurs rôles, et M. Carman a 
courageusement soutenu un rôle écrit pour la voix étendue et vibrante 
de Faure. Les deux artistes ont été rappelés avec Mlle Boulard après le 
deuxième acte et à la chute du rideau. La mise en scène a été en tout 
point digne de l'œuvre et du théâtre. L'orchestre et les chœurs ont fait 
vaillamment leur devoir. Quatre représentations ont parfaitement établi 
le succès de l'ouvrage. 

»** Aix-la-Chapelle. — Au troisième concert d'abonnement, l'oratorio 
Paulus, de Mendelssohn, a été exécuté sous la direction de M. Wùllner. 
Notre société instrumentale a consacré une séance à la mémoire de 
Spohr ; on y a exécuté l'ouverture de Faust et diverses autres composi- 
tions du maître. 

**» Cologne. — Au cinquième concert de la société a été exécuté Èsthfr, 
oratorio de Haeridél. C'est la première fois qu'on a entendu à Cologne, 
et même en Allemagne, cette œuvre qui mérite d'être connue et que le 
public a écoutée avec le plus vif intérêt ; on y trouve les premières révé- 
lations du génie qui dans des créations postérieures a déployé toute sa 
puissance. 

„*$ Berlin. — Les représentations de la troupe italienne ont commencé 
le 22 décembre par le Barbier de Séville. On annonce à l'Opéra royal, 
pour le mois de janvier, la première représentation de l'opéra : Christine, 
reine de Suède, du comte de Redern, qui sera suivi d'un nouveau ballet 
intitulé : Voir Naples et puis mourir. Cette œuvre chorégraphique est de 
l'infatigable Taglioni. Le célèbre pianiste M. Hans de Bulow vient de 
verser à la caisse de la fondation Schiller la somme de seize cents francs, 
produit de trois concerts qu'il a donnés au profit de cette œuvre. M. Ilans 
de Bulow doit se faire entendre à Bàle le 15 janvier et se rendre ensuite 
à Paris, où il compte donner une série de soirées musicales dans les sa- 
lons Pleyel. 

ç*i Vïenne.— L'administration des théâtres impériaux va être abandonnée 
à l'exploitation privée, et une subvention annuelle sera allouée aux 
nouveaux directeurs comme prix de la location des loges impériales et 
des places réservées pour le service de la cour. Il a été décidé que 
l'opéra impérial connu ici sous le nom de Porte de Carinthie, cessera à par- 
tir du le-- avril prochain d'être administré par l'Intendance impériale. 
Toutes les économies rêvées par le budget ont déjà reçu un commence- 
ment d'exécution cet hiver ; l'opéra italien a été supprimé pendant toute 
la saison. 

t * t Darmsladl.— Au troisième concert de la chapelle ducale de Darms- 
tadt a été exécutée une symphonie nouvelle de M. Abert, artiste de la 
chapelle royale de Stuttgard, auteur de Anna de Landskron, opéra qu'on a 
donné avec succès au théâtre de cette capitale. 

„,*„ Saint-Pétersbourg. — Les études du Pardon de Ploërmel avancent 
vers leur terme. Décidément, c'est Debassini, et non Giraldoni, qui joue 
le rôle d'Hoël. Calzolari et Mme Charton-Demeur sont toujours chargés 
des deux autres. 

„** Nice. — Mme Sanchioli obtient de beaux succès au Théâtre-Royal 
dans le Trovatore et Maria di Rohan. La célèbre cantatrice doit se faire 
entendre ensuite dans un de ses rôles de prédilection, celui de Fidès, du 
Prophète, qu'elle a chanté sur les principales scènes, en Italie, avec un 
immense succès. 



le Directeur : S- Dl'lOVR. 



En vente chez J. M. GUERRIER, 19, rue Vivienne : 

HUIT ET J0ÏTB 

Collet-tloii «le «aio«s*es im-oKressïves en «rois séries. 

La première série [très-facile) est terminée. 

JuIon et Kdouarrt, deux valses par B. T. Missler 4 50 

ftieorses et fcéon, polka et redovva * s0 

Ariniir et Alphonse, schottisch et valse * 50 

«tarif et FlaVï'e, mazurka et polka 

jleiiiij-i.éoiiiie, redovva et valse 

JL.es Mignons, quadrille 



BEVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



MUSIQUE DE PIAN® 

PUBLIÉE PENDANT L'ANNÉE 1859 
Par G. BRiXDtii et S. DUFOIJB, éditeurs, ÎO.'B, rue de Richelieu, au ï''. 



FANTAISIES, TRANSCRIPTIONS, ETC. 

Ascner. Illustration du Pardon de Ploërmel 

— Op. 84. Ici. de Hubert le Diable 

Badarzevt&lka La Prière d'une vierge 

Kernard (Paul). Op. 52. Le Pardon de Ploërmel, transcription. . 

— Op. 55. La Charité, cliœur de Rossini, transcription. . . . 
Beyer (F.). Op. 36. Petite fant. facile sur le Pardon de Ploërmel.. 

— Op. Bouquet de mélodies Id. 
Blumiemtual (J.). Op. Â5. La Solitude, rêverie 

— Op. 46. Deux mazurkas 

— ■ Op. 47. Chanson napolitaine populaire, transcription. . . 

— Op. Z|8. Le Départ du vaisseau, fantaisie 

— Op. 49. Chanson populaire de Capri , transcription .... 

— Op. 50. Une Nuit sur le lac Majeur, rêverie 

— Op. 51. N° 1. Le Chant du cygne, mélodie plaintive . . . 

— N« 2. Une Fleur des Alpes, mélodie 

— Op. 52. L'Étoile du soir, 3 e valse 

— Op. 53. Marche du vainqueur. . . .. 

Burginuller. Grande valse de salon sur le Pardon de Ploërmel. 
Ch»[>în (F.). Op. 18. Grande valse brillante 

— Op. A2. Grande valse 

— Op. 57. Berceuse 

Cometiaait. Transcription-fantaisie sur le Pardon de Ploërmel. . 

Cramer (IL). Petite fantaisie sur le Pardon de Ploërmel 

Cramer (J.). Fantaisie-valse sur l'air de l'Ombre 

Croisez (A.). Morceau de salon sur le Pardon de Ploërmel. . . . 
Corïu (A.). Op. 95. Fantaisie dramatique Id. .... 

— Op. 00. Fantaisie de salon sur les Dragons de Villars . . . 

— Les Regrets, impromptu, étude 

ne»s. Op. 54. Rêverie sur le Pardon de Ploërmel 

KalkBureaiBier (A.). Mosaïque brillante Id 

Ketterer (Eugène). Op. 67. L'Espérance, suite de valses . . . 

— Op. 68. Fantaisie-transcription sur le Pardon de Ploërmel . 
Knerlit. Op. 8. La Chanson du moulin, étude de concert. . . 

— Op. 9. La Ronde des lutins Id. ... 

— Op. 10. .Etude-fantaisie de concert, pour la main gauche 

sur Norma 

— Op. 11. La Nuit est belle, mélodie de Perrucchini variée. 
Krugcr. Op. 69. Mélodie pastorale 

— Op. 88. Berceuse du Pardon de Ploërmel, transcrite 

Kudk. (Aloys). Op. 12. Fantaisie sur le Pardon de ploërmel . . . 
Lecai-nentler (Ad.). 185 et 186 e bagatelles sur le Pardon de 

Ploërmel, chaque 

— 187° bagatelle sur Maria 

— 1 88 e bagatelle sur les Dragons de Villars 

Leduc (Alph.). Op. 182. Fantaisie élégante et facile sur le Par- 
don de Ploërmel 

Eieyltacb. Op. 31. Deuxième mazurka, caprice brillant. . . . 

— Op. 19. Ballade : 

— Op. 20. Deuxième grande valse brillante 

— Op. 21. Caprice-étude, marche funèbre 

— Op. 24. Aux bords du Gange, caprice brillant sur une raé- 

mélodie de Mendelssohn-Bartholdy 

Lftolir (II.). Chant du rouet 

— Les Octaves, morceau de concert 

— Rosée de mai 

liUSKim (J.). Op. 12. Fantaisie de concert sur Robert le Diable. 
Masiius Op. 60. Grand caprice sur les Huguenots 



5 » 
7 50 
7 50 
9 » 
9 » 
9 » 
7 50 
7 50 
5 » 
7 50 



50 



7 50 

7 50 
6 » 

6 » 

7 50 

6 » 

5 » 
5 » 
5 » 

5 » 

7 50 
7 50 
7 50 

7 50 



r,o 



llatkiaa (G.). Op. 31. Les Regrets, ballade 

Mcurielssuuii-Bnrtiiold.v. Op. 14. Rondo capricio 

SSeyerneer. Quatrième marche aux (lambeaux 

Moulins (Amélie). Fantaisie sur Maria 

Perny (P.). Op. 21. Souvenirs du prophète, caprice 

Pi«ani. Dans les bois, polka-mazurka de salon 

— Désolation, mélodie, 

— La Nuit, méditation 

Ponce de Léon. Mélodie irlandaise, intercalée dans Marta, 

transcription 

Prudent (E.). Op. 53. Adieu printemps, étude-caprice .... 

— Op. 54. Chant du ruisseau, caprice 

— Andante de Mozart, transcription 

KoKcElen. Op. 167. Fantaisie brillante sur le Pardon de Ploërmel 
Rummel. Fra Diavolo, échos des opéras, n° 1. (Sous presse). 

— Guillaume Tell, Id. n» 2. Id 

— Le Comte Ory, Id. n° 3. Id 

— Le Domino noir, Id. n° 4. Id 

— Les Diamants de la couronne, Id. n° 5. Id 

— La Muette de Portici, Id. n° 6. Id 
Talexy (Ad.). Une Fille d'Eve, polka-mazurka de salon 

— Polka-mazurka de salon sur le Pardon de Ploërmel. 
Tedcsco. Poëme d'amour, rêverie nocturne .... 
Véiii (A.). Op. 10. Danse des sylphes, caprice fantastique. . . 
Vincent (A.). Op. 7. Dolorès , polka-mazurka. 

— Op. 8. Die Tlirane (la Larme), mélodie de Kucken, transcrite 

— Op. 9. Je suis Lindor, de Paësiello, transcription 

— Op. 10. Le Pardon de Ploërmel, transcription 

— Op. 11. Orphée, de Gluck, deux transcriptions 

WeliBe (Ch.). Op. 51. Brindisi, chant des buveurs 

Wolffl. Op. 234. Mathilde, valse-caprice 

— Op. 235. Ida, valse-caprice 



50 



9 
7 
5 
3 
3 
3 

4 

9 
9 

6 

7 

6 

6 

6 

6 

6 

6 

6 

6 

7 

6 

5 

5 

5 

7 

5 » 

5 » 

7 50 

7 50 



50 



50 



OUVERTURES, PIANO SOLO ET A QUATRE MAINS. 

Ernest II. Diane de Solanges 6 » 

Flotow. Martha 7 50 

— La même à quatre mains . 9 » 

Uaillart (A.). Les Dragons de Villars 7 50 

— La même à quatre mains 9 » 

Meyertoecr (G.). Le Pardon de Ploërmel . 9 » 

— La même à quatre mains 12 » 

PARTITIONS, PIANO SOLO ET A QUATRE MAINS. 

SDaillart (A.). Les Dragons de Villars, format in-S° .... net. 10 » 
lleycrbecr (G.). Le Pardon de Ploërmel, format in-8° . . net. 10 » 

— La même a quatre mains, format in-A" net. 25 » 

MUSIQUE DE PIANO A QUATRE MAINS. 

Beyer. Op. 112. Petite fantaisie sur le Pardon de Ploërmel ... 750 
Burgmuller. Grande valse Id. .... 9 • 

Croisiez (A.). Souvenirs du Pardon de Ploërmel 7 50 

doria. Op. 91 . Marche triomphale pour deux pianos concertants. 12 • 
Hunten (F.). Op. 166. Fantaisies sur Marta, en trois suites, chaq. 6 » 

Meyerueer. Quatrième Marche aux flambeaux 10 » 

Wolff (L.). Op. 233. Grand duo dramatique sur le Pardon de 

Ploërmel 10 » 



MUSIQUE DE DANSE 

QUADRILLES 

Aërts. La Veuve Grapin 4 50 

Arliaii. Dans la rue 4 60 

— Le Pardon de Ploërmel k 50 

— Le même à quatre mains . . U 50 
ArtiiN (Alex.). Fanfan la Tulipe ... 4 50 

— Le même à quatre mains. . . A 50 

— Les Fugitifs 4 50 

— Le Maître d'école 4 50 

Bouhu.uet. Le quart d'heure de Ra- 
belais A 50 

Uarx (Ad.) . Le Pardon de Ploërmel . U 50 

MrniifiN. 2 e quadrille sur Marta. . . U 50 

— Le même à quatre mains. ... A 50 



VALSES 

Burgniuller (F.). Le Pardon de 

Ploërmel 6 » 

— La même à quatre mains .... 9 » 

Elbel. Corinne 6 » 

Ettllng (Emile). Op. 91. Le Pardon de 

Ploërmel 5 » 

Cirazlanl. Les Cyclopes 6 » 

Ketterer. Op. 67. L'Espérance ... 6 » 

Strauss». Le Pardon de Ploërmel . . 6 » 

— La même à quatre mains ... 7 50 

— Dans la rue 6 » 



DANSES DIVERSES 

Arltan. Polka des Oiseaux A » 

— Iffetzheim, galop . 4 • 

Arfus (Alex.). Fanfan la Tulipe, polka 3 » 
Bousquet. Polka sur le Pardon de 

Ploërmel 4 » 

Desgrnugcs. Schottisch sur le Pardon 

de Ploërmel 4 » 

iïriii liant. Redowa styrienne .... 2 50 

— La Comète de 185S, galop ... 4 » 
Blusard . Redowa du pardon de Ploërmel i » 
Talesy. Une fille d'Eve, polka-mazurka 6 » 

— Polka mazurka sur le Pardon de 
Ploërmel 6 » 



PARI3. — IMI'EINERIE CENTRALE DE 



CnAIX ET C", EUE 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD ©ES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



i\° 2. 



ON S'ABONNE : 

Dans les Départements et â l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aux 
Bureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



8 Janvier 1S0O. 



PRIX DE L'ABONNEMENT: 

Paris 24ir.paran 

Départements, Belgique et Suisse. ... 30» id. 

Étranger M " id - 

Le Journal paraît le Dimanche. 



GAZETTE 







Nous rappelons à nos Abonnés de Paris que les prî- 
mes que nous leur offrons à titre d'étrennes sont n 
leur disposition, et nous les prions de vouloir bien 
les faire prendre dans nos bureaux. Nous les envoyons 
franco aux Abonnés de province. 



SOMMAIRE. — Sur l'enseignement populaire de la musique (1 er article), par 
Fétis père. — Théâtre impérial Italien : MargherUa la mendicante, opéra 
en trois actes, libretto de F. M. Piave, musique de Gaetano Braga. — Inaugura- 
tion du nouvel orgue de Wazemmes. — Revue des théâtres, par D. A. B. 
Saint-l'-ves. — Nouvelles et annonces. 



SDR L'ENSEIGNEMENT POPULAIRE DE LA MUSIQUE. 

(Premier article.) 

La musique, ou, pour parler plus exactement, le chant, est con- 
sidéré à juste titre aujourd'hui comme une nécessité de l'éducation 
du peuple. A vrai dire, le chant populaire a existé chez toutes les 
nations, à quelque race qu'elles appartinssent, depuis les premiers 
âges du monde, et ses monuments précèdent partout ceux de la mu- 
sique à l'état d'art. Originairement ce chant n'eut pas d'autre auteur 
que le peuple lui-même. Il y déposait ses idées, ses croyances, ses 
sentiments, ses légendes et ses souvenirs historiques. On les trans- 
mettait par tradition, comme cela se pratique encore en Orient, chez 
les peuples slaves, et en général chez ceux que la civilisation mo- 
derne n'a poinî. encore dépouillés de leur caractère primitif; cir ces 
populations ont ignoré et même ignorent encore l'existence d'une 
musique notée. 

Il n'en est plus de même dans les centres de civilisation, car le 
véritable chant populaire en a disparu. S'effaçant par degrés sous 
l'influence incessante de la musique proprement dite, il a cessé d'être 
l'expression naïve des sentiments des masses ; il s'est formulé selon 
les règles de l'art; et dans le moment même où l'unisson populaire 
fait irruption dans l'opéra, l'harmonie du chœur dramatique pénètre 
jusque dans les hameaux. Une semblable transformation ne doit pas 
plus nous étonner que toutes celles qui se sont accomplies depuis un 
demi-siècle ; mais il devient évident que la tradition ne suffit plus 
pour transmettre dans le peuple des chants qui appartiennent au do- 



maine de l'art, et qu'un enseignement est devenu nécessaire pour cet 
objet. 

Toutefois n'oublions pas que la partie du domaine de la musique à 
laquelle appartient le chant populaire est fort bornée en comparaison 
de l'art dans tous ses développements, d'où il suit que l'enseignement 
des éléments du chant, dans les écoles primaires, doit être renfermé 
dans les limites de ce qui est exactement nécessaire pour atteindre le 
but proposé. Que si, par l'effet de celte première éducation, le goût 
de l'art se développe chez certains individus, si des organisations pré - 
destinées se font apercevoir, il faudra les confier non plus à l'enseigne- 
ment collectif des écoles communes, mais à l'enseignement individuel 
qui seul peut faire les artistes. Il est de la plus haute importance que 
les gouvernements et les autorités placées à la tète de l'enseignement 
comprennent bien cette différence des deux genres de destination, 
car on arriverait aux résultats les plus déplorables s'ils étaient con- 
fondus. 

Les conservatoires dans les capitales, et leurs succursales dans 
les provinces, sont des écoles d'artistes : les leçons s'y donnent in- 
dividuellement, bien qu'un certain nombre d'élèves soit réuni dans 
chaque classe. Là les organisations d'élite se font immédiatement re- 
connaître ; elles ne sont point astreintes, comme dans les collèges, à 
suivre les cours avec la même lenteur que les organisations médio- 
cres ; car, dans la même année, elles peuvent passer de l'enseigne- 
ment préparatoire du répétiteur au degré plus avancé du professeur 
adjoint, ou de celui-ci à l'enseignement supérieur. D'autre part, pen- 
dant que l'élève artiste cultive, avec les soins nécessaires, son or- 
gane vocal, s'il est destiné à l'art du chant, en égalise les sons et les 
registres, l'assouplit par des exercices de vocalisation, règle sa 
respiration et corrige les défauts de sa prononciation ; ou, si sa voca- 
tion l'a porté vers l'étude d'un instrument, pendant que les leçons du 
professeur lui enseignent pa" les principes et par l'exemple tout ce qui 
constitue un mécanisme parfait d'exécution, il augmente l'ensemble de 
ses connaissances par la fréquentation des cours d'harmonie, d'ac- 
compagnement et de composition. Compositeur, il doit étudier les 
modèles, lire les partitions des grands maîtres, et pour le faire avec 
fruit, il faut que toutes les clefs lui soient également familières, et 
qu'il ait l'habileté de faire concurremment plusieurs genres de trans- 
position avec la même rapidité que" l'action de lire dans un livre 
d'une langue connue. Une pareille éducation complète a exigé de tout 
temps une belle organisation et huit ou dix années d'études. 

11 est donc de toute évidence que l'enseignement populaire du 
chant dans les écoles communales ou autres ne peut avoir qu'un seul 
point de contact avec celui des conservatoires, où l'art véritable est 



10 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



l'objet des études, à savoir : les éléments communs aux deux genres 
d'éducations, c'est-à-dire les mêmes gammes, les mêmes divisions du 
temps et le même système de mesure de la durée des sons, enfin la 
même notation. On comprend que l'identité des éléments est une né- 
cessité absolue dans l'enseignement populaire du chant comme dans 
l'éducation musicale des artistes, car, s'il en était autrement, l'ensei- 
gnement populaire contenu dans ses limites naturelles ne serait pas 
une introduction à la connaissance de l'art véritable. On a vu en Al- 
lemagne, dans la première moitié de ce siècle, une démonstration évi- 
dente de cette vérité : il me parait nécessaire d'entrer dans quelques 
détails à ce sujet. 

On sait que l'Allemagne, au point de vue religieux, est divisée en 
deux grandes parties, l'une catholique, l'autre protestante. Les pro- 
vinces rhénanes, la Bavière, la Bohême, une partie de la Silésie et 
l'Autriche composent la première ; le royaume de Hanovre, les an- 
ciennes villes libres de Francfort, Brème, Hambourg, Lubeck, le du- 
ché de Brunswick, la Thuringe, la Prusse, la Saxe appartiennent à la 
seconde. L'éducation musicale du peuple dans l'Allemagne catholique 
fut florissante pendant toute la durée du dix-huilième siècle, parce 
que le nombre considérable d'églises, de grandes abbayes et de mo- 
nastères qui s'y trouvaient étaient autant d'écoles gratuites de musi- 
que, où se formaient dans la connaissance de l'art une multitude d'en- 
fants de chœur. Devenus plus tard chanteurs, instrumentistes ou 
organistes, tous étaient employés dans les églises ; car il n'y avait point 
de paroisse de village, d'abbaye, de couvent où il n'y eût tous les 
jours messe et salut en musique ; point de petite localité où il n'y eût 
un orgue et un organiste, lequel cumulait les fonctions de maître d'é- 
cole et avait chez lui un clavecin ou une épinette, ou un clavicorde 
dont il enseignait à jouer aux enfants soumis à sa férule. Il n'était point 
alors de cité ni de bourg qui n'eût ce qu'on appelait le musicien de 
ville à gages. Cet homme devait savoir jouer de tous les instruments 
et en donner des leçons gratuites aux habitants de l'endroit qui lui en 
demandaient. Bien que son traitement fût assez minime, sa position 
n'était pas mauvaise, parce qu'il envoyait ses élèves dans les orchestres 
d'églises de village ou dans les guinguettes, et prélevait un droit sur 
leurs salaires. 11 serait difficile aujourd'hui de comprendre quelle était 
alors l'existence toute musicale de l'Allemand catholique. Les presses 
d'Augsbourg, de Nuremberg, de Salzbourg et de Ratisbonne suffisaient 
à peine à l'impression des messes, motets, vêpres et saluts destinés 
aux plus petites localités, et qu'on appelait, à cause de cette destina- 
tion, messes et vêpres rurales. Biïhler, Demonler, Dreyer, Drcesig, 
Emmerig, Gleissner, Hacker, Hahns, Hirschberger, Kobrich, Kcenigs- 
perger, Lasser et Ohnewald furent les grands fournisseurs de cette 
musique champêtre d'église avec petit orchestre. Chacune de leurs œu- 
vres éLaient composées d'au moins six messes, et le reste en propor- 
tion. Pour les grandes villes et les riches abbayes, on avait les œu- 
vres de Fux, de. Tag, de Zeleuka, de Joseph et de Michei Haydn, de 
Mozart et des maîtres italiens. 

La connaissance de la musique était si populaire dans toutes ces 
contrées, qu'il n'y avait pas de paysan chez qui l'on n'entendit ou des 
chants à plusieurs voix, ou quelqu'instrument. Chez les grands sei- 
gneurs, tous les domestiques étaient musiciens. Après le diner, les uns 
prenaient des violons, les autres des altos, des basses; celui-ci une 
flûte, cet autre un hautbois, un basson : les gardes-chasse étaient ap- 
pelés avec leurs trompes pour jouer dans les symphonies les parties 
qu'on appelait alors par cette cause cors de chasse. Le Herr Kapell- 
meisler prenait la direction de cet orchestre en livrée, et le seigneur 
châtelain régalait ses hôtes de symphonies et de concertos où l'on 
pouvait désirer plus de perfection, mais où le sentiment intime de l'art 
se faisait apercevoir. En Bohême, il n'y avait pas de village où l'on 
n'entendît exécuter d'une manière satisfaisante des quatuors, des 
trios, des sonates, par des mains qui venaient de quitter la charrue ou 
la hache du bûcheron. 



Tout ce monde avait appris la musique comme on l'apprend encore 
dans les conservatoires et dans leurs succursales, c'est-à-dire dans 
l'enfance et par des exercices fréquents. On n'imaginait point alors 
qu'il y eût d'autre méthode, et l'on n'en sentait pas la nécessité, parce 
qu'on n'était pas encore arrivé à notre temps de hâte en toute chose. 
Les guerres qui ont dévasté l'Allemagne depuis les dernières amiées 
du dix-huitième siècle, les spoliations des églises, les suppressions 
des abbayes et des couvents, enfin les changements politiques et la 
ruine de beaucoup de familles nobles, ont anéanti dans ces contrées la 
prospérité populaire de la musique. Vienne et Munich sont les seules 
villes de l'Allemagne catholique où j'aie entendu dans les églises de 
bonne musique bien exécutée, avec des auditoires compacts. 

L'éducation populaire, au point de vue de la musique, a toujours 
été moins avancée dans l'Allemagne protestante que dans les pays 
catholiques, parce que cette éducation se borne, dans les écoles pri- 
maires, à ce qui est nécessaire pour le chant des psaumes et des can- 
tiques, lequel est fort simple, ne module pas, et n'admet dans son 
rhythme que les valeurs de temps les plus élémentaires. Jusqu'au 
commencement du siècle présent, le cantor, chargé de l'enseignement 
de ce chant aux élèves des écoles primaires, avait suivi la méthode 
ancienne exposée dans les traités de musique à l'usage de ces écoles ; 
mais les réformes entreprises par Pestalozzi dans toutes les branches 
de l'enseignement élémentaire ne tardèrent pas à exercer leur influence 
sur celui du chant. On sait que la base de ces réformes consiste dans 
la division des parties d'une science qui n'ont pas une connexion in- 
time, afin d'éviter la confusion dans l'esprit des enfants. Dès 1804, 
Traugott Pfeiffer avait tracé le plan d'un cours de chant d'après cette 
donnée fondamentale, et l'avait réalisé dans l'école modèle d'Vverdun, 
fondée par le célèbre réformateur. 

Pfeiffer avait basé son cours sur cinq divisions. La première, sous 
le nom de rhythmique, renfermait tout ce qui est relatif à la mesure 
du temps dans la durée des sons et du silence, avec les combinaisons 
de cette durée. La deuxième, qui avait pour objet la détermination des 
.intonations, et leurs combinaisons en certaines formes de chant, était 
appelé?, mélodique. La troisième, désignée d'une manière assez impro- 
pre par le nom de dynamique, était destinée à la connaissance des 
divers degrés d'intensité des sons et de leurs modifications. Dans la 
quatrième, les trois premières se réunissaient sous le nom de science 
de la notation : les élèves y étaient exercés à la conception simul- 
tanée de la représentation des sons dans leur durée, leur intonation et 
leurs modifications d'intensité. Là se trouvaient les exercices géné- 
raux de la lecture et du solfège. Une cinquième division était destinée 
à exercer les élèves à la réunion des paroles au chant. 

Frappé des avantages qu'il remarquait dans celte méthode, Naegeli, 
esprit original accompagné de beaucoup d'instruction, en donna un 
aperçu dans le petit écrit en langue allemande, intitulé : la Méthode 
de chant pestalozsienne, d'après l'invention de Pfeiffer (1). Déjà 
cette méthode avait fixé l'attention de Charles-Auguste-Frédéric Zeller, 
conseiller de l'enseignement supérieur de Prusse qui, après avoir visité 
l'établissement d'Yverdun, dirigeai Tubinge une école de pauvres, 
depuis le mois de juillet 1804 jusqu'à la fin de Tannée suivante. Il 
avait adopté les trois premières divisions de Pfeiffer ; mais, voulant 
borner dans les écoles primaires de l'Allemagne protestante l'enseigne- 
ment à ce qui était nécessaire au chant choral, il imagina de simplifier 
le travail des élèves, en substituant à la notation ordinaire les chiffres 
dont les signes et la classification ordinale est connue des enfants dés 
leurs premières années scolaires. Zeller fit de nouvelles applications de 
sa méthode au Gymnase (collège) de Saint-Gai), dans les années 1806 
à 1808, sans toutefois la rendre publique. Après avoir obtenu, en 1809, 
sa nomination de conseiller des études du royaume de Prusse, il alla 

(1) Die Pestalozzisvlie Gesangbildungslehrc nach Pfeiffers Erfindung. Zurich, 
1809, in-8" de 76 pages. 



DE PARIS. 



11 



se fixer à Kœnigsberg, et là il publia, l'année suivante, ssn Essai pour 
V avancement de V éducation nationale en Prusse (1), dont le premier 
volume concerna le chant choral et populaire . 

La notation en chiffres ne trouva d'abord que peu de partisans en 
Allemagne : mais elle fut reprise en 1815 par Natorp, conseiller du 
consistoire à Potsdam, puis à Munster, qui lui fit subir des modifica- 
tions assez considérables. Comme Pfeiffer, Naegeli et Zeller, Natorp 
divisa l'enseignement en Irois branches principales qu'il désigna aussi 
parles noms de rhythmique, mélodique et dynamique; mais dégageant 
ces divisions de tous les détails d'une Lhéorie trop développée, il ré- 
duisit l'enseignement aux éléments les plus simples et les plus indis- 
pensables pour la pratique du chant dans les écoles primaires. A 
l'égard de la notation, il la réduisit à l'emploi de chiffres pour la dé- 
signation des degrés de la gamme en les disposant sur une ligne au- 
dessus et au-dessous, et les diversifiant d'une certaine manière par 
des grandeurs proportionnelles. Quant aux va'eurs de temps, il les 
représenta par des signes empruntés à la notation ordinaire et com- 
bina ceux-ci avec les chiffres. L'exposé du système fut publié par 
Natorp (en allemand) sous ce titre : Introduction à l'enseignement 
du chant, à l'usage des professeurs des écoles populaires (2). Natorp 
ne borna pas ses instructions à ce qu'il avait écrit pour les maîtres, 
il voulut aussi venir directement au secours de l'intelligence des 
élèves, et publia pour chaque cours (inférieur et supérieur) des ma- 
nuels de deux feuilles d'impression qui sont des modèles de simpli- 
cité et d'enseignement pratique, et dont les titres sont, Petit manuel 
de V art du chant publié pour la jeunesse des écoles populaires (3). 
Enfin cet homme dévoué voulut compléter son œuvre de réforme en 
écrivant un livre de mélodie chorale en notation chiffrée pour l'usage 
des jeunes gens qui avaient suivi les cours des écoles qui avaient 
adopté son système d'enseignement (k). 

Ces écoles s'étaient multipliées avec rapidité, ainsi que le prouve le 
grand nombre d'éditions de ces instructions et manuels en peu d'an- 
nées. Quelques provinces de la Prusse, presque tout le royaume de 
Wurtemberg, une partie de la Westphalie, et diverses localités parti- 
culières adoptèrent avec une sorte d'enlhousiasme la réforme de la 
notation pour le chant choral. Des hommes ardents dans leurs con- 
victions, tels que Studemand, Jean-Frédéric-Guillaume Koch, con- 
seiller du consistoire de Magdebourg, Frantz, Engsfeld, professeur à 
Duisbourg, et beaucoup d'autres publièrent des manuels, des pam- 
phlets, des livres chorals et des recueils de chants populaires en chif- 
fres pour le triomphe de la cause. Mais une circonstance qui n'avait 
pas été prévue vint tout à coup ébranler la confiance du public et pré- 
parer la chute du système d'enseignement populaire du chant par la 
notation chiffrée : ce furent précisément les élèves des écoles où ce 
système était en vigueur qui lui portèrent un coup mortel. L'âge étant 
venu pour eux d'entrer dans les collèges, puis d'aller suivre les cours 
des universités, ils virent que ce qui leur avait é:é enseigné de la 
musique n'avait aucun rapport avec la musique notée. Les uns vou- 
laient se livrer à l'étude d'un instrument, d'autres entrer dans les 
associations chorales qui se trouvent presque partout en Allemagne ; 
mais, pour atteindre leur but, il leur fallait recommencer les études 
les plus élémentaires, et de plus, ils éprouvaient de grandes difficultés 
à s'affranchir des habitudes qu'ils avaient contractées dans les écoles 
primaires. Leur correspondance avec leur famille fixa l'attention des 

(1) Jleilrœge zur Befœrderung der Preuss. Naliunal-Erziehung. Kœnigsberg, 
1810, 1 vol. in-8°, en quatre parties. 

(2) Anleilung zur Vntenoeisicng im Singen fur Lehrer in Volksschulen. 
Potsdam, 1815 ; Essen, 1816 ; Duisbourg, 1818 ; id. 1821 ; id. 1825. 

(3) Lehrbiichlein der Singkunst, fur die Jugend in Volksschulen herausge- 
geben. Duisbourg, 1816, in-8° de 32 pages. 

(4) Melodknbuch fur dm Gemeindcpcsang in den evangelischen Kirchcn. 
Essen, 1822, in-8". 



parents sur ce sujet. Les journaux de musique ne tardèrent pas à 
s'occuper de celte question ; des professeurs dont le nom inspirait 
confiance démontrèrent l'inutilité de la notation chiffrée et les graves 
inconvénients de son usage : de ce nombre furent Heinroth, directeur 
de musique de l'université de Goettingue, Schrader , le savant 
Hientzsch, professeur supérieur du séminaire des instituteurs de 
Breslau, Louis Erk, l'un des hommes les plus éminents de l'Al- 
lemagne en tout ce qui concerne la pédagogie musicale, et professeur 
du séminaire des instituteurs de Berlin, enfin Ernest Heutschel, di- 
recteur de musique' du séminaire des instituteurs de WeissenfeU, et 
rédacteur de YEuterpe, revue musicale des professeurs des écoles po- 
pulaires de l'Allemagne, en collaboration avec Erk et Jacob. De proche 
en proche la désapprobation de la notation chiffrée s'étendit partout 
et en amena la suppression, il n'existe plus aujourd'hui en Allemagne 
une seule école où cette notation soit encore en usage. 



{La suite prochainement.) 



FÉÏIS père. 



THÉÂTRE MPËRIÂl ITALIE?!. 

OTAB£93MlEB5aTA Miâ. BÏESI9ÏCASTE, 

Opéra en trois actes, libretto de F. M. Piave, musique de 

Gaetano Braga. 

(Première représentation le 2 janvier 1860.) 

Gluck jouait du violoncelle, Olfenbach en joue encore ; M. Gaetano 
Braga, qui ne ressemble pas plus à l'un qu'à l'autre de ces deux composi- 
teurs, s'est d'abord présenté à nous comme un habile violoncelliste ; 
mais à Vienne et à Naples il a fait d'heureux débuts dans la carrière 
lyrique en donnant trois ouvrages intitulés, Y Aima, la Stella di San 
Germano et // Ritratto. Le voilà maintenant arrivé jusqu'au théâtre 
Italien deParis, où l'on n'a guère l'habitude d'applaudir que les ouvrages 
consacrés par de grands noms et de grands succès. Cependant il n'a 
qu'à se féliciter du résultat de sa tentative. Il a été applaudi, bissé, 
rappelé en la personne de ses artistes et aussi en la sienne. Sans être 
une production di prima sfera, sa Margherita réunit assez de quali- 
tés pour justifier cet accueil flatteur autrement que par des sentiments 
d'amicale bienveillance. Quel sera son avenir sur notre scène pari- 
sienne? Nous ne saurions le dire, et, en tout cas, si elle ne s'y établit 
pas à perpétuité, l'auteur pourra s'en consoler par d'illustres exem- 
ples, car de tous les ouvrages italiens composés pour nous, et nous 
en comptons un bon nombre, il n'en est qu'un seul, les Puritains, de 
Bellini, qui aient conquis au répertoire une place inamovible. 

La partition de M. Braga est écrite sur un texte français d'origine, 
un mélodrame qui a pour auteurs MM. Anicet Bourgeois et Michel 
Masson, et qui fut joué, en 1852, au théâtre de la Gaité. Mme La- 
cressonnière, qu'une mort si précoce a frappée, était chargée du 
rôle principal de la Mendiante, aujourd'hui confié au talent de 
Mme Borghi-Mamo. Ce ne serait pas une petite affaire que d'expliquer 
par le menu comment et pourquoi Marguerite en est venue à ce point 
de mendier son pain sur sa route. Marguerite avait pour époux un hon- 
nête artisan, un riche armurier, Rodolphe Berghen ; mais elle s'est 
éprise d'un grand seigneur, le comte de Rendorf : elle a quitté sa mai- 
son, sa famille ; quel châtiment trop dur pour une telle faute ! Un jour 
qu'elle se met à la fenêtre pour regarder seulement passer son enfant, 
la petite Marie, elle est atteinte en plein visage par la foudre qui lui 
ôte la vue à jamais. Des bohémiens enlèvent Marie à son malheureux 
père et la transforment en petit prodige, en petit sauteur-équilibriste 
sous le nom de Colibri. A la foire de Leipsick, Colibri comparait en 
place publique : un saltimbanque devenu son maître va le contrain- 
dre à y faire preuve d'une agilité, d'une adresse qu'il lui enseigne à 



12 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



sa façon. merveille des merveilles ! Marguerite qui n'y voit plus 
n'en reconnaît pas moins bien sa fille dans ce garçon dont elle en- 
tend raconter la triste destinée. Plus tard, lorsqu'elle retrouve son 
mari qui s'est vengé du comte les armes à la main, elle lui rend sa 
fille qu'il croyait perdue, et l'honnête Rodolphe oublie son ressenti- 
ment, son injure : il pardonne à Marguerite, nui cesse par conséquent 
d'être mendiante, mais qui reste aveugle comme devant. 

Ce mélodrame était sans doute excellent dans son genre, mais 
fournissait-il le sujet et la matière d'un bon libretto? Nous n'y aper- 
cevons qu'un rôle, et ce rôle est plus affligeant que sympathique. 
Ajoutez à cela que l'incurable situation de Marguerite s'oppose à ce 
que le dénoùment nous apporte son tribut nécessaire de consolation 
et de joie. Néanmoins il faut convenir que dans quelques parties le 
libretto taillé par M. Piave est musical, et c'est probablement tout ce 
que lui demandait le compositeur. M. Braga est jeune, il doit avoir 
h confiance qui manque rarement à son âge, et il aura compté sur 
sa verve féconde et facile pour faire excuser les défauts de son ca- 
nevas. 

En effet, M. Braga écrit facilement, trop facilement peut-être. II 
est encore dans la période d'imitation involontaire, à laquelle peu de 
jeunes musiciens savent échapper. Par exemple, dans l'air chanté par 
Marguerite au premier acte, il a reproduit exactement tous les dessins 
de la cavatine du Trooalore ; dans la scène finale du troisième acte, 
il s'est rappelé, du moins pour la disposition et la coupe, les deux 
couplels ou strophes du ténor et du contralto dans la Favorite. En 
général, il y a clans ses phrases trop de notes qui se suivent sans 
rien dire de neuf, et que la facture ne relève pas assez. Ses canli- 
lènes n'ont pas un caractère assez net, mais ses choeurs sont 
vifs et brillants, d'un rhythme varié : le grand morceau d'ensemble 
du deuxième acte est conduit avec art, et le crescendo vocal y mar- 
che franchement jusqu'à l'explosion prévue, mais qui n'en impres- 
sionne pas moins fortement l'auditoire. Ce grand morceau a été rede- 
mandé, répété, ainsi que le quatuor du dernier acte, et plusieurs au- 
tres morceaux, notamment la romance ou complainte de Marguerite, 
ont soulevé des bravos chaleureux. 

C'est à Mme Borghi-Mamo que revient le principal honneur de 
l'exécution : jamais nous ne lui avions trouvé autant d'expression 
pathétique : elle joue aussi bien qu'elle chante, et c'est beaucoup dire. 
Dans les rôles secondaires, Gardoni, Graziani et Zucchini ont mis 
beaucoup de talent et de dévouement, ce dont le public leur a tenu 
compte, en les associant par ses suffrages intelligents à la double 
ovation de la cantatrice et du compositeur. 

P. S. 



INAUGURATION DU NOUVEL ORGUE DE WAZEMES 1 ". 

L'église de Wazemmes suffisait à. peine à contenir la foule venue 
pour entendre le nouvel orgue construit par MM. Merklin, Schutze et C, 
et touché par le célèbre organiste M. Lemmens, reconnu aujourd'hui 
pour le premier des maîtres en son art. Dans les solennités de ce genre, 
le plaisir éprouvé par l'auditoire ne se traduit pas en applaudissements, 
mais ici il s'est manifesté sur toutes les physionomies d'une manière 
qui ne laissait pas de doute sur les impressions produites et par les ri- 
chesses de l'instrument et par le talent incomparable de l'artiste. Pui- 
sons d'abord, dans le compte rendu de cette mémorable séance la part 
d'honneur qui revient aux excellents facteurs du nouvel orgue, nous 
réservant de dire ensuite les merveilles d'effets qu'en a su tirer le génie 
de M. Lemmens. 

L'orgue de, la nouvelle église de Wazemmes n'est pas entièrement 
neuf: des considérations d'économie ont obligé MM. Merklin et Schutze 
à faire entrer une partie de l'ancien orgue dans l'instrument nouveau; 
et, par une condition plus défavorable encore, il a fallu loger dans la 
cage de l'ancien buffet une quantité de jeux plus considérable et de 
plus grande importance que ceux qui y étaient autrefois contenus; 

(1) Mémorial de Lille. 



mais l'habileté des artistes constructeurs a triomphé de ces difficultés 
avec un rare bonheur. Ampleur de sonorité, puissante énergie sans du- 
reté, sympathie et variété des timbres; coloris des nuances; passage 
progressif et bien ménagé du piano le plus délicat au forte le plus puis- 
sant et réciproquement; enfin combinaison presque inépuisable d'ac- 
cents dont l'âme est émue: voilà ce que le nouvel instrument construit 
dans les ateliers de MM. Merklin, Schutze et C e , a fait entendre à l'au- 
ditoire d'élite réuni mardi dernier dans l'église de Wazemmes. 

Nous exprimerons seulement le regret que ce vaste vaisseau soit si 
peu favorable à la propagation libre et pure des sons d'un si bel ins- 
trument, et que l'architecte n'ait pas prévu que l'immense quantité de 
niches dont il a parsemé la voûte et les grands arceaux qui coupent 
celle-ci était ce qui pouvait être imaginé de pire au point de vue de 
l'acoustique. Dans la plupart des églises , l'excellent instrument de 
MM. Merklin et Schutze ne serait pas contrarié par la multitude d'échos 
dont les oreilles sont choquées dans l'église de Wazemmes. Une chose 
nous a frappé dans la séance d'inauguration, c'est que, nonobstant 
l'humidité occasionnée par les pluies torrentielles de ces huit derniers 
jours, et malgré les gonflements inévitables des bois, pas une note n'a 
failli, pas un cornement ne s'est fait entendre pendant une épreuve dont 
la durée n'a pas été moindre de deux heures. On peut comprendre ce 
qu'il faut de précision et de fini dans une machine aussi compliquée 
que l'orgue pour atteindre à de pareils résultats. 

C'est une bonne fortune inestimable pour l'auteur d'un bel instrument 
de rencontrer, pour en faire connaître toutes les ressources, un artiste 
tel que M. Lemmens ; c'est-à-dire celui que tous les organistes de l'épo- 
que actuelle considèrent comme leur maître et leur modèle. Dans une 
large et savante improvisation qui a été le premier morceau du pro- 
gramme de la séance, ce grand artiste a tout à coup saisi l'auditoire 
par le caractère de grandeur magistrale qui caractérise son talent. 
Cette main puissante pour laquelle il n'existe pas de difficulté, y a 
montré tout d'abord son exécution ferme et hardie, jetant dans les mo- 
dulations inattendues, quoique toujours correctes, des flots d'admirable 
harmonie. 

A cette entréeen matière, M. Lemmens a fait succéder une douce can- 
tilène exécutée avec un charme inexprimable sur les jeux de solos. Puis, 
se rattachant à la tonalité du chant de l'église, dans une improvisation 
sur le sixième ton, le célèbre artiste a fait voir comment, eu conservant 
le caractère austère de cette tonalité, on peut y associer l'harmonie 
moderne, devenue une nécessité pour nos instincts actuels. 

A qui n'a pas entendu M. Lemmens dans le prélude et la fugue de Bach, 
il serait bien difficile de donner une idée approximative de la prodi- 
gieuse supériorité du célèbre professeur du Conservatoire de Bruxelles 
dans les pièces les plus difficiles qu'ait produites le génie du géant de 
l'harmonie allemande. Là, les deux mains et les pieds, montrant une 
égale aptitude, ont paru se jouer des plus inextricables difficultés, 
comme s'il ne se fût agi que de jeux d'enfants, et nonobstant la fatigue 
qui semblait devoir être le résultat d'un si violent exercice, M. Lem- 
mens n'a pas moins conservé jusqu'au bout la magie de son exécution 
foudroyante. 

Que dire de la prière en fa pour les voix humaines, où tous les genres 
de charme sont été réunis, soit par les plu« heureux choix dans les associa- 
tions de sonorité, soit par la grâce de la mélodie, soit enfin par les riches- 
ses de l'harmonie et de la modulation ? Il faut avoir entendu ce morceau 
délicieux pour comprendre jusqu'où peuvent aller les impressions que 
l'orgue peut produire sous la main d'un grand artiste. 

Après ce morceau est venue une splendide harmonie sous le nom d'tfo- 
sanna, dans lequel était encadré un charmant morceau à la fois chantant 
et brodé avec élégance. Enfin, une magnifique improvisation finale a 
terminé cette séance, qui laissera d'impérissables souvenirs dans la mé- 
moire des amateurs de notre ville. 



BEVUE DES THEATRES. 

Bilan dramatique de l'année 1859. — Odéon : les Equipées de 
Stenio, comédie en trois actes et en vers, par M. Paul Juillerat. — 
Paiais-Royal : l'Omelette du Niagara, revue-vaudeville en trois 
actes, par MM. Dormeuil père et Lambert Thiboust. — Ambigu : 
le Marchand de coco, drame en cinq actes, par MM. Dennery 
et F. Dugué. — Revues des Folies-Dramatiques, des Délasse- 
ments-Comiques, du Théâtre- Déjazet et du Théâtre du Luxem- 
bourg. 

Si l'année qui vient de finir a été bonne pour les théâtres lyriques, 
si elle a enfanté des oeuvres destinées à une longue et glorieuse 
existence, nous n'en pouvons dire autant des autres scènes parisiennes. 
Dans le grand nombre de comédies, de drames et de vaudevilles qui 



DE PARIS. 



13 



ont défilé devant nous sans laisser de traces, il en est à peine deux 
pour lesquels il nous faudrait faire une exception non exempte de 
réticences : le Duc Job, aux Français ; Un père prodigue, au 
Gymnase. En dehors de ces deux ouvrages et de la Tireuse de 
cartes, dont le sort n'est pas encore nettement déterminé, quand 
nous aurons constaté le demi-succès du Testament de César Girodot, 
à l'Odéon, et celui des Pirates de la Savane, à la Gaîté, le bilan 
dramatique de l'année 1859 sera complet, et nous chercherons vaine- 
ment un seul titre à ajouter à cette liste plus que modeste. Quelques 
célébrités nouvelles ont-elles du moins surgi parmi les artistes? Hélas! 
non, les vieux s'en vont et ne sont pas remplacés. Bouffé a renoncé 
au théâtre; Frederick Lemaitre n'est plus que l'ombre de lui-même; 
Bocage et Mlle Déjazet, oubliés par les directeurs, essaient de se survivre 
en exploitant leurs propres privilèges. Tout cela est fort triste et le 
serait encore bien davantage si le public prenait la chose au sérieux 
et ne savait pas se contenter d'un à peu près. Heureusement il est 
bon prince et la situation des théâtres ne se ressent pas trop de 
son indifférence. Viennent les chefs-d'œuvre si patiemment attendus, 
et les prospérités de 1860 auront bien vite effacé les souvenirs né- 
gatifs de l'année précédente. 

— Parmi ceux-ci il faut ranger, à notre très-grand regret , une 
comédie en trois actes et en vers, les Équipées de Stenio, que M. Paul 
Juillerat a fait jouer à l'Odéon, et qu'il a eu le courage de retirer à 
la suite d'une première et unique épreuve. Celte œuvre, du genre 
fantaisiste, n'était pourtant pas dépourvue de mérite ; dans un jour 
de bonne humeur, le public eût ri franchement aux aventures de ce 
Stenio qui se donne beaucoup de mal pour enlever une jeune fille 
qu'un ami lui souffle au dénouaient. Mais il est de ces heures néfas- 
tes où les plus louables intentions sont prises à contre-sens, où un 
incident futile et le plus souvent étranger à la pièce fait dévier les 
sympathies et les rend impuissantes, où enfin un malentendu de quel- 
ques minutes enlève au poëte le fruit de plusieurs mois de labeur, et 
ne lui laisse pas même la consolation d'avoir été loyalement et saine- 
ment discuté. M. Juillerat s'est peut-être montré un peu trop prompt 
à accepter un arrêt qui eût été bien certainement cassé le lendemain; 
mais nous respectons d'autant mieux sa susceptibilité, que le théâtre 
contemporain n'en fournit pas beaucoup d'exemples , et qu'une pa- 
reille décision est ordinairement l'indice d'un talent sûr de sa force 
et qui a devant lui l'avenir. 

Il y a un an qu'à cette même place nous tirions l'horoscope des re- 
vues qui selon nous avaient fait leur temps et n'exerçaient plus 
l'attraction d'autrefois. Malgré l'apparent démenti que nous donnent 
en ce moment plusieurs théâtres, notre opinion ne s'est pas modifiée, 
et nous croyons que ce genre détourné de son origine par l'extension 
déraisonnable qu'on lui a fait subir, doit bientôt mourir de pléthore. 
Peut-être pourrait-on le sauver en le ramenant à des proportions plus 
humaines et en sacrifiant moins le trait satirique à ces exhibitions fas- 
tidieuses de costumes et de décors qui lui tiennent lieu d'esprit et de 
malice. Mais on ne s'avisera de cette réforme qu'à la dernière extré- 
mité ; la spéculation est entrée trop avant dans les habitudes de MM. les 
auteurs à commandes dont l'ambition consiste à occuper l'affiche au 
détriment de leurs confrères. Là est tout le secret de ces pièces inter- 
minables qui pourraient sans inconvénient supporter l'amputation de 
deux ou trois de leurs membres. Le pouvoir s'est ému récemment de 
la situation de notre première scène littéraire désertée par nos meil- 
leurs écrivains dramatiques, et il leur a offert l'appât d'une rémunéra- 
tion plus forte mais inférieure encore à celle qu'ils tirent des théâtres 
de genre. Il existait pourtant un remède bien plus simple et bien plus 
profitable à la grande majorité des auteurs, c'était de rappeler à ces 
théâtres les termes de leurs privilèges dont la stricte exécution suppri- 
merait les avantages exceptionnels faits en faveur d'un petit nombre 
d'hommes de talents qui n'auraient plus alors aucun motif pour res- 



ter éloignés de la scène française et pour obstruer les abords des 
scènes secondaires. 

Tout le monde y gagnerait, à commencer par le public qui ne se 
plaindrait pas assurément de voir finir avant minuit une revue sur 
laquelle la toile se lève à sept heures du soir. De tous les théâtres 
qui ont exploité cette année ce genre d'actualité, le Palais-Royal est 
le seul qui ait su se renfermer dans des limites à peu près convena- 
bles. Nous ne reprocherons à son Omelette du Niagara, que deux 
choses : l'abus du dialogue dans la salle, et celui des équivoques gros- 
sières sur la scène. En revanche, nous signalerons comme détails 
amusants la pantomime d'Hyacinthe sur la poutre qui remplace la 
corde du fameux Blondin, l'ingénieuse application du procédé Carte- 
ron contre l'inflammabilité du cœur des femmes, et en première ligne 
les imitations de Brasseur, de Gil-Pérez et de Mlle Aline Duval. 

— L'Ambigu vient d'obtenir quelque succès avec le Marchand de 
coco, de MM. Dennery et F. Dugué. C'est, dit-on, la dernière création 
de Fédérick Lemaitre ; par malheur, ce n'est pas la meilleure. Ce 
drame, dont la donnée repose sur un homme du peuple qui couvre de 
sa protection une jeune fille dont l'amant est compromis dans une 
affaire politique, se passait d'abord en pleine Terreur ; mais le comité 
de censure a vu du danger dans la reproduction des scènes sangui- 
naires de cette époque de notre histoire, et il en est résulté une cer- 
taine confusion, une certaine gêne dans les incidents de la pièce ajus- 
tés tant bien que mal au régime de la Restauration. Le rôle de 
Frederick Lemaitre a un peu souffert de ces transformations fâcheu- 
ses . Cependant le grand comédien que le boulevard est à la veille de 
perdre, a fait jaillir quelques éclairs de la situation du deuxième acte 
et de celle du quatrième. C'est, à tout prendre, un honorable adieu 
qu'il fait au théâtre de ses anciens triomphes. Le jeu de Schey, que 
nous avons vu naguère au Vaudeville, égayé ce tableau de proscrip- 
tion, dont les teintes sont généralement trop noires et trop lugubres. 

— Nous ne nous arrêtons pas souvent aux petits théâtres, mais, par 
ce temps de revues universelles, nous ne pouvons nous dispenser de 
leur rendre visite, quand ce ne serait que pour constater qu'il y a là 
parfois plus d'entrain, de joie et surtout de jeunesse qu'aux Variétés 
ou au Palais-Royal. Les pièces de fin d'année sont pour les Folies- 
Dramatiques et pour les Délassements-Comiques l'occasion d'un suc- 
cès traditionnel qui ne leur fait jamais défaut. Leurs procédés 
sont invariables et leur cadre ne change pas ; c'est un passe-partout 
dans lequel on amalgame tous les événements de la ville et du 
théâtre en les saupoudrant de couplets, de trucs et de ronds de 
jambe. Cette fois la rentrée des troupes et l'agrandissement de Paris 
ont eu les honneurs du défilé. Viv' la joie et les pommes de terre, 
disent les Folies, on ne sait trop pourquoi, mais qu'importe, pourvu 
que le titre soit populaire Aux ? Délassements, le principal attrait de 
La ioile ou mes quaf sous, c'est la danse excentrique de Marguerite 
la huguenote que l'on nomme vulgairement Rigolboche. Au théâtre 
Déjazet les épigrammes de Gare là-d'ssous sont un peu arriérées ; 
on y parodie la Juive et la Sylphide qui ne sont pas précisément des 
nouveautés, mais qui sont rajeunies par la mimique grotesque de 
Paul Legrand. Enfin au Luxembourg on joue la Foire aux bêtises, 
et les éclats de rire qu'elle provoque dans ces parages lointains re- 
tentissent au delà de la rive droite de la Seine. 

D. A. D. SAINT- YVES. 



NOUVELLES. 

„** Aujourd'hui dimanche à l'Opéra, par extraordinaire, les Huguenots, 
(336° représentation). 

,•„ A ce théâtre, l'année a commencé par une belle représentation de 
Robert le Diable , qui , suivant son usage, avait attiré une nombreuse 
assemblée. 



H 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



„*, Les Huguenots, donnés le lendemain lundi, ont produit une recette 
de plus de 9,000 francs. 

„% Mlle Masson, qui tout récemment a obtenu de très-beaux succès à 
PJaples et a Madrid, est, dit-on, engagée à ce théâtre, où elle a été long- 
temps applaudie. 

„*„ Le début de Mlle Brunet dans le rôle de Valentine, des Huguenots, 
est toujours retardé pour cause d'indisposition. 

„*., Les indispositions continuent de sévir au théâtre de l'Opéra-Comi- 
que et d'entraver le répertoire. Faure n'étant pas encore remis, et 
Mme Cabel se trouvant aussi hors d'état de chanter, le Pardon de Plër- 
mel n'a pu encore reprendre le cours de ses brillantes représentations. 

„% On annonce l'engagement de Roger au théâtre Italien. Le célèbre 
artiste doit s'y faire entendre dans le rôle de Bon Juan. 

t *„ Mlle Marie Battu débutera la semaine prochaine dans la Sonnam- 
bula. Les autres rôles seront chantés par Mme Cambardi, MM. Gardoni 
et Angelini. 

„** Le premier ouvrage que jouera le théâtre Lyrique, après les deux 
opéras-comiques de MM. Gounod et Semet, ce sera le Cosi fan tutte, de 
Mozart, dont Mmes Viardot et Carvalho chanteront les principaux rôles. 

„,%, On vient de mettre à l'étude une pièce en un acte, intitulée : Ma 
Tante, dont les paroles sont de M. H. Crémieux et la musique de M. Cas- 
pers. Mme Ugalde et Meillet doivent y jouer. 

,*» Mlle Moreau a remplacé pendant quelques soirées Mlle Marie 
Sax, qu'une indisposition éloignait de la scène, dans le rôle d'Eurydice, 
d'Orphée, qui attire toujours la foule. 

„,% Jeudi prochain auront lieu au ^héâtre des Bouffes-Parisiens troi 
premières représentations : Forteboule, opérette bouffe, paroles de MM. De- 
forges et Gasiineau, musique de M. de l'Epine, jouée par M. Désiré, Bou- 
net, Mmes Tostée etCico; le Nouveau pourceauynai: , l'ancienne pièce du 
Gymnase arrangée pour les Bouffes, par M. Scribe, musique de M. A. Ba- 
gnard, jouée parMM. Duvernoy, Caillât, Marchand, Mmes Chabert, Tostée 
et Baudouin ; Bonne étoile, opérette, paroles de M. Pn. Gille, musique de 
M. L. Delibes, jouée par M. Tayau, Caillât, Trillet ( un débutant), et 
Mlle Cxo. En même temps les Bouffes montent une revue comique et 
musicale, qui prendra pour titre le Carnaval des Revues, revue de carna- 
val, enrichie des airs les plus populaires d'Offenbach, dont tous les théâ- 
tres de vaudeville se sont depuis longtemps emparés, en les défigurant 
trop souvent. Cette fois au moins on pourra les entendre tels qu'ds ont 
été compris par le maestro et accompagnés, dit-on, de musique nouvelle 
qui ne le cédera en rien à l'ancienne. 

„*„ Le Pardon de Ploërmel poursuit à Bruxelles le cours de son bril- 
lant succès, Aux détails que nous avons donnés sur la première repré- 
sentation, nous devons ajouter que Mlle Boulart (Dinorah) a été l'objet 
d'une distinction des plus flatteuses. LU. AA. RR. le duc et la duchesse 
de Brabant assistaient au spectacle. Après le second acte de l'opéra de 
Meyerbeer, la jeune cantatrice a été appelée dans la loge royale, où 
elle a passé tout l'entr'acte. Le duc l'a vivement félicitée sur le brillant 
talent dont elle faisait preuve dans sa nouvelle création, et lui a offert 
un splendide bracelet comme gage de son admiration. 

„,% On assure qu'une troupe lyrique allemande doit venir à Paris, 
et donner des représentations au théâtre Italien pendant les mois d'avril 
et de mai prochains. 

„*■„ Notre savant collaborateur Georges Kastner, membre de l'Institut, 
vient d'être nommé chevalier de l'ordre d'Ernest par S. A. R. le grand- 
duc régnant de Saxe-Cobourg et Gotha. 

*** Aujourd'hui dimanche, première matinée de la Société des concerts 
dans la grande salle du Conservatoire. 

„'% La Société des jeunes artistes du Conservatoire donnera son pre- 
mier concert dimanche prochain, 15 janvier, à deux heures, salle Herz. 
En voici le programme : 1° symphonie inédite de M. Demersmann ; 
2° chœur de Méndelssolm ; 3°ouverturo d'Oberon, de Weber; 4" fragments 
du Comte Orij, de Rossini, soli chantés par M. Peschard ; 5° symphonie 
en ut mineur, de Beethoven. L'orches're sera dirigé par M. I. Pasdeloup. 

»*» Jeudi dernier avait lieu dans la salle Ilerz, devant un cercle d'in- 
vités, un concert véritablement extraordinaire, donné par trois artistes, 
dont le plus grand, âgé de vingt-cinq ans, possède une taille de 3i pou- 
ces. Le succès le plus complet a accueilli les chanteurs lilliputiens qu'on 
a applaudi à tout rompre après le prologue, et surtout après le trio 
pot-pourri tiré de divers opéras allemands, joués et chantés par 
MM. l'iccolo, Vounderlich et Kiss Jozsi ; ce dernier a, en outre, chanté 
avec une verve splendide le Cri du cœur, de Lhuillier et Bourget: C'est 
ma [Me ; et les Deux gendarmes, de Nadaud. A côté des petites mer- 
veilles qu'on applaudissait pour la première fois à Paris, nous avons 
remarqué Mlle Cherrean, qui a exécuté de la façon la plus brillante di- 



vers morceaux sur l'orgue Alexandre. M. Marochetti a bien dit le Pa- 
radis perdu, de Ritter. — Mardi prochain, dans la même salle, les 
trois artistes en miniature donneront leur première soirée dramatique 
et lyrique, avec le concours de virtuoses distingués. Jeudi 12 aura lieu 
la deuxième séance. 

t % Les soirées si bril'antes et si recherchées que M. Benson a l'habi- 
tude de donner tous les ans à ses amis ont été inaugurées vendredi de 
la manière la plus charmante par un concert, dans lequel de grands 
artistes et des amateurs très-distingués ont rivalisé de talent. Herman, 
le violoniste au jeu sympathique et brillant, s'y est fait entendre dans un 
nouveau morceau de sa composition, une fantaisie sur Norma d'une 
grande difficulté, très-réussie et semée d'effets nouveaux. L'auteur l'a 
jouée, comme toujours, avec une perfection rare, et, comme toujours 
encore, il a réuni tous les suffrages. On connaît la délicieuse transcrip- 
tion de la berceuse du Pardon de Ploërmel, de Kruger, ainsi que celle du 
chœur de Faust. L'auteur les a rendues supérieurement, et l'on a pu admi- 
rer .1e nouveau son beau talent de pianiste et de compositeur. Nathan, 
l'excellent violoncelliste, dans ses Canzonette napoiitane, morceau carac- 
téristique très-remarquable, a déployé tout à la fois la délicatesse et l'é- 
nergie de son archet. 

,% Nous apprenons que M. Xavier Boisselot, l'auteur de Ne touchez pas 
à la reine et de Mosquita, qui, depuis trois ans seulement, avait pris la 
gérance de la Compagnie musicale (ancienne maison d'édition J. Meis- 
sonier, 18, rue Dauphine), va se consacrer exclusivement à l'exploitation 
de ses fabriques de pianos de Marseille et de Barcelone (Espagne), dont 
les produits jouissent d'une vogue méritée. Il vient de céder à M. E. 
Gérard, son ancien représentant â Marseille, la gérance de la maison 
d'édition de musique de Paris. Espérons que les soins importants 
d'une grande exploitation industrielle laisseront cependant à l'auteur si 
bien inspiré de Ne touchez pas à la reine le loisir d'écrire des œuvres 
musicales dignes de leurs sœurs aînées. 

„,% Deux charmantes valses-caprices d'Ed. Wolff viennent de paraître 
cette semaine: ces deux œuvres se recommandent par les qualités qui 
ont assuré à M. Ed. Wolff un des premiers rangs parmi les pianistes 
compositeurs. Ida et Mathilde obtiendront cet hiver un succès de vogue. 

t * t Luca Fumagalli, frère du célèbre pianiste de ce nom, se fera en- 
tendre le 14 de ce mois, au Cercle des sociétés savantes. Il jouera deux 
morceaux de sa composition, et la Danse des sylphes, morceau composé 
par son frère, Adolphe Fumagalli. 

„*, M. Antonio-José Cappa, l'auteur de l'oratorio // Diluvio, et de plu- 
sieurs opéras, parmi lesquels on cite Giovanna di Castiglia, ainsi que 
Mme Munoz Cappa, cantatrice italienne d'un grand mérite, se trouvent 
en ce moment à Paris. 

„/% L'audition annuelle des œuvres nouvelles de Ketterer aura lieu le 
dimanche 22 courant dans la salle Herz. On y entendra entre autres le 
duo sur le Pardon de Ploërmel composé par le bénéficiaire et Herman qui 
lui prêtera son concours. 

* t Nous recommandons à nos lecteurs pianistes Yallegro rapido, mor- 
ceau de concert aussi brillant que mélodique, composé par M. D. Zompi, 
dédié à M. C. Stamaty, et que l'auteur exécute dans les salons les plus 
distingués avec le plus grand succès. 

.% La Société de quatuors, consacrée par MM. Maurin, Chevillard , 
Viguier et Sabattier aux dernières œuvres de Beethoven, a tenu jeudi 
sa première séance de l'année, Nous en joindrons le compte rendu à 
celui de la seconde 

*** Un jeune pianiste, M. Victor Boullard, accompagnateur à l'Opéra- 
Comique, vient de publier Clairette, véritable polka de pianiste, sortant 
des lieux communs ordinaires. C'est un morceau élégant, bien fait, dans 
lequel on trouve à la fois de la distinction, de la grâce et de l'origina- 
lité. Le même éloge peut être adressé à Léona, polka-mazurka du même 
auteur. 

„*» La première des quatre séances de musique de chambre annon- 
cées par M. Charles Lamoureux reste fixée â jeudi prochain, dans les 
salons l'ieyel. L'heureux choix des œuvres qui figurent au programme, 
et le mérite des exécutants promettent une brillante et agréable soirée. 

„,% L'un des vice -présidents du comité de l'Association des artistes 
musiciens, M. Devaux, qui était en outre administrateur de la Société 
municipale de secours mutuels de Saint-Martin-des-Champs, administra- 
teur de la caisse d'épargne et membre de la Société des enfants d'Apollon 
et du Cercle musical, vient de mourir dans sa soixante-neuvième année. 
Ses obsèques ont eu lieu vendredi dernier. 



DE PARIS. 



15 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 



t * t Marseille. — Mme Elmire a fait son troisième début dans le Pro- 
phète ; elle a déployé dans le rôle de Fidès une fort belle voix servie par 
une excellente méthode. M. Depassio s'est fait aussi beaucoup applaudir 
dans le rôle de Zacharie, qu'il a chanté de la façon la plus remarquable. 
Parmi les ouvrages à l'étude, on cite particulièrement le Jugement île 
Dieu, grand opéra inédit en cinq actes, dont le libretto est d'un auteur 
marseillais déjà connu par de charmantes poésies et sur lequel M. Aug. 
Morel, directeur du conservatoire de musique de cette ville, a écrit une 
partition dont on dit à l'avance beaucoup de bien. On parle aussi d'un 
opéra également inédit de M. Agnelli, compositeur italien, depuis long- 
temps fixé à Marseille , lequel a écrit sur les Deux Avares une musi- 
que de son crû. 

,% Metz — Les représentations du Pardon de ploërmel sont toujours 
très suivies. 

t \ Strasbourg. — Les Dragons de Villars viennent de remporter une 
véritable victoire. Peu d'ouvrages ont eu jusqu'ici le don de plaire autant 
dans cette ville que la partition d'Aimé Maillart. Mlle I'oussèze a joué 
et chanté à ravir le rôle de Rose Friquet; Mlle Bléau, MM. Ribes et 
Bineau ont parfaitement secondé la charmante cantatrice. — A l'étude 
StraJella, paroles françaises de M. Gustave Oppelt, musique de F. de 
Flotow. 

»% Rennes. — La seconde et la troisième représentation du Pardon de 
Ploërmel ont surpassé la première. Les chœurs avaient plus d'ensemble ; 
les artistes, débarrassés de l'émotion inséparable d'un premier début, étaient 
plus sûrs d'eux-mêmes ; enfin l'orchestre a mérité les plus grands 
éloges Le public a fait au Pardon de Ploërmel l'accueil le plus enthou- 
siaste. 



CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. 



„,% Bruxelles, 5 janvier. — Une indisposition de M. Aujac a suspendu 
pendant quelques jours les représentations du Pardon de Ploërmel qui 
sera joué demain pour la cinquième fois. — Veuve Grapin , opéra-comique 
de M. de Flotow, joué au théâtre du Parc, est un petit acte rempli de 
fraîches mélodies auxquelles on reconnaît tout de suite la muse facile 
et élégante de l'auteur de Martha. 11 n'y a que trois personnages dans 
cette pièce, et le plus intéressant des trois, à coup sûr, est la sémillante 
Mme Delvil, dont la voix est charmante. 

„*„ Manheim. — Le Pardon de Ploërmel vient d'être représenté et a 
obtenu un succès d'enthousiasme. 

„,*„, Hanovre.— Mme Clara Schuman a donné un magnifique concert sous 
la direction et avec le concours du célèbre violoniste Joachim, qui vient 
de recevoir le titre de directeur de concerts. Le maître de chapelle 
Scholz vient d'être appelé à la direction de l'académie de chant. 

a** Dresde. — Le 17 décembre on a célébré au théâtre de la cour l'an- 
niversaire de la naissance de Beethoven, et le lendemain, celui de la 
naissance de Weber. 



*** Leipzig. — Un jeune violoncelliste russe, M. Davidofl', de Moscou, a 
débuté avec un succès des plus honorables au neuvième concert du 
Gewindhaus; après l'exécution d'un concerto de sa composition, 
M. Davidoff a été rappelé au milieu des plus chaleureuses acclamations. 
Dans une soirée du Conservatoire de musique on a beaucoup applaudi 
une transcription par Stephen Heller, de la mélodie de Mendelssohn, la 
Vallée d'amour, pour piano. Un trio de Beethoven, des airs de Rossini et 
de C. M. de Weber, ainsi qu'une polonaise de Chopin, ont rempli le reste 
de la soirée. 

^ Munich. — Une soirée donnée par le musicien de la cour, M. Mo- 
ralt, a clos la première partie de la saison des concerts, pendant laquelle 
nous avons entendu entre autres virtuoses, Mlle Moesner, l'éminente 
harpiste. Parmi les autres concerts, nous signalerons le quatrième con- 
cert d'abonnement dans la salle de l'Odéon, — le morceau capital était 
un adagio funèbre de Mozart, qui est peu connu et qui passe pour une 
des meilleures compositions du maitre ; — et les soirées de la Société 
des oratorios, qui, sous la direction de M. de Perfall, a fait entendre des 
œuvres de P. Bach, Ilaendel et Gluck. 

t * 4 Vienne. — L'opéra italien doit rouvrir au théâtre An der Wien et y 
donner des représentations depuis la mi-mars jusqu'en juin. On annonce les 
engagements suivants: prime-done, Mmes Lagrua, Borghi-.Mamo, Lafon, 
Laborde et Beltramelli; ténors, Graziani , Miraglia et Cristiani ; 
barytons, Giraldoni, Guicciardi et Varese ; basses, P.okytanski et la Terza. 
On jouera : Parisina, l'oliuto, Fausta, la Favorita , PAjo nell'embarazzo, 
Cosi fan tutte, la Cantatrice villane, etc. — Dans les premiers jours de l'an- 
née qui vient de commencer, Ander doit faire sa rentrée par le rôle de 
Stradella, dans l'opéra de M de Flotow. Vieuxtemps, qui a eu l'honneur 
de se faire entendre à la cour, a eu, dans son troisième concert, un 
succès d'enthousiasme. Le célèbre violoniste est parti pour Gratz.— Pour 
l'anniversaire de la naissance de Beethoven, le théâtre de la cour a donné 
Fidelio. Cette partition a été jouée pour la première fois à ce théâtre,le 
23 mars 481Zu— Notre capitale va être dotée de deux théâtres nouveaux : 
l'un, dont M. Treumann a obtenu le privilège, aura sa face sur le quai 
François-Joseph. De plus, M. Pokorny se propose de bâtir le huitième 
théâtre de Vienne, avec le concours d'un riche capitaliste. 

„*„ Amsterdam, 4" janvier. — Au troisième concert de la Société 
Félix Merilis, l'excellent chanteur Guglielmi a dit la romance d'Hoël, 
du Pardon de Ploërmel, avec le succès que lui assure partout cette inspi- 
ration magnifique. 

t * t Stockholm. — Un opéra-comique en deux actes, Lully et Quinault, 
musique de Berens, a beaucoup de succès. On a, du même compositeur, 
Violelta, grand opéra, qui n'obtint dans le temps qu'un succès d'estime, 
elle Songe d'une nuit a'été, qui fut plus favorablement accueilli. 

*% Saint-Pétersbourg. — Don Giovanni a été représenté au bénéfice de 
Marini. Le bénéficiaire et surtout Mlle Lagrua y ont obtenu un grand 
succès. Cette célèbre cantatrice a été invitée par la grande-duchesse Hé- 
lène à se faire entendre dans un concert chez elle. 

*** Lisbonne, 27 décembre. — Après neuf représentations très-suivies 
de Lucrezia Borgia, Mme Tedesco a repris la Favorite, avec Fraschini et 
Bartolini. Le succès a été prodigieux ; déjà la salle est louée pour la 
huitième représentation, et trois seulement ont été données jusqu'ici. 
L'enthousiasme et l'admiration pour la grande cantatrice s'accroissent 
d'année en année, quoique le public soit toujours le même. On répète 
le Prophète, et bientôt Mme Tedesco chantera le rôle de Fidès. Le chef- 
d'œuvre sera parfaitement monté, avec des artistes engagés tout exprès 
et des décors neufs. 



le Directeur : S. DUFODR. 



PRIX ACCORDÉ A L'UNANIMITÉ A l'EXPOSITION 
UNIVERSELLE DE LONDRES 1851. 

l'oui-iiEsscur tics Ministères de In 
Guerre cl. île lu ^Bai'iue île IPrnucc. 

Agent à Londres 

JDLLIEN ET C c , 

21d , Régent Street. 



MAISON FONDÉE EN 1803. 

INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE 



GQUETOI 



SS, rue tien Marais - Saint - Martin , 8S 

Ci-devant rue du Caire, 21. 



MEDAILLE D ARGENT DE 1" CLASSE 
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1855. 

Facteur du Conservatoire et de 
l'Académie impériale de Paris. 

Agent à Saint-Pétersbourg : 

A. BDTTNER, 

Perspect. Newsky, maison de l'église St-Pierre. 



La maison ANTOINE COURTOIS ayant agrandi ses ateliers, est en mesure de satisfaire à toutes les demandes qui pourront lui étr 
adressées; elle garantit réellement à sa clientèle des instruments irréprochables sous tous les rapports. 



16 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



EN VENTE CHEZ G. BRANDUS ET S. DUFOUR, EDITEURS, 103, RUE DE RICHELIEU, AU I 

La Partition pour Chant et Piano en grand format (in-4°) 

DU 

PARDON DE PLOERMEL 



Opéra-comique en trois actes, musique de 



Prix net : 30 francs, 

POUR PARAITRE LE 15 JANVIER : La Partition du Pardon de Ploêrmel, arrangée pour le Piano à quatre mains, net : 25 francs. 



ALi JrlUriût à brevets d'invention et de 

perfectionnement . 

Instruments Saxomiiïtoniques. Invention à la- 
quelle le Jury de l'Exposition universelle de Paris a con- 
sacré la plus belle page dans son rapport officiel [Ins- 
truments de cuivre), dont voici de courts extraits : 

« M. Alphonse Sax, par une ingénieuse disposition des 
pistons et par une combinaison nouvelle des trous d'en- 
trée et de sortie de la colonne d'air, est parvenu à con- 
server la forme conique aux tubes additionnels, dont il a 
d'ailleurs supprimé ou diminué considérablement l'em- 
ploi par son piston ascendant. Par la réunion de ces deux 
perfectionnements importants, il a ramené la construc- 
tion des instruments à pistons aux conditions norma- 
les de justesse et d'égale sonorité. » (Page 1333.) 

o La combinaison résultant de l'application du prin- 
cipe de M. Alphonse Sax est en quelque sorte une créa- 
tion nouvelle. C'est par cite seulement que peut être 
résolu le problème d'une justesse parfaite pour les 
instruments à pistons. Le mécanisme est partout delà 
plus grande simplicité. Nous appelons sur cette réforme 
l'attention des facteurs d'instruments de cuivre, car elle 
est radicale et fondamentale. Elle s'applique avec un 
égal succès à toutes les voix de chaque famille ; sopranos, 
contraltos, ténors, barytons, basses et contre-basses, tous 
se perfectionneront par l'application de ce système. » 
(Page 1330.) 

Breveté s. g. d. g. 

Manufacture d'instruments de musique en cuivre et en 
bois. Ancien et nouveau système. Rue Lamartine, 22, à 
Paris. 




Grande manufacture d'Orgues et 
d'Harmoniums 

de la Société anonyme. 
Etablissement Merklin Schutze , 
suce, de M. Ducroquet, facteur de 

S. M. l'Empereur, 
Boulevard Montparnasse, 49, a Paris. 
On y trouve aussi des Orgues à 
tuyaux pour chapelles et églises, 
toutes prêtes à Être posées. 



En vente chez A. IKELMER et C, éditeurs, 
1], rue Hougemont. 

MUSIQUE DE H&NT 

Geraert. (F. A.). Bonjour lunettes, adieu fillet- 
tes, proverbe 2 

— Faute d'un point, proverbe 2 

— Les Si et les Mais, proverbe 2 

— Tout passe, tout lasse, tout casse, proverbe 2 

— Une Aiguille dans une botte de foin 2 

— Un OEuf pour un Bœuf, proverbe. 2 

Hangeant. Le Directeur et le Ténor, duo co- 
mique T.B. 6 

MUSIQUE DE PI&NO 

Favareer (R.). Op. 11. Vanda, varsovienne. . 7 

— Op. 12. Tarentelle 7 

— Op. 13. Souvenir de Beethoven 7 

— Op. 14. En Chasse, fantaisie 7 

Ravina (H.). Op. 10. La Danse, morceau de 

salon 

— Op. 11. Première grande valse 

— Deuxième grande valse 7 

— Deuxième mazurka G 

— Op. 18. Le Mouvement perpétuel, étude . 

de concert 9 

— Op. 20. Rondo-polka 7 

— Op. 21. Sicilienne....' 9 

— Op. 22. Elégie 7 50 

SIX FAXTAISIES i:\ TRIO 

Pour Piano, Violon et Violoncelle, composées par 

D. Ravina et Ei. Clnpissou. 

QUADRILLES 

,!<■ ri». La Chanson du Cloutier 4 50 

Blaucheteau . Les Belles de nuit 4 50 

— -Laissez les roses aux rosiers 4 50 



Çfllîrï FTA facteur de pianos. Médaille d'or, Ex- 
oUUlLIllU position I8.'i9; Médaille de \" classe 
Exposition universelle 1S55. Spécialité de pianos pour 
l'exportation. 

Cette maison a obtenu, depuis 1834, à toutes les Expo- 
sitions, des récompenses méritées par l'excellence de ses 
os droits, cordes obliques, dont la réputation est jus- 
tement établie. Elle vient de mettre en vente un nouveau 
modèle de piano droit, cordes obliques, grand format, 
xtra, qui ne laisse rien à désirer sous le double rap- 
port de la quantité et de la qualité du son. Magasin, 
rue Montmartre, 161. 



L'HARIOMFLUTE 



MAYERHARIX, 

dont le succès grandit chaque jour , se trouve chez 
Mayermarix, 40, passage des Panoramas, à Paris. 



MAISON H. HERZ vSSÏÏiïïtâ 

toii e, à Paris. 

A l'audition des grands pianos exposés, faite dans la 
salle des concerts du Conservatoire, un de ces instruments 
frappa le Jury d'étonnement et fixa particulièrement son 
attention. Plusieurs épreuves de comparaison furent 
faites, et toujours le même instrument emporta les suf- 
frages unanimes du Jury. Il portait le n° 9. 

» Dans la séance suivante, consacrée à l'examen et à 
l'audition des pianos à queue de petit format, un instru- 
ment de cette espèce se distingua aussi des autres, sous 
le rapport de la sonorité, par une supériorité incontesta- 
ble. Le résultat des diverses épreuves auxquelles ce piano 
fut soumis lui conserva toujours le premier rang, à l'u- 

. alité des votes du Jury. Il portait le n° 28. 

Enfin, dans la séance du 17 août, pendant laquelle 
les pianos demi-obliques de diverses dimensions furent 
entendus et examinés, les deux instruments numérotés 30 
et4u obtinrent, à l'unanimité des suffrages, la première 
el la cinquième place dans la première série, sur 73 pia- 
nos de cette espèce. 

h A l'ouverture des listes qui suivit le concours, on 
reconnut que les quatre pianos dont il vient d'être parlé 
sortaient des ateliers de M. H. Herz. En présence d'un si 
beau succès, le Jury, dans sa séance du 31 août, a ac- 
cordé, A l'unanimité, à cet artiste industriel, le premier 
•ang du concours, sous le rapport du volume et de la 
lualité du son. > 
(Extrait du rapport officiel du Jury de l'Exposition 
universelle de Paris.) 



i" médaille d'or 

Exposition nationale française de 1849. 

DECORATION DE LA LÉGION D HONNEUR 
Exposition de 1849- 

t" médaille d'argent 

Exposition nationale française de 1844. 

-o-SkS-o- 



MANUFACTURE D'INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE ET EN BOIS 

FONDÉE A PARIS EN 1843 PAR 

abowbs bm:, 

Facteur de lu Maison militaire de l'Empereur. 

BUE SAINT -GEORGES, 50 



I médaille 

Exposition nationale belge de 1841. 

DÉCORATION DE LJ COURONNE DE CHÊNE 

de Hollande (1845). 

Grande médaille d'or 

du Mérite de Prusse (1S40). 

■°^©°? 

— Seule sritntle médaille 



Seule grande médaille d'honneur à l'Exposition universelle «le Pari» (1S55) 

(Votmcil Jftetltil) à l'Exposition universelle «le Louilpes (.1851). 

Organisateur et fournisseur de la musique des Guides et des autres musiques des régiments de la Garde impériale. 

INVENTEUR DES FAMILLES DES 

CORNETS-SAX (compensateurs). CLARINETTES CONTRE-BASSES-SAX. 

CLARINETTES BASSES-SAX. BASSON-SAX (en cuivre et en bois) . 

Cors, Cornets, Trompettes, Trombones simples, les mêmes à pistons 



SAX-TTJBAS. 

SAXOPHONES. 



CLAIRONS-SAX. 
TROMBONES-SAX. 



SAXO-TROMISAS. 
SAXHORNS. 

Forme et dispositions nouvelles de Trombones à 3, 4 et 5 cylindres ; 

invention brevetée en ■ S5!>. 
Tous les instruments à pistons avec addition d'une ou plusieurs 

clefs; invention brevetée en 1S50. 
Système d'instruments à pistons ascendants; iuv. brev. en 1S5«. 



ou cylindres, les mêmes forme Saso-Tromba. 
Clairons, Trompettes d'ordonnance. Flûtes, Clarinettes, Bassons, 
Caisses roulantes, Grosses Caisses, Tambours, Timbales , Cym- 
bales, etc., etc. 



BERGÈRE, 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



N° 3. 



15 Janvier 1860. 



ON S'ABONNE 1 

Dans les Départements et à l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aux 
Bureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



PRIX DE L'ABONNEMENT*. 

Paris. 24ir.paraû 

Départements, Belgique et Suisse — 30 » id* 
Étranger 34 - id- 

Le Journal paraît le Dimanche. 



GAZETTE HUSIC 







SOMMAIRE. — Théâtre impérial de l'Opéra-Comique et théâtre impérial Ita- 
lien : M. Troy dans le Pardon de Plocrmel, et Mlle Marie Battu dans la Son- 
nambula. — Mouret (2 e article), par Arthur I»o«gin. — Biographie uni- 
verselle des musiciens et bibliographie générale de la musique, par F. J. Fétis 
père. — Revue critique : Concerto pour violoncelle, par P. Séligmann, par 
Adolphe ffiotte. — Ouvrage divers relatifs à l'accompagnement du plain- 
chant (2 e article), par Adrien de ILa Fage. — Correspondance, Stras- 
bourg. — Nouvelles et annonces. 



THÉÂTRE IMPÉRIAL DE L'OPÉRA-COMIQUE. 

ET 

THEATRE IMPÉRIAL ITALIEN. 

- II. Troy dans le JPttrtlote Ue Ploëtrmel, et 
Mlle Marie Battu dans la Sonnatnbulft . 

Ce sont en quelque sorte deux débuts que nous plaçons sous la 
même rubrique. Nous savons bien .que Troy, qui a déjà fait ses preu- 
ves dans des ouvrages anciens et nouveaux, n'est plus ce qu'on ap- 
pelle en langage de théâtre un débutant, mais à nos yeux il en repre- 
nait la condition et le caractère, en se présentant tout à coup, sans 
être attendu, à la place d'un chanteur aussi renommé que Faure, 
en succédant à son maître dans un rôle que celui-ci venait de créer et 
qui est certainement le plus beau fleuron de sa couronne. Que vou- 
lez-vous ? Faure était souffrant depuis plus d'un mois, et avec lui, le 
Pardon de Plocrmel restait éloigné de la scène. Or, en ce moment, 
plus de Pardon, plus de recettes. Il a bien fallu que le jeune artiste 
se dévouât, et, comme il arrive presque toujours, le dévouement n'a 
pas tardé à recevoir sa récompense. 

A en juger par son émotion extrême, Troy ne se dissimulait pas le 
péril de sa tentative, et pourtant il en a glorieusement triomphé. Ses 
terreurs ne l'ont pas empêché de chanter le rôle d'Hoél avec une voix 
pleine, timbrée, agile, en digne élève de Ponchard, qui avait commencé 
son éducation au Conservatoire, et de Faure qui l'y a terminée. Le 
premier jour, il avait laissé quelque chose à désirer dans l'expres- 
sion passionnée que demandent la romance et le duo du troisième acte, 
mais le surlendemain, la confiance lui a rendu ses forces, et bientôt 
il sera dans celte partie du chef-d'œuvre aussi complet que dans tout 
le reste. Les espérances de la direction ont donc été justifiées : le pu- 
blic est revenu en foule, et le Pardon de Plocrmel, qui en est à sa cin- 
quante-neuvième représentation, n'a pas moins rempli la salle et la 



caisse que dans les premiers temps. Il est vrai que Mme Cabel y 
chante toujours le rôle de Dinorah d'une façon prodigieuse, et que 
Sainte-Foy élève celui du cornemusier au niveau des créations les 
plus originales et les plus comiques du répertoire. 

Au théâtre Italien, c'est d'une vraie débutante qu'il s'agit. Fille du 
second chef d'orchestre de l'Opéra, élève de Duprez, Mlle Marie Battu 
n'avait encore paru que dans les concerts et sur le petit théâtre 
construit par son maître daus la rue Turgot. Ces modestes essais 
avaient suffi pour la faire connaître et désirer : on attendait beaucoup 
d'elle et, hâtons-nous de le dire, on a trouvé beaucoup plus encore que 
l'on n'attendait ; nous ne nous rappelons pas de début plus heureux, 
sans excepter même celui de Julie Grisi, et Julie Grisi était Ita- 
lienne ; elle avait déjà brillé au théâtre ; elle nous arrivait précédée 
d'une certaine réputation. 

Mlle Marie Battu est grande et svelte ; elle a une physionomie 
expressive, comme sa voix ; elle est actrice de la tête aux pieds, et 
son talent de cantatrice, elle ne le tient pas moins de la nature que 
de l'art. Nous n'ôterons rien au mérite si éminent de son maître, en 
disant qu'il y a dans la jeune artiste ce sentiment qui devance 
les leçons, et les fait fructifier au centuple. Elevée dans une atmos- 
phère musicale, elle a chanté comme on respire, et elle a eu cela de 
commun avec les Malibran, les Viardot, les Caroline Duprez et quel- 
ques autres privilégiées. De là, ce style parfait, ce bon goût, cette 
hardiesse toujours contenue, et cette admirable faculté de colorer la 
mélodie, de la nuancer avec la plus exquise délicatesse. Le rôled'Amina 
convenait parfaitement à la manifestation d'un talent de cette espèce 
rare. Jamais la tendresse virginale des inspirations si pures et si fines 
que Bellini a répandues dans la Sonnambula, n'avait été mieux rendue ; 
jamais il n'y avait eu d'accord plus intime entre l'ouvrage et l'in- 
terprète. Aussi le succès a-t-il été grand, unanime. Toute la salle 
applaudissait, rappelait, et, après la chute du rideau, voulait encore 
revoir deux fois la jeune artiste. 

Gardoni a bien légitimement partagé ce triomphe. Le meilleur des 
encouragements c'est l'exemple, et il a chanté lui-même avec une ex- 
pression charmante ce rôle d'Elvino, qui semble fait à sa taille. La 
soirée a été belle pour lui comme pour Mlle Battu, belle aussi pour 
le théâtre, où, nous n'en doutons pas, les vrais amateurs seront ravis 
de retrouver un ouvrage tout simple, tout musical, et des chanteurs 
qui chantent, sans autre intention que celle de plaire et de toucher. 

P. S. 



18 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



(2 e article.) (1) 

Le H août 1714, Mouret fit représenter à l'Opéra les Fêtes de 
Thalie, ballet en quatre entrées, de Lafont. Voici ce que nous trou- 
vons au sujet de cette pièce dans un recueil concernant les théâtres 
de Paris : « C'est le premier opéra où l'on ait vu des femmes habillées 
» à la françoise, et des confidentes du ton des soubrettes de la co- 
» médie. Le public en fut d'abord allarmé ; cependant il y vint en 
» foule, mais presque à contre-cœur. L'auteur dit qu'il se fit cons- 
i) cience de divertir ainsi les gens malgré eux, c'est pourquoi il se 
» dépêcha de faire lui-même la critique de son ouvrage, où il donna 
» le mérite du succès à la musique et à la danse. Cet opéra eut 
» quatre-vingts représentations (1). » 

Le 9 octobre, en effet, la pièce reparut, divisée ainsi : 

1 er acte : La Fille. 

2 e acte : La Veuve. 

3 e acte : La Femme. 

4 e acte : La Critique des Fêtes de Thalie. 
Elle fut reprise ensuite à différentes époques et avec de nouveaux 
changements: d'abord, le 12 mars 1715; on remplaça alors l'acte 
intitulé la Veuve par un autre qui portait le titre de ta Veuve co- 
quette; puis, le 25 juin 1722 ; à la troisième reprise, qui eut lieu le 
17 septembre de la même année, les auteurs y ajoutèrent un cinquième 
acte qu'ils nommèrent la Provençale. Enfin, elle fut remise encore 
quatre fois au répertoire sans nouvelles transformations, les 2 juin 
1735, 29 juin 1745, 13 janvier 1746 et 24 septembre 1754. Le 9 
janvier 1755, le troisième acte en fut représenté à Versailles, devant 
le roi, sur le théâtre du château. 

Au mois de mars 1716, Mouret donna à l'Académie royale les Fêtes 
de l'été, opéra- ballet, paroles de La Grange et Roy. Le 6 avril 1717, 
il y faisait paraître, avec les mêmes collaborateurs, Ariane, tragédie- 
opéra en cinq actes et un prologue; Mlle Salle, la célèbre dan- 
seuse, obtint dans cette pièce un éclatant succès. Le 26 janvier 1723, 
il faisait représenter Piri/hous, roi des Lapithes, opéra aussi en cinq 
actes et un prologue, dont La Serre avait fait les paroles. Les Amours 
des dieux, ballet héroïque en quatre actes et un prologue, de Fuze- 
lier, fut donné le 14 septembre 1727. Cet ouvrage, dont le succès fut 
considérable, fut repris le 18 juin 1737, le 12 mai 1746, le 16 août et 
le 8 novembre 1757, et le 6 avril 1768. 

En 1728, Mouret acheta à Philidor (Anne), son privilège du con- 
cert spirituel et s'associa avec Simart pour l'exploitation de cette en- 
treprise, qu'il conserva six années. C'est pendant le temps de sa di- 
rection qu'il y fit exécuter les motets Benedictus Domine, Cantate, 
cantemus Domino, Quemadmodum , Regina Cœli lœtare et Ils- 
quequà. 

Le 5 juin 1732, il reparaissait à l'Opéra avec le Triomphe des sens, 
ballet-opéra en cinq actes, paroles de Roy. Cet ouvrage était divisé 
ainsi : 

l"acte : Leucothoé, ou l'Odorat. 

2" acte : Protésilas, ou le Toucher. 

3° acte : L'Amour, ou la Vue. 

4° acte : Les Sirènes, ou l'Ouïe. 

5 e acte : Trigonc, ou le Goût. 
Il fut remis au théâtre le 17 mai 1740 et le 27 août 1751. Le 28 
mars 1748, le troisième acte en fut représenté sur le théâtre des 
petits appartements. 

Enfin, le 5 mai 17:î5, Mouret donnait à l'Académie royale son der- 
nier ouvrage, du moins le dernier qui y fut représenté de son vivant, 

(1) Voir le n° 51 de l'année 1859. 

(2) Maupin: Bibliothèque des rMMm.'Paris, 1783, in-8°. 



puisque nous avons dit que Bagonde ne fut jouée qu'en 1742. Ce t 
ouvrage était un ballet héroïque en trois actes, de Roy, intitulé les 
Grâces; le premier acte avait pour titre l'Ingénue ; le deuxième, la 
Mélancolique ; le troisième, l'Enjouée. Il fut repris le 7 juillet 1744, 
avec quelques modifications. 

Outre les pièces que nous venons de mentionner, Mouret fit pour 
la Comédie italienne, dont il était compositeur, un nombre considé- 
rable de vaudevilles et divertissements. Plusieurs des airs qu'il com- 
posa à cette époque pour le théâtre Italien, et qui ont donné nais- 
sance à ce genre de morceaux très-courts , qu'on a baptisés du 
nom de ponts-neufs, ont eu un grand succès, et ont joui longtemps 
d'une renommée véritablement populaire ; nous citerons, entre autres, 
les deux petits airs connus sous les noms de Cahin-caha et Dans ma 
jeunesse. Un bon nombre de pièces de Pannard et de quelques-uns de 
ses contemporains n'ont été soutenues que par les vaudevilles de 
Mouret, qui fut réellement le créateur de ce genre de musique, où il 
réussissait parfaitement. Parmi les pièces pour lesquelles il travaillait 
à la Comédie italienne, on peut citer particulièrement l'Amante 
capricieuse, de Joly (trois actes, 1726), YAmour maître de langue 
(trois actes, 1718), le May (1) (un acte, 1719), M 'élu sine (trois actes, 
1719) et la Rupture du Carnaval et de la Folie (un acte, 1719), toutes 
quatre de Fuzelier; Arlequin Pluton, de Gueulette (trois actes, 1719), 
Diane et Endymion, de Dominique et Riccoboni père (trois actes, 1721). 
11 fit ainsi la musique d'environ cinquante pièces pour la Comédie. 
Tous ces airs furent publiés et forment six cahiers assez volumineux, 
portant ce titre -.Recueils des divertissements du nouveau théâtre Ita- 
lien, dédiés à S. A. R. Monseigneur le duc d'Orléans, régent du 
royaume, par Mouret, musicien de la chambre du roy. 

Mouret fit aussi plusieurs divertissements pour la Comédie-Fran- 
çaise ; il écrivit même pour ce théâtre une œuvre assez importante, 
Pan et Doris, pastorale héroïque, en un acte, qui fut représentée le 
6 juillet 1729, dans une pièce de Daiguebert, intitulée les Trois spec- 
tacles. Entre autres divertissements qu'il composa pour le même 
théâtre, nous mentionnerons ceux de la Pupille, comédie en un acte, 
de Fagan, représentée en 1734. 

En cette année 1734, Mouret perdit la direction du Concert spiri- 
tuel, qui relevait de l'Opéra, et que l'administration confia aux soins 
de Rebel, voulant désormais le régir par elle-même. Précédemment, il 
avait perdu l'intendance de la musique de Mme la duchesse du 
Maine (2), et, en 1736, il se vit enlever aussi son emploi de composi- 
teur à la Comédie italienne. Touché de la détresse dans laquelle le 
plongeaient ces revers successifs, — il ne lui restait plus alors que sa 
place de musicien de la chambre du roi, — le prince de Carignan 
assura au pauvre Mouret une pension de 1,000 livres ; mais la raison 
du malheureux artiste ne put résister au chagrin de se voir privé de 
lapresque totalité de ses ressources, et aussi à la douleur qu'il éprouvait 
de ne pouvoir, vu la position précaire dans laquelle il était tombé, 
trouver à marier convenablement sa fille, son unique enfant, qu'il 
chérissait plus que tout au monde. Il devint fou, et le dérangement 
de son esprit se manifesta un soir, à une représentation de l'Opéra, 
où il entendit chanter le fameux chœur Brisons ?ws fers, de Rameau. 
On fut obligé de le transporter chez lui, où il ne cessa plus de chanter 

(1) Qu'il ne faut pas confondre avec un ballet- pantomime de Marcouville, musi- 
que de Desbrosscs, qui fut représente' au même théâtre le 18 mai 1751. 

(2) Tous les biographes de Mouret s'accordent a dire qu'il perdit cet emploi seule- 
ment à la mort du duc du Maine, laquelle arriva le 19 mai 1736. C'est la encore 
une de ces erreurs de date que nous nous faisons un devoir de rectifier. Mouret 
fut privé de cette place quatre ans au moins avant l'époque que fixent ses bio- 
graphes. La preuve s'en trouve dans l'ouvrage de Titou du Tillet intitulé le 
Pâmasse français, livre publié en 1732, et dans lequel on lit un quatrain, signé 
Marchand, lecteur de S. A. S. Madame la duchesse du Maine et intendant de sa 
musique. 



DE PARIS. 



19 



ce morceau. Peu de jours après, on dut le conduire à Charenton, chez 
les pères de la Charité, et il mourut dans leur établissement le 22 dé- 
cembre 1738, dans la cinquante-septième année de son âge. 

Mouret fut un compositeur, sinon d'une habileté extrême , du 
moins d'une fécondité assez rare de son temps. A celles de ses œu- 
vres que nous avons déjà mentionnées, il faut ajouter encore des 
cantates, des cantatilles, plusieurs sonates pour deux flûtes ou vio- 
lons, trois livres d'airs sérieux et à boire et des fanfares. Mouret ne 
fut certainement point un musicien de premier ordre, mais ce fut du 
moins un compositeur fort agréable et dont on pourrait, de nos jours 
encore, entendre certains morceaux avec quelque plaisir. L'oreille et 
le cœur n'ont pas toujours besoin des fortes sensations que procurent 
la lecture ou l'audition des grands chefs-d'œuvre. Il faut d'ailleurs me- 
surer le terrain où l'on se place et savoir établir la différence entre 
les œuvres qui se sont fait jour dans l'enfance de l'art, et celles 
qui sont écloses lorsque cet art en était arrivé à la plus grande ma- 
nifestation de sa puissance et de son éclat. Si notre cœur se sent 
profondément remuer à l'impression produite par ces œuvres gi- 
gantesques et magistrales sorties dans toute leur splendeur du cerveau 
de nos grands génies, ainsi que Minerve sortit tout armée de la tête 
de Jupiter, il nous semble que l'imagination peut se reposer avec 
une douce sérénité par la contemplation d'un de ces petits tableaux 
naïfs et touchants, tels qu'en enfantent les talents simples et gracieux 
qui, — sans le chercher et sans même s'en douter, — ouvrent la voie 
aux grands maîtres de l'esprit humain. Or, pour exprimer nettement 
notre pensée, il nous semble qu'après la lecture d'un des chefs-d'œu- 
vre tragiques de Racine ou l'audition d'une des admirables partitions 
de Mozart, on pourrait sans ennui jeter les yeux sur une des naïves 
petites pièces de Joachim du Bellay ou écouter une des romances si 
simples et si gracieuses de Mouret. 

Arthur POL'GIN. 
(La suite prochainement.) 



BIOGRAPHIE UNIVERSELLE DES MUSICIENS 

ET 

BIBLIOGRAPHIE «ÉXÉKA1,E DE E.A MUSIQUE. 

Par F. J. FÉTIS père. 

En attendant que nous puissions rendre un compte détaillé du 
premier volume de cet important ouvrage, dont l'étude est si atta- 
chante pour nous, nous croyons devoir en mettre le prospectus sous 
les yeux de nos lecteurs. 

Le succès universel du livre dont nous publions aujourd'hui la 
deuxième édition pourrait nous dispenser de le recommander à l'atten- 
tion du public et de faire son éloge; car il n'est pas d'artiste, pas d'a- 
mateur, qui n'en connaisse la valeur, au moins par sa renommée. Mais 
nous avons à rendre compte de ce qui distingue cette nouvelle édition 
de la première, et à mentionner sommairement les additions immenses 
ainsi que les améliorations importantes que l'auteur a faites ù son ou- 
vrage, par des travaux persévérants de vingt-cinq années. 

Pendant un quart de siècle qui s'est écoulé depuis la publication du 
premier volume de la première édition de la Biographie universelle des 
Musiciens, une multitude de compositeurs, d'instrumentistes, de chan- 
teurs, de théoriciens, d'historiens de la musique, de critiques, d'inven- 
teurs de méthodes pour l'enseignement, et de fabricants d'instruments 
de tous genres, sont apparus dans le monde musical avec plus ou moins 
d'éclat, et y ont exercé des influences très-diverses. Quel que soit l'in- 
térêt qui s'attache à leur nom, cet intérêt rejaillira sans aucun doute 
sur notre livre, dans lequel pour la première fois les faits relatifs à 
leur existence sont signalés, et dans lequel en outre le lecteur sera cer- 
tain de trouver cette juste et impartiale appréciation du mérite des ar- 
tistes, en môme temps que de la valeur des œuvres, appréciation qui a 
mis depuis longtemps M. Fétis hors de toute comparaison dans sa spé- 
cialité. Dire ce qu'il a fallu de patience, de persévérance et de soins 
pour recueillir des renseignements exacts sur une si grande quantité de 
personnes nées dans toute l'étendue du monde civilisé, ne serait pas 



possible; cependant ce grand travail n'est rien, si on le compare à la 
nécessité de lire tant d'œuvres de musique, tant de livres, de brochures, 
d'en pénétrer la signification, de sonder la portée des théories nouvel- 
les, de vérifier les aperçus ainsi que les assertions de l'histoire de l'art 
et de la science. Il suffit de parcourir, même rapidement, la Biographie 
universelle des Musiciens, pour acquérir la conviction que son auteur s'est 
acquitté de cette tâche avec une conscience qui n'est presque plus de 
notre temps. 

Il n'a pas mis moins de zèle, de dévouement, d'exactitude, à perfec- 
tionner la partie de son travail qui appartient à la première édition de 
la Biographie des Musiciens. La nomenclature des articles qui ont précédé 
l'époque actuelle s'est immédiatement accrue ; d'anciens articles de peu 
d'étendue ont pris des proportions considérables par l'importance des dé- 
couvertes. Toutes les grandes bibliothèques de l'Europe ont été explorées 
par l'auteur dans ses voyages. Lui-même possède la collection d'ouvra- 
ges de musique la plus considérable qui ait jamais été rassemblée: ces 
ressources ont fourni les moyens de rectifier une multitude de faits et 
de dates. Les améliorations de cette espèce sont innombrables dans 
notre édition. 

Il est une partie du livre qui mérite une attention particulière de la 
part des artistes et des amateurs d'élite : elle concerne les créateurs de 
l'harmonie et les premiers siècles où l'art moderne s'est formé et déve- 
loppé. On sait comme le goût des produits de la musique de ces temps 
reculés s'est répandu depuis que M. Fétis a fixé sur eux l'attention pu- 
blique, par les succès d'enthousiasme de ses Concerts historiques. Au- 
jourd'hui, les moindres débris de cet art primitif et naïf sont recherchés 
avec passion et se paient des prix fabuleux. Des hommes qui en ont été 
les auteurs, il ne restait guère que les noms : M. Fétis a pensé, qu'a- 
près avoir sauvé leurs œuvres de l'oubli, il devait s'occuper de leur 
personne ; il n'a pas reculé devant l'entreprise difficile de retrouver leur 
histoire dans la poussière des archives et dans la discussion approfondie 
des moindres circonstances mentionnées par les écrivains contempo- 
rains. Nous ne craignons pas d'affirmer que les résultats de cette partie 
de son immense travail renferment un trésor d'érudition et de sagacité. 

Nous croyons devoir terminer ces considérations par une remarque 
qui nous paraît avoir beaucoup d'importance : elle concerne le mérite 
de la forme. 

La Biographie universelle des Musiciens a été précédée par des publica- 
tions d'ouvrages du même genre, en Allemagne, en Italie, en Angleterre 
et même en France ; mais, laissant à part les immenses lacunes qui s'y 
trouvent, les inexactitudes multipliées et l'absence du savoir nécessaire 
chez leurs auteurs, si l'on ne s'attache qu'à la forme et au style, on recon- 
naît au premier coup d'oeil qu'aucun de ces ouvrages n'est lisible. Il 
n'en est point ainsi du livre de M. Fétis, car le mérite de l'écrivain y 
égale celui du savant et de l'artiste. Des notices telles que celles de 
J. S. Bach, Boïeldieu, Boccherini, Beethoven, Cherubini, Dussek, Grétry, 
Gluck, Haendel, Haydn , Lully, Meyerbeer, Mozart, Rameau, Rossini, 
Viotti et cent autres, offrent à la fois l'intérêt du sujet et le charme d'un 
style élégant et facile. Certes, ce n'est pas un médiocre sujet d'étonne- 
ment que de trouver cet agrément de la forme dans un travail colossal, 
entrepris et conduit jusqu'à la fin par un seul homme, nonobstant les 
difficultés qui auraient pu jeter plusieurs érudits dans le décourage- 
ment. 

En considérant la Biographie universelle des Musiciens dans la nouvelle 
édition que nous publions, M. Fétis peut se dire, sans être accusé d'or- 
gueil : Exegi monumentum. 



REVUE CRITIQUE. 

Concerto pour violoncelle, par P. Seligmanu. 

Pour écrire un beau concerto, que faut-il ? Bien des choses assu- 
rément. Pour n'en citer que quelques-unes, il faut, ce nous semble, 
s'efforcer d'oublier les formes grêles de la fantaisie, les ornements 
superflus dont on a pris malheureusement l'habitude de la charger ; 
mais il faut aussi prendre garde à la froideur et à la monotonie dont 
s'empreint d'ordinaire une pensée jetée dans un moule convenu. 

Les grands solistes qui écrivirent des concertos pour leur instrument 
tentèrent plus d'une fois de modifier ce moule ; Seligmann a trouvé 
le moyen de satisfaire, à la fois, les esprits sérieux qui exigent de 
l'unité, de la correction, et les virtuoses qui recherchent l'occasion 
de faire admirer l'habileté matérielle de leur exécution. 

Le tutti du premier allegro moderato a beaucoup d'éclat et de fran- 
chise. Le solo débute par de vigoureux arpèges soutenus de riches 



20 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



accords qui préparent, non sans une certaine solennité, le premier 
motif. 

Ce chant, en doubles cordes, accompagné par des pizzicati, exprime 
une douce mélancolie. Le genre chromatique y domine. Le violoncelle 
fait entendre là cette voix élégiaque, gémissante qu'on aime tant en 
lui et que l'auteur sait si bien faire vibrer. Ce premier morceau n'est 
pas coupé, selon l'usage, par des tutti; il se compose d'un unique solo. 
Les mélodies modulent de la tonique à la dominante ; elles sont sépa- 
rées par des traits d'un grand effet, d'une grande distinction et se 
terminent par une péroraison chaleureuse, où le staccato, la gamme 
chromatique, l'octave brillante, si difficile sur les instruments à cordes 
par la justesse qu'elle demande, sont rassemblés en foule pour mettre 
en relief le mérite de l'exécutant. 

On retrouve habituellement dans les ouvrages des solistes les 
formes qu'ils affectionnent le plus particulièrement, les traits qu'ils 
exécutent le mieux. Si l'un a plus d'agilité de doigts que de force et 
d'émotion, si son talent est plus papillonnant, plus léger qu'expressif 
et chaleureux, on est sûr de trouver dans sa musique de jolis petits 
motifs musqués, de petits allegretto pleins de gammes, d'arpèges, de 
trilles, etc. ; si l'autre, au contraire, brille par la sensibilité, s'il a de 
l'âme, s'il est émouvant, pathétique, passionné, on est assuré que le 
largo,\'agitato,\'appassionato domineront dans ses compositions. Aussi 
nous rappelant avec quelle supériorité, avec quelle éloquence l'auteur 
disait les canlabile, les andante, avons-nous été surpris de ne trouver 
qu'une romance, délicieuse il est vrai, mais nullement développée, où 
nous attendions un bel adagio, une de ces larges mélodies qui vont si 
bien au violoncelle. Toutefois, malgré sa concision, trop grande peut- 
être dans un concerto, elle n'en est pas moins remarquable par la ten- 
dresse, par la douceur de ses accents et par la jolie harmonie, les 
élégants dessins des parties accompagnantes qui en rehaussent singu- 
lièrement l'incontestable valeur. Le rondo est très-original ; les idées 
y sont abondantes ; mais nous louerons bien plutôt ici l'imagination 
du compositeur que l'art qu'il a montré dans la disposition de ce iinalc. 
La fougue, le caprice éclatent dans ces dernières pages ; les beaux 
chants succèdent aux beaux traits, l'énergie à la coquette légèreté. 
L'orchestre n'abdique plus son importance, comme dans le premier 
morceau ; il a des tutti d'un travail excellent qui laissent respirer le 
soliste, des modulations charmantes. 

En résumé, malgré quelques taches légères, malgré une harmonie 
parfois un peu cherchée, ce nouveau concerto atteste que Seligmann, 
violoncelliste des plus sympathiques et des plus aimés, est aussi un 
véritable musicien, un artiste sérieux qui, non content des beaux succès 
que lui valurent toujours son beau talent d'instrumentiste, a su cons- 
ciencieusement demander à l'étude les moyens d'écrire purement et 
de donner à ses inspirations le mérite indispensable et inappréciable 
d'un bon style. 

Adolphe BOTTE. 



OUVRAGES DIVERS RELATIFS A L'ACCOMPAGNEMENT DD PLAIN-CHANT. 

(28 article) (1). 

llclliotle simple et facile pour apprendre a accom- 
pagner le plalii-cliant avec orgue à clavier traiis- 
positcuir, 

Écrite eu musique et en plain-chant , 

Pai> ALEXANDRE BRUNEATJ, 

Organiste de la métropole de Bourges. 

Voici un livre qui semble s'adresser à des élèves peu avancés 
encore, et qui même pourraient faire usage de l'ouvrage sans savoir 

(1) Voir le n" 50 do l'année 1S59. 



la musique ; il leur suffirait à la rigueur de connaître le plain-chant. 

L'auteur applique , comme on le voit , son enseignement à l'orgue 
transpositeur, qui est en effet plus commode pour les commençants, 
car ils trouvent plus facile dé jouer dans des tons simples auxquels 
ils sont habitués, et se plaisent à laisser les modes du plain-chant 
dans leur position accoutumée sur l'échelle générale. 

Après quelques avis préliminaires sur la connaissance du clavier , 
sur le doigter, la soufflerie, les jeux, et sur la manière de gouverner 
le mécanisme transpositeur, M. Bruneau donne des exercices élémen- 
taires pour la position des doigts, pour exercer les mains d'abord sé- 
parément, puis ensemble, pour plaquer ses accords. Il entre ensuite 
plus directement dans l'objet spécial qu'il se propose d'enseigner. 

Voici en quoi consiste le système d'accompagnement de M. Bruneau : 

Il place le plain-chant à la basse, joué et doublé au besoin par la 
main gauche ; puis supposant qu'il peut être toujours rapporté à nos 
deux gammes majeure et mineure, il donne pour l'une et l'autre la 
formule d'accompagnement connue sous le nom de règle de l'octave. 
Et je me permettrai de lui faire à cet égard un reproche assez grave - 
c'est de n'avoir pas choisi la formule la plus pure, la plus correcte et 
la plus ancienne dans laquelle on ne dièse jamais le fa en montant 
du la au si, ce qui évite un passage chromatique tout à fait déplacé 
dans l'application de cette formule aux modes du plain-chant. Il est 
aussi fort étonnant que M. Bruneau n'ait donné la formule que dans 
sa première position ; les deux autres étaient tout aussi susceptibles 
d'être employées. 

La règle de l'octave étant donnée d'abord dans notre mode ma- 
jeur, l'auteur en fait l'application aux troisième, cinquième, sixième, 
septième et huitième modes du plain-chant. Tous ceux qui ont l'ha- 
bitude de l'ancien style ne pourront approuver complètement une 
telle application qui peut en plusieurs occasions dénaturer la cons- 
titution du mode. A la vérité M. Bruneau cherche à y remédier en 
marquant des exceptions, notamment pour la conclusion ou les repos 
du troisième mode en mi qu'il accompagne, comme on le fait d'or- 
dinaire, par l'accord parfait majeur ; mais je crois qu'il a tort de dire 
que cet accord doit toujours être employé non seulement dans ce 
mode, mais dans les cinquième, septième et huitième, quand il se 
présente un repos sur le mi. La manière dont il amène cet accord 
est également blâmable; pour qu'il produise bon effet et qu'il s'iden- 
tifie avec la tonalité du plain-chant, il faut, si la note qui précède 
le mi est un fa, que celle-ci porte l'accord de sixte, et si c'est un 
ré, qu'elle ait l'accord parfait. 

M. Bruneau donne ensuite la règle de l'octave de notre mode mi- 
neur pour en faire l'application aux premier, deuxième et quatrième 
modes du plain-chant. A mon avis, il tombe ici dans une erreur plus 
grave encore que celle que je lui reprochais à propos du mode ma- 
jeur, puisqu'il donne une échelle dont le second tétracorde ne sau- 
rait en aucun cas être applicable au plain-chant, celle où la sixte est 
mineure et suivie de la septième majeure, tant en montant qu'en 
descendant, formule que répudie de la manière la plus absolue 
l'ancienne tonalité, dans laquelle les intervalles diminués ou augmen- 
tés n'ont jamais été admis. On comprend d'après cela que les incon- 
vénients que je signalais pour l'application au plain-chant de l'har- 
monie de notre mode majeur sont encore plus sensibles pour celle de 
notre mode mineur. 

L'auteur continue par des règles générales qu'il eût peut-être été 
bon d'étendre davantage, et il termine par des exemples de la psal- 
modie des huit modes harmonisée. Je m'étonne qu'il ait ici placé le 
chant à la basse, ce qui est peu avantageux dans ce genre, et amène 
même de mauvais effets. 

D'après ce qui vient d'être dit, on peut reconnaître que le système 
d'accompagnement adopté par M. Bruneau n'est au fond autre chose 
que l'application de notre harmonie plaquée aux modes du plain-chant ; 
or, ceux-ci ne se modifiant pas, il faut que l'harmonie plie, et quel- 



DE PARIS. 



quefois se compromette pour aider et soutenir cet allié exigeant 
qu'elle réchauffe cependant, et qu'elle ravive en le couvrant de son 
riche manteau ; mais parfois, il s'agite sous cette généreuse protection, 
et il montre maladroitement des membres décrépits et décharnés 
que l'on aurait voulu ne point apercevoir. 

Ceux qui trouvent de grands inconvénients à cette union des deux 
styles adresseront à M. Bruneau des reproches, sur lesquels force lui 
sera de passer condamnation. Toutefois, les hommes sans préjugés 
trouveront que pour ceux qui doivent faire usage de son livre, et pour 
ceux qui doivent entendre le plain-chant accompagné d'après ses 
principes, le parti par lui pris est cent fois préférable à certains sys- 
tèmes extravagants proposés en ces dernières années, et qui, s'ils 
eussent été adoptés, auraient définitivement abouti à dégoûter les mu- 
siciens du plain-chant et les plains-chantisles de la musique. 

Adrien de LA FAGE. 
(La suite prochainement.) 



CORRESPONDANCE. 

Strasbourg, 22 décembre. 

Dimanche dernier, la jolie petite église de Saint-Pierre-le-Jeune s'est 
trouvée réellement trop petite pour donner accès à tous les fidèles qui 
assiégeaient son enceinte. On s'entretenait beaucoup depuis quelque 
temps, et dans les termes les plus élogieux, d'une messe à laquelle 
M. Schwab avait donné tous les soins que l'importance du sujet récla- 
mait; on savait aussi que c'était pour Noël et à Saint - Pierre -le- 
Jeune que cette messe devait être exécutée par l'élite de nos solistes, et 
avec le concours de la société de chant l'Union musicale. 

Pour tous ceux qui ont écouté avec attention l'œuvre de M. Schwab, 
il y a eu succès complet. Il est difficile de posséder mieux que lui la 
facture chorale, de mieux grouper et fondre les jvoix, d'en mieux assor- 
tir les timbres en conservant à, la mélodie un caractère religieux, tou- 
jours calme sans pesanteur et majestueux sans emphase. Ne pouvant 
citer tous les morceaux de cette messe nouvelle , nous dirons qu'il se 
trouve dansle Gloria sur ces paroles : Qui tollis peccata mundi, un quatuor 
marqué au cachet d'une inspiration pleine de charme. Une fugue très- 
bien faite amène la conclusion de ce morceau, et ensuite l'une des plus 
belles pages de la partition, c'est le Credo. Pour le quatuor : Et incarna- 
lus est, l'auteur a trouvé des effets ravissants, et il y a déployé une re- 
marquable richesse d'harmonie. Sous ce dernier rapport, ;le morceau le 
mieux fait, c'est le Sanctus. Le Benedictus et VAgnus Dei font aussi beau- 
coup d'honneur à M. Schwab, qui d'ailleurs ne pouvait rencontrer de 
meilleurs interprètes que Mlles Barthel et Frison, MM. Schutzenber 
ger et Porst. L'orgue d'accompagnement était tenu par l'excellent orga- 
niste de Saint-Pierre, M. Meyer, qui cultive son art avec amour, mais 
sans faste et sans ambition. 



NOUVELLES. 



„,*„ Au théâtre impérial de l'Opéra, la représentation des Huguenots 
donnée dimanche dernier a été belle et brillante. 

,% Demain lundi, Mlle Brunet, qui a fait ses premiers pas au théâtre 
Lyrique et qui chantait dernièrement à Marseille, débutera dans le 
même ouvrage. 

*% Le Pardon de Ploërmel n'obtient pas moins de succès à l'étranger 
et en province qu'à Paris. Cette semaine encore, pendant que les 
brillantes représentations du chef-d'œuvre continuaient à Bruxelles, 
Metz, Rennes, Stuttgard, Manheim, etc., on le jouait pour la première 
fois à Gand, aux applaudissements unanimes d'un nombreux public. 

*** Dimanche dernier, une très-brillante représentation des Puritains 
a été donnée. Giuglini, qui fait aujourd'hui ses adieux au public parisien 
dans le Trovalore, a reçu un accueil dans lequel les félicitations se 
mêlaient aux regrets. Rarement la voix du célèbre ténor avait été plus 
sympathique. Graziani et Mme Penco ne méritaient pas moins les ap- 
plaudissements qu'on leur a prodigués. 

*** Roger vient de donner au Havre deux représentations, dans les- 
quelles il a joué les rôles d'Edgar, de Lucie, et de Georges, de la Dame, 
blanche. A la suite de la seconde, les artistes du théâtre lui ont fait hom- 



mage d'une couronn'e composée de feuilles de chêne entremêlées d'épis 
d'or. Sur un ruban se déroulait, en lettres d'or, l'inscription suivante : 
« A M. Boger, les artistes du théâtre du Havre, 9 janvier 1 860. » 

*% A son retour du Havre, le célèbre artiste a définitivement con- 
clu son engagement avec le théâtre Italien. C'est le 2 février prochain 
qu'il y doit paraître dans Lucie, et Mlle Marie Battu ferait son second 
début dans cet ouvrage. 

»% C'est samedi prochain que l'ouvrage de MM. Crémieux et Caspers, 
Ma tante dort, doit être représenté au théâtre Lyrique. Voici quelle est 
la distribution de cet opéra, sur lequel l'administration fonde de grandes 
espérances : Mme Tjgalde, Mlle Durand (un début) et Mlle Vadé; MM. 
Meillet et Legrand. 

*% La Heine Topaze a reparu avec Mme Carvalho dans le rôle prin- 
cipal ; l'ouvrage et la cantatrice ont retrouvé leur ancien succès. 

»% Dimanche dernier, Mlle Marimon a rempli dans les Noces de Figaro 
le rôle de Chérubin, créé d'une manière si brillante par Mme Carvalho, 
que la jeune artiste a eu le bon esprit de prendre en tout pour mo- 
dèle. 

*** Dans le budget de 1860, le chapitre des subventions aux théâtres 
impériaux et au Conservatoire de musique figure pour 1 ,705,000 fr. ; celui 
des indemnités ou secours à des artistes, auteurs dramatiques, composi- 
teurs et à leurs veuves, pour 437,700 fr. ; celui des encouragements et 
souscriptions dépasse 200,000 fr. 

»% L'annexion de la banlieue vient de créer aux directeurs des 
théâtres des communes annexées une situation nouvelle. Cette situa- 
tion a été examinée par la commission créée au ministère d'Etat pour 
l'examen des questions concernant les théâtres. La commission a décidé 
que les choses resteraient en l'état jusqu'à l'expiration des privilèges, 
qui ont encore quatre ans de durée. A cette époque, on prendra pro- 
hablement des mesures administratives propres à sauvegarder tous les 
intérêts. En attendant les théâtres de la banlieue bénéficieront des pri- 
vilèges qu'ils ont en ce moment d'emprunter les pièces de leur réper- 
toire aux théâtres de Paris et de faire jouer sur leur scène des pièces 
inédites. 

*% Richard Wagner donnera, le mercredi 25 janvier, au théâtre Ita- 
lien, un grand concert, dans lequel il fera entendre divers fragments de 
ses ouvrages, entreautres de Tannhauser et Lohengrin. 

,% M. Empis, ex-directeur du Théâtre-Français et membre de l'Aca- 
démie française, vient d'être promu au grade de commandeur dans l'ordre 
de la Légion d'honneur. 

*** S. M. le roi de Bavière a chargé les autorités compétentes de 
rechercher, parmi les jeunes musiciens du pays, ceux qui offriraient 
de sérieuses espérances d'avenir, et de les signaler à la protection spé- 
ciale du gouvernement. 

»*„ Nous avons assisté dernièrement, chez M. Jules Béer, neveu de 
l'illustre Meyerbeer, à une charmante soirée musicale, où des œuvres 
de Mozart et Léon Kreutzer ont été fort bien exécutées. On sait que 
M. Jules Béer est compositeur lui-même et s'est fait connaître par un 
opéra de salon, qui avait M. Lefort et Mme Sabatier pour interprètes ; 
mais il ne s'en tiendra pas là, et sans aucun doute il abordera bientôt 
nos scènes lyriques. On assure que M. Michel Carré travaille pour lui. 

*% Mercredi dernier, dans l'une des séances qui ont lieu chez M. Gouffé, 
M. J. Bellon a fait entendre un trio de sa composition, spécialement écrit 
pour alto, violoncelle et contre-basse,et exécuté d'une manière supérieure 
par MM. Casimir Ney, Lebouc et de Bailly , jeune élève de M. Gouffé. 
M. Bellon, qui n'a pas épargné les difficultés dans son œuvre, en avait 
fait une large part à l'alto et au violoncelle, qui sous les doigts et l'ar- 
chet d'artistes d'élite, les ont surmontées sans peine. Mais ce qui a le 
plus étonné, c'est l'exécution tout à fait remarquable du jeune Bailly, 
qui a prouvé que la contre-basse pouvait tenir honorablement sa place 
à côté des deux autres instruments. Comme professeur, M. Gouffé a reçu 
la plus digne récompense de ses soins dans le succès de son élève et 
dans les félicitations qui lui arrivaient de toutes parts. 

„% M. Edouard de Hartog est de retour à Paris ; l'écrin musical du 
jeune compositeur s'est enrichi de plusieurs ouvrages importants, qu'il 
compte nous faire entendre prochainement : il doit se rendre à Bruxel- 
les où l'on exécutera son ouverture de Macbeth, au troisième concert 
du Conservatoire, et à son retour il donnera' une audition de ses der- 
nières œuvres. 

*** Mardi 24 janvier, aura lieu, dans les salons de Pleyel-Wolff et C e , 
l'audition des nouvelles œuvres de M. Magnus. Outre les compositions 
du bénéficiaire, parmi lesquelles on a remarqué un grand caprice sur les 
Huguenots, on entendra dans cette soirée M. Marochetti, qui chantera 
l'air du Chasseur, du Pardon de Ploërmel. 

„*„ MM. Alard et Franchomme commenceront leurs séances de musique 



22 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



de chambre aujourd'hui dimanche dans la salle Pleyel-Wolff et C e , et 
continueront de quinzaine en quinzaine. 

„,*, Mlle Albertine Zadrobilek, jeune pianiste de Prague, d'un très- 
grand talent, vient d'arriver â Paris, où elle se fera probablement en- 
tendre en public. 

»** M. Fiorentino et M. Hippolyte Lefebvre, qui a traduit en français 
Diane de Solange, et écrit l'opéra en cinq actes Rodrigue de Tolède, dont 
Litolff a composé la musique, viennent de recevoir la décoration de l'or- 
dre de la Maison Ernestine de S. A. R. le grand-duc de Saxe-Cobourg et 
Gotha. 

**„. Dimanche prochain 22, à l'occasion de la fête de sainte Agnès, 
une seconde exécution de la nouvelle messe de M. Benoist aura lieu à 
Saint-Eustache, a dix heures précises, sous la direction de M. Hurand, 
maître de chapelle de cette église; les soli seront chantés par MM. Périé 
et Guyot. 

„*» La seconde séance de la Société Maurin, Chevillard, Viguier et 
Sabattier aura lieu jeudi, 19 janvier, à deux heures dans les salons 
Pleyel. On y entendra le quatuor en si bémol, n° 130, et le quatuor en 
mi mineur, n" 3, de Beethoven, un andante en si bémol de Haydn, et 
un air varié de Haendel, exécuté par Mme Tardieu de Malleville. 

t % Litolff, à peine revenu d'Allemagne, est reparti pour la Belgique 
où il fera entendre ses nouvelles compositions pour piano. 

„*» Le célèbre chef d'orchestre et compositeur Jullien se propose de 
donner au cirque des Champs-Elysées une série de grands concerts qui 
commenceront au mois de mars et dans lesquels il fera entendre des 
fragments de plusieurs oratorios, Elie, le Messie, la Création, Paulus, etc. 

„% Emile Prudent vient de quitter Paris pour donner une série de 
concerts dans les départements. Il se fera entendre sur l'un des magni- 
fiques pianos de la maison Herz. 

„,*, Albert Sowinski est de retour à Paris. Les journaux de Bor- 
deaux et d'Angoulème, où l'excellent pianiste s'est fait entendre, font 
grand éloge de son beau talent et de ses nouvelles compositions pour cet 
instrument. 

„,*,, Dans sa séance de samedi dernier 7 janvier, l'Académie des beaux- 
arts a procédé au renouvellement de son bureau pour 1860. M. Gilbert 
a passé à la présidence, M. Reber a été élu vice-président. 

»% La première des soirées de musique de chambre de MM. Armin- 
gaud, Jacquard, Lalo et Lapret aura lieu mercredi prochain dans les sa- 
lons Pleyel, avec le concours de madame Massart. En voici le programme : 
1° quatuor (en mi bémol) pour piano, violon, alto et vi'oloncelle, de 
Mozart; 2° 35 e quatuor (en fa mineur) pour instruments à cordes, de 
Haydn; 3° sonate (en soi majeur), op. 30, pour piano et violon, exécutée 
par Mme Massart et M. Armingaud, de Beethoven; 6° quintette (en si 
bémol), op. 87, pour deux violons, deux altos et violoncelle, de F. Men- 
delssohn. 

*** Le Dalibor , journal de musique paraissant à Prague, annonce 
qu'une dame habitant cette capitale possède un violoncelle de Guarnérius 
dont l'authenticité aurait été reconnue par Spohr, Romberg et Servais. 
D'après des évaluations tant soit peu exagérées, ce nous semble, cet 
instrument est estimé à 20,000 florins. 

,,*» Le programme de la première séance donnée dimanche par la 
Société des concerts était ainsi composé : 1° symphonie en la mineur, de 
Mendelssohn ; 2" motet, de S. Bach (double chœur) ; 3° concerto d'Haydn, 
exécuté par Norblin; à" Près du fleuve étranger, par Gounod, traduction 
du psaume Super /lamina; 5° Lauda Sion, duo, de Cherubini, chanté par 
Mme Ribaultet MlleRey; 6° symphonie en ut majeur, de Beethoven. Le 
morceau composé par Gounod, et qu'on avait déjà entendu dans les 
séances solennelles de l'Orphéon, a produit une vive sensation sur l'au- 
ditoire. 

»** C'est le '18 de ce mois que le concert du jeune et déjà célèbre pia- 
niste Henri Ketten aura lieu dans la salle Herz. Le 5 e concerto de Bee- 
thoven, la Fileuse, de Litolff, et les Mélodies hongroises, de Liszt, y seront 
exécutés par cet artiste de onze ans. 

„*, Jacques Baur, l'excellent pianiste, donnera son premier concert le 
25 courant. Il y fera entendre, entre autres morceaux remarquables, 
l'Illustration du Prophète, de Liszt (hymne, prière, marche du sacre). 

t * t M. Lefèbure-Wély, le célèbre organiste, s'occupe activement d'un 
opéra en trois actes dont le poëme est de M. Amédée de Jallais, et qui à 
pour titre, tes Paysans de Nivelle. Les fragments que nous avons enten- 
dus nous font espérer que nous pourrons bientôt applaudir le talent mul- 
tiple de M. Lefèbure-Wély. 

;*, La partition du Pardon de Ploërmel, arrangée pour le piano à quatre 
mains, vient de paraître. 

**» M. P. Martin, de Toulouse, rivalise depuis longtemps avec les 



principaux facteurs de pianos de Paris. Les soins qu'il apporte constam- 
ment à la fabrication viennent de recevoir une juste récompense. Le 
jury de l'exposition de la Société philharmonique de Bordeaux a 
décerné à M. P. Martin une médaille d'argent de première classe, 
pour les innovations qu'il a apportées dans la fabrication de ses instru- 
ments. 

t * s En rendant compte dans notre dernier numéro du concert donné 
par les trois artistes lilliputiens, c'est à tort que nous avons nommé 
Mlle Chéreau; c'est Mlle Delphine Champon qui a tenu l'orgue-Alexandre 
dans cette soirée. — Mardi dernier la jeune organiste faisait entendre, 
dans la salle Herz, une délicieuse fantaisie de Lefèbure Wely sur YElisire 
d'amore, applaudie, de la façon la plus sympathique, à trois reprises 
différentes. Mlle Champon a été rappelée par la salle tout entière. 

*** Dimanche, 22 janvier, à deux heures, aura lieu, dans les salons de 
Pleyel. l'audition des compositions nouvelles pour le piano de M.E. Kette- 
rer. — Le programme se compose du grand duo de concert sur le Par- 
don de Ploërmel, composé par le bénéficiaire et Ad. Herman, et exécuté 
par les auteurs ; puis M.^Ketterer fera entendre, pour la première fois, 
le Réveil des sylphes, Aubade espagnole, Chanson de etiasse', un grand ca- 
price de concert, et plusieurs autres morceaux. — Dans la même séance, 
Mme Altès Ribault, M. Jourdan et plusieurs autres artistes chanteront les 
nouvelles productions de M. Alfred Mutel. 

t % Les morceaux séparés de l'album Litolff paraîtront dans le courant 
de cette semaine ; nous prédisons un succès immense à ces trois nou- 
velles productions du célèbre pianiste - compositeur : la Chanson du 
Rouet, Rosée de mai et les Octaves seront dans quelques jours dans tous 
les salons où l'on aime la bonne musique. 

„% Mme Gaveaux-Sabatier, MM. Jules Lefort et Castel viennent de 
donner à Tours, Blois ^t Saumur une série de concerts très-brillants. 
Au nombre des morceaux exécutés par ces artistes, nous devons signa- 
ler un opéra de salon parfaitement interprété, dont les paroles sont de 
Mlle Jenny Sabatier et la musique de M. Edmond Hocmelle, qui accom- 
pagnait lui-même son ouvrage et qui s'est fait entendre avec beaucoup 
de succès sur l'orgue-mélodium-Alexandre. 

„** L'éditeur de musique de Vienne, M. Cari Haslinger, a reçu la croix 
en or pour le mérite. 

»% S. Exe. le ministre d'État vient d'honorer de sa souscription l'His- 
toire du Conservatoire impérial de musique, dont l'auteur est M. Lassa - 
bathie. 

t % Les concerts du Casino continuent à attirer la foule. Jeudi dernier 
l'excellent orchestre sous la direction d'Arban, a exécuté un grand di- 
vertissement de M. Amédée de Roubin. L'effet produit a été très- bon et 
nous a fait bien augurer du succès qui attend cette composition origi- 
nale, destinée par son auteur au théâtre des Arts, de Rouen. La grande 
fantaisie d'Arban sur les motifs du Pardon de Ploërmel est écoutée tous 
les soirs avec l'attention la plus profonde, et soulève à chaque nouvelle 
audition des applaudissements plus enthousiastes. 

x* t Un violoniste et compositeur d'un caractère un peu excentrique, 
II. Turhri, est mort le 28 décembre dernier, à l'âge de soixante-quatre 
ans. Il avait été attaché à la chapelle de Charles X, répétiteur d'une 
classe d'harmonie au Conservatoire, violon-solo au théâtre de la Porte- 
Saint-Martin. Il avait aussi fait exécuter plusieurs symphonies et il laisse 
un opéra, la Jérusalem délivrée, qui n'a jamais été représenté. 

»% On annonce la mort récente du ténor jadis célèbre Franz Wild, 
décédé le 1° r janvier à Vienne; de Henri Enke, compositeur, mort à 
Leipzig; de l'éditeur de musique G. A. Zumsteeg, fils du célèbre com- 
positeur, et de l'acteur George Gliémann, attaché depuis 1836 au théâtre 
grand-ducal de Schvverin , en dernier lieu, régisseur de l'opéra à ce 
théâtre. 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 



* t Rennes.— Le premier concert de la Société musicale vient d'avoir 
lieu avec beaucoup d'éclat. Nous citerons parmi les morceaux qui ont 
produit le plus grand effet, l'admirable ouverture do. Pardon de Ploërmel, 
exécutée d'une manière remarquable, et la grande scène d'Orphée, dans 
laquelle Mlle de Lapommeraye, de l'Opéra, a été l'objet d'une véritable 
ovation, qui s'est renouvelée avec éclat pour la jeune cantatrice à Laval 
et au Mans, où elle avait été appelée par les sociétés philharmoniques. 
— Au théâtre, le Pardon de Ploërmel attire constamment la foule. 

„*.» Bordeaux, 11 janvier. — L'auteur de la partition du Stabat mater 
portant l'épigraphe Pange lingua gloriosi , etc., etc., qui a obtenu une 
mention honorable dans le dernier concours de la Société Sainte-Cécile, 



DE PARIS. 



23 



et dont le nom était resté inconnu, vient de se faire connaître au comité 
d'administration de la Société. Le lauréat est M. J. Barrière, organiste 
et directeur de la Société de Sainte- Cécile de Cherbourg. 

*% Avignon. — Martha vient d'obtenir le succès qu'elle a rencontré 
dans toutes les villes de la province. MAI. Bussi, Masset, Neulat, Galois ; 
Mmes Erambert et Neulat ont été à la hauteur de la tâche qu'ils avaient 
acceptée. M. Bussi-Masset a été rappelé avec Mme Erambert. 

* t Amiens. —La société philharmonique a donné son premier concert 
devant une salle comble. Les artistes engagés étaient Montaubry, Sainte 
Foy, le frère et la sœur Ferni. Montaubry a obtenu un succès d'en- 
thousiasme. L'orchestre a exécuté d'une manière très-remarquable l'ou- 
verture de l'Ame en peine de Flotow. Le même mérite s'est reproduit 
dans la belle fantaisie sur les principaux motifs de la Juive, composée 
par M. Jules Deneux, président de la Société. L'introduction de cette 
fantaisie, les transitions d'un motif à un autre, l'orchestration des par- 
ties du chant, ont fourni une nouvelle preuve du goût parfait et du talent 
très-distingué de M. J. Deneux dont la flûte s'est fait applaudir dans un 
court solo auprès du hautbois de M. Pourcell^et de la clarinette de 
M. Boadois. 



CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. 



»% Londres. — Le 2 janvier a eu lieu, à faint-Jair.es's-Ball.le co- 
cert donné par M. Brinley-Richard, et qui a marqué le retour de 
MM. Sivori etBottesini. Le bénéficiaire, M. Brinley-Richard, y a obtenu 
un très-beau succès. On a aussi beaucoup applaudi un quatuor de 
M. E. Silas, pour piano, violon, harmonium et contre-basse, ainsi que 
deux morceaux pour harmonium qui ont été supérieurement exécutés 
par M. L. Engel. Sivori et Bottesini ont ensuite provoqué d'unanimes 
applaudissements, le premier, avec la Clochette, de Paganini ; le second, 
avec son andante et variations sur Béatrice di Tenda. — Le programme 
du concert donné par la Société littéraire et scientifique contenait vingt- 
quatre morceaux de chant, parmi lesquels nous citerons l'air de l'Om- 
6re^et la canzonetta composée pour Mme Nantier dans le Pardon de 
Ploërmel, 

t \ Bruxelles. — Le succès de Brassin à la soirée donnée au Cercle 
artistique et littéraire a dépassé toutes les espérances. Perfection de 
mécanisme, puissance de son, pureté de style, sentiment exquis, Brassin 
possède tout au suprême degré. Cette soirée, où l'artiste a soutenu à lui 
seul tout l'intérêt, a été une longue suite de triomphes. Le troisième con- 
cert de l'association des artistes musiciens a eu lieu avec le concours 
de H. Wieniawski ; le public a fait un excellent accueil au violoniste 
polonais et lui a décerné une véritable ovation après l'air varié de 
Paganini, le Carnaval de Venise. Le Pardon de Ploërmel continue à faire 
salle comble. Mlle Sannier a paru dans le Prophète et a déployé dans le 
rôle de Fidès de véritables qualités qui lui ont valu de nombreuses mar- 
ques de la plus vive sympathie. 

«,% Gand. — Le Pardon de Ploërmel n'a pas obtenu moins de succès 
ici qu'à Bruxelles. Mine Isnard a chanté le rôle de Dinorah de la façon 
la plus remarquable et a été rappelée à plusieurs reprises. Mil. Bussine 
et Maugard secondent dignement la prima dona. Presque toute la salle 
est retenue pour plusieurs représentations. 

*% BeHin. — Au nouveau théâtre Victoria, Mlle Artot vient d'obtenir 
un très-grand succès dans le rôle de Rosine, du Barbier de Séville. Toute 
la cour assistait à cette représentation brillante. Dès son premier air, 
Mlle Artot a été accueillie par une triple salve d'applaudissements, 
et dans le cours de la représentation, l'éminente cantatrice a obtenu 
fréquemment les honneurs du rappel. Carrion (Almaviva) a partagé avec 
Mlle Artot les honneurs de cette belle soirée, qui est du plus heureux 
augure pour la nouvelle entreprise.— Vieuxtemps en estdéjààson troi- 
sième concert, et à chaque soirée la foule augmente et le succès va 
croissant. — On donnera prochainement à l'Opéra royal Santa Chiara, du 
duc de Saxe-Cobourg-Gotha. — Le violoniste -compositeur Taborovrski, 
après avoir donné une série de six concerts dans la salle Kroll, est 
reparti pour Saint-Pétersbourg. — Un corps de musiciens de marine, 
sous la direction de M. Fritze, doit accompagner l'expédition prussienne 
au Japon. 

„% Vienne. — L'Académie de chant a donné hier, dans la salle des 
redoutes, un concert auquel assistait une assemblée aussi brillante que 
nombreuse. On a écouté avec un intérêt soutenu des morceaux de chant 
choisis dans les œuvres des meilleurs maîtres anciens : les chœurs de 
Dèborah. par Haendel ; des fragments de la Passion, de Bach, et le Mi- 
serere, d'Allegri, ont été redemandés. — Au Carls-Theater, l'opérette 
d'Offenbach, le Mari à la porte, fait plaisir, quoique la traduction n'ait 
pas été favorable au texte.— C'est le 9 avril que commenceront les re- 



présentations de la troupe italienne, sous la direction de Salvi, par le 
Siège de Corinthe. 

„% Dresde. — Au Schauspielhaus a eu lieu le concert annuel pour les 
pauvres. La chapelle royale y a exécuté Fesl-Klaenge, poésie-symphonie 
par Franz Liszt; duo du Faust, de Spohr ; concertino pour quatre cors 
de chasse, et Loreley, de Mendelssohn. Les répétitions de Dinorah se pour- 
suivent activement. 

*** Nice. — Au théâtre Royal, toujours même enthousiasme pour 
Mmes Sanchioli et Boccobadati. Maria di Itohan et le Barbier ont été 
revus avec plaisir. — Bazzini adonné un très-beau concert ; il a obtenu 
un brillant succès à côté de Mme Sanchioli, qui a chanté une des com- 
positions du célèbre violoniste. Bazzini a joué le Souvenir de Naples, 
la fantaisie sur Béatrice di Tenda, les Abeilles et la Danse des lutins. La 
transcription de la belle marche funèbre de Chopin a produit un grand 
effet. — Parmi les nouveautés les plus à la mode dans les réunions musi- 
cales, nous signalerons plusieurs compositions de M. Perny, qui jouissent 
en ce moment de la faveur la plus méritée; ces productions ont pour 
titre: Premières impressions, grande valse brillante pour le piano; Soute- 
nir, et enfin, un caprice sur les motifs du Prophète, de G. Meyerbeer. 

„% Venise. — Une démonstration faite au théâtre San-Benedetio, où 
l'on représentait le Barbier de Séville, a fait décréter par le comman- 
dant militaire la fermeture immédiate de tous les théâtres. 

„.%, Varsovie, 4 janvier. — A son retour des provinces de Volhynie et 
de Lithuanie, Joseph Wieniawski vient de se faire entendre de nouveau 
ici dans trois matinées musicales, auxquelles n'assistaient pas moins de 
deux mille personnes, et qui ont produit la somme assez ronde de 
18,000 fr. Selon toute apparence, le célèbre pianiste se rendra à Paris 
cet hiver. 

x*çSt-Pétersbourg, 3 janvier.— Samedi 31 décembre a eu lieu, devant une 
salle comble, la représentation de Don Giovanni, au bénéfice de Debassini. 
Une grande partie de la famille impériale honorait cette solennité de 
sa présence, et plusieurs fois elle a donné le signal des applaudisse- 
j raents. 11 est vrai de dire que l'élite de la troupe italienne interprétait 
le chef-d'œuvre de Mozart, et le théâtre Italien de Saint-Pétersbourg est 
peut-être aujourd'hui le seul en Europe qui offre une pareille réunion 
de talents. Mme Lagrua, dans le rôle de dona Anna, n'a pas démérité 
de la haute opinion qu'elle a su conquérir dès son début ; son entrée 
a été superbe, et dans l'air qui le suit, dans son duo avec Ottavio, dans 
le trio des masques, rendu avec un ensemble parfait par elle, Tamberlick et 
Mme Bernardi, et bissé avec acclamation, elle s'est maintenue avec une 
supériorité qui lui a valu de nombrenx rappels. Mme Charton-Demeur, 
dans le personnage de Zerline, s'est montrée fort gracieuse et a chanté 
délicieusement; aussi a-t-on voulu entendre deux fois le fameux duo 
avec don Juan : La ci darem la mono, de même que le duo qui suit, avec 
Mazetto (Everardi). Mme Charton a donné à ces deux admirables mor- 
ceaux leur véritable caractère, et des applaudissements, suivis de rappels 
réitérés, lui ont témoigné toute la satisfaction qu'elle avait fait éprouver. 
Le rôle de Tamberlick est un peu effacé dans cet opéra; mais il contient 
cette sublime cantilène d'il mio tesoro qui suffit pour l'élever au niveau 
des autres, et Tamberlick l'a dite dans le plus grand style, avec un 
charme et une pureté irréprochables. Debassini, le bénéficiaire, a été 
très-beau dans le rôle de don Juan, qui convient également à son phy- 
sique et à son talent. 11 a très-bien chanté sa romance : Deh; vieni alla 
finestra, et nous citons ce morceau sans préjudice de tous les autres, 
dans lesquels il s'est montré avec non moins d'avantage et de succès. 
Quand on a entendu Lablache dans Leporello, on est difficile ; disons ce- 
pendant que si Warini est bien loin de ce modèle inimitable, il a con- 
couru convenablement à l'ensemble de la représentation. Le rôle de dona 
Elvira occupe une grande place dans l'œuvre de Mozart ; il a été bien tenu 
par Mme Bernardi, à laquelle il faut reprocher une froideur comparable 
seulement à sa beauté. — M. de Sabouroff, directeur des théâtres impé- 
riaux, a donné, la semaine dernière, dans son magnifique hùtel du quai 
de la Moïka, un grand dîner aux artistes du théâtre Italien; on a fait 
ensuite de la musique, et Mlle V. Balfe, qui y avait été invitée avec son 
père, a chanté; elle a obtenu séance tenante la promesse d'un début qui 
aurait lieu incessamment dans la Traviata. La semaine prochaine, le 
Freischûtz sera donné pour le bénéfice de Mongini, et c'est le 9 ou 
le 16 janvier que passera le Pardon de Ploërmel, dont les répétitions 
marchent très-activement. — Olosanti, qui possède sur l'ophicléide un 
talent analogue à celui de Bottesini sur la contre-basse, et que vous avez 
entendu à Paris, vient d'arriver â Saint-Pétersbourg, où il se propose de 
se faire entendre.— Dimanche, Mlle Ingeborg-Starck, qu'on a applaudie 
également à Paris l'hiver dernier, a donné, dans la salle de la No- 
blesse, un concert qui avait réuni beaucoup de monde, et auquel assis- 
taient Mgr le grand-duc et Mme la grande-duchesse Constantin. La 
jeune artiste a obtenu beaucoup de succès. 



2u 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



MM. G. BRAMllUS et S. DVFOUli, éditeurs, 103, rue de Richelieu, au I", 

Viennent de publier : 

&M, W ABTTTXOH 

ARRANGÉE POUR LE 

PIANO A QUATRE MAINS 

DU 

PARDON DE PLOERMEL 




B 



OPÉRA-COMIQUE EN TROIS ACTES, 
Paroles de MM. BÏRBIEB et CARRÉ, musique de 



M ..H^JOsL loi 





Prix net : 25 fr. 



ARRANGEMENTS POUR MUSIQUE MILITAIRE 



Arrangée pour harmonie par Eug. Jaucourt. 

Op. 46. — Prix : 9 fr. 



Et Redowa arrangée pour harmonie. 

Op. 47. — Pris : 9 fr. 



A Paris, rue Vivienne, g d 



rotonde Colbert, escalier E, chez ik. VIA1LON. éditeur de la Musique pour tous et de l'Orphéon religieux. 

(Mention honorable, Exposition de 1855.) 



«EU Vit ES « piamo . A. VIALOM 

Les Pécheurs (2* édition) 5 » I Les Caquets du couvent 4 50 i Avant le combat 5 » I Le réveil des Moissonneurs 4 50 

Jadis et aujourd'hui 4 » Le tic-tac du moulin (2 e édit.) 4 50 La Fanfare du Charlatan 5 » Le quadrille pour tous (2 e édit.) 4 50 

Mélancolie et gaieté 4 50 ' Hommage a Galin 4 » ' Marche des Mandarins 5 » La fin du concert 5 a 

NOTA. Les mêmes morceaux de Piano sont publiés en petit format in-8° (édition populaire de la Musique pour tous), chaque morceau, prix net : 60 c. 



En vente : LES vLOlnES DE 
Mélodies célèbres pour Piano, N° l,ROSSINI,— 



PAR 



LÉO HSARESSE 



V' SÉRIE. 



9 t 

î\° 2, BELLINI,— N° 3, DONIZETTI,— *° 4, GLUCK,— N° 5, MOZART,— s" 6, WEBER, chaque numéro, prix: 6 fr. 
Nouvelles œuvres de Piano du même auteur : 



Une\Ame au ciel! élégie, 5 fr. — Cinq fantaisies faciles : le Vœu, Fleur des Alpes, le Souvenir, les Cloches, le Nuage, de A. VIALON, chaque : 5 fr. 

Juana, polka, 4 fr. — Le Quadrille pour rire, 4 fr. 50. 



Collection de nouvelles œuvres de PIANO DE 

Op. 22. Pépita, 1" polka-mazurka 4 

Op. 23. Perles de l'Aurore, l ,c valse 

Op. 25. Parfums de jeunesse, redowa 5 

Op. 26. Brises vénitiennes, mélodie 5 

Op. 27. L'Entraînante, 1" polka 4 

Op. 28. La Sémillante, 2 e valse 4 

Op. 29. L'Electrique, 2 e polka 4 

Op. 30. Aux pieds de la Madone, prière 6 



WILLIAM LEVEY, 



LES SEULES portant chacune un n° d'ceuv. : 



Op. 31. Nid de Bengalis, 3 e polka 5 » 

Op. 33. Père Sabremioche, 4 e polka 3 » 

Op. 34. Mirobolanpouff, schottich 3 75 

Op . 35 . Morto insecto ! 5 e polka 3 75 

Op. 36. Enivrement du cœur, l rc rêverie. .. . 4 » 

Op. 37. Fauvette du moulin, 6° polka 3 75 

Op. 30. Jeune Vivandière, 2" schottisch 4 » 

Op. 40. Nymphe de l'Océan, 2 e redowa 5 » 



Op. 41. Fleur des champs, 3 e valse 

Op. 42. Ardeurs de la mi-Août, 7 e polka. 

Op. 43. Casilda, 1 er boléro 

Op. 44- To a flower! souvenir 

Op. 45. Supplication, mélodie-mazurka . 

Op. 40. Remembrance, 2 e rêverie 

Op. 47. Punch, galop de concert 

Op. 48. La Fille de l'air, 1" nocturne .. 



4 » 
7 50 
4 » 
4 50 
4 50 



Publication de A. Vialon : EES MAITRE* MOUERAES BIT PIAA© , nouvelles œuvres de 

Goria, Rosellen, Ascher, Barbot, Barbier, Ad. Botte, Concone, Comcttant, Charpaux, Desgranges, Mlle Dancla, Donuay, Gerville, Ch. John, G. Jung, Griiber, Ketterer, 
Lacout, Le Carpentier, W. Levey, Longueville, Magnus, Marmontel, Massas, Léo Maresse, Messemaeckers, Missler, Mocker, Moniot, Mortier, Parizot, Philipot, 

Protti, Mlle Nagle, Redler, Rheiu, Scard, Talexy. 

Prochainement : E.KS GLOIRES OU PIANO, collection facile des classiques, en g. format, édition de luxe, et en in-8° édition à, bon marché. 



PARIS. — IMl'QMIEIUE CENTRALE DE NAPOLEOK CUAIX ET C% RLE DERCÈRE, 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



N° 4. 



ON S'ABONNE : 

Dans les Départements et à l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aus 
Bureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



22 Janvier 1860. 

PRIX DE L'ABONNEMENT : 

Paris 24 fr. par an 

Départements, Belgique et Suisse.... 30 n id. 

Étranger 34 >• id. 

Le Journal paraît le Dimanche. 



GAZETTE 




ICAL 



il garnis, 



SOMMAIRE. — Sur l'enseignement populaire de la musique (2 e article), par 
Fétis père. — Société des jeunes artistes du Conservatoire impérial de musi- 
que (1 er concert). — Auditions musicales, par Adolphe Botte. — Bibliogra- 
phie musicale. — Nécrologie : N. Girard. — Nouvelles. 



SUB L'ENSEIGNEMENT POPULAIRE DE Là MUSIQUE. 

(2 e article.) (1) 

J'écrivais en 1847, dans la troisième édition de mon livre intitulé : 
La Musique mise à la portée de tout le monde (2) : « Les méthodes 
» d'enseignement de la musique ne peuvent avoir pour but que deux 
» résultats, à savoir, de former des artistes, et de donner aux masses 
» populaires des notions de chant. Pour atteindre le premier de ces 
» buts, c'est-à-dire, pour conduire un jeune musicien à la plus grande 
» habileté pratique qu'il puisse acquérir, l'expérience a démontré 
» que l'exercice lent, progressif et souvent répété, est le seul moyen 
» efficace. C'est dans l'exposition des principes et dans la gradation 
» de l'exercice que consiste l'ancienne méthode par laquelle on ar- 
» rive au terme de l'éducation de l'artiste. Cette méthode n'a pas 
» besoin d'être justifiée , car ses résultats sont trop évidents. Si les 
» auteurs des premiers ouvrages élémentaires et des anciens solfèges 
» ont fait désirer plus d'ordre et de philosophie dans l'exposition des 
» principes, les défauts de leurs ouvrages ont progressivement dis- 

» paru dans ceux de leurs successeurs la division de l'enseigne- 

» ment en trois objets principaux et distincts qui sont l'intonation 
» des sons, leurs durées et la notalion, n'a plus rien laissé d'impar- 
» fait. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, il n'y aura jamais d'artiste 
» véritable formé que par celte méthode, et les hautaines déclama- 
» lions de ses adversaires seront toujours impuissantes à lui porter 
» atteinte. 

» A l'égard de l'enseignement élémentaire et populaire de la mu- 
» sique, on l'a vu se produire sous des formes variées à différentes 
» époques, particulièrement depuis le commencement de ce siècle ; 
» mais toutes ces formes se classent en deux systèmes principaux, 
« dont l'un est conforme à l'art tel qu'il est, et dont l'autre s'est posé 
» en réformateur. » 

Au premier système appartiennent les méthodes d'enseigne 
ment collectif et mutuel de Massimino, et Bocquillon Wilhem, qui 
furent mises en pratique sur une grande échelle depuis 1815, et 
auxquelles on peut ajouter la méthode concertante qui, dans l'instilu- 



(1) Voir le n" 2. 

(2) Paris, Brandus et C°, 



vol. in-8° (pag. 82 et suiv.). 



tion dirigée avec éclat par Choron, a produit de beaux résultats. On 
peut enfin y joindre les méthodes mixtes par lesquelles les éléments 
du chant et de la musique sont enseignés dans les écoles communales 
de Bruxelles, et dans la multitude de sociétés chorales d'ouvriers et 
de paysans qui couvrent aujourd'hui le sol de la Belgique. 

Dans le second système se rangent les méthodes basées sur des 
idées de réforme qui, toutes, attaquent la notation usuelle comme 
trop difficile, irrationnelle, obscure, insuffisante en certain cas, sura- 
bondante en d'autres. On a vu, dans mon premier article, ce qui a 
été fait en Allemagne pour un usage très-élémentaire et restreint du 
chant. La pensée des auteurs de cette réforme était qu'en n'obligeant 
pas les enfants à s'instruire de la valeur des signes qui n'ont d'emploi 
que dans la musique, et en ne leur présentant que ceux qui leur sont 
déjà familiers, c'est-à-dire les chiffres, dent ils faisaient application 
pour la représentation des degrés de la gamme, ils feraient une chose 
utile et bonne en soi. Cependant, si modeste que fût le but où ils 
voulaient atteindre, le résultat, comme je l'ai dit, fut très-différent de 
celui qu'ils avaient espéré, et l'on dut renoncer à un mode d'ensei- 
gnement qui, pour rendre plus faciles les commencements, créait des 
obstacles sérieux à la réelle connaissance de l'art. Certes, un pro- 
blème très-digne d'attention est celui où l'on se proposerait de ne pré- 
senter aux enfants et aux adultes de la classe ouvrière que des élé- 
ments dont ils eussent connaissance pour les initier aux principes de 
la musique, pourvu que ces éléments ne fussent pas un obstacle à la 
pratique avancée de cet art, et que par des transformations succes- 
sives et logiques on arrivât à la notation usuelle. Je dirai dans la suite 
de ce travail comment ce problème a été posé, et, selon moi, résolu. 

C'est une curieuse histoire que celle de tous les systèmes de nota- 
tion qu'on a essayé de substituer à celle qui est en usage pour la 
musique, et de toutes les mésaventures, sans exception, des auteurs 
de ces systèmes. Ces tentatives ont été de deux espèces ; car les unes 
ont eu pour objet de remplacer la notation usuelle par des systèmes 
de signes d'invention de toutes sortes, dont les auteurs ont montré 
plus ou moins de sagacité, mais où tous ont également échoué par 
l'application. Les uns, comme Sauveur, de l'Académie des sciences de 
Paris, et l'abbé Demotz de la Salle, tous deux au commencement du 
xvm e siècle (1), et récemment M. Bartholomé Montanello (2), ont 

(1) Principes d'acoustique et de musique, ou système général des intervalles des 
sons, et son application à tous les systèmes et instruments de musique, par Sauveur 
(dans les Mémoires de l'Académie royale de musique de Paris, année 1701). — 
Méthode de musique, selon un nouveau système très-court, très-facile et tres-sùr, 
par l'abbé Demotz do la Salle. Paris, 1728, in-8°. 

(Dlnlorno allô scrivere la musica, leltcra di Bartholomeo Montanello à Marco 



2G 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



imaginé des notations composées d'un ou deux signes diversement 
tournés, et destinés à représenter l'échelle des sons. C'était la repro- 
duction d'un essai tenté au ix e siècle par Hucbalde, moine de l'abbaye 
de Saint-Amand (1). Toutes les modifications d'un même signe sont 
insaisissables dans la rapidité de la lecture. 

D'autres, au nombre desquels on remarque de l'Aulnaye (2), Rie- 
besthal (3), Bootsey (4), M. de Rambures (5), Woldemar (6) et M. Pré- 
vost (7), composent le système complet de signes arbitraires, dont 
les derniers sont plutôt des sténographies musicales que des notations 
véritables ; car les signes ont pour but de représenter non des sons 
isolés, mais des phrases. Quant aux autres, sous prétexte d'éviter les 
difficultés de la notation ordinaire, dont ils n'ont pas les avantages, 
ils en ont accumulé d'insurmontables, en ce que leurs systèmes ne 
peignent point aux yeux par masses, et obligent à distinguer tous les 
détails dans la rapidité de la lecture. 

Il est des systèmes de notation dans lesquels on a essayé de con- 
server une portion plus ou moins considérable de la notation usuelle, 
en la modifiant dans certaines parties suivant les préjugés de leurs 
auteurs contre telle ou telle imperfection supposée. Ainsi, M. le gé- 
néral Blein (8) et M. Gambale, de Milan (9), proposent des portées de 
six lignes pour représenter les douze demi-tons de l'échelle chroma- 
tique d'une octave, alin de faire disparaître les dièses, bémols et 
bécarres. Ce n'est pas à dire toutefois que les systèmes de Blein et 
de Gambale soient identiques ; car leur application est précisément en 
contradiction, M. Blein employant toutes les lignes et les espaces de 
la portée pour une seule octave, et réformant aussi le clavier de 
l'orgue et du piano, de telle sorte que les touches blanches et noires 
se suivent alternativement, et que chaque touche blanche répond à 
une note placée sur une ligne, et chaque touche noire à un espace ; 
tandis que M. Gambale représente par des notes blanches une suite 
de sons placés à l'intervalle d'un ton, et par des notes noires, de 
m ême forme et position qne les blanches, les demi-tons intermédiaires, 
ce qui implique aussi la réforme du clavier. Au- surplus, cette réforme 
du clavier par laquelle les touches blanches et noires auraient été pla- 
cées alternativement, et qui aurait rendu nécessaire une modification 
de la notation , cette réforme, dis-je, n'est pas nouvelle, et n'appar- 
tient ni à Blein, ni à Gambale ; car elle avait été proposée, dès 1792, 
par Jean Rohleder (10), prédicateur à Friedland, dans la Poméranie. 

Bucafichi, Milano, 1843, in-8 .— Si un modo facile ed economico per stampare 
la musica. Lettera di Barl. Montancllo a Giovanni Ricordi, Milano, 1844. 

(l) Musica enchiriadis (dans les Scriptores ecclesinsiici de musica, publiés par 
l'abbé Gerbert, tome I", pages 152 etsuiv.). 

(2} Mémoire sur un nouveau système de notation musicale, par lequel, sans le 
secours des portées ni d'aucune espèce de clef, on peut exprimer tous les sons appré- 
ciables renfermés dans l'étendue du clavier, en représentant chacun de ces sons 
par un signe particulier. (Dans les Mémoires du Musée de Paris, 1785, n° 1 . ) 

(3) Nouvelle méthode'pouT noter la musique et pour l'imprimer avec des carac- 
tères mobiles. Strasbourg, Levrault, 1810, in-4°. 

(4) An Altempt tosymplify Ihe Notation of music. Londres, Baldwin, 1811, l vol. 
in-4". 

(5) Notation musicale rendue facile par la sténographie. Abbeville,1844, in-12. — 
Signes de la sténographie musicale servant aux cours populaires de musique, établis 
d'après la méthode de Rambures. Paris, Périsse frères, in-18. 

(0) Tableau mélo-lachy graphique. Paris, Cousineau, 1799. 

(7) Sténographie musicale, ou art de suivre l'exécution musicale en écrivant. 
Paris, 1833, in-8°. 

(8) Principes de mélodie et d'harmonie déduits de la théorie des vibrations. 
Paris, Bachelier, 1832, 1 vol. in-8°, p. 10-12. 

(9) la Riforma musicale riguardanie tin nuovo slabilmento di signi c di rigole 
per appremlerela musica. Milano, 1840, in-8°. 

(10) Erleichterung des Klavierspiclens vcrmœge einer neuen Einrichtung der 
Klaviatur und eincs ncuen /Votoisj/stoiis (Moyenplus facile de jouer du clavecin, par 
le procédé d'un nouveau clavier et d'un nouveau système de notation). Kœuigsberg, 
1792, in-4". 



Comme M. Gambale, Rohleder plaçait les touches blanches à la dis- 
tance d'un ton, et les représentait par des notes blanches, et les tou- 
ches noires, intermédiaires des blanches, étaient représentées par des 
notes noires sur les mêmes degrés. Dans ce système, les dièses, bémols 
et bécarres étaient aussi supprimés. Plus tard, et avant M. Gambale, 
le facteur de pianos Charles Lemmé avait reproduit le système de 
Rohleder, avec quelques modifications (1), sans nommer son prédé- 
cesseur, et avait construit des instruments dont le clavier présentait 
dans toute son étendue des touches blanches et noires dans un ordre 
alternatif. 

Ainsi pour faire disparaître la prétendue difficulté des dièses et des 
bémols, et sous prétexte qu'il n'y a point de note élevée ni baissée, 
mais douze sons à la distance d'un demi-ton dans l'intervalle d'oc- 
tave, voilà quatre personnes qui imaginent de bouleverser d'abord 
toute la notation et de la rendre en réalité, d'une part, beaucoup 
plus difficile par l'addition d'une sixième ligne à la portée, laquelle 
trouble la vue, puis en mettant les signes de sons différents sur des 
positions identiques, et qui, dans l'obligation de les distinguer d'une 
manière quelconque, emploient des figures de notes destinées à expri- 
mer des différences de durée pour représenter des intonations diffé- 
rentes. Ce n'est pas tout, car cette notation faite pour un instrument 
à clavier, n'a plus aucune signification pour un violon, une basse, une 
flûte, etc.; déplus, la régularité qu'ils établissent dans la succession 
des touches du clavier est cause qu'il est impossible d'y distinguer 
une note, car c'est précisément par la différence d'aspect des groupes 
de deux et de trois touches noires que les notes se reconnaissent sans 
peine sur les claviers ; enfin, il faut brûler toute la musique d'orgue 
et de piano pour la remplacer par d'autre, car toutes les règles du 
doigter sont renversées. Par exemple, si l'on veut faire une gamme 
en ut, en sol, en ré, en la, en mi, en si, le passage du pouce se 
fera sur des touches noires, et le reste à l'avenant. 

Voilà les réformateurs de la notation : voulant obvier à des préten- 
dues difficultés ou à des imperfections supposées, ils imaginent des 
combinaisons dont les difficultés et les imperfections sont beaucoup 
plus réelles. Au fait, qu'y a-t-il de difficile dans l'usage des dièses et 
des bémols' La multitude innombrable de musiciens qui peuplent les 
chœurs des églises, des théâtres, des sociétés chorales, les orchestres 
de théâtres, de concerts, de musique militaire, de bals ; le nombre 
immense d'amateurs répandus sur toute la terre, lesquels chantent, 
jouent du piano ou de tout autre instrument, songent-ils à la diffi- 
culté attribuée à c es signes par quelques rêveurs ? Qu'y a-t-il d'ail- 
leurs de contraire à la raison dans leur principe inhérent à la concep- 
tion générale de la notation universellement en usage ? Le dièse hausse 
la note d'un demi-ton, le bémol la baisse également d'un demi-ton, 
le bécarre la remet dans sa situation primitive ; qui y a-t-il là qui ne 
soit exactement vrai? On a dit : on. ne peut ni hausser ni baisser un 
son ; il est ce qu'il est. Cela est, sans doute ; mais une note n'est pas 
un son; c'est un signe. Ce signe, modifié par un autre, a une signi- 
fication d'intonation ou plus haute ou plus basse. Voilà le vrai : toutes 
les déclamations par lesquelles on a prétendu l'attaquer sont autant 
de non-sens. 

Beaucoup d'autres modifications de la notation usuelle ont été pro- 
posées à diverses époques ; et d'abord la réduction du nombre des 
clefs a été considérée par plusieurs réformateurs comme une nécessité 
absolue. Le premier qui posa comme un principe la nécessité de cette 
réduction à une seule clef fut un Anglais nommé Salmon, qui vécut 
dans le xvn e siècle (2) ; son opinion fut reproduite un peu plus tard 

(1) Nouvelle méthode de musique et gamme chromatique qui abrège le travail et 
l'étude de la musique, etc. Paris, 1829, in-4°, avec 10 lplancb.es in-4° obi. et un 
tableau . 

(2) An Essag lo thé advancement of Music, by casting away the perplexity of 
différents cli/fs, etc. Londres, 1072, in-S". 



DE PARIS. 



21 



par Monteclair (1), par l'abbé Lacassagne (2), par Framery (3), l'espa- 
gnol Moretti (4),. Colet (5) et d'autres. Remarquez à ce propos que 
sous le prétexte de rendre l'art plus facile, les réformateurs tendent 
toujours à restreindre les connaissants et à mettre les nouvelles gé- 
nérations dans l'incapacité de connaître les belles œuvres de l'art des 
temps antérieurs et d'en jouir. Voyez quel est le résultat de toutes 
ces petites partitions d'opéras réduites pour le piano, avec toutes les 
voix notées à la clef de sol sur la seconde ligne ! Déjà il n'y a plus 
de chanteur de théâtre ou de concert qui soit en état de lire sa partie 
dans une partition écrite il y a vingt-cinq ans seulement La plupart 
des pianistes ne connaissent plus autre chose que les deux clefs de 
la main droite et de la main gauche. Que serait-ce si on leur propo- 
sait de transposer uu morceau? Ne sachant lire que les clefs dont ils 
ont l'habitude, ils seraient hors d'état de faire cette opération de la 
transposition par la supposition des autres clefs. Si l'on n'y prend 
garde, toutes ces idées de réforme et de simplification auront pour 
résultat la disparution de tout bon musicien avant trente ans. Ce que 
les partisans de réformes appellent rendre plvs facile consiste à 
enseigner moins de choses. 

Que parle-t-on d'ailleurs de difficultés à propos de la lecture des 
clefs ? C'est une étude à faire comme on fait des gammes sur le piano 
pour assouplir et égaliser les doigts sur le piano, comme on fait sur 
d'autres instruments pour acquérir de la justesse et un beau son. 
C'est un objet d'étude : on ne peut le supprimer sans porter préju- 
dice à l'art. Tout consiste à commencer dans l'enfance les exercices 
qui s'y rapportent. J'écris chaque année pour les concours du Con- 
servatoire de Bruxelles des leçons où de grandes difficultés d'intona- 
tions et de combinaisons de valeurs de temps sont réunies; de plus, 
toutes les clefs y sont employées et changent presque de mesure en 
mesure. Pour obtenir le premier prix au concours, il faut chanter à 
première vue cette leçon et ne pas faire de faute. Eh bien, chaque 
année le prix est partagé entre cinq, six, huit élèves. Au dernier 
concours une jeune fille, enfant de dix ans, a eu ce prix en partage. 
Qu'on ne me parle donc plus de difficultés de ce genre dans l'éducation 
d'un élève destiné à être artiste. Dans l'enseignement populaire seu- 
lement on peut restreindre cette étude. 

On peut, je le sais, objecter que certains instruments, par leur 
propre nature, opèrent la transposition d'octave qui représente la 
différence des clefs : ainsi la guitare joue une octave plus bas que 
la clef de sol à laquelle on écrit sa musique. Si la trompette est à 
l'unisson de la clef de sol (en ut), le cor, écrit à la même clef, joue 
une octave plus bas. La vérité est que la notation, pour les instru- 
ments qui transposent à raison des dimensions de leur tube, n'est 
qu'une sorte de tablature, et je ne vois nul inconvénient à l'emploi 
d'une -seul clef de sol pour tous les instruments qui transposent par 
eux-mêmes d'un ton, d'une tierce, d'une quarte, d'une quinte, d'une 
ou deux octaves. En pareil cas, que représente la note ? Un piston, 
un trou, un doigter. Ainsi Adolphe Sax ayant construit ses familles 
des saxhorns et des saxotrombas sur le même modèle, depuis l'ins- 
trument le plus aigu jusqu'au plus grave et leur ayant donné le même 
doigter, il est évident que celui qui jouera à l'unisson de la clef de 
sol les notes do, mi, sol, do, exécutera sur son instrument les mêmes 

(1) Nouvelle méthode pour apprendre la musique. Paris, 1709, in-4°. 

(2) Traité général des éléments du chant. Paris, 1760, 1 vol. in-8". 

(3) Dictionnaire de musique de Y Encyclopédie méthodique, article clef. 

(4) Sislema uniclave o ensayo sobre uniformar las claves de la musica 
sujelandolos a una sola escala. Madrid, 1824, in-8°. 

(5| La Panharmonie musicale, ou Cours complet de composition théorique et 
pratique, etc., avec un nouveau système de clefs réduites à une seule clef de sol, 
etc. Paris, Meissonnier et Heugel, 1840, gr. in-4°. 



notes que celui qui, par les dimensions différentes du tube, fera en- 
tendre fa, la, do, fa, et un autre, à une ou deux octaves plus bas, 
do, mi, sol, do. La notation de ces instruments n'est en réalité qu'une 
tablature spéciale , elle n'indique qu'un doigter. 

Au nombre des novateurs qui ont essayé de combiner certaines 
parties de la notation usuelle de la musique avec des nouveaux si- 
gnes, on remarque un professeur de mathématiques attaché à l'école 
de la marine de Cherbourg qui, par le moyen de signes de son inven- 
tion appliqués à la portée, a fait disparaître les rondes, blanches, 
croches, doubles et triples croches, ainsi qu'une partie des autres 
signes de la notation habituelle, et qui, par les dimensions propor- 
tionnelles de ses nouveaux signes, indiquait à la fois l'intonation et 
la durée des sons (1). C'est une notation qu'il aurait fallu lire le com- 
pas à la main. Un autre, séparant les cinq lignes de la portée, de la 
même manière que les touches noires du clavier, c'est-à-dire deux 
lignes, un intervalle, puis trois lignes, un intervalle, et continuant 
ainsi, d'octave en octave, suivant les besoins, plaçait les notes cor- 
respondantes aux touches blanehes du piano au-dessus, au-dessous 
ou dans les intervalles des lignes, et les notes correspondantes aux 
touches noires sur les lignes. De cette manière, il n'y avait plus ni 
clefs, ni dièses, ni bémols, ni bécarres dans la notation (2), mais les 
yeux se perdaient dans ce dédale. Un troisième a eu la bizarre idée 
de distinguer chaque note par une modification de forme (3), comme 
si les degrés de la portée n'étaient pas suffisants pour faire ceLte dis- 
tinction. 

S'il s'est trouvé des réformateurs qui ont ajouté des signes, il s'en 
est rencontré d'autres qui ont voulu en diminuer le nombre : tel est 
M. Louis Chéron, qui a réduit la portée à quatre lignes pour la musi- 
que instrumentale et à trois pour la vocale (h), et qui complète son 
système par une clef de sol placée sur la note la plus haute de la 
portée, et la clef de /« sur la deuxième ligne. Mais le plus radical 
de tous les réformateurs, à ce point de vue, est M. Miquel jeune, de 
Montpellier, qui, réduisant la portée à une seule ligne, y applique des 
chiffres pour indiquer les notes de chaque octave distinguées au moyen 
de certains signes accessoires, et combine ces chiffres avec les signes 
de durée de la notation usuelle (5). 

Le public a vu passer devant lui, avec la plus complète indiffé- 
rence, tous ces essais d'innovation sans but réfléchi, sans connaissance 
suffisante de la nature des choses. Tous ces systèmes sont morts dès 
leur naissance; mais la triste expérience qui en a été faite n'a pas dé- 
couragé les réformateurs de la notation usuelle de la musique ; de loin 
en loin il s'en trouve un nouveau qui veut tenter l'aventure.. 

Dans un prochain numéro, pour achever ce qui concerne la guerre 
faite à la notation universelle de la musique, j'examinerai les systèmes 
qui ont rompu radicalement avec elle. 

FÉTIS père. 
(La suite prochainement.) 

(1) Nouveau système de notation musicale, suivi d'un essai sur la nomenclature 
des sons musicaux. Paris, 1837, gr. in-8" avec planches. 

(2) Traité de l'art graphique et la mécanique appliquée à la musique, par Michel 
Eisenmenger. Paris, 183S, in-8". 

(3) Monogammie, par M. Juce. Paris, 1843, in-8». 

(4) Eléments de la musique, d'après une nouvelle manière de l'écrire. Paris, 
Demartray, 1834, iu-4". 

(5) Arilhmographic musicale, méthode de musique simplifiée par l'emploi des 
chiffres. Paris, Catelin, 1842, gr. in-8". 



28 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



SOCIÉTÉ DES JEDNES ARTISTES 

DU CONSERVATOIRE ISIPÉKIAL DE MUSIQUE. 
Unitivme année. — 3 ct cnncert. 

Huitième année ! Cela répond à bien des critiques et constate une 
certaine valeur, un certain mérite, auprès des gens sensés du moins, 
car auprès des autres, plus on avance et plus on a tort. Les ennemis 
de M. Pasdeloup — , on en a toujours dès qu'on fait quelque chose, — 
lui en veulent d'avoir voulu faire ce quelque chose, et surtout d'y avoir 
réussi. Ils lui en veulent de ce qu'il n'est pas resté les bras croisés 
pour prouver qu'il était capable de conduire un orchestre, et non- 
seulement de le conduire, mais de l'organiser, de le reconstituer tous 
les ans. Peut-être aussi ne lui pardonnent-ils pas d'avoir ouvert la lice 
à des artistes français et étrangers, qui, sans lui, n'auraient guère 
trouvé moyen de se produire. Voilà qui est grave en effet : pourquoi 
nous encombrer de symphonies nouvelles, quand la Société des con- 
certs a le bon esprit de n'en jouer jamais ? Pourquoi encourager des 
musiciens vivants, quand il existe dans nos théâtres et dans le public 
une tendance manifeste à préférer les morts ? M. Pasdeloup est bien 
coupable, et s'il persiste, ce n'est pas que les avis charitables lui aient 
manqué. 

Il persiste néanmoins, et, pour inaugurer la 'saison, il nous a fait 
entendre une symphonie inédite de M. Demersseman, jeune composi- 
teur, que tout le monde connaît déjà comme l'un de nos premiers 
flûtistes. Je voudrais le moins possible attirer l'anathème sur la tête de 
l'un et de l'autre. Ma conscience m'oblige pourtant à déclarer que la 
symphonie de M. Demersseman est une œuvre excellente, et que 
l'orchestre dirigé par M. Pasdeloup l'a exécutée avec une incontestable 
perfection. Transportez la symphonie et les exécutants, y compris le 
chef, dans la grande salle du Conservatoire; n'y gardez que tout juste 
le petit nombre d'auditeurs en état de comprendre et d'admirer autre- 
ment que sur la foi du programme, et vous aurez un de ces succès 
qui ouvrent avec éclat la carrière d'un artiste. Je ne désespère pas 
qu'il n'en soit de même, quoique le succès n'ait été obtenu que dans 
la salle de M. Herz ; mais je ne me suis jamais dissimulé l'influence 
du local sur certains effets et sur leurs conséquences. Elargissez la 
salle de la rue Bergère, donnez-lui les proportions de celle de l'Opéra, 
et vous verrez ce que deviendra Beethoven, même avec la symphonie 
en ut mineur. L'épreuve d'ailleurs a été faite, et le doute n'est plus 
permis. 

M. Demersseman, dans sa symphonie, procède plutôt de Haydn que 
de Beethoven ; il y a des hommes dont il ne faut pas trop s'appro- 
cher de peur de brûler ses ailes. Son style est toujours clair, élégant, 
riche d'imagination et de ce qu'on appelle si improprement science, 
mot malheureux qui fait plus de tort que de bien, et dont les igno- 
rants se servent comme d'une injure. Dans le premier mouvement de 
son œuvre, l'auteur s'est souvenu de l'instrument dont il joue si bien, 
en lui confiant un thème extrêmement gracieux, qui revient plusieurs 
fois. Peut-être cet allegro a-t-il un peu trop la forme d'une ouverture, 
mais ce n'est là qu'un léger défaut, et les qualités l'emportent de 
beaucoup dans la balance. Le second mouvement, l'andante, est ce- 
lui qui indique le mieux le modèle choisi par l'auteur : l'inspiration 
calme, heureuse et souriante du père de la symphonie, s'y reproduit 
avec le charme rajeuni de ses ingénieux caprices. Le scherzo a plus 
d'élan, de verve et d'imprévu; les cors y sont employés avec une 
habileté remarquable. Dans le quatrième morceau, l'œuvre s'agran- 
dit : un cantabile majestueux s'y fait d'abord entendre ; un thème 
rapide et léger lui succède, et le morceau continue ainsi jusqu'à 
ce que les deux thèmes se réunissent, s'entrelacent, et que le 
cantabile proposé par le violoncelle soit repris et entonné par l'or- 
chestre tout entier.. Cette péroraison termine dignement la composi 



tion du jeune musicien, qui, dès son coup d'essai, se place au premier 
rang des symphonistes de son époque. 

J'en dirais plus si l'éloge avait ses coudées aussi franches que la 
critique, et si, par intérêt pour ceux qu'on loue, il ne fallait craindre 
de trop louer. C'est pourquoi je passerai rapidement sur l'ouverture 
d'Oberon, non moins bien exécutée que la symphonie de M. Demers- 
seman, et je glisserai plus vite encore sur la symphonie en ut 
mineur de Beethoven, qui n'a pas de difficultés pour M. Pasdeloup ni 
pour son orchestre. Le Départ des chasseurs, de Mendelssohn, l'in- 
troduction du Comte Ory formaient le contingent vocal du concert, et 
sans être tout à fait au même niveau que la partie instrumentale, y 
apportaient du moins une agréable diversion. 

P. S. 



ADDITIONS MUSICALES. 

Première séance de musique de chambre d'Aluni et Franchomme. 
— Première soirée de quatuors d'Armingaud. — Concert de 
Hini'i E&etten. 

Les Sociétés de quatuors que nous possédons ne charment pas 
seulement les dilettantes ; elles font plus. Au milieu de toutes les 
choses vagues, dissemblables, parfois incohérentes que l'on entend 
chaque jour, elles dirigent et fixent l'admiration de la foule incer- 
taine; elles entretiennent ou font naître le goût du pur, du grand, 
du beau égaré par tant de sollicitations ardentes, ambitieuses et 
inquiètes; enfin par l'éloquence de l'exemple et par la grandeur 
des résultats excitent l'émulation et entraînent les artistes plus jeunes 
dans cette voie sûre, dans ce culte du génie où se recueillent les suc- 
cès durables et les applaudissements des esprits cultivés. 

L'autre soir, un de nos amis nous plaignait d'être obligé d'entendre 
à peu près tous les concerts qui se donnent à Paris. Assurément il y a 
bien des auditions peu intéressantes, mais, en revanche, il y en a de 
très-belles ; nous avons des semaines heureuses, et celle-ci était du 
nombre. Si elle a offert peu de variété, car, sauf le jeune Ketten, elle 
était consacrée à la rentrée des sociétés de musique de chambre, elle 
n'en a pas moins été magnifique par la beauté des œuvres et le talent 
de l'exécution. . 

Dimanche, dans les salons de Pleyel-Wolff, Alard, Franchomme et 
Planté reprenaient le cours de leurs sérieux et beaux succès. Ils ont 
fait goûter au public les immortelles, mais diversement belles inspira- 
tions de Haydn, de Mozart et de Beethoven. L'exécution étant l'âme 
de la musique et n'étant jamais semblable, elle fait quelquefois du 
même compositeur un compositeur nouveau, de la même œuvre, bien 
connue cependant, une œuvre nouvelle. En écoutant un quintette et 
une sonate de Mozart, dont la partie de piano a été délicieusement 
dite par Planté, un trio de Beethoven et un quatuor d'Haydn joués 
avec un admirable ensemble, en retrouvant, comme les années pré- 
cédentes, cette haute intelligence de la pensée des maîtres, ce style 
élevé et pur, ces intonations si fines, si délicatement justes, on ne re- 
connaissait plus tout à fait ces mêmes compositions entendues ailleurs. 
Alard et Franchomme sont parvenus à faire de leur société de musique 
classique comme un fidèle écho des merveilles instrumentales dont 
jouissent les auditeurs des concerts du Conservatoire. En effet, c'est 
en miniature la même âme, le même fini, la même perfection ; c'est 
aussi cette qualité de son toute française qui a bien son prix. Nous ne 
savons comment sont rendus eu Allemagne tous ces chefs-d'œuvre que 
nous lui devons et que nous nous sommes appropriés par une étude 
assidue et par une interprétation souvent irréprochable. Quoi qu'il en 
soit, nous doutons qu'ils puissent être mieux compris et mieux exé- 
cutés qu'ils ne le sont par Alard et par Franchomme. Nous doutons 
aussi qu'ils soient écoutés plus religieusement. 



DE PARIS. 



29 



Par une attention soutenue, par une constante sympathie, par des 
applaudissements souvent contenus, tellement il craignait d'amoindrir 
son plaisir en perdant quelques notes, le public ravi et charmé a prouvé, 
l'autre jour encore, aux exécutants, combien il apprécie leur talent, 
combien il l'aime, et combien il le trouve au-dessus de certaines ova- 
tions prodigués trop souvent. 

— Il faut encore que nous parlions de Haydn, de Mozart, de Bee- 
thoven et de Mendelssohn, leur héritier le plus direct; mais la mo- 
notonie du beau est trop peu commune pour qu'on puisse s'en plain- 
dre. Assez d'autres se chargent du soin de la détruire et de la remplacer 
par une diversité de leur façon qu'il est permis de ne pas toujours 
goûter. D'ailleurs, quoi de plus varié que le répertoire de chacun de 
ces maîtres illustres et féconds qui écrivent avec une abondance à 
confondre la pensée? Nous les avons retrouvés tous à la première 
séance de MM. Armingaud, Léon Jacquard, Lalo et Lapret ; l'un avec 
son quatuor, l'autre avec sa sonate, un autre avec son quintette. Tou- 
jours ce qu'ils disent est intéressant, distingué, noble, souvent exquis, 
grandiose et sublime. Faut-il s'étonner si le public accourt en foule 
pour les entendre, et s'il leur prodigue ses plus enthousiastes accla- 
mations ? 

11 y aurait un travail intéressant à faire sur les nuances, sur les dif- 
férences qui séparent nos sociétés de musique de chambre. Nous n'en- 
treprendrons pas aujourd'hui ce parallèle de talents si divers. Toute- 
fois nous pouvons dire qu'elles ont chacune une physionomie propre, 
un cachet distinctif bien fait pour captiver les dilettantes délicats. Le 
succès des interprètes a été très-grand. Armingaud a beaucoup de 
chaleur ; il est nerveux, inégal. Son archet mord parfois la corde 
d'une façon quelque peu éloignée de la pureté ; mais il est souvent 
éloquent. Son jeu plein d'expansion attache constamment Les autres 
artistes qui composent cet excellent quatuor sont de très-remarqua- 
bles instrumentistes, des musiciens pleins de goût ; c'est dire qu'ils 
contribuent brillamment à une complète exécution : ce qui n'est pas 
un aussi mince éloge qu'on pourrait le croire. 

En jouant plusieurs morceaux avec la sûreté, la vigueur, la délica- 
tesse de doigts et aussi avec le sentiment musical jamais exagéré, mais 
jamais froid, qui lui ont fait une belle place parmi nos pianistes, 
Mme Massart a jeté un vif éclat sur cette soirée fort applaudie par 
un auditoire nombreux et des plus sympathiques. 

— Entendre un virtuose de onze ans et demi n'est pas chose très- 
rare. La nature se plaît à en créer de temps en temps ; puis à défaut 
d'elle, il y a des serres chaudes pour ces éclosions prématurées. On 
a recours alors à des études opiniâtres après lesquelles l'intelligence 
de l'enfant sort quelquefois anéantie ou tout au moins privée de sève 
et de fraîcheur. 11 n'en a pas été ainsi pour Henry Ketten, et il y a 
chez lui l'étoffe d'un artiste exceptionnel. Depuis l'année dernière, il 
a fait de notables progrès. 

L'autre soir le public réuni chez Herz- applaudissait non pas un de 
ces talents relatifs auxquels on tient compte de tout, de la longueur 
des cheveux, de la petitesse de la taille, des mains inhabiles aux traits 
en octaves, à l'extension des dixièmes qui désespèrent tant de pia- 
nistes, mais un talent réel, naturel et acquis. Henri Ketten a exécuté 
avec beaucoup d'aplomb un concerto de Beethoven, et avec beaucoup 
d'élégance et de clarté le chant de la Fileuse, de Henri Litolff, et 
plusieurs morceaux de J. Liszt, de Thalberg et de Chopin. Nous pou- 
vons déjà donner de grands éloges à ce petit prodige. Nous espérons 
pouvoir un jour les continuer à l'artiste, et retrouver développées et 
agrandies les précieuses facultés dont il est si richement doué et qui 
promettent un pianiste, un musicien sérieux et peut-être célèbre. 

M. Archainbaud possède une fort jolie voix de baryton. Il s'est 
montré vocaliste habile en disant l'air de Zaïre, de Mercadante, et 
chanteur expressif en phrasant avec ampleur le Paradis perdu, de 
Th. Ritter. 

Adolphe BOTTE. 



BIBLIOGRAPHIE MUSICALE. 

Frédéric Brîsson. — Marta, trio pour piano, violon et orgue. — Ro- 
bert le Diable, grand duo caractéristique pour piano et orgue. — Trio 
de Guillaume Tell, arrangé pour piano, violon et orgue. 

Nous venons un peu tard pour exprimer une opinion quelconque sur 
des œuvres qui ont déjà traversé deux saisons, et qui sont aujour- 
d'hui généralement connues et appréciées. Depuis que Frédéric Bris- 
son les a fait eutendre dans son concert de l'hiver dernier, leur 
succès ne s'est pas démenti, et elles ont conquis leurs grandes en- 
trées dans la plupart des salons où l'orgue partage les honneurs dé- 
cernés au piano. C'est donc pour les retardataires que nous prenons 
la plume et que nous écrivons ces lignes à la louange du jeune et 
gracieux pianiste-compositeur dont les inspirations se sont en quel- 
que sorte spécialisées au profit du nouvel instrument d'Alexandre. 
Son trio pour piano, violon et orgue, sur les principales mélodies de 
Marta, est un morceau des plus remarquables, et ne le cède en rien 
à celui dont il a emprunté les éléments à la Norma. Après une in- 
troduction concertante entre les trois instruments, l'orgue pose le 
joli motif de la romance de la Rose, qui fournit le prétexte de 
deux très-brillantes variations, l'une pour le violon et l'autre pour 
le piano ; puis la deuxième partie, plus vive et plus animée, re- 
produit tantôt sur l'orgue, tantôt sur le piano ou le violon, le motif 
du chœur des servantes. L'effet de ce trio, habilement combiné, est 
des plus heureux . Les chants gracieux et spirituels de M . de Flotow 
y brillent d'un éclat qui n'a rien à envier à celui de la scène. 

Le Grand duo caractéristique, pour piano et orgue, sur Robert le Diable, 
affecte des proportions plus vastes et plus sérieuses. On sent que 
l'influence du génie de Meyerbeer n'est pas restée étrangère aux 
développements ingénieux, aux traits élégants, aux harmonies ex- 
pressives qui font de ce morceau une œuvre réellement belle. Le 
piano et l'orgue s'y donnent mutuellement la réplique avec un art 
et un goût qui éloignent l'idée du travail et ne laissent subsister que 
celle de l'inspiration la plus pure et la plus distinguée. Par un 
enchaînement dont les rouages sont adroitement dissimulés, le 
chant imposant et sublime : Nonnes qui reposes, côtoie un air de 
danse, sans que l'on soit le moins du monde choqué de ce contraste. 
Ce duo restera comme un des meilleurs titres de Brisson à la gloire 
que lui a valu dans ces derniers temps son double talent de com- 
positeur au point de vue du piano et de l'orgue. 

Nous craindrions de nous répéter en analysant les riches et brillants 
effets répandus à pleines mains dans l'arrangement, par le même 
auteur, du trio de Guillaume Tell, pour piano, violon et orgue. Qu'il 
nous suffise de constater qu'il peut marcher de pair avec les deux 
morceaux d'élite que nous venons de mentionner, et que son succès, 
pas plus que celui du trio de Marta et du duo de Robert le Diable, ne 
saurait maintenant être mis en question. 



Allsert 1/Hôte. 



■ Confidence, pour piano, 
facile pour le piano. 



■ Rimembrspiza, fantaisie 



M. Albert L'Hôte vient de publier deux nouveaux morceaux, le premier, 
intitulé Confidence, est une mélodie pour violon, élégante, sagement 
écrite, d'une expression douce et tendre, d'un charme pénétrant, 
et oui laisse regretter qu'elle soit aussi courte ; ce n'est malheureu- 
sement pas là un défaut commun à tous les compositeurs, et l'on 
doit louer l'auteur de Confidence de la sobriété avec laquelle il a 
écrit cette page charmante, qui, comme toutes les productions de 
ce genre, n'exige de l'exécutant qu'une grande simplicité de style 
unie à beaucoup d'expression. Le deuxième morceau, qui a pour 
titre Rimembranza, est une fantaisie facile pour le piano. Après une 
introduction courte, d'un mouvement lent et d'un tour mélanco- 
lique, vient un allegro moderato d'une grâce exquise et d'une extrême 
délicatesse. Le motif principal, plusieurs fois varié dans le courant 
de cet allegro, est toujours ramené avec beaucoup de bonheur,' et 
nous citerons en outre un passage en trémolo qui est d'un effet 
délicieux ; le morceau se termine par une péroraison mouvementée 
et vigoureuse qui n'exclut pas la distinction. En somme cette fan- 
taisie est une œuvre très-heureuse et réunit toutes les qualités qui 
constituent un excellent morceau de salon. 

Y. 



NÉCROLOGIE. 

]\\ «ÏB€AK». 



Chef d'orchestre habile et honorable, Girard est mort au champ 
d'honneur. Lundi dernier, pendant la représentation des Huguenots, 



30 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



entre le second et le troisième acte, il avait dit à l'un des artistes : 
« Mettez la main sur mon cœur et voyez comme il bat : je me 
sens bien mal. » Et comme cet artiste l'engageait à se retirer : 
« Non, dit-il, je resterai jusqu'au bout ; je ne veux pas abandonner la 
débutante qui compte sur moi. » (C'était Mlle Brunet qui chantait pour 
la première fois à l'Opéra le rôle de Valentine.) Girard resta donc; 
mais vers la fin du troisième acte il chancela et sortit de l'orchestre, 
soutenu par deux musiciens. Après lui avoir donné les soins nécessai- 
res, on le reporta mourant chez lui, à quelques pas du théâtre ; un peu 
plus tard il avait cessé de vivre. Des accidents survenus déjà dans 
les mêmes circonstances soit à l'Opéra, soit à la Société des concerts, 
auraient pu servir d'avertisssements ; mais le courageux artiste n'o- 
béissait qu'à la loi du devoir, et il voulut l'accomplir jusqu'au dernier 
moment. 

Girard (Narcisse) était né à Mantes le 28 janvier 1797. Elève du 
Conservatoire, il remporta le premier prix de violon dans la classe de 
Baillot. Il étudia aussi la composition et s'y forma par de sévères études. 
Après avoir visité l'Italie et s'y être essayé comme chef d'orchestre, 
il revint en France où, vers les derniers temps de la Restauration, 
Rossini lui confia la direction de l'orchestre du théâtre Italien. Après 
1830, il fut appelé à celle de.l'orchestre du théâtre Nautique. Au mois 
de novembre 1835, un concert fut donné par M. Hector Berlioz et par 
lui dans la grande salle du Conservatoire. Girard s'y produisit comme 
compositeur en faisant exécuter une ouverture d'Antigone, et une So- 
nata fantasia de Beethoven, mise en symphonie. Bientôt le directeur 
de l'Opéra-Comique, M. Crosnier, le chargea de diriger l'orchestre de 
son théâtre, et il remplit ces fonctions pendant onze années avec un 
talent rare. Non-seulement il perfectionna singulièrement l'exécution 
instrumentale, mais il rendit des services réels aux jeunes composi- 
teurs, auxquels il donna souvent d'utiles conseils. Lui-même, il écrivit 
la partition des Deux voleurs et celle du Conseil des Dix, deux ou- 
vrages en un acte. Il avait aussi arrangé et complété une partition 
italienne du maestro Coppola, la Pazzaper amore, pour les débuts 
de Mme Eugénie Garcia. 

L'illustre Habeneck ayant été mis à la retraite, Girard lui succéda, 
comme chef d'orchestre de l'Opéra et de la Société des concerts. A sa 
mort il lui succéda encore comme professeur de violon au Conserva- 
toire, et quand la chapelle impériale fut organisée, il reçut de 
M. Auber un titre de plus. 

Les obsèques de cet artiste éminent ont été célébrées jeudi der- 
nier dans l'église Saint-Roch. Dès neuf heures du matin, la vaste en- 
ceinte était remplie. La nef réservée aux personnes qui suivaient le 
convoi ne suffisait pas à contenir tous les amis du défunt, les profes- 
seurs du Conservatoire, artistes et notabilités de tout genre. A l'entrée 
du cortège funèbre, l'orchestre, dirigé par M. Tilmant, a exécuté la 
marche funèbre de Beethoven. Les cordons du char étaient tenus 
par MM. Auber, directeur du Conservatoire et président de la So- 
ciété des concerts ; Halévy, membre de l'Institut ; Alphonse Royer, 
directeur de l'Opéra, etTulou, ancien professeur au Conservatoire. Le 
Kequiem de Mozart, exécuté par les artistes de la Société des concerts 
et de l'Opéra, écouté dans un religieux silence, a produit une pro- 
fonde sensation. L'offertoire et la marche de sortie ont été improvisés 
sur l'orgue par M. Leprévot. A l'arrivée du cortège au cimetière Mont- 
martre, les chœurs de la Société ont encore chanté le De profanais 
avec un ensemble admirable. 

Plusieurs discours ont été prononcés, le premier par M. Lebouc, se- 
crétaire de la Société, qui a caractérisé Girard en ces termes: 

« Il sut, dans l'accomplissement de ses fonctions, mériter le respect 

» et l'estime de ses subordonnés par son esprit juste et impartial, en 

» même temps qu'il obtenait l'entière confiance des directeurs de ces 

» grandes entreprises artistiques. 

» Une des qualités les plus saillantes du caractère de Girard fut la 



» dignité d'artiste qu'il sut garder dans les différentes positions qu'il 
» a occupées. 

» D'autres que moi vous diront sans doute, Messieurs, avec quelle 
» énergie et quelle persistance il travailla à améliorer la position des 
» artistes de l'Opéra; quant à moi, parlant spécialement au nom delà 
» Société des concerts, je me plais à vous rappeler le zèle et l'amour 
» avec lesquels il s'occupait de notre belle institution. Grâce à son 
» goût exquis, à la justesse de ses observations, notre Société a conti- 
» nué à suivre la voie de perfectionnement dans laquelle son illustre 
» fondateur l'avait fait entrer. » 

MM. Alphonse Royer et Deldevez ont ensuite parlé au nom de 
l'administration et des artistes de l'Opéra; nous regrettons de ne 
pouvoir reproduire ici leurs paroles ainsi que celles de M. Trianon, 
qui, à titre d'ami, s'est particulièrement attaché à retracer les qua- 
lités personnelles de Girard. 

Le comité de la Société des concerts a décidé qu'en signe de deuil 
sa seconde séance qui devait avoir lieu aujourd'hui serait,, remise au 
dimanche, 5 février. C'est M. Tilmant qu'elle a choisi pour chef, et 
cet honneur est un juste hommage rendu au talent non moins qu'à la 
modestie avec laquelle, lors de l'avènement de Girard, l'ancien lieu- 
tenant s'était effacé devant le nouveau général. 

L'orchestre de l'Opéra passe sous la direction de M. Dietsch, l'un 
des chefs du chant de ce théâtre. 

Le règlement du Conservatoire n'admettant que trois classes de vio- 
lon, celle que tenait Girard semble devoir être supprimée ; mais dans 
cette espèce de succession d'Alexandre , il reste encore un titre à 
conférer, celui de chef d'orchestre des concerts de la cour. Un nom 
se présente tout d'abord , celui d'Hector Berlioz , qui déjà célèbre , 
consentit à s'associer Girard dans le concert que nous rappelions tout 
à l'heure, lorsque celui-ci avait encore ses preuves à faire, et qu'il 
lui fallait un ferme appui pour l'y aider. 

P. S. 



NOUVELLES. 

»*,,. Au théâtre impérial de l'Opéra Mlle Marie Brunet a fait lundi 
son premier début dans le rôle de Valentine, des Huguenots. On sait 
qu'elle arrive de Marseille, et qu'elle avait fait ses premiers pas au 
théâtre Lyrique dans un petit rôle de la Fanchonnette; Alors elle sortait du 
Conservatoire où elle prenait des leçons de M me Damoreau. Depuis elle 
a étudié avec Duprez et elle a voulu changer de genre. A-t-elle eu tort 
ou raison? c'est une question que nous jugerons un autre jour. 
Mlle Brunet doit, dit-on, faire son second début dans la Juive. 

*** Le Pardon de Plaërmel a été joué mardi et jeudi. Maintenant que le 
chef-d'œuvre a dépassé sa soixantième représentation, le moment est 
venu d'en faire jouir cette portion du public auquel le théâtre est in- 
terdit pendant la semaine; on le donnera donc, par extraordinaire, 
aujourd'hui dimanche, et la salle ne suffira pas à contenir la foule qui 
voudra profiter de l'occasion. 

t % Le théâtre Italien annonce pour mardi prochain la reprise d'il 
Malrimonio segreto, de Cimarosa, qui n'a pas été chanté à Paris depuis 
la saison 1846-47. 

»*» Giuglini est engagé à la Scala de Milan pour douze représentations 
et à raison de 2,000 fr. par soirée. Les débuts du célèbre ténor auront 
lieu dans la Favorite. 

„*„ Le théâtre Lyrique a donné hier la première représentation de J/« 
tante dort, opéra-comique en un acte, de MM. Hector Crémieux et Cas- 
pers. 

t % Les recettes des théâtres, concerts, bals et spectacles de tout 
genre, pendant le mois de décembre, se sont élevées à la somme de 
1,389,619 fr. 85 c. 

a*. Le Pardon de Ploërmel vient d'être joué avec le succès le plus 
éclatant à Hambourg et à Dresde. Dans la première ville , c'est 
Mlle Schubert qui a rempli le rôle de Dinorah : elle s'est montrée charmante 
comme comédienne et comme cantatrice ; elle a été rappelée à diffé- 
rentes reprises. A Dresde, où Meyerbeer se trouvait de passage, le maître 



DE PARIS. 



31 



a été rappelé après chaque acte, et S. M. le roi de Saxe l'a fait venir 
dans sa loge pour lui exprimer son admiration. Tous les artistes ont dû 
reparaître après chaque acte, et M me Burde-Ney, qui jouait le rôle de 
Dinorah, a été rappelée trois fois après l'air de l'Ombre. 

*** A la liste des villes où le Pardon de Ploërmel doit être prochaine- 
ment représenté, on doit ajouter Angers et Strasbourg. 

*% Voici le programme du concert que Richard Wagner donnera mer- 
credi prochain, 25 janvier, au théâtre Italien : 1° ouverture du Vaisseau- 
Fantôme ; 2° marche et chœur ; 3° introduction du troisième acte (pèle- 
rinage); h° chant des pèlerins; 5° ouverture du Tannhaustr; 6° prélude 
de Tristan et Iseult; 7°introduction : 8" marche des fiançailles (avec chœur); 
9" fête nuptiale (introduction du troisième acte) et épithalame du Lohen- 
grin. L'orchestre et les chœurs seront dirigés par Richard Wagner. 

*** Emile Prudent est de retour de son voyage à Metz et à Nancy, où 
il vient d'obtenir un véritable succès d'enthousiasme. Le célèbre ar- 
tiste passera tout l'hiver à Paris. 

**, La troupe organisée par les soins de M. Willert Beale pour entre- 
prendre une grande tournée artistique dans le Royaume-Uni, est main- 
tenant au grand complet et a commencé ses excursions depuis 
quelques jours. Les premières séances ont obtenu beaucoup de succès , 
et les rappels n'ont manqué ni à M. Bottesini ni à MM. Sivori, Engel et Rei- 
chardt ; en somme l'effet produit est très-bon, et tout annonce que ce 
voyage musical sera couronné du plus beau succès. Voici les noms des 
artistes engagés par le célèbre imprésario anglais : Partie vocale, Mlle Cor- 
bari, Mmes Badia et Fiorentini; MM. Reichardt, Tagliafico et Hatton. — 
Partie instrumeniale : piano, M. Brinley Richards ; violon, M. Sivori; har- 
monium, M. Engel; contre-basse, M. Bottesini; chef d'orchestre, M. Hat- 
ton. Mlle Corbari a été engagée en remplacement de Mlle Balfe, qui a 
rompu son engagement au dernier moment. 

**„ Sur !a proposition de S. Exe. le ministre de l'agriculture, du 

commerce et des travaux publics, M. Alexandre (Edouard), facteur 

d'instruments de musique, a été nommé chevalier de la Légion d'hon- 
neur. 

t % S. M. le roi de Wurtemberg vient de faire remettre à l'éditeur 
M. G. Brandus la médaille en or de l'ordre du Mérite civil. 

„% S. M. l'Empereur a envoyé à M. Jules Cohen une belle médaille, 
à l'occasion de la cantate composée par lui et exécutée au théâtre 
Lyrique, après la victoire de Solferino. 

„** La préfecture de la Seine publie l'avis suivant : n Un concours de 
composition chorale, sans accompagnement, est ouvert par la commission 
de surveillance de l'enseignement du chant dans les écoles communales 
de Paris. Deux médailles d'or, de la valeur de 430 fr. chacune, seront 
décernées, l'une à l'auteur d'un chant pour voix d'hommes, et l'autre à 
l'auteur d'un chant pour 1 er et 2° dessus, ténors et basses. Les composi- 
teurs ont la liberté de choisir les paroles qu'ils mettront en musique; 
mais ils rejetteront rigoureusement toute poésie qui, par le sujet ou par 
le style, ne répondrait pas à la destination de leurs morceaux : les éta- 
blissements primaires de la ville. Les morceaux couronnés seront exé- 
cutés dans une des grandes séances publiques de l'Orphéon. Us resteront 
la propriété des auteurs. Les manuscrits devront être envoyés à l'Hôtel 
de Ville, au bureau de l'instruction primaire, avant le 15 mars 1860. Ils 
ne devront pas porter de nom d'auteur, mais ils seront accompagnés 
chacun d'une épigraphe ou devise qui sera reproduite sur un billet ca- 
cheté dans lequel le nom de l'auteur sera inscrit. » 

„.** Les examens pour l'obtention du certificat d'aptitude à l'emploi de 
professeur de chant, dans les écoles communales de Paris, auront lieu 
vers la fin du mois de janvier. 

,% Théodore Ritter est de retour de son excursion à Marseille, où il 
s'est fait entendre avec un immense succès. 

„.*„, On annonce que Mme Szarvady (Wilhelmine Clauss) doit donner, 
pendant la saison, trois concerts, dont le premier est fixé au 28 janvier. 
Pour une artiste d'un talent si rare et de nature tout à fait exception- 
nelle, il n'est besoin que de citer son nom et d'y ajouter une date pour 
que le succès du concert soit assuré. 

*** F. Brassin, l'éminent pianiste, dont les grands succès en Belgique, 
en Hollande et en Allemagne sont connus, vient d'arriver. Il passera 
l'hiver à Paris et se fera entendre en public. 

„,** A peine de retour de Bâle, où il vient de se faire entendre dans 
un brillant concert avec Stockhauson, M. Hans de Bulovv se dispose à 
donner une soirée musicale dans les salons Pleyel vendredi prochain 
27 janvier. Entre autres œuvres classiques, M. de Bulow exécutera la 
sonate op. 106 de Beethoven, et divers morceaux de Chopin, Liszt 
et Mendelssohn. 

„** M. A. Kalkbrenner qui depuis longtemps avait privé le public de 
ses productions musicales, vient de se décider, après le succès de sa 
mosaïque sur le Pardon de Ploërmel, à faire paraître une série de com- 



positions nouvelles et de genres différents, chez l'éditeur Saint-Hilaire. 
Outre une collection de musique de danse, il nous promet un grand trio 
pour piano, violon et violoncelle , et plusieurs morceaux de chant 
M. Kalkbrenner inaugure cette publication par les Chants de l'Italie, 
trois nocturnes dé caractère pour piano, et Faites l'aumône à l'orphelin, 
stances de M. Paul Saunière. 

*** Un violoniste belge dont on dit beaucoup de bien, M.Jacques Dupuis, 
va se faire entendre pour la première fois à Paris au prochain concert de 
la Société des jeunes artistes, dirigés par M. Pasdeloup. M. Jacques Du- 
puis exécutera le concerto de Beethoven. 

„,*,,, C'est jeudi prochain que doit avoir lieu la seconde des quatre 
séances de musique de chambre données par M. Charles Lamoureux. 
Outre le quatuor en ré mineur de Mozart et différents autres morceaux 
classiques, M. Lamoureux fera entendre une nouvelle sonate d'Adolphe 
Blanc pour piano et violon. 

*** L'un des plus brillants disciples de Prudent, M. Léon Dufils, 
dont nous avons fait connaître les succès dans nos principales villes de 
France, va se faire entendre pour la première fois à Paris. Il donnera, le 
mercredi 8 février, dans la salle Herz, un concert à grand orchestre, sous 
l'habile direction de M. Tilmant et avec le concours de nos plus grandes 
célébrités musicales. 

t * t L'excellent violoniste Jean Becker, virtuose de S. A. I. la grande 
duchesse de Bade, vient d'arriver de Londres où il a obtenu les plus lé- 
gitimes et les plus brillants succès à Saint-Jame's-Hall. Paris va être ap- 
pelé à l'applaudir de nouveau, car on annonce son premier concert, dans 
les magnifiques salons Erard, pour le mardi soir, 7 février, avec le con- 
cours d'artistes les plus distingués. 

„/%, Géraldy a fait entendre dimanche dernier, dans la brillante mati- 
née donnée par le jeune pianiste , M. G. Pfeiffer, deux nouvelles com- 
positions de M. Charles Manry, l'Enfant dangereux et Fleur d'Italie. Ces 
charmantes mélodies pleines de grâce et de sentiment ont valu à Gé- 
raldy, qui les a chantées avec le goût et la méthode parfaite qu'on lui 
connaît, les plus chauds applaudissements. 

„.** M. Spira qui, il y a une dizaine d'années, obtenait de très-curieux 
résultats au moyen d'un instrument fabriqué avec de petits morceaux 
de bois, vient d'arriver à Paris où il compte se faire entendre. 

»% On annonce la prochaine inauguration des nouveaux salons d'Erard. 
Ils sont parfaits, dit-on, sous le rapport de l'acoustique et peuvent, 
contenir environ trois cents personnes.' 

*** Samedi dernier, Mlle Balby, élève du Conservatoire , s'est fait en- 
tendre au Cercle des sociétés savantes ; la jeune artiste a dit avec beau- 
coup de goût l'air du Concert à la cour ; elle a été très-bien accueillie. 

»* t Le jeudi, 2 février 1860, l'association des artistes musiciens de 
France célébrera la Fête de la Purification, en faisant entendre en l'église 
de Saint-Vincent de Paul une nouvelle messe solennelle avec soli, chœur 
et grand orchestre, de M. Léon Gastinel, spécialement composée pour 
cette circonstance. Les artistes au nombre de deux cents, seront di- 
rigés par M. Deloffre. Le grand orgue sera tenu par M. Cavallo. 

**„. Le concert de Jacques Baur, qui devait avoir lieu le 25 de ce 
mois, est remis au 1k février prochain. 

*** M. de Berens, compositeur' suédois, vient de faire représenter à 
Stockholm une partition en deux actes sur le poème de Lulli et Quinault, 
On a déjà du même compositeur le Songe d'une nuit d'été, ainsi qu'un 
opéra intitulé \ioletta. 

+ % Voici un de ces actes de bonne confraternité artistique que l'on. 
est heureux de citer. Pendant un des jours de verglas qui ont signalé 
le mois de décembre, un artiste lillois, M. Renaud, gagnait modestement 
à pied le village d'Annapes, où l'appelait son travail. M. Renaud est le 
chef de la musique d'Annapes et de celle du tissage de Marquette, et, 
comme tel se rend chaque semaine dans les localités pour y donner 
ses leçons et diriger les répétitions. M. Renaud, en chemin, glissé tout à 
coup, tombe et se brise la cheville du pied droit. Quelques instants après, 
on ramassait l'artiste sur la route et on le transportait chez lui. Depuis ce 
jour, le chef de musique est cloué dans son lit; la guérison d'une bles- 
sure du genre de celle qu'il a reçue est longue; il faut de l'argent, beau- 
coup d'argent, et les musiciens modestes ne font jamais fortune, loin de 
là. Pour comble de malheur, les leçons n'allaient pas, ejt on pouvait 
craindre que l'absence du chef n'entraînât la désorganisation des mu- 
siques qu'il dirigeait si son remplacement n'était pas effectué. Le chef de 
musique du S6 1 ' de ligne s'entendit alors avec son sous-chef pour faire 
le service de l'artiste blessé pendant son traitement ; la proposition 
qu'ils en firent au corps de musique fut accueillie avec empressement, et, 
depuis, le chef du 86" se rend à Marquette toutes les semaines, le sous- 
chef à Anapes, et tous deux gardent intacte la position qui était la plus 
belle partie des ressources du blessé. 

„% Un facteur de pianos à Vienne annonce qu'il donnera à chaque 
acheteur de piano une prime consistant en un professeur de piano, d'une 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



valeur relative à celle de l'instrument. Des leçons seraient ainsi données 
à l'acheteur gratis, ou plutôt en prime, pendant six mois, qui suffisent, 
d'après la même annonce, pour apprendre parfaitement à jouer sur les 
magnifiques pianos sortant de cette fabrique. 

„,*„ Histoire d'un inventeur au dix-neuvième siècle, tel est le titre de 
la publication infiniment curieuse et instructive que M. Oscar Comet- 
tant a consacrée aux ouvrages et aux luttes d'Adolphe Sax. Nous nous 
occuperons de ce livre qui vient de paraître et ne manquera pas de 
lecteurs. 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 



**„ Strasbourg, 14 janvier. — Les séances de musique de chambre de 
MM. Schwaederlé, Mayerhofer, Weber et Oudshoorn sont arrivées à leur 
apogée. Depuis cinq ans MM. les artistes-sociétaires ont à se réjouir d'une 
sympathie toujours croissante de la part du public, et, dimanche dernier, 
la salle de la mairie s'est trouvée littéralement trop petite pour contenir la 
société d'élite qui s'y était donné rendez-vous. Outre un charmant quatuor 
d'Haydn et la grande fugue du neuvième quatuor de Beethoven, le pro- 
gramme portait encore le concerto pour violon d'Auber, l'illustre chef de 
l'école française. M. Schwaederlé a su mettre en relief avec l'admirable 
talent qu'on lui connaît toutes les beautés de la composition d'Auber 
qui a été acclamée par la salle entière. Une toute jeune pianiste, 
Mlle Fanny Schwaederlé, a interprété avec grâce et beaucoup d'entente 
musicale le trio en mi majeur de Mozart, dans lequel elle a été parfai- 
tement secondée par MM. Schwaederlé et Oudshoorn. 

,*, Reims. — La Société des concerts vient de donner avec succès son 
deuxième concert de la saison. Les artistes engagés étaient : M me Borghi- 
Mamo, MM. Graziani et Ernest Nathan, l'excellent violoncelliste. M" Borghi 
a fait fureur, principalement avec la Chanson Napolitaine, de Braga, et 
dans le duo du Barbiere avec Graziani, qui, lui aussi, a récolté de nom- 
breux bravos. Ernest Nathan a délicieusement accompagné sur son vio- 
loncelle Am.or funesto, mélodie de Bonoldi; le Souvenir de Bellini et sur- 
tout le Caprice, sur des airs napolitains, deux charmants morceaux de sa 
composition, ont valu à Ernest Nathan un succès d'enthousiasme. 

»*„, Lille. — Les répétitions du Pardon de Ploërmel se font avec 
beaucoup de soin. Ce bel ouvrage sera joué mardi ou jeudi prochain, et 
aura pour interprètes M m * Jienaud, première chanteuse, Barré, baryton, 
et un trial du théâtre de Gand engagé pour cet important ouvrage. Trois 
beaux décors sont peints par Wicart, décorateur lillois. 

■ m \ Lyon. — La matinée de M. Pontet a emprunté un attrait tout 
nouveau à la présence de Mlle Dorville, jeune pianiste que Paris a 
applaudie et qui est venue depuis peu se fixer à Lyon. Cette char- 
mante artiste a tenu la partie de piano dans le quatuor de Weber avec 
une netteté et un sentiment musical qui lui ont valu l'accueil le plus 
brillant. 

j,** Rouen. — La reprise de Joconde a été accueillie avec un véritable 
plaisir; la charmante partition de Nicolo a été très-bien interprétée par 
MM. Méric, Bouvart et M™ 8 Barbot. A l'étude le Pardon de Ploërmel dont 
la première représentation est attendue avec la plus vive impatience. 

x*t, Chalons-sur-Saône, 9 janvier. — Les Malices de Nicaise , tel est le 
titre d'un opéra-comique, œuvre de deux Chalonnais, et dont notre scène 
doit avoir la primeur. La représentation est fixée au 19 courant. Si nous 
en croyons les indiscrétions de quelques amateurs, ce début serait des 
plus remarquables et de nature à faire concevoir les plus belles espé- 
rances. Les rôles principaux sont confiés a Mme Bellet et à M. Morrisson, 
baryton de Paris. 

**„ Perpignan — On répète VÈtoile du Nord dont la reprise aura lieu 
au premier jour. On parle aussi d'un opéra inédit, œuvre de deux com- 
patriotes, et dont on dit d'avance beaucoup de bien. . 

*** Marseille. — Mlle Octavie Caussemille vient de donner au Grand- 
Théâtre un concert qui laissera le souvenir d'une véritable solennité ar- 
tistique. La jeune virtuose avait choisi le quatrième concerto syinpho- 
nique de Henri Litolu" pour piano et orchestre, vaste composition qui 
réunit tous les caprices, toutes les combinaisons les plus difficiles dont 
l'habile et savante pianiste a su triompher en artiste supérieure. A 
chaque période, enlevée avec la plus merveilleuse précision, il y a eu 
des applaudissements sans fin, puis, après le scherzo, plusieurs bouquets 
sont tombés sur l'estrade, et Mlle Caussemille, rappelée par toute la 
salle, a reparu au milieu de l'enthousiasme universel. Le concerto de 
Litolff terminait la première partie du concert. Dans la seconde, Mlle Caus- 
semille a joué avec un talent hors ligne la fantaisie de Leybach sur la 
Sonnambula, la Jota aragoness, de Gottschalk, et Un carnaval de plus, de 
Fumagalli. La partie vocale a obtenu aussi un succès de bon aloi, ce qui 



n'est pas surprenant, puisqu'elle se composait de Mme Meillet, de 
Mlle Lischtner, de MM. Monjauze, Ismaël et Depassio. Un air de la Flûte 
enchantée, un duo de Martha, le boléro des Vêpres siciliennes, la canzon- 
nette de Marco Spaia, etc., en ont fait les frais. L'orchestre, vaillam- 
ment conduit par M. Momas, a supérieurement rendu les deux ouver- 
tures du Freischiitz et de Zampa, et jamais Mlle Caussemille ne sera 
mieux secondée qu'elle ne l'a été dans la merveilleuse exécution du 
quatrième concerto de Litolff. 



CHRONIQUI ÉTRANGÈRE. 



**,,, La Haye, 1 8 janvier. — Stradella, l'opéra de M. de Flotow, a 
parfaitement réussi, et la seconde représentation avait attiré une foule 
immense. L'effet du quatrième acte a été surtout des plus brillants. 
M. Tapiau a chanté avec beaucoup de goût le rôle de Stradella. Les 
personnages des deux bravi ont été parfaitement rendus par MM. d'Hooghe 
et Vrydagh. — Après avoir paru en décembre dans II Trova- 
lore, Ernani et Lucrèce, c'est dans Norma que se produisait sa- 
medi dernier Mme de Vriès (ancienne choriste du théâtre de la 
Haye, sa ville natale). Le succès de cette éminente cantatrice, qui a 
créé et joué presque consécutivement vingt-huit fois le rôle de Fidès, du 
Prophète, à la Nouvelle-Orléans, rappelle les ovations qu'a obtenues ici 
Jenny Lind, il y a quatre ou cinq ans, dans ses fameux concerts. Quel- 
ques jours avant la représentation de Norma, Mme de Vriès avait géné- 
reusement prêté le concours de son talent au neuvième concert donné 
au profit de la caisse de pensions et secours aux artistes. L'or- 
chestre a ouvert le concert par une belle symphonie de Joh. Ver- 
hulst, admirablement exécutée sous la direction de l'auteur. Tous les 
autres morceaux, pour lesquels M. Lubeck a repris le bâton de chef d'or- 
chestre, ont également été enlevés avec une précision et une verve d'exécu- 
tion toujours dignes des plus grands éloges. 

^^Manheim. — Le succès du Pardon de Ploërmel se consolide de plus 
en plus. Mlle Mayerhofer est une excellente Dinorah, M. Becker, un Hoël 
très-remarquable, et M. Rocke se montre charmant dans le rôle deCoren- 
tin. Les décors peints par MM. Muhldorfer, attaché au théâtre de notre 
ville, sont admirables. 

„*„ Vienne. — Ander, qui faisait sa rentrée par le rôle de Stradella, a 
reçu le plus chaleureux accueil. La représentation du charmant opéra de 
Flotow a été pour Ander "l'occasion d'un véritable triomphe. Manfred, 
musique de Robert Schumann, a disparu de l'affiche après la première 
représentation. On répète très-activement Iphigénie en Tauride, opéra de 
Gluck. Pendant la dernière saison il y a eu au théâtre de la Cour trois 
cent quinze représentations, dont deux cent quarante-trois pour l'opéra 
allemand, et soixante- douze pour l'opéra italien. 

*% Berlin. — Au théâtre F. Wilhelmstadt a eu lieu la représentation 
de Un vieux compagnon ouvrier, pièce à ariettes par M. Kaiser. Après 11 
Barbiere, les Italiens donneront Cenerentola, Lucia, il Trovatore. Dans 
Lucia doit débuter la signora Rose de Ruda. 

»% Milan. — On a donné il y a quelques jours au théâtre Carcano, la 
première représentation d'un opéra en quatre actes, intitulé Marie Tudor, 
et tiré du drame de Victor Hugo. La partition est du maestro Kachpéroff, 
compositeur russe. Le succès a été complet. 

t \ Naples. — M. Major Tedesco, frère de la célèbre cantatrice, vient 
de faire exécuter par les élèves du Conservatoire deux ouvertures qui 
ont obtenu un très-grand succès. Il a, de plus, composé une messe qui, 
par faveur spéciale, a été aussi exécutée au Conservatoire et lui a 
valu les félicitations de tous les maîtres attachés à cet établissement. — 
M. le duc de Satriano, surintendant des théâtres royaux, vient de donner 
sa démission qui a été acceptée : son successeur n'est pas encore désigné 
officiellement. — Morosina, nouvel opéra de M. Petrella, a été repré- 
senté le 6 janvier au théâtre Saint-Charles. L"ouvrage n'a eu qu'un 
succès d'estime, et a été assez froidement accueilli. — On répète au 
même théâtre, Gemma, qui sera chanté par Mlle Spezza. MM. Mazzoleni 
et Pizzigali. — Le ballet de Rita est décidément tombé, eu dépit des 
efforts et du talent de Mlle Boschetti. 

t * t Madrid, 8 janvier. — Mlle Trebelli , la brillante élève de Wartel , 
a obtenu un nouveau triomphe dans Lucrc-ia Borgia: elle y a chanté le 
Brindisi avec tant de hardiesse et d'éclat, que le public l'a obligée d'en 
répéter le dernier couplet. 



s. OCFOCR. 



l.ÉON CI1A1X ET c, nui; 



BUREAUX A' PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



IV° o. 



29 Janvier 1860. 



ON S'ABONNE 1 

Dana les Pépnrtrments et à l'Étranger, chez tous 
les Murcrmnds de Musique, Us Libraires, et aux 
Fui-eaux des RKs^igiTirs et des Postes. 



PRIX DE L'ABONNEMENT: 

Paris 24 fr. par an 

Départements, Belgique et Suisse... 30 « id. 

Étranger 34 » id. 

Le Journal paraît le Dimanche. 



GAZETTE MUSICAL 






SOMMAIRE. — Théâtre impérial Italien : Premier concert de Richard Wagner; 
reprise de II Matrimonio segrelo, par Paul Smith . — Théâtre Lyrique : 
Ma tante dort, opéra comique en un acte, paroles de M. Hector Crémicux, 
musique de M. Henri Caspers, par Léon Bnrocher. — F. Brassin, par 
Adolphe Botte. — Auditions musicales, par le même. — Revue des théâ- 
tres, par D. A. B. Saint-Yves. — Nouvelles et annonces. 



THEATRE IMPÉRIAL ITALIEN. 

Premier concert «le Richard Wagner. 

(Mercredi 25 janvier.) 

C'est quelque chose sans doute que de se croire et de s'intituler 
fièrement : Musique de l'avenir; il paraît néanmoins que cette musique 
ne serait pas fâchée de devenir aussi un peu celle du présent, et la 
voilà qui, franchissant le Rhin, nous arrive en la personne de son plus 
célèbre représentant, Richard Wagner. Et pourtant n'avait-il pas dé- 
claré quelque part dans ses écrits qu'après avoir tenté vainement de 
se faire comprendre du public et des critiques, il n'avait plus rien à 
attendre de la génération actuelle et ne travaillait que pour l'autre ? 
mais fallait-il s'en fier à sa parole? Mozart lui-même était-il bien sin- 
cère lorsqu'il disait que la musique de Don Juan n'avait été faite que 
pour lui et pour ses amis ? 

Quoi qu'il en soit, au seul nom de Hichard Wagner tout le monde 
musical s'est ému ; à la seule annonce de son concert, tous les ar- 
tistes et amateurs se sont mis en mesure d'y assister, et mercredi, la 
salle Ventadour s'est trouvée complètement remplie. Le programme ne 
se composait que de huit morceaux, et dans ces huit morceaux il n'y 
avait pas un solo ; rien que des ouvertures, des introductions, des 
marches et des chœurs. La curiosité générale n'avait pas eu besoin 
d'autre excitant que le nom de l'auteur et le titre des ouvrages dont 
tous ces fragments étaient tirés : Vaisseau- Fantôme , Tannhœuser, 
Tristan et Iseult, Lohcngrin. 

Richard Wagner n'est pas seulement un compositeur, c'est tout un 
système. Pour lui l'opéra n'est plus l'opéra tel que nous l'avons connu, 
aimé, applaudi jusqu'à nos jours; ses formes, consacrées par le temps, 
ne sont que des conventions dont il faut se hâter de faire justice. 
L'opéra et le drame doivent se fondre en un seul corps, de même que 
la poésie et la musique en un seul langage. Donc, il n'est plus ques- 
tion d'airs, de duos, trios, quatuors, etc., etc., la ballade et la chan- 
son obtiennent seules merci comme produit spontané de la nature. La 



mélodie n'est plus admise que dans des cas exceptionnels et à con- 
dition de se dépouiller de toutes les vieilles combinaisons, retours pé- 
riodiques de motifs principaux, répétitions de paroles et autres moyens 
que les musiciens d'autrefois jugeaient propres à en augmenter le 
charme et la puissance expressive. Comment et par quels degrés l'au- 
teur de ce système en est-il]venu à le concevoir, à le formuler, à le mettre 
en pratique ? Quelle est au fond sa valeur, et quelle sera probablement sa 
destinée?' Nous n'avons pas à nous en occuper : toutes ces choses ont 
été racontées, exposées, discutées avec une telle autorité de science 
et de raison par notre illustre collaborateur, M. Fétis, que notre tâche 
est plus que remplie d'avance. Quel autre que lui pourrait ajouter 
quelque chose aux belles et profondes études qu'il a publiées dans ce 
journal même (1)? Là est notre profession de foi ; là sont nos doctri- 
nes, et nous ne saurions en avoir d'autres. 

Cependant Richard Wagner se décide à tenter chez nous une épreuve 
qui ne manque ni d'intérêt ni d'importance. Il vient en quelque sorte 
nous consulter pour savoir ce que nous pensons, non plus seulement 
de ses théories, mais de ses œuvres. Or, pour que l'épreuve soit 
sérieuse , la consultation utile et décisive, il faut d'abord lui accorder 
l'audience qu'il sollicite, l'attention à laquelle il a droit. Pour notre 
part, quand même nous aurions oublié que nous avons eu l'honneur 
de le compter parmi nos collaborateurs, quand nous ne tiendrions nul 
compte de sa situation politique, nous n'en serions pas moins dispo- 
sés à l'accueillir, à l'écouter, à ne le juger enfin qu'en parfaite con- 
naissance de cause. 

Le premier concert, donné mercredi dernier, sera suivi de plusieurs 
autres, et le second, qui aura lieu mercredi prochain, en reproduira 
exactement le programme. Ce que nous avons à constater dès à présent, 
c'est que Richard Wagner a été salué à son entrée par des bravos 
chaleureux, qui se sont renouvelés après chaque morceau et à la fin de 
la soirée. Cce que nous constaterons encore, c'est que, toute opinion 
réservée sur le système, le compositeur a porté dans sa réalisation 
une grande énergie de volonté, de patience et même de capacité mu- 
sicale. Nous verrons plus tard si le public français est ou n'est pas 
d'avis que ces rares qualités auraient pu être employées au service 
d'une meilleure cause. 



Reprise il'JW iriali'ÎHtomio segrelo. 

C'était précisément la veille de ce concert dédié à l'avenir que l'on 

(1) Revue el Gazette musicale, 1852. Richard Wagner, sa vie, son système de 
rénovation de l'opéra, ses œuvres comme poète et comme musicien, son parti en 
Allemagne, appréciation de la valeur de ses idées, n° 23 à 32. 



34 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



reprenait sur le même théâtre ce vieux petit chef-d'œuvre âgé de 
soixante-neuf ans et qui nous parait si jeune encore. Cimarosa reve- 
nait de Russie, lorsque l'empereur Léopold lui ayant donné la place 
de Salieri à Vienne, il composa le Matrimonio segreto dans une 
atmosphère tout imprégnée du souffle harmonieux de Mozart. Cela ex- 
plique pourquoi le Matrimonio segreto offre tant d'analogie avec le 
Nozze di Figaro, que l'on croirait presque les deux ouvrages sortis 
de la même plume. Mozart allait mourir et Rossini allait naître, lors- 
que Cimarosa écrivit cette partition ravissante, dans laquelle on peut 
dire que les trois maîtres se donnent la main, car si Cimarosa s'ins- 
pirait de Mozart, combien Rossini à son tour ne s'est-il pas inspiré de 
Cimarosa ? Nous n'en voulons pour preuve que ce finale, dont l'effet 
le plus comique se retrouve dans celui du Barbier. Mais qu'importe ! 
imitation n'est pas copie ; les hommes de génie rendent toujours 
beaucoup plus qu'ils n'ont emprunté. 

Depuis plus de quinze ans, le Matrimonio segreto n'avait pas été 
joué à Paris. Lablache, le plus prodigieux des Geronimo, semblait 
l'avoir emporté dans la tombe. Zucc.hini a osé l'en tirer, et il n'a pas 
à se repentir de son courage. C'est un des meilleurs bouffons que 
nous ayons vu dans ce rôle de sourd, qui est à lui seul l'âme et la vie 
de toute la pièce. Badiali chante et joue fort bien celui du comte Ro- 
binson, et, quant à la physionomie, à l'âge, à la tournure, Gardoni 
est l'idéal du jeune Paolino : seulement l'air Pria che spunti exige 
un peu trop de largeur et de puissance, il ne s'en tire qu'à force 
d'habileté. Les deux sœurs et la tante, Carolina, Lisetta, Fidalma ont 
pour interprètes Mmes Penco, Dottini et Alboni ; sur les trois on 
compte au moins deux cantatrices et deux voix admirables. On leur a 
redemandé le charmant trio du premier acte, et il faut dire qu'à la 
seconde fois Mme Dottini a beaucoup mieux dit sa partie qu'à la pre- 
mière. Somme toute, la reprise a fait grand plaisir et prouve de plus 
qu'il y a encore beaucoup d'avenir dans le passé. 

Paul SMITH. 



THÉÂTRE LYB1QUE. 

MA I.4SIB »'Ô»'T, 

Opéra-comique en un acte, paroles de M. Hector Cré.mieux, 
musique de M. Henri Caspers. 

(Première représentation le 2Î janvier 1860.) 

Voici une petite pièce fort gaie, et dont le dialogue ne manque pas 
d'esprit. Il faut noter le fait, qui est devenu assez rare. 

Mlle Gabrielle, nièce de Mme la marquise d'Ambert, est mandée 
en toute hâte, dans je ne sais quelle petite ville de la Guyenne ou du 
Languedoc, par madame sa tante qui veut la marier. — A qui ? Ga- 
brielle n'en sait rien, et la terrible tante lui assure qu'elle n'a pas à 
s'inquiéter de ce détail. Gabrielle s'est donc mise en route, escortée 
de Mlle Martine, rusée soubrette, digne de l'ancienne comédie. Mais le 
moyen de voyager sans aventures ? Tous les voyageurs en ont eu, 
depuis Ulysse jusqu'à Robinson Crusoé. L'aventure de Gabrielle et de 
Martine a été la rencontre de M. le chevalier de... — je vous dirais 
son nom si je le savais, — cheminant, de son côté en compagnie de 
son valet Scapin. Le chevalier a trouvé Gabrielle charmante; il a eu 
pour elle mille attentions délicates, et n'a pas montré moins de respect 
que d'empressement. Scapin, quoique moins jeune et moins tendre, 
était trop fin connaisseur pour ne pas apprécier le piquant minois et 
l'œil fripon de Mlle Martine. Martine, fille expérimentée, a jugé que 
Scapin avait beaucoup d'esprit, et Gabrielle a été si vivement touchée 
des agréments de M. le chevalier, qu'elle n'a pu lui refuser la pro- 
messe de le présenter à sa tante. 

Or, à leur arrivée dans la petite ville en question, Mme d'Ambert 
n'y était plus. Que faire en attendant son retour ? Comment se pré- 



server des séductions de M. le chevalier, et des entreprises du trop 
dangereux Scapin ? Martine, prudente et avisée, imagine un strata- 
gème assez original. Elle se procure un mannequin, l'habille de la robe 
à falbalas et de la mante de la marquise, le chausse de ses souliers, 
le coiffe d'une grande perruque en pyramide, poudrée à frimas, l'ins- 
talle au milieu du salon dans un fauteuil à la Voltaire, lui donne l'atti- 
tude d'une femme endormie, et lui voile convenablement le visage. — 
Maintenant, monsieur le chevalier, venez quand il vous plaira, je ne 
vous crains plus. — 11 paraît en effet, et peint sa passion avec toute 
l'ardeur de son âge ; mais à chaque parole un peu trop vive, à chaque 
note un peu trop accentuée : — Chut ! la tante dort : respectez son 
sommeil ! Je vous préviens qu'elle est toujours de mauvaise humeur 
en s'éveillant»; elle vous mettrait infailliblement à la porte. Partez donc, 
c'est le phis sûr ; vous reviendrez un peu plus tard. 

Scapin découvre la supercherie. Il en conclut assez légèrement que 
Gabrielle et Martine sont deux intrigantes, et court prévenir son 
maître. Mais pendant ce temps la marqnise arrive. Grand embarras 
de Scapin ! Le chevalier est vif : il commettra quelque impertinence, 
et tout retombera sur le maladroit valet, qui sera battu pour son 
excès de zèle. Comment détourner cette catastrophe ? Présenté à la 
marquise en qualité de coiffeur, il lui débite, en la frisant, un conte si 
ennuyeux qu'il réussit à l'endormir, et, lorsque le chevalier vient 
exprimer son indignation, on lui chante de nouveau : Ma tante dort ! 
Mais Scapin n'y gagne rien. 11 a beau répéter vingt fois à son maître : 
— Allons, monsieur, sortons d'ici, le chevalier a mauvaise tête. Il tient 
à confondre Gabrielle. — Ah ! votre tante dort F Voilà bien longtemps 
qu'elle dort! 11 faut enfin la réveiller !... Et il secoue rudement la 
dormeuse qui s'éveille en sursaut, et l'écrase du poids de son cour- 
roux ! 

— Ah ! Scapin, tu me le paieras ! — Mais Scapin a disparu. Où 
s'est-il caché? Il se montre bientôt par un œil-de-bœuf et parlemente. 
Mais le chevalier est intraitable. — Je te tuerai, maraud ! — Eh! bien, 
j'aime mieux vous en éviter la peine. Passez-moi votre épée. — La 
voilà. — Merci, mon bon maître. Recevez mon éternel adieu. Après 
un moment, un gémissement se fait entendre, puis un bruit sourd, 
puis la porte s'ouvre et l'on voit Scapin qui tombe transpercé sur le 
plancher. — Scapin est mort! Pleurons son triste sort! Et l'on 
chante l'oraison funèbre de Scapin sur un ton qui n'est rien moins 
que pathétique. Lorsqu'on a suffisamment chanté et qu'il est temps de 
finir, il se trouve, — ce que vous avez certainement deviné dès le 
commencement, — que le futur choisi par la marquise et le chevalier 
préféré par Gabrielle ne font qu'un. Alors Scapin ressuscite. C"est le 
mannequin qu'il avait tué, après l'avoir revêtu de son pourpoint, de 
son haut-de-chausses et de son bonnet de Scapin. 

Les détails seuls donnent du prix à ces folies. Le dialogue de Ma 
tante dort est spirituel et plaisant. On rit depuis l'exposition jusqu'au 
dénoûment. Que peut-on demander de plus ? Se plaindre, argumen- 
ter, critiquer après avoir ri serait la marque d'un trop mauvais ca- 
ractère . 

M. Caspers a placé au début de son ouverture un des meilleurs 
morceaux de sa partition : c'est le quatuor où Martine et Gabrielle 
mettent des sourdines à la passion du chevalier, quand elle devient 
un peu trop expansive, par ces mots vingt fois répétés : Chut! ma 
tante dort ! C'est le titre de la pièce qui sert ainsi de prologue à la 
partition. Il était impossible de penser plus juste et plus ingénieuse- 
ment. Ce que les voix chanteront plus tard est arrangé pour les instru- 
ments à vent de la manière la plus heureuse, et les trombones, dont 
la sonorité est habilement retenue et voilée, y font un accompagne- 
ment singulièrement agréable. Une mélodie exécutée par le hautbois 
et variée par la flûte complètent l'effet de cette jolie introduction. 
Puis la mesure change, ainsi que le mouvement. Les violons prenant 
la parole à leur tour entament l'allégro, dont le motif est piquant et 
dont les développements, adroitement et lestement conduits, ont pour 



DE PARIS. 



35 



conclusion une petile valse sur laquelle la pièce doit •finir. De vifs 
applaudissements ont salué cette jolie symphonie, applaudissements 
qui ne partaient pas seulement du fond du parterre, comme il arrive 
trop souvent aujourd'hui dans les théâtres. 

L'air syllabique de Martine : Madame la marquise, est facilement 
écrit et ne manque pas de gaieté ; mais le thème n'offre rien de 
saillant. La romance en duo chantée par Martine et Gabrielle est gra- 
cieuse et accompagnée avec élégance, surtout au second couplet ; seu- 
lement on est tenté, en l'écoulant, de se demander si l'on n'a pas déjà 
entendu, dans son jeune temps, quelque chose de semblable. 

Le quatuor : Ma tante dort, est beaucoup plus neuf, les voix y sont 
fort bien disposées, l'effet en est parfaitement agréable; nous nous 
étendrions davantage sur ce morceau, si nous n'en avions déjà parlé 
à propos de l'ouverture. 

L'air bouffe de Scapin : Chez les valets, il faut le reconnaître, a 
été vigoureusement applaudi. L'idée en est plaisante. Scapin assure 
que les valets ont beaucoup plus d'esprit que les maîtres, qu'ils veil- 
lent sur eux, qu'ils pensent pour eux, qu'ils inspirent leurs résolu- 
tions et dirigent leur conduite, qu'enfin le maître serait fort embar- 
rassé et ferait mille sottises, si son valet l'abandonnait à lui-même. 
Cela est plus vrai au théâtre que dans la vie réelle. Mais qu'importe! 
le paradoxe est amusant. Le compositeur ne nous a point paru là au 
niveau du poëte, et doit, ce nous semble, à la verve du chanteur une 
bonne part de son succès. 

Ce morceau est suivi d'un second air de Martine, bien supérieur au 
premier, gai, spirituel et d'une vivacité charmante. Le duo de la 
marquise avec Scapin qui la coiffe est mieux réussi encore, surtout à 
l'endroit où Scapin assoupit sa pratique par ses contes à dormir de- 
bout. Le chant y est vague et lourd, l'accompagnement monotone, 
des bâillements très-expressifs se mêlent à la mélodie sans en déchi- 
rer le tissu. Tout enfin y est spirituellement conçu et touché avec 
finesse. 

L'auteur n'a pas été moins bien inspiré dans le finale, et surtout 
dans le trio consacré à l'oraison funèbre de Scapin : Scapin est 
mort ! 

Meillet et Mme Ugalde jouent les deux rôles principaux, ceux de 
Scapin et de Martine, avec beaucoup d'esprit et de verve. On regrette 
seulement que Mme Ugalde gâte parfois ses rares qualités par de 
l'exagération et des excès de hardiesse. Quel service on lui rendrait 
si l'on pouvait lui donner plus de tact et de mesure. Sa voix est un 
peu fatiguée, mais on s'en aperçoit à peine, tant elle donne d'accent 
et de relief à tout ce qu'elle chante. Après tout, c'est une artiste re- 
marquable, et ses défauts même donnent peut-être à son talent une 
physionomie plus originale. 

Léon DUROCHER. 



AUDITIONS MUSICALES. 

Deuxième séance «le musique «le chambre «le SEnnrïn et Che- 
villard. — Kctlcrer et Alfred SSutcl. — D. ïBasvmi-, . 

La seconde séance de la Société Maurin , Chevillard , Viguier et 
Sabattier avait attiré chez Pleyel l'auditoire choisi, le public tout ex- 
ceptionnel qui, chaque année, vient étudier ce que Beethoven a mis 
de profonde rêverie, de science hardie et de génie clans ses dernières 
œuvres. On a beaucoup applaudi et sans doute beaucoup compris. 

Nous parlons d'un maître illustre, et nous n'ignorons pas que nous 
avons contre nous bien des opinions faciles et commodes , bien des 
admirations toutes faites, fondées non pas toujours sur l'analyse, sur 



le plaisir, sur les sensations éprouvées, mais quelquefois sur l'autorité 
colossale d'une gloire immense ; cependant nous aurons le courage de 
dire qu'il nous reste encore quelques doutes sur la sublimité de cer- 
taines parties de plusieurs de ces ouvrages. L'archet expressif et en- 
traînant de Maurin, le jeu si pur et si touchant de Chevillard, leur 
admirable interprétation ne peuvent parvenir à nous en délivrer entiè- 
rement. 

Mozart, le divin Mozart, est aussi un grand nom, aimé et vénéré de 
tous. Pourtant ceux qui lui préfèrent Beethoven ne se gênent guère 
pour dire que sa musique de piano, que sa musique de chambre toute 
charmante, toute suave, toute mélodique, contenant à chaque instant 
de ravissantes finesses harmoniques jetées profusément, mais toujours 
avec le goût le plus pur, est toutefois dépourvue en général de vigueur 
et d'élan. Nous ne sommes nullement de cet avis que nous entendons 
émettre tous les jours par des musiciens et surtout par des hommes 
distingués étrangers à l'art musical, par des savants, par des peintres, 
par des poètes. Qu'y a-t-il au fond de tout cela ? Une injustice, ce 
nous semble, comme dans la plupart des comparaisons. Mozart, ré- 
pète-t-on, c'est l'esprit, l'enjouement, la tendresse, la grâce, le charme ; 
Beethoven, c'est la passion, la force, la couleur, l'impétuosité. Mon 
Dieu, non ! c'est cela et c'est autre chose encore ; car Mozart est singu- 
lièrement vigoureux et pathétique, Beethoven est singulièrement ten- 
dre et insinuant : leurs moyens diffèrent comme leur nature , voilà 
tout; mais ils sont complets l'un et l'autre dans leurs chefs-d'œuvre. 

Prenez leurs belles pages, et dites si elles ne sont pas parfaites et 
si le génie humain a jamais été plus loin. 

Dans le quatuor en si bémol que nous avons entendu jeudi dernier, 
parmi d'incontestables beautés, à côté du presto-scherzo, à côté de 
l'admirable andante qui précède la dansa tcdesca et la cavatine ada- 
gio molto espressivo dont il est superflu de vanter ici le charme 
incomparable, les vifs accents de sensibilité, on pourrait blâmer l'abus 
de surprises provenant d'un trop grand luxe de modulations quel- 
quefois brusques. Le premier morceau surtout laisse un peu trop voir 
le procédé : en quatre pages, on y compte six passages subits de 
l'adagio à Y allegro. Ces soubresauts de la passion, de l'amour, de la 
douleur s'exprimant par un trait rapide d'une seule mesure et par une 
autre unique mesure d'un mouvement très-lent, dans un rhythme dif- 
férent, peuvent paraître un moyen aussi court que violent. Ils saisis- 
sent fortement et frappent l'imagination des auditeurs ; cela est vrai ; 
mais que nous aimons bien mieux les développements unis, majes- 
tueux que Beethoven, plus que tout autre peut-être, savait si bien 
trouver, notamment dans ses merveilleux adagio I Combien nous 
préférons leur ampleur et leur beau naturel à ces successions de pe- 
tites phrases qui, si elles peignent le désordre et la fougue, annoncent 
le parti pris d'étonner par des transitions toujours uniformes ! 

Les exécutants se sont surpassés en jouant le quatuor en mi mi- 
neur, op. 59. Il nous serait difficile de dire tout le plaisir qu'ils ont 
causé; ils ont montré une grande supériorité, une grande puissance 
de style dans ces pages qui, comme toutes celles de Beethoven, de- 
mandent, pour être ainsi rendues, autant d'habileté matérielle que de 
souffle poétique. 

Chose qui paraîtra singulière à certains esprits, un andante de 
Haydn a peut-être produit une plus vive impression encore. Le con- 
traste était grand en effet. On se délectait à cette simplicité, à cette 
limpidité tonale qui laisse voir tout d'un coup ce que l'œuvre recèle 
de mélodie et d'harmonie. Certes, le vol est moins hardi ; on touche 
quelquefois la terre, nous le voulons bien ; mais l'auteur y trouve de 
si jolies fleurs, de si fraîches pensées , il y chante des amours si naïfs, 
si gracieux, qu'on oubliait presque avec plaisir en l'écoutant les aspi- 
rations plus hautes, les sentiments plus exaltés qui tout à l'heure 
ébranlaient l'esprit, 

Mme Tardieu de Malleville a ravi l'auditoire en jouant encore avec 



36 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



la netteté, la grâce, la manière correcte et contenue qui la distinguent, 
un air varié de Haendel. 

Dans ces derniers temps, on a bien voulu dire à nos compositeurs 
qu'ils avaient perfectionné et agrandi la variation. En vérité, il eût été 
permis d'en douter en entendant celles de Haendel. Assurément il ne 
disposait pas d'un instrument aussi suave, aussi brillant, aussi so- 
nore que ceux de Pleyel-Wolf, et nous n'avons rien à regretter de ce 
côté ; mais, au point de vue de la composition musicale, nous pouvons 
regretter plus d'une fois les adorables broderies, les coquetteries har- 
moniques que les vieux maîtres trouvaient aussi bien sur leurs clave- 
cins que dans l'orchestre. 

— MM. Eugène Ketterer et Alfred Mutel faisaient entendre diman- 
che, dans les salons de Pleyel-Wolff, leurs dernières productions. On 
adopte assez difficilement les nouveautés, mais on veut en entendre à 
tout prix, ne serait-ce que pour en médire un peu. Quoi qu'il en soit, 
nous ne profiterons pas de l'occasion, et nous ne vanterons pas les 
anciennes compositions de Ketterer au détrimeut de celles qui viennent 
d'éclore. Nous avons retrouvé dans Y Aubade espagnole, dans le Réveil 
des sylphes, aussi bien que dans Chanson de chasse et dans Darmstadl, 
les qualités élégantes qui firent le succès de la Marche hongroise, de la 
jolie mélodie intitulée Souvenir, et de mille autres choses légères et 
gracieuses. Nous y avons même remarqué, de plus, une certaine 
variété de ton et d'accent, qualité rare et précieuse que Ketterer laissa 
désirer plus d'une fois. 11 n'a pas enfermé sa pensée dans ces petits 
rhythmes sautillants, dans ces traits rapides et brillants, toujours les 
mêmes, qui plaisent d'abord à l'oreille, mais qui bientôt lassent l'es- 
prit, cherchant quelque chose et se dépitant de ne rien trouver de 
franc, de senti et de coloré. 11 n'a pas refait toujours le même mor- 
ceau, et ne s'est pas contenté de la seule nouveauté des thèmes. Nous 
l'en félicitons ; car on peut rester très-orné, très-fécond en effets de 
virtuosité, et néanmoins ne pas s'en tenir à cet unique intérêt qui 
s'épuise vite; on doit demander à la mélodie, à l'harmonie, leurs sé- 
ductions et leurs charmes bien plus puissants que les agréables grou- 
pes, les éclatantes fusées de notes dont se contentent souvent tant de 
jeunes compositeurs. 

Le succès du pianiste n'a rien eu à envier à celui de l'auteur. On a 
vivement applaudi cette grâce de style, cette netteté scintillante qui se 
joue des difficultés et qui leur enlève ce qu'en d'autres mains elles 
laissent paraître d'études laborieuses et de gène peu aimable. 

La partie vocale tout entière était consacrée à l'exécution des mé- 
lodies d'Alfred Mutel. Elle était confiée à Mme Altès, de l'Opéra, et à 
Jourdan, de l'Opéra-Comique ; c'est dire que le chant dramatique et 
varié y a recueilli bon nombre de bravos. M. Mutel avait choisi plu- 
sieurs pièces remarquables de Pierre Véron et de G. Choquet ; mais 
c'est au poète que nous aimons, que nous admirons tous, à Méry, qu'il 
demande le plus souvent ses inspirations. Dimanche encore, l'auditoire 
était ravi par ce délicieux fabliau , l'Eventail, dont nous détachons 
quelques vers : 

Quand les pauvres dieux du Pinde 

Furent vendus en détail, 

Zéphire partit pour l'Inde, 

Le dieu se fit éventail. 

Puis il fit le tour du globe, 

Toujours donnant la fraîcheur 

Au corsage d'uue robe, 

Au calice d'une fleur. 

Ce petit conte a porté bonheur au musicien qui, hardi, mais non 
téméraire, puisque cela lui a réussi, n'a pas craint de s'attaquer à 
Voltaire. Il a fait entendre les belles stances que l'auteur de Candide 
écrivit dans une heure de mélancolie : Si vous voulez que j'aime 
encore, etc. 

Les œuvres de Mutel ont un cachet de distinction que l'on ne sau- 
rait méconnaître. Chanteur plein de goût, il écrit bien pour les voix; 



harmoniste correct, il accompagne ses chants d'une façon peu com- 
mune; mélodiste souvent heureux, il connaît déjà le succès, le Credo 
des quatre saisons lui a ouvert le chemin de la popularité. Ses nou- 
velles romances suivront-elle l'exemple du Credo'! Pas toutes peut- 
être ; mais nous ne serions nullement surpris que plus d'une atteignît 
à un débit aussi prompt et arrivât à la cime de ce mât de cocagne 
de la vogue où ne s'élèvent pas toujours les choses les mieux pen- 
sées et les mieux écrites. 

Herman a délicieusement joué sa dramatique fantaisie sur la Norma. 
Le grand duo qu'il a composé avec Kettere^ sur le Pardon de 
Ploërmel a causé un indicible plaisir. Les mélodies de Meyerbeer 
qui, belles et rayonnantes de fraîcheur, ne perdent rien de leur éclat à 
être ainsi transplantées et à passer du théâtre aux salles de concert, 
ont valu aux deux virtuoses un rappel enthousiaste. 

— A l'audition des dernières productions de M. Magnus, pianiste- 
compositeur, on a applaudi d'abord lin fort joli trio de Félicien Da- 
vid ; puis des morceaux originaux très-dissemblables et d'un charme 
inégal, parmi lesquels nous avons surtout remarqué une berceuse, 
une mazurka et un morceau de bravoure. L'espace nous manque 
pour les apprécier comme ils le méritent ; mais les jeunes pianistes 
sauront bien, sans nous, choisir celui qui répondra le mieux aux be- 
soins de leur intelligence musicale. Peut-être les adopteront-elles tous 
les trois, comme elles ont déjà adopté, du même auteur, les réminis- 
cences de l' Eclair et le caprice sur les Huguenots. ' 

Adolphe BOTTE. 



REVUE DES THÉÂTRES. 

Théâtre-Français : Le Quinze janvier, à-propos en un acte et en 
vers, par M. Henri de Bornier; le Malade imaginaire et ses trois 
intermèdes. — OdéON : La Fête de Molière, à-propos en un acte et 
en vers, par M. Alexis Martin. — Vaudeville : La Pénélope nor- 
mande, pièce en cinq actes, par M. Alphonse Karr. — Palais- 
Royal : Jeune de cœur, vaudeville de MM. E. Martin et de Najac; 
J'invite le colonel, vaudeville de MM. Marc-Michel et Eug. La- 
biche. — Ancien Cirque : l'Histoire d'un drapeau, drame en 
douze tableaux, par M. Dennery. 

La Comédie-Française ainsi que l'Odéon' ont conservé la louable 
habitude de fêter, le 15 janvier, l'anniversaire de la naissance de 
Molière. Cette année le retour de cette solennité a donné naissance 
à deux à-propos en vers qui ont été également bien accueillis sur 
l'une et sur l'autre rive de la Seine. Quelques vers heureux, quel- 
ques allusions ingénieuses recommandent le Quinze janvier que 
M. Henri de Bornier a fait représenter au théâtre de la rue Richelieu, 
moins comme une comédie véritable que comme un prologue sans 
prétention destiné à servir de lever de rideau au Malade imaginaire. 
Le côté piquant de cette soirée résidait surtout dans les intermèdes 
ajoutés à la pièce de Molière. Nous savions que Got est un excellent 
comédien, mais nous ignorions qu'il fût aussi chanteur, et, à ce titre, 
nous lui devons des compliments pour la manière dont il s'est ac- 
quitté de la scène de Polichinelle et des archers. 11 est vraiment à 
souhaiter que le rétablissement de ce joyeux intermède ne reste pas 
un fait isolé, et que l'on restitue en même temps au Médecin malgré 
lui la scène qui formait le second intermède. Quant au troisième, 
c'était, comme de coutume, la cérémonie de la réception avec le 
défilé traditionnel-; mais ce qui en faisait l'attrait le plus curieux, 
c'était la résurrection de la risible musique de Charpentier remplacée 
depuis longtemps par des airs plus modernes. Le grand succès de cette 
représentation devrait engager la Comédie-Française à la renouveler 
souvent dans les mêmes conditions d'intérêt rétrospectif. 

L'à-propos de l'Odéon, intitulé la Fcte de Molière, est le début d'un 
jeune poëte, M. Alexis Martin, dont les vers ont été si chaleureuse- 



37 



ment applaudis qu'ils pourraient bien survivre longtemps à la cir- 
constance. 

— Le pêcheur de Sainte-Adresse, le jardinier de Nice, l'auteur des 
Guêpes, Alphonse Karr en un mot, vient tout à coup de se révéler 
comme écrivain dramatique, dernière incarnation que la nature de 
son talent ne laissait guère prévoir. Il est vrai que les bruits de cou- 
lisse lui attribuent deux collaborateurs qui ont fait tout exprès le 
voyage de Nice pour l'arracher à ses fleurs et pour le forcer de ve- 
nir affronter, malgré lui, les caprices du public parisien. La partie 
était chanceuse, car, de tous les ouvrages d'Alphonse Karr, la Péné- 
lope normande était assurément celui qui présentait le plus de diffi- 
cultés à sa transformation en pièce de théâtre, notamment pour la scène 
du Vaudeville. Rien de plus sombre en effet, de plus répulsif, même en 
dépit de ses charmes de pensée et de style, que le sujet de ce livre. 
D'Apreville, un capitaine au long cours, a épousé une jeune fille, 
Noémi, pour laquelle il rêve toutes les joies, toutes les splendeurs 
de la terre. Dans le but de les lui procurer il se condamne à un long 
exil et s'embarque en laissant sa femme à la garde d'un rustre qu'on 
nomme Anthime Ferrouillat. Bien différente de son modèle antique, 
cette autre Pénélope, au lieu de filer de la laine, se jette par désœuvre- 
ment dans les bras de son ignoble gardien. Puis elle est prise de 
dégoût et elle cherche à effacer sa première faute par une intrigue 
un peu plus éthérée avec un homme du monde, René de Sorbières. 
Le mari revient inopinément, apprend ce qui s'est passé en son ab- 
sence, fait tuer René de Sorbières par Ferrouillat, tue à son tour 
celui-ci et se rembarque après avoir défiguré sa femme à l'aide d'une 
fiole do vitriol. L'aimable et gracieuse donnée pour un théâtre au 
fronton duquel on lit le mot Vaudeville ! Nous ne nions pas son es- 
sence dramatique, au contraire c'était pour nous un motif de frayeur 
et de doute avant de la voir approprier à la scène, et Alphonse Karr, 
ou plutôt ses collaborateurs anonymes, qui sont gens du métier, en ont 
si bien senti les dangers qu'ils se sont efforcés par tous les moyens 
possibles d'atténuer les conséquences. Qu'en est-il résulté ? C'est que 
presque tous les événements principaux de la pièce se passent dans 
les entractes et sont réduits à l'état de récits. Grâce à ces précau- 
tions timides ils ont pu être conservés. Le dénoûment seul a dû subir 
une réforme complète, et par suite le but moral s'est trouvé annulé. 
Le roman du moins punit la femme coupable dans sa beauté qui a 
été la cause et non l'excuse de sa trahison. Le d'Apreville de la pièce 
se montre plus généreux, mais moins vrai; et lorsqu'il s'est vengé 
des amants de Noémi, il lui pardonne, à elle, en la quittant. Est-ce 
donc pour se donner authentiquement ce démenti qu'Alphonse Karr a 
consenti à patronner la Pénélope normande du Vaudeville ? C'est là 
une défaillance dont nous n'aurions pas cru capable l'esprit le plus 
droit et le plus ferme de la littérature moderne. Constatons toutefois 
sous cette réserve que la pièce a brillamment réussi et qu'elle de- 
viendra peut-être cenlenaire. Mais elle devra en grande partie ce ré- 
sultat au jeu des artistes, en tête desquels nous citerons Lafontaine et 
Mme Doche. 

— Deux petites pièces sont venues prêter main-forte à la revue du 
Palais-Royal qui commençait à en éprouver le besoin. La première, 
Jeune de cœur, a été faite en vue d'Arnal; c'est l'odyssée d'un no- 
taire de province qui, après avoir vendu son étude, veut faire enfin 
connaissance avec les plaisirs, avec les enivrements de Paris. Il tombe 
chez un neveu qui est justement à la veille de se marier et de dire 
adieu à cette vie dont le bonhomme Gélinet caresse la douce perspec- 
tive. Privé de la boussole sur laquelle il comptait, Gélinet fait fausse 
route et se trouve lancé dans une foule de complications périlleuses 
qui le guérissent bien vite de ses idées folâtres et le ramènent au gîte 
natal. Dans la seconde, J'invite le colonel, c'est Ravel qui est chargé 
d'égayer la scène, et, les auteurs aidant, la tâche lui est facile. Sa 
situation est celle d'un mari qui, surpris par sa femme en flagrant 
délit d'infidélité, est forcé de lui abandonner le gouvernement du mé- 



nage et qui, à chaque symptôme de révolte, se voit menacé de la 
peine du talion sous la forme d'un colonel imaginaire. Le mari dé- 
couvre la ruse et lève aussitôt l'étendard de l'insurrection ; mais voilà 
que le colonel devient une belle et bonne réalité qui force Ravel d'ab- 
diquer définitivement entre les mains de sa moitié, trop généreuse 
pour abuser outre mesure de' ses terreurs et pour persister dans ses 
invitations au colonel. Tout cela n'est ni très-neuf ni très-piquant, 
mais c'est rondement joué par Arnal et par Ravel, ces deux vétérans 
de la pointe et du couplet. 

— Le théâtre Impérial de l'ancien Cirque, restauré avec autant de 
goût que de luxe par M. Holstein, son nouveau directeur, a convié ces 
jours derniers le public du boulevard du Temple h une réouverture 
des plus intéressantes et en même temps des plus splendides. La répu- 
tation d'habile metteur en scène que M. Holstein s'est acquise dans 
son double passage au théâtre Historique et à celui de la Gaîté n'a 
pas été sans influence sur le succès de l'Histoire d'un drapeau, drame 
militaire dont M. Dennery a seul accepté la paternité, mais pour le- 
quel on lui prête un éminent collaborateur, le même, dit-on, qui 
partage secrètement les honneurs de la Tireuse de cartes avec M. Vic- 
tor Séjour. Quoi qu'il en soit, en retrouvant ses vieux uniformes de 
la république et de l'empire, ses évolutions équestres et ses batailles 
tapageuses, le Cirque va retrouver ses beaux jours d'autrefois. La 
fable du drame de M. Dennery est d'ailleurs assez bien agencée pour 
servir de lien suffisant à ces tableaux patriotiques qui nous trans- 
portent du pont d'Arcole à la révolte du Caire, des neiges de la Russie 
au retour de l'île d'Elbe, et qui nous montrent en rêve les futurs 
triomphes de Malakoff et de Solférino. Le drapeau national brille d'un 
vif éclat à travers ces héroïques péripéties, et il est bravement dé- 
fendu par Laferrière, un comédien éprouvé que nous avons vu souvent 
à l'œuvre. Deux nouveaux venus, M. Jenneval et Mlle Clarisse Miroy, 
se distinguent également dans la mêlée ainsi que deux anciennes con- 
naissances, Colbrun et Volet. Le ballet est charmant, les décors sont 
pittoresques. . . . enfin tout est pour le mieux dans ce théâtre rajeuni 
dont l'audacieuse métamorphose semble vouloir protester contre la 
démolition prochaine dont on le menace. 

D. A. D. SAINT- YVES. 



Le défaut d'espace nous oblige à remettre au prochain numéro le 
compte rendu d'une audition intime dans laquelle M. Brassin a fait 
admirer son beau talent de pianiste. 



IOUVELLES. 

**„ Au théâtre impérial de l'Opéra, les répétitions de Pierre de Médicis, 
dont M. le prince Poniatowski a écrit la musique, n'ont pas subi d'in- 
terruption par suite de la mort si regrettable du chef d'orchestre, et 
rien ne fait pressentir que l'ouvrage soit donné plus lard qu'on ne l'avait 
annoncé. 

*** M. Victor Massé, l'auteur des partitions de Galathée, des Noces de 
Jeannette et de la Reine Topaze, a été nommé chef du chant, en rempla- 
cement de M. Dietsch, appelé à diriger l'orchestre. 

**„ La représentation extraordinaire du Pardon de Ploërmel, donnée 
dimanche dernier au théâtre del'Opéra-Comique, a produit tout ce qu'on 
pouvait en attendre : salle comble, recette énorme et succès de même 
proportion. Il est donc tout simple que la direction se serve aujour- 
d'hui du même moyen pour obtenir un résultat semblable. Le Pardon 
de Ploërmel, qui a été joué jeudi, sera donc encore représenté aujour- 
d'hui dimanche, sans préjudice des représentations de la semaine. 

x*n, L'Opéra-Comique annonce pour samedi prochain la première re- 
présentation du Roman d'Elcire , opéra-comique eu trois actes , de 
MM. Alexandre Dumas et de Leuven, musique d'Ambroise Thomas, et 
qui portait d'abord le titre provisoire de Fantaisie de marquise. 



38 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



*** Orphée, la Rrine Topaze, les Noces de Figaro et Ma tante dort dé- 
frayent le répertoire du théâtre Lyrique. 

„** La semaine prochaine aura lieu, au théâtre des Bouffes-Parisiens, 
la première représentation du Carnaval des Revues, revue de carnaval en 
neuf tableaux et un prologue, de MM. Orangé et Gilles; la musique est 
d'Offenbach qui, aux mélodies les plus populaires de son répertoire, a 
ajouté des airs nouveaux et des arrangements sur différents opérasqu'on 
dit pleins de piquant et d'originalité. La pièce sera jouée parMmes Tau- 
tin, Chabert, Maréchal, Tostée, Cico, Rose Deschamps, Fréval, Eeaudoin, 
Lasserre, et par MM. Léonce, Désiré, Tayau, Guyot, Duvernoy, Marchand, 
Caillât, Desmont, Bonnet, Jean-Paul, Tautin père, etc. Les décors sont 
de MM. Cambon et Thierry. On compte sur un grand succès. 

„*„, Roger, appelé à Dijon pour concourir à une grande fête musicale 
organisée au profit des pauvres, a reçu du public l'accueil le plus cha- 
leureux. La veille du concert, il assistait dans la loge municipale à une 
représentation des Huguenots ; mais bientôt reconnu par quelques spec- 
tateurs, le célèbre artiste ne tarda pas à être l'objet d'une véritable 
ovation. Roger dut s'avancer sur le bord de la loge pour remercier le 
public qui lui donnait cette marque spontanée de sympathie et d'intérêt. 
Pendant son court séjour à Dijon, Roger a donné deux représentations. 
Il a joué le rôle de Georges Brown, de la Dame blanche, et celui de Raoul 
de Nangis, des Huguenots. Dans ces deux ouvrages, il a excité un vif 
enthousiasme, et s'est retiré couvert de bravos, de couronnes et de 
fleurs . 

„*» Par décret du 21 janvier, M. Foulon, directeur des cours de chant 
aux Associations philotechnique et polytechnique, a été nommé chevalier 
de la Légion d'honneur. 

**, On annonce que les chefs d'orchestre des théâtres de Paris se 
disposent à publier le violon répétiteur des airs intercalés dans les 
principaux vaudevilles du répertoire de chacun de leurs théâtres. Il est 
inutile de signaler les avantages d'une publication qui intéresse égale- 
ment les directeurs, les artistes et les auteurs. 

t \ Voici le programme du deuxième concert de la Société des jeunes 
artistes, qui aura lieu aujourd'hui dimanche , 29 janvier, dans la salle 
Herz : \ " ouverture, de M. Lacombe ; 2° chœur des chasseurs d'Euryanthe, 
de Weber ; 3° concerto pour violon, de Beethoven, exécuté par M. Dupuis; 
h° air du Concert à la cour, d'Auber, chanté par Mlle Balby ; 5" pastorale 
sur un Noël du xvm e siècle (chœur), de Gounod ; symphonie en la ma- 
jeur, de Mendelssohn (allegro vivace, andante, scherzo, saltarelle.) — L'or- 
chestre sera dirigé par M. J. Pasdeloup ; les chœurs, par M. E. Batiste. 
/„, La Société chorale allemande, le Liederkranz, a célébré, le 21 jan- 
vier, dans les salons de l'hôtel du Louvre le deuxième anniversaire 
de s'a fondation. Cette fête de famille était précédée d'un concert dans 
lequel la Société et des artistes invités se sont fait entendre d'une 
façon très-remarquable. On a beaucoup applaudi un chœur de Mozart, 
Stœndchen, et un autre de Marschner, Liedesfreihcit. M. Krûger a ob- 
tenu un très-grand succès en exécutant Loreley, fantaisie très-brillante 
pour le piano. MM. Gleichauf et Muller ont fait valoir leur beau talent 
sur le violon et le violoncelle, et le concert s'est terminé par le prélude 
de Bach, arrangé pour chœur, piano, orgue, violon et violoncelle, par 
Gounod et admirablement exécuté. La marche de Schiller, exécutée en 
"•rande partie par un orchestre d'amateurs, membres de la Société cho- 
rale le Liederkranz, et dirigé par son excellent chef, M. Emant, a été 
également exécutée dans le courant de la soirée, et après avoir été 
bruyamment applaudie, a dû être répétée. 

„*„ Le premier festival qui doit être donné à Paris au cirque de l'Impé- 
ratrice par la Société philharmonique universelle, sous la direction de 
H Jullien, de Londres, est définitivement fixé au dimanche, M mars 
prochain. On fait de grands préparatifs pour cefistival d'inauguration, 
d'ans lequel doivent figurer six cents exécutants. 

„*, En attendant le concert qu'il va donner dans les nouveaux salons 
d'Erard, J. Becker s'est fait entendre dans une soirée musicale intime. 
Il y a exécuté les variations / tanti palpili, de Paganini, et la grande fantai- 
sie sur le thème de Nel cor plu non mi sento, du même auteur. Son jeu 
est large et brillant et les difficultés du célèbre maître ont été rendues 
avec un talent hors ligne. On lui a redemandé la Ronde des lutins, de 
Bazzini, et il l'a jouée avec un brio et un esprit qui ont électrisé l'audi- 
toire. Mlle E. Desmaisons l'accompagnait, et elle s'est montrée également 
dans .iivers morceaux une pianiste, comme toujours, gracieuse et dis- 
tinguée. 

,,*, Samedi dernier une brillante soirée réunissait, dans les salons de 
M. et MmeHerwyn, Mlle Acs, cantatrice du théâtre Italien, Mlle Jacques 
et M. Il.-J. Binfield. Le morceau capital était la belle fantaisie sur Faust 
que M. Herwyn vient de composer et qu'il exécute avec un charme 
tout a fait remarquable. Mlle Blcymann a interprété avec beaucoup de 
goût et de distinction différents morceaux de Weber, Bach et de Men- 
delssohn. 

t * t La troisième séance de la Société Maurin, Chevillard, Viguier et 
Sabattier aura lieu jeudi, 2 février, à deux heures, dans la salle de 
MM. Pleyel-Wolff et (>\ 
»% Les deux soirées musicales qui seront données par MM. Th. de 



Cuvillon et G. Pfeifferdans les salons de Pleyel, Wolff et C c , rue Roche- 
chouart, 22, auront lieu les mardis 7 février et 6 mars, à huit heures 
du soir, avec le concours de MM. Muller, Casimir Ney, etc. La partie 
vocale qui doit varier le programme composé de l'exécution des œu- 
vres de Beethoven , Mendelssohn, etc., sera confiée pour la première 
soirée à Mlle Baretti, destinée cet hiver à faire uue véritable sensation 
dans le monde musical. 

„■%, M. Lebouc annonce trois soirées de musique classique, pour les 
mercredis 115, 29 février et 14 mars. Ces soirées auront lieu dans les 
nouveaux salons d'Erard. 

*** La Cour de Paris, chambres réunies, était saisie lundi de la de- 
mande eu réhabilitation formée par M. Sax, fabricant d'instruments, qui, 
à la suite de nombreux procès qu'il a eu à soutenir contre ses contre- 
facteurs, s'était vu dans la nécessité de se déclarer en faillite. M. Sax 
ayant justifié du paiement intégral de ses créanciers et aucune opposi- 
tion ne s'étant produite, la Cour a prononcé la réhabilitation. 

*** L'autobiographie de L. Spohr paraîtra en trois volumes, chez 
l'éditeur G. H. Wigand, à Goettingue. 

*** M. Alexandre Boucher, le doyen des violonistes extraordinaires, 
nous écrit pour nous dire que malgré sa reconnaissance pour l'accueil 
qu'on lui a fait à son concert de l'année dernière, il revient à Paris, 
non pour en donner un autre, mais pour mettre au service de ses jeunes 
successeurs, ses bravos, sa renommée et son talent. 

*** Une audition musicale fort intéressante aura lieu le 6 février pro- 
chain, salle Beethoven, passage de l'Opéra : elle sera défrayée par les 
quatre sœurs Van der Beek ; Mlles Sidonie et Virginie, soprano et con- 
tralto, élèves de Duprez, Mlles Stéphanie et Célestine, harpiste et pianiste. 
Voici le programme de cette soirée : l'air de Robert et la sicilienne des 
Vêpres, chantés par Mlle Sidonie ; duos de Mendelssohn et du Prophète. 
chantés par Mlles Sidonie et Virginie ; la Danse des Sylphes et la Mélan- 
colie, de Félix Godefroid, exécutées par Mlle Stéphanie ; le grand duo de 
Labarre, pour harpe et piano, exécuté par Mlles Stéphanie et Virginie, et 
le trio en ut majeur de Beethoven, exécuté par Mlle Ernestine et MM. Nor- 
blin et Briard. 

*"%, La Société musicale de Saint-Pétersbourg vient d'ouvrir un con- 
cours pour une cantate, avec chœurs et orchestre, sur une pièce de 
vers de Pouchkine : Un festin de Pierre le Grand. Le compositeur de la 
meilleure partition recevra une médaille d'or et un prix de 200 roubles 
argent (800 fr.). La partition qui viendra en secon le ligne recevra une 
médaille d'argent et 125 roubles argent (500 fr.) Les compositeurs natio- 
naux sont seuls admis à concourir. 

*** Le célèbre ténor Wild, dont nous avons annoncé la mort, a laissé 
une autobiographie qui doit être publiée incessamment. 

„,** La première série des Echos des opéras de Rummel vient de pa- 
raître; elle contient six fantaisies de moyenne force sur les thè- 
mes favoris de Fra-Diavolo, Guillaume Tell, le Comte On/, le Domino 
noir, les Diamants de la Couronne et la Muette de Portici. Cette collection 
sera prochainement continuée et comprendra tous les chefs-d'œuvre 
modernes. Nous prédisons dès aujourd'hui un succès de vogue à ces 
gracieuses transcriptions, écrites de la façon la plus brillante, et qui 
s'adressent particulièrement aux élèves qui ont franchi les premiers 
degrés de l'école du piano . 

„*„ M. Kimpel, violoniste très-distingué, élève de Spohr et virtuose de 
la chambre du roi de Hanovre, est arrivé à Paris, où il compte passer 
quelques mois et se faire entendre en public. 

*% MM. Armingaud, Jacquard, Lalo et Lapret donneront, mercredi 
prochain, dans la salle Pleyel, leur deuxième soirée de musique de cham- 
bre. En voici le programme : 1° quatuor, en la mineur, de Schubert, 
exécuté pour la première fois ; 2° sonate de Beethoven, pour piano et 
violoncelle, par MM. Lubeck et Jacquard; 3" adagio du 75 e quatuor de 
Haydn ; 4° quatuor de Mendelssohn. en mi bémol (op. 4i, n" 3). 

**»M. Franco-Mendès, le célèbre violoncelliste et compositeur, vient 
de recevoir la décoration de la croix de mérite de l'ordre ducal de la 
branche Ernestine de Saxe, de la part de S. A. R. le duc Bernard de Saxe- 
Meiningen, avec une lettre des plus flatteuses, à propos de la dédicace 
d'un nouveau quatuor pour deux violons, alto et violoncelle. 

»** Le jeune pianiste Luca Fumagalli donnera son I e r concert le 1 6 février 
dans la salle Erard, avec le concours des artistes suivants : MlleVaneri; 
MM. Solicri, Fortuna, Ney et Saenger. 11 fera entendre trois de ses com- 
positions inédites encore en France : 1" duo pour deux pianos sur le Tro- 
vatore ; 2° Nuitamment, rêverie, et 3° Caprice de danse ; la sonate de Bee- 
thoven, op. 30, avec violon; romance sans paroles, de Mendelssohn; 
fantaisie de bravoure sur le Prophète, et sérénade espagnole, de sou frère 
Adolphe Fumagalli. 

*** Mlle Anna Kûhl , l'excellente violoncelliste, donnera un concert 
vendredi prochain dans les salons de MM. Pleyel, Wolff et f>. MM. Gleich- 
auf et Ketterer lui pvèteront leur concours en exécutant le duo pour 
piano et violon sur le Pardon de Plocrme! , composé par Herman et 
Ketterer. 
**„ Aujourd'hui 29 janvier, à l'occasion de la fête de saint François 



DE PARIS. 



39 



de Sales , patron du clergé , on exécutera dans l'église Saint-Thomas- 
d'Aquin, à dix heures précises, une messe en musique de la composition 
de M. V.-F. Verrimst, maître de chapelle de ladite église. L'orchestre et 
les chœurs seront dirigés par l'auteur. .Mgr le cardinal-archevêque offi- 
ciera pontiflcalement. 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 



**» Amiens, 23 janvier.— Le Prophète vient enfin de nous être donné 
avec une magnificence vraiment extraordinaire. Le poëme et la parti- 
tion ont produit une sensation profonde et générale. Les rôles, très-bien 
distribués, sont joués et chantés avec beaucoup de talent par M. Duprat, 
premier ténor des théâtres de Marseille et de Lyon ; par Aime Ismaël, 
qui déploie, dans le rôle de Berthe, les qualités brillantes de sa voix, et 
par Mlle Erambert, qui, dans celui de Fidès, a fait preuve, comme actrice 
et comme cantatrice, d'une énergie, d'une sensibilité dont, à plusieurs 
reprises, l'expression a provoqué les plus vifs applaudissements. MM. Cas- 
telmary, Rondeau et Lebreton interprètent très-convenablement les rôles 
des trois anabaptistes. L'orchestre et les chœurs, fort bien conduits par 
M. Séméladis, méritent aussi beaucoup d'éloges.— La beauté des décors, 
dont la plupart sont nouveaux, la variété, la richesse et la fraîcheur des 
costumes, la -partie pyrotechnique, dont les effets se manifestent par 
l'embrasement et l'écroulement du palais de Munster, tout cela a été fort 
admiré et a provoqué d'unanimes bravos. 

**„ Met:. — Le Pardon de Plo'èrmel poursuit sa marche triomphale, et 
les beautés que renferme cette partition excitent chaque soir l'enthou- 
siasme. 

,,*„ Toulouse. — La reprise des Dragons de Villars attire la foule. 
Mme Galli-Marié a chanté admirablement le rôle de Rose Friquet et a 
obtenu un magnifique succès. M. Laget a très-bien joué le rôle de 
Sylvain, et le sergent Belamy a trouvé un très - bon interprète en 
M. Vincent. — Mlle Desterbecq est de plus en plus en faveur; les Hugue- 
nots ont valu à la cantatrice deux chaleureux rappels ; c'est du reste un 
des opéras qui ont valu à Mlle Desterbecq ses plus beaux succès. 

%** Dijon, 25 janvier. — Guillaume Tell, ce chef d'oeuvre de Rossini, 
a eu hier sa troisième représentation. M. Merly, de passage en notre 
ville, remplissait le rôle du libérateur de la Suisse, et M. Harvin celui 
d'Arnold. Grâce à sa voix magnifique, a la netteté de sa prononciation et 
à la manière supérieure avec laquelle il dit le récitatif, M. Harvin s'est 
tiré avec honneur de cette périlleuse épreuve. M. Merly a été couvert d'ap- 
plaudissements après sa phrase d'entrée, Il chante et l'Helvclie ; le duo entre 
Guillaume et Arnold a été très-bien rendu ; l'andante du duo avec Ma- 
thilde, Doux aveu, très-bien dit par Harvin ; quant au trio du deuxième 
acte, il a produit un immense effet. Merly doit jouer encore la Favorite 
et la Muette avant de nous quitter. 

„,*„ Caen. — Mlle Angèle Cordier vient de donner deux brillantes re- 
présentations dans sa ville natale. La jeune et intelligente artiste a 
chanté la Fanchonnette et V Ambassadrice de façon à mériter de véritables 
ovations. La partition d'Auber a surtout valu à Mlle Cordier un très-beau 
succès. Rappelée a la chute du rideau de la manière la plus unanime 
et la plus spontanée, elle a dû reparaître pour recevoir une dernière fois 
les marques de sympathie de ses compatriotes. A côtô'de Mlle Angèle 
Cordier se sont fait remarquer M Lucien Bourgeois (Benedict), M. Cave, 
M. Mercier et Mme Stevens. — On répète activement les Dragons de 
Villars. 



CHRONiQUI ÉTRANGÈRE. 



„*„ Bruxelles. — Jeudi dernier a eu lieu la douzième représenta- 
tion du Pardon de Pluërmel qui continue à faire des recettes splen- 
dides. Un accident, heureusement sans gravité, a failli interrompre 
les représentations du nouveau chef-d'œuvre de Meyerbeer. Mlle Boulart 
s'est blessée dans la chute du pont au deuxième acte et on a craint un 
moment qu'elle ne pût achever la pièce. Après un avis du régisseur, 
Mlle Roulart a cependant chanté jusqu'à la fin. Le nouveau ballet de 
M . Henri Desplaces, le Bijou du roi, a obtenu un très grand succès. 

„.% Liège. — Mme Stranski s'est surpassée dans le rôle de Fidès, du 
Prophète; son air : Comme un éclair, a été dit de la façon la plus drama- 
tique. On répète activement le Pardon de Ploermel dont la première re- 
présentation aura lieu dans le courant de la semaine. 

**„, Genève. — La première représentation du Pardon de Ploermel vient 
d'avoir lieu devant une salle comble. Le public genevois a chaleureu- 
sement applaudi la partition nouvelle qui a obtenu un succès des plus 
éclatants. Les artistes ont fait vaillamment leur devoir , mais on a 
surtout remarqué Mlle Emon qui a saisi avec le plus grand bonheur 
toutes les nuances du rôle de Dinorah. La Berceuse du premier acte, 
l'air de l'Ombre, la légende et le sublime duo du troisième acte ont 



valu à la cantatrice de véritables ovations. Les chœurs et l'orchestre, 
dirigé par son habile chef M. Pépin, se sont aussi fait remarquer par 
le mérite hors ligne qu'ils ont déployé dans cette circonstance. Le 
Pardon de Ploermel est pour longtemps stéréotypé sur l'affiche de notre 
théâtre. 

*% Berlin. — Mlle Ar'tot et M. Garrion se sont fait entendre dans un 
concert à la cour, où la Schiller-Marche, de Meyerbeer, a été. exécutée. 
Cette magnifique composition a excité 1p plus grand enthousiasme. — La 
Société italienne, sous la direction de Lorini, a donné sa huitième repré- 
sentation, et la première de la Lucia, de Donizetti. Dans le rôle principal 
débutait Mme de Ruda, dont la voix n'a plus toute fa fraîcheur de la pre- 
mière jeunesse, mais qui, grâce à une excellente méthode et à une grande 
puissance dramatique, n'en a pas moins complètement réussi. Carrion a (té 
magnifique dans le rôle d'Edgardo, et le finale du troisième acte a été 
pour l'éminent chanteur l'occasion d'un véritable triomphe.— Au théâtre 
royal de l'Opéra vient d'être joué pour la première fois Christine de 
Suède, opéra en trois actes, musique de M. de Redern, ballet de M. Ta- 
glioni. Une brillante assemblée assistait à cette représentation. La parti- 
tion de M. de Redern a eu le plus honorable succès. Dès le premier 
acte, Mme Wagner (Christine) a eu les honneurs du rappel. 

*** Prague. — Mlle F. de l'iefensée a eu l'honneur de se faire enten- 
dre dans un concert à la cour de l'empereur Ferdinand. Au théâtre de 
la ville on a mis à l'étude le Pardon de Ploermel, de Meyerbeer. 

*** Rostock (Meklembourg). — Le Pardon de Ploermel vient d'être repré- 
senté avec le plus éclatant succès. L'exécution a été irréprochable et le 
nombreux public qui assiste aux représentations du chef-d'œuvre témoi- 
gne, par ses applaudissements et des rappels, sa satisfaction aux ar- 
tistes. 

„*„ Vienne. — Le premier concert philharmonique a eu lieu dans la 
salle de l'opéra de la Cour : on y a exécuté entre autres l'ouverture 
çTAnacréon, de Chérubini, la septième symphonie de Beethoven et la Fée 
Mab, scherzo de la symphonie Bornéo et Juliette, de Berlioz. Ce morceau 
a été exécuté avec une rare perfection et accueilli avec enthousiasme. — 
La reprise CCIphigénie en Tauride. opéra de Gluck, avait attiré beaucoup 
de monde, et le succès a été complet. Mme Dustmann a interprété le 
rôle principal avec un immense talent. Au même théâtre a eu lieu avec 
succès la première représentation de le Braconnier, opéra-comique de 
Lortzing. 

t ** Francfort. — Le Pardon de Ploermel sera représenté incessamment 
à notre théâtre; les répétitions sont terminées; on n'attend plus que 
l'achèvement des décors.— Le célèbre pianiste A. Dreyschock a donné, le 
23 janvier, un concert auquel assistait un brillant et nombreux auditoire. 
Le succès a été tel, que Dreyschock s'est décidé à donner incessamment 
un deuxième concert. 

* jVice. — Avec le carnaval vont commencer les fêtes, les bals et 
les concerts. Parmi les nouveaux venus; on cite Bazzini. Seligman et 
Lôopold Amat, qui nous arrive cette fois de l'Italie. Gênes, Milan et 
Turin ont applaudi, dans quelques salons, les gracieuses compositions 
de ce compositeur-chanteur ; à Gênes, entre autres, dans le salon artis- 
tique du comte Maximilien Craziani, Léopold Amat a fait entendre quel- 
ques-unes de ses mélodies. 

„% Saint-Pétersbourg. — Décidément le Pardon de Ploermel ne sera 
pas joué avant le 23 janvier (4 février). Ce sont les décors qui occa- 
sionnent ce retard : on assure qu'ils seront admirables. Mme Charton , 
Calzolari et Debassini rempliront parfaitement les trois rôles. L'ouvrage 
sera donné pour le bénéfice de Mme Charton, et déjà toute la salle est 
louée : impossible de se procurer une place. — En attendant, la Traviata, 
chantée par Mlle Balfe, va être donnée pour le bénéfice de Calzolari, et 
le Prophète pour celui de Tamberlick. — Avant-hier, le Frcischutz avec 
mise en scène, costumes et décors nouveaux, a été joué pour le bénéfice 
de Mongini. La salle était pleine, et le succès obtenu par Mlle Lagrua a 
été très-brillant. — Le même soir, au théâtre Français, une représenta- 
tion extraordinaire offrait l'occasion rare et curieuse d'entendre Tam- 
berlick chanter une romance française et une romance russe, et 
Mme Nantier-Didiée des chansonnettes napolitaines. Chacun des deux 
éminents artistes a dû les répéter aux acclamations de toute la salle ; 
mais elle a failli crouler sous les applaudissements lorsque Tamberlick 
a dit et répété la fameuse romance de la princesse Kotschoubey 
Skajité'ieï avec une expression et un style qui n'appartiennent qu'à 
lui. A minuit le spectacle s'est terminé par une exhibition de tous les 
artistes français, groupés admirablement par le célèbre peintre Zichy 
dans un immense tableau vivant, occupant toute la scène et de l'effet le 
plus pittoresque. LL. MM. l'empereur et l'impératrice et plusieurs mem- 
bres de la famille impériale, une foule de hauts dignitaires et la majeure 
partie de l'aristocratie assistaient à cette brillante représentation , orga- 
nisée au profit d'un artiste par ses camarades, 




to 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



PRIX ACCOUDÉ A L' UNANIMITÉ A L'EXPOSITION 
UNIVERSELLE DE LONDRES 1851. 



Fonrnlssenr tics HiniKtères tle la 
Guerre et de la narine de France. 



Agent à Londres 

JDLLIEN ET C\ 

214 , Régent Street. 



MAISON FONDÉE EN 1803. 

INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVR 

ANTOINE COURTOIS 

88, rue des jftarais - Saint '.- Martin, S 8 

Ci-devant rue du Caire, 21. 



MÉDAILLE D'ARGENT DE 1" CLASSE 
A l'exposition UNIVERSELLE DE PARIS 1855. 

Facteur du Conservatoire et de 
l'Académie Impériale de Paris. 

Agent à Saint-Pétersbourg : 

À. BUTTNER, 

Perspect. Newsky, maison de l'église St-Pierre. 



La maison ANTOINE COURTOIS ayant agrandi ses ateliers, est en mesure de satisfaire à toutes les demandes qui pourront lui être 
adressées; elle garantit réellement à sa clientèle des instruments irréprochables sous tous les rapports. 



Publié par G. BRAXDVS et S. DUFOUR, 
103, rue de Richelieu, au I e '. 

2° ÉDITION. 

LA DANSE DES FÉES 

PAR 

EMSUE PRUDE VT 

Prix : 9 fr. 

Cette édition a été soigneusement revue par Fauteur, 



AIVÏÏflïïICF vAY (««WMOR). —Neuf 
R.LiU\Ji\ùli Oi&A brevets d'invention et de 
perfectionnement . 

Instruments ^axomiiitoiiâques. Invention à la- 
quelle le Jury de l'Exposition universelle de Paris a con- 
sacré la plus belle page dans son rapport officiel [Ins- 
truments de cuivre), dont voici de courts extraits : 

>< M. Alphonse Sax, par une ingénieuse disposition des 
pistons et par une combinaison nouvelle des trous d'en- 
trée et de sortie de la colonne d'air, est parvenu à con- 
server la forme conique aux tubes additionnels, dont il a 
d'ailleurs supprimé ou diminué considérablement l'em- 
ploi par son piston ascendant. Par la réunion de ces deux 
perfectionnements importants, il a ramené la construc- 
tion des instruments a pistons aux conditions norma- 
les de justesse et d'égale sonorité. » (Page 1333.) 

« La combinaison résultant de l'application du prin- 
cipe de M. Alphonse Sax est en quelque sorte une créa- 
tion nouvelle. C'est par elle seulement que petit être 
résolu le problème d'une justesse parfaite pour les 
instruments à pistons. Le mécanisme est partout delà 
plus grande simplicité. Nous appelons sur cette réforme 
l'attention des facteurs d'instruments de cuivre, car elle 
est radicale et fondamentale. Elle s'applique avec un 
égal succès à toutes les voix de chaque famille ; sopranos, 
contraltos, ténors, barytons, basses et contre-basses, tous 
se perfectionneront par l'application de ce système. » 
(Page 1336.) 

Breveté s. g. d. g. 

Manufacture d'instruments de musique en cuivre et en 
bois. Ancien et nouveau système. Rue Lamartine, 22, à 
Paris. 



En vente chez A. IKELMER et C, éditeurs, 
11, rue Rougemont. 

MUSIQUE DE CHANT 

CJevaert. (F. A.). Bonjour lunettes, adieu fillet- 
tes, proverbe 2 

— Faute d'un point, proverbe 2 

— Les Si et les Mais, proverbe 2 

— Tout passe, tout lasse, tout casse, proverbe 2 
• — Une Aiguille dans une botte de foin 2 

— Un OEuf pour un Bœuf, proverbe 2 

Mangeant. Le Directeur et le Ténor, duo co- 
mique T.B. 6 

MUSIQUE DE PIANO 

Favarser (R.). Op. 11. Vanda, varsovienne . . 7 

— Op. 12. Tarentelle 7 

— Op. 13. Souvenir de Beethoven 7 

— Op. 14. En Chasse, fantaisie 7 

Ravina (H.). Op. 10. La Danse, morceau de 

salon 6 

— Op. 11. Première grande valse 6 

— Deuxième grande valse 7 

— Deuxième mazurka 6 

— Op. 18. Le Mouvement perpétuel, étude 

de concert 9 

— Op. 20. Rondo-polka 7 

— Op. 21. Sicilienne 9 

— Op. 22. Elégie 7 

SIX FANTAISIES BX TRIO 

Pour Piano, Violon et Violoncelle, composées par 

H. Ravina et L. Clnpissou. 



CAÏTFÏ VT(\ facteur de pianos. Médaille d'or, Ex- 
ÛUlUîliJJlU position 1849; Médaille, de 1" classe 
Exposition universelle 1855. Spécialité de pianos pour 
L'exportation. 

Cette maison a obtenu, depuis 1834, à toutes les Expo- 
sitions, des récompenses méritées par l'excellence de ses 
pianos droits, cordes obliques, dont la réputation est jus 
tement établie. Elle vient de mettre en vente un nouveau 
modèle de piano droit, cordes obliques, grand format, 
extra, qui ne laisse rien à désirer sous le double rap> 
port de la quantité et de la qualité du son. Magasin 
rue Montmartre, 161. 



MAISON H. HERZ P . 

Victoire, à Paris. 



Manufacture de 

in os, iS, rue de la 



A l'audition des grands pianos exposés, faite dans la 
salle des concerts du Conservatoire, un de ces instruments 
frappa le Jury d'étonnement et fixa particulièrement son 
attention. Plusieurs épreuves de comparaison furent 
faites, et toujours le même instrument emporta les suf- 
frages unanimes du Jury. Il portait le n° 9. 

» Dans la séance suivante, consacrée à l'examen et à 
l'audition des pianos à queue de petit format, un instru- 
ment de cette espèce se distingua aussi des autres, sous 
le rapport de la sonorité, par une supériorité incontesta- 
ble. Le résultat des diverses épreuves auxquelles ce piano 
fut soumis lui conserva toujours le premier rang, à l'u- 
nanimité des votes du Jury. II portait le n° 28. 

Enfin, dans la séance du 17 août, pendant laquelle 
les pianos demi-obliques de diverses dimensions furent 
entendus et examinés, les deux instruments numérotés 30 
et 40 obtinrent, à l'unanimité des suffrages, la première 
et la cinquième place dans la première série, sur 73 pia- 
nos de cette espèce. 

A l'ouverture des listes qui suivit le concours, on 
reconnut que les quatre pianos dont il vient d'être parlé 
sortaient des ateliers de M. H. Herz. En présence d'un si 
beau succès, le Jury, dans sa séance du 31 aoât, a ac- 
cordé, A l'unanimité, à cet artiste industriel, le premier 
■ang du concours, sous le rapport du volume et de la 
bualité du son. » 

(Extrait du rapport officiel du Jury de l'Exposition 
universelle de Paris.) 



L'HARIOMFLUTE 



MAYERMARIX , 

dont le succès grandit chaque jour, se trouve chez 
Mayermarix, 46, passage des Panoramas, à Paris. 



LA LYRE FRANÇAISE 

Choix d'airs d'opéras, duos, romances sans accom- 
pagnement des meilleurs auteurs anciens 
et modernes. 
100 n". Edition populaire. Ch., 25 c. 



■ " médaille d'or 

Exposition nationale française de 1840. 

DÉCORATION DE LA LÉGION D HONNEUR 
Exposition de 1849. 

i" médallIcTd'argcnt 

Exposition nationale française de 1844. 



MANUFACTURE D'INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE ET EN ROIS 

FONDÉE A PARIS EN 1843 PAU 



Facteur de la Maison militaire de l'Empereur. 

RUE SAINT -GEORGES, 50 



i" médaille 

Exposition nationale belge de 1841. 

DÉCORATION DÉ LA COURONNE DE CHÊNE 
<& Hollande (1S45). 

Grande médaille d'or 

du Mérite de Prusse (1S46). 



Seule grande médaille d'honneur à l'Exposition universelle île Paris (8S55). — Seule grande médaille 

[fntmcif Meriat) à l'Exposition universelle de Londres (1S5I). 

Organisateur et fournisseur de la musique des Guides et des autres musiques des régiments de la Garde impériale. 

INVENTEUR OES FAMILLES des 

CLARINETTES CONTRE-BASSES-SAX. 
BASSON-SAX (en cuivre et en bois) . 

Cors, Cornets, Trompettes, Trombones simples, les mêmes à pistons 
ou cylindres, les mêmes forme Saxo-Tromba. 

Clairons, Trompettes d'ordonnance. Flûtes, Clarinettes, Bassons, 
Caisses roulautes, Grosses Caisses, Tambours, Timbales, Cym- 
bales, etc., etc. 



SAXO-TROMBAS 

SAXHORNS. 



SAX-TCBAS. 

SAXOPHONES. 



CLAIRONS-SAX. 
TROMBONES-SAX. 

Forme et dispositions nouvelles de Trombones à 3, 4 et 5 cylindres ; 

invention brevetée en ■ S.ïî». 
Tous les instruments à pistons avec addition d'une ou plusieurs 

clefs; invention brevetée en in.»». 
Système d'instruments à pistons ascendants ; inv. brev. en 1 85«. 



CORNETS-SAX (compensateurs). 
CLAIÎINETTES BASSKS-SAX. 



PAHIS. — IHFliniEniE CEXTU.VLE DE NAPOLÉON CUAIX ET C c , HUE UEP.GËRE, 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



5 Février 181 



ON S'ABONNE : 

Dans les Départements et a l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aui 

Sureau* des Messageries et des Postes. 



REVUE 



PRIX DE L'ABONNEMENT*. 

Paris 24 fr. par an 

Départements, lklgique et Suisse.... 30 h id. 
Étranger 34 » id. 



Le Journal paraît le Dimanche, 



GAZETTE 







Avec lie prochain numéro, Bios altouiaés retcuront 
le titre et la table analytique des imasiâères poair l'an- 
née 1859. 



SOMMAIRE. — Sur l'enseignement populaire de la musique (3 ù article), par 
Fctis père. — F. Brassin, par Atloipbe Botte. — Auditions musicales, 
par le même. — Nouvelles et annonces. 



SUR L'ENSEIGNEMENT POPULAIRE DE LÀ MUSIQUE. 

(3 e article.) (1) 

Parmi les systèmes particuliers de notation musicale qui sont en 
opposition absolue avec la notation universelle et ne sont pas sténo- 
graphiques, on remarque les notations alphabétiques et les notations 
chiffrées. 

L'idée de faire représenter les sons par des caractères d'un alphabet 
connu de tout le monde est la plus ancienne qui ait été mise en pra- 
tique. L'Inde nous en offre un exemple dans la plus haute antiquité, et 
chez les Chinois l'usage s'en est perpétué depuis les temps les plus an- 
ciens jusqu'à l'époque actuelle à l'aide de certaines modifications des types 
primitifs. Plus de cinq cents ans avant l'ère chrétienne nous trouvons 
chez les Grecs une notation musicale dont les caractères alphabétiques 
de la langue ont fourni les premiers éléments. Il en est de même chez 
les Etrusques et chez les Romains. Les lettres latines se retrouvent 
encore çà et là, dans le moyen âge, pour la représentation des sons, 
et, de nos jours, les Allemands désignent encore par les premières 
lettres de l'alphabet les notes que nous appelons ut ou do, ré, mi, fa, 
sol, la, distinguant le si bémol par b, et le si bécarre par h. Les tabla- 
tures d'orgue et de clavecin aux xv e et xvi e siècles étaient composées 
des mêmes lettres combinées avec les signes d'intonation accidentelle 
et de durée empruntés à la notation ordinaire. 

En 1833, M. l'abbé Antoine-Marie Nichetti, de Padoue, proposa, 
comme une nouveauté qui rendait beaucoup plus facile la lecture de 
la musique, le retour aux tablatures de cette espèce dans un écrit 
intitulé : Prospectus d'un nouveau mode plus aisé d'écriture musi- 
cale (1). Il y donna à la fin de sa brochure un exemple de son sys- 

(1) Voir le n° 4. 

(l) Prospetto di un nuovo modo più agevole di serittura musicale'. Padoue, 
1833, in-8° de 72 pages, avec huit tableaux de notation. 



tème dans l'air final de Cenerentola avec les variations et un accom- 
pagnement de piano. Le point de départ de M. l'abbé Nichetti est que 
les lettres sont connues de tout le monde et que leur application dans 
la musique est la seule chose qu'on ait à apprendre, tandis que la 
portée, les lignes, les formes des notes de toutes les valeurs, les clefs, 
les dièses, bémols, bécarres sont autant de choses inconnues du com- 
mençant, et que leurs combinaisons lui fatiguent l'intelligence. Il ne 
s'est pas aperçu de l'avantage qui résulte précisément de la variété 
des formes de cette notation pour la lecture, et que c'est par là qu'elle 
peint aux yeux, dès le premier aspect, tout ce qui doit être exécuté. 
Dans son système de notation, au contraire, l'obligation de voir une 
à une toutes ces lettres de caractères différents qui indiquent la di- 
versité de leurs petits signes modificateurs de durées et d'intonations, 
exige un travail constant d'analyse qui rend la lecture rapide impos- 
sible. M. l'abbé Nichetti fait remarquer que sa notation a un très- 
grand avantage sur celle des chiffres en ce qu'elle ne laisse jamais 
la modulation incertaine et donne toujours immédiatement la note 
quel que soit le ton : cela est vrai; mais ces deux systèmes périssent 
par la nécessité d'analyse dont l'intelligence la plus prompte ne pour- 
rait résoudre les difficultés dans les combinaisons compliquées de la 
musique moderne. Les tablatures anciennes avaient été imaginées dans 
un temps où la gravure de la musique par les procédés actuels n'exis- 
tait pas, et lorsque la typographie n'offrait que des moyens trop im- 
parfaits pour la notation ordinaire. Ces tablatures, si embarrassantes 
qu'elles fussent, étaient la seule ressource dont on pouvait disposer : 
il fallait bien qu'on s'en contentât. Mais aujourd'hui, quelle peut être 
leur utilité, et pourquoi ce retour aux choses de l'enfance de l'art? 
Ce que je dis ici, le public l'a compris tout d'abord, car le système de 
M. l'abbé Nichetti est allé s'ensevelir dans un profond oubli comme 
tous ceux du même genre. 

Me voici arrivé à la notation chiffrée dont on fait grand bruit en 
France depuis plus de quarante ans. J'ai dit ce qui en est advenu en 
Allemagne dans un but plus modeste ; mais les auteurs allemands de 
la réforme n'avaient ni la ténacité ni l'habileté que nous avons vu 
déployer pour atteindre des résultats plus importants. Lorsque Galin 
arriva à Paris avec sa méthode du méloplaste, il chercha d'abord à 
la mettre en pratique dans un établissement public où l'essai serait 
fait sur une grande échelle. Il ne fallait pas songer au Conservatoire : 
Galin se tourna du côté de l'école de musique religieuse dirigée par 
Choron. Aux premiers mots qu'il dit à celui-ci des difficultés par 
lesquelles la notation ordinaire de la musique et les méthodes usitées 
pour l'enseignement du solfège portaient le découragement dans 



h-2 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE; 



l'âme des commençants : Mais, mon cher monsieur, d'où sortez- 
vous ? lui dit Choron avec sa verve habituelle ; descendes au rez- de- 
chaussée; entrez dans m' s clauses de gamins, et voyez s'ils 'sont dé- 
couragés et s'ils ne vous chanteront pas tout ce que vous voudrez ! 
Galin comprit par cette réponse qu'il n'avait pas trouvé ce qu'il cher- 
chait, et n'insista pas. A quelque temps de là il ouvrit des cours qui 
eurent du retentissement: des jeunes gens qui venaient de terminer 
leurs études de collège et d'université, et qui n'avaient pu s'occuper 
de musique jusqu'alors, mais à qui la fréquentation des théâtres avait 
donné le goût de cet art, furent séduits par les promesses d'un ensei- 
gnement lumineux, et fréquentèrent ces cours avec une foi robuste. 
Bientôt il ne fut bruit que du méloplaste. Des musiciens qui avaient 
suivi les cours de Galin et. s'étaient initiés à sa méthode, y virent un 
moyen de succès pour leurs affaires. Des affiches; annonçant des 
cours de méloplaste, couvrirent les murs de Paris. MM. Aimé Le- 
moine, Jue et de Geslin en ouvrirent dans plusieurs quartiers de Paris. 
Les deux premiers, il faut bien le dire, finirent par renier les idées 
de leur patron, après avoir tiré beaucoup d'argent de leur exploi- 
tation. Le moment était venu où l'on reconnaissait que les promesses 
failes par la méLhode ne se réalisaient pas : l'engouement avait dis- 
paru ; on essaya de le ranimer. M. Lemoine modifia le méloplaste 
jusqu'à le rendre méconnaissable, et M. Jue en arriva jusqu'à sa mo- 
nogamie, l'une des plus grandes absurdités qu'on ait tenté d'intro- 
duire dans la musique. Quant à M. de Geslin, c'était un pauvre esprit 
incapable de soutenir un apostolat. Après avoir été houspillé par 
M. Adrien de la Fage dans une polémique, et avoir reçu un coup d'épée 
dePastou, ancien officier, grand ferrailleur et auteur d'une méthode 
de musique appelée la Lijre harmonique, laquelle avait aussi ses par- 
tisans, M. de Geslin ouvrit un magasin de calicot avec l'argent gagné 
dans sa mission méloplastique ; depuis oncques il n'en fut plus ques- 
tion . 

Le méloplaste était mort, du moins on le croyait ; mais il restait un 
homme, ancien élève de Galin, plein d'ardeur, de conviction, de vo- 
lonté et d'une rare intelligence. Cet homme était M. Aimé Paris. Il 
se dévoua à la doctrine de Galin et parcourut pendant trente ans 
toute la France pour la propager. 11 ne s'agissait plus pour lui d'un 
enseignement élémentaire de la musique à l'usage des masses popu- 
laires; c'était aux musiciens mêmes qu'il s'attaquait, les défiant à la 
lutte et les pressant corps à corps. Ce qu'il demandait à haute voix, 
c'était la substitution des chiffres à la notation dont l'usage est univer- 
sel, l'abandon de la méthode du solfège, qu'il traitait de misérable 
routine, et la glorification de la doctrine méloplastique. Arrivé dans 
une ville pour la première fois, il n'y parlait pas d'abord de musique, 
mais il ouvrait des cours gratuits de mnémonique, et, doué d'une élo- 
cution facile, il captivait son auditoire. Alors seulement et lorsqu'il 
pouvait compter sur un certain nombre d'adhérents, il lançait son 
manifeste, couvrait les murs de la ville de l'annonce de son cours et 
provoquait au concours les professeurs de la cité et leurs élèves. Si 
quelque imprudent, n'ayant pas la parole facile ni le talent de polé- 
mique de M. Aimé Paris, se hasardait dans ce traquenard, il était iné- 
vitablement pourfendu par les brochures et les correspondances de 
journaux. 

Après un temps plus ou moins long de séjour dans une ville, 
M. Aimé Paris allait s'établir dans une autre, où les mêmes faits se 
reproduisaient de la même manière et à peu près dans le même ordre. 
Son départ était le signal du retour du calme : on ne parlait plus du 
méloplaste, et les illusions de ceux qui avaient cru apprendre la mu- 
sique par la notation chiffrée se dissipaient en acquérant bientôt la 
conviction qu'ils n'en savaient rien. Si quelques-uns d'entre eux vou- 
laient essayer ensuite des méthodes ordinaires, comme j'en ai vu dans 
le Conservatoire de Bruxelles, les habitudes qu'ils avaient contractées 
y étaient un obstacle qui les décourageait. Au résumé, l'énergique 
activité de M. Aimé Paris n'aboutissait à aucun résultat durable. 



Telle était la situation des choses quand le continuateur de Galin 
rencontra dans son beau-frère, M. Chevé, un auxiliaire puissant et 
dévoué. Même tempérament, même ardeur, même énergie de vo- 
lonté, même audace, les avaient faits dignes de se seconder mutuel- 
lement. Médecin distingué et auteur d'un mémoire estimé, relatif à 
sa profession, M. Chevé s'éprit tout à coup d'une admiration sans 
bornes pour la réforme entreprise par Galin et continuée par M. Paris, 
et renonçant à la pratique de la médecine, il compléta la trinité 
Calin-Paris Chevé. Ayant compris les inconvénients de l'apo>tolat 
nomade de son beau-frère, il reconnut la nécessité d'un centre perma- 
nent qui devînt une base d'opérations stratégiques pour la propaga- 
tion de la doctrine des chiffres, et Paris lui parut le lieu naturellement 
désigné pour ce centre d'activité. 

M. Paris n'avait fait la guerre qu'aux musiciens des départements: 
M. Chevé ne crut pas entreprendre une tâche au-dessus de ses forces 
en s'attaquant au Conservatoire royal, puis impérial de musique, au 
Comité central d'instruction primaire de la ville de Paris, à l'Institut 
de France, aux noms les plus illustres, aux plus grandes capacités. Il 
les accabla de demandes de concours, de défis, et les frappa de sa 
colère dans des brochures qui ne se font pas remarquer par l'urbanité 
du langage (1). Le courage de M. Chevé n'a pas failli pendant plus 
de quinze ans : repoussé dans ses prétentions par des jugements qui 
paraissaient sans appel, il est revenu à la charge avec la même réso- 
lution, suffisant à tout par son activité, écrivant sans cesse, publiant 
des méthodes, des pamphlets, multipliant ses cours, gagnant du ter- 
rain dans l'opinion de la multitude, et, à fin de compte, parvenant à 
ébranler les résolutions d'abord contraires de l'autorité. Tels sont au- 
jourd'hui les succès de MM. Paris et Chevé, qu'un noble étranger, 
M. le comte Sollohub, chambellan de S. M. l'empereur de toutes les 
Russies, reprochait à la France, dans une brochure récemment pu- 
bliée, de ne leur avoir point encore élevé de statues. Elle n'y avait 
peut-être pas songé; mais la voilà mise en demeure, et, sans doute, 
elle s'exécutera de bonne grâce. A Dieu ne plaise que j'écrive contre 
l'érection de ces statues ; j'ai à instruire le procès de la notation chif- 
frée, mais sans toucher en rien aux personnes qui l'enseignent et 
l'exploitent. 

Les propagateurs de la méthode d'enseignement par la notation 
chiffrée ont élevé depuis longtemps leurs prétentions jusqu'à défier 
les écoles d'art qui n'ont point de rapports avec la destination popu- 
laire de ce genre d'enseignement. Peut-être les chefs de ces écoles d'art 
ont ils eu tort d'opposer simplement le mépris à de telles prétentions, 
au lieu de poser la question sur son véritable terrain. La question n'est 
pas de constater qu'on peut arriver à de certains résultats (toujours 
bornés si-on les compare au but de l'art véritable), par une méthode 
ou par une autre, par un système, ou par un système opposé ; car 
lorsqu'il ne s'agit que du chant simple, tel qu'on le rencontre dans les 

(1) Appelait bon sens .de toutes les nations qui désirent voir se généraliser 
chez elles l'enseignement musical; enseignement élémentaire: lecture, écriture, 
théorie; haut enseignement . harmonie, fugue, contre-point, etc. Paris, 1S45, 
gr. in-8". — Protestation adressée au Comité central d'instruction primaire 
de la ville de Paris, contre un rapport de sa commission de chant. Paris, 
18d7, in-S° de 6a pages. — Coup de grâce à la routine musicale par Emile 
Chevé, à l'occasion d'un nouveau rapport de la Commission spéciale de sur- 
veillance de l'enseignement du chant dans les écoles communales de la ville 
de Paris, commission composée de MM. Victor Faucher, président; Adolphe 
Adam, de l'Institut; Auber, de l'Institut; Barbereati; Poulet; Carafa, de 
l'Institut; L. Clapisson; Ermcl; Edouard Podrigucs, vice-président; F. Ha- 
lévy, de l'Institut; G. Héquet, rapporteur ; Jomard, de l'Institut; Gide, Zim- 
merman, Demoyencourt, secrétaire, contre la méthode Galin-Paris-Cheré, re- 
poussée à l'unanimité par la commission. Paris, 1851, in-8» de 79 pages. — La 
Poutine et le Bon sens, ou les Conservatoires et la méthode Gal'm-Paris-Chevê ; 
lettres sur la musique. Paris, 1S52, in-S° de 192 pages. — Historique et procès- 
verbal du concours musical ouvert à Paris le 12 juin 1S53, sous la présidence 
de M. Henri Reber, suivi des comptes rendus des journaux et accompagné de 
notes, par Emile Chevé. Paris, 1853, in-S° de S2 pages. 



DE PARIS. 



43 



mélodies, dans les chœurs de musique des sociétés chaînantes, des 
églises et des théâtres ; ces résultats, je les ai vu obtenir de vingt 
manières différentes ; d'abord, par la méthode usuelle dans toute 
l'Europe, particulièrement dans l'immense quantité de sociétés cho- 
rales de l'Allemagne et de la Belgique ; par la méthode de Massimino, 
en 1816 et années suivantes; parles procédés de Bocquillon-Wilhem 
qui ont créé ['Orphéon; par les procédés de Heinroth, à Gcettingue ; 
par le système de M. de Rambure, dans le département de la Somme. 
Je vois même dans un ouvrage, publié par M. Maurice Delcamp, sur 
une notation de son invention fort originale, laquelle se compose de 
lunes dans leur plein, de lunes à moitié éclipsées, de lunes com- 
plètement éclipsées, de carrés et de triangles, je vois, dis-je, dans ce 
livre des certificats des maîtres de pension, chez qui M. Delcamp en- 
seigne par ces systèmes, voire même des certificats de curés de pa- 
roisses, lesquels constatent les heureux résultats obtenus par le rival 
de la notation chiffrée. 

Avant de faire des défis de méthodes, avant de proposer des con- 
cours, il .faut faire vider la question du choix delà notation, pour que 
le concours se fasse dans des conditions égales et ait quelque chose 
de réel. Or, ces questions de choix du système de notation ne peuvent 
être résolues par la France seule, car la musique est la seule langue 
universelle. En tout pays, le musicien placé devant sa partie l'exécute 
et est compris de tous. Que si l'on adoptait dans un pays une notation 
qui ne serait pas celle d'un autre, le musicien français qui se rendrait 
en Allemagne, par exemple, serait dans la même situation que le 
brave négociant de Paris qui, arrivé aux frontières des provinces 
rhénanes, n'entend plus un mot de ce qu'on lui dit, et ne peut, sans 
un embarras extrême, demander un potage et des côtelettes. 

Un congrès de toutes les nations serait donc nécessaire si l'on vou- 
lait décider ces questions : si l'on abandonnera la notation dont l'usage 
est universel pour en adopter une autre, et quelle sera celle qui aura la 
préférence? Chacune alors devra être examinée, produire ses titres et 
faire constater ses avantages, si elle en a. 11 se pourrait bien faire 
alors que la notation dont l'usage est exclusif sur toute la terre, de- 
meurât spectatrice du combat, et qu'elle eût à se divertir de toutes 
celles qui passeraient en revue devant elle et qui se disputeraient le 
terrain sans s'entendre. Ce serait la tour de Babel. 

La notation chiffrée, qui a l'habitude de parler plus haut que les 
autres et qui aime le bruit, prendrait tout d'abord la parole. Elle di- 
rait, par l'organe de M. Chevé : 

« En résumé, l'écriture de Galin est parfaite, puisqu'elle rend clai- 
» rement et nettement toutes les idées d'intonation et de durée ; que 
» chaque idée est représentée toujours et partout par un signe unique, 
» et qu'un signe donné représente toujours et partout la même idée. 
» La méthode de Galin n'eût-elle, sur toutes les autres méthodes, que 
» l'avantage d'une écriture irréprochable, qu'elle serait déjà, par cela 
» seul, infiniment supérieure, puisqu'elle rend toutes les idées musi- 
» cales accessibles à toutes les intelligences ; ce qui est exactement le 
» contraire des méthodes écrites en musique ordinaire. » (Méthode 
élémentaire de musique vocale, par M. et Mme Chevé, page 19, 
7 e édition, k° tirage.) 

» Cette écriture est si simple, si claire, si commode, qu'elle 

» finira nécessairement par remplacer l'autre, du moins pour ce qui 
» regarde la musique vocale et la théorie. » (P. 273.) 

« Ces caractères (ceux de la notation usuelle) masquent si sou- 

» vent les idées qu'ils sont appelés à représenter, que toute la force 
» intellectuelle est dépensée à les déchiffrer, et qu'il n'en reste plus 
» pour trouver l'intonation et la durée. » (P. 15, note.) Il suit évi- 
demment de cette dernière assertion que tous les musiciens, occupés 
qu'ils sont par les difficultés de la lecture, chantent faux et ne peuvent 
jouer en mesure. 

« Quand on compare cet horrible galimatias de mesures , galima- 
» tias rendu cent fois plus horrible encore par l'habitude des auteurs 



» de mêler perpétuellement entre elles les fractions qui appartiennent 
» à des unités différentes ; quand on compare, dis-je, ces débris in- 
» formes d'un système marqué au coin de l'enfance de l'art, à l'écri- 
» ture si simple, si précise, si admirablement lisible de Galin, on ne 
» peut s'empêcher de gémir profondément de voir l'esprit humain s'a- 
» muser à embrouiller les questions les plus simples, au point que lui- 
» même ne sait plus comment s'en tirer. » (P. 304.) 

Et après ce pompeux éloge d'elle-même et le mépris dont elle a 
accablé la notation en usage, la notation chiffrée déclare, toujours par 
l'organe de M. Chevé, que son usage est absolument impraticable dans 
la musique instrumentale ! Il y en aura donc deux? et cette vieille no- 
tation si vicieuse, qui masque les idées; cet horrible galimatias, enfin, 
sera réservé pour la musique la plus compliquée, dont les idées sont 
bien plus complexes que celles de la musique vocale , et dont les 
mouvements, souvent rapides jusqu'à l'excès, exigent une prompti- 
tude de lecture incomparablement plus grande? 

Nous voici dans l'absurde. 

FÉTIS père. 
(La suite prochainement.) 



En dépit de toutes les tentatives de décentralisation artistique, 
c'est toujours à Pans que les musiciens viennent demander de consa- 
crer leur célébrité. Notre monde musical, avec ietact et la sûreté de 
jugement qui le distinguent, même au milieu de singuliers engoue- 
ments, ne se trompe pas et classe chacun selon son mérite. 

Pour quelques-uns qui ont reçu le baptême de la gloire, combien 
en avons-nous vu qui, proclamés ailleurs grands, forts et incompara- 
bles, ont perdu leur prestige et n'ont pu conserver, après cette 
épreuve difficile, les qualifications flatteuses qui accompagnaient leur 
talent ! 

Brassin, que le bruit de ses succès en Belgique, en Hollande et en 
Allemagne avait précédé parmi nous, vient], à son tour, faire sanc- 
tionner sa jeune renommée par le public parisien. Nous l'avons en- 
tendu dans une charmante soirée intime où nous avons remarqué un 
maître bien compétent, M. Henri Herz, qui paraissait enchanté du 
nouveau venu. Si l'heureux cadre où nous l'avons vu n'est pour rien 
dans le vif plaisir qu'il a fait éprouver, Brassin n'aura qu'à s'applau- 
dir de l'expérience décisive qu'il va bientôt tenter. 

A quelle école appartient-il ? A quelles traditions se rattache-t-il ? 
A-t-il de l'originalité? Les dilettantes répondront prochainement à 
toutes ces questions; car l'éminent pianiste se fera entendre à la So- 
ciété des jeunes artistes du Conservatoire. 

Quoique ayant reçu les précieux conseils du célèbre Moschelès, 
dont on connaît les belles et pures compositions , le jeu irréprocha- 
blement classique, Brassin, qui semble plein de feu, de vivacité et 
d'imagination, se rapproche plutôt de la manière large, fougueuse et 
passionnée de Liszt et de Rubinstein. Pour notre part, nous aimons 
assez qu'on garde ainsi une certaine indépendance, en restant un peu 
l'élève de la nature. 

Nous avons bien remarqué quelques aspérités dans son exécution ; 
mais ces rudesses du son disparaîtront sans doute dans une salle de 
concert où, grâce à la perspective, les traits, un peu durs ailleurs, 
deviennent d'une sonorité mieux ménagée. Après avoir montré une 
puissance rare en jouant une fantaisie pleine de caprice et hérissée de 
difficultés qu'il a enlevées avec une clarté remarquable, Brassin a 
prouvé la souplesse et la flexibilité de son talent dans divers mor- 
ceaux de Beelhoven et de Chopin. La grâce succédant au bruit, l'ac- 
cent ému faisant place aux prestigieux arpèges, aux véritables vagues 
d'octaves et d'accords plaqués, ont dissipé les doutes qu'on avait 
pu concevoir sur la variété de son style qui avait paru d'abord plus 



u 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



brillant qu'expressif. En somme, c'est un artiste à peu près complet : 
s'il fait vibrer fortement et même tonner la corde, il sait aussi, de 
dégradations en dégradations, en tirer ces demi-teintes, ces inflexions 
douces, louchantes, vaporeuses que Chopin aimait tant, et qu'il mit 
dans sa musique comme les meilleurs interprètes de la poésie vague, 
religieuse et inexprimable qu'il avait dans le cœur. 

Nous sommes, comme le public, quelque peu blasé sur les prodi- 
gieux mécanismes, et nous ne parlerons pas de celui de Brassin, 
quoiqu'il soit très-beau. Nous dirons seulement que l'artiste nous a 
semblé posséder l'âme et le souffle nécessaires pour que le musicien 
pût dominer le virtuose. C'est bien heureux pour lui ; car aujourd'hui 
il ne faut pas moins que ces exquises qualités pour faire vraiment 
sensation et pour s'élever au-dessus des habiles instrumentistes, dont 
le nombre n'est que trop supérieur à celui des pianistes ayant du 
style, de la sensibilité, se distinguant par quelque marque d'indivi- 
dualité. 

Adolphe BOTTE. 



AUDITIONS MUSICALES. 

Haiis île Bulow. — Alard et Franchomme. — H;ini ili Ferrantï. 
lies frères DEô n lioltl . — A.-E. de Yaucorbeil. 

Ce n'était pas un début, on le sait, que faisait la semaine dernière 
M. Hans de Bulow, c'était une rentrée; et l'auditoire distingué réuni 
dans les salons Pleyel-Wolff l'a faite très-brillante. Quiconque l'avait 
entendu l'an passé n'avait pu l'oublier, et avait conservé dans ce 
coin de la mémoire réservé aux artistes d'élite, aux natures privilé- 
giées, le souvenir de l'un de ces pianistes rares .en tout pays. Grâce à 
l'àme, à la sensibilité profonde dont il est doué, et que domine et 
règle un goût élevé et sûr, M. de Bulow se préoccupe bien plus de 
rendre la pensée des maîtres dans toute leur originalité, leur vérité, 
leur physionomie saisissante et accusée, que de faire admirer les 
ressources infinies, et même la perfection de son mécanisme. Il fuit 
le maniérisme avec autant de soin que d'autres en mettent à le pour- 
suivre. Esprit élevé, cultivé et réfléchi, il semble avoir fait une étude 
toute particulière des dernières œuvres de Beethoven. Cn sent qu'il 
en connaît les secrets, qu'il y a trouvé des beautés que plus d'un 
exécutant avant lui n'avait pas su y découvrir, qu'il les aime enfin, et 
qu'il a' besoin, comme tous les interprètes convaincus, de faire par- 
tager l'admiration qu'elles lui inspirent. 

C'est par la très-difficile, la très-longue sonate, op. 106, par cette 
imposante et vaste symphonie, d'un genre inconnu des pianistes avant 
Beethoven, que M. de Bulow a ouvert son concert. On l'a suivi avec le 
plus vif intérêt dans toutes les parties de ce grand poërae instru- 
mental plein de traits de génie, plein de flamme, d'amour et aussi de 
ténèbres. Ce n'est certes pas la faute de M. de Bulow, qui constam- 
ment s'est montré à la hauteur de la sublimité répandue dans plus 
d'une page, si, pour bon nombre d'auditeurs, bien des obscurités sont 
venues voiler le sens donné par l'auteur à quelques parties de sou 
œuvre. De l'avis des hommes spéciaux, si difficiles parfois à contenter, 
l'exécution du virtuose n'a pas faibli un seul instant: toujours, avec la 
même puissance et le même élan, elle a su gravir les cimes les plus 
escarpées; puis, ensuivant fidèlement le texte, redescendre brusquement 
pour exprimer les angoisses, les misères, les accablements, les déchi- 
rements profonds que l'imagination de Beethoven trouva sur la terre, 
et qui lui inspirèrent des accents si navrants et si pathétiques. 

La discussion est et restera encore longtemps ouverte sur les der- 
niers ouvrages de Beethoven. Quelquefois on en applaudit certaines 
pages uniquement parce qu'elles ont été écrites par cet esprit immor- 
tel. INous aussi nous admirons ; mais là où nous cessons de compren- 
dre, nous croyons pouvoir cesser d'admirer. Nous aimons, par 



exemple, à savoir en quel ton est le passage que nous entendons, où 
nous conduit une modulation ; nous aimons à suivre une idée, à con- 
templer la belle et savante ordonnance d'une fugue. Cette dernière 
jouissance nous a été refusée dans le finale de la sonate. Beethoven 
n'affectionnait pas la fugue : aussi y semble-t-il mal à l'aise. On dirait 
qu'il a des dédains pour cette forme scolastique ; tantôt il la rudoie, 
tantôt il la brise. Préoccupé d'idées plus indépendantes, plus élevées, 
si l'on veut, il lui demanda, sans doute, plus qu'elle ne pouvait lui 
donner, et se priva parfois de ce que l'intelligence plus calme de Che- 
rubini y trouvait si facilement de parfait, d'éloquent et d'incompara- 
blement pur. 

M. de Bulow a joué encore, avec beaucoup de charme et de dis- 
tinction, deux morceaux de Chopin et un autre de Schubert. Mais c'est 
surtout la musique de Liszt qu'il exécute d'une manière qui atteint à 
la perfection. Les plus vifs applaudissements l'ont obligé de redire la 
Marche nationale hongroise. Après avoir ainsi montré que le piano 
moderne, enrichi par Liszt de si beaux et si riches effets, n'avait pas 
de difficultés dont il ne pût triompher avec une aisance parfaite, 
M. de Bulow est remonté à l'enfance de l'instrument qui, on le sait, 
n'empêcha pas la maturité d'inspiration des compositeurs. Les extrêmes 
se touchent ; et les mêmes acclamations qui avaient éckté pendant 
la marche hongroise, ont accueilli une gavotte de Bach. A qui s'adres- 
saient-elles ? Au virtuose d'abord, aux œuvres ensuite, aux merveilles 
de mécanisme prodiguées dans l'une et aux merveilles de science pro- 
fonde, mais aimable, prodiguées dans l'autre. 

— Le trio en ut mineur, de Mendelssohn, par lequel commençait 
la deuxième séance d'Alard et de Franchomme, est une des plus jolies 
choses que l'on puisse entendre et qu'ait écrites l'auteur d'Elie et de 
Paulus. L'andante et le scherzo de ce trio, exécutés par Alard, 
Franchomme et Planté, avec ce talent achevé qui a le privilège de 
redonner à Lout ce qu'il interprète tant de fraîcheur, d'éclat et de 
jeunesse, ont été très- vivement applaudis. Le finale, où une espèce de 
choral se mêle d'abord au premier motif, passionné et d'un tout autre 
caractère, et bientôt l'interrompt ; où l'art développe si savamment et 
avec les libres allures de la véritable science ce que la mélodie cachait 
de surprises, de métamorphoses, d'harmonies riches, et de traits 
exquis ; où enfin le piano est traité d'une façon qui annonce amant le 
grand pianiste que le grand compositeur, et rivalise d'expression, de 
force et de variété avec le violon et le violoncelle ; le finale, disons- 
nous, a fait éclater d'unanimes témoignages de sympathie. Puis est venu 
le quatuor en sol, de Mozart*. Bien de plus curieux, de plus instructif, 
de plus attachant que ces contrastes de sentiments et de styles, ren- 
fermés dans le même programme ; rien qui saisisse plus fortement les 
auditeurs les moins initiés aux transformations successives de l'art. 
Entre chaque morceau, on sent une autre société, une autre civilisa- 
tion : tout à l'heure on était ému et charmé par une musique ardente, 
inquiète, pleine de recherches harmoniques, de préoccupations de 
forme et de nouveauté ; maintenant on s'aperçoit, dès les premières 
notes du quatuor de Mozart, qu'on est transporté à l'une de ces 
heureuses et fertiles époques d'épanouissement, de libre et encore 
naïve expansion où le génie cueillait simplement et naturellement ce 
qu'il y a de meilleur dans un art, et enlevait, comme disait Mme de 
Sévigné, le dessus, c'est-à-dire la fleur de tous les panière. Nous 
n'essaierons pas de dire la somme d'habileté, de finesse, la quantité 
de sons ravissants de pureté et saisissants d'expression dépensées par 
l'archet d'Alard dans toutes les parties de ce quatuor, entre autres, 
puisque nous sommes obligé de nous limiter, dans le ravissant 
andante. Il faut entendre le célèbre violoniste, et, tout en l'admirant, 
il faut aussi ne pas oublier qne de talents l'entourent et l'aident à 
déployer librement sa magistrale exécution, que d'art MM. Franchomme, 
Casimir Ney, Magnien, apportent dans un ensemble qu'ils contribuent 
à rendre vraiment irréprochable. 

— Zani di Ferranti est un talent aimable et sympathique : c'est le 



DE PARIS. 



45 



dernier des troubadours et le plus étonnant guitariste du monde. C'est 
aussi un musicien dans la belle et bonne acception du mot. Nous 
l'avons entendu au concert qu'il donnait la semaine dernière dans la 
salle Beethoven ; nous l'avons vu lutter contre les ressources exiguës 
de son instrument auquel cependant il fait dire tant de choses. L'ins- 
trument ne vaut pas l'artiste, et, contrairement à ce qu'on voit tous les 
jours, ce sont les moyens d'expression qui manquent au talent. 

Ce qu'il écrit est distingué et franc. Le feu, la jeunesse brillent dans 
ces petites pages sans prétention, où le goût veille scrupuleusement 
sur les plus audacieuses fantaisies d'un esprit bouillant et tout italien. 
Dans une fantaisie sur un thème original, varié par des oppositions et 
des nuances que nous ne soupçonnions pas à la guitare, il a intercalé 
avec beaucoup d'art, le joli chant, maintenant national : Parlant pour 
la Syrie. Le compositeur et le virtuose ont été également applaudis. 

Mlle Virginie Huet a un talent distingué comme sa personne. Son 
jeu est léger, gracieux et suffisamment brillant. La jeune et élégante 
pianiste a fait plaisir et a été fort bien accueillie à cette soirée, où se 
sont fait entendre avec elle Mlle de la Morlière et M. Fortuna. 

Les nouveaux salons Erard, ou plutôt un grand et élégant salon, dé- 
coré simplement et avec goût, ouvrait mardi ses portes pour la pre- 
mière fois. Il nous a paru favorable au développement du son, et, 
par conséquent, avantageux pour le succès des artistes. 

Les frères Binfield inauguraient ce temple qui, nous l'espérons, sera 
consacré aux belles harmonies. Henri Binfield est un émule de Félix 
Godefroid ; mais nous ne pouvons pas dire qu'il possède toutes les 
charmantes qualités du célèbre harpiste ; néanmoins il a obtenu beau- 
coup de succès en exécutant brillamment et avec pureté plusieurs 
fantaisies de sa composition. 

Deux morceaux religieux de lui ont fait grand plaisir. V Agnus Dei 
surtout, avec quatuor vocal et accompagnement instrumental, a paru 
distingué et très-convenablement écrit. Le style est correct et les 
voix sont habilement groupées. Le solo était dit par Mme Bochkoltz- 
Falconi. L'interprétation large et magistrale de la cantatrice était bien 
capable de faire ressortir le mérite de l'œuvre. 

Si cette inspiration nous a semblé digne d'être applaudie, nous ne 
pouvons en dire, autant de certain trio pour piano, harpe et orgue. 
Dans cette espèce de mélange, il y a peut-être de fort gracieuses 
choses, mais assurément il n'y a aucune trace de composition. Cela 
ne saurait intéresser un public de concert accoutumé à des œuvres 
mieux conçues, sinon mieux exécutées. Un solo de concertina, fort 
joliment joué par Auguste Binfield, et plus encore peut-être des mé- 
lodies composées et chantées par Mme Bochkoltz-Falconi, ont suffi- 
samment pourvu cette soirée de talent et d'œuvres remarquables. 

— Les salons ont aussi leurs auditions musicales, et ce ne sont pas 
toujours les moins intéressantes. L'autre soir on chantait, chez 
M. Marmontel, tout un recueil de méiodies signées d'un nom qui va 
loin ; car de Vaucorbeil a autant de science que d'inspiration, autant de 
goût que d'originalité. Les œuvres que nous avons entendues deman- 
deraient un long article. Contentons-nous de dire pour aujourd'hui qu'un 
madrigal de Clément Marot, entre autres, nous a paru une chose ex- 
quise. Le savoir du jeune maître ne sert ici que d'assaisonnement 
à la mélodie. Le chant prend, avec une réelle simplicité, le ton de 
cette petite composition, dans laquelle on retrouve la grâce, la naïveté 
de l'esprit gaulois épuré par les élégances, par les délicatesses que 
Marot puisait à la cour de François I er . Le Géant, de Victor Hugo ; 
un Psaume, d'Alfred de Musset ; un llondel, de Charles d'Orléans, 
une Ode d'Horace, imitée par Emile Deschamps ; Plainte sur la mort 
de Sylvie, de Saint-Amant, et bien d'autres pages empruntées à la 
littérature de siècles si différents, ont tour â tour inspiré au composi- 
teur des mélodies dont la variété égale le charme. On reproche à de 
Vaucorbeil de pécher par excès d'élégance. Il demande à l'art, dit-on, 
de faire oublier le peu d'originalité de l'invention première. Ce re- 
proche n'est pas fondé. Sa musique, il est vrai, ne se compose pas de 



petites phrases plus ou moins heureuses, cousues les unes aux autres 
avec habileté, de certaines harmonies qui dépaysent l'auditeur, tout 
prêt à reconnaître, malgré cette précaution, ce qu'il a entendu ail- 
leurs ; elle brille, au contraire, par l'ensemble de la conception, par 
la justesse des proportions, par une sévérité de style et de pensée qui 
se refuse les enjolivements parasites. 11 ne veut pas, pour charmer 
certains esprits, enlever à ses œuvres leur caractère et leur homo- 
généité ; il veut que toutes les notes portent. Toutes, en effet, ont leur 
signification et concourent à l'harmonie générale. I! hait le placage, et 
ce n'est pas nous qui lui en voudrons de cette haine. Tantôt il accom- 
pagne la mélodie, comme dans le Madrigal, par une ou deux parties 
seulement; tantôt, comme dans le Psaume, il se contente encore à 
moins ; il choisit l'unisson que complique bientôt, il est vrai, une 
charmante et ingénieuse imitation à l'octave, allant se perdre dans 
de beaux et larges accords. Tout cela peut sembler bien sobre à des 
oreilles blasées par les orgies de la sonorité, mais délectera assuré- 
ment les délicats. Dans cette prétendue maigreur, ils découvriront 
plus de véritables beautés que dans la seule puissance du rhytbme, 
dans l'abus des notes, souvent ennemi, nous le voyons tous les jours, 
de la pensée, de l'inspiration, et même de la couleur. 

En somme, ce recueil contient bien des pages irréprochables ; et, 
malgré l'exiguïté de certaines formes, la recherche du fini, qu'on 
sent à chaque instant, n'entraîne jamais l'auteur jusqu'au précieux, et 
n'altère ni la netteté, ni la franchise, ni la vigueur de la mélodie. Ces 
dernières productions de Vaucorbeil sont dédiées à Roger, qui les 
chante avec le sentiment d'un grand artiste et le dévouement d'un am 1 
convaincu de l'excellence de ce qu'il interprète. L'an dernier, il ob- 
tint partout beaucoup de succès en disant plusieurs pièces de ce joli petit 
volume, notamment la Ballade serbe, une de ces précieuses trouvailles 
qui fondent la réputation d'un compositeur. 

Adolphe BOTTE. 



NOUVELLES. 

**» Au théâtre de l'Opéra, Mme Earbot s'est essayée lundi dans le rôle 
de Léonor, de la Favorite, qu'elle a chanté vendredi pour la seconde fois. 
Elle y a trouvé l'occasio„n de montrer sous un nouveau jour son rare talent 
d'actrice et de cantatrice. Au troisième acte et au quatrième surtout, son 
succès a été aussi brillant que possible, et Renard, qui chantait le rôle 
de Fernand, l'a partagé. Dumestre, dont les progrès sont remarquables, 
remplissait lundi le rôle d'Alphonse, que Bonnehée a repris vendredi. 
Cazaux s'est fort bien acquitté du personnage de Balthazar. 

„,%, On annonce pour le 1 8 de ce mois la première représentation de 
Pierre de Uédicis, l'opéra eii cinq actes du prince Poniatowski. 

»% Hier, samedi, le théâtre impérial de l'Opéra-Comique a donné la 
première représentation du Roman d'Elvire, ouvrage en trois actes de 
MM. Alexandre Dumas et de Leuven, musique de M. Ambroise Thomas. 

*% Quelques jours auparavant, c'était doublement fête à ce théâtre. 
Faure y faisait sa rentrée mercredi dans le Pardon de Ploérmel, et sa 
charmante femme reparaissait aussi le lendemain dans le Chien du Jar- 
dinier et l'Epreuve villageoise. Les deux artistes n'ont eu qu'à se féliciter 
de l'accueil d'un public heureux de les revoir après une absence de 
six semaines, et plus encore de les retrouver dans la plénitude de leur 
talent. 

„.*„ Le Pardon de Ploérmel, représenté dimanche devant une salle 
comble, a été joué encore mercredi et vendredi. Le retour de Faure ne 
doit pas faire oublier le service éminent rendu par Troy, qui, pendant 
l'indisposition de son chef d'emploi, a si bien tenu le rôle d'Hoel. L'ou- 
vrage sera joué aujourd'hui dimanche pour la 66 e fois. 

„** Aujourd'hui dimanche, au théâtre Italien, début de Roger dans 
Lucia di Lammermoor : Mlle Marie Battu chantera le rôle de Lucia. 

*** Au théâtre Lyrique, Philémon et Baucis, le nouvel opéra en trois 
actes, dont les paroles sont de MM. J. Barbier et M. Carré, la musique de 
Ch. Gounod, sera représenté dans le courant de la semaine. En voici 
la distribution : Mme Miolan-Carvalho jouera le rôle de Baucis, M. Fro- 
mant, celui de Philémon, M. Battaille, celui de Jupiter, M. Balanqué, 
celui de Vulcain, et Mlle Marie Sas, celui d'une bacchante. 

„*., Le nouvel opéra-comique de Caspers, Ma tante dort, obtient 
beaucoup de succès. L'air de Martine, Madame la marquise, le quatuor 



46 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



Ma tante dort, l'air bouffe do Soapin et le trio Scapin est mort sont tou- 
jours vivement applaudis. 

»% Le théâtre des Bouffes-Parisiens a dû donner hier soir la première 
représentation de Monsieur de Bonne Etoile, musique de M. Delibes. 

*% Au théâtre Déjazet on a donné hier la première représentation de 
Fanchette, opéra-comique en un acte, musique de M. Déjazet. 

# % La société des concerts du Conservatoire a chargé M. Tilmant, 
deuxième chef d'orchestre de la société, de diriger les concerts de la 
session de 1860. La seconde séance aura lieu aujourd'hui 5 février. En 
voici le programme : 1° Symphonie avec chœurs, de Beethoven ; sali 
chantés parMmes Grignon et Printemps, MM. Dufresne et Archaimbaud; 
2" fragment d'un quatuor d'Haydn, pour tous les instruments à cordes ; 
3° air de Joseph, de Méhul, chanté par M. Jourdan ; 4° chœur du Rossi- 
gnol, de l'oratorio de Salomon, de Haendel; 5» ouverture d'Euryanthe, de 
Weber. 

„** Aujourd'hui dimanche, 5 février, à dix heures précises, une messe 
en musique, de la composition de MM. Adolphe Adam et Ambroise Tho- 
mas, sera chantée, à Notre-Dame, par la société chorale du Conservatoire, 
dirigée par M. Edouard Batiste, la société chorale de l'Odéon , di- 
rigée par M. Delafontaine ; les Enfants de Lutèce, dirigée par M. Gau- 
bert; l'Ensemble, dirigée par M. Vaquette, et l'Union chorale, dirigée 
par M. Chéret. La messe sera accompagnée par des harpes et l'orgue du 
chœur. M. Edouard Batiste, professeur au Conservatoire, organiste de 
Saint-Eustache, dirigera l'exécution. — Une quête sera faite au profit de 
l'Association des artistes musiciens. 

„.%, Le second concert de la Société des jeunes artistes du Conserva- 
toire commençait par une ouverture de M. Lacombe, morceau fort bien 
fait et offrant d'ingénieuses combinaisons, dont le principal effet est dû 
à l'emploi des cors. M. Dupuis, jeune violoniste belge, n'a pas encore 
acquis toute la force nécessaire pour dominer l'orchestre dans le grand 
concerto de Beethoven; mais une seconde épreuve lui donnera sans 
coûte plus de vigueur et d'aplomb. Mlle Balbi, jeune élève du Conser- 
vatoire, a fort joliment chanté l'air du Concert à la Cour. La sym- 
phonie en la, de iMendelssohu, que l'orchestre a supérieurement exécu- 
tée, terminait la séance. 

*** Le second concert, donné par Ricl.ard Wagner, a eu lieu mercredi. 
Le programme était le même que celui du premier, sauf une romance 
de Tannhauser, chantée par Lefort, et qu'on y avait ajoutée. Le troi- 
sième et dernier concert est annoncé pour mercredi prochain. 

**„ Une nouvelle édition de la Danse des fées, l'un des morceaux les 
plus populaires d'Emile Prudent, vient de paraître la semaine dernière; 
cette édition, revue avec le plus grand soin par l'auteur, sera prompte- 
ment épuisée. 

*** Alfred Jaeil, l'excellent pianiste-compositeur, est arrivé à Paris. 

»*, Les journaux que nous recevons des départements de l'Ardèche et 
de la Drôme donnent un compte rendu très-intéressant d'une magni- 
fique cérémonie qui a eu lieu à Viviers, le 10 janvier, à l'occasion de 
l'inauguration d'un grand orgue construit pour la cathédrale par les 
habiles facteurs Merklin, Schultze et C e . C'est M. Edouard Batiste, pro- 
fesseur au Conservatoire, organiste de Saint-Eustache, qui avait été 
choisi par Monseigneur Delcusy, évêque de Viviers, pour faire entendre 
l'instrument, et pendant plus de deux heures le talent si religieux, si 
mélodique et si varié de M. Edouard Batiste a captivé l'immense audi- 
toire qui remplissait la vaste nef de cette basilique. 

*** C'est Auguste Koempel (et non Kimpel), virtuose de la chambre 
du roi de Hanovre, dont nous annoncions l'arrivée dimanche dernier, 
et qui doit bientôt se faire entendre en public. 

t % M. Stroecken est de retour à Paris. 

„*„ 11. Enrique ; Spira, le virtuose qui produit de si beaux effets sur 
son instrument de bois et de paille, annonce son concert pour le 14 
février dans la salle de M. Montai. 

»% Une jolie barcarolle à deux voix égales, composée par M. P. 0a- 
vallo sur des paroles de Mme Marie Plocq de Berthier, se recommande 
aux amateurs du genre gracieux et mélodique. 

„** F. Brassin se fera entendre au prochain concert de la Société des 
jeunes artistes du Conservatoire, qui aura lieu le 12 février. 

/, La matinée musicale et lyrique que donne Mlle M. Mira, avec le 
concours de Sainte-Foy, Lefort, Castel et le jeune virtuose Sarasate, 
aura lieu aujourd'hui dans la salle Herz. On y entendra deux opéras de 
salon : Entre deux feux, de MM. Cadol et J.-B. Wekerlin, et Loin du bruit, 
de MM. Galoppe d'Onquaire et Paul Bernard. 

»*„ On annonce la publication prochaine des lettres de Félix Men- 
delssohn-Bartholdy ; elles sont éditées par MM. Droysen et le frère du 
compositeur. 

»% Le concert de l'excellent pianiste-compositeur M. Kruger aura 
lieu, vendredi prochain, daus les salons d'Erard. Des artistes très-distin- 
gués prêteront leur concours au bénéficiaire. 

„% Dans la séance do l'Académie des sciences, du lundi 23 janvier 
1S60, M. A. Cavaillé-Coll, facteur d'orgues, a lu un mémoire sur la déter- 
mination des dimensions ds tuyaux "largues par rapport à leur intonation. 



Cette importante question, qui a occupé un grand nombre de savants 
depuis Bernouilli jusqu'à nos jours, vient d'être enfin résolue par cet 
habile facteur d'une manière théorique et pratique. La facilité des cal- 
culs de cette nouvelle théorie a permis à l'auteur de mettre entre les 
mains de ses plus simples ouvriers des tables et des règles au moyen 
desquelles ceux-ci peuvent, par une simple opération arithmétique ou 
seulement avec le compas, déterminer directement avec la plus grande 
exactitude la vraie longueur des tuyaux, de même que la position des 
nœuds de vibration pour la formation des nouveaux jeux harmoniques 
dont ce savant facteur a enrichi l'art moderne. 

J* t La soirée musicale de Mme Szanvady, l'une des plus intéressantes de 
la saison sans contredit, reste fixée au 1 1 février. La célèbre pianiste s'y 
fera entendre dans un quintette de Schumann, des sonates d'Haydn et 
Beethoven et divers morceaux de Mendelssohn, Bach et Chopin. Les 
deuxième et troisième soirées auront lieu le 2o février et le 1 mars. 

*** E. Lubeck annonce son concert pour le 17 février dans la salle 
de l'hôtel du Louvre. 

*%, Le 8 février Léon Dufils donnera un grand concert dans la salle 
Herz. 

*% Mme Martinez (surnommée la Malibran noire) a organisé un concert 
pour le 6 février, dans la salle Herz. 

„** Le concert de Becker est toujours fixé au 7 février. 

„% Dans le courant de cette semaine, paraîtra le beau duo sur le 
Pardon de Ploermel, composé par Ad. I-Jerman et Eug. Ketterer, et qui a 
obtenu un si brillant succès à la matinée musicale donnée, il y a quelques 
jours, chez Pleyel, par MM. Ketterer et Mutel. 

„% Le jeudi 2 février, jour de la Purification, l'Association des artistes 
musiciens de France, fondée par M. le baron Taylor, a fait entendre en 
l'église de Saint-Vincent-de-Paul une messe solennelle de M. LéonGastinel, 
composée spécialement pour cette circonstance. Cette œuvre nous paraît 
non-seulement digne de sa sœur aînée, déjà entendue à la même église, mais 
nous y trouvons une force de conception qui la place au-dessus de la 
précédente. Le Kyrie, le Gloria, VOffertoire et le Domine saluum do la pre- 
mière messe ont laissé de vifs souvenirs dans l'esprit de ceux qui assistaient 
à l'audition de 1859; cependant le Credo et le Sanctus avaient paru manquer 
de puissance et de largeur. Cette fois l'œuvre nouvelle compte le Credo 
parmi ses meilleurs morceaux; le plan en est ample, magistral et d'une 
parfaite unité. Dans le Crucifixus, supérieurement chanté par M. Barbot et 
Mlle Sax, on a remarqué des effets dialogues entre les solos et le chœur 
d'une nouveauté saisissante et extrêmement habile. Le Kyrie, le Gloria 
et le Graduel qui précède sont également d'une véritable valeur. Dans 
le qui iollis du Gloria, la voix de Mlle Sax a vibré d'une manière admi- 
rable sous les voûtes du temple, et elle a fait une vive impression en 
laissant expirer peu à peu la mélodie pendant que le chœur fait un 
decrescendo sur le mol miserere. M. Barbot a chanté de la façon la plus 
heureuse les passages importants de sa partie, et ils sont nombreux. Sa 
belle voix et son style simple et large ont été principalement appréciés 
dans le Kyrie, le Crucifixus, YO salutaris et VAgnus Dei. M. Balanqué a 
parfaitement dit le début du Credo, le Crucifixus et le chant de VAgnus Dei. 
Ce dernier morceau est d'une couleur très-heureuse., mais peut-être un peu 
trop développé. Nous nous félicitons de n'avoir que cette cri tiqueà adresser 
à l'œuvre de M. Gastinel, et nous le connaissons assez pour savoir qu'il 
considérera cette première audition comme le moyen d'étudier à fond 
cette composition importante et de la perfectionner. M.Cavallo, l'orgauiste 
de la paroisse, a fait une charmante improvisation sur des motifs du 
Kyrie au moment de l'offertoire. L'orchestre et les chœurs, formés de 
deux cents artistes, ont été parfaitement dirigés par M. Deloffre, l'excel- 
lent chef d'orchestre du théâtre Lyrique. 

**„, Joseph Franck, de Liège, se fera entendre comme pianiste, violo- 
niste et organiste, dans la soirée musicale qu'il donnera le jeudi S mars 
à 8 heures, dans les salons d'Erard, rue du Mail, 13.11 jouera quatre nou- 
veaux morceaux de sa composition. 

a** Ravina a adopté cette année pour morceaux de concert le Mou- 
vement perpétuel, l'Élégie, le Rondo-Polka et la Sicilienne. La deuxième 
édition de ces fantaisies brillantes et originales est en vente. 

„% La Société des secours mutuels du quartier Saint-Thomas-d'Aquin 
adonné, dimanche dernier, sa fête annuelle, salle de l'Hùtel-de- Ville. 
Dans la partie musicale, on a beaucoup applaudi Mmes Genest, Grange 
et Dreyfus, MM. Lebrun et Provint Quant à la partie dramatique, elle a 
été défrayée, avec un grand succès, par Mlle Montagne et M. Chéry, du 
Théâtre-Français. 

»% Les romances détachées du nouvel album d'Etienne Armand ob- 
tiennent un très-grand succès. 

t * t La Société des gens de lettres tiendra son assemblée générale 
ordinaire dimanche, 12 février, dans les salons de Lemardelay. 

,,*„ Une cantatrice étrangère, que Paris n'a pas oubliée, et qui, avec 
le célèbre ténor Haitzinger, fit parmi nous le succès et la gloire de 
l'opéra allemand, Mme Schroeder Devrient (YVilhelminei vient de mourir 
à Dresde, à la suite d'une longue et douloureuse maladie. Née à Ham- 
bourg eu 1805, elle était fille de Sophie Schroeder, qui porta longtemps 
le sceptre de la tragédie allemande, et qui existe encore. Destinée elle- 



DE PARIS. 



kl 



même au genre tragique, elle commença dès ses premières années par 
jouer les petits rôles d'amour dans les ballets. A l'âge de quinze ans, 
elle débuta au Burg-Theater de Vienne dans Phèdre, de Racine, par le 
rôle d'Aricie, et joua ensuite celui de Louise, dans Cabale und Liebe, celui 
d'Opbélie, dans Hamlet ; mais c'était dans l'opéra qu'elle devait surtout 
briller, et l'année d'après, elle s'y révéla, en chantant le rôle de Pamina, 
de la Flûte enchantée. Son mariage avec l'acteur Devrient ne fut pas heu- 
reux et se termina par un divorce. En 1849, Mme Schroeder Devrient 
quitta la scène, après avoir épousé 11. de Bock, gentilhomme livonien. 
„,*„ Le directeur Stilcher, directeur de musique de l'Université de Tu- 
bingen depuis 1817, est mort récemment; il s'était fait une grande répu- 
tation par ses lieder. Ce digne vétéran de l'art venait d'obtenir sa re- 
traite, et à cette occasion le roi de Wurtemberg lui avait conféré l'ordre 
de Frédéric. 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 

„,** Lille. — La première représentation du Pardon de Ploërmel a eu lieu 
mardi dernier avec un très-grand succès. Les trois rôles du nouveau chef- 
d'œuvre ont été fort bien rendus par Mme Reynaud, MM. Maugard et 
Barré. Le quatuor de cors et le chant du Chasseur, ainsi que l'air de 
VOmbre, la Berceuse, l'air de l'Or, les trios et les finales ont produit un effet 
admirable. A M. Bénard, l'excellent chef d'orchestre, revient une large 
part du succès pour la manière intelligente dont il a dirigé l'exécution 
d'une des plus belles pages de l'auteur de Robert et des Huguenots. Féli- 
citons les artistes de l'orchestre pour leur bonne coopération, sans oublier 
les chœurs qui ont marché avec assurance. Le directeur, M. Desmottes, 
n'avait rien épargné, décors nouveaux, torrent d'eau naturelle, etc. 
M. Guérin, le régisseur général, a aussi parfaitement réglé la mise en 
scène, et tout promet une suite de représentations fructueuses. — Une 
solennité musicale et religieuse doit avoir lieu le jour de Pâques à l'église 
de Saint-Maurice par les sociétés chorales de cette ville réunies. Une 
messe solennelle dédiée à S. Exe. le duc de Magenta, de la composition 
de notre compatriote, M. Watier, sera exécutée par deux cents chanteurs. 
Nous espérons aussi que l'excellente musique du corps des canonnière, 
habilement dirigée par M. Lefebvre, prêtera son concours. Le corps des 
canonniers sédentaires de Lille voulant perpétuer le souvenir de plusieurs 
de ces sièges mémorables où le courage lillo's se mit sous la protection 
de Notre-Dame de la Victoire, a offert à l'église de Saint-Maurice deux 
vitraux qui sont comme un abrégé de l'histoire du corps et en même 
temps comme un témoignage de ses longs et bons rapports avec l'église 
de Saint-Maurice. Les sociétés chorales de Lille tiennent aussi à laisser 
dans leur vieux monument un de leurs souvenirs. Elles se cotiseront 
pour offrir un vitrail qui rappellera le concours qu'elles auront donné à 
sa décoration. 

t % Lyon. — On a repris le 24 janvier l'Étoile du Nord Mme Vanden- 
heuvel-Duprez a chanté le rôle de Catherine de la façon la plus remar- 
quable. La partition du maître et la cantatrice ont reçu à Lyon le même 
accueil enthousiaste qui les avaient jadis accueillis à Paris. Les autres 
rôles sont bien tenus ; l'orchestre et les chœurs ont fait vaillamment 
leur devoir. Somme toute, VÉtoile du Nord vient d'obtenir un véritable 
succès et promet de rester longtemps au répertoire. 

„*„ Amiens, 30 janvier. — Le Prophète a été joué jeudi pour la qua- 
trième fois, et son succès, loin de se ralentir, va en grandissant. 

„,*„, Nancy. — La reprise des Dragons de Villars a été accueillie avec 
beaucoup de faveur. M. Litté (Sylvain), M. Léopold (Bellamy) et Mmes 
Victorine Labat et Grasseau ont mérité les plus grands éloges. La parti- 
tion de Maillart, qui n'avait pas été représentée depuis deux ans, est ap- 
pelée a figurer désormais honorablement au répertoire. 

»*„ strasbouug. — On a joué pour la première fois, le 19 janvier, 
Stradella, l'opéra de F. de Flotow. La délicieuse partition de l'au- 
teur de Maria, qu'une troupe allemande avait fait connaître ici, il y a 
quelques années, a été accueillie, en français, avec une grande faveur. 
M. Bineau a fait admirablement valoir le beau rôle de Stradella qui lui 
a valu un succès complet. Les autres rôles sont remplis par MlleBléau, 
MM. Berry, Leraaire et Odezenne. 

t \ Bordeaux.— Il y avait foule à la reprise de Robert le Diable. Cette 
partition, qui n'avait pas été exécutée depuis quelque temps, a valu à 
M. David, première basse, un très-beau triomphe. M. Louault (Robert) 
n'était pas très-sûr de son rôle. Mme de Joly et Mlle Massé ont été ac- 
cueillies par les témoignages les plus flatteurs de l'affection du public 
bordelais. Mlle Granzini a dansé le rôle de l'abbesse de façon à mériter 
les bravos les plus sympathiques. On répète le Pardon de Ploërmel. 



CHRONIQUE ETRANGERE. 

„*„ Bruxelles. — Le Pardon de Ploërmel est toujours le grand succès 
de la saison ; la quinzième représentation aura lieu au bénéfice du 
deuxième chef d'orchestre, M. Bosselet. — M. Stoumou, de Liège, a fait 



représenter au théâtre de la Monnaie un opéra-comique en un acte, inti- 
tulé Phœdé, et dont il a écrit les paroles et la musique. Le libretto est 
une pâle imitation de la Ciguë, d'Emile Augier, et de Haydèe, de Scribe, 
mais la partition révèle chez M.Stoumon, un musicien expérimenté.- Les 
Charmeurs , de M. Poize, joués il y a quelques jours pour la première 
fois, auraient eu plus de succès si l'exécution avait été plus satisfai- 
sante. — On s'occupe activement de la mise en scène de Gustave III, qui 
sera monté avec un véritable luxe de décors et de costumes.— Dimanche 
dernier, 29 janvier, le deuxième concert du Conservatoire royal de mu- 
sique, sous la direction de M. Fétis, avait attiré une foule compacte. On 
a exécuté avec le plus grand succès la deuxième symphonie en sol mi- 
neur de Mozart; le .cinquième concerto de Léonard, joué par M. Leen- 
ders; une ouverture de concert de M. Fétis ; le troisième concerto pour 
piano, de Beethoven, joué par M. Kœtlitz, et le finale de Fidelio, de Bee- 
thoven. — Le concert donné par la Société philharmonique a eu lieu le 
28 janvier ; LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Brabant honoraient 
de leur présence cette solennité artistique et ont donné à plusieurs re- 
prise le signal des applaudissements. Henri Litolff a eu les honneurs 
de la soirée ; ses nouvelles compositions, le Chant du rouet et les Octaves, 
ont obtenu un succès immense, ainsi que l'ouverture à grand orchestre, 
le Chant des Guelfes, du même compositeur. La partie vocale, confiée à 
M. Audran et à Mme Mohr-Dietsch , n'a rien laissé à désirer. M. Li- 
tolff n'a pas obtenu moins de succès à la Société de symphonie dont 
l'orchestre est sous l'habile direction de Léonard. 11 y a fait également 
entendre aux applaudissements unanimes les Octaves. Léonard s'est aussi 
fait applaudir dans un de ses concertos pour violon. — A la séance 
du 12 janvier de la classe des beaux-arts de l'Académie royale de 
Belgique, M. Fétis a lu un rapport très-remarquable sur un fragment du 
Salut de Noël, dont le lauréat du concours a fait l'envoi au gouverne- 
ment, et sur lequel la section permanente du jury a été appelée à se 
prononcer. 

**% Liège. — Le concert annuel du Conservatoire a valu un succès 
mérité à Mlle Douchaad, cantatrice, élève de M. Vercken; à M. Jérôme, 
bassoniste, élève de M. J. Radoux, et à M. Ferket, violoniste, élève de 
M. Frère. On a applaudi con furore l'ouverture magistrale du Pardon de 
Ploërmel et celle des Girondins, de Litolff, toutes deux exécutées d'une 
façon irréprochable sous l'intelligente et chaleureuse direction de 
M. Ferry. 

„*„. Gand. — Le Pardon de Ploerme'. obtient toujours beaucoup de 
succès et on est à la douzième représentation. 

j.** Berlin. — Le théâtre Italien, établi dans la salle Victoria, continue 
à faire de magnifiques recettes. Au concert à la cour du prince-ré- 
gent on a exécuté, outre la polonaise de Struensée et la Schiller-Marche, 
par Meyerbeer, des fragments de l'opéra la Reine Christine, du comte de 
Redern. 

t * 4 , Hambourg. — Pour l'anniversaire de la naissance de Mozart, 
M. Furstenow a organisé un concert où l'on n'a entendu que de la mu- 
sique de ce grand compositeur. 

*% Florence. — La Société philharmonique, à son dernier concert, a 
exécuté d'une façon magistrale l'ouverture du Pardon de Ploërmel. Le 
succès a été très-grand. 

*** Constantinople. — L'association allemande Teutonia, qui a été 
fondée il y a dix ans, par M. Robert Capitain, compte aujourd'hui 
trois cents membres. La Teutonia avait célébré l'anniversaire de la nais- 
sance de Schiller par une représentation de Guillaume Tell; le chef-d'œu- 
vre du célèbre poète allemand a été très-bien interprété par les membres 
de la Société. 

„% Saint-Pétersbourg. — Le début de Mlle Balfe a eu lieu dans la Tra- 
viata ; elle a été applaudie, rappelée, quoique sa voix ait paru fatiguée, 
et que ses intonations ne fussent pas toujours irréprochables. Elle chan- 
tera encore une fois cette semaine avant de repartir pour Londres, et 
l'on dit qu'elle sera engagée pour la saison prochaine. Au fond, c'est 
Calzolari qui a le plus mérité les honneurs de la représentation. Dans 
le rôle du père, Giraldoni s'est montré excellent chanteur : il a produit 
beaucoup d'effet dans l'air du deuxième acte. — Tamberlick va chanter 
le Prophète pour son bénéfice : Mme Nantier-Didier; dont l'engagement a 
été renouvelé pour deux années, remplira le rôle de Fidès. — Après 
Mlle Balfe, Mlle La Grua compte prendre le rôle de la Traviata. — Les 
décors du Pardon de Ploërmel seront bientôt prêts: tous les artistes sont 
enchantés de leurs rôles. 

„,% New-York. — La compagnie italienne d'Ullmann et Strakosch nous 
a fait ses adieux dans les Huguenots, et est partie pour Philadelphie, où 
elle doit donner douze représentations. Incessamment, nous aurons un 
second opéra italien, dont voici le personnel : Mmes Frezzolini, Alber- 
tini et Martini d'Ormoy ; MM. Beaucardé, Macaferri, Ardavani, Morino, 
Rocco etWeilich; maîtres de chapelle, Anschûtz et Stoll. 



48 



1ÏEVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



PSASOS 
D'ART 



.Aircrf agtuhs mm nÂigo 
BLANCHET fils 



PIAXOS 

DE 

COMMERCE 



DE L'ANÛIE 



ROLLER ET BLANCHET FBLS 



A Paris, ru«! d'OautevilIc, il «C. 

Celte maison est connue, depuis de longues années, pour la remarquable supériorité de ses pianos droits. 

Blanchet fils, ancien élève de l'Ecole polytechnique, a consacré le fruit de ses études scientifiques et de ses constantes recherches au per- 
fectionnement de son industrie ; et après avoir obtenu, aux diverses expositions d'Angleterre et de France, les plus hautes récompenses, il 
-a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par le jury international de l'Exposition universelle de 1855. 

Convaincu de la nécessité de mettre à la portée de tous les instruments fabriqués avec conscience et pouvant satisfaire aux qualités artisti- 
ques aussi bien qu'aux principes de solidité garantis par une longue réputation, Blanchet fils vient de créer un nouveau modèle de piano dit 
format de commerce, qui, tout en possédant les qualités d'une facture de premier ordre, a l'avantage d'être accessible à toutes les fortunes. 
Les instruments de ce format sont à cordes verticales, obliques ou demi-obliques. Désormais cette importante manufacture réunira donc les 
deux branches, également essentielles, d'une fabrication à la fois artistique et commerciale. 



MUSIQUE ®E PIAN© NOUVELLE 

Publiée par G. BHANDUS et S. DUFOUK, éditeurs, 103, rue de Richelieu, au l« r . 



ÏÏ H %*TT©IMT 



Rosée «le Mai. chant sans paroles 9 

Chanson «Un Roucl, Fantaisie 9 

B.es* Octaves, morceaux de concert 9 

E. WOLFF 

Op. 234. Matkilde, valse caprice ... 7 50 

Op. 235. Ida, valse caprice 7 50 

Grand duo à quatre mains sur Stradella 

(sous presse) 10 » 



Op. 41. Lia Danse «les F«?es (2 e édition) 9 

Op. 53. Adieu printemps, étude caprice 9 

Op. 54. Citant «In ruisseau, caprice 9 



Les Echos des opéras, fantaisies faciles : 
Fra Diavolo. h. Domino noir. 

2. Guillaume Tell. 5. Diamants de la couronne. 

3. Comte Ory. 6. Muette de Portici. 

Sera continué. — Prix de chaque : 6 fr. 



BIiUMENTHAL 



Op. 51 



N°1. Le Chant du cygne, mélodie 5 » 

2. Une Fleur des Alpes, id. . 7 50 

Op. 52. L'Etoile du soir, 3 e valse. ... 6 » 

Op. 53. Marche du vainqueur 7 50 



ASCUEU. Illustration du Pardon de Ploermel 9 

— Op. 84. Illustration de Robert le Diable 9 

BADAKXEWSKA. Prière d'une vierge 5 

BKBYtitn (Paul). Op. 52. Transcription du Pardon de Ploermel. 6 

— Op. 55. La Charité, chœur de Rossini, transcription ... 6 
«OKI* (A.). Fantaisie dramatique sur le Pardon de Ploermel. 1 

— Fantaisie de salon sur les Dragons de Villars 9 

HESS. Op. 54. Rêverie sur le Pardon de Ploermel 5 

UUfVTEN (F.). Fantaisies sur stradella et Maria, de Flotow, ch. 5 



KAIiKltBEXXEB (A.). Mosaïque sur le Pardon de Ploermel 7 50 

KETTEKESS. Op. 79. Fantaisie brillante sur Diane de Solange . 7 50 

KBUGEB. Op. 88. Berceuse transcrite du Pardon de Ploermel. 7 50 

ILE CABPEXTIEK. Bagatelle sur le Pardon de Ploermel, ch. 5 » 

— 1 87 e bagatelle sur Marta 5 » 

— 188 e bagatelle sur les Dragons de Villars 5 » 

MAfcXUS. Op. 60. Grand caprice sur les Huguenots 9 » 

PEBSIY. Op. 21. Souvenirs du Prophète, caprice 5 » 

FOACE DE eéox. Mélodie irlandaise de Marta, transcription k » 

VIXCENT. Orphée, de Gluck, deux transcriptions 6 » 



A Paris, rue Vivienne, g dc rotonde Colbert, escalier E, chez j&. VIALQN; éditeur de la Musique pour tous et des Gloires du Piano. 

L'ORPHÉON FRANÇAIS 

> 

Publications in - octavo de nouvelles «EBJVE5ES CHORALES, dans tous les styles et pour toutes les voix, par 



Éjr-i 



DE RIL.L.E 



L'ORPHÉON 



J" SÉRIE. 

RELIGIEUX 



(Divisées en quatre séries.) 



Catholique : 
Nouvelles Messes, Motets et Prières faciles, avec ou sans ace. p. toutes les voix, 

à l'usage des Orphéons, des Séminaires et maisons d'éducation : 
l rc Messe brève, FACILE, à 2 voix égales, sans accomp. (Orgue ad libitum). 
Les 2 voix réun. : 00 c. net.— Chaque séparém., 15 c. net.— L'Orgue seul : 60 c. net. 
l rc Messe CUOKAEE, a 3 voix (sopranes, ténors et basses), avec ace. d'Orgue. 
Les 3 voix et l'Orgue en partition : 3 fr. net.— Chaque voix séparém.: 30 c. net. 
1" Messe MELODIQUE, a (j voix d'hommes, sans accomp. (ou en chœur a 

l'unisson, avec Orgue). 
Les ti voix réunies : 1 f. net.— Chaque voix sépar., 30 c. net.— L'Orgue seul: 1 f. net. 
1" Messe des OltPIIÉOXK FRANÇAIS, à h voix d'hommes, sans accomp. 
Les li voix en partition, -chaque partie séparée,— l'orgue seul (prochainement). 
MOTETS : Ave Maria, — Ave, maris Stella, - Sub tuum, —Ave Rcgina,— 
Regina cœli, — Salve, Regina, — a U voix d'hommes, sans ace, chaque 20 c. 
— Les mêmes a 1, 2 ou 3 voix, avec Orgue, 50 c. net chacun. 
3 MOTETS: Ave verum, O salu/aris, Ecce partis, même prix que les précédents. 
Nouvelles Prières, Hymnes et CANXIQXJBS, pour voix égales, sans accomp.: 
Notre Père, à 3 voix. — Reine des Anges, à 3 voix. — Deux cantiques (P. 
Brydaine) a 2 ou à /i voix ; — chaque : 20 c. net. 



SERIE. 

L'ORPHÉON de h H W E M I R (ENFANTS) 
Chœurs sans accomp. pour Concours, a 3 et à h voix d'enfants. 
N° 1 . LES PUPILLES DE L'ORPHÉON, partition et parties sép. (prochainement) . 



L'ORPHÉON 



NATIONAL 



(HOMMES) 



Chœurs sans accomp. a quntre voix d'hommes, composés pour les concours. 
1° L'AVANT-GARDE DES ORPHÉONS, marche (prochainement). 

2° MALBOROUGH chœur gai (prochainement)'. 

3" LES PORTEURS D'EAU, solo et chœur (en vente) partition, net: 75 c. 
Chaque partie séparée, prix net : 15 c. 

4 e SÉRIE. 

L'ORPHÉON UnBVEfidEL (Voix diverses) 
Chœurs pour voix de femmes et d'hommes, sans ace, pour festivals. 
N° 1. LES ENFANTS D'ORPHÉE, partition et parties séparées (prochainement) 



DE IVAPOLEO* CUAIX ET C", RUE UERGÈRE, 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



M 7. 



ON S'ABONNE : 

Dans les Départements et à l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aux 
Bureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



12 Février 1860. 

PRIS DE L'ABONNEMENT s 

Paris 24 Ir. par an 

Départements, Belgique et Suisse... 



31 - 

Le Journal paraît le Dimanche. 



a. 



GAZETTE EHOSBCâLE 



mm wm^wlëi 



— ■sw\j\f\f\j\fypj\nr* — 



Nos abonnés reçoivent, avec le numéro <(e ce jour, 
les titres et la table analytique «les matières poaar l'affi- 
née 9859. 



SOMMAIRE. — Théâtre impérial de l'Opéra - Comique : le Roman d'Elvire, 
opéra-comique en trois actes, paroles de MM. Alexandre Dumas et de Leuven, 
musique de M. Ambroise Thomas, par D. A. H». Saint-Yïes. — Théâtre 
impérial Italien : P.oger et Mlle Marie Battu dans Lucia di Lammermoor. — 

— Théâtre des Bouffes-Parisiens : Le Carnaval des Revues (précédé du Souper 
du Mardi gras, prologue), en deux actes et neuf tableaux, par MM. Grange et 
Gilles, musique d'Offenbach. — Auditions musicales, par Adolphe ISotte. 

— Correspondance : Saint-Pétersbourg. — Nouvelles et annonces. 



THÉÂTRE IMPÉRIAL BE L'OPÉRi-COIIOÏÏE. 

liE KOJSflAST BVEI/VIRE, 

Opéra-comique en trois actes, paroles de MM. Alexandre Dumas et 
de Leuven, musique de M. Ambroise Thomas. 

(Première représentation le h février 1860.) 

Hàtons-nous de le dire, car c'est chose toujours assez rare, le 
nouvel opéra a réussi autant par les paroles que par la musi- 
que. Le Roman d'Elvire est une pièce ingénieuse, où la fantaisie 
côtoie la réalité, sans que l'une fasse tort à l'autre, et sans que l'inté- 
rêt soit trop choqué par le défaut de vraisemblance. Quoiqu'il vienne 
après la Vieille de M. Scribe, sa donnée n'en est pas moins originale, 
et s'en écarte d'ailleurs complètement par les détails. Nous avons bien 
quelque vague souvenir d'une pièce en trois actes, que nous avons 
vu jouer aux Variétés, il y a une quinzaine d'années, par Lafont et 
Mlle Déjazetj sous le titre d' Un conte de fées, et qui ressemble, comme 
une sœur jumelle, à celle de MM. Alexandre Dumas et de Leuven. 
Mais, qu'importe ? N'est -elle pas à peu près oubliée aujourd'hui, et 
cette absence de notoriété ne |prouve-t-elle pas qu'en fait d'ouvrages 
dramatiques, tous les genres ne peuvent pas être impunément confon- 
dus, et que tel sujet, passé inaperçu sous la forme de la comédie ou 
du vaudeville, a parfois toutes les conditions nécessaires pour devenir 
un très-bon opéra-comique ? 

Nous sommes à Gênes.... Ah! pardon! nous allions vous raconter 
le vaudeville des Variétés, qui, du reste, était des mêmes auteurs, en 



y ajoutant Brunswick, un mort de l'année dernière, et qui, par consé- 
quent, n'est plus là pour réclamer son droit de paternité. Les deux 
survivants ont jugé à propos de nous transporter à Palerme, et, pour 
notre part, nous n'y voyons aucun inconvénient. Donc, le seigneur 
Gennaro est un des plus francs mauvais sujets de Palerme, un joueur, 
un libertin, un mangeur d'héritages; il a déjà dévoré deux oncles et 
trois tantes , et quoiqu'il n'ait plus aucun grand parent à se mettre 
sous la dent , il a formé l'audacieux projet d'accaparer les bonnes 
grâces de la signora Sirena , la plus belle et la plus avide des cour- 
tisanes de toute la Sicile. Pour atteindre ce but, il compte sur le 
secours de la bohémienne Lilla, avec laquelle il travaille au grand 
œuvre. Par nature Gennaro est superstitieux et croit sincèrement 
au pouvoir de la magie et aux miracles de l'alchimie. En effet, Lilla 
lui remet un diamant de la valeur de dix mille ducats qu'elle a ob- 
tenu avec un charbon et dont la moitié qui lui appartient est repré- 
sentée par une reconnaissance de cinq mille ducats que lui signe 
Gennaro. Ceci se passe chez la vieille marquise de Villa-Bianca , qui 
vient d'être enrichie de plusieurs millions par le gain d'un procès. 
Or, Gennaro so hâte de perdre au jeu, dans les salons de la douai- 
rière, les ducats contre lesquels il a échangé son diamant, et pour 
surcroît d'infortune, il est bloqué dans le palais de la marquise par ses 
innombrables créanciers ; force lui est donc de demander asile pour 
la nuit à la bonne dame qui lui répond par la lecture d'un roman de 
chevalerie dont la situation est analogue à la sienne. — Je ne puis re- 
cevoir la nuit, dans mon château, que mon époux, dit Elvire au pala- 
din, qui lui adresse la même requête que Gennaro à la marquise. 

Sur les conseils de Lilla, Gennaro accepte la condition imposée au 
paladin, et le voilà devenu le seigneur suzerain des charmes et des 
millions de la douairière de Villa-Bianca. A vrai dire, ce n'est guère 
que cette dernière considération qui l'a décidé, parce que les richesses 
de sa femme lui permettront de prendre pour maîtresse la signora 
Sirena, et de gagner le pari engagé à ce sujet avec ses amis. Mais 
lorsque, après avoir payé ses créanciers, il veut s'élancer à la con- 
quête de la Sirena, il s'aperçoit qu'il est prisonnier dans le palais de 
la marquise, qui reste sourde à toutes ses récriminations. 

Que faire pour sortir de ce mauvais pas ? La bohémienne Lilla, 
touchée de son désespoir, lui propose d'endormir la marquise à l'aide 
d'un narcotique de sa façon, et de lui dérober, pendant son sommeil, 
les clefs du palais. L'offre est acceptée, mais dans sa précipitation, 
Lilla de trompe de fiole, et, au lieu du narcotique, elle verse à la 
douairière un breuvage magique qui lui enlève d'un seul trait plus de 
quarante années. 

Tout d'abord, Gennaro se réjouit de la méprise qui lui donne une 



50 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



femme îeune et belle, à laquelle il sacrifie sans peine ses projets sur 
la Sirena. Seulement il ne tarde pas àgreconnaitre qrc la marquise, 
en retrouvant la jeunesse, a perdu la mémoire, et que ses droits sur 
elle sont réduits à néant. L'amour qu'elle lui inspire est mis à de rudes 
épreuves, et lorsqu'enfm sa jalousie est prête à déborder, un podes- 
tat, courtisan éconduit de la vieille marquise, vient demander compte 
à Gennaro de la disparition de sa femme. Certains indices font sup- 
poser qu'il s'est débarrassé d'elle par un crime. On l'arrête et l'on 
instruit aussitôt son procès. 

Un seul moyen de justification est possible à Gennaro, c'est de re- 
présenter la vieille marquise avec ses soixante ans, et pour cela, il 
faut que la jeune femme consente à recourir aux philtres de Lilla. 
Elle se laisse attendrir, mais au moment fatal, c'est Gennaro lui-même 
qui ne peut se résoudre à lui^rendre de gaieté de cœur ses rides et 
ses cheveux blancs. Cette preuve d'amour sincère décide la marquise, 
elle boit le philtre de Lilla, mais sous le voile qui couvre ses attraits 
décrépits, Gennaro retrouve avec bonheur les charmes qui l'ont en- 
sorcelé, et qui en réalité, n'ont jamais eu besoin d'une métamor- 
phose. 

L'énigmejest bien facile à expliquer ; dans ses jours de prospériLé, 
Gennaro a refusé de faire honneurgà une|promesse d'alliance qu'il 
avait contractée envers une belle et noble jeune fille. Celle-ci a juré 
de se venger, et nous avons vu comment, avec l'assistance de Lilla, 
elle s'y prend pour arriver à ses fins. Il est vrai qu'à ce compte, Gen- 
naro n'est pas trop à plaindre et qu'il a joué finalement à qui perd 
gagne. 

Nous n'avons pas besoin de faire ressortir tout ce que cette donnée, 
dont les auteurs ont tiré un habile parti, offre de situations éminem- 
ment favorables à la musique. C'est là son principal mérite, et nous 
ne sommes pas surpris que M. Ambroise Thomas y ait puisé des ins- 
pirations dignes du compositeur à qui nous devons le Caïd et le Songe 
d'une nuit d'été. Nous ne saurions, de prime abord, assigner exacte- 
ment la place que le Roman d'Elvire occupera à côté de ces deux 
œuvres d'élite qui sont inscrites par la faveur constante du public au 
nombre des meilleures du répertoire. Il est permis d'hésiter sur le 
destin d'une partition que le temps n'a pas encore consacrée. Mais 
ce que nous pouvons affirmer dès aujourd'hui, sans craindre d'être 
contredit, c'est que le deuxième acte de cet opéra est un des plus 
charman ts et des plus complets_qui aient été signés du nom de 
W. Ambroise Thomas. Avant d'en signaler les parties saillantes, ainsi 
que celles des deux autres actes, nous remarquerons, à la louange du 
compositeur, qu'il s'est abstenu avec soin de ces développements exa- 
gérés, dont on fait parfois abus à l'Opéra-Comique. Il n'y a pas à s'y 
tromper, le Roman d'Elvire a été écrit pour la salle Favart, et non 
pour la rue Le Peletier. 

L'ouverture est une œuvre fort remarquable; le motif de l'introduction, 
répété par les instruments à vent, notamment par la flûte et la clari- 
nette, est gracieux et distingué. Le chœur chanté sans accompagne- 
ment par le cortège de la Sirena, qui passe au fond de la scène, 
quoique un peu écourté, est d'un bon effet. Un morceau tracé de main 
de maître, c'est le duo de la sorcellerie entre la marquise et. la bohé- 
mienne Lilla ; il est à la fois très-brillant et très-bien dessiné. Men- 
tionnons, sans trop nous y arrêter, les couplets de Gennaro : J'aime 
Cor, d'une énergie concise, et ceux du podestat : C'est un grec, 
railleurs et spirituels. Nous saluerons aussi en passant l'entrée des 
invités de la marquise et les couplets d'Ascanio avec refrain et chœur. 
Le duo de Gennaro et de la marquise, dans lequel intervient la lecture 
du roman de chevalerie, est parfaitement traité ; rien de plus simple 
et en même temps de plus suave que la mélodie qui accompagne cette 
lecture ; c'est un des plus jolis passages de la partition. Nous n'aimons 
pas autant les couplets de Lilla qui servent de début au finale, où la 
danse se mêle aux chants joyeux des invités de la marquise. 



Le deuxième acte commence par un chœur d'amis et de créanciers 
de Gennaro, et par de délicieux couplets que i'on a fait répéter à 
Montaubry. Le grand air qu'il chante ensuite a également provoqué 
des applaudissements nombreux et mérités. Mais, nous l'avons dit, à 
part le petit duo : Endormons et fermons tous les yeux, qui, si gentil 
qu'il soit, ne saurait soutenir une comparaison quelconque avec son en- 
tourage, la même formule laudative doit être appliquée à tous les mor- 
ceaux de cet acte, parmi lesquels nous citerons en première ligne l'air 
de la marquise rajeunie : Est-ce un mensonge ? Le cantabile de cet 
air emprunte un grand charme aux sons de la harpe et n'en fait que 
mieux ressortir l'élégante légende des stances de l'hirondelle et de 
l'abeille. Le duo qui suit, entre Gennaro et la marquise, est éminem- 
ment scénique, surtout dans sa première partie. Quant au trio des 
rires, nous louerons sans restriction son entrain et sa verve. C'est une 
trôs-bonne|préface pour le finale, que la situation a permis au compo- 
siteur de développer avec bien plus d'ampleur que celui de l'acte 
précédent. La science et l'inspiration s'y prêtent un mutuel secours 
et y sont prodiguées à doses égales. M. Ambroise Thomas a rarement 
écrit quelque chose de plus élevé et de plus complet. 

Moins riche que le 2 e acte, le 3 e n'est cependant pas dépourvu d'at- 
trait. Le chœur des sbires qu'on entend au lever du rideau a comme 
un reflet du fameux chœur des chasseurs du Songe d'une nuit d'été. 
Les couplets d'Ascanio : Puisque des biens de cette terre, sont fort 
agréables. L'air de la marquise, qui débute sur une mesure de boléro 
et qui se termine par une tarentelle vocalisée, est un morceau de bra- 
voure des mieux réussis. Il y a là encore un trio de situation on ne 
peut plus recommandante. Mais la perle de cet acte, c'est la romance 
de Gennaro : Ah! ce serait un crime. Tout en faisant la part de la per- 
fection avec laquelle Montaubry l'a chantée, il nous semble que 
M . Ambroise Thomas n'est pas resté étranger à l'enthousiasme qui a 
valu un rappel unanime au second couplet de cette romance. 

Le nouvel opéra n'aurait pas d'autres titres au succès, qu'il fau- 
drait l'aller applaudir pour sa brillante interprétation. Montaubry n'a 
encore créé qu'un rôle pour sas débuts, celui de Dalayra; dans les Trois 
Nicolas, et il ne mérite pas moins d'éloges dans celui du chevalier 
Gennaro. Ses qualités ont grandi et ses défauts ont disparu. Les plus 
chaleureux bravos ont donné acte à Montaubry de la satisfaction du 
public qui a bissé deux de ses morceaux. 

Mlle Monrose, dont les premiers pas sur la scène de l'Opéra-Comi- 
que ont produit une sensation incontestable, nous a paru aussi bien 
mieux placée dans le rôle de la marquise que dans celui de la reine, du 
Songed'une nuit d'été. Sous le rapport du jeu, cela s'explique aisé- 
ment, car rien n'est plus favorable au taie nt d'une comédienne jeune 
et belle que cette alternative de rides et de fraîcheur, que cette tran- 
sition de l'hiver au>printemps. Comme cantatrice, Mlle Monrose a fait 
également de nouveaux progrès; sa voix est plus sûre, son style plus 
large et plus correct; chaque note décèle en quelque sorte les con- 
seils qui l'ont formée et qui triomphent en ce moment sur nos quatre 
scènes lyriques. 

Crosti, Prilleux et Mlle Lemercier ne laissent que bien peu de chose 
à désirer dans les rôles d'Ascanio, du podeslat et de la bohémienne 
Lilla. 

La mise en scène est splendide et soignée dans ses moindres dé- 
tails; les costumes, du temps de Louis XIII, sont fort riches, et les 
décorations ont de l'éclat. Enfin, pour ne pas être injuste, gardons- 
nous d'oublier l'orchestre qui fonctionne à merveille sous l'archet de 
M. Tilmant. 

D. A. D. SAINT-YVES. 



DE PARIS. 



51 



THEATRE IMPÉRIAL ITALIEN. 

Roger et Aille Marie nattai dans Sjttcia «Js 
Kianinteii'tttoor. 

Qui l'eût dit, il n'y a guère plus de six mois, alors qu'une fatale 
nouvelle se répandait parmi nous, et que Roger semblait à jamais 
perdu pour la scène ? Comment supposer qu'il nous reviendrait si vite 
après une terrible catastrophe, et qu'en le revoyant on s'en apercevrait 
si peu! Nous le pressentions pourtant, et nous l'avons déclaré ici 
même . Dès le collège, nous avions lu l'épître de Delille à M. Lau- 
rent, l'ingénieux auteur d'un bras artificiel construit pour un soldat 
invalide : 

O prodige ! Ton bras reparaît sous sa main : 
Ses nerfs sont remplacés par des fibres d'airain ; 
De ses muscles nouveaux essayant la souplese, 
11 s'étend, il se plie; il s'élève et s'abaisse. 

Et voilà justement le prodige une fois de plus opéré pour un grand 
artiste ! Désormais il faut que les spectateurs ne s'en préoccupent pas 
plus que Roger lui-même. Nous n'avons pas besoin de dire avec quels 
bravos, quelle chaleur sympathique il a été reçu par le public delà 
salle Ventadour ! Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'avant son acci- 
dent, il songeait à cette émigration de la scène française à la scène 
italienne, et que le cours des événements n'a été dérangé en aucune 
sorte. Tout le monde savait comment il joue et chante le rôle 
d'Edgard : on l'y avait vu et entendu assez souvent dans une autre 
enceinte, il n'y avait de changé que l'idiome, mais pour lui c'est la 
moindre des choses, il ne serait pas plus embarrassé de nous répéter 
le même rôle en allemand et en anglais. Donc, nous nous bornerons 
à dire que Roger s'est montré égal à lui-même, supérieur même peut- 
être dans l'expression vigoureuse et désespérée de son indignation, de 
sa rage au finale du second acte. Il a été applaudi à outrance, rap- 
pelé plusieurs fois, et cela doit lui compter dans un théâtre où ap- 
plaudisseurs et rappeleurs ne sont pas à l'état de troupes régulières 
et soldées. 

Maintenant dans quel rôle va-t-il se produire ? Il n'a sans doute 
que l'embarras du choix, lui qui s'est familiarisé dès longtemps avec 
tout le grand répertoire. Nous regretterons de ne pas le voir dans Don 
Juan, qui serait trop long à monter, et nous le regretterons d'autant 
plus que Roger, qui sait si bien pleurer, sait encore mieux sourire, 
et que sa physionomie y gagne beaucoup. S'il veut que nous lui indi- 
quions un rôle, qui sous ce rapport lui conviendrait à merveille, nous 
désignerons celui de Lyonel, dans Marta, et nous ne doutons pas 
qu'il n'y fût charmant, gracieux, plus que personne. 

Le second début de Mlle Marie Battu n'a pas été moins heureux 
que le premier : elle a soutenu et complété dans Lucià l'opinion que 
l'on s'était formée de son talent dans la Sonnambula. Cependant, elle 
avait tout à faire pour se mettre en état de chanter un rôle dont jamais 
elle ne s'était occupée auparavant. Un très-petit nombre de jours lui 
avait été accordés pour ses études. ;^les répétitions avaient été rares, et 
la jeune artiste n'avait pu s'aguerrir comme elle l'aurait voulu. Toute- 
fois, comme cantatrice, elle n'a rien laissé à désirer en élégance, en 
délicatesse ; comme actrice, elle s'est animée par degrés : la passion 
lui est venue et lui viendra encore avec la force et la confiance. 

Il n'y a qu'un sentiment sur Graziani et sur la façon violente dont 
il a rendu le rôle d'Asthon. Trop de zèle, trop de voix, trop de gestes 
menaçants, jusque dans le finale où chaque personnage, se parlant à 
lui-même, doit rester parfaitement immobile et presque sensa bat- 
tere il ciijlio. C'est dans le rôle de Rigolelto que Graziani nous semble 
avoir inauguré ce système de turbulence vocale et mimique auquel 
tous ses amis lui conseilleront de renoncer. 

P. S. 



THEATRE DES BOUFFES-PARISIENS. 

SiE CABNAVAI/ MES "REVUES, 

Précédé du Souper «lu Ifïardi gras, prologue , 

En deux actes et neuf tableaux, par MM. Grange et Gilles, 

musique ^'Offenbach, 

(Première représentation le 10 février 1860.) 

Le Carnaval des Revues arrive à propos pour se mêler à la folle 
gaieté des jours gras qui s'avancent, et prolonger encore les éclats de 
leur bon rire pendant le carême qui leur succédera trop tôt. Pourquoi 
donc le théâtre des Bouffes-Parisiens n'aurait-il pas aussi sa revue 
puisque tous ses confrères, grands et petits, se la permettent et ne 
s'en trouvent pas mal ? On dira que c'est un peu tard : pourquoi en - 
core ? Mieux vaut tard que jamais, si la revue est amusante, car c'est 
là le grand point. Amusez, amusez et tout le reste est peu de chose. 
Or, il n'est pas douteux que le Carnaval des Revues n'ait souvent et 
fortement diverti la brillante assemblée qui remplissait avant hier la 
salle Choiseul. On taillera, on rognera dans cette étoffe trop longue 
et trop large de plaisanteries dont les moins bonnes nuisent aux 
meilleures; il en restera toujours assez pour que l'hilarité circule et 
que les recettes se multiplient. 

Le cadre choisi par les auteurs du Carnaval des Revues n'est ni 
plus ni moins ingénieux que celui de beaucoup d'autres œuvres du 
même genre. Le Mardi gras commence par vouloir souper avec plu- 
sieurs belles dames, en qui se personnifient les Revues à la mode, 
celles des Variétés, du Palais-Royal, des Délassements, des Folies, du 
théâtre Déjazet. Et puis le joyeux amphytrion se met à voyager de 
par le monde, en passant par le boulevard, le bois de Boulogne, la 
Chine et mille autres lieux. Dans la seconde période de son voyage, 
se produisent les imitations et parodies dramatiques, parmi lesquelles 
il y en a d'excellentes : celle de la Tireuse de cartes est de ce nom- 
bre ; celle du Marchand de coco ne lui cède guère -, mais pour 
nous autres, hommes d'art, ce qu'il y a d'admirable, d'incomparable, 
c'est la scène du musicien faisant exécuter ses chefs-d'œuvre sym- 
phoniques par l'orchestre, et chantant avec le plus grotesque accom- 
pagnement de voix ce qu'il appelle la Tyrolienne de l'avenir. Cette 
scène a été droit aux nues, aile stelle ! on la redemandait de tous les 
côtés et il a fallu en redire une partie. Par exemple, on fera bien 
d'abréger beaucoup la scène des compositeurs morts, qui se font jouer 
au préjudice des vivants, et de supprimer celle du diapason, dont 
l'intention échappe. 

Le Carnaval des Revues n'a presque pas de musique nouvelle : 
c'est une revue, un panorama, un répertoire des meilleurs morceaux 
composés par Offenbach depuis qu'il a créé son théâtre. Est bien père 
qui nourrit, dit le proverbe, et quel autre qu'Offenbach aurait pu 
nourrir son enfant de cette innombrable quantité de mélodies pleines 
d'originalité, de fraîcheur, de verve spirituelle ? 

La danse joue aussi un rôle important dans le Carnaval. Dé- 
siré, Mlle Tautin se distinguent dans le ballet final qui n'aura pas 
moins de succès que les décors, les costumes et surtout que la musique 
de l'avenir. Et qui ose affirmer que cette musique n'est pas faite pour 
nous et ne saurait nous plaire? Allez au théâtre des Bouffes-Parisiens 
et voyez s'il y a moyen de réussir davantage. 

Après avoir parlé de la pièce nouvelle, comment payer nos dettes 
et liquider notre arriéré envers plusieurs pièces plus anciennes dont 
nous avons laissé grossir la pyramide. Que MM. les auteurs et compo- 
siteurs qui ont collaboré au Nouveau Pourceaugnac, à Croquignole 
XXXVI, à M. de Bonne-Étoile, veuillent bien nous excuser. Quand 
le soleil a paru, s'occupe-t-on encore des étoiles, même des bonnes, 
et le Carnaval des Revues est à cette heure le plein soleil de s 
Bouffes-Parisiens. 

P. S. 



52 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



AUDITIONS MUSICALES. 

Iiéon Daflls. — «Jean Becker. — Ph. de Cnvillon et teor;cs 
Pfeiffer. — Mlles Van der Beek. — Georges de Slomigny. 

Un pianiste dont le corn était déjà connu, M. Léon Dufîls, a fait 
cette semaine son début devant le public parisien. Très-ému, d'abord, 
il n'a pu montrer l'énergie, la chaleur, l'élan, dont plus tard il a fait 
preuve. Dans l'exécution de la Prairie, d'Emile Prudent, son maître, 
l'orchestre !e dominait. Solitude et Barcarolle, composé js par le jeune 
pianiste, ont été plus finement jouées ; elles ont montré qu'il possé- 
dait entièrement un remarquable mécanisme et un bon style, quoi- 
qu'un peu froid encore. Le crescendo du mieux devait aller jusqu'à la 
fin toujours croissant : rassuré par l'accueil très-chaleureux qui lui a 
été fait, il s'est entièrement révélé en exécutant encore deux ouvrages 
de Prudent, entre autres, Folie, une des plus délicieuses études qu'ait 
écrites l'auteur. 

M. Dufils a fait entendre le Réveil des Bacchantes, de sa composition. 
Il l'a dit avec verve, netteté et franchise. Ce morceau a été bissé. 
Cette fois encore, ce n'était pas le meilleur qui était redemandé. 
Pourtant, il est loin d'être sans mérite, et il témoigne des bonnes études 
faites par l'auteur, dont l'instrumentation est claire et brillante. L'ima- 
gination et le savoir qui s'y font remarquer promettent, bien plus que 
Solitude et Barcarolle, un compositeur plein d'avenir. 

Lucchesi a délicieusement chanté la romance de Martha, et 
Mme Ugalde, qui était en voix, a fait admirer les beautés hardies de 
sa vocalisation. 

— Becker est jeune et son talent a de la jeunesse ; deux choses dont 
l'une n'implique pas toujours l'autre. Son exécution correcte, irrépro- 
chable, à laquelle l'imagination, la fantaisie donnent un éclat, une 
passion et une couleur tout italienne, n'était pas oubliée des dilet- 
tantes. Ce qui caractérise, à notre avis, l'individualité de ce violoniste, 
c'est l'alliance heureuse des solides et précieuses qualités de style et 
de mécanisme de l'école allemande, avec celles de l'école représentée 
par Paganini. Aussi est-ce peut être dans la musique si difficile, si ca- 
pricieuse, si bizarre de ce maître, que Becker déploie le mieux les 
souplesses, les élégances et les fougues de son archet. La grande fan- 
taisie, Nel cor piu non mi sento, vraiment hérissée de périls, et qui 
demande tant de qualités diverses, tant de justesse et d'expression 
pour paraître ce que l'auteur l'a faite, c'est-à-dire belle et profusé- 
ment ornée, a été pour le virtuose l'occasion d'un grand et unanime 
succès. Ce morceau n'est pas le seul qui ait fait éclater des transports 
d'enthousiasme. Sans parler des œuvres de Beethoven, exécutées par 
Becker avec la pureté et la sobriété que la musique d'ensemble exige, 
deux courtes et gracieuses compositions de lui, l'une allegretto, 
simple, fraîche, naïve, bien modulée, bien traitée, l'autre, la Veille des 
noces, plus rêveuse, plus attendrie, d'un accent plus pénétrant, ont 
causé aussi un vif plaisir. L'auteur les a dites d'une façon ravissante, 
sans les cahotements de mouvements qu'on peut quelquefois lui repro- 
cher, ainsi qu'à la plupart des grands solistes. Privées même d'une 
telle interprétation, ces deux petites pages sont conçues, ce nous sem- 
ble, de manière à plaire infiniment aux violonistes, et à être partout 
sympathiquement accueillies. 

Mlle A. Zadrobilek, jeune pianiste, élève de Liszt et de Dreys- 
chock, possède un très-aimable talent ; elle s'est fait plusieurs fois 
applaudir en jouant deux morceaux des célèbres artistes qui furent 
ses maîtres. 

Dans la partie vocale, la moisson de bravos a été féconde aussi. 
Mme Falconi a chanté des variations sur un thème original, dues à 
la plume doublement connue de M. Gustave Héquet. La mélodie de 
ce joli morceau est d'une suavité et d'une largeur remarquables; les 
broderies, faites avec beaucoup d'art sur le tissu harmonique, attes- 
tent que si l'auteur connaît admirablement tout ce que la voix pos- 



sède de brillant et de varié, il sait encore écrire pour elle des diffi- 
cultés d'un goût exquis. Ces variations ont à la fois charmé l'audi- 
toire et fait briller l'habileté de la cantatrice. 

— MM. de Cuvillon et Georges Pfeiffer donnaient mardi, dans les 
salons Pleyel-Wolff, leur première soirée musicale. M. de Cuvillon 
joue aussi bien la musique de chambre que le solo, ce qui est rare. 
Après avoir dit magistralement sa partie dans diverses œuvres de 
Mendelssohn et de Beethoven, après avoir, en compagnie de Casimir 
Ney, Jacobi et Muller, phrasé avec une pureté de son et un senti- 
ment qui ont été très-remarques, le quatuor en la de Mozart, il a 
exécuté un conte de Vieuxtemps aux applaudissements de toute la 
salle ; il y a fait apprécier enlre autres un trille d'une égalité et d'une 
finesse exquises. Le succès de G. Pfeiffer a été grand aussi dans la 
musique classique. Comme soliste, il sait tirer du piano mieux que 
des difficultés : de beaux sons, des accents simples et expressifs, ve- 
nant de l'intelligence plus encore que des doigts. Nous ne pourrions 
du reste rien ajouter qui valût ce fait : il a été obligé de redire un 
charmant morceau de Mendelssohn. On a voulu entendre une seconde 
fois cette jolie inspiration et cette exécution claire, légère et distin- 
guée. 

Une élève de Laget, Mlle Baretti, a chanté une romance de Guil- 
laume Tell. La pureté, la douceur de son organe ont d'abord charmé 
le public. Enfin, disait-on de toutes parts, voilà une chanteuse qui ne 
force pas sa voix et qui n'en produit pas moins d'effet. Elle prouve 
une fois de plus que l'expression, le charme ne résident, comme on 
le croit souvent, ni dans l'effort, ni dans le cri ; et on lui prodiguait 
les bravos. Malheureusement, ainsi encouragée, la jeune cantatrice, 
dans l'air de Norma, a voulu faire mieux. Cette fois encore le mieux 
a été l'ennemi du bien. Mlle Baretti s'est jetée dans des fioritures 
ambitieuses, dont il est permis de contester le bon goût; elle a 
perdu tout d'un coup le naturel, la grâce qui venaient de causer une 
véritable sensation de surprise et de plaisir. 

— 11 est des familles heureuses et privilégiées ; mais il en est peu 
qui offrent un quatuor féminin aussi charmant que celui que nous 
avons vu et entendu samedi à la salle Beethoven. Par leur jeunesse 
et leur mérite artistique, Mlles Van der Beek ont tour à tour charmé 
l'assemblée très-distinguée qu'elles avaient réunie. A elles seules, car 
le violoncelle de Norblin et le violon de Briard se sont fait entendre 
un moment pour ne plus reparaître, elles ont suffi à rendre leur soirée 
une des plus intéressantes auxquelles nous ayons assisté. Mlle Céles- 
tine joue du piano ; Mlle Stéphanie, de la harpe. Il faut à cet instru- 
ment un auxiliaire qui lui donne du corps et de la puissance ; alors il 
devient délicieux. Samedi, dans un duo de Herz et de Labarre, l'éclat, 
les sons plus soutenus et plus mâles du piano se mêlant aux notes 
fines, aériennes, vaporeuses de la harpe, formaient un ensemble que 
de chaleureux applaudissements ont accueilli. 

Nous ne savons pourquoi cette forme, si riche autrefois, est de nos 
jours à peu près abandonnée. Disons vite que Mlle Virginie a fait en- 
tendre, dans le magnifique duo du Prophète, une voix de contralto, 
non sans valeur assurément, mais qui a besoin encore d'être assou- 
plie et affermie pour donner tout cequ'elle possède de force, de puis- 
sance, et arrivons à Mlle Sidonie. Elle a eu les honneurs de la partie 
vocale ; elle a fait naître une émotion que de plus habiles ne donnent 
pas toujours. Est-ce donc déjà une grande cantatrice ? Mon Dieu non, 
pas encore ; mais elle a tout ce qu'il faut pour le devenir bientôt : 
une voix de mezz-o-soprano, dont le timbre doux, virginal et sympa- 
thique va droit au cœur ; un accent juste et souvent vrai ; un charme, 
en un mot, un je ne sais quoi qui se sent et ne s'analyse pas. En lui 
entendant chanter un air de Robert et une romance des Vêpres avec 
tant d'expression, de simplicité, on se disait, malgré soi, que si l'art 
est une belle et admirable chose, il ne supplée pas à tout ; qu'il n'est 
pas un métier dont on apprend tous les secrets, et que, pour s'y distin- 



DE PARIS. 



53 



guer, il faut encore que la nature veuille bien vous en révéler quelques- 
uns qu'elle a gardés pour elle. 

— Au concert donné la semaine dernière par M. G. de Momigny, des 
mélodies vocales de sa composition ont été dites avec talent par Guyot 
et Legros. Ce sont des chants faciles et aimables ; ils n'ont rien de 
bien saillant, de bien original , mais quelques-uns ont un certain mé- 
rite de facture qui n'est point à dédaigner et ne manquent ni de verve, 
ni de couleur. Dans la parlie instrumentale on a applaudi, et il le mé- 
ritait, un solo de harpe composé et exécuté par Gillette. Le piano, qui 
a détrôné cet instrument, ne cesse néanmoins de le poursuivre, comme 
s'il craignait une restauration, et n'a pas voulu lui laisser tout le 
succès ; il a lutté , et , grâce à l'exécution claire , énergique et gra- 
cieuse de Mlle Clémence Laval, nous ne voudrions pas jurer que cette 
fois encore il n'ait été vainqueur. 

La mélodie trouvée par Gounod sur le prélude de Bach a un carac- 
tère éminemment religieux ; on avait eu l'heureuse idée d'y adapter 
la prière de Y Ave Maria: elle a été bissée par acclamation ; Mlle Marie 
Box l'a chantée avec un bon sentiment musical. 

Adolphe BOTTE. 



CORRESPONDANCE. 



Saint-Pétersbourg, 23 janvier. 

Samedi dernier a eu lieu une magnifique représentation du Prophète. 
Tamberlick avait choisi le chef-d'œuvre de Meyerbeer pour son béné- 
fice, et huit jours d'avance il n'y avait plus une place à louer dans la salle. 
Mme Kantier-Didiée devait chanter pour la première fois le rôle de Fidès, 
et quoique se trouvant dans une situation qu'on est convenu d'appeler 
intéressante, elle n'a point hésité à aborder cette tâche difficile, remplie 
avant elle par Mme Viardot et par Mme Tedesco. La tentative lui a plei- 
nement réussi. Elle a fort bien dit l'air du deuxième acte ; Mon fils sois 
béni ; elle s'est montrée très-dramatique dans tout le quatrième acte, 
et au cinquième les vocalises de son grand air : Comme un éclair, attaqué 
avec beaucoup de hardiesse et d'habileté, et le duo avec Jean de Leyde 
ont complété son succès ; applaudie avec enthousiasme elle a été rap- 
pelée je ne saurais vous dire combien de fois. Tamberlick n'en était pas 
à son début dans le rôle de Jean de Leyde; il y avait laissé des souvenirs 
qui se sont ravivés immédiatement après l'air du Songe dit avec un 
charme inexprimable ; mais le cantique sublime : Roi au ciel et des anges, 
chanté avec la puissance que possède cet artiste,, lui a valu une véritable 
ovation qui s'est traduite en bravos frénétiques, accompagnés de 
bouquets et de couronnes. — Tamberlick a été aussi très-beau dans la 
scène de la fascination et dans le duo du cinquième acte avec Fidès ; 
enfin le brindisi a brillamment terminé cette représentation qui ne s'ou- 
bliera pas de longtemps, et qui a produit le maximum de la recette 
(15,000 fr.). Une partie de la famille impériale y assistait. 

Mlle Brambilla, qui chantait le rôle de Berthe, ne possède pas des 
moyens suffisants ; Marini et Bettini se sont bien acquittés des person- 
nages des anabaptistes; Everardi (Oberthal) a contribué au succès ; la mise 
en scène et les décors sont splendides. — Les répétitions à l'orchestre 
du Pardon de Ploermel ont commencé ; s'il ne survient pas d'incident, 
l'ouvrage passera samedi prochain, 30 janvier. Les chaoteurs savent 
parfaitement leur rOle. — Mardi 26 aura lieu sans remise, au bénéfice 
de Mme Rosati, la représentation de Pâquerette, ballet de Saint-Léon. On 
dit merveille des décors et de la chorégraphie. — Il y a eu dimanche 
huit jours, une des plus aimées de nos danseuses russes, la Mouravieva, 
a fait une chute grave ; on craint que les suites ne la forcent à abandon- 
ner le théâtre. — On annonce l'arrivée de Mlle Bogdanofi" que vous avez 
vue à l'Opéra et qui, si l'on en croit les on dit, rentrerait au grand théâtre 
Impérial. — Aujourd'hui, par ordre, a lieu le bénéfice de Mme Louise 
Mayer annoncé pour demain. Cette artiste, dont les débuts eurent lieu 
au Vaudeville, rue de Chartres, et qui avait épousé ici l'acteur Alexan- 
dre Michel, actuellement aux Variétés, se retire après vingt ans de ser- 
vices. Inutile de dire que la salle sera comble; une souscription a eu lieu 
pour offrir à Mme Louise Mayer, qui a toujours été fort aimée du public, 
une magnifique parure en brillants, à laquelle se joindront certainement 
plusieurs cadeaux de la cour. 

Une partie des réengagements de la troupe italienne est faite, du 
moins pour les hommes. Tamberlick, Debassini, Calzolari, Marini, Bettini 
nous restent ; Mongini et Giraldoni nous quitteront vraisemblablement. 
Mme Nantier-Didiée est réengagée pour deux ans. Mme Lagrua a demandé 
une forte augmentation de traitement qui lui sera vraisemblablement 
accordée ; son bénéfice, pour lequel elle a choisi Norma, l'un de ses 



triomphes, terminera la saison. Rien n'est encore décidé pour Mme Char- 
ton, et certainement la direction aurait tort de ne pas la réengager, 
car elle ne la remplacerait pas, quoiqu'elle ait engagé en Italie, pour 
la saison prochaine, la Fioretti. 

On parle beaucoup de l'engagement de Mlle Balfe. qui a chanté de 
nouveau la Traviata, aux applaudissements frénétiques d'une portion de 
la haute aristocratie qui l'a prise sous sa protection. 

Dimanche dernier a eu lieu un grand concert dans les salles de l'Uni- 
versité ; tous les artistes italiens y chantaient : il en sera de même 
demain, Ces concerts sont organisés par la Société philharmonique au 
bénéfice des veuves et des orphelins. 

Lundi, au grand Théâtre, les sœurs Ferni donnent leur première 
matinée musicale. — Incessamment, "Vieuxtemps est attendu, et il donnera 
ses concerts au Carême. 

X. 



IOUVELLES. 

t % Au théâtre impérial de l'Opéra, la première représentation de 
Pierre de Médicis est annoncée comme devant avoir lieu très-prochaine- 
ment. En attendant, Herculanum, donné vendredi, a fourni l'occasion à 
Mines Gueymard et Vestvali de déployer les lirillantes qualités qui les 
distinguent. Gueymard et Obin remplissent toujours fort bien les rôles 
d'Hélios et de Nicanor. 

„% Une indisposition de Montaubry a retardé la seconde représentation 
du nouvel opéra-comique le Roman d'Elvire, qui n'a pu être rejoué que 
jeudi ; mais il parait que par excès de zèle le jeune artiste s'était trop 
hâté et qu'un repos de quelques jours lui est encore nécessaire. Le 
Roman d'Elvire attendra donc jusqu'à la semaine prochaine pour re- 
prendre le cours de son succès. 

„.*,. Les recettes des théâtres, concerts, bals et spectacles de tout 
genre se sont élevées, pendant le mois de janvier, à la somme de 
1,880,968 fr. hk c, savoir : théâtres impériaux, 489, SOS fr. 01 c; théâ- 
tres secondaires, 1,154,790 fr. 43 c; cafés-concerts, bals, spectacles, 
211,513 fr.; curiosités diverses, 24,857 fr. C'est une augmentation de 
173,623 fr. 54 c. sur janvier 1859. 

#*„, En Allemagne, ainsi qu'en France, le Pardon de Ploermel marche 
rapidement de ville en ville, de théâtre en théâtre. Déjà représenté à 
Stuttgard, Dresde, Cobourg, Manheim, Gotha et Hambourg, le nouveau 
chef-d'œuvre va être incessamment donné à Francfort, Kœnigsberg, 
Prague, Leipzig et Munich. 

t % La Société des jeunes artistes du Conservatoire continue une tâ- 
che qu'elle avait glorieusement commencée dans les précédentes années, 
en nous faisant entendre plusieurs fois la magnifique ouverture compo 
sée par Meyerbeer, pour le drame de struensée. Aujourd'hui elle ajoute 
à cette ouverture deux des entr'actes écrits par le grand maître pour le 
même drame, et nos lecteurs doivent se rappeler ce que M. Fétis a dit 
de ces morceaux, exécutés à Bruxelles avec un immense effet, et que 
notre savant collaborateur range parmi les chefs-d'œuvre de l'auteur de 
Robert et du Prophète. Voici, du reste, le programme complet de ce 
concert, qui sera, sans aucun doute, l'un des plus remarquables de la 
saison. Ouverture de la Flûte enchantée, de Mozart ; concerto de piano, 
de Mendelssohn, exécuté par M. Brassin ; fragments de la musique du 
drame Struensée, de Meyerbeer, 1° ouverture; 2° 1 er entr'acte (la ré- 
volte des gardes;. — Appel par les tambours. — Chœur de soldats qui par- 
courent la ville, chantant l'air populaire danois. — Le chœur s'éloigne. — 
Marche militaire sur le chant du chœur. — Retour du chœur. — Il s'éloigne 
de nouveau. — Expression de sentiments douloureux.— On entend le chœur 
par fragments dans le lointain. — Le bruit cesse par degrés ; 3° 2 e en- 
tr'acte (le bal et l'arrestation). Polonaise à grand orchestre. —Agitation 
de la cour. — Expression de la douleur de la reine lorsque Struensée 
est arrêté. — Reprise de la polonaise ; — Duo du Barbier, de Rossiui, chanté 
par MM. Crosti et Capoul ; Symphonie eu sol majeur, d'Haydn ; marche 
et chœur des Mages, de Lesueur. L'orchestre sera dirigé par M. J. Pas- 
deloup, les chœurs par M. E. Batiste. 

*** La publication des deux œuvres composées expressément par 
Meyerbeer pour célébrer le 1 00 e anniversaire de la naissance du grand 
poète de l'Allemagne était impatiemment attendue. Des demandes arri- 
vant de toutes parts attestaient le désir qu'on éprouvait de posséder 
enfin ces belles pages si dignes du nom de leur auteur. Aujourd'hui 
nous sommes heureux de pouvoir y satisfaire en annonçant que la 
Schiller-marche va paraître chez les éditeurs G. Brandus et S. Dufour. La 
Cantate suivra de près la marche et sera mise en vente incessamment. 

n% Mme Pleyel est à Paris en ce moment. Sans connaître encore les 
intentions de la célèbre artiste, nous ne pouvons nous refuser à l'espoir 
qu'elle ne nous quittera pas sans se faire entendre. !1 y a bien longtemps 
que nous sommes privés de ce plaisir qui est aussi uu avantage pré- 
cieux pour les artistes et les amateurs. 

„,% Tous tes artistes et amateurs de musique de chambre apprendront 



54 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



avec plaisir la publication d'un nouveau quintette de M. Fétis père. 
Cet ouvrage, dont nous rendrons compte prochainement, est un quintette 
pour deux violons, deux altos et violoncelle. 

„,*„ Observation de quelques musiciens el de quelques amateurs sur la mé- 
thode de musique de\M. le docteur Emile Chevé. Tel est le titre d'un petit 
ouvrage publié depuis deux jours et dont nous nous occuperons bientôt. 
Voici de quels musiciens et amateurs il porte les signatures : Auber (de 
l'Institut), Carafa (id.), Clapisson (id.), Ermél, Victor Foucher, président: 
Charles Gounod, F. Ilalévy (de l'Institut); Jomard (id.), général Mellinet, 
Edouard Monnais, Niedermeyer, Edouard Rodrigues, vice-président, Am- 
broise Thomas (de l'Institut), Varcollier, membres de la commission de 
surveillance de renseignement duchant\dans les écoles communales de Paris. — 
H. Berlioz (de l'Institut), Dietsch (chef d'orchestre de l'Opéra), Georges 
Kastner (de l'Institut), J. d'Ortigue (directeur-rédacteur en chef de la 
Maîtrise), — Pasdeloup, F. Bazin (directeurs de l'Orphéon de Paris) 

t * t ("est toujours un événement '"musical qu'un concert donné par 
Emile Prudent, qui, comme on sait, ne se prodigue pas devant la foule ; 
mais la foule ne lui en veut pas pour cela, et nous sommes sûrs de la 
voir accourir dès que le célèbre artiste voudra bien lui donner rendez- 
vous ; il ne tient donc qu'à lui d'en fixer lu jour et le lieu. 

»% M. A. Elwart va publier une histoire de la société des concerts. Cet 
ouvrage contiendra une statistique complète du personnel de cette So- 
ciété, de ses travaux, des programmes et des recettes de chaque séance, 
depuis sa fondation jusqu'en 1860. Il sera orné des biographies et por- 
traits d'Habeneck aîné et de Beethoven. 

»% On lit dans un journal belge: « Henri Litolff, qui vient de repa- 
raître devant le public de Bruxelles, au concert de la Société philhar- 
monique, est un des artistes qui avaient laissé ici les plus profonds, les 
plus vivaces souvenirs. Vivait-il encore? On l'ignorait depuis un an. 
Mais on se rappelait ce génie fiévreux, cette figure étrange, cette per- 
sonnalité saisissante [où le réel se mêle au Jfantastique — A ce con- 
cert donné par la Société philharmonique Litolff a fait entendre plu- 
sieurs compositions nouvelles pour nous. Entre autres une ouverture 
intitulée, le Chant des Guelfes. . . Il a joué aussi la Chanson du rouet 

qui a tout le piquant du chant de la Pileuse Les Octaves, autre 

composition récente, sont d'une plus haute portée et d'un accent plus 
fier. Rien d'original et de décidé comme le rhythme do cette étude ; l'al- 
lure est entraînante, impérieuse, la couleur chaude, la nouveauté sai- 
sissante. Ce n'est pas tout. Sur ce tourbillon qui semble se dérober sans 
cesse, Litolff a su mettre un orchestre qui dit sa petite chanson pendant 
que ces fougueuses Octaves courent, se déchaînent et reviennent. Com- 
ment tout cela s'accorde, je l'ignore. Mais les Octaves du piano de Litolff 
ont l'air d'être à l'aise dans ce réseau d'instruments qui les enveloppe; 
elles n'y perdent ni une vivacité ni une hardiesse. On annonce que Li- 
tolff donnera prochainement un concert : je redemande les Octaves. >• 
Le célèbre compositeur-pianiste doit également jouer le 16 de ce mois 
à Gand. et le 29 à Liège. 

»% Samedi, à février, Ernest Nathan, le célèbre violoncelliste, donnait 
chez lui une brillante soirée dont Mmes de la Pommeraye, Anna Bertini, 
MM. Graziani, Marochetti et deux amateurs excellents faisaient les hon- 
neurs de la partie vocale: Mme Pithou-Chéret, MM. Pancla, Charles 
Poisot, Alfred Lebeau et Ernest Nathan s'étaient chargés de la partie 
instrumentale. 

„** La commune de Vergnies, du canton de Beaumont, dans le Hai- 
naut, où naquit le célèbre Gossec (dont le vrai nom était Gossé), vient 
de décider qu'il sera placé à l'extérieur de la maison communale une 
tablette en marbre portant l'inscription suivante en lettres d'or : « A la 
mémoire de François-Joseph Gossec, célèbre musicien, créateur de la 
symphonie en France, né à, Vergnies, le 17 janvier 1733, mort à Passy, 
le 16 février 1829. » 

„,*„, H. Wieniawski est en ce moment à Paris et va se rendre pro- 
chainement en Russie où l'appelle un brillant Rengagement. 

„*» La société de quatuors de MM. Armingaud, Lapret, Lalo et Jac- 
quard, donnera sa troisième soirée de musique de chambre, mercredi 
1 S février 186' 1 : en voici le programme : Trio de Weber pour piano, 
violon et violoncelle ; quatuor de Schumann (première audition), pour 
instruments à cordes; variations de Mendelssohn pour piano et violon- 
colle; 10" quatuor de Beethoven pour instruments à cordes. 

»*„ La quatrième séance de la Société Maurin, Chevillard, Viguier et 
Sabattier aura lieu jeudi, 16 février, dans les salons Pleyel-Wolff. 

„,** A. .laell annonce son concert pour le vendredi 2 mars, dans la salle 
Herz. Nous en donnerons prochainement le programme. 

t \ La commission des congrès de l'Ouest|vient de choisir M. G. Chaine, 
l'habile violoniste-compositeur, 'pour la direction du grand festival qui 
doit avoir lieu cette année à Poitiers. Elle a décidé, en outre, que la 
première journée serait consacrée à l'exécution d'une messe solennelle à 
quatre voix, solos, chœurs et grand orchestre, de la composition de 
M. G. Chaine. Nous ferons connaître prochainement le titre des morceaux 
et le nom des artistes qui doivent concourir à l'éclat de cette fête musi- 
cale qui a toujours un grand retentissement. 

*** Angelo et Teresa Ferni, de retour à Paris depuis quelques jours, 



ont été appelés à se faire entendre, lundi dernier, chez S. A. 1. la prin- 
cesse Matbilde. S. A. a vivement applaudi chacune des quatre composi- 
tions interprétées par le frère et la sœur. 

4% Eugène Ketterer a publié cette semaine une très-remarquable 
fantaisie pour le piano sur les motifs de Diane de Solange. Le charme des 
mélodies choisies par l'habile pianiste-compositeur et le bon goût qui a 
présidé à l'arrangement assurent dès aujourd'hui à la nouvelle produc- 
tion d'Eugène Ketterer un véritable succès de vogue. 

a** Le bal au profit de l'Association des artistes dramatiques aura lieu 
le 10 mars, à l'Opéra-Comique, sous le patronage de LL. MM. l'Empe- 
reur et l'Impératrice. Strauss conduira l'orchestre. 

*** Mlle Delphine Champon, la jeune pianiste-organiste dont nous 
avons mentionné le gracieux talent, va se faire entendre dans les princi- 
pales villes du Nord, où l'apDellent plusieurs engagements. — Mlle Cham- 
pon se rend d'abord à Valenciennes pour participer au concert qui sera 
donné le 1 3 courant par la Société philharmonique de cette ville. 

»*„ Nous rappelons à nos lecteurs que la première soirée de musique 
classique de M. Ch. Lebouc aura lieu mercredi prochain, dans le nouveau 
salon d'Erard. En voici le programme : 1 ° septuor en ré mineur, de HummeL 
exécuté par Mme Mattmann, MM. Dorus, Triébert, Rou^selot, Casimir Ney, 
Lebouc et Gouffé ; 2° duo d7 Flauto magico, de Mozart ; Duettino de la 
Molinara, de Paeisïello, chantés par Mme Bertrand et M. Paulin : 3° trio 
pour violon, alto et violoncelle, de Mozart, exécuté par MM. Herman, 
Casimir Ney et Lebouc ; 4° air de la Création. d'Haydn, chanté par 
Mme Bertrand; 5° Variations pour piano et violoncelle, de Mendelssohn, 
exécutées par Mme Mattmann et M. Lebouc ; 6° La Religieuse, de Schu- 
bert, chantée par M. Paulin ; 7° prélude, menuets et gavotte, pour violon, 
de S. Dach, exécutés par M. Herman ; 8° air à'Anacrénn, de Chérubini ; 
chanson, deGuédron. chantés par Mme Bertrand; 9° andante et polonaise 
pour piano, violon et violoncelle, d'Haydn, exécutés par Mme Mattmann, 
MM. Herman et Lebouc. 

#% S. Mangeant, chef d'orchestre au théâtre du Palais-Royal, a com- 
posé pour la Ténélope à la mode de Caen une ronde ayant pour titre 
la Plaine des vertus, et qui promet d'être avant peu aussi populaire que 
le Punch Grassot. La partition du Nouveau Pourceaugnac, de M. A. Hignard, 
va paraître prochainement. Un quadrille sur les motifs de citte opérette 
est en vente. 

*** Le concert de M. Jacobi, le jeune et hsbile virtuose, aura lieu le 
samedi 3 mars, avec le concours d'artistes distingués. 

**„ Mlle Singer, élève de H. Ravina, a exécuté dans une soirée 
intime le Mouvement perpétuel^ la Sicilienne et ['Elégie. Les bravos les 
plus frénétiques ont prouvé une fois de plus à l'aimable interprète de 
son maître le bon goût déployé dans ces diverses compisitions. 

„** L'éditeur J. Heinz vient de faire paraître la Consolation, nocturne 
de M. Bergson, morceau d'un très beau style ; deux compositions nou- 
velles de Maurice Lee : la Nostalgie, fantaisie facile sur les thèmes alle- 
mands, et Polonia, mazurke de salon. Nous signalons ces trois morceaux 
de piano, ainsi que la dernière composition d'A. Croisez sur la Folle, de 
Grisar. 

»% Le concert de Luca Fumagalli est fixé au 16 février, et aura lieu 
dans la salle d'Erard. 

*%, Au moment où l'idée orphéonique prend en France un si grand 
développement, nous signalerons volontiers une nouvelle collection de 
musique chorale que M. A. Vialon vient de créer sous le titre de l'Or- 
phéon français, comme complément de sa Bibliothèque de la musique 
pour tous et de ses cours populaires de chant. Cette importante publi- 
cation, fondée avec le concours de M. Laurent de Rillé, le compositeur 
le plus aimé de nos sociétés chorales, est écrite dans tous les styles et 
pour toutes les voix. VOrphéon français se divise en quatre, séries : 
1° l'Orphéon religieux, messes, motets et prières faciles, à une ou plu- 
sieurs voix, avec ou sans accompagnement ; 2° l'Orphéon de l'avenir, 
chœurs de concours a trois ou quatre voix d'enfant; 3° l'Orphéon natio- 
nal, chœurs a quatre voix d'homme ; 4° l'Orphéon universel, chœurs de 
femme et d'homme, pour les grands festivals. Le tout publié en par- 
tition avec des parties séparées d'un extrême bon marché. 

„* t Les bals masqués de l'Opéra ont joui cette année de la vogue la 
plus méritée. Jeudi prochain et samedi 18 février, dernier samedi du 
carnaval 1860, 9° et 10° bals masqués. Strauss conduira l'orchestre et 
fera exécuter son brillant répertoire, dans lequel se font remarquer les 
quadrilles et la valse du Pardon de Ploermel, les quadrilles sur Maria, de 
Flotow,etlavalse sur les motifs de l'opérette de Caspers, Dans la rue. 

„,*» M. Gosselin, l'habile professeur de danse, qui fut longtemps atta- 
ché au théâtre de Sa Majesté à Londres, et qui avait passé depuis au 
théâtre impérial de l'Opéra, est mort à Paris la semaine dernière. 

„*„ M. Antony Béraud , auteur dramatique et ancien directeur du 
théâtre de l'Ambigu-Comique, est mort, dimanche dernier, à l'âge de 
soixante-neuf ans. 

*% Nous avons la douleur d'apprendre à l'instant que M. le comte 
Pillet-W'ill, dont la santé s'était affaiblie depuis peu de temps, vient de 
succomber. La perte de cet homme honorable autant que distingué sera 
généralement sentie. 



DE PARIS. 



55 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 

„*„ Metz, — Martha vient d'être représentée, avec un grand succès au 
bénéfice de M. Warnotz. Cette solennité musicale avait attiré tout le 
public dilettante. M. Warnotz, accueilli dès son entrée en scène par les 
plus chaleureuses marques de sympathie, a parfaitement chanté le rûle 
de Lyonel. — Le surlendemain, le Prophète a été interprété de la façon 
la plus brillante. — Les recettes du Pardon de Ploërmel continuent de se 
tenir au maximum. . 

t % Lille. — Le succès du Pardon de Ploërmel dépasse toutes les espé- 
rances qu'on avait pu fonder sur la splendide partition de G. Meyerbeer. 
Le nouveau chef-d'œuvre tiendra l'affiche jusqu'à la fin de la saison. 
Mme Reynaud (Dinorah) a trouvé enfin un rôle tout à fait à sa taille, 
elle l'a abordé avec l'audace qui convient au talent vrai, et le succès a 
été aussi complet que possible. Les autres rôles sont toujours bien te- 
nus ; mais les plus grands éloges sont dus au chef d'orchestre, M. Bé- 
nard, qui s'est montré digne en tout point de la partition dont il avait à 
diriger les représentations. 

„*„, Strasbourg, 26 janvier.— Hier a eu lieu, dans la grande salle de 
spectacle, le concert annuel au profit du Conservatoire municipal de la 
ville, et l'on peut dire que depuis longtemps solennité musicale plus bril- 
lante n'avait été organisée.!!. Hasselmans, chef d'orchestre du théâtre et 
directeur du Conservatoire, a droit aux félicitations unanimes pour la 
manière dont il a fait exécuter le Soncje d'une nuit d'été, de Mendelssohn, 
par la vaillante phalange de ses artistes renforcée de quelques bons ama- 
teurs. La flûte de M. Rucquoy, le cor de M. Stenebruggen, ainsi que les 
voix de Mines Poussèze, LSléau, et le chœur des dames et des jeunes solfé- 
gistes dirigé par M. Boymond, se sont également distingués dans l'inter- 
prétation du chef-d'œuvre. La seconde partie du concert se composait 
de divers morceaux, parmi lesquels les Adieux à Corinne, composition de 
M. F. Schwab, fort bien rendue par Mlle Poussèze, ont reçu le meilleur 
accueil. L'Invitation à la valse, de Weber, instrumentée par Berlioz, 
terminait cette belle séance. 

„.*.,, Rennes. — Le Pardon de Ploërmel en est à sa septième représenta- 
tion ; c'est une des belles pièces de la saison comme triomphe pour 
le maestro et les artistes, et, comme recettes, pour le directeur. Ma- 
dame Laurence a très-heureusement abordé les difficultés du rôle de 
Dinorah ; aussi son succès est-il aussi brillant que possible. Les autres 
rôles, les chœurs et l'orchestre ne laissent rien à désirer. 

*%, Bordeaux. — S. A. P.. le prince d'Orange a honoré de sa présence 
la dernière représentation de Martha, et a donné à différentes reprises 
le signal des applaudissements. Mme de Joly chante toujours à ravir 
la délicieuse musique de M. de Flotow ; la romance de la. Rose est chaque 
soir pour la gracieuse cantatrice l'occasion de plusieurs salves de bravos 
unanimes. — Tout ce que la ville compte de musiciens d'élite et d'a- 
mateurs distingués se pressaient en foule, mercredi I e ' février, pour 
entendre et applaudir Henri Wieniawski. Le succès du célèbre violoniste 
a été si éclatant qu'il a dû se faire entendre une seconde fois avant de 
quitter Bordeaux. 

*** Toulouse.— Les répétitions de l'Etoile du Nord, arrangée en grand 
opéra avec les récitatifs, se poursuivent avec la plus grande activité. 
La pièce est distribuée d'une façon tout à fait inusitée jusqu'à ce jour. 
Nous donnons cette nouvelle distribution qui peut être d'une grande 
utilité pour les directeurs de théâtre. — Peters, première basse de 
grand opéra; Daninowitz, premier ténor demi-caractère; Georges 
deuxième ténor; Gritzenko, première basse d'opéra-comique; Catherine, 
première chanteuse légère; Prascovia, premier soprano; Nathalie, pre- 
mière dugazon ; Ekimouna, deuxième chanteuse. Nous ne saurions trop 
complimenter M, Lafeuillade d'avoir songé à offrir à son public le chef- 
d'œuvre complété par le compositeur, et nous ne doutons pas un instant 
du succès qui attend cette brillante reprise. La traduction des récitatifs 
est l'œuvre de M. Louis Danglas et a reçu l'approbation du maestro. 



CHRONIQUE ETRANGERE. 

**» Liège, 8 février. — La première représentation du Pardon de Ploër- 
mel, attendue avec une vive impatience, a eu lieu le .'SO janvier et 
déjà cinq représentations (abonnement suspendu) ont constaté l'immense 
succès de l'œuvre. Le directeur du théâtre lioyal , M. Perron, n'a rien 
négligé pour rendre la mise en scène aussi somptueuse que possible : 
Les décors, qu'il avait confiés au pinceau de M. Wilbrant, de Bruxel- 
les, sont d'une grande richesse, surtout celui du Val-Maudit. L'or- 
chestre a bien rempli sa tâche, et les chœurs se sont convenable- 
ment acquittés de la leur. Les trois principaux interprètes de l'œuvre 
ont rivalisé de talent et d'intelligence, au point de mériter les hon- 
neurs d'un très-légitime rappel : c'est que Mme Ceret s'est montrée 
aussi charmante comédienne qu'agréable cantatrice dans le rôle de Dino- 
rah; que M. Perruggi a chanté celui d'Hoël avec beaucoup de goût, et 
que notre trial , M. Ceret, fait un excellent Corentin. — Le cent dix- 
neuvième anniversaire de la naissance de Grétry dans cette ville 



sera célébré cette année d'une façon brillante. L'administration du 
Théâtre-Royal prépare, à cette occasion, pour le 10 février, la reprise 
de Richard Cœur de Lion. On y entendra, en outre, une cantate, dont la 
musique est de M. Rongé, lauréat de l'un de nos grands concours de 
composition musicale, et dont les paroles sont de M. Ad. Stappers, lequel 
a également composé un poëme sur la vie de Grétry. Ce poëme sera lu 
par un des artistes du théâtre. jLe Cercle artistique se prépare, de son 
côté, à célébrer dignement cet anniversaire par une grande solennité 
musicale. On y ^exécutera les meilleurs j morceaux de quelques opéras 
de Grétry : le Tableau parlant, Zémire et Azor, la Fausse magie, Anacréon. 
Cette solennité musicale, qui aura lieu le 12 février, se terminera par 
l'exécution de la cantate composée en 1828 |par M. Daussoigue-Méhul 
pour l'arrivée du cœur de Grétry à Liège. Plusieurs artistes distingués 
prêteront leur concours à cette intéressante soirée. 

**„. Mons. — Le dernier concert de la Société philharmonique a été 
très-remarquable. Litoltt" nous a fait entendre son concert symphonique 
et plusieurs autres morceaux qui ont eu un grand succès, et Mlle Dobré 
a ravi le nombreux auditoire dans l'air du Freischùtz, l'Ave Maria sur le 
prélude de Bach, par Gounod, et l'Adieu à la mer, scène de concert avec 
orchestre de Rosenhain. Ce dernier morceau, qui était nouveau pour 
nous, a l'ait le plus grand plaisir ; c'est une conception poétique et d'une 
grande valeur. 

t * t Gand. — Les représentations du Pardon de Ploërmel font salle 
comble, et bientôt elles vont alterner avec celles de l'Enlèvement au 
Sérail, dont l'apparition est prochaine. 

*% Berlin. — Au théâtre Victoria on a donné pour la première fois 
Rigole io, de Verdi. C'est encore Carrion qui a eu les honneurs de la 
soirée dans le rôle du duc. Mlle Artot, chargée de celui de Maddalena, 
a su donner un charme tout nouveau à cette partie secondaire ; Mlle de 
Ruda, dont la voix a eu quelques défaillances, a été magnifique de verve 
et de passion dramatique dans la partie de Gilda. — Le pianiste Dreys- 
chock se trouve parmi nous et doit donner incessamment un concert. 

„% Leipsig. — Il n'y a eu dans ces derniers temps à l'Opéra que des 
reprises ; dans le nombre, celles du Freischiitz, de la Flûte enchantée, du 
Prophète et de Santa Chiara ont obtenu le plus de succès. : Au treizième 
concert du Gewandhaus, ouverture de la Vestale; symphonie de Gade; 
air de la Gazza ladra, et divers lieder chantés par Stockhausen. Toutes 
ces œuvres ont été parfaitement exécutées, et Stockhausen a retrouvé 
les mêmes sympathies qu'à sa première apparition dans cette salle cé- 
lèbre. — On répète le Pardon \de Ploërmel. 

t % Golha.%— .Le Pardon de Ploërmel vient d'être représenté avec un très- 
grand succès. — Le 3 février ont eu lieu les funérailles de Mme Schroeder- 
Devrient. En tète du convoi marchait le porte-croix; venaient ensuite un 
maître des cérémonies (un maréchal de deuil), un personnage portant 
sur un coussin une couronne de laurier donné par le duc, le sacristain 
de la ville, le corbillard, l'ensevelisseuse (Todten-frau), les parents et le 
clergé, le commissaire ducal, des députations du théâtre de la cour, de 
divers autres théâtres et diverses associations de chant. 

i% Darmstadt. — L'Etoile du Nord, de Meyerbeer, vient d'être donnée 
pour la première fois avec les récitatifs, et a produit un effet immense. 
Parmi les opéras joués pendant ces dernières semaines, nous avons à 
signaler les Huguenots, Lucrèce Borgia, Norma et Martha. 

„*, Nouvelle-Orléans.— La Société lyrique a débuté de la manière la 
plus brillante par Robert le Diable. 



S. DUl'OUR. 



En vente chez «. BBASBWJS et S. BSJFOUK, éditeurs, 
103, rue de Richelieu, au 1 Qr 



LE RÉPERTOIRE DU CHANTEUR KÏÏtS 

chant des plus célèbres compositeurs anciens et modernes, classés pour 
les différentes voix. 

18 VOLUMES FORMAT !N-8°. 

Prix du volume : 13 fr. net; richement relié : 1G FR. net. 
Chaque volume contient 23 morceaux, avec paroles françaises ou italiennes. 

1 volnmc conicnant <SO morceaux appropriés aux 

exercice» «De cluarail dann [es pensionnats. 



LA LYRE FRANÇAISE ^S%S^S^\X- 

ces, etc., etc., sans accompagnement, des meilleurs auteurs anciens et 
modernes. 

150 livraisons. — Prix de chaque : 25 c. nf.t. 



56 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



PEIX ACCORDÉ A L'UNANIMITÉ A l'EXPOSITION 
UNIVERSELLE DE LONDRES 1851. 

Fournisseur des* IMinistèrcs de lu 
Guerre et de la Marine de France. 

Agent à Londres 

JDLLIEN ET C e , 

214 , Régent Street. 



MAISON FONDÉE EN 1803. 

INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE 

ANTOINE COURTOIS 

SS, vue tt es Marais - Saint - Martin , 88 

Ci-devant rue du Caire, 21. 



MÉDAILLE D'ARGENT DE 1™ CLASSE 
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1855. 

l'acteur du Conservatoire et de 
l'Académie impériale de paris. 

Agent à Saint-Pétersbourg : 

A. BDTTNER, 

Perspect. Newsky, maison de l'église St-Pierre. 



La maison ANTOINE COURTOIS ayant agrandi ses ateliers, est en mesure de satisfaire à toutes les demandes qui pourront lui être 
adressées; elle garantit réellement à sa clientèle des instruments irréprochables sous tous les rapports. 



REPONSE A M. FETSS 

ET 

RÉFUTATION DE SON MÉMOIRE SUR CETTE QUESTION : 

Les Grecs et les Romains ont-ils connu l'harmonie 

simultanée des sons ? 
En ont-ils fait usage dans leur musique? 

Par M. J. H. VINCENT, 

Membre de l'Institut. 

Une brochure in-8" de 80 pages; 5 planches. 

l»pix : 3 fp. 50. 

Se trouve chez M. Blanchet, éditeur de musique, 11, rue 
de Richelieu. 



/ÎPlIflïïSF Ce Y (JUNIOR). —Neuf 
JlllJrlluilijfi uAA brevets d'invention et de 
perfectionnement. 

Instruments SSaxomnitoniques. Invention à la- 
quelle le Jury de l'Exposition universelle de Paris a con- 
sacré la plus belle page dans son rapport officiel [Ins- 
truments de cuivre), dont voici de courts extraits : 

« M. Alphonse Sax, par une ingénieuse disposition des 
pistons et par une combinaison nouvelle des trous d'en- 
trée et de sortie de la colonne d'air, est parvenu à con- 
server la forme conique aux tubes additionnels, dont il a 
d'ailleurs supprimé ou diminué considérablement l'em- 
ploi par son piston ascendant. Par la réunion de ces deux 
perfectionnements importants, il a ramené la construc- 
tion des instruments à pistons aux conditions norma- 
les de justesse et d'égale sonorité. » (Page 1333.) 

« La combinaison résultant de l'application du prin- 
cipe de M. Alphonse Sax est en quelque sorte une créa- 
tion nouvelle. C'est par elle seulement que peut être 
résolu le problème d'une justesse parfaite pour les 
instruments à pistons. Le mécanisme est partout delà 
plus grande simplicité. Nous appelons sur cette réforme 
l'attention des facteurs d'instruments de cuivre, car elle 
est radicale et fondamentale. Elle s'applique avec un 
égal succès à toutes les voix de chaque famille ; sopranos, 
contraltos, ténors, barytons, basses et contre-basses, tous 
se perfectionneront par l'application de ce système. » 
(Page 1336.) 

Breveté s. g. cl. g. 

Manufacture d'instruments de musique en cuivre et en 
bois. Ancien et nouveau système. Rue Lamartine, 22, à 
Paris. 



En vente chez A. IKELMER et C c , éditeurs, 
11, rue Rougemont. 

MUSIQUE DE CHANT 

Gevaert. (F. A.). Bonjour lunettes, adieu fillet- 
tes, proverbe 2 50 

— Faute d'un point, proverbe 2 50 

— Les Si et les Mais, proverbe 2 50 

— Tout passe, tout lasse, tout casse, proverbe 2 50 

— Une Aiguille dans une botte de foin 2 50 

— Un OEuf pour un Bœuf, proverbe 2 50 

Mangeant. Le Directeur et le Ténor, duo co- 
mique T.B. 6 » 

MUSIQUE DE PIANO 

Favarger (R.). Op. 11. Vanda, varsovienne . . 7 50 

— Op. 12. Tarentelle 7 30 

— Op. 13. Souvenir de Beethoven 7 50 

— Op. 14. En Chasse, fantaisie 7 50 

Ravina (H.). Op. 10. La Danse, morceau de 

salon 6 » 

— Op. 11. Première grande valse 6 » 

— Deuxième grande valse 7 50 

Deuxième mazurka 6 » 

— Op. 18. Le Mouvement perpétuel, étude 

de concert 9 » 

— Op. 20. Rondo-polka 7 50 

— Op. 21. Sicilienne 9 » 

— Op. 22. Elégie 7 50 

SIX FANTAISIES RiX TRIO 

Pour Piano, Violon et Violoncelle, composées par 

M. Ravina et B,. Clapissou. 



CniTFÏ T"Tn f acteur de pi anos - Médaille d'or, Ex- 
uUUIlltllu position 1849; Médaille de l" classe 
Exposition universelle 1855. Spécialité de pianos pour 
l'exportation. 

Cette maison a obtenu, depuis 1834, a toutes les Expo- 
sitions, des récompenses méritées par l'excellence de ses 
pianos droits, cordes obliques, dont la réputation est jus< 
tement établie. Elle vient de mettre en vente un nouveau 
modèle de piano droit, cordes obliques, grand format, 
extra, qui ne laisse rien à désirer sous le double rap 
port de la quantité et de la qualité du son. SSagasïu 
rue j9Boiitm;tn-<re, 1G1. 



Chez G. Brandus et S. Dufour, 103, rue de Richelieu. 

Fantaisies faciles par RUMSIÏEL 

1. Fra Diavolo. 4. Le Domino noir. 

Guillaume Tell. 5 . Les diamants de la couronne. 

3. Le Comte Ory. 6. La Muette de Portici. 

Sera continué. — Prix de chaque : 6 fr. 



IfftTCnW U UFD7 Manufacture de 

IHAloUll II. H£lIUl pianos, i8, rue de la 

Victoire, à Paris. 

'< A l'audition des grands pianos exposés, faite dans la 
salle des concerts du Conservatoire, un de ces instruments 
frappa le Jury d'étonnement et fixa particulièrement son 
attention. Plusieurs épreuves de comparaison furent 
faites, et toujours le même instrument emporta les suf- 
frages unanimes du Jury. Il portait le n° 9. 

Dans la séance suivante, consacrée à l'examen et à 
l'audition des pianos à queue de petit format, un instru- 
ment de cette espèce se distingua aussi des autres, sous 
le rapport de la sonorité, par une supériorité incontesta- 
ble. Le résultat des diverses épreuves auxquelles ce piano 
fut soumis lui conserva toujours le premier rang, à l'u- 
nanimité des votes du Jury. Il portait le n° 28. 

Enfin, dans la séance du 17 août, pendant laquelle 
les pianos demi-obliques de diverses dimensions furent 
entendus et examinés, les deux instruments numérotés 30 
et 40 obtinrent, à l'unanimité des suffrages, la première 
et la cinquième place dans la première série, sur 73 pia- 
nos de cette espèce. 
» A l'ouverture des listes qui suivit le concours, on 
econnut que les quatre pianos dont il vient d'être parlé 
sortaient des ateliers de M. H. Herz. Eu présence d'un si 
beau succès, le Jury, dans sa séance du 31 août, a ac- 
cordé, A l'unanimité, à cet artiste industriel, le premier 
rang du concours, sous le rapport du volume et de la 
bualité du son. » 

[Extrait du rapport officiel du Jury de l'Exposition 
universelle de Paris.) 



L HiRMONIFLUTE MA v E «W,*, 

dont le succès graudit chaque jour, se trouve chez 
Mayermarix, 4B, passage des Panoramas, à Paris. 



3" médaille d'or 

Exposition nationale française de 1S49. 

DÉCORATION DE LA LÉGION D HONNEUR 
Exposition de 1849. 



MANUFACTURE D'INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE ET EN BOIS 

FONDÉE A PARIS EN 1843 PAR 



« r » médaille d'argent 

Exposition nationale française de 1844. 

-°-®<&v- 



»3ypn; 



4™ médaille 

Exposition nationale belge de 1841. 

DÉCORATION DE LA COURONNE DE CHÊNE 
de Hollande (1845). 



Facteur de la Maison militaire de l'Empereur. 

RUE SAINT -GEORGES, 50 



Ornndc médaille d'or 

du Mérite de Prusse (1846). 

8euîc grande médaille d'honneur à l'Exposition "universelle «le Paris (8S55). — Seule grande médaille 

(Votencil IfSetSal) à l'Exposition universelle de liondres (1S51). 

Organisateur et fournisseur de la musique des Guides et des autres musiques des régiments de la Garde impériale. 

INVENTEUR DES FAMILLES DES 

SAX-TDBAS. CLAIRONS-SAX. 

SAXOPHONES. TROMBONES-SAX. 

Forme et dispositions nouvelles de Trombones à 3, 4 et 5 cylindre 
invention brevetée en I85« 



RAXO-TROMLiAS 
SAXHORNS. 



CORNETS-SAX (compensateurs). 
CLARINETTES RASSE.S-SAX. 



CLARINETTES COXTRE-BASSES-SAX. 
BASSON-SAX (en cuivre et en bois) . 



Tous les instruments à pistons avec addition d'une ou plusieurs 

clefs; invention brevetée en 1859. 
Système d'instruments à pistons ascendants; inv. brev. en 1S5«. 



Cors, Cornets, Trompettes, Trombones simples, les mêmes à pistons 
ou cylindres, les mêmes forme Saxo-Tromba. 

Clairons, Trompettes d'ordonnance, Flûtes, Clarinettes, Bassons, 
Caisses roulantes, Grosses Caisses, Tambours, Timbales, Cym- 
bales, etc., etc. 



NAPOT.EOH 



BERGERE, 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD BES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



N° 8. 



19 Février 1860. 



ON S'ABONNE t 

Dans les Défortements et a l'Étranger, chez 
les Marchands de Blusique, les Libraires, et 
Sureaux des Messngcries et des Posles. 



REVUE 



PRIX DE L'ABONNEMENT : 

Paris ?4fr.parcjl 

Départements, Belgique et Suisse... 30» id. 

Étranger 34 .. id. 

Le Journal paraît le Dimanche. 



GAZETTE IffiïlSIC 




-^\/v\/\/\AAAfuvv^ — 



SOMMAIRE. —Société des jeunes artistes du Conservatoire impérial de musique 
(3 e concert) ; Struensée, de Meyerbeer. — Auditions musicales, par Adolphe 
Botte. — Théâtre Déjazet : Fanchelte, opéra-comique en un acte, paroles et 
musique de M. Eugène Déjazet. — Revue critique : Publications nouvelles de 
Jacques Blumenthal, par G. Héqnet. — Autobiographie de L. Spohr, par 
Théodore Parmentier. — Bibliographie musicale. — Nouvelles et an- 
nonces. 



SOCIÉTÉ DES JEUNES ARTISTES 

DU CONSERVATOIRE UUPÉBIAIi »E MUSIQUE. 

Troisième concert. 

Struensée, de Meyerbeer. 

Il suffisait de voir la foule des amateurs, le nombre extraordinaire 
des équipages qui se pressait dimanche dernier dans la rue de la Vic- 
toire, pour juger que le concert de ce jour offrait quelque élément 
d'une attraction puissante. L'orchestre, dirigé par Pasdeloup, devait 
nous faire entendre pour la troisième fois cette grande et belle ou- 
verture de Struensée, écrite par Meyerbeer, et pour la première fois 
deux entr'actes de la même tragédie, lesquels, ainsi que l'ouverture, 
peuvent être regardés comme des drames complets. C'est à la fin de 
décembre 1857 que l'ouverture avait été exécutée d'abord par la 
jeune Société, et l'on se souvient de l'effet qu'elle avait produit. 
Comme à Bruxelles, qui, grâce à M. Fétis père, avait devancé Paris 
de plusieurs années, on admira la haute conception d'une symphonie 
unique dans son genre, unique surtout par la vigueur avec laquelle 
tant de parties, de scènes si diverses de coloris et de caractère, y 
sont réunies en un seul tout, et conduites avec un art sans égal 
jusqu'à la plus magnifique et la plus émouvante conclusion. Certes, 
l'exécution d'un tel chef-d'œuvre était le plus beau titre que la jeune 
Société eût par devers elle, et elle vient de le renouveler, nous dirions 
en se surpassant, si vraiment la chose eût été possible. 

La musique, composée par l'illustre auteur de Robert le Diable et 
du Pardon de Ploërmel, pour la tragédie de son frère, Michel Béer, a 
presque le volume d'une partition d'opéra. Le Conservatoire de 
Bruxelles l'avait fait connaître tout entière, et il faudra bien qu'un 
jour ou l'autre on en fasse autant à Paris. En attendant, nous voici en 
possession de deux entr'actes. Le premier, c'est la révolte des gardes 
à pied, ou, pour mieux expliquer le sujet eu peu de mots, c'est un 
jour d'émeute militaire. Vous voyez les mouvements, vous entendez les 



murmures. Les tambours battent, les soldats chantent en parcourant 
la ville: le chœur s'éloigne, se rapproche, s'éloigne de nouveau. L'air 
populaire, Le roi Christian est au grand mat, dans la fumée de ta 
poudre, est entonné, repris à des distances différentes, et puis le 
silence éteint par degrés tous les bruits. Les révoltés ont achevé leur 
journée. Comme le disait, en 1852, notre correspondant de Bruxelles, 
« la musique exprime tout cela avec une vérité parfaite : c'est un ta- 
» bleau complet où le dessin grandiose de Michel-Ange s'est uni à la 
» puissante couleur de Rubens. Les détails sont admirables par leurs 
» ingénieux agencements, admirables surtout par la manière dont ils 
» concourent à l'unité de l'œuvre. Il n'ya pas une mesure qu'on puisse 
» retrancher sans briser cette unité. » 

D'un jour d'émeute dans la rue nous passons avec le second en- 
tr'acte à un événement de cour, à une catastrophe de palais. Notre 
correspondant continuait en ces termes : « Le sujet du second entr'acte, 
» le bal et ^arrestation, est indiqué comme il suit dans le programme : 
» — Polonaise à grand orchestre . — Agitation de la cour. — Expres- 
» sion de la douleur de la reine, quand Struensée est arrêté. — 
» Reprise de la polonaise. Je doute que l'expression de la musique 
» se soit jamais manifestée avec plus de force que dans ce fragment. 
» La polonaise est un chef-d'œuvre de noblesse, de grâce et d'élé- 
» gance. Elle contraste merveilleusement avec les agitations de la 
» cour, comme il est dit dans le programme, ainsi qu'avec la mélo- 
» die où se peint la douleur de la reine. » Oui, nous ne saurions dire 
mieux, ni plus : c'est encore un tableau de grand maître que celte 
scène capitale, où l'on danse sur un volcan, où un orchestre de bal 
accompagne une tragédie ; et quel accompagnement ! quels mélodieux 
accords ! quelle ravissante inspiration que cette polonaise, qui semble 
n'être faite que pour des reines et des princesses ! Nous ne doutons 
pas qu'elle ne soit redemandée et redite avant peu, car nous ne 
connaissons rien de plus séduisant pour tous les orchestres comme 
pour tous les pianos. Espérons en outre que la partition de Struensée 
n'aura bientôt plus de mystères pour nous, et que des deux entr'actes 
à tout le reste, il y aura moins d'intervalle qu'on en a mis de l'ouver- 
ture aux deux chefs-d'œuvre que l'on vient de nous donner. 

L'ouverture de la Flûte enchantée servait de début à ce troisième 
concert, dans lequel M. Brassin, le jeune pianiste, dont l'autre jour 
nous annoncions l'arrivée et signalions le beau talent, exécutait le 
concerto en sol mineur de Mendelssohrî. Quoique un peu souffrant, 
M. Brassin a joué de manière à justifier tous nos éloges, et il a été 
applaudi, comme il méritait de l'être, même par des pianistes, qui ont 
le bon goût de ne pas redouter les concurrences et de penser qu'il y 
a place pour tout le monde à Paris. Dans le duo du Barbier, M. Crosli, 



58 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



de l'Opéra-Comique, a chanté un peu trop fort pour un concert : il se 
croyait au théâtre, et il a eu le tort dès sa première phrase de chan- 
ger le texte de Rossini. M. Capoul, pensionnaire du Conservatoire, a 
montré l'échantillon d'une charmante voix de ténor léger, mais ce 
n'est pas une raison pour chanter si vite. La symphonie en sol majeur 
du bonhomme qu'on appelait Haydn, ce ra^- ". jleil si doux, ce 
sourire si aimable, ce printemps élu ■ , et le choeur des mages de 
Lesueur, terminaient l'intéressante matinée. 

P. S. 



ADDITIONS MUSICALES. 

Mme Szarvady. — Mans de Bnlow.— W. Kriiger. — Mlle Marie 
Baumetz. — Mlle Marie Mira. 

11 n'y a pas encore bien longtemps, les solistes, à peu d'exceptions 
près, ignoraient leurs classiques ou plutôt ne voulaient point s'en 
souvenir. Pendant qu'ils consacraient leur talent à l'exécution de 
choses difficiles, qui n'étaient pas toujours belles, Mlle Wilhelmine 
Clauss (aujourd'hui Mme Szarvady) luttait courageusement contre le 
courant du jour, qui entraînait le goût du public vers les tours de 
force du mécanisme, et parvenait au succès en jouant, avec une so- 
briété exquise, quelques pages des vieux maîtres reléguées dans les 
bibliothèques. Maintenant tout le monde, artistes et dilettantes, parcourt 
cette route où l'on rencontre tant de chefs-d'œuvre; mais l'éminente 
pianiste a eu l'honneur de réveiller une des premières les admira- 
tions engourdies qui s'étaient un moment portées ailleurs. 

A -sa première soirée, donnée samedi chez Pleyel-Wolff, Mme Szarvady 
a joué avec peu de son et la tempérance de style qui convenait, des 
pièces de Rameau et de Haydn ; elle n'a pris au mélodieux et brillant 
instrument qu'elle avait sous les doigts que juste ce qu'il fallait pour 
rendre à ces pages naïves, fraîches et gracieuses leur simp'icité et 
leur vérité. 

Dans le nocturne en ré bémol de Chopin, elle a tiré du clavier des 
sons d'une délicatesse extrême, des traits dont la finesse, la légèreté 
égalaient la rêveuse et mélancolique expression. Mme Szarvady exé- 
cute cette musique à ravir ; son jeu est tendre sans être efféminé ; il 
n'emprunte rien à la fadeur sentimentale que, à défaut de sensibilité, 
on se croit obligé quelquefois de mettre dans ces chants délicieux, si 
difficiles à interpréter ; il fait sentir, sous la grâce frêle de ces œuvres, 
la passion ardente et contenue, la rêverie inquiète qui fut la muse du 
maître polonais et le secret de son originalité. 

MM. Armingaud, Lalo, Jacquard et Lapret, cet excellent quatuor 
qu'on entend toujours avec grand plaisir, et qui s'est fait une si belle 
place parmi nos sociétés de musique de chambre, ont secondé avec 
beaucoup de talent Mme Szarvady dans le quintette de Schumann. 

— Ce n'est pas une petite affaire vraiment que de se présenter 
toujours seul devant le public, et il faut, pour triompher d'un sem- 
blable péril, avoir, comme M. de Bulow, une grande puissance d'exé- 
cution. Dimanche, de même qu'à son premier concert, il a su éviter 
la monotonie, captiver l'auditoire et exciter d'enthousiastes bravos. 

M. de Bulow a dans son jeu, si nous l'osons dire, quelque chose de 
militant bien propre à entraîner la foule. Ainsi que toutes les natures 
vigoureuses, il s'impose et semble vouloir vous initier aux beautés qu'il 
a adoptées et qu'il préfère. Après avoir très-brillamment exécuté des 
œuvres de J.-S. Bach, de Mozart et de Beethoven, il a fait entendre 
avec une force, un élan, une autorité, un style nerveux et net qui tou- 
chaient à l'inspiration, quatre morceaux de Richard Wagner, transcrits 
par Liszt. Ce que le grand virtuose a déployé d'énergie, de vigueur, 
ce qu'il a su trouver dans le piano de sonorités, tantôt puissantes, 
tantôt douces, mais toujours d'un charme irrésistible, est assurément 
digne des plus grands éloges. Quant aux ouvrages de Wagner, on est 



assez généralement d'accord. Le talent de M. de Bulow n'y fera rien ; 
on l'admire sans se croire obligé de goûter tout ce qu'il dit si bien . 
Pourtant la marche du Tannhœuser, magnifiquement interprétée, a 
produit beaucoup d'effet et a été redemandée. Il est facile de se rendre 
compte de l'impression tout agréable qu'elle a fait éprouver : elle 
forme un très-grand contraste avec les autres ouvrages du même com- 
positeur ; elle est claire, franche, bien rhythmée et semble plutôt 
appartenir à la musique du passé qu'à celle de l'avenir. 

— Peu de pianistes jouent avec autant de simplicité et de charme 
que W. Krùger; son talent semble même avoir acquis plus de cha- 
leur, de force et d'expansion. La soirée donnée par lui dans les salons 
d'Erard a été très-belle. A une grande correction , à un style sans 
emphase, sans manière, Krùger joint une intelligence des beautés de 
Beethoven et de Mendelssohn, que tous les artistes d'outre-Rhin n'ont 
certes pas à un tel degré. Ces sérieuses qualités ont brillé avec le 
même éclat pendant la grande sonate (op. 67) de l'un et pendant le 
duo en ré majeur de l'autre. Dans ce dernier morceau, le violoncel- 
liste Rignault s'est aussi particulièrement distingué. Marche nocturne, 
Guitare, semi-polonaise, semi-boléro, et Chanson du chasseur font 
honneur à l'inspiration de Krùger. Il les a jouées avec la variété de 
style qu'elles exigent et la netteté que demande toute espèce de 
musique. 

La marche nocturne surtout nous a plu entre toutes ; mais elle est 
si jolie, si achevée, que notre préférence ne veut nullement dire que 
les deux autres compositions, un peu moins originales, ne soient tou- 
tefois charmantes et d'un mérite peu commun. On sent que l'auteur a 
étudié le contre-point : il a mis dans ses petites pièces, tout en gardant 
la légèreté et la grâce qu'on veut y trouver avant tout, quelques bonnes 
et naturelles imitations. Il a ainsi concilié ce qui s'exclut assez sou- 
vent, les exigences de sa conscience d'artiste avec celles non moins 
impérieuses du public. 

Les dilettantes commencent à accueillir très-froidement les excen- 
tricités vocales ; aussi ont-ils chaleureusement applaudi Jules Lefort , 
qui a dit de sa voix la plus douce : Comme à vingt ans , mélodie de 
Durand, et la Main du Seigneur, cantique d'E. Boulanger. 

— Dans une matinée qui avait réuni la semaine dernière la société 
du faubourg Saint-Germain et les habitués de la Société des Concerts, 
Mlle Marie Baumetz a exécuté, d'abord avec MM. Ernest Altès et 
Alfred Marx, un trio pour piano, violon et violoncelle de Haydn, puis 
la sonate pathétique de Beethoven. Le style si différent de ces deux 
compositions était éminemment propre à faire ressortir toutes les 
qualités de cette excellente artiste ; la grâce et la finesse qui distin- 
guent l'œuvre de Haydn, la vigueur et la fougue qui caractérisent 
celle de Beethoven, ont été rendues par Mlle Baumetz avec une 
é^ale supériorité. La sonate palhétiaue est une des compositions qui 
permettent le mieux d'apprécier le sentiment et l'intelligence de 
l'exécutant; c'est un poëme dont toutes les expressions sont en quel- 
que sorte définies, un épisode de la vie intime dépourvu de phrases 
accessoires, et ne renfermant absolument rien de superflu. Ici la diffi- 
culté consiste donc à donner à chaque pensée son véritable carac- 
tère, et à ne pas manquer l'effet général en surchargeant les effets de 
détail. Nous avons reconnu dans l'exécution de Mlle Baumetz cette 
intelligence de l'ensemble qui résulte justement de l'étude approfon- 
die des détails, et qui l'a déjà signalée aux connaisseurs comme une des 
meilleures interprètes de la musique de Beethoven et de la musique 
classique en général. 

— Dimanche, à la salle Herz, en voyant Mlle Marie Mira si émue 
et si tremblante, on eût pu croire qu'elle se défiait de ses forces, et 
que, fauvette des salons, elle s'effarouchait de se trouver en présence 
d'un auditoire infiniment plus nombreux que celui qui l'applaudit d'or- 
dinaire. L'émotion était réelle en effet, mais n'a été que de courte du- 
rée : la jeune cantatrice a vite retrouvé son esprit et sa grâce. Elle a 
fort bien joué le rôle de Thérésa dans un opéra de salon, Entre deux 



DE PARIS. 



£9 



feux. Ces deux feux sont l'éternel tuteur et le non moins éternel co- 
quin de neveu : l'un voulant garder pour lui la jeunesse et la beauté 
de sa pupille, l'autre supplantant son digne oncle. Malgré la froideur 
qu'entraîne un simple accompagnement de piano, et malgré unpoëme 
dépourvu d'invention, de saillies, Wekerlin a trouvé moyen de 
montrer beaucoup de talent. Sa partition, légère et spirituelle, se 
fait remarquer surtout par une veine très-heureuse et très-facile d'ins- 
piration bouffe. Nous avons seulement regretté d'y voir une espèce de 
petite parodie de nos grandes œuvres lyriques. Beaucoup de musiciens 
ne se privent pas aussi souvent que nous le désirerions de ce même 
procédé. Imiter, en les travestissant, quelques pathétiques scènes de 
Meyerbeer ou de Rossini ; emprunter à ces illustres maîtres leurs 
formes, leurs dispositions des voix, des instruments, et faire chanter 
un bon bourgeois de la rue des Lombards sur le ton de Raoul ou d'Ar- 
nold est peut-être éminemment spirituel, attique, mais n'est pas 
goûté, nous le croyons, des musiciens sérieux. Autrefois les composi- 
teurs écrivaient des partitions vives, pétulantes, pleines de sel et d'i- 
ronie; mais ils les puisaient dans leur imagination et n'allaient pas 
les chercher dans les inspirations nobles et sévères de leurs contem- 
porains; leur gaieté était bien à eux, comme leur mélodie et leur 
instrumentation ; ils ne touchaient pas aux choses sublimes, aux- 
quelles il leur eût été facile d'enlever, pour un moment, la fleur de 
candeur et de sincérité que le génie et la passion y avaient mise. 

M. Paul Bernard a dépensé aussi bien du talent en mettant en mu- 
sique un libretto de M. Galoppe-d'Onquaire, Loin du bruit. Mlle Mira 
et Sainte-Foy ont lutté de verve et d'entrain dans ce petit acte. On a 
beaucoup applaudi M. P. Bernard, qui a su trouver de gentilles et 
fraîches mélodies sur un canevas peu musical et dans des situations 
bourgeoisement triviales. 

Entre les deux pièces, Sarasate a joué la fantaisie d'Alard sur la 
Linda. Ce tout jeune élève du Conservatoire a surmonté avec une 
merveilleuse justesse les plus grandes difficultés et phrasé avec beau- 
coup d'expression les délicieuses mélodies de Donizetti. Il a excité 
d'unanimes acclamations. 

Adolphe BOTTE. 

THÉÂTRE DÉJAZET. 

FAJVCMETTE, 

Opéra-comique en un acte, paroles et musique de M. Eugène Déjazet, 

(Première représentation le k février 1860.) 

C'est par exception aux clauses d'un privilège qui lui interdit 
l'opéra-comique proprement dit, et lui défend de faire des pièces lui- 
même, que M. Eugène Déjazet a obtenu la permission de prouver 
qu'il est capable de s'élever au-dessus des opérettes et des couplets 
de vaudeville. 

Pour être servi à son gré, M. Déjazet a voulu être son propre li- 
brettiste. Voici en peu de mots la donnée bien simple de son opéra. 
Fanchette est à la fois courtisée par le fermier Jean, son maître, et 
par l'intendant d'un grand seigneur du voisinage. Jean veut faire 
d'elle sa femme, et l'intendant sa maîtresse. Trompé par les appa- 
rences, le fermier renonce à ses projets et ne cherche plus qu'à 
se venger de son rival. Mais une lettre du grand seigneur, qui sait 
toute la vérité, justifie Fanchette, et Jean lui rend sa tendresse au 
moment où le bruit du clairon lui annonce le retour de son frère le 
dragon, échappé aux hasards de la guerre. 

Ce petit tableau villageois est très-bien coupé pour la musique et 
donne lieu à une assez grande variété d'effets mélodiques qui s'an- 
noncent presque tous dans l'ouverture. C'est ainsi qu'à un imposant 
largo, repris en trémolo par tout l'orchestre, viennent s'adjoindre 
tour à tour une marche militaire et un très-joli motif de valse. Une 
mystérieuse introduction et des couplets chantés par Jean et par 



l'intendant commencent fort bien la pièce. Dans les morceaux qui 
suivent nous avons remarqué une joyeuse chanson à la faveur de la- 
quelle Fanchette et son maître imitent à qui mieux mieux tous les 
cris d'une basse-cour et tous les bruits d'une ferme ; puis l'air de 
Fanchette, Déjà les musettes s'entendent, qui finit en trio, et dans 
lequel le compositeur a fait intervenir un excellent effet d'orage, et 
enfin un morceau assez étendu qui se compose d'une jolie romance 
chantée par Jean, du retour de la charmante valse de l'ouverture sur 
ces mots: M'sieu l'intendant, merci, de la marche militaire, et, 
comme dans les opéras italiens, d'une cabalette vocalisée par Mlle Gé- 
raldine. 

Nous avons nommé l'une des étoiles du théâtre Déjazet, Mlle Géral- 
dine, qui, dans le rôle de Fanchette, fait preuve des plus gracieuses 
qualités de comédienne et même de cantatrice. Sa voix n'a pas une 
grande puissance , mais elle en tire un très-habile et très-agréable 
parti. Dupuis est parfaitement placé dans l'emploi des paysans; le per- 
sonnage de Jean semble taillé pour lui. Halbleid ne s'acquitte pas trop 
mal de celui de l'intendant et y serait mieux encore s'il chantait 
toujo'urs juste. 

A merveille, monsieur Déjazet ! Nous savons maintenant que vous 
pouvez aspirer sans vanité aux honneurs de l'Opéra-Comique. Nous 
vous souhaitons sincèrement de voir bientôt s'ouvrir devant vous les 
portes de cet Eden devant lesquelles s'arrêtent beaucoup d'appelés, 
mais que franchissent si peu d'élus. 

D. 



IPuBiEScitltoîAs nouvelles de Jacques Blmmcatlial. 

Le nom de cet artiste remarquable n'est pas nouveau pour nos lec- 
teurs. Jacques Blumenthal est bien jeune encore, mais sa réputation 
est solidement établie. Exécutant d'un rare mérite, il joint à une ha- 
bileté mécanique pour laquelle il n'y a plus de difficultés, un sentiment 
exquis, un style d'une suprême élégance. Il pousse l'art des nuances 
aussi loin qu'il peut aller. Il a une qualité de son, douce et pleine 
à la fois, qui n'appartient qu'à lui; une vigueur, un éclat qui ne 
vont pas jusqu'à la dureté, une netteté qui ne dégénère jamais en 
sécheresse. Sous ses doigts le piano n'est pas cet instrument mono- 
tone et insipide que vous savez : il lui donne de la couleur, de l'ac- 
cent, de la voix ; pour tout dire en un mot, il le fait chanter. Rare 
prodige, que les plus grands pianistes seuls ont su accomplir! 

Le compositeur n'est pas inférieur au virtuose. La nature lui a 
donné ce qu'elle semble refuser aujourd'hui à la plupart des musi- 
ciens : la faculté de trouver des thèmes originaux, le talent de les 
développer et de les conduire à bonne fin. Mélodiste abondant, gra- 
cieux et plein de charme, Blumenthal est de plus un harmoniste 
habile, ingénieux et maître passé dans l'art de tenir l'attention de ses 
auditeurs en haleine, de renouveler leur sensation, de les surprendre 
par un plaisir inattendu. C'est un poète aussi, car il possède à un 
degré très-éminent la faculté de mettre sa musique en harmonie 
avec un sujet donné ou un sentiment préconçu, de peindre par les 
sons et de faire passer dans l'âme d'autrui les impressions qu'il a 
reçues et les émotions qui l'ont agité. Nous n'en voulons pour preuve 
que la petite pièce intitulé Une nuit sur le lac Majeur. Quel calme, 
quelle fraîcheur, quelle suavité touchante dans cette mélodie qui s'ar- 
rête tout à coup sur une modulation imprévue et dont la conclusion 
n'arrive jamais ! Pouvait-on mieux exprimer le repos de l'air et des 
eaux, la profondeur du ciel étoile, et la volupté des vagues rêveries 
où nous plonge la contemplation de ces grands spectacles qui sem- 
blent révéler à notre âme l'insondable mystère de l'infini ? L'infini 



GO 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



est pour l'homme une énigme sans mot. N'est-ce point pour cela que 
le compositeur ne donne jamais le dernier mot de sa phrase? 

11 y a parmi les morceaux que nous avons sous les yeux une autre 
rêverie encore, intitulée la Solitude. Celle-ci est moins vague et beau- 
coup plus passionnée. Deux thèmes en font tous les frais : l'un en la 
mineur, mélancolique, douloureux, reste suspendu sur la dominante, 
comme s'il posait une question. La question est immédiatement réso- 
lue par le second motif, qui est en la majeur, et qui ressemble à un 
chant de triomphe. Vous pouvez traduire le tout, si bon vous semble, 
par ce vers célèbre : 

La vie est un combat dont la palme est au deux . 

Mais la question revient encore après la réponse, et le morceau 
finit sur la dominante du mode mineur. M. Blumenthal serait-il scep- 
tique à ce point ? 

Le Chant du Cygne est aussi en la mineur. C'est une simple phrase 
plusieurs fois reproduite et toujours d'une façon différente. La der- 
nière fois, elle est traduite en majeur. Quel qu'en soit le mode, c'est 
une cantilène pleine d'expression et de charme. 

Le Départ du Vaisseau est un morceau de plus longue haleine et 
peut passer pour un petit poème. L'auteur a eu soin d'inscrire son 
programme au-dessous du titre : Préparatifs — Prière — Adieux — 
Départ. Cela est clair et nous dispense de toute explication. La prière 
est magnifique d'expression et de style. Si on l'arrangeait pour un 
chœur à quatre voix, l'effet en serait aussi touchant que grandiose! 

La Marche du vainqueur est un morceau très-brillant, d'un rhythme 
ferme et vigoureux. La contexture en est très-nette et le style élé- 
gant. L'intérêt n'yjanguit pas un instant. Un motif plus grave, inter- 
calé au milieu, annonce que la religion mêle ses hymnes à la pompe 
militaire. Cette composition, exécutée avec l'éclat et la verve conve- 
nables, doit provoquer dans une salle de concert une explosion d'ap- 
plaudissements. L'effet en est certain. Tout virtuose qui s'en emparera 
est sûr de satisfaire les gens de goût et d'électriser la foule. 

Voici deux autres pièces dont le succès n'est pas plus douteux pourvu 
qu'elles tombent sous la main d'un habile exécutant : Chanson napoli- 
taine — Chanson populaire de Capri. Ce sont deux thèmes italiens, 
l'un fantasque et mélancolique ; l'autre joyeux, vif, pétulant : tous 
deux arrangés avec art et brodés avec une richesse extrême. Si l'on 
voulait décrire tout ce que l'auteur y a prodigué de capricieuses ara- 
besques et de fines ciselures, on n'aurait jamais fini, et l'on n'en don- 
nerait après tout qu'une idée fort incomplète, car il y a dans la mu- 
sique des choses que les paroles ne sauraient définir. Laissons donc 
de côté les épithôtes et les métaphores, et contentons-nous de signa- 
ler aux artistes ces deux joyaux, dont leur talent seul peut faire briller 
l'éclat aux yeux du public. 

Par la même raison nous nous bornerons également à leur indiquer 
deux mazurkas et une valse intitulée ¥ Etoile du soir, que l'on croi- 
rait dictées par Chopin, tant elles ont d'originalité, de grâce et de 
fantaisie. 

Nous avons annoncé deux romances. Ce sont les Etoiles et le Pa- 
pillon. Elles sont conçues dans le système allemand, et ne présen- 
tent pas, comme les romances françaises, trois couplets parfaitement 
semblables, où le même chant s'ajuste comme il peut sur des vers 
où tout est différent, les idées comme le rhythme, le sentiment aussi 
bien que les images. M. Blumenthal serre de plus près la pensée du 
poète. 11 varie l'accompagnement et la tonalité ; il change la mélodie 
elle-même si l'expression le demande absolument. Le Papillon en 
offre un remarquable exemple. S'il y a plus d'unité dans les Etoi- 
les, c'est que les trois jolies stances de M. le comte Wallon ne sont 
que le développement progressivement uniforme d'une seule idée. 
Rien de plus gracieux, d'ailleurs, que ces deux cantilènes. Le chant y 
esl parfaitement vocal, l'harmonie très-distinguée, et l'on voit que la 
partie de piano a été écrite par un homme qui connaît toutes les 
ressources et tous les effets de cet instrument. 



Ce que nous disions en commençant de l'inspiration poétique et 
dramatique dont Blumenthal est éminemment doué, nous porte à 
croire qu'il peut avec succès se produire au théâtre, et, dans son in- 
térêt comme dans le nôtre, nous n'hésitons pas à l'y encourager. 

G. HÉQUET. 



AUTOBIOGRAPHIE DE L. SPOHR. 

Louis Spohr, dont le monde musical déplore la perte récente (1), a 
laissé en manuscrit une autobiographie qui paraîtra prochainement à 
la librairie G. H. Wigand de Gôttingue. Cet ouvrage de l'illustre maî- 
tre, qui, depuis la mort de Frédéric Schneider, était le dernier repré- 
sentant de la grande école classique allemande, ne pourra manquer 
d'exciter l'intérêt et la curiosité de ses nombreux amis et admira- 
teurs. Spohr est moins connu en France qu'il ne mérite de l'être, et 
nous ne savons si son autobiographie aura les honneurs de la traduc- 
tion. Mais nous croyons faire plaisir aux lecteurs de la Revue et Ga- 
zette musicale en traduisant dès aujourd'hui une anecdote fort cu- 
rieuse, extraite du manuscrit inédit et publiée textuellement par 
M. Ch. Bansi, de Minden, dans le Minden-Lubecker Kreis-Blatt. La 
voici telle que la raconte Spohr : 

» En 1808, se tint à Erfurt le fameux congrès pendant lequel Na- 
poléon avait pour hôtes son ami l'empereur Alexandre, et les rois et 
princes allemands, ses alliés. Tous les curieux des environs affluaient 
h Erfurt pour admirer la pompe qui s'y déployait. Moi aussi, je partis 
à pied de Gotha avec quelques-uns de mes élèves, moins pour voir 
les grands de la terre que pour admirer les illustrations du théâtre 
français, Talma et Mlle Mars. L'Empereur avait fait venir de Paris 
ses acteurs tragiques, et chaque soir on donnait un des ouvrages 
classiques de Corneille ou de Racine. Je pensais pouvoir assister, avec 
mes compagnons de voyage, à l'une de ces représentations, lorsque 
j'appris que, par malheur, elles n'étaient destinées qu'aux princes et à 
leur suite, et que toute autre personne en était exclue. J'espérai 
pourtant pouvoir trouver place à l'orchestre, par l'entremise des 
musiciens; mais je dus aussi renoncer à cette idée, car il leur était 
sévèrement dé'.èndu d'amener qui que ce fût. Enfin, j'imaginai l'ex- 
pédient de remplacer avec mes élèves un égal nombre de musiciens 
et d'assister à la représentation en jouant les entr'actes. Une gratifi- 
cation y fit consentir les musiciens, qui savaient bien que leurs sup- 
pléants les remplaceraient convenablement. Mais une autre difficulté 
se présenta : les parties de violon et d'alto ne nous donnaient que 
trois places, et comme nous ne savions jouer d'aucun autre instru- 
ment d'orchestre, l'un de nous eût été obligé de renoncer à la repré- 
sentation. J'eus alors l'idée d'essayer si je ne pourrais pas, dans l'es- 
pace d'une journée, apprendre assez de cor pour me charger de la 
partie de secoud cor. J'allai tout de suite chez celui que je voulais 
remplacer, j'empruntai son instrument et je me mis à l'étude. Je 
commençai par produire d'épouvantables sons; mais après une heure à 
peine, je réussis à articuler les sons naturels du cor. Après dîner, mes 
élèves allèrent se promener; moi, je repris aussitôt mes exercices, et 
malgré la douleur que j'éprouvais aux lèvres, je n'eus de repos que 
lorsque je fus en état de jouer correctement la partie de cor de l'ou- 
verture — à la vérité très-facile — et des entr'actes qui devaient être 
exécutés le soir. 

» Ainsi préparé, je me joignis, avec mes élèves, aux autres musi- 
ciens, chacun portant son instrument sous le bras, et nous gagnâmes 
nos places sans difficulté. Nous trouvâmes la salle dans laquelle on 
avait élevé le théâtre brillamment éclairée, et déjà remplie par la 

(1) 11 mourut a Cassel le 22 octobre 1859. Voir sa nécrologie dans la Revue et 
Gazette musicale du 13 novembre 1SÔ9. 



DE PARIS. 



Gl 



nombreuse suite des princes. Les places réservées à Napoléon et à ses 
hôtes se trouvaient tout contre l'orchestre. En corniste frais éclos que 
j'étais, je confiai la conduite de l'orchestre au plus capable de mes 
élèves, me soumettant moi-même à sa direction. Peu de temps après 
qu'il eut fait prendre l'accord, les augustes personnages parurent, et 
l'ouverture commença. L'orchestre formait une lorgue ligne tournée 
vers la scène, et il était sévèrement interdit aux musiciens de se re- 
tourner vers les princes pour satisfaire leur curiosité. Comme j'en 
avais été prévenu à l'avance, j'avais emporté un petit miroir à l'aide 
duquel je pus examiner impunément les arbitres des destinées de 
l'Europe, dès que l'ouverture fut achevée. Cependant je fus tellement, 
captivé par le jeu admirable des artistes tragiques, que j'abandonnai 
bientôt mon miroir à mes élèves, portant toute mon attention vers la 
scène. Mais les douleurs que je ressentais aux lèvres augmentèrent, à 
chaque entr'acte, et à la fin de la représentation elles étaient si gon- 
flées et si meurtries que je pus à peine souper. Même le lendemain, 
après mon retour, ma jeune femme ne fut pas peu surprise en me 
revoyant avec ces lèvres de nègre, et j'augmentai sa stupeur en lui 
disant que j'étais réduit à cet état à force d'avoir embrassé les jolies 
Erfurtoises. Mais elle se moqua bien de moi quand elle sut l'histoire 
de mes études de cor. » 

Théodore PARMENTIER. 



BIBLIOGRAPHIE MUSICALE. 

Henry lAtolff. — Douleur, mélodie pour voix de soprano ou ténor, 
paroles de M. E. Dupont. — Le Vent d'automne, mélodie pour voix de 
mezza-soprano ou baryton, paroles de M. A. Duvernois. 

Au milieu de ces compositions hardies et grandioses qui nous ont ré- 
vélé, l'an dernier, l'immense portée du talent qu'Henry Litolff a 
mûri dans une longue retraite, ne nous étonnons pas de rencontrer 
quelques pages modestes et calmes, comme colles que nous avons 
en ce moment sous les yeux. Les concertos-symphonies du célèbre 
pianiste nous ont prouve qu'il se plaisait à procéder par les con- 
trastes les plus imprévus, par les oppositions les plus piquantes. 
Descendu des régions vertigineuses où son inspiration nous l'a 
montré, planant comme l'aigle aux ailes puissantes, aux serres vi- 
goureuses, il semble avoir voulu reposer sa pensée dans ces deux 
mélodies d'un caractère si différent, quoique empreint à un haut 
degré du cachet original qui le distingue. La première, intitulée 
Douleur, et dédiée à Mme Gueymard, est un petit morceau d'une 
seule haleine, à la façon de Schubert. Les paroles mélancoliques de 
M. Emile Dupont y sont traduites avec un grand bonheur d'expres- 
sion, et la phrase principale y est ramonée deux fois avec un charme 
infini. Est-il besoin d'ajouter que le piano joue un rôle important 
dans cette mélodie tout à fait digne de l'éminent artiste qui l'a 
signée ? 

La seconde, qui a pour titre : Le Vent d'automne, a été composée 
sur de très-gracieuses paroles de M. Abel Duvernois. En voici le 
début : 

Savez-vous la chanson que dit le vent d'automne 
Quand la feuille jaunie à son souffle frissonne 
Dans le peuplier noir, 
Le soir? 

Trois couplets d'une douceur extrême, d'une causerie, si l'on peut 
s'exprimer ainsi, discrète et intime, répondent à cette question 
posée en forme de récitatif et résumée finalement de la même ma- 
nière. Le compositeur et le virtuose se retrouvent dans cette dé- 
licieuse mélodie, éclairée d'un reflet très-visible de son âme et de 
sa distinction. M. Abel Duvernois, qui l'a inspirée, a droit aussi à 
nos éloges. Sa poésie dont nous venons de donner un échantillon, 
est de la bonne école, et la pensée en est charmante. Le Vent d'au- 
tomne peut être chanté par un mezzo-soprano ou par un baryton, 
de même que Douleur est écrite pour voix de soprano ou de ténor. 
Cette latitude, laissée au choix des chanteurs, est un gage de plus 
de la vogue qui a déjà commencé pour ces deux mélodies, et à laquelle 
nos salons parisiens accorderont bien certainement, cet hiver, une 
intelligente consécration. 



NOUVELLES. 

*% Au théâtre impérial de l'Opéra, Mlle Marie Brunet a continué ses 
débuts vendredi dernier dans la Juive. 

x% Mme Vandenheuvel-Duprez est engagée à ce théâtre à partir du 
1 er avril. 

t * t Le ténor Achard y est engagé également, en remplacement de 
Dufrêne, dont l'engagement, ai.isi que celui de Renard, n'a pas été re- 
nouvelé. 

„,*„, Pierre de Méd'icis sera joué dans les derniers jours de ce mois. 

t % A l'Opéra-Comique, le Pardon de Ploermel a continué dimanche 
dernier de faire salle comble. On l'a encore joué mercredi, et jeudi le 
rétablissement de Montaubry a permis au Roman d'Elvire, le nouvel opéra 
d'Ambroise Thomas, de reparaître sur l'affiche et sur la scène. 

„** Vendredi la reprise de Galathée a eu lieu, avec Mme Cabel dans 
le rôle principal que Mme Ugalde avait créé. Mlle Wertheimber rentrait 
en possession du rôle de Pygmalion dans lequel lui avait succédé Faure, 
et Ponchard remplaçait Mocker dans celui de Ganymède. Il n'était donc 
pas douteux qu'avec de tels interprètes la charmante partition de Victor 
Massé ne fût parfaitement accueillie, et que Mme Cabel ne retrouvât à 
Paris le succès qu'elle avait déjà obtenu en province et à l'étranger en 
chantant le rôle de Ga'athée. Mlle Wertheimber a montré autant de 
verve passionnée et Sainte-Foy de gaieté bouffonne que dans la nou- 
veauté de l'ouvrage. 

t *ï 11 est question de la reprise de Masaniello, opéra de Carafa. 

*** Le théâtre Italien a repris Don Giovanni mardi dernier, avec une 
distribution presque toute nouvelle. Badiali remplissait le rôle de l'illustre 
séducteur en homme qui le comprend mieux qu'il ne réussit toujours à 
le rendre. Nous n'avons qu'à louer son jeu , mais sa voix , un peu 
lourde et sourde, l'empêche de chanter avec assez de finesse et de lé- 
gèreté. Cependant, il a bien dit le duo : La ci darem la mano, avec 
Mme Alboni, dont la voix n'tst pas assez élevée pour l'air : Batti, batti. 
Mme Penco a été fort belle dans le rôle de Dona Anna : on a redemandé 
le trio des masques, chanté par elle, Gardoni et Mme Cambardi. Zuc- 
chini fait toujours du rôle de Leporello un des meilleurs de son réper- 
toire. 

t % M. Calzado a envoyé à Mlle Marie Battu un magnifique bracelet 
accompagné d'une lettre très-flatteuse pour cette jeune artiste. 

t * t Hier samedi, le théâtre Lyrique a donné la première représenta- 
tion de Philèmon et Baucis, opéra en trois actes, dont la musique est de 
Charles Gounod. 

j,* t L'opéra de Berlioz, les Troyens, a été choisi pour la réouverture du 
théâtre Lyrique dans la nouvelle salle de la place du Châtelet. Ce nou- 
veau théâtre prendra le titre de Théâtre municipal de la ville de Paris. 

„,** Aujourd'hui dimanche, la Société des concerts donnera sa troisième 
matinée. En voici le programme: 1° symphonie en me bémol, de Félicien 
David ; 2° scène et bénédiction des drapeaux du Siège de Corinthe, de 
Rossini ; 3° fragments du ballet de Prométhée, de Beethoven ; h° chœur 
de Blanche de Provence, de Cherubini ; 5° symphonie en ré, de Beethoven . 

„% Dimanche prochain aura lieu le quatrième concert de la Société 
des jeunes artistes. On entendra, pour la première fois à Paris, M. Gu- 
glielmi, baryton du théâtre impérial de Vienne, et M. Auguste Koempel, 
violon-solo du roi de Hanovre. Voici le programme de cette séance : 
1° symphonie en si bémol de Schumann (première audition); 2° fragments 
de l'oratorio Paulus, de Mendelssohn (air, arioso, chœur) ; le solo sera 
chanté par M. Guglielmi ; 3° concerto pour violon (8 e ), de Spohr, exécuté 
par M. Kœmpel ; 4° fragments de Christophe Colomb, de Félicien David, 
et solo par Mlle Balby ; 5° quatuor de Haydn, par tous les instruments à 
cordes. 

*% Une grande réunion orphéonique doit avoir lieu prochainement à 
Londres. M. Delaporte est chargé de l'organisation de cette fête qui doit, 
dit-on, réunir trois ou quatre mille exécutants. 

»% Par arrêté de S. Exe. le ministre d'Etat, M. Sauzay a été nommé 
professeur de violon au Conservatoire, en remplacement de M. Girard. 

à** Notre espérance n'a pas été trompée. Mme Pleyel ne nous quittera 
pas sans se faire entendre : déjà nous pouvons annoncer qu'elle donnera 
un concert le mercredi 7 mars, dans les salons du Louvre, avec orches- 
tre et quelques artistes dignes d'elle. Ce sera donc une rare et belle 
soirée. 

„.*,. S. M. l'Empereur a daigné adresser à MM. Raymond Deslandes et 
Aimé Maillart, auteurs de la Voie sacrée, cantate exécutée au théâtre 
Lyrique, une médaille en argent. 

t * t Servais est à Paris et compte y passer quelques semaines. 

„,*.,, Emile Prudent s'est décidé à donner un concert, et, comme on 
devait le prévoir, ce concert sera tout à fait exceptionnel. Il aura lieu le 
jeudi 8 mars, dans la salle llerz: Roger et Mme Viardot y chanteront; 
Alard y prêtera le concours de son archet au célèbre pianiste, et ils 
joueront ensemble une sonate de Mozart. Voilà un spécimen du pro- 
gramme que nous publierons bientôt complètement. 



62 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



* Il y aura dimanche prochain, 26 février, à l'Institution impériale 
des jeunes aveugles, boulevard des Invalides, 56, à deux heures précises, 
un grand concert vocal et instrumental au profit de la Société de place- 
ment et de secours, fondée en faveur des élèves sortis de l'Institution. 
Dans ce concert on entendra, pour la partie vocale, M. Battaille et 
Mmes Marie Cabel etCazat; pour la partie instrumentale, M. Sarasate et 
Mlle Joséphine Martin, ainsi que l'orchestre et les chœurs de l'Institu- 
tion. 

„% L'un des concerts les plus intéressants de la saison sera celui de 
Louis Brassin, et aura lieu jeudi, 23 février, dans la salle Herz, avec le 
concours de Mlle Enenquist, MM. J. Dupuis et Waldbert. Le bénéficiaire 
y jouera le grand trio en si bémol de. Beethoven, un caprice de concert 
et deux autres morceaux (étude et rêverie) de sa composition, ainsi que 
Hochzeits-marche, de Mendelssohn, transcrite par Liszt. 

„% Edmond Hocmelle, organiste de Saint-Thomas-d'Aquin et de la 
chapelle du Sénat, donnera, vendredi prochain, 24 février, une soirée 
toute exceptionnelle. Le talent déjà si connu du jeune compositeur, les 
artistes hors ligne qui lui prêtent leur- concours ; enfin , le début litté- 
raire d'une charmante jeune fille, Mlle Jenny Sabatier, qui, dit-on, doit 
recueillir la couronne de Mme de Girardin, tout cela forme une de ces 
rares solennités pour laquelle la salle Herz sera trop petite. 

**„ M. H. de Bulow donnera un troisième concert le 23 février, dans 
la salle d'Erard. 

„% A. Paladilhe donnera, le 28 de ce mois, dans la salle Herz, son second 
concert, où l'on entendra quelques fragments d'un opéra-comique en 
trois actes, dont il a écrit la musique. Ce jeune artiste, dont la précocité 
extraordinaire ne peut se comparer qu'a celle de Mozart, exécutera aussi 
quelques-unes de ses nouvelles compositions pour le piano. MM. Pon- 
chard, Petit, Mlle Baretti et l'orphéon de Saint-Denis lui prêteront 
leur concours pour la partie vocale, et M. Chaîne, pour la partie ins- 
trumentale. 

**, Le concert d'Alfred Jaell est fixé au vendredi, 2 mars, salle 
Herz. Outre cet éminent artiste, on entendra dans cette solennité et 
pour la dernière fois de la saison à Paris, le célèbre Sivori. Mlle Enen- 
quist, Richard Lindau compléteront le programme. Enfin M. Hans de 
Bulow a consenti à exécuter avec le bénéficiaire, un morceau de Liszt 
pour doux pianos. 

„*,, Le 26 février aura lieu, dans les salons de M. Debain, une matinée 
musicale dans laquelle on entendra des compositions de Mme Clémentine 
Batta, interprétées par Mmes Gaveaux-Sabatier et Bertini, MM. Ritter, 
Lefebure, Lefort, Batta et Maton. 

»% M. Jacques Franco-Mendès vient de recevoir la décoration, qua- 
trième classe, de Torde Adolphe de Nassau. 

„% Ed. Wolff vient de faire paraître un grand duo brillant pour le 
piano à quatre mains sur les motifs de Stradella. Nous pouvons prédire à 
cette nouvelle composition tout le succès qui vient d'accueillir les deux 
dernières valses-caprices du même auteur, Ida, et Mathilde. 

„*, L'excellent violoniste Sainton, vient d'arriver de Londres, accom- 
pagné de miss Dolby, la célèbre cantatrice, devenue sa femme. Les 
deux artistes annoncent un concert pour le I e ' mars, dans la salle de 
l'hôtel du Louvre. 

i,% Sous le titre de Réminiscences de Y Ame en peine, le charmant ou- 
vrage de Flotow, l'éditeur Bonoldi vient de faire paraître une des œu- 
vres les plus brillantes et les mieux réussies qu'ait produites la pi urne 
féconde de M. W. Kruger. 

*% Lundi 27 février, M. Eugène Ketterer donnera, dans les salons de 
Pleyel-Wolff et C% une soirée musicale et dramatique, avec le concours 
de MM. Herman, Bressant et de Mlle Fix. M. Herman exécutera avec 
le bénéficiaire le grand duo de concert pour piano et violon sur les 
motifs du Pardon de Ploërmel ; Mlle Fix et M. Bressant joueront la 
piquante comédie de Mlle Augustine Brohan, Qui femme a, guerre a; 
M. E. Ketterer exécutera quelques-unes de ses dernières productions, le 
Réveil des Sylphes, la Chanson de chasse, VAubade espagnole, Darmstadt, et 
enfin pour la première fois, Une marche orientale, à deux pianos, de l'effet 
le plus original. 

„,% La nouvelle polka d'Edouard Lee, Juanita, est devenue la com- 
mensale obligée de toute soirée dansante. Cette gracieuse production 
obtiendra cet hiver un succès de vogue. 

„% Vendredi, 11 de ce mois, un grand nombre de personnes réunies 
à Notre-Dame de Lorette assistaient à l'inauguration d'un harmonium 
construit par M. Debain dans des conditions toutes nouvelles. Bien que 
d'une très-petite dimension, cet instrument possède une puissance de 
sonorité extraordinaire et une variété de timbre fort remarquable. 
M. Lefébure-Wély a fait ressortir avec talent les ressources de cet 
instrument, qui réunit toutes les qualités qu'on exige d'un orgue de 
chœur pour une grande église. 

„,% Le recueil des remarquables mélodies de A.-E. de Vaucorbeil , 
format partition in-8", volume réunissant les anciennes et les nouvelles 
productions, vient de paraître au Ménestrel, 2 bis, rue Vivienne. — 
Expédition franco, 6 francs. 



a,** Nous copions textuellement l'affiche du 1 er concert qui sera donné à 
Paris par Jullien. «L'administration du Cirque de l'Impératrice a l'honneur 
d'annoncer qu'elle vient de conclure un engagement avec M. Jullien, de 
Londres, et les principaux solistes de son orchestre, dans le but d'insti- 
tuer, à Paris, une grande société musicale avec le concours de laquelle 
seront organisés de brillants festivals dans le genre de ceux que M. Jullien 
a donnés avec éclat en Angleterre, en Allemagne et en Amérique. Di- 
manche 1 1 mars, à 2 heures, grand festival d'inauguration donné à Paris 
par la Société philharmonique universelle, sous la direction de M. Jullien, 
chef d'orchestre des théâtres royaux de S. M. la reine d'Angleterre, de 
Drury-Lane, de Covent-Garden et du Lyceum de Londres, qui conduira 
un grand ensemble musical de six cents exécutants choisis parmi les 
membres des plus grandes sociétés chorales et des meilleurs orchestres 
de France, d'Angleterre, de Belgique et d'Allemagne. — Programme: 
Première partie. Musique sacrée ; musique classique : Morceaux choisis 
dans la Création, paroles de M. de Ségur, musique d'Haydn ; le Prophète 
Elle, paroles de Bartholomew, traduites par Maurice Bourges, musique 
de Mendelssohn; le Messie, texte des livres sacrés, musique de Haendel.— 2 e 
partie. Musique héroïque; musique nationale: La Guerre, symphonie 
épique dédiée à l'armée ; la Paix, quadrille symphonie dédié aux na- 
tions; l'Harmonie de l'univers, essai, paroles de Humboldt, musique de 
Roch- Albert. — Troisième partie. Voyage musical, morceaux choisis dans 
le répertoire des mélodies nationales recueillies par M. Jullien et exécu- 
tées par son orchestre dans sa tournée universelle ; échos d'Italie, d'An- 
gleterre, d'Allemagne, de Russie, de Suisse, d'Ecosse, d'Espagne et 
d'Amérique. — Les noms des artistes solistes et des chanteurs seront publiés 
dans le programme détaillé qui paraîtra ultérieurement. » 

»*„, Nouveau pédalier.— M. A. Wolff, gérant de la maison Pleyel, a cons- 
truit un instrument indépendant, à clavier de pédales, applicable aux 
pianos de toute forme. Ce pédalier, très-sonore, offre aux artistes les 
moyens d'étudier les œuvres des anciens maîtres, et est destiné à secon- 
der les travaux de toutes les personnes qui s'occupent de l'étude de l'orgue. 
Il n'est pas volumineux et peut être introduit dans les plus petits apparte- 
ments. C'est une espèce d'armoire adossée à un mur; l'exécutant s'assied sur 
un banc fixé sur le devant, qui s'élève et s'abaisse à volonté, les pédales se 
trouvent sous ses pieds et il place devant lui un piano quelconque. Dé- 
sormais l'organiste, sans sortir de chez lui, pourra étudier les morceaux 
d'orgue les plus compliqués, et le pianiste se familiariser avec les œuvres 
écrites avec pédale obligée. Les compositeurs, de leur côté, y trouve- 
ront pour la musique de piano des ressources nouvelles. 

*** Les belles et bonnes actions ne sauraient être trop connues. 
Dernièrement nous annoncions la mort prématurée de M. Brochant 
de Villiers, riche amateur de musique, possesseur de beaucoup d'ins- 
truments, entre autres du stradivarius qui avait appartenu à Viotti, 
et tenant régulièrement chez lui des séances de musique intime dans 
lesquelles il exécutait des quatuors et quintettes avec MM. Croisilles, 
Casimir Ney, Deldèvez, Rignault jeune et A. Gouffé. Aujourd'hui nous 
avons à enregistrer la noble et ingénieuse libéralité de la veuve de cet 
homme honorable. M. Brochant de Villiers avait cinquante-sept ans : en- 
levé subitement, il n'avait pu dicter ses volontés dernières ; sa veuve s'est 
chargée de l'exécution de son testament présomptif, et, ne se réservant 
que le violon de Viotti que jouait son mari, elle a offert aux artistes 
nommés plus haut les magnifiques instruments dont ils se servaient 
chez lui, ainsi que sa bibliothèque musicale, pour qu'ils en fissent entre 
eux le partage, en leur disant : « Comme je désire que les séances in- 
» terrompues continuent dans votre mémoire, mon notaire est chargé 
» de compter à chacun de vous une somme de quinze cents francs. » 
Un violoncelle de Gaspard de Salo avait été cédé a M. Brochant par un 
membre du quintette. Mme Brochant l'a offert à son ancien possesseur, 
en lui disant avec une grâce exquise : « Monsieur Brochant était extrê- 
» mement distrait ; il avait peut-être oublié de vous le payer : repre- 
» nez-le en ma considération. » Enfin, voulant aussi laisser un souvenir 
de son mari aux plus infortunés parmi les artistes, cette excellente 
dame a fait offrir par M. Gouffé un don de 4,000 francs à l'Asso- 
ciation des artistes musiciens, dont M. Brochant était membre hono- 
raire. 

„*,, La mère du célèbre compositeur Franz Schubert, Anna Schubert, 
vient de mourir â Vienne ; elle avait atteint sa soixante-dix-septième 
année. 

„% Les obsèques de M. le comte Pillet-Will ont été célébrées mardi 
dernier en l'église Notre-Dame-de-Lorette , au milieu d'un nombreux 
concours d'amis et de notabilités diverses. Né à Montmélian', en Savoie, 
l'honorable défunt tenait par sa mère a la famille d'Aguesseau. Etabli 
à Paris sous l'empire, il y créa une grande maison de banque et remplit 
de nombreuses fonctions gratuites : il fut un des fondateurs de la caisse 
d'épargne en 1818, et depuis 1828 il siégeait parmi les régents de la 
Banque. Il avait institué quatre grands prix scientifiques â l'Académie 
royale de Turin ; grand amateur de musique, et compositeur lui-même, 
il était lié avec les plus célèbres artistes, et comptait Bossini au nombre 
de ses plus assidus visiteurs. 11 avait eu Baillot pour maitre de violon. 
M. le comte de Germiny, gouverneur de la Banque, lui a offert sur sa 
tombe un dernier témoignage d'estime et de regrets. 



DE PARIS. 



63 



CHRONSQUE DÉPARTEMENTALE. 

+* t Rouen. — La première représentation du Pardon de Ploermel a eu 
lieu mercredi dernier, 15 courant, devant une salle comble, et la par- 
tition nouvelle de l'illustre maestro a obtenu un véritable succès d'en- 
thousiasme. L'ouverture a produit un effet grandiose. Parmi les mor- 
ceaux qui ont été le plus applaudis nous citerons la Berceuse; les cou- 
plets bouffes, Dieu nous donne à chacun en partage ; l'air d'Hoël, puis- 
sante magie', la romance le Vieux sorcier de la montagne; le chœur le 
Retour du cabaret ; l'air de YOmbre, chantée par Mme Barbot de la 
façon la plus brillante ; les couplets de Coreutin, Ah I que fai froidl ah ! 
que j'ai peurl le grand trio finale du second acte, l'air du chasseur, 
le quatuor du Pater noster, la] romance Ah\ mon remords te venge] et 
enfin le chœur du Pardon qui termine la partition. L'interpréta- 
tion a été très-bonne. Le rôle d'Hoël a été tenu avec une grande dis- 
tinction par notre oaryton M. Meric. M. Gerpré a été parfait d'un bout 
à l'autre du rôle de Corentin. Mme Barbot , chargée du rôle impor- 
tant de Dinorah , en a fait ressortir admirablement toutes les beau- 
tés. N'oublions pas MM. Bonnesseur et Barbot qui, dans les personnages 
secondaires du chasseur et du faucheur, ont remporté un succès trè;-écla- 
tant. La mise en scène, en tout semblable à celle de l'Opéra-Comique, a 
provoqué un véritable enthousiasme, et, après le tableau du Val maudit, 
M. Halanzier, notre habile et intelligent directeur, a été rappelé de 
toutes parts, et a été contraint de venir recevoir les marques les plus 
vives de la sympathie générale. 

„% Lyon. — La troupe de grand opéra a repris Robert le Diable et les 
Huguenots. MM. Bertrand, Bonnefoy, Mathieu et Vigourel ont obtenu 
beaucoup de succès. Mme Rey-Balla, dans le rôle de Valentine, a été très- 
applaudie, et Mlles "Wilhème et de Maessen ont reçu de nombreuses mar- 
ques de sympathies de l'auditoire. — M. Ferdinand de Croze a donné, 
mardi dernier, un concert digne d'une mention particulière, avec le 
concours de M. Arnstein, célèbre violoniste hongrois. M. Sain d'Arod, 
qui avait organisé la soirée, a fait entendre, sous forme de répétition, 
une composition nouvelle intitulée la Fin des temps, qui doit être exé- 
cutée à Paris au mois d'avril dans un concert donné au théâtre Italien. 

„% Saint-Omer. — M. H. Henvyn a donné, le 9 février, un grand 
concert avec le concours de Mme Anna Bochkoltz-Falconi. L'éminent 
violoniste, notre compatriote, a exécuté de la façon la plus brillante plu- 
sieurs de ses compositions et a été applaudi à outrance. Mme B. Fal- 
coni a produit aussi un grand effet et a partagé avec le bénéficiaire les 
honneurs de la soirée. 

„,*„, Marseille, 5 février. — On s'occupe activement de l'opéra de 
M. Auguste Morel, le Jugement de Dieu, dont les répétitions avaient été 
interrompues par l'indisposition d'Armandi ; ce ténor a été forcément 
remplacé dans le répertoire par un autre ténor, Duluc, qu'on a fort 
bien accueilli. Le Pardon de Ploermel sera monté ensuite. Il n'est pas 
vrai que M. Letellier, le directeur, nous quitte avant la fin de l'année 
théâtrale. 

*%, Alger. — Mme Piquet-Wild a obtenu un très-beau succès au qua- 
trième acte de Robert le Diable, après l'air de Grâce, qu'elle a chanté avec 
un talent et une puissance dramatique véritables. La reprise des Dra- 
gons de Villars a fait un grand plaisir. — On annonce comme très-pro- 
chaine la reprise de V Étoile du Nord. 



CHRONIQUE ETRANGERE. 

»% Bruxelles. — Hier samedi a eu lieu, au Cercle artistique et litté- 
raire, la séance d'inauguration d'une véritable institution nationale pa- 
tronnée par le gouvernement. M. Fétis s'est chargé d'organiser un 
concert annuel dont le programme sera exclusivement composé d'œu- 
vres de maîtres belges. — Au théâtre de la Monnaie, le Pardon de Ploermel 
attire constamment la foule. Les Deux vieilles gardes, la charmante opé- 
rette de Delibes, a obtenu du succès au théâtre du Parc. 

J f t JMge,Vô février. — Le concert qui accompagne !a distribution des prix 
du Conservatoire avait attiré une foule considérable. Dans cette belle solen- 
nité, un nombreux orchestre, que M. Daussoigne-Méhul avait placé sous 
l'habile direction de M. Terry, a exécuté, avec un sentiment exquis des 
nuances, une perfection peu commune, le Barde Eburun, andante sym- 
phonique d'un style correct et sévère, d'un de nos bons et modestes 
compositeurs, M. Jaspar; l'ouverture du Pardon de Ploermel, qui donnait un 
avant-goût du plaisir que nous promettait alors l'opéra annoncé, et une 
ouverture de Litolfl" , intitulée Maximilien Robespierre , vaste drame 
musical. De chaleureux suffrages ont également récompensé de leurs 
solides progrès les solistes, savoir : deux contralti, Mlle Douhard, mé- 
daille en vermeil, avec distinction; Mlle Lambotte, médaille en argent, 
et un soprano, Mlle Canisius, premier prix, toutes trois élèves de 
M. vercken; M. Humblet, premier prix, et MM. Bartholoméus et Pied- 
bœuf, deuxièmes prix, ex œquo, élèves de la première classe de chant de 
M. Terry ; : M. Jérôme, premier prix de basson, jeune et brillant élève de 
M. Th. Hadoux, et M. Firket, médaille en vermeil, de la classe de violon 



de M. Frère. — A l'occasion de ce concert, je dois encore mentionner 
spécialement les classes de piano de MM. Jalheau, Ledent, J. Massart et 
Henrotay, qui ont fourni aux concours publics du mois d'août un contin- 
gent remarquable de virtuoses. Dans les classes d'hommes, deux élèves 
ont obtenu un premier prix ex [œquo, et deux autres le premier prix en 
partage ; dans les classes de femmes, 'deux élèves ont eu le premier prix, 
et quatre ont atteint le deuxième prix, entre autres les demoiselles 
Baze, les filles, si je ne m; trompe, de l'ancien questeur de votre assem- 
blée nationale. Enfin, dans le concours supérieur de piano, Mlle Verninck 
a remporté la médaille en vermeil, avec distinction. — Ces quelques 
indications suffiront à prouver que le niveau des études, à notre Conser- 
vatoire, se maintient à un haut degré de prospérité, avec l'aide d'intelli- 
gents professeurs et sous l'impulsion de M. Daussoigne-Méhul, leur émi- 
nent directeur. 

„%, La Haye. — Le théâtre Italien, dont les représentations ont lieu le 
lundi, jouit d'une faveur toujours croissante, grâce au talent de Mme de 
Vriès, qu'on ne se lasse pas d'applaudir dans Norma, Lucrezia Borgia et 
le Trovatore. On espère qu'elle se fera entendre bientôt dans le Prophète, 
et qu'elle n'y réussira pas moins qu'à la Nouvelle-Orléans, où elle a chanté 
le rôle de Fidès vingt-huit fois de suite. 

„* 4 Hambourg. — Au dernier concert philharmonique, on a entendu 
Joachim, qui nous a joué un concerto pour violon, de Leethoven, et 
la sonate de Tartini, avec un incomparable talent. 

„% Berlin. — La recette du théâtre Italien s'est élevée pendant le mois 
de janvier à 20,000 thalers (près de 80,000 fr.).— M. H. de Bulow vient 
d'être nommé pianiste de la cour. — La célèbre harpiste, Mlle Moesner, 
annonce un deuxième concert au théâtre Italien. — Le succès que 
A. Dreyschock a obtenu à son premier concert, a aussi décidé le célè- 
bre pianiste à donner une deuxième soirée avant son départ pour Saint- 
Pétersbourg. — M. Dumont , professeur au Conservatoire de Bruxelles, 
s'est fait entendre sur la flûte à la salle Kroll : il a joué de manière à 
électriser l'auditoire. 

„,% Vienne. — Les Huguenots viennent de faire leur réapparition. La 
foule était accourue, et elle applaudissait tout comme si elle assistait 
pour la première fois à ce beau drame lyrique. La représentation a été 
excellente de tout point, et, dans le rôle de Valentine, Mme Czillag a 
obtenu un de ses plus beaux triomphes. 

„% Mayence. — A l'occasion d'une réunion des membres de la Société 
musicale du Rhin central, la Liedertafel a organisé un concert où on a 
fait entendre la symphonie-cantate de Mendelssohn, et Ode au printemps, 
composition nouvelle de Raff, dans laquelle Mme B. Schott a exécuté 
avec beaucoup de grâce et d'élégance la partie très -difficile de piano. 

„% Pesth. — La faux en argent massif que Mme Schodel portait quand 
elle jouait le rôle de Norma, vient d'être déposée par son fils au musée 
national de. cette capitale. Cette faux, qui est dorée et enrichie de deux 
cent neuf pierres fines provenant des mines de Hongrie, avait été offerte 
en 1840 à la célèbre cantatrice par ses admirateurs. 



EÉPONSE A M. FÉTIS 

RÉFUTATION DE SON MÉMOIRE SUR CETTE QUESTION : 
Les G-recs et les Romains ont-ils connu l'harmonie simultanée des sons? 
En ont-ils fait usage dans leur musique? 

Far SI. A. <J. II. VIWCEWT, 

Membre de l'Institut. 

Une brochure in-8° de 80 pages; 5 planches. — Prix : 2 fr. 50. 

Se trouve chez M. Blanchet, éditeur de musique, 11, rue de Richelieu. 



En vente chez J . MAHO, éditeur, 25, rue du Faubourg St-Honoré. 



PIERRE LE GRAND A SAARDAM 

Opéra-comique en trois actes, paroles françaises de M. LOUIS DANGLAS, 
Musique de 

Partition piano et chant, in-8°, net 15 » 

Partition piano solo, net 1 » 

Partition piano à quatre mains, net 15 » 

Sous presse : 
E.cs Airs détaches stcc accompagnement de Piano. 



64 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



P5AHTOS 
D'ART 



BLANCHET fils 



PIANOS 

DE 

COMMERCE 



DE L'ANCIENNE S^AISOl ROLLER ET BLANCHET FILS 

A Paris, ru<* d'Hauteville, n° «G. 

Celte maison est connue, depuis de longues années, pour la remarquable supériorité de ses pianos droits. 

Blanchet fils, ancien élève de l'Ecole polytechnique, a consacré le fruit de ses études scientifiques et de ses constantes recherches au per- 
fectionnement de son industrie ; et après avoir obtenu, aux diverses expositions d'Angleterre et de France, les plus hautes récompenses, il 
a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par le jury international de l'Exposition universelle de 1855. 

Convaincu de la nécessité de mettre à la portée de tous les instruments fabriqués avec conscience et pouvant satisfaire aux qualités artisti- 
ques aussi bien qu'aux principes de solidité garantis par une longue réputation, Blanchet fils vient de créer un nouveau modèle de piano dit 
format de commerce, qui, tout en possédant les qualités d'une facture de premier ordre, a l'avantage d'être accessible à toutes les fortunes. 
Les instruments de ce format sont à cordes verticales, obliques ou demi-obliques. Désormais cette importante manufacture réunira donc les 
deux branches, également essentielles, d'une fabrication à la fois artistique et commerciale. 



EN VENTE CHEZ G. BRANDUS ET S. DUFOUB, EDITEURS, 103, RUE DE RICHELIEU, AU I". 

Ouverture 



neu 



Grande partition. — Parties d'orckestre 
Pour piano. — A quatre mains de 



TRUEli 



POUR PARAITRE INCESSAMMENT 
MARCHE et CANTATE composées pour le festival donné à Paris en l'honneur du 400" anniversaire de la naissance de 



En vente à Paris chez J. MAHO, éditeur, 25, rue du Faubourg Saint-Honoré 



MUSIQUE DE PIANO 

Cliimay (princesse A. de). Mélusine, valse brillante 5 » 

Blllema (R.). Op. 42. Une soirée sur l'eau 5 » 

— Op. 45. Fleur d'espérance, nocturne ■ . . . . 5 » 

ileiicr (S.). Op. 93. Deux valses : N° 1, en ré bémol 6 » 

N° 2, en mi bémol mineur. . 6 » 

Hubené (L.). L'illusion, morceau de genre 7 50 

— Une Larme, poésie musicale 5 » 

— Express-train, grand galop brillant 7 50 

Kriiger (W.). Op. 96. Marche nocturne 5 » 

— Op. 97. Guitare, polonaise-bolero 5 » 

liefénure-Wély. Op. 138. La Bergerie, scène champêtre. . . 6 » 



MUSIQUE POUR ORGUE-HARMONIUM 

Besozzi. Musique religieuse des grands maîtres anciens et 
modernes, transcrite pour orgue-harmonium , en 
quatre suites, chaque 6 » 

MUSIQUE DE CHANT 

Lalo (E.). Ballade à la Lune, chanson humoristique, paroles 

d'Alfred de Musset 5 » 

SOUS PRESSE : 

Boclikollz-Falconi. Six mélodies pour voix de soprano, avec ac- 
compagnement de piano. 
Gloggner. Quatre mélodies à une voix, avec accompag. de piano. 



Paris, citez CUOCBEXS, éditeur, rue Saint-IIonoré, %C5, près l'Assomption. 



POUR PARAITRE LE 23 FÉVRIER. 



PHIÎ.EIKION ET BAUGIS 

Opéra en. trois actes, paroles de MM. BARBIER et CARRE, musique de 

GB. ®@Wlf®© 

homances, Airs, Duos, Trios, pour toutes les voix (avec accompagnement de Piano). 
DANSES par dnllien, Marx, Musard, Strauss, Xalexy (pour Piano et à quatre mains), 

Arrangements pour Piano, par 
Asclicr, Burgnmllcr, Cramer, Croisez, Gonnod, Goria, Ketterer, tecarpentier, Lysberg, Paul Bernard. 



V MOI ln\ < IMI \ 



BERGÈRE. 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



N° 0. 



OR S'ABONNE 1 

Dan* les Départements et à l'Étranger, chez tout 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aux 
Bureaux des Messageries et de* Postât. 



REVUE 



26 Février 1860. 



PRIX DE L'ABONNEMENT: 

Parij 24 fr. par an 

Départements, Belgique et Suisse — 30 « id. 

Étranger 34 " ' d « 

le Journal parait la Dimanche. 



ET 



GAZETTE lySIOÂLE 



— ^v\atj\/\aAPjw^ — 



Nos abonnés reçoivent, avec le numéro de ce jour, 
LE ROUET, liett, musique de F. de Dibtog. 



SOMMAIRE. — Sur l'enseignement populaire de la musique (4 e et dernier 
article), par Fétis père. — Théâtre Lyrique : Philémon,et Baucis, opéra 
en trois actes, paroles de MM. Jules Barbier et Michel Carré, musique de M. C. 
Gounod, par Léon Muroclier. — Auditions musicales, par Adolphe 
Botte . — Emile Prudent, deuxième édition de la Danse des Fées, par le même . 
— Correspondance: Saint-Pétersbourg. — Revue des théâtres, par S». A. B. 
Sain t-lf-ves . — Nouvelles et annonces. 



SUR L'ENSEIGNEMENT POPULAIRE DE LA MUSIQUE. 

(4o et dernier article.) (1) 

Dans ses diatribes virulentes contre la musique écrite d'après l'u- 
sage universel, M. Chevé a fait souvent appel au bon sens, ne se dou- 
tant vraisemblablement pas des coups mortels que ce même bon sens 
doit lui porter; il est cependant certain que, de tous ses adversaires, 
celui-là est le plus à craindre. Si on l'oblige à s'expliquer, il dira aux 
propagateurs de la notation chiffrée : 

« Vous prétendez que les caractères de la notation usuelle mas- 
quent si souvent les idées qu'ils sont appelés à représenter, que toute 
la force intellectuelle est dépensée à les déchiffrer, et qu'il n'en reste 
plus pour trouver l'intonation et la durée. Pour démontrer toute la 
fausseté de cette assertion, il suffirait de vous opposer un fait patent, 
à savoir que des millions d'individus répandus sur la surface de la terre, 
artistes ou amateurs, lisent ces caractères sans y éprouver la moindre 
difficulté, chantent et jouent correctement leur partie; cependant il 
est certain que les organisations privilégiées n'y sont pas en majorité, 
car celles-ci sont toujours de rares exceptions. 

» Mais il n'est pas nécessaire de recourir à cette argumentation de 
faits notoires, car il est tout aussi facile de faire voir que l'accusation 
que vous portez contre la notation usuelle de la musique est un non- 
sens. Il faut, dites-vous, de tels efforts pour déchiffrer cette notation, 
que l'intelligence est épuisée, et qu'il n'en reste plus pour trouver 
l'intonation et la durée ; or, il est impossible que le lecteur, lorsqu'il 
a la connaissance des signes, en aperçoive un sans savoir immédia- 

(1) Voir le n" 6. 



tement l'intonation et la durée qu'il représente. L'une des choses 
ne peut aller sans l'autre, et c'est par là précisément que cette nota- 
tion est admirable ; car elle peint aux yeux et leur présente des faits 
saisissables au premier aspect, sans que l'intervention de l'intelli- 
gence y soit nécessaire. Elle n'exige qu'une connaissance suffisante 
des signes et la mémoire de leur signification. Et non -seulement elle 
peint les faits musica.ix par les signes isolés, mais elle les peint par 
groupes, de telle manière que le lecteur, au premier aperçu de ceux- 
ci, saisit à la fois par leur forme tous les éléments dont ils sont com- 
posés. Vous avez réservé cette même notation pour la musique ins- 
trumentale, où les complications des accords, des dessins complexes 
du chant et de l'accompagnement (dans la musique de piano , par 
exemple ) sont excessives : eh bien ! si des opérations intellectuelles 
étaient nécessaires pour déchiffrer tout cela, et s'il fallait détailler 
pendant l'exécution, la lecture serait absolument impossible. Mais 
grâce aux formes distinctes de chaque genre de groupes, l'artiste lit 
par masses et saisit tout l'ensemble d'un coup d'ceil. 

» Est-il nécessaire, d'après ces faits démontrés par l'expérience 
universelle, d'insister pour arriver à l'évidence que si la notation 
usuelle permet de lire de telles combinaisons dans des mouvements 
rapides jusqu'à l'excès, elle est mille fois plus facile dans la musique 
vocale? Non sans doute; car vous auriez droit de vous plaindre qu'on 
mît en doute votre perspicacité. Que deviennent alors toutes les décla- 
mations si peu mesurées, toutes les assertions audacieuses accumulées 
contre cette même notation et contre ceux qui l'enseignent? Je sais 
fort bien (c'est toujours le bon sens qui parle) que votre dessein n'est 
pas d'ébranler les convictions de ceux qui savent la musique. Ce n'est 
pas à eux que vous vous adressez lorsque vous leur parlez votre rude 
langage ; ce n'est qu'une voie détournée pour arriver jusqu'au monde 
où vous savez que vous trouverez des adeptes. Cependant il n'est pas 
bieu de faire tant de bruit et d'insulter toujours , car la patience a des 
bornes. Si elle se lasse, la voix de la vérité pourra dissiper bien des 
illusions. 

» Venons aux éloges que vous prodiguez à la notation chiffrée, 
dont vous attribuez l'invention à Galin. Elle est parfaite, dites-vous, 
puisqu'elle rend clairement et nettement toutes les idées d'intonation 
et de durée ; que chaque idée est représentée toujours et partout par 
un signe unique, et qu'un signe donné représente toujours et partout 
la même idée. Mais, s'il en est ainsi, d'où vient donc que cette même 
notation si parfaite ne peut être employée pour toute espèce de musi- 
que, et que son usage est borné à ce qu'il y a de plus élémentaire? 
D'où cela vient? Je vais vous le dire. 

» Remarquez d'abord qu'il y a contradiction à dire que des signes 



56 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



donnés représentent toujours et partout certains éléments de la musi- 
que, que vous appelez des idées, et à déclarer ensuite qu'ils ne peu- 
vent servir à noter la partie la plus importante de cet art, laquelle 
constitue l'art complet. Avec votre notation, vous ne pouvez entrer 
dans le temple de cet art, et vous êtes obligé de rester dans le vesti- 
bule, c'est-à-dire dans léchant populaire. Pourquoi cela? Parce que 
celte notation ne peint pas les faits musicaux d'une manière sensible, 
et qu'il en faut lire tous les détails pour chaque son , pour chaque 
durée. Non-seulement il faut voir chaque chiffre, mais il est indis- 
pensable de saisir du même coup d'oeil les signes qui en modifient la 
signification et leur donnent une valeur spéciale; ces points placés 
au-dessus ou au-dessous, avant ou après ; ces barres qui traversent 
les chiffres; ces autres petites barres simples, doubles ou triples 
qui les surmontent, tout doit être vu. La simplicité des formes de 
la musique vocale peut admettre une telle notation, bien que la 
notation ordinaire de la musique soit incomparablement plus saisis- 
sable au premier aspect, précisément à cause de la diversité des si- 
gnes et de leur position ; mais essayez de rendre les combinaisons 
multiples de la musique instrumentale par la musique chiffrée : la 
lecture deviendra impossible à l'œil le plus pénétrant. Ajoutez à cela 
les embarras d'une musique qui, dans son ensemble, embrasse au delà 
de six octaves, et des modulations incessantes ayant souvent des ten- 
dances multiples ; que deviendront alors les chiffres et comment dé- 
terminer dans la rapidité du mouvement leur signification tonale ? 
Irez-vous écrire comme au bas des pages de votre Panthéon choral : 
Modulation à la quinte inférieure (d'ut à fa) : appelez-les ut uol ; 
regardez les comme des sol. — Modulation à la quinte supérieure 
(de fa à ni) : appelez les ut fua ; regardez-les comme des fa, etc.? 
Et vous appelez cela une notation de la musique ! 

» Non ; c'est une notation exceptionnelle applicable seulement à 
l'enseignement populaire du chant élémentaire. Renoncez à toute 
autre ambition, et cessez de parler aux maîtres de l'art comme s'il y 
avait quelque chose entre vous et eux, et comme si vous aviez à les 
enseigner. Rentrez dans le rôle modeste qu'avaient pris Natorp et les 
professeurs d'écoles primaires qui suivaient son système. Il ne restera 
plus alors qu'à examiner si vous n'avez pas à redouter les mêmes ré- 
sultats, et si votre enseignement n'est pas un obstacle invincible à la 
connaissance vraie de la musique. Malheureusement pour les illusions 
dont vous vous bercez, il n'est que trop vrai que c'est là que doit 
aboutir votre entreprise : la démonstration en est facile. 

» S'il y avait quelque point de contact entre la notation chiffrée 
et la notation ordinaire de la musique, et si l'on pouvait la considérer 
comme une introduction à cette notatiou, la seule dont l'usage est uni- 
versel, la seule enfin qui puisse satisfaire à tous les besoins de l'art, 
on pourrait admettre cette notation des chiffres comme une méthode; 
car toute méthode qui conduite un résultat final et déterminé est admis- 
sible, si elle présente à certains esprits une intelligence plus facile des 
choses, et si elle répond à certains besoins ou à des considérations 
particulières. Mais il n'en est point ainsi : un abîme si profond sépare 
la notation chiffrée de la notation usuelle, qu'aucun moyen n'existe 
pour le combler. Vous-même l'avez si bien compris, que vous n'avez 
eu d'autre ressource que de couvrir d'injures et de mépris cette nota- 
tion universelle à laquelle vous ne pouviez atteindre. Donc, vos élèves 
ne savent et ne peuvent savoir que la notation chiffrée. Aussi long- 
temps qu'ils restent dans vos cours et y figurent comme les parties 
des chœurs qu'on y entend, ils peuvent se persuader qu'ils sont dans 
la musique et qu'ils la savent; car vous leur avez préparé une sorte 
de bibliothèque musicale en chiffres dans des volumes qui ont pour 
titres : Ecole de la musique en chiffres ; Panthéon choral ; Album des 
célébrités modernes; Album guerrier ; Chants patriotiques célèbres ; 
Harmonies chrétiennes ; Album choral des pensionnats, etc. En ré- 
pétant chaque jour cette musique traduite à leur usage, les adeptes 
, peuvent se persuader qu'ils sont dans la musique véritable ; mais un 



jour vient où ils sortent de vos cours, n'ayant plus rien à y apprendre. 
Les voilà isolés, cherchant un point de contact nouveau dans l'art et 
voulant faire de la musique, car ils se croient musiciens. Ils veulent 
prendre connaissance des morceaux de l'opéra nouveau dont ils lisent 
l'annonce chez les marchands de musique ; ils entrent au magasin, et 
demandent cette musique du Jour : — Qu'est-ce que c'est que cela ? — 
Ce sont les morceaux que vous demandez. — Quoi ! ce grimoire ? — 
Sans doute; il n'y a point là de grimoire; c'est ainsi que s'écrit la 
musique. — Où cela ? — Partout : allez chez tous mes confrères, 
vous ne trouverez pas autre chose. — Allons donc ! — Je vous dis la 
vérité: en quelque lieu que vous alliez, vous trouverez la musique 
semblable à celle-ci. — Est-il possible ? 

» Vous comprenez le reste. Il n'y a plus d'illusion qui tienne : on 
ne sait pas lire la musique ; ce qu'on aap pris ne sert de rien : il faut 
recommencer. Alors se présentent des difficultés nouvelles et plus 
grandes ; car il faut oublier la notation inutile dont on a la tête 
remplie ; il faut faire de longs efforts pour perdre des habitudes in- 
vétérées, et l'on peut affirmer que sur dix individus, neuf y perdront 
leurs peines. Supposons qu'il en soit autrement et que tous réussis- 
sent dans cette pénible entreprise ; ne se demandera-t-on pas à quoi 
bon deux éducations pour une, et, puisqu'il faut de toute nécessité 
revenir un jour à la musique telle qu'elle existe, pourquoi ne pas 
l'aborder tout d'abord, afin d'éviter les déceptions de l'avenir ? » 

Voilà, sans aucun doute, ce que serait le langage du bon sens si 
souvent invoqué par M. Ghevé. Encore une fois, s'il ne s'agit que de 
méthode ; si l'objet est de rendre facile les notions élémentaires pour 
le peuple, qui, par les nécessités du travail nourricier, n'a que peu 
d'instants à donner à cette distraction, admettons tous les moyens qui 
pourront atteindre ce but, et dont l'expérience aura démontré l'effi- 
cacité. Mais si, par hasard, quelque artiste né se trouve jeté par la 
nature au milieu de ce monde d'artisans, il faut que l'instruction élé- 
mentaire qu'il aura reçue ne soit point un obstacle au développement 
futur de ses facultés; en un mot, il faut que l'éducation populaire soit 
un acheminement à l'éducation de l'artiste. 

Mon attention a été vivement excitée par une méthode de cette espèce 
dans un voyage que j'ai fait récemment à Lille, chef-lieu du départe- 
ment du Nord. Il existe dans cette ville un homme honorable qu'en- 
toure la vénération de ses concitoyens. Retiré des affaires et possédant 
une belle fortune, M. Danel (c'est le nom de la personne dont je veux 
parler), ancien amateur de musique, lequel a pris part longtemps à 
l'administration du Conservatoire de musique de Lille, s'était préoc- 
cupé, dans ses vues philanthropiques, des moyens de propager le goût 
du chant dans les populations des villes et des campagnes. Le résultat 
de ses méditations fut la conception d'une méthode nouvelle dont il 
fit d'abord des essais partiels ; modifiant ses idées par l'expérience, et 
enfin aboutissant à un système complet d'enseignement. 

L'exposé de la méthode, dans ses diverses applications, fut fait 
par M. Danel dans un petit ouvrage qui a pour titre : Méthode sim- 
plifiée pour l'enseignement populaire de la musique vocale. La cin- 
quième édition de cet écrit a paru à Lille dans les premiers jours de 
cette année. Venu à Bruxelles dans le cours de l'année dernière, 
M. Danel me fit l'honneur de me visiter, me remit un exemplaire de 
son ouvrage et m'expliqua son système. Dès le premier aperçu, je 
compris qu'il s'agissait dans la méthode de simples procédés progres- 
sifs pour conduire à la connaissance de la notation usuelle de la mu- 
sique, et non de la création d'un système nouveau de notation : 
par cela même j'accordai immédiatement à M. Danel une attention 
que je refuse aux rêveurs de réformation, dont le début consiste 
toujours à condamner au feu tout ce qui existe de musique. 

Ayant, comme plusieurs de ses prédécesseurs, la pensée qu'il est 
utile de ne présenter au début de l'étude de la musique, dans l'éduca- 
tion populaire, que des éléments déjà connus, M. Danel a pris ces élé- 
ments dans l'alphabet et en a fait une notation qu'il désigne sous le 



DE PARIS. 



67 



nom de provisoire. Les consonnes initiales du nom des notes do, ré, 
mi, fa, sol, la, si, c'est-à-dire D, R, M, F, S, L, S, sont donc les signes 
de ces notes ; mais, attendu que S, signe de sol, et S, signe de si, 
pourraient être confondus, il remplace, pour cette note, S par B. 
Tels sont donc les signes des intonations diatoniques. Ces signes sont 
ceux de l'octave moyenne de la voix : un point placé au-dessus des 
lettres indique une octave supérieure ; un point au-dessous, une 
octave inférieure. S'il falla.it représenter une octave suraiguë, on aurait 
deux points au-dessus des lettres, et pour une octave grave, on les 
mettrait au-dessous ; mais cela est inutile dans le chant ordinaire. 

A l'égard de la durée des sons, M. Danel en représente les éléments 
par les voyelles et diphthongues a, e, i, o, u, eu, ou, remplaçant seu- 
lement, pour plus de simplicité dans la notation, eu par u surmonté 
d'un trait, et ou par la même lettre avec le trait au-dessous. Ainsi a 
est le signe de la ronde ; e, de la blanche ; i, de la noire ; o, de la 
croche ; u, de la double croche ; eu, de la triple ; ou, de la qua- 
druple. 

S'il s'agit de la durée réunie à l'intonation, la voyelle représenta- 
tive de cette durée se joint à la consonne qui est le signe de la note, 
et l'on a ainsi les deux éléments réunis dans une syllabe. Par exemple, 
da est ut ronde, fo est fa croche, su est sol double croche, et ainsi 
du reste. Les voyelles isolées sont les signes des silences correspon- 
dant aux durées des sons. 

Enfin, pour représenter les signes modificateurs de l'intonation des 
notes dont on fait usage dans la notation usuelle de la musique, 
M. Danel a imaginé de prendre les consonnes caractéristiques des 
noms de dièze, bémol et bécarre ; ainsi s est le signe du dièze ; /, celui 
du bémol ; r, celui du bécarre. Réunissant ces lettres aux syllabes dont 
il vient d'être parlé, M. Danel en forme des mots de trois lettres, 
tels que dus pour ut dièse, ronde ; roi, pour ré bémol, croche ; sûr, 
pour sol bécarre, double croche, et ainsi des autres combinaisons. 
M. Danel appelle langue des sons le système de ces diverses combi- 
naisons. 

Les exercices d'intonations se font sur les consonnes seules, sans 
considération de durée. Puis vient la réunion des deux éléments. 
Après cette dernière série d'exercices, M. Danel entre par un premier 
pas dans la notation usuelle, en remplaçant les consonnes initiales par 
les degrés de la portée et y plaçant les voyelles qui représentent les 
durées, et notant ainsi des mélodies populaires. De ce premier pas à 
la notation tout entière, la transition est facile ; car les différences 
d'intonations étant représentées dans l'esprit des élèves par les degrés 
de la portée, il est facile de les conduire progressivement à la concep- 
tion de l'identité de signification des lettres et des syllabes avec les 
éléments de la notation ordinaire; en un mot, du système de la langue 
des sons avec cette notation. 

On comprend que je ne puis donner ici qu'une indication sommaire 
de la méthode simplifiée de M. Danel; pour les développements et 
les détails, il faut lire le livre dans lequel il a exposé son système. Ce 
livre avait déjà excité mon intérêt ; dans une excursion que je fis à 
Lille, je priai l'auteur de me faire voir sa méthode en pratique ; il 
voulut bien acquiescer à ma demande, et nous allâmes le soir à un 
des cours qu'il a établis à ses frais pour l'instruction du peuple. 
Celui-là se faisait à neuf heures pour de jeunes ouvrières, au sortir 
de leurs ateliers. J'assistai à la leçon en observateur, et je fus frappé, 
d'une part, de la simplicité, de la lucidité de l'enseignement, et de 
l'autre, de la prompte et sûre application faite par les élèves de ce 
qui leur était enseigné. Ces élèves, entrés successivement dans les 
cours, avaient reçu de dix à vingt-cinq leçons, et conséquemment 
étaient à des degrés divers d'avancement. Les uns solfiaient par les 
procédés de la langue des sons, les autres par la notation usuelle; mais 
les mêmes leçons, notées de diverses manières, étaient chantées avec 
justesse et division exacte des temps et des valeurs. M. Danel m'ayant 
prié d'interroger ses élèves et de les soumettre à diverses épreuves, 



je me plaçai au clavier d'un harmonium, et, faisant entendre tour à 
tour des notes sans rapport de tonalité, j'acquis la certitude que les 
élèves les plus avancés en avaient les intonations dans la mémoire ; 
car toutes ces notes furent nommées sans hésitation. Je fis entendre 
ensuite des accords de deux sons à des intervalles divers, consonnants 
et dissonnants, qui furent désignés avec autant de sûreté et par les 
noms des intervalles. Une leçon de solfège, à trois intervalles, que 
j'écrivis' ensuite, et qui fut traduite dans la langue des sons, pour les 
moins avancés, fut chantée d'une manière correcte par toute la classe 
du cours de Saint-Etienne (c'est le nom de ce cours de jeunes filles). 

M. Danel, mû par les plus purs sentiments de philanthropie, et 
faisant un noble usage de sa fortune, a fondé plusieurs cours sembla- 
bles, non-seulement à Lille, mais dans diverses localités du départe- 
ment du Nord, à Douai, et dans des villages. D'anciens élèves de ces 
cours sont placés par lui à la tête des nouveaux cours qu'il organise. 
Lui-même s'y rend de sa personne afin de s'assurer de la marche 
régulière des études; il en supporte les frais avec une générosité qui 
ne peut être trop louée. 

La méthode de M. Danel est une simple combinaison de procédés 
ingénieux pour répandre l'instruction et le goût de la musique dans 
le peuple : je la considère comme excellente pour le but qu'il se pro- 
pose, et ce que j'en ai appris par l'expérience me prouve que le succès 
en est certain. Elle est bien une méthode d'enseignement populaire, 
et en même temps elle place les individus dans la voie qui conduit à 
la connaissance d'un art plus élevé. M. Danel est un homme de sens 
qui ne s'exagère pas la portée de son système d'enseignement. Dans 
nos conversations, il m'a répété à diverses reprises que sa conviction 
est que l'éducation convenable pour les artistes est celle qu'ils re- 
çoivent dans les conservatoires; mais qu'il faut pour le p-uple des 
choses plus à sa portée et faciles à comprendre, parce qu'il a peu de 
temps à consacrer à l'étude. 

Pour moi, depuis que j'ai vu cette méthode en pratique, je ne mets 
pas en doute qu'elle reçoive, dans un temps donné, la plus large 
application dans l'éducation populaire de la France. 

FÉTIS père. 



P2BIÏdEM©Bir ET ffiAUCIS, 

Opéra en trois actes, paroles de MM. Barbier et Michel Carré, 
musique de M. Ch. Gounod. 

(Première représentation le 18 février 1860.) 

On sait que cet ouvrage n'avait qu'un acte dans l'origine, et qu'il 
a été fait pour le petit théâtre de Baden-Baden. Nous offrons de parier 
que sous sa première forme il était amusant. Pourquoi ne l'a-t-on pas 
laissé tel qu'il était? Nous avons dans Paris quantité de négociants 
qui d'une bouteille de vin de Bordeaux font très-volontiers trois bou- 
teilles. Le marchand y gagne, mais le vin n'y gagne pas. 

Le titre avait d'avance intrigué beaucoup d'honnêtes gens qui, 
sachant par cœur le conte de la Fontaine , y cherchaient l'élément 
comique et ne pouvaient réussir à l'y trouver. Ces deux vieillards qui 
ont passé l'âge des passions sont par cela même peu dramatiques. 
Le seul point qui piquât leur curiosité était celui de savoir comment 
s'y prendrait le machiniste pour métamorphoser au dénoûment Bau- 
cis en tilleul. Mais M. Michel Carré les a bien attrapés : il s'est passé 
du machiniste. 11 a tout bonnement métamorphosé la vertueuse Baucis 
en jeune coquette et le sage Philémon en mari jaloux. Mais cela n'ar- 
rive qu'au troisième acte, et nous devons d'abord vous dire quelques 
mets des deux premiers. 

La pièce débute par le tableau pastoral qu'a tracé le fabuliste. Bau- 



68 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



cis elle-même régale de ses vers le public, charmé de cette bonne 
aubaine sur laquelle il n'avait pas compté. On dira de nous quelque 
jour : 

Ilyménée et l'amour, par des désirs constants, 
Avaient uni leurs cœurs dès leur plus doux printemps; 
Ni le temps ni l'hymen n'éteignirent leur flamme, 
et le reste. Baucis sait par cœur son la Fontaine, comme nous et 
mieux que nous. 

Jupiter vient demander l'hospitalité aux deux époux, comme dans 
le conte. Seulement c'est Vulcain qui lui tient compagnie au lieu de 
Mercure. Vulcain regrette fort que le maître des dieux l'ait honoré de 
cet emploi et forcé de quitter ses forges de Lemnos, où il était 
allé chercher un asile contre les quolibets qui pleuvaient sur lui de 
toutes parts depuis l'aventure, que vous connaissez, de Mars et de 
Vénus. 

Autour de moi j'entends dire : 

Vénus n'a pas tort; 

Il a mérité son sort. 

Voilà pourquoi 

J'aime à rester chez moi. 

Sa mauvaise humeur ne sert qu'à aiguillonner la malice de Jupiter, 
qui ne lui épargne pas les mauvaises plaisanteries. Philémon donne 
à souper à ses hôtes dont il ignore la qualité, et Baucis, pour égayer 
le repas, leur récite la fable du rat de ville et du rat des champs. 
Qui aurait jamais imaginé que Baucis eût tant de littérature ? 

Enfin Jupiter se lève, content de la réception qui lui a été faite. 
« Je vais, dit-il, punir vos compatriotes de leur insolence et de leurs 
méfaits. Quant à vous, bonnes gens, vous serez récompensées de vos 
vertus. En attendant dormez en paix. » Ils s'endorment et la toile 
tombe. Voilà le premier acte, auquel on ne reprochera pas l'obscu- 
rité, de l'intrigue et la multiplicité des incidents. 

Le second acte se passe dans le temple de Jupiter, que les com- 
patriotes de Philémon ont choisi pour en faire le théâtre de leurs 
orgies. Ils boivent, ils chantent, ils dansent, ils blasphèment, et quand 
Vulcain vient leur prêcher la tempérance et le respect des dieux, ils 
se moquent de Vulcain. Celui-ci se nomme et n'en est pas plus écouté. 
On le pousse par les épaules hors du parvis sacré et il se laisse faire. 
Mais Jupiter paraît tout à coup et venge d'un mot la majesté divine. 
Tous ces impies tombent morts autour du piédestal où il a remplacé 
sa propre statue. 

Au troisième acte, Philémon et Baucis se réveillent dans un palais. 
Ils sont jeunes l'un et l'autre et ont d'abord quelque peine à se re- 
connaître. Puis Jupiter arrive, en grand costume de dieu cette fois, 
portant tunique blanche et pallium de pourpre. Il trouve Baucis plus 
belle qu'il ne s'y attendait, et redevient aussitôt ce dieu mauvais sujet 
qui a déjà séduit Léda, AIcmène et tant d'autres. Nous ne pouvons 
dissimuler à nos lecteurs, dussions-nous les scandaliser, que Baucis 
l'écoute un moment. Philémon s'emporte. 11 maudit Jupiter et tout 
l'Olympe. Jupiter le raille, lui dit qu'il ne sait pas vivre et le traite de 
rustique. Vulcain se frotte les mains et dit en regardant Philémon : 
Un de plus ! Heureusement Baucis finit par être touchée du désespoir 
de son mari. Elle redemande à Jupiter ses cheveux blancs et ses 
rides. Philémon, attendri, lui pardonne, et Jupiter, bafoué, reprend le 
chemin de l'Olympe. 

Ce troisième acte n'est qu'un vaudeville digne du Palais-Royal. 11 
est la pièce tout entière, si pièce il y a. Les deux premiers actes 
pourraient être retranchés sans qu'il y parût. On entendait l'opéra- 
comique d'une autre façon à l'époque où M. Scribe faisait le Domino 
noir. 

H. Gounod n'a point fait d'ouverture. 11 débute par une courte in- 
troduction instrumentale qui a pour texte un motif fort agréable que 
chante d'abord le hautbois et que bientôt les violons répètent avec 
une sonorité plus éclatante. Le premier duo de Philémon et de Bau- 



cis, où la mélodie semble affecter les formes du siècle dernier, — ap- 
paremment pour indiquer l'âge des deux personnages, — est gracieux 
et touchant. Puis on entend un chœur chanté à demi-voix dans la 
coulisse. Ce sont les voluptueux vauriens de la ville qui célèbrent le 
vin et l'amour. Ce chœur est d'un effet charmant, dû surtout à la 
forme de l'accompagnement et au choix des instruments employés. 
On y distingue une flûte, des violons, une harpe, un piano, deux 
pianos peut-être. C'est la première fois que le piano ait été employé 
de cette manière au théâtre. 

Un orage annonce l'arrivée des dieux, orage symphonique très-bien 
fait et qui laisse de bien loin derrière lui toutes les excentricités de 
M. Richard Wagner. Beaucoup moins de bruit et beaucoup plus de 
besogne, c'est double profit pour l'auditeur. Il est fâcheux seulement 
qu'on ait imaginé à ce moment d'imiter le vent dans la coulisse par 
des moyens matériels. Taisez-vous, machiniste trop zélé ! le vent 
souffle à l'orchestre, il siffle sous l'archet des violons, il mugit dans 
le tube allongé des clarinettes. Là il est musical, et votre bruit sans 
intonation est la négation de la musique. Vous mettez la plate réalité 
à la place de la poésie. C'est comme si, au Théâtre-Français, lors- 
qu'HippoIyte avoue à la belle Aricie qu'il ne se souvient plus des leçons 
de Neptune, le souffleur mettait la tête hors de son trou et disait au 
public : « Messieurs, cela signifie qu'Hippolyte ne monte plus à cheval. » 
Les gammes chromatiques de M. Gounod parlent à notre imagination 
beaucoup plus éloquemment que les sifflets de M. le machiniste : mais 
nous sommes certains d'avance que M. le machiniste ne nous croira 
pas. 

Les couplets de Vulcain : 

Au bruit des lourds marteaux d'airain, 

débutent par un bruit métallique représentant celui que fait un mar- 
teau tombant sur une enclume. Ici M. Gounod commet lui-même la 
faute qui, dans le précédent morceau, a été commise à son détriment. 
Il se fait machiniste, et cesse d'être musicien. Beethoven, dans l'an- 
danle de la symphonie pastorale, imite, avec les instruments ordinaires 
de l'orchestre, le murmure du ruisseau, le bruissement du vent dans 
le feuillage, le son des cloches lointaines, le trille du cri-cri blotti dans 
les blés, et accompagne de ces sons et de bien d'autres une divine et 
intarissable mélodie : voilà l'œuvre d'un grand musicien. Mais s'il eût 
mis dans son orchestre,' ou à côté, les choses elles-mêmes qu'il voulait 
peindre, de vraies cloches, de l'eau coulant dans une rigole, un soufflet 
agitant des feuilles de peuplier, tout le mérite pittoresque de son 
œuvre aurait disparu. Ce n'est point imiter que démontrer l'objet 
même. 

Cette part faite à la critique, nous reconnaîtrons volontiers que l'air 
de Vulcain est heureusement trouvé, fort expressif, qu'il y a dans 
le rhythme, dans les intonations, dans l'harmonie, je ne sais quoi 
d'abrupt, de grossier, de maussade, qui convient à merveille au ca- 
ractère de Vulcain et à sa mauvaise humeur. C'est peut-être — en 
dépit des coups de marteau — un des meilleurs morceaux de la par- 
tition. 

L'air où Jupiter raille Vulcain, sous prétexte de le consoler, nous a 
paru beaucoup moins saillant. Quant à la fable des deux rats, elle est 
complètement manquée. Mais aussi qu'est-ce que la musique vient 
faire là? 

Toute cette fin d'acte est, à notre avis, bien inférieure au commen- 
cement, et l'air où Jupiter dit aux deux vieillards de dormir en paix 
a des qualités soporifiques auxquelles on a grand peine à résister. 
11 est parfois dangereux de pousser la vérité de l'expression trop 
loin. 

Le second acte est précédé d'un air de ballet que l'on entendra 
bientôt dans la bacchanale qui va suivre. Il roule presque entièrement 
sur une phrase très-courte qui est répétée une cinquantaine de fois 
dans divers tons et par divers instruments. L'habileté d'arrangement 



SUPPLEMENT. 



SUPPLÉMENT. 



DE PARIS 



69 



a tant de chances de succès aux premières représentations que l'audi- 
toire a crié bis presque à l'unanimité. 

On a donc entendu cent fois de suite le petit motif, et cinquante fois 
encore après le lever du rideau, ce qui fait un assez joli total. Ceci 
soit dit sans déprécier le morceau, qui est fort bien fait, ingénieuse- 
ment conduit, habilement instrumenté comme morceau d'entr'acte. 
Seulement il n'est pas assez sonore comme air de ballet. Le bruit que 
font les pieds des danseuses y couvre souvent la voix trop discrète de 
l'orchestre. 

Le chœur, qui fait tant d'effet au premier acte, en produit bien moins 
au second, lorsqu'on le chante à pleine voix. Le chœur les Dieux s'en 
vont, qui se chante après l'expulsion de Vulcain , et qui exprime le 
plus ardent paroxysme de l'orgie, a un rhythme franc et beaucoup de 
sonorité. La plupart des auditeurs n'en demande pas davantage. 

Le premier morceau que chanle Baucis au troisième acte, lorsqu'elle 
se réveille et se voit dans un palais grec, est peu mélodieux et fatigue 
l'oreille par l'excessive hauteur où il est écrit. Les sons aigus n'ont 
point de charme , par la raison toute simple qu'on ne les produit 
qu'avec effort. Nous préférons de beaucoup le second air du même 
personnage : riante nature, parce qu'il se maintient mieux dans le 
médium de la voix, et que la mélodie en est aussi élégante qu'expres- 
sive. L'allégro de cet air, qu'on pourrait appeler scherzo, est d'un 
style moins naturel et moins vocal ; mais il est piquant, original, et 
donne à Mme Carvalho les plus belles occasions de mettre son mer- 
veilleux savoir-faire en évidence. Le duo de Jupiter et de Baucis 
commence par une phrase charmante : Ne crains pas que j'oublie, etc. 
L'autre duo , qui a précédé, où Philémon et Baucis répètent tant de 
fois : O baisers de feu, manque justement de celte chaleur d'inspira- 
tion que les paroles appellent. Quant à l'air final de Baucis : 

Rendez-moi mes rides, 
Rendez-moi mes cheveux blancs ! 

Il nous semble que l'imagination de l'auteur, un peu fatiguée peut- 
être, — ce qui est bien pardonnable après un voyage d'aussi long 
cours, — ne s'est point élevée à la hauteur de la situation. N'est-ce 
pas là le moment décisif de la pièce ? Baucis n'y prononce-t-elle pas le 
mot qui détruit les soupçons et calme les craintes de son mari, qui 
glace l'ardeur entreprenante de Jupiter, enfin qui termine tout ? Il 
fallait déployer là des trésors de tendresse ; il fallait une grâce infinie, 
un charme irrésistible. Malheureusement rien de tout cela ne se ren- 
contre à l'orchestre, et c'est à l'orchestre que M. Gounod va chercher 
de préférence ses moyens d'effet. Dans Philémon comme dans les 
autres ouvrages, l'accompagnement est toujours plus ou moins remar- 
quable ; mais quelquefois le chant ne mérite pas tous les frais qu'il fait 
pour le parer. 

Mme Carvalho exécute le rôle de Baucis avec son talent habituel et 
que nous avons proclamé si souvent. Sa réputation n'y perdra rien ; 
mais nous doutons qu'elle y gagne. Le style tout instrumental de 
M. Gounod ne paraît pas très-propre à faire briller les cantatrices. Le 
rôle de Jupiter n'est pas non plus très-avantageux à M. Battaille, bien 
qu'il y fasse entendre de belles notes et dise quelques phrases avec 
habileté. M. Fromant a la voix bien fraîche pour le vieux Philémon ; 
mais qui songe à s'en plaindre? Quant à M. Balanqué, on ne saurait 
chanter mieux que lui les couplets de Vulcain, ni recevoir les quolibets 
à bout portant de Jupiter d'une façon plus amusante, 

Léon DUROCHER. 



AUDITIONS MUSICALES. 

Louis SSrassio. — Luca Fumagalli. — Batta et Bien. — Quatuor 
Armingaud. — Première soirée de musique classique de 
SI. Iiebouc. — Charles Iiuiuoiireux. — Alard et Franchominc. 

Le concert de Louis Brassin a fait apprécier définitivement toutes les 
brillantes qualités de ce jeune pianiste. Cette fois, il se présentait aussi 
comme compositeur, et il a obtenu un double succès. Son caprice sur 
des motifs à' Il Trovatore se fait remarquer par une certaine sévérité 
de style que n'ont pas toujours ces morceaux de bravoure, plutôt 
écrits, en général, pour faire briller le mécanisme de l'exécutant que 
le savoir du musicien. Au milieu de traits délicieux, de riches oppo- 
sitions, quelques passages fugues attestent des études sérieuses, le 
goût des choses larges et pures ; ils montrent le compositeur dési- 
reux d'intéresser à la fois l'esprit par de belles pensées bien ordon- 
nées, et de charmer l'oreille par les effets vraiment jolis qui abondent 
dans la musique de piano. Une étude et une rêverie, le Chant du 
soir, offrent la même élégance de forme. Ces deux gracieuses pages 
originales se recommandent par une grande distinction de mélodie et 
d'harmonie. 

Le trio en si bémol de Beethoven a été joué par Brassin, en com- 
pagnie de MM. J. Dupuis et Muller, avec beaucoup d'expression et 
d'élan. Dans son fougueux caprice de concert, il a montré une vi- 
gueur, une passion, une puissance, qui paraissaient être, un peu ex- 
clusivement, les plus beaux côtés de son exécution ; mais bientôt il a 
trouvé des sons fins, doux, des accents presque tendres qui ont 
prouvé que la grâce et la délicatesse ne lui étaient pas plus incon- 
nues que l'énergie et l'ampleur. Aussi, le public l'a -t-il accueilli 
comme il accueille seulement les artistes éminents. Il a admiré, en- 
tre autres, une chose assez rare dont nous n'avons pas encore parlé : 
c'était la vélocité, la souplesse, les ressources vraiment étonnantes 
que possède la main gauche de Brassin. 

Jacques Dupuis a fait entendre un caprice de sa composition dont 
l'invention mélodique et le travail intéressant ont été fort goûtés. Le 
jeu de ce virtuose belge a beaucoup de charme et de légèreté, surtout 
dans le staccato ; il est expressif, net et excellent. Malheureusement, 
la qualité du son est loin d'être aussi bonne que le style. Tout ce que 
Dupuis tire de son archet est harmonieux, mais un peu grêle, et ré- 
pand sur son talent, d'ailleurs remarquable, une teinte uniforme qui 
lui enlève la variété de couleurs, sans laquelle le violon n'a ni la ron- 
deur, ni l'éclat, ni la vie qui en ont fait le roi des instruments. 

— Un des plus beaux privilèges du talent, c'est de pouvoir laisser des 
souvenirs honorables ou glorieux qui lui survivent, et dont l'éclat re- 
jaillit sur toute une famille. Les sympathies qu'inspira le regretté 
Adolphe Fumagalli étaient si vives et si nombreuses, elles sont si peu 
éteintes, qu'elles eussent suffi, s'il en eût été besoin, pour que son 
frère Luca reçût ici un accueil des plus bienveillants. Mais, hâtons- 
nous de le dire, ce jeune pianiste, qui se faisait entendre l'autre soir 
dans les salons d'Erard, pouvait se recommander par son propre mé- 
rile. Son exécution brillante, nerveuse, audacieuse quelquefois, — on 
l'a pu voir dans la difficile fantaisie sur des mélodies du Prophète, — 
a de bonnes et sérieuses qualités. 

Le public, trouvant dans ses compositions le fruit de bonnes éludas, 
dans son jeu quelque chose du sentiment et du charme italien, devi- 
nant ce que l'émotion cachait de netteté et d'irréprochable précision, 
a constamment soutenu, encouragé et applaudi le jeune artiste. 
Mlle Vanneri, MM. Fortuna, Auguste Mey et E. Saenger formaient un 
très-aimable quatuor et secondaient Luca Fumagalli. 

— Une soirée musicale vraiment intéressante a été donnée la semaine 
dernière dans les salons du Cercle des Sociétés savantes. M. Dien, 
violoniste, que nous entendions pour la première fois, a fait grand plai- 



70 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



sir. Nous ne savons comment ce virtuose joue le solo ; mais nous pou- 
vons assurer qu'il apporte dans la musique de chambre la sûreté 
d'exécution, la hauteur de style, qui font les vrais musiciens. !1 a su 
rivaliser d'expression avec Batta. Cette fois, l'éminent violoncelliste 
s'effaçait le plus possible et, chose rare parmi les solistes, ne se 
préoccupait que de l'ensemble. Pourtant, malgré la sévérité du genre, 
quelques phrases bien chantantes venaient de temps en temps rappe- 
ler et mettre en lumière les qualités brillantes, toutes de sentiment, 
qui firent son succès. Haydn, Beethoven et M. Henri Reber étaient 
les seuls auteurs admis sur le programme, composé avec beaucoup de 
goût et de distinction. 

Nous ne parlerons ni du quatuor du premier, une de ces merveilles 
de la science et de l'inspiration allemande, sur lesquelles tout a été 
dit, ni du trio du second, une de ces œuvres belles et complètes 
qu'il faut constamment étudier et admirer; nous dirons seulement qu'ils 
ont été délicieusement rendus par MM. Dien, Faure, Defrance et Batta. 
Quant à M. Reber, nous profiterons de l'occasion pour dire toutes les 
sympathies que nous font éprouver l'inspiration fine, délicate, variée et 
souple, la science aimable, comme l'est toujours la véritable science, 
répandues par le maître dans tous ses ouvrages. On a exécuté de lui 
l'ouverture de la Nuit de Noël, charmant ouvrage qui, par un con- 
cours de circonstances défavorables, n'a jamais eu au répertoire de 
l'Opéra-Comique la place que lui assurait son mérite, et un trio pour 
piano, violon et violoncelle. 

Chez nous, on n'est pas savant impunément. 11 en coûte même par- 
fois assez cher. De ce que des intelligences médiocres, dépourvues de 
poésie, arrivent à force de travail à être des harmonistes corrects et 
à écrire les ouvrages que vous savez, on en conclut assez générale- 
ment que le contre-point et la fugue sont contraires à la liberté de 
l'inspiration et à l'essor du génie. C'est là une de ces erreurs enraci- 
nées qu'il est plus facile de constater que de combattre. Quoi qu'il en 
soit, on a remarqué dans le trio de M. Reber une vigueur, une fran- 
chise, une fraîcheur mélodiques qui, chez lui, ciseleur de belles et 
fines harmonies, ont pu surprendre plus d'un auditeur. A la science 
exquise et discrète des développements, à la netteté, à l'éclat du pre- 
mier allegro, à la distinction naturelle des tours qui brillent dans l'an- 
dante, à l'aisance élégante avec laquelle est employé le style fugué 
dans le finale, on a reconnu cette alliance du savoir et de l'imagina- 
tion, cette étude approfondie des mille formes que peut revêtir 
une idée, sans lesquelles on ne saurait écrire rien de durable, rien 
qui puisse laisser une trace profonde dans les annales de l'art. 

— La semaine dernière, pendant que le quatuor Armingaud, 
Jacquard, Lalo et Lapret, rehaussé cette fois par le gracieux talent de 
Mme Massart, exécutait avec une véritable supériorité des œuvres de 
Weber, de Beethoven, de Mendelssohn et de Schumann, M. Lebouc 
donnait chez Erard sa première soirée de musique classique. Elle a 
été charmante de tout point. Vocale et instrumentale, elle brillait par 
la variété des ouvrages, par le talent des interprètes qui, souvent avec 
un grand bonheur de style, ont passé de Mozart à Paisiello, de Haydn 
à Mendelssohn, de Cherubini à Guédron. 

Le beau septuor en ré mineur de Hummel, magistralement exécuté 
par Mme Matlmann, MM. Dorus, Triébert, Rousselot, Casimir Ney, 
Lebouc et Goufl'é, ouvrait mélodieusement la séance, qui avait le charme 
assez rare de promettre des pages inconnues à la plupart des audi- 
teurs. Ainsi , le duettino de la Molimra, délicatement dit par 
Mmes Bertrand et Paulin, était une véritable nouveauté. La simplicité, 
la fraîcheur, la suavité et la grâce de ce joli morceau pourraient faire 
pâlir de jalousie bien des duos plus récemment écrits. Une chanson 
de Guédron a causé aussi une délicieuse sensation. Elle n'a cependant 
rien de bien étonnant ni de bien merveilleux, sinon un parfum de 
naïveté et de galanterie chevaleresque que les musiciens du xvir 5 siè- 
cle dérobaient sans doute à la cour, à la société élégante de leur 
temps, et qui, à une époque de raffinement musical comme l'est évi- 



demment la nôtre, a tout l'attrait du fruit défendu, de la chose pres- 
que impossible à retrouver. En écoutant ces échos du passé on se 
sent ému et charmé ; ils forcent la sympathie et font les délices des 
oreilles saturées de sonorité, de combinaisons de style et d'effets où 
la mélodie est plus d'une fois étouffée. 

Herman a ravi l'auditoire en jouant des pièces de S. Bach que 
nous croyons inédites, en France du moins. Il est impossible d'enten- 
dre rien de plus franc, de plus hardi, de plus fringant que les pré- 
ludes, menuets et gavottes du vieux maître : c'est aimable et bien 
tourné. Si quelque chose pouvait surprendre quand il s'agit d'un pareil 
génie, on pourrait s'étonner qu'au milieu de ses fugues si savantes et 
si originales, Bach ait su traduire toutes les grâces, toutes les délica- 
tesses et tous les enchantements du monde aristocratique. 

— Puisque nous parlons de musique de chambre, disons que les 
séances de la Société Lamoureux, Colonne, Adam, Louis Pilet et 
Bernhard Eie, ont été très-suivies. Ce nouveau quatuor a laissé quel- 
quefois désirer plus de finesse, plus d'unité, une interprétation plus 
soutenue, plus magistrale ; mais il a déployé, en général, beaucoup 
d'habileté , et il a pour lui deux bonnes choses : la jeunesse et le 
talent. Charles Lamoureux, un des meilleurs élèves de M. Girard , 
possède les solides et précieuses qualités qu'on puise au Conserva- 
toire. Il a un beau son, de l'ampleur, de la justesse, et cet art 
de phraser qu'on aime tant sur tous les instruments, et qui, sur le 
violon, est d'une puissance irrésistible. 

A la dernière soirée donnée jeudi, un quatuor d'Adolphe Blanc 
a été très-bien exécuté. Ce n'est ni l'énergie , ni l'ampleur qui dis- 
tinguent les ouvrages de ce jeune compositeur ; c'est plutôt l'alliance 
de deux systèmes qui , chez lui , se fusionnent naturellement et sans 
effort ; c'est le mélange du style fugué avec le brillant, le doux et le 
gracieux, sans qu'il en résulte toutefois aucune bigarrure de forme et 
de pensée; au contraire, cela fait un tout harmonieux pas trop sé- 
vère, assez léger, plein d'effet et de traits élégants. En cherchant à 
n'imiter personne, A. Blanc a trouvé une route plus douce que large, 
et il la parcourt avec succès. 

— Les séances d'Alard sont constamment à une hauteur qu'il semble 
impossible de dépasser. La troisième a été splendide. Entre autres mor- 
ceaux qui ont ravi l'auditoire, une admirable sonate de Beethoven, pour 
piano et violoncelle, a amené un intéressant tournoi entre Franchomme 
et Planté : le premier a été magnifique, et nous ne saurions louer da- 
vantage le second qu'en ajoutant qu'il n'a pas été vaincu ; les accla- 
mations s'adressaient également au célèbre violoncelliste et au jeune 
pianiste. 

Adolphe BOTTE. 



ÉSILE PRDDEKT. 



B>cjB*icii»e «Çtlifâon de la Etatise fies Fées. 

Chacun le sait, mais il est des choses qu'il faut toujours répéter, 
Emile Prudent est un grand pianiste, un artiste d'élite. Son intelli- 
gence enthousiaste est éprise d'art et de poésie. Ce qu'il y a de non 
moins remarquable en lui peut-être, et nous voulons aujourd'hui in- 
sister sur ce point, c'est la conscience, le soin scrupuleux qu'il ap- 
porte dans toutes ses compositions. Il les rêve, les caresse et les 
cisèle avec amour. La réflexion féconde encore l'inspiration, et le 
jour où dans sa pensée il les sent achevées et pleines de vie, il prend 
la plume et il écrit des œuvres plus que charmantes ou belles , des 
œuvres durables. 11 ne les livre à la publicité que lorsqu'elles lui 
semblent avoir atteint la perfection qu'il peut leur donner, et, ajou- 
tons, qu'il leur donne si souvent. Ce que nous avançons là nous est 
suggéré par un frais et coquet exemplaire que nous avons sur notre 
piano. Prudent a-t-il donc composé quelque grand ouvrage, comme 



DE PARIS. 



son Concerto symphonie, ou bien vient-il seulement d'enrichir le ré- 
pertoire des pianistes en publiant un pendant à Chant du ruisseau et 
à Adieu printemps ? Non ; l'exemplaire dont nous parlons fait simple- 
ment partie de la seconde édition de la Danse des Fées. 

Quelques auteurs nous ont désaccoutumé de croire aux titres de 
leurs ouvrages; toutefois en voilà un qui promettait mille enchante- 
ments et qui a encore dépassé toutes ses promesses; il rappelle une 
des plus heureuses, des plus colorées, des plus jolies créations du 
compositeur; il est aussi populaire parmi le public que parmi les 
virtuoses. Nous étions curieux de savoir ce que le temps, qui mûrit 
tout et qui emporte si rapidement dans l'oubli tant de pages long- 
temps applaudies, avait pu, entre une édition et l'autre, conseiller à 
Prudent de modifications et de retouches. Eh bien ! grâce à ce res- 
pect du public, à cet amour de l'art dont nous parlions tout à l'heure, 
à fort peu de choses près (car la différence est si légère qu'elle 
mérite à peine d'être signalée) le maître n'a presque rien eu à 
effacer ni à augmenter ; nous avons retrouvé la Danse des Fées telle 
que nous l'avait montrée la première édition. 

Ce morceau est trop connu pour que nous puissions nous donner 
le plaisir de l'analyser ; d'ailleurs nous avons déjà exprimé, ici même, 
combien nous le trouvions, ainsi que le Chant du ruisseau et Adieu 
printemps, beau de forme et de pensée, distingué d'harmonie, de 
mélodie et riche d'ornements délicieux. Nous dirons seulement que, 
pris au hasard dans l'œuvre entière de Prudent, ces trois ouvrages, 
consacrés par le succès, prouvent avec la même force et la même 
évidence quel chemin l'auteur a parcouru en peu d'années. Négli- 
geant ou quittant à peu près la voie des arrangements, où il sema 
tant de fantaisies étincelantes, où il montra tant d'art et de goût , il 
se mit à puiser hardiment dans son propre fonds ; il en rapporta les 
Bois, les Champs, le Retour des bergers, et bien d'autres productions 
que nous ne rappellerons pas, ne voulant point aller sur les brisées 
des catalogues. Dès les premiers pas, on put voir qu'il n'avait pas trop 
présumé de la fécondité de son imagination. Cette deuxième phase du 
talent d'Emile Prudent est, à notre avis, non-seulement la plus belle, 
la plus complète , la plus originale, mais elle est encore celle où il 
déploya le plus d'habileté, de science, où il trouva les plus piquantes 
et les plus ingénieuses combinaisons instrumentales ; celle enfin où 
l'orchestre et le piano se marient le plus harmonieusement et se prê- 
tent à qui mieux mieux les effets et les couleurs. 

Adolphe BOTTE. 



CORRESPÛNMICE. 



Saint-Pétersbourg, 15 février. 

Deux solennités impatiemment attendues du public devaient marquer 
la fin de notre saison au grand théâtre : Pâquerette, ballet monté par 
Saint-Léon, pour le bénéfice de la Rosati, et le Pardon de Ploermel, 
chanté par la troupe italienne au bénéfice de Mme Charton- Demeur. 

Parlons d'abord de la seconde solennité à cause de son importance 
et de l'intérêt qu'elle devait naturellement provoquer. Retardée par 
l'exécution des décors de Pâquerette, puis par les indispositions de plu- 
sieurs artistes, l'œuvre nouvelle de Meyerbeer, Il Pelegrinaggio [le Pardon 
de Ploermel) a paru sur la scène de notre grand opéra avec d'au- 
tant plus d'éclat qu'elle s'annonçait partout en Augleterrc et en Alle- 
magne, par des triomphes; que la musique se trouvait déjà depuis six 
mois sur tous les pianos, et que chacun des abonnés du théâtre Italien 
craignait de ne pas être appelé à l'entendre. Aussi les demandes de billets 
pour la première représentation atteignaient-elles un chiffre inusité 
chez nous, et avons-nous vu offrir jusqu'à 100 roubles (400 fr.) pour 
une loge! Telle est la puissance des œuvres de Meyerbeer qui ont le 
rare privilège de passionner le public à leur naissance, de le tenir en 
haleine pendant des années, et de ne vieillir que pour être mieux appré- 
ciées. Je n'ai donc pas besoin de vous dire que notre vaste salle, eût-elle 
été trois fois plus grande, n'aurait pu contenir la foule qui s'y pressait 
le H février. Ainsi que je vous l'ai écrit précédemment, les rôles prin- 
cipaux étaient interprétés par Debassini (Uoel), Calzolari {Corentin) , 



Mme Charton - Demeur (Dinorah) '; l rc chevrier, Mme Nantier-Didiée; 
2° chevrier, Mme Bernardi ; braconnier, Everardi ; faucheur, Bettini, c'est- 
à - dire les principaux artistes de notre troupe. Semblable en cela 
au public de Paris, le nôtre a sur-le champ salué de ses plus vifs ap- 
plaudissements l'air de V Ombre, le chœur du Pardon, la ballade de Di- 
norah ; comme celui de Londres il a applaudi le Pater noster à quatre 
voix et l'air du chevrier composé pour Mme Nantier. Mais, afin de vous 
bien édifier sur l'effet produit par cette première représentation, je 
procéderai par ordre. L'ouverture, fort bien exécutée par l'orchestre qui 
a fait en tout une dizaine de répétitions, a produit beaucoup d'effet. Le pre- 
mier duo entre Dinorah et Corentin, dit avec une grande perfection et 
plusieurs fois interrompu par les bravos dans le cours de son exécu- 
tion, a été couvert d'applaudissements; le duo suivant, entre Coren- 
tin et Hoël, n'a pas été moins bien accueilli; mais le trio final a sou- 
levé un véritable enthousiasme; les artistes ont été rappelés cinq ou 
six fois. 

Au second acte, ainsi que je vous le disais, grand succès de l'air chanté 
par Mme Nantier-Didiée ; mais la véritable ovation a été pour le grand 
air de Mme Charton, dit air de l'Omure ; elle s'y est surpassée. A chaque 
reprise qui permettait aux applaudissements de se faire jour, les bravos 
et les rappels ne s'arrêtaient pas. Calzolari a dit de la façon la plus 
comique les couplets de la peur. La légende a fait sensation ; mais le trio 
final est bientôt venu dominer l'attention de la salle, qui ne s'attendait 
pas à la grandeur et à la sombre majesté de ce morceau, digne de Robert 
etdes Huguenots. Largement et énergiquement rendu, il a valu de nombreux 
rappels aux artistes. On aurait désiré qu'Everardi eût accentué d'a- 
vantage l'air du Chasseur; nul doute qu'en l'abordant plus carrément 
et en marquant davantage le ryhthme, il ne le réussisse mieux à la pro- 
chaine représentation. Bettini a été plus heureux dans l'air du Faucheur, 
qu'il a dit avec beaucoup de charme et une fort jolie voix. Je vous ait dit 
que le Pater noster avait été accueilli avec une grande faveur. Dans la 
romance et dans le duo final avec Dinorah, Debassini s'est montré 
l'excellent musicien et le grand artiste que vous connaissez ; le magni- 
fique chœur qui accompagne ce morceau et la marche de la procession 
ont brillamment terminé cette représentation, et si l'on réfléchit que 
l'orchestre n'avait pas pu faire plus de dix répétitions, si l'on tient compte 
d'une indisposition de Debassini qui, aux dernières répétitions générales, 
paralysait complètement sa voix, et dont il n'était pas encore entière- 
ment remis, de même que de l'hésitation naturelle des artistes interpré- 
tant pour la premère fois une partition comme celle du Pardon dt Ploer- 
mel, on peut envisager comme immense le succès qu'elle vient d'obte- 
nir, et prédire, sans crainte de se tromper, qu'elle prendra sur notre 
scène le rang qu'y occupent déjà les précédents chefs-d'œuvre de Meyer- 
beer. 

Venons maintenant au ballet de Pâquerette, qui n'est point une nouvelle 
création de Saint-Léon : donné à votre grand Opéra en janvier 1851 pour la 
Cerrito, elle y fit merveille avec son partenaire, qui remplissait alors lerôle 
de François le menuisier, son amant Le libretto a subi qnelques modifica- 
tions en passant sur notre scène. Pâquerette est une bouquetière amoureuse 
d'un beau tourneur nommé Martin, qui, après avoir échappé par le tirage 
d'un bon numéro à la conscription, s'engage pour soustraire son vieux 
père aux poursuites d'un impitoyable créancier. Pâquerette, désolée, veui 
s'enrôler dans son régiment, et sous un déguisement masculin essaie de 
tromper sur son sexe un sergent fin matois qui, à la blanche main de 
Pâquerette, ne tarde pas à la reconnaître et la poursuit de ses galante- 
ries. Martin rentre à la caserne au moment même où Bridoux, le sergent, 
veut lui ravir un baiser ; il insulte son supérieur, qui le fait conduire en 
prison pour être fusillé. Mais Pâquerette parvient à lui dérober la clef 
de la prison et la jette à Martin qui s'évade. Poursuivi par les soldats, il 
se jette dans une barque, essuie une effroyable tempête à laquelle il 
échappe par miracle. Sauvé par des pêcheurs qui l'ont recueilli, il s'en- 
dort, et un songe brillant lui montre Pâquerette entourée de jeunes 
filles qui le convient de se mêler à leurs danses ; enivré d'espoir et d'a- 
mour, Martin se réveille, mais pour retrouver la triste réalité, sous la 
forme de Bridoux et de son escouade, qui ont suivi la trace du fugitif et 
se disposent à le conduire au supplice, lorsque Pâquerette accourt avec 
la grâce du condamné, qui tombe à ses pieds. 

La partie du libretto de Th. Gautier qui conduisait François en Hon- 
grie a été supprimée; il s'ensuit que la pièce tourne trop court et 
ne paraît pas finie, d'autant plus que le dénoûment n'est point suivi 
d'un pas final, ainsi que ceia a lieu ordinairement. Quoi qu'il en soit, 
le cadre était parfaitement convenable pour faire briller l'art du déco- 
rateur et le talent de la llosati , et il faut dire que ni l'un et l'autre n'a 
failli à sa tâche. Les décorations de MM. Roller et Wagner sont très- 
belles : celle qui représente l'effet de tempête est d'une grande vérité ; 
la grotte du songe est splendide, et quant à la mise en scène et à la 
richesse des costumes, la direction a fait les choses impérialement. Est- 
il besoin de dire que l'héroïne de la soirée, la Rosati, s'est montrée ce 
que vous la connaissez, admirable mime et charmante danseuse? Sa phy- 
sionomie mobile, son regard intelligent, traduisent avec autant de clarté 
que la parole toutes les émotions qui l'agitent, toutes les passions aux- 
quelles elle est en proie. Saint-Léon a introduit dans le premier acte une 
fête des laboureurs, dans laquelle apparaissent tour à tour les quatre 
saisons de l'année ; ce tableau a fourni à la Rosati l'occasion de déployer 



72 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



toute la grâce et la correction de sa danse ; dans la bas-bretonne, pas de 
caractère d'un genre tout à fait opposé, et dans une valse avec Saint-Léon, 
on a pu admirer la vigueur, l'aplomb unis à la plus grande légèreté. 
Enfin dans la scène du songe, la célèbre ballerine s'est surpassée. Aussi, 
malgré la partialité, fort respectable d'ailleurs, dont une partie de notre 
public fait preuve pour nos danseuses indigènes, la perfection incon- 
testable de la Rosati a soulevé les bravos de toute la salle, et de nom- 
breux rappels ont surabondamment prouvé à la bénéficiaire tout le plai- 
sir qu'elle avait causé. Nous devons dire pour être juste que Mmes Prik- 
hounova, Amossova, Liadova, Lapchina et Petitpa ont justifié les ap- 
plaudissements dont elles ont été l'objet. Cette dernière surtout, dans le 
Tambour de la reine, pas dansé en battant du tambour, s'est montrée 
fort gracieuse. Saint-Léon s'était chargé du rôle du sergent Lridoux; il 
s'en est acquitté d'une manière fort comique, et le public l'a rappelé à 
la chute du rideau, l'applaudissant chaleureusement et comme danseur 
et comme choréographe. 

— L'opéra d'Auber, Gustave III ou le Bal masqué, a été traduit et ar- 
rangé pour la scène lyrique russe; la première représentation a été don- 
née au bénéfice de Setoff, qui chante le rôle de Gustave. 

■ — Quoique les représentations théâtrales n'aient pas encore cessé , les 
concerts ont déjà commencé. Ceux que diverses Sociétés philharmoni- 
ques et de bienfaisance ont donnés avec le concours des artistes italiens, 
ont été très-suivis. Outre Vieuxtemps, nous attendons incessamment 
Wieniavski, le célèbre violoniste. 

— Les deux sœurs Ferni ont beaucoup de succès. Leur premier con- 
cert au Grand-Ihéâtre avait attiré assez de monde ; mais à part le talent 
remarquable des bénéficiaires qui a été vivement apprécié, l'absence 
de plusieurs artistes italiens annoncés sur le programme a causé quel- 
que désappointement; Bettini a fait de son mieux pour les suppléer, 
et il est juste de dire qu'il y a parfaitement réussi ; on a beaucoup 
applaudi les quatre morceaux qu'il a chantés successivement, et l'on a 
redemandé le dernier. Bettini a beaucoup gagné depuis quelque temps; 
il a fort bien chanté récemment les rôles de Rodrigo, d'Otello, etd'El- 
vino, de la Sonnambula ; si des rôles importants lui étaient plus fréquem- 
ment donnés, il ne tarderait pas, nous en sommes certains, à prendre 
une belle position et à rendre d'importants services à l'administration. 

D. 



REVUE DES THÉÂTRES. 

Gymnase : reprise du Bal d'enfants. — Vaudeville : reprises des 
Mémoires du Diable et de On demande un gouverneur . — Palais- 
Royal : Je suis mon fils , vaudeville de MM. Varin et Rochefort ; 
la Pénélope à la mode de Caen, parodie de MM. Siraudin et L. 
Thiboust. — Gaité : le Prêteur sur gages, drame en cinq actes et 
huit tableaux, par MM. Anicet Bourgeois et Michel Masson. — 
Théatre-Déjazet : P'tit fi, p'tit mignon, vaudeville de MM. Ga- 
briel et Dupeuty ; le Carnaval de Gavarni, vaudeville en trois 
actes et cinq tableaux, par MM. Guénée et Penvillé. 

Le carnaval n'a pas été fertile en nouveautés ; plusieurs théâtres 
ont splendidement vécu sur leurs succès ; les autres, comptant sans 
doute sur les recettes forcées des jours gras, ont renvoyé au carême 
le renouvellement de leurs affiches. Aussi, gare l'avalanche ! Provi- 
soirement, notre horizon est vide, ou peu s'en faut. Çà et là, quel- 
ques reprises : au Gymnase, le Bal d'enfants, un gai vaudeville de 
MM. Dumanoir et Dennery, emprunté aux légendes de Gavarni ; au 
Vaudeville, les Mémoires du Diable, où Félix a créé le seul rôle qu'il 
puisse opposer victorieusement à celui de Desgenais, et On demande 
un gouverneur, jolie comédie qui sied mieux à Fechter que tous ses 
grands drames. 

Faut-il conclure de ces reprises que le Père prodigue et la Pénélope 
normande n'ont pas tenu les brillantes promesses de la première 
représentation ? Cela n'est que trop probable, et donne raison aux es- 
prits sceptiques qui se défient de l'engouement exagéré du public ha ■ 
bituel de ces solennités. 

— Si pourtant vous voulez du nouveau, n'en fût-il plus au monde, 
adressez-vous au Palais-Royal. Voilà un théâtre précieux pour l'é- 
coulement des produits dramatiques. Quand ses confrères se croisent 
les bras, on est sûr de voir son répertoire s'accroître de deux ou 



trois vaudevilles qui n'ont jamais servi, ce qui ne veut pas dire qu'ils 
soient toujours d'une irréprochable fraîcheur. Par exemple, Je suis 
mon fils ! Nous n'osons affirmer que ce personnage grotesque de 
Gibassier, joué par Delannoy, n'ait pas quelques airs de famille avec 
certains pères de notre connaissance qui, comme lui, usurpent le rôle 
de leurs héritiers, dont ils courtisent les prétendues, quitte à se laisser 
berner par eux au dénomment. Qu'en pensent M. Jules, des Variétés, 
et le comte de la Rivonnière, du Gymnase ? Encore un type qui a fait 
son temps et dont la nécessité ne se fait plus sentir 

— On rit du moins franchement et sans arrière-pensée à la paro- 
die de la pièce d'Alphonse Karr. Cette Pénélope à la mode de Caen 
offre une charge très-spirituelle et très-bouffonne des principales si- 
tuations de la Pénélope du Vaudeville. Presque tous les acteurs imi- 
tent la voix et les gestes de leurs camarades du théâtre voisin. Un 
d'entre eux vient expliquer, après chaque acte, toutes les obscurités 
du drame, et cette critique est d'autant mieux accueillie qu'elle frappe 
juste au défaut de la cuirasse. Une particularité piquante, c'est que 
les deux collaborateurs anonymes d'Alphonse Karr, s'il faut ajouter foi 
aux bruits de coulisses, se sont eux-mêmes parodiés. 

— Après avoir repris la Mendiante, ce drame célèbre mis en mu- 
sique, au théâtre Italien par M. Braga, et y avoir montré, comme 
intermède, les merveilleux exercices d'une troupe de gymnastes amé- 
ricains, dignes rivaux de Léotard, la Gaîté a donné un drame nouveau, 
le Prêteur sur gages, dont les complications défient toute analyse 
sommaire. Il nous faudrait bien plus d'espace que celui dont nous dis- 
posons pour expliquer l'intérêt de Bob l'usurier à rechercher une 
petite fille jetée aux enfants trouvés par suite de la condamnation de 
son père, pour accompagner cette jeune fille à Botany-Bay et pour 
revenir avec elle à Londres, où son séjour chez Bob nous initie aux 
mystères du Quartier maudit. Il y a dans cette dernière partie une 
situation très-dramatique, celle d'un jeune garçon qui doit hériter 
d'une grande fortune s'il n'a commis aucune action honteuse, et qui 
se trouve entraîné dans un piège destiné à le priver des bénéfices de 
ce testament conditionnel. Avons-nous besoin d'ajouter que l'inter- 
vention du vieux Bob conjure tous les périls accumulés sur la tête de 
cet enfant, et le délivre de ses persécuteurs? Ce drame est plein d'é- 
motion et de terreur ; la mise en scène en est fort soignée, et il a 
pour interprètes d'excellents artistes, fort appréciés au boulevard, Du- 
maine, Mlle Duverger et Mlle Desmonts. 

— Au succès de Fanchette, dont nous avons parlé dans notre der- 
nier numéro, le théâtre Déjazet vient d'ajouter un double complément, 
dont les attraits lui garantissent une longue série de soirées fructueu- 
ses. C'est d'abord P 'lit fi, p'tit mignon, charmant vaudeville où 
Mlle Déjazet joue à la fois le rôle d'une vieille grand'mère et celui d'un 
joli petit zouave qui revient au village pour disputer à son père la 
main d'une gentille paysanne normande représentée par Mlle Marie 
Fillon. La donnée de cette pièce est légère, mais ce défaut est ample- 
ment racheté par la gaieté et la finesse des détails. L'uniforme de zouave 
manquait à la collection des costumes de Mlle Déjazet, dont le rideau 
présente au spectateur un si curieux spécimen. Elle le porte à ravir, 
et elle chante avec un art infini les spirituels couplets mis en musique 
par le jeune et habile chef d'orchestre du théâtre, M. Bernardin. 

La seconde pièce, donnée à la faveur du dimanche gras, est un vau- 
deville en plusieurs tableaux intitulé le Carnaval de Gavarni. Gomme 
dans le Bal d'enfants, que nous avons eu occasion de rappeler tout à 
l'heure, ce sont les personnages et les légendes de notre ingénieux 
dessinateur qui font les frais de ces scènes mêlées de chant, de danse, 
saupoudrées de sel gaulois et ornées de minois séduisants. Cette vive 
et folle pochade compose une excellente fin de spectacle. 

D. A. D. SAINT-YVES. 



DE PARIS. 



73 



NOUVELLES. 

„% Au théâtre impérial de l'Opéra, Guillaume Tell, Herculanum, la Fa- 
vorite, le Comte Org et (es Elfes ont composé le spectacle des quatre re- 
présentations consécutives des jours gras et du mercredi des Cendres. 
„% Vendredi les Huguenots ont été chantés par Gueymard et Mme Bar- 
bot. Le chef-d'œuvre a été fort bien rendu et a produit son effet ordi- 
naire . 

- t % La première représentation de Pierre de Médicis, le nouvel opéra du 
prince Poniatowski, aura lieu lundi, 5 mars. 

/«Une difficulté s'est opposée à la conclusion de l'engagement 
d'Achard, le nouveau ténor, [/artiste demandait a débuter dans un opéra 
nouveau, et la direction ne croyait pas pouvoir le lui promettre. Nous 
ne savons encore s'il y a eu solution. 

„% Le succès du Roman d'Elvire s'accroît à chaque représentation. Il 
sera joué quatre fois cette semaine : lundi, mercredi, vendredi et samedi. 
A la dernière représentation, on a redemandé avec acclamation la bar- 
carole du deuxième acte et la romance du troisième, chantée avec au- 
tant de grâce que d'expression par Montaubry. 

»* t Deux de nos artistes lyriques viennent d'être blessés sur le 
théâtre. A Toulouse, Puget, en jouant la Sirène, est tombé dans une 
trappe et s'est fait à la cuisse gauche une blessure assez grave. Il n'en 
a pas moins terminé la pièce et reparu à la fin quand le public l'a rap- 
pelé. A Bruxelles, Mlle Dupuy, dans un pas des Charmeurs, où son dan- 
seur la fait pirouetter sur elle-même, ayant présenté la main gauche 
au lieu de la droite, a eu l'épaule démise. Cependant elle a achevé l'ou- 
vrage et joué encore dans la Muette ; mais après cet effort les douleurs 
se sont fait sentir très-vivement. 

t * t Nous avons dû attendre que notre savant et illustre collabora- 
teur, M. Fétis, eût terminé son beau travail sur l'enseignement populaire 
de la musique, pour nous occuper de la brochure dont nous annoncions 
l'apparition, il y a quinze jours, sous ce titre : Observations de quelques 
musiciens et de quelques amateurs sur la méthode de musique de M. le docteur 
Emile Chevé. Cette publication a déjà fait quelque bruit dans le monde 
musical, et nous en donnerons bientôt quelques extraits. 

»% Voici le programme du concert de la Société des jeunes artistes du 
Conservatoire, qui aura lieu aujourd'hui dans la salle Herz ; 4° symphonie 
en si bémol (1'° audition), de R. Schumann ; 2° concerto de violon, de 
Spohr, exécuté par M. Kœmpel, violon solo du roi de Hanovre ; 3° air de 
la Muette de Portici, chanté par Peschard ; k° hymne, de Haydn, exécuté 
par tous les instruments à cordes; 5° fragments de Christophe Colomb, 
de F. David : une Nuit des tropiques , chanson du mousse , chœur des 
génies de l'Océan, solo par Mlle Balbi ; 6" ouverture du Jeune Henri, de 
Méhul. 

»*, k Le concert de Mme Pleyel aura lieu le 7 mars, à S heures, dans la 
salle de l'hôtel du Louvre, avec le concours de Mme Borghi-Mamo, de 
Graziani et d'un orchestre dirigé par M. Pasdeloup. La grande et cé- 
lèbre artiste jouera le concerto en sol mineur de Mendelssohn ; le con- 
certo — paraphrase de Liszt sur le Songe d'une nuit d'été, de Mendelssohn ; 
l'adagio et le scherzo du concerto symphonique de Litolff, et la fantaisie 
d'Ascher sur la Traviata. 

*% Jeudi 1 er mars, Jacques Baur donnera, dans les salons d'Erard, un 
grand concert dans lequel il exécutera une fantaisie sur des airs bohé- 
miens-hongrois de Liszt, une fantaisie chromatique avec fugue de J.-S. 
Bach, le trio en ré majeur de Beethoven, un nocturne de Chopin, une 
valse de Schubert arrangée par Liszt, et des illustrations du Prophète, 
(prière, hymne triomphale, marche du sacre) du même compositeur. 

,% Mme Sainton-Dolby et M. Sainton donneront, le 1 er mars, jeudi 
prochain, dans la grande salle du Louvre, un concert dans lequel 
Mme Sainton chantera des œuvres de Haendel, Haydn, Liiders, et des bal- 
lades écossaises. M. Sainton, outre deux morceaux de sa composition, 
exécutera, avec MM. Th. Ritteret Rignault, le trio en ut mineur de Men- 
delssohn, et la sonate de Beethoven dédiée à Kreutzer. Th. Bitter jouera 
sa marche nocturne et le mouvement perpétuel de Weber, et Jules 
Lefort fera entendre la Main du seigneur, de Boulanger. 

„% L'excellent pianiste-compositeur W. Kroger est de retour depuis 
hier d'un voyage qu'il est allé faire à Stuttgard, pour assister aux fêtes 
qui ont eu lieu en l'honneur de son père, à ^'occasion de son cinquan- 
tième anniversaire comme membre de la chapelle royale. Nous donne- 
rons dans notre prochain numéro les détails de cette manifestation excep- 
tionnelle, dont le digne vétéran de l'art a été l'objet. 

*** Le concert de Prudent reste fixé au 8 mars, et aura lieu dans la 
salle de Herz. Voici le programme de cette solennité musicale : 1° ou- 
verture à'Egmont , de Beethoven ; V caprice sur la Sonnambula , par 
Prudent; 3° le Chant du ruisseau, composé et exécuté par Prudent; 
4° rondo de l'Ilaliana in Algieri, Pensa alla Patria, chanté par Mme Viar- 
dot ; S" Chant du lac tranquille , par Prudent ; 6° V Aurore dans les bois 
(piano et orchestre), par Prudent; 7° sonate en si bémol, de Mozart, 
exécutée par MM. Alard et Prudent ; 8° air d'Orphée : J'ai perdu mon 



Eurydice, chanté par Mme Viardot; 9° la Chasse (op. 35), pour piano et 
orchestre, par Prudent: I0<> airs espagnols, chantes par Mme Viardot; 
11° ouverture de l'Hôtellerie portugaise, de Cherubini. L'orchestre sera 
dirigé par M. Tilmant. 

*** La publication des œuvres de Haendel se poursuit très-active- 
ment : le premier volume du tome II vient de paraître ; il contient 
Hercule, oratorio, création puissante où le génie de Haendel se déploie 
dans toute sa vigueur. 

„% Le concert d'Alfred Jaël aura lieu le 2 mars dans la salle Herz avec 
le concours de M. Sivori ; le célèbre artiste exécutera entre autres le Ca- 
rillon, des transcriptions du Pardon ae Phërmel, du Prophète et de quelques 
œuvres de R. Wagner, et enfin des préludes de Liszt avec M. Hans de 
Bulovr. 

/„ Le concert de M. Jacobi, le jeune violoniste, aura lieu samedi 3 
mars, dans la salle de Herz, avec le concours de Mlle Hamakers et 
de M. Dumestre, de l'Opéra; de Mme Riquier-Lhéritier, Mlle M. Darjou 
et Berthelier, de l'Opéra-Comique. 

t * é M. Guglielmi, l'excellent baryton du théâtre impérial de Vienne, se 
fera entendre dans le concert de Ketterer, qui aura lieu demain soir. 

* t Par décret en date du 1 1 février, rendu sur la proposition de S. 
Exe. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, 
M. Debain, facteur d'orgues à Paris, a été nommé chevalier de la Légion 
d'honneur. 

4 % Pour la fête des Rameaux, Gaston d'Albano a composé un hymne 
plein de majesté et de joie ; il y a un chœur et une partie d'orgue 
ad libitum. Cette édition vient d'être illustrée d'un beau dessin de Ram- 
bert représentant l'entrée de Jésus à Jérusalem. 

.*» L'inauguration des grandes orgues de la cathédrale de Rouen, re- 
construites, par ordre du gouvernement, dans '.l'établissement Merklein- 
Schutze, à Paris, est fixée aux 1" et 2 mars. Monseigneur l'archevêque 
présidera la cérémonie, et, d'après son invitation, MM. Lemmens, orga- 
niste belge, Edouard Batiste, Renaud de Vilbae et Sergent, organistes 
de Paris, et Klein, organiste titulaire de la cathédrale de Rouen, feront 
entendre l'instrument. 

»% Le mercredi 7 mars, M. et Mme Edouard Lyon donneront leur con- 
cert dans les salons d'Erard. Il se divisera en deux parties : la première, 
consacrée à la partie vocale et instrumentale; la seconde, à l'exécution 
d'un proverbe lyrique en un acte : Quand Dieu est dans le ménage, Dieu 
le garde, paroles et musique de Mlle Thys. M. et Mme Lyon interpréte- 
ront les rôles du vicomte et de la vicomtesse du Théran. 

„% MM. Armingaud, Jacquard, Lalo et Lapret donneront leur qua- 
trième soirée de musique de chambre, mercredi prochain, dans la salle 
Pleyel. On y entendra un trio de Mendelssohn pour piauo, violon et 
violoncelle; une sonate de Bach pour piano et violon par MM. Lubeck et 
Armingaud ; un quatuor de Mozart, et un quintetto de Boccherini pour 
instruments à cordes. 

,% La deuxième soirée de musique classique de M. Lebduc aura lieu 
mercredi prochain dans les salons d'Erard ; on y entendra Mme Boch- 
koltz-Falconi, MM. Portehaut, Herman, Saint-Saëns, Leroy, Casimir Ney, 
Mas et Maton. 

,% Une intéressante soirée musicale sera donnée mercredi, 29 février, 
dans la salle Beethoven par Mlle Virginie Huet , avec le concours 
d'artistes distingués, MM. Graziani, Pascal et Lamazou, Mlles Acs et 
Veron. 

»% Les éditeurs G. Brandus et S. Dufour viennent d'acquérir la pro- 
priété du Roman d'Elvire, opéra-comique de M. Ambroise Thomas, pa- 
roles d'A. Dumas et Leuven. Les airs détachés seront mis en vente inces- 
samment. 

»% Le grand bal annuel au profit de la caisse de secours et pensions 
de l'Association des artistes dramatiques aura lieu sous le patronage de 
LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice, le samedi 10 mars prochain, tou- 
jours dans la salle du théâtre impérial de l'Opéra-Comique ; de nom- 
breuses demandes de billets sont faites aux dames patronnesses. Cette 
fête toute spéciale, la plus belle de toutes celles qui sont données 
pendant la saison d'hiver, aura le succès de vogue des années pré- 
cédentes. 

„% L'éditeur de musique Emmanuel Rée vient de mourir a Copenha- 
gue. 

,*„ Cari Kramer, l'auteur d'un lied, en dialecte du pays, Jan und Grièt, 
devenu populaire, est mort à l'hôpital civil de Cologne. On doit aussi à 
Kramer quelques pièces de théâtre burlesques. 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 

»% Rouen. — Le succès du Pardon de Ploérmel se confirme complète- 
ment Les représentations de cet ouvrage alternent avec celles de Jo- 
conde. 



lh 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



„** Lyon. — Notre théâtre veut être le premier à monter le nouvel 
ouvrage d'Ambroise Thomas. Le Roman d'Elvire va entrer en répétition. 
Mme Vandenheuvel-Duprez et Achard, chanteront les deux principaux 
rôles. 

„,*„ Orléans. — Les Dragons de Villars ont été donnés pour !e bénéfice 
de Mlle Emilie Dumas. L'ouvrage, paroles et musique, a été joué avec un 
remarquable ensemble par MM. Bertrand, Chapuis, Donval, Mmes Beckers 
et la bénéficiaire. M. Bertrand a très-bien chanté son air du deuxième 
acte et son duo avec Ville Dumas, duo qui a été accueilli par deux salves 
d'applaudissements. Mme Beckers est charmante dans le rôle et sous le 
costume de Rose Friquet. Bien que ce rôle, écrit pour une voix de con- 
tralto, ait dû être transposé pour Mme Beckers, l'habile chanteuse 
s'en est tirée à son honneur. Elle a enlevé avec une rare vigueur 
le grand air du troisième acte, et mis beaucoup de finesse et de gaieté 
dans le duo du premier acte avec M. Ghapuis, le beau brigadier de dra- 
gons. Mlle Dumas, qui avait peu de chose à chanter, a trouvé le moyen 
de faire applaudir son jeu plein de finesse et de gracieuse malice. Les 
chœurs ont été justement applaudis, et c'est chose assez rare pour qu'on 
en parle. 

*** Marseille. — Armandi, notre excellent ténor, rétabli d'une indispo- 
sition, vient de paraître dans les Huguenots et dans Robert le Diable. Il a 
été salué par les applaudissements de toute la salle. A côté de lui, pendant 
ces deux belles soirées, ont vaillamment combattu Mmes Meillet et 
Litschner, MM. Depassio, Battaille et Boulège. 

„,% Nantes. — Les répétitions du Pardon de Ploërmel se poursuivent 
avec la plus grande activité, et la première représentation de l'ouvrage 
aura lieu très-prochainement. 



CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. 



„■%, La Haye. — Léonard et sa femme sont, pour la sixième fois, dans 
notre ville, et jamais artistes n'y ont plus vaillemment conquis leur droit 
de cité. Notre société aristocratique, ordinairement si froide, leur pro- 
digue des bravos et des rappels d'autant plus significatifs qu'ils sont 
plus rares. Le 22, le couple artiste s'est fait entendre à la société Diligentia 
avec un succès des plus remarquables. La I e symphonie de Beethoven 
a été exécutée avec la plus grande perfection, sous la direction du sa- 
vant directeur du Conservatoire, M. Lubeck, père du célèbre pianiste. 
M. Lubeck est un des plus fervents soutiens de la grande musique en 
Hollande. Léonard et sa femme vont continuer leur tournée triomphale 
à Amsterdam, Rotterdam, Utrecht, Arnheim, Bois-le-Duc, etc., où les 
appellent de brillants engagements. — Le Pardon de Ploërmel voit son 
succès augmenter chaque jour. M. Jahn, le chef d'orchestre, l'a monté 
avec une intelligence musicale des plus rares. 

t * t Anvers. — Le Pardon de Ploërmel vient d'être mis à l'étude. 

t *t Berlin. — Du 13 au 1 9 février, le théâtre de l'Opéra royal a 
donné Martha, deFlotow ; Il Trovalore, de Verdi ; le Prophète, de Meyer- 
beer, et le Maçon, d'Auber. Au Schauspielhaus, Egmont, de Gœthe, mu- 
sique de Beethoven. La troisième soirée de Mme Burchardt a été une 
solennité commémorative en l'honneur de L. Spohr ; on y a exécuté son 
opéra de Faust. — A la salle des concerts du théâtre Royal, des étudiants 
de l'université de Beriin ont joué, en latin, la comédie Captivi, de 
Plaute. — Le 14 février, la Société Bach a célébré le^3° anniversaire de. sa 
fondation par un concert où l'on a exécuté, entre autres, trois cantates 
de Bach. 

*** Francfort-sur-Mein. — Le Pardon de Ploërmel vient d'être repré- 
senté et a obtenu le succès le plus éclatant. Mlle Veith, dans le rôle de 
Diuorah, s'est montrée admirable. Elle a dû répéter l'air de l'Ombre, et 
a été rappelée après chaque acte avec les artistes qui remplissaient les 
rôles de Hoël et de Corentin. La salle est retenue d'avance pour plu- 
sieurs représentations. 

J"„ Leipzig. — Au 15 e concert du Gewandhaus, Stockbausen a chanté 
l'air du' Valet de chambre, opéra de Carafa, et des lieder de Robert 
Schumann. Cet excellent chanteur s'est surpassé lui-même ; après 
chaque morceau, l'enthousiasme du public a éclaté en applaudisse- 
ments. Nous avons entendu, en outre, dans la même soirée : un concerto 
pour violon, de L. Spohr, fort bien interprété par Lauterbach, violo- 
niste de la cour a Munich, et enfin l'Océan, symphonie de A. Ru- 
binstein. 

»*„ Prague. — Le vétéran de nos ténors, M. Emminger, a choisi pour 
son bénéfice Joseph en Egypte, de Méhul. Un public nombreux s'était 
réuni pour- entendre les poétiques mélodies du célèbre compositeur 
français. 

„*» Vienne.— Le théâtre de l'opéra de la Cour a mis Armide, de Gluck, 
et l' Enfant prodigue, d'Auber, au répertoire. — Le quatuor Hellmesberger 
vient de donner sa centième soirée depuis sa création : à cette occa- 
sion, les quatre artistes dont il se compose ont été l'objet d'une ovation 
de la part du public. 



*% Peslh.— Franz Erkel, l'auteur de la musique de l'opéra Hunijadi 
Lasslo, est aujourd'hui le compositeur le plus populaire de la Hongrie. 
On attend de lui une nouvelle partition, Bànk-Bàn. 

»*„ Dusseldorf.— Le trente-septième festival du Bas-Rhin aura lieu dans 
notre ville aux fêtes de la Pentecôte : M. Hiller s'est chargé de la 
direction. 

*** Copenhague. — Au concert du Muisk-Verein on a entendu une 
composition inédite, les Noces de la dryade, musique de P.-E. Hartmann, 
qui a produit le plus grand effet. Dans les trois concerts d'abonnement 
qui ont eu lieu jusqu'ici, on a exécuté successivement Israël, oratorio de 
Haendel, et diverses compositions de Gluck, Haydn, Mozart, Spohr, etc. 

„,** Edimbourg, 20 février. — M. Engel , qui possède un si rare 
talent sur l'harmonium , est de retour d'une excursion artistique 
dans laquelle il a joué son duo de Dinorah dans quarante-six concerts. 
Le journal Glascow-Herald rend pleine justice à ce morceau et à la ma- 
nière dont il a été rendu par l'auteur et M. Brinley-Richard, le compo- 
siteur pianiste, dans un concert donné par M. Muir-Wood. M. Engel 
s'est, de plus, signalé dans sa fantaisie de Don Pasquale et dans l'ac- 
compagnement obligé de l'air Casta diva, chanté par Mme Fiorentini. 



s. DUFOUR. 



Chez G. BRANDUS et S. DUFOUR, éditeurs, 103, rue Richelieu (au 1"), 



et KETTERER 



Grand duo brillant sur le Pardon de Ploërniel , pour 

Piano et Violon 10 fr. 



Deux mélodies de Maria, transcrites pour le Violoncelle, 

avec accompagnement de Piano 6 » 

M* Mi MtoWJMÏT 

LIED 

(Poésie allemande de GIBEL, traduction française par DUESBERG) 
Musique de 



DERNIERES NOUVEAUTES MUSICALES 

Publiées par JULES HEINZ, éditeur, rue de Rivoli, 146. 

PIANO. 

Bergson. Op. 44. Consolation, nocturne 5 » 

Crolwex. Op. 124. Le Pâtre styrien, fantaisie très-facile .... 6 » 

— Op. 230. La Folle (de Grisar), morceau de genre. ... 6 » 

Bêlions. Le Réveil, aubade 6 » 

Bumiorct. Les Chants d'Espagne, boléro 6 » 

&<ervllle. Op. 71. Plaisir d'amour, romance de Martini .... 5 ■> 

— Op. 72. Marie-Louise, valse 5 » 

— Op. 73. La Rose d'Aranjuez, valse espagnole 6 » 

Meintz (C). Fantaisie facile sur Roméo et Juliette 6 » 

Mess. Campanella, mazurka de salon 6 » 

Eiitrailierit. Le Rêve du solitaire, contemplation 5 » 

— L'Onde et le Roseau, valse élégante 5 » 

(Lee (Maurice). Polonia, mazurka de salon 6 » 

— La Nostalgie, fantaisie facile sur des thèmes allemands . . 6 » 
iLe Bel (Louis). Mina, valse élégante 4 S0 

— Edition facile en feuille. 2 50 
Marteaux iCh.). Fantaisie brillante sur Au clair de la lune . . 9 » 

— Les Cloches du soir, rêverie 6 » 

Philip»!. Op. G9. Bourrée d'Auvergne 7 50 

— Op. 70. Confidences, nocturne 6 n 

Dernières Compositions de Chant de loigi bordèse. 

Mignon regrettant sa patrie, scène pour mezzo-soprano 5 » 

La Prière de la jeune fille, scène pour mezzo-soprano 5 » 

Paroles soigneusement choisies pour les jeunes personnes. 



DE PARIS. 



75 



PRIX ACCORDÉ A L'UNANIMITÉ A l'EXPOSITION 
UNIVERSELLE DE LONDRES 5 851. 



Fournisseur des Ministères de la 
Guerre et de la Marine de France. 



Agent à Londres 

JDLLIEN ET C\ 

214 , Régent Street. 



MAISON FONDÉE EN 1803. 

INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE 

ANTOINE COURTOIS 

88, rue des Marais - Saint - Martin , 88 

Ci-devant rue du Caire, 21. 



MEDAILLE D'ARGENT DE 1" CLASSE 
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1855. 

Facteur du Conservatoire et de 
1'Aeadénilc Impériale de Paris. 

Agent à Saint-Pétersbourg : 

A. BDTTNER, 

Perspect. Newsky, maison de l'église St-Pierre. 



La maison ANTOINE COURTOIS ayant agrandi ses ateliers, est en mesure de satisfaire à toutes les demandes qui pourront lui être 
adressées; elle garantit réellement à sa clientèle des instruments irréprochables sous tous les rapports. 



Publié par G. BRANDVS et S. DVFOVR, 

103, rue de Richelieu, au 1". 

I>A S"AIt'H'JI'E'I<3>!« 

Arrangée pour Piano à quatre mains 

DD 

PARDON DE PLOERMEL 

Opéra-comique en trois actes, musique de 

G. 3SSY33RBEER 

Prix net : 25 fr. 



(«TOUS©»). — Neuf 
brevets d'invention et de 
perfectionnement. 

Instruments Saxommâtoniques. Invention à la- 
quelle le Juiy de l'Exposition universelle de Paris a con- 
sacré la plus belle page dans son rapport officiel {Ins- 
truments de cuivre), dont voici de courts extraits : 

« M. Alphonse Sax, par une ingénieuse disposition des 
pistons et par une combinaison nouvelle des trous d'en- 
trée et de sortie de la colonne d'air, est parvenu à con- 
server la forme conique aux tubes additionnels, dont il a 
d'ailleurs supprimé ou diminué considérablement l'em- 
ploi par son piston ascendant. Par la réunion de ces deux 
perfectionnements importants, il a ramené la construc- 
tion des instruments à pistons aux conditions norma- 
les de justesse et d'égale sonorité. » (Page 1333.) 

« La combinaison résultant de l'application du prin- 
cipe de M. Alphonse Sax est en quelque sorte une créa- 
tion nouvelle. C'est par elle seulement que peut être 
résolu le problème d'une justesse parfaite pour les 
instruments à pistons. Le mécanisme est partout de la 
plus grande simplicité. Nous appelons sur cette réforme 
l'attention des facteurs d'instruments de cuivre, car elle 
est radicale et fondamentale. Elle s'applique avec un 
égal succès à toutes les voix de chaque famille ; sopranos, 
contraltos, ténors, barytons, basses et contre-basses, tous 
se perfectionneront par l'application de ce système. » 
(Page 1336.) 

Breveté s. g. d. g. 

Manufacture d'instruments de musique en cuivre et en 
bois. Ancien et nouveau système. Rue Lamartine, 22, à 
Paris. 



En vente chez A. IKELMER et C, éditeurs, 
11, rue Rougemont. 

MU?3S^UE DE GBANT 

Gcvace-t. (F. A.). Bonjour lunettes, adieu fillet- 
tes, proverbe 2 50 

— Faute d'un point, proverbe 2 50 

— Les Si et les Mais, proverbe 2 50 

— Tout passe, tout lasse, tout casse, proverbe 2 50 

— Une Aiguille dans une botte de foin 2 50 

— Un OEuf pour un Bœuf, proverbe 2 50 

Slangeaitt. Le Directeur et le Ténor, duo co- 
mique T.B. 6 » 

MUSIQUE ©E PIANO 

Favarçer (R.). Op. 11. Vanda, varsovienne. . 7 50 

— Op . 12 . Tarentelle 7 30 

— Op. 13. Souvenir de Beethoven 7 50 

— Op. lit. En Chasse, fantaisie 7 5(> 

Ravina (H.). Op. 10. La Danse, morceau de 

salon 6 » 

— Op. 11. Première grande valse 6 » 

— Deuxième grande valse 7 50 

Deuxième mazurka 6 » 

— Op. 18. Le Mouvement perpétuel, étude 

de concert 9 » 

— Op. 20. Rondo-polka 7 50 

— Op. 21. Sicilienne 9 » 

— Op. 22. Elégie 7 50 

SIX FANTAISIES ES VISIO 

Pour Piano, Violon et Violoncelle, composées par 

B. ESavina et Sj. Clnpisson. 



facteur de pianos. Médaille d'or, Ex- 
position 1849; Médaille de 1" classe 
Exposition universelle 1855. Spécialité de pianos pour 
l'exportation. 

Cette maison a obtenu, depuis 1834, à toutes les Expo- 
sitions, des récompenses méritées par l'excellence de ses 
pianos droits, cordes obliques, dont la réputation est j 
tement établie. Elle vient de mettre en vente un nouveau 
modèle de piano droit, cordes obliques, grand format, 
extra, qui ne laisse rien à désirer sous le double rap 
port de la quantité et de la qualité du son. SSusasin 
rue Montmartre, 16JL. 



Chez G. Brandus et S. Dufour, 103, rue de Richelieu. 

E€Ï2©S ®BS OPÉRAS 
Fantaisies faciles par RÏÏMMEL 



Fra Diavolo. 
Guillaume Tell. 
Le Comte Ory. 

Seca continué. 



ï. Le Domino noir. 
i. Les diamants de Icouronne. 
>. La Muette de Portici. 
Prix de chaque : fr. 



MAISON H. HERZ :;: 

Victoire, à Paris. 



pianos, AS, rue de la 



A l'audition des grands pianos exposés, faite dans la 
salle des concerts du Conservatoire, un de ces instruments 
frappa le Jury d'étonnement et fixa particulièrement son 
atteution. Plusieurs épreuves de comparaison furent 
faites, et toujours le même instrument emporta les suf- 
frages unanimes du Jury. Il portait le n° 9. 

» Dans la séance suivante, consacrée à l'examen et à 
l'audition des pianos à queue de petit format, un instru- 
ment de cette espèce se distingua aussi des autres, sous 
le rapport de la sonorité, par une supériorité incontesta- 
ble. Le résultat des diverses épreuves auxquelles ce piano 
fut soumis lui conserva toujours le premier rang, à l'u- 
nanimité des votes du Jury. Il portait le n° 28. 

Enfin, dans la séance du 17 août, pendant laquelle 
les pianos demi-obliques de diverses dimensions furent 
entendus et examinés, les deux instruments numérotés 30 
et 40 obtinrent, à l'unanimité des suffrages, la première 
et la cinquième place dans la première série, sur 73 pia- 
nos de cette espèce. 

» A l'ouverture des listes qui suivit le concours, on 
reconnut que les quatre pianos dont il vient d'être parlé 
sortaient des ateliers de M. H. Herz. En présence d'un si 
beau succès, le Jury, dans sa séance du 31 août, a ac- 
cordé, A l'unanimité, à cet artiste industriel, le premier 
rang du concours, sous le rapport du volume et de la 
bualité du son. » 

{Extrait du rapport officiel du Jury de l'Exposition 
universelle de Paris.) 



LIÂMÛNIFLIJTE ^««b,,, 

dont le succès grandit chaque jour , se trouve chez 
Mayermarix, 46, passage des Panoramas, à Paris. 



S"- médaille d'or 

Exposition nationale française de 1849. 

DÉCORATION DE LA LÉGION D HONNEUR 
Exposition de 1849. 



MANUFACTURE D'INSTRUMENTS DE MUSIQUE EN CUIVRE ET EN ROIS 

FONDÉE A PARIS EN 1843 PAR 



1" médaille 

Exposition nationale belge de 1841. 

DÉCORATION DE LA COURONNE DE CHÊNE 
de Ho\lande (1845). 



fl' médaille d'argent 

Exposition nationale française de 1844. 



Facteur de la Maison militaire de l'Empereur. 

RUE SAINT ■ GEORGES, 50 



Grnude médaille d'or 

du Mérite de Prusse (1846). 

Seule grantle médaille d'honneur à l'Exgtosition universelle tle Paris (tSSS). — Seule grnnile médaille 
(Cowneil Méfiai) à l'Exposition universelle de Londres (1851). 

Organisateur et fournisseur de la musique des Guides et des autres musiques des régiments de la Garde impériale. 

invemtf.hr des familles des 
o^2™ R ,& MBAS ' SAX-TUBAS. CLAIRONS-SAX. CORNETS-SAX (compensateurs). CLARINETTES CONTRE-BASSES-SAX. 

SAXHORNS. SAXOPHONES. TROMBONES-SAX. CLARINETTES BASSES-SAX. BASSON-SAX (en cuivre et en bois). 



Forme et dispositions nouvelles de Trombones à 3, 4 et 5 cylindres ; 

invention brevetée en 1 85». 
Tous les instruments à pistons avec addition d'une ou plusieurs 

clefs; invention brevetée en iwm. 
Système d'instruments à pistons ascendants; inv. brev. en 185%. 



Cors, Cornets, Trompettes, Trombones simples, les mêmes à pistons 
ou cylindres, les mêmes forme Saxo-Tromba. 

Clairons, Trompettes d'ordonnance, Flûtes, Clarinettes, Bassons, 
Caisses roulantes, Grosses Caisses, Tambours, Timbales , Cym- 
bales, etc., etc. 



76 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 






Pour paraître incessamment 
CHEZ G. BRÀNDUS ET S. DUFOUR, EDITEURS, 103, RUE DE RICOELIED , AU l ( 



LE 





Opêra-comiqne en trois actes, 

Paroles de 

ALEXANDRE DUMAS ET DE LEUVEN 

Musique de 

AMBROISE THOMA 

\(De l'Institut.) 



FANCHETTE 



Opéra-comique en 



PAROLES ET MUSIQUE DE 



E. DÉJAZET 



HALE DE tYAl'OI 1 <i\ 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, I. 



27 e Année. 



IV 10. 



4 Mars 1860. 



ON S'ABONNE t 

Dans les Départements et à l'Étranger, chez tous 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aux 
flureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



PRIS DE L'ABONNEMENT: 

Paris 24 fr. par ott 

Départements, Uclgique et Suisse — 30 -i id. 
Étranger M » id. 

Le Journ.il jmr.iîl le Uinuinche. 



ET 




ETTE 




SICALE 



-- 'WVXAAAAAn/w" 



SOMMA1RE. — Théâtre impérial de l'Opéra ; théâtre Italien ; Société des jeunes 
artistes du Conservatoire. — Auditions musicales, par Adolphe Botte. — 
— Correspondance : Saint-Pétersbourg. — Nouvelles et annonces. 



THÉÂTRE IMPÉRIAL DE L'OPÉRA, THÉÂTRE ITALIEN. 

SOCIÉTÉ DES «3EU3JES ARTISTES DU CONSERVATOIRE. 

Michot, le jeune ténor, dont la réputation s'est faite au théâtre 
Lyrique, débutait mercredi dernier sur la grande scène de l'Opéra 
dans le rôle de Fernand, de la Favorite. 11 y apportait sa voix fraîche et 
timbrée. Affranchi du dialogue qui le gênait un peu, il témoignait d'une 
certaine disposition au jeu dramatique, dont nous l'engagerons même 
à éviter l'excès. Sans doute il est bon d'être acteur, mais il ne faut 
pas trop viser à l'être. Mme Barbot commet cette faute dans le rôle 
de Léonor : elle joue trop, elle joue toujours; elle souligne tout jus- 
que dans l'air : mon Fernand ! 11 ne faut pas non plus changer la 
phrase musicale sous prétexte de la rajeunir, comme l'a fait Dumestre 
en chantant la romance : Pour tant d'amour. Une diction simple, une 
expression contenue, aussi peu de geste que possible, voilà tout ce que 
demande ce morceau. 

Il y a eu des inégalités dans la manière dont Michot a rempli sa 
tâche, mais il ne tiendra qu'à lui d'y réussir complètement. Qu'il 
se persuade bien que son charme est dans sa voix, et qu'il emploie à 
la diriger tout ce qu'il a de goût, d'intelligence. Quel dommage que 
maintenant les artistes chantent devant un parterre qui applaudit en 
masse, sans distinction de bien ni de mal ! Les leçons d'un maître 
plus sévère auraient appris à Michot en quoi il avait excellé ou failli, 
comment par exemple il avait rudement traité la romance : Ange si 
pur, et délicieusement chanté : 5m?" ton élu, Seigneur, descends, arme 
son cœur pour la prière! En se rappelant sa propre méthode, en se 
réglant sur lui-même, tel qu'il a été dans ce passage célèbre, Michot 
finira par ne mériter que de légitimes bravos. 

— La veille, au théâtre Italien, un autre ténor que naguère on ap- 
plaudissait dans le même rôle, Roger avait débuté, lui aussi, dans 
l'amoureux de la Traviata. Roger s'avance pas à pas dans son nou- 
veau répertoire. Il en prend possession avec cette fermeté de vouloir 



et cette souplesse de talent qui triomphent de tous les obstacles. Im- 
possible de montrer plus d'élégance, de passion que ne l'a fait le grand 
artiste ! Impossible de mieux effacer un souvenir douloureux ! Roger 
en est venu à tenir un billet de ses deux mains comme il le lit de ses 
deux yeux ! Rien ne manque plus à l'illusion. Dans le Trovatore, il 
achèvera ce qu'il a si bien commencé dans Lucia et la Traviata. 
Pour lui, ces trois ouvrages forment une trilogie dont il pourra se 
glorifier avec ses amis et ses ennemis ! 

—Une symphonie de Robert Schumann, un concerto de Spohr, ou- 
vraient la dernière séance de la Société des jeunes artistes du Conser- 
vatoire. Il paraît que cette symphonie en si bémol est la première 
que son auteur ait composée. Nous la préférons à celle que M. Pasde- 
loup nous a déjà fait enlendre. Il y a plus d'animation, de coloris, de 
chaleur : l'orchestre en est moins chargé, moins laborieux, et à tout 
prendre, c'est une production de valeur qui, sans égaler les chefs- 
d'œuvre du genre, en rappelle et en continue la tradition. 

M. Kœmpel, violon-solo du roi de Hanovre, exécutait le concerto 
de Spohr qui, nous le croyons, fut son maître, et il n'a pas tardé à 
nous prouver qu'il était devenu maître à son tour. Sous les doigts et 
l'archet de M. Kœmpel, le roi des instruments est véritablement digne 
de ce titre. L'éminent artiste possède toutes les qualités qui consti- 
tuent le virtuose supérieur, formé à la plus belle et à la plus pure 
école. Il reproduit cette largeur de style, cette justesse d'intona- 
tion, cette délicatesse de nuances que l'on ne trouve pas toujours 
chez les violonistes modernes, entraînés dans une voie périlleuse par 
l'exemple de Paganini. Avec lui, le violon n'abdique jamais sa nature, 
et il n'en règne qu'avec plus de puissance et de majesté. Le succès 
de M. Kœmpel a donc été ce qu'il devait être : on l'a applaudi, rap- 
pelé ; on lui aurait crié bis, si les concertos pouvaient se redire comme 
les variations et les fantaisies. 

Deux élèves du Conservatoire, M. Peschard, dans l'air du sommai], 
de la Muette, et Mlle Balbi, dans les fragments du Christophe Colomb, 
de F. David, ont donné l'échantillon de deux voix et de deux talents 
dont nos théâtres profiteront quelque jour. L'hymne d'Haydn, exécuté 
par tous les instruments à cordes, et l'ouverture du Jeune Henri par 
tout l'orchestre, n'étaient pas les moindres attraits d'un programme 
qui se distinguait par la richesse et la variété. 

P. S. 



78 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



AUDITIONS MUSICALES. 

Edmond Hocmelle. — Mme Szaryady. — Institution impériale 
des Jeunes Aveugles. — Eugène Ketterer. — lime Clémentine 
Balta, — E. Paladilhe. — Jacques Itaur. — SI. et Mme Saintoo. 

La soirée donnée par Edmond Hocmelle , l'excellent organiste de 
Saint-Thomas-d'Aquin et de la chapelle du Sénat, était une véritable 
fête musicale et littéraire. Il ne s'agissait pas moins que d'un 
concert, d'un opéra-comique et d'un proverbe : aussi la salle Herz 
avait-elle pris un petit air de solennité tout h fait inaccoutumé. Seul, 
le concert, très-brillant, eût suffi à contenter l'auditoire nombreux et 
distingué qu'avait réuni le jeune compositeur. On connaît son ta- 
lent, on a pu l'apprécier encore une fois dans plusieurs ouvrages de 
sa composition, exécutés sur l'orgue-mélodium d'Alexandre, et notam- 
ment dans des fragments à'Orphée, disposés avec beaucoup d'habi- 
leté pour quatuor instrumental. Ce dernier morceau, délicieusement 
dit par Ritter, Herman, Nollet et l'auteur, nous semble destiné à faire 
partout, même privé d'une aussi belle exécution, les délices de tous 
ceux qui aiment la belle musique de Gluck. 

Badiali a été d'un brio, d'une verve irrésistibles; il a chanté une 
romance de Mercadante et un duo du Barbier avec un style, un en- 
train, un esprit qui se perdent chaque jour. Son talent a toujours 
vingt ans, il pétille de jeunesse, il s'épanouit, il éclate en mille vo- 
calises délicieuses que l'école italienne elle-même est en train d'ou- 
blier. 

Herman a joué avec beaucoup d'âme et de distinction sa fantaisie 
sur Norma. La Marche nocturne et un Impromptu de Ritter, exécutés 
par ce très-remarquable pianiste , ont été vivement applaudis. On a 
distingué dans cette dernière composition la coupe heureuse, la sage 
concision, la fusion des traits rapides et brillants avec des phrases plus 
larges et plus essentiellement mélodiques. 

On le voit, ce concert était charmant, et pourtant ce n'était encore 
que le prélude des douces jouissances qu'allaient faire goûter Mme Sa- 
batier, Jules Lefort et Caslel dans un opéra-comique, et Samson, Ber- 
ton et Mlle Marie Lambert dans un proverbe dû, comme le libretto 
mis en musique par Hocmelle, à la plume fine, spirituelle et déjà très- 
adroite de Mlle Jenny Sabatier. 

Les petits cadres d'opérettes sont accoutumés, il faut bien le dire, 
à ne recevoir que des figures grimaçantes et toujours les mêmes. 
Cette fois, dans Un service d'ami, il n'y a rien de commun, rien de 
trivial ; on y sent un heureux instinct dramatique. Le poëte s'est élevé 
jusqu'au sentiment et a mis un grain d'amour sérieux là où nous ne 
trouvons ordinairement que de vulgaires, froides et plates galante- 
ries. Ce grain de sensibilité et de passion a bien fructifié entre les 
mains du compositeur. Nous nous rappelons surtout, parmi des mor- 
ceaux très-applaudis, une romance qui a littéralement entraîné l'audi- 
toire; elle allait à ravir à la voix et au talent de Jules Lefort, toujours 
si à l'aise, si tendre et si expressif, quand on sait lui confier des mé- 
lodies naturelles et bien vocales. 

Mme Sabatier a chanté aussi des choses gracieuses; son rôle était 
rempli de motifs tantôt gais, tantôt mélancoliques et délicatement spi- 
rituels ; elle y a été ravissante ; on l'a constamment écoutée avec les 
plus vives sympathies et toujours applaudie avec enthousiasme. Hoc- 
melle a évité avec un grand soin les charges musicales, si faciles à faire 
et, selon nous, si peu agréables à entendre quand elles sont de mau- 
vais goût, ce qui leur arrive trop souvent. Sa nouvelle petite partition 
a causé un véritable plaisir, et nous l'aimons parce qu'elle est bien 
faite et suffisamment riche d'harmonie, mais surtout parce qu'elle est 
mélodique, claire, bien venue et que, malgré sa belle humeur, elle a 
une tendance à tourner volontiers au sérieux et au dramatique. 

Il était près de minuit lorsque Samson est entré en scène ; malgré 
cela, malgré tant d'heures si agréablement passées déjà, tous les audi- 



teurs sont restés intrépidement à leurs places. En vérité, il fallait l'ini- 
mitable diction du célèbre artiste et le désir d'admirer une fois de 
plus toute la verdeur de son beau talent, pour aller ainsi jusqu'au bout 
d'un programme aussi substantiel. 

Un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras est bâti sur une 
pointe d'aiguille ; mais les détails sont si distingués, si spirituels, si 
délicats ; les scènes se lient avec tant d'art que c'a été un long en- 
chantement. Un père égoïste, comme le sont presque tous les pères, 
sans le savoir, sans le vouloir, recule autant que possible le moment 
de marier sa fille. Il ne songe qu'en tremblant au jour où l'affection 
paternelle, ne suffira plus à cette enfant si aimante, si naïve et qui est 
tout son bonheur. Une jeune fille, au contraire, qui veut se marier 
tout de suite avec celui qu'elle aime et qu'elle finit par épouser, voilà 
toute la pièce. Les qualités qu'on avait remarquées dans l'opéra-co- 
mique de Mlle Jenny Sabatier n'avaient pas laissé soupçonner assuré- 
ment tout le fini de cette comédie. Ce début littéraire est un début 
éclatant. Samson a été magnifique de naturel. Mlle Marie Lambert et 
Berton ne se sont pas montrés indignes de jouer avec le grand comé- 
dien. 

— Au milieu des beaux talents de pianistes qui se font entendre 
chaque jour, Mme Szarvady garde une place à part, et une place très- 
élevée. Sa deuxième soirée a été des plus brillantes. Avec MM. Glei- 
chauff et Muller, elle a exécuté un trio de Beethoven ; elle y a 
déployé cette haute intelligence des beautés du maître, cette science 
de l'ensemble, ce tact exquis des moindres détails qu'elle apporte 
avec le même bonheur dans tout ce qu'elle interprète. Le charme 
vaporeux, la grâce élégiaque, les délicatesses de pensée et d'harmonie 
que Stephen Heller a mis dans les Nuits blanehes et Improvisata ont 
trouvé en Mme Szarvady le talent le mieux fait pour en révéler le sens 
poétique caché aux profanes, qui ne savent pas trouver sous ces notes 
tout ce qu'elles recèlent d'inspirations nobles et de recherches sa- 
vantes. 

La charmante virtuose semble affectionner la musique de Schumann. 
Elle a dit d'une façon délicieuse des Eludes symphoniques de ce maî- 
tre, qui ont été chaleureusement applaudies. Le piano porta presque 
toujours bonheur à Schumann. Il y trouva de jolies mélodies, de petits 
poëmes pleins d'unité et de goût, dans lesquels son imagination semble 
bien plus libre, bien plus franche qu'elle ne l'est souvent dans ses 
symphonies. Plusieurs de ces courtes pages sont de vrais bijoux, quel- 
ques-unes sont de petits chefs-d'œuvre. Sous les doigts de MmeSza- 
vardy, ils acquièrent un charme, une puissance, que peu d'exécu- 
tants savent leur donner à ce point. 

— Le concert donné dimanche a l'Institution impériale des jeunes 
aveugles a été l'un des meilleurs de la semaine. Mme Marie Cabel, 
c'est-à-dire une des plus belles voix, un des plus beaux talents qu'il 
soit possible d'entendre, une des plus hardies et en même temps des 
plus correctes vocalistes que nous possédions ; M. Battaille, dont la 
méthode, le style excellent sont partout applaudis, et Mlle Cazat, pre- 
mier prix du Conservatoire, telles étaient les séductions offertes par 
la partie vocale. Le piano et le violon avaient la lourde tâche de riva- 
liser avec la voix humaine, le plus beau de tous les instruments, n'en 
déplaise aux célèbres facteurs ; mais heureusement l'un était joué par 
Mlle Joséphine Martin et l'autre par Sarasate. Le jeune artiste a tout 
simplement obtenu dans les Souvenirs de Mozart un immense succès. 
On ne joue pas plus juste, on n'a pas plus d'âme et d'expression que 
ce digne élève d'Alard. 

Nous l'avons déjà dit plusieurs fois ici, les études musicales faites par 
les jeunes aveugles sont aussi bonnes que possible. Electrisés par tout 
ce qu'ils entendaient de parfait, ravis par un morceau de Manon Les- 
caut et plus encore peut-être par le grand air de l'Ombre, du Pardon 
de Ploërmel, que Mme Cabel venait de chanter divinement et qui lui 
avait valu des rappels vraiment enthousiastes, l'orchestre et les chœurs 
de cette belle institution, habilement conduits par M. Roussel, se sont 



DE PARIS. 



70 



particulièrement distingués. Ces jeunes musiciens, dans l'ouverture de 
la Fille du régiment et dans l'andante de la symphonie en la de 
Beethoven, se sont fait écouter et vivement applaudir à côté des som- 
mités artistiques qui avaient enchanté l'auditoire. 

— Nous disions l'autre jour, à propos de l'audition d'Eugène Kette- 
rer, combien ses œuvres nouvelles étaient charmantes, brillantes et 
élégamment écrites. Nous les avons retrouvées à peu près toutes à la 
soirée musicale et dramatique donnée lundi, dans les salons Pleyel- 
Wolff, par le jeune pianiste-compositeur. Il les a jouées, comme la 
première fois, avec la netteté, la vélocité et la grâce qui distinguent 
son talent. Le réveil des Sylphes, Chanson de chasse, Impromptu- 
valse et une jolie Marche orientale à deux pianos, où l'on a remarqué 
un véritable luxe d'ornements, ont tour à tour fait grand plaisir. Ces 
gracieuses compositions ont soutenu la réputation que Ketterer s'est 
acquise parmi la jeune et coquette école de piano qui, si elle manque 
un peu d'ampleur, d'élévation et de puissance, sait les remplacer par 
une manière pleine de séductions dont le mérite ne saurait être con- 
testé. Herman et lui ont été applaudis avec le plus vif enthousiasme 
pendant l'exécution de leur grand duo sur le Pardon de Ploërmel. 
Herman a phrasé la plaintive et pathétique romance chantée par Hoël 
au troisième acte avec une douceur, une émotion qui rappelaient la 
belle voix et le beau style de Faure. Ce morceau fort bien coupé est 
une jolie mosaïque. Les auteurs ont choisi avec goût, dans la partition 
de Meyerbeer, des mélodies d'un prix inestimable ; ils les ont dispo- 
sées de façon à en faire valoir toutes les beautés. Les motifs de l'air 
de l'Ombre, de la Clochette et bien d'autres encore se suivent harmo- 
nieusement et assurent à ce duo une rapide popularité. M. Gugiellmi, 
baryton du théâtre impérial de' Vienne, a chanté un air de Haendel et 
cette magnifique romance du Pardon que tant d'applaudissements 
venaient d'accueillir. A la scène ce chanteur doit avoir d'excellentes 
qualités; il ne manque ni de chaleur, ni de nerf; mais il n'a pas ap- 
porté dans l'expression des regrets et des remords qui accablent 
l'amant de Dinorah, la douceur, la mélancolie douloureuse et pleine 
de larmes que l'illustre maître y a mises . Léon Jacquard a soupiré 
avec autant de justesse que de suavité deux fraîches romances sans 
paroles de Edm. Membrée. 

L'élément littéraire ajoute beaucoup de variété aux soirées musi- 
cales. Lundi, on était enchanté de voir, dans Qui femme a, guerre a, 
Mlle Fix, si charmante, si spirituelle, et Bressant, toujours si élé- 
gant et si parfait gentilhomme. Toutefois, on n'a pas trouvé dans 
cette comédie les mots heureux, les situations intéressantes que 
Mme Augustine Brohan prodigue ordinairement avec tant de faci- 
lité, de verve et d'imagination. On y a vu plutôt, malgré le talent 
des interprètes, une scène conjugale assez monotone que l'accent du 
cœur et les saillies de l'esprit ne viennent pas souvent relever. 

— La matinée donnée dimanche dans les salons de M. Debain était 
à peu près exclusivement consacrée à l'audition d'œuvres vocales et 
instrumentales de Mme Clémentine Batta. Presque toutes sont pleines 
de mélancolie, d'accents religieux, vagues et touchants ; elles sem- 
blent comme un écho des Méditations, et rappellent le bon temps où 
tout ce qui était jeune lisait Jocelyn et songeait aussi souvent à Lau- 
rence qu'à Elvire. C'est de la musique comme en rêvent toutes les 
musiciennes et comme peu savent en écrire. Certes elle ne brille ni 
par la force, ni par la variété ; elle n'a même, en général, qu'une note ; 
mais cette noie est si douce, elle dit tant de choses, elle est si cares- 
sante et si harmonieuse qu'en écoutant la Prière à la Vierge, le 
Chant d'une mère, la Danse des ombres, etc., on ne regrettait pas 
une plus grande souplesse de style. 

Mme Batta avait pour interprètes Mmes Gaveaux-Sabatier et Anna 
Bertini, MM. A. Batta, Théodore Iïitter, Lefébure-Wély et Jules Lefort. 
S'il est vrai que l'exécution puisse ajouter quelque chose à la pensée 
réalisée par un auteur et s'élever jusqu'à l'œuvre rêvée — quelquefois 



plus belle et plus complète que celle qu'il nous donne — nous avons 
eu tout ce que l'inspiration de la charmante musicienne a pu espérer 
de plus heureux, et parfois, comme dans la Vision du Dante, Juanita 
et Dieu, de plus dramatique et de plus large. 

Il dort, berceuse de Lefébure, et deux morceaux de piano de Ritter, 
les mêmes qu'il avait fait entendre avec un si brillant succès à la soirée 
d'Hocmelle, ont été les seules compositions exécutées à côté de celles 
de Mme Clémentine Batta. 

— Un des meilleurs élèves et des plus richement doués qui soient 
sortis de la classe de M. Marmontel est sans contredit E. Paladilhe. 
Ce tout jeune homme, qui, hier encore, était un charmant enfant, est 
aujourd'hui un pianiste très-remarquable, presque un compositeur dis- 
tingué. Il donnait mardi, dans la salle Herz, un concert où son double 
mérite de virtuose et d'auteur a été, l'un fêté comme une bonne 
réalité, l'autre encouragé comme une espérance de gloire. Depuis 
l'année dernière, il a fait des progrès énormes. Son jeu a plus de cou- 
leur et d'individualité ; il se dégage des liens salutaires de l'école et 
de l'habitude de l'imitation ; il ose se livrer davantage aux inspirations 
du moment. 

Ce que nous avons entendu de lui ne dépasse pas de beaucoup les 
essais que nous entendons tous les jours. L'inspiration du petit maestro 
n'est pas encore au niveau de ses connaissances acquises. Assurément 
dans les fragments de son opéra-comique en trois actes, la Reine Ma- 
thilde, dans ses inorceauxde piano : Tarentelle, Étude-caprice et Grande 
valse brillante, il y aurait amplement de quoi fournir à l'un de ces 
demi-succès vivant de camaraderie, de bienveillance et de partialités 
d'école ; mais tout est relatif, et le jeune artiste qui a obtenu le prix 
du Conservatoire, qui bientôt, sans nul doute, obtiendra le grand prix 
de l'Institut, doit avoir une plus noble .imbition : il doit aspirer plus 
haut et songer à l'art sérieux. Pourtant ses compositions, auxquelles 
il ne faut pas demander encore l'originalité de pensée et de style qui 
manquent à tant de maîtres, ont déjà, outre beaucoup de correction, 
une certaine vigueur de sentiment. Mieux que le mérite de la forme, 
la fraîcheur et l'énergie qu'on a pu remarquer quelquefois dans la par- 
tie purement mélodique, promettent un musicien que le labeur inces- 
sant et si pénible demandé par les fortes études musicales n'aura pas 
épuisé. Paladilhe, ce nous semble, ne grossira pas le nombre des jeunes 
compositeurs instruits, mais stériles. Assez d'autres arrivent à Rome 
essoufflés, l'imagination usée, et n'en rapportent que des œuvres cor- 
rectes, estimables, mais incolores ! 

— Parmi les pianistes qui se sont fait entendre cette semaine, il 
faut citer Jacques Baur. Elève de Liszt, il joue la musique du célèbre 
maître avec beaucoup de netteté et de chaleur. La fantaisie sur des airs 
bohémiens, une valse de Schubert et les illustrations du Prophète, ont 
fait apprécier le mécanisme et le style excellent du virtuose. Dans des 
pièces de J.-S. Bach, de Beethoven et de Chopin, il a prouvé qu'il savait 
aborder avec succès les inspirations les plus diverses, et y trouver les 
nuances qui les distinguent et les caractérisent. La Prière, Y Hymne 
triomphal et la Marche du sacre, du Prophète, ont été arrangés avec 
tant d'art par Liszt que le piano semble se ressouvenir de toutes les 
parties de l'orchestre. Il en rappelle, il en reproduit même, autant que 
cela est possible, les gracieuses et énergiques oppositions. Les accords 
de l'hymne triomphal, arpégés par les deux mains, ont une grandeur 
imposante; la marche du sacre, après d'ingénieux développements, 
après des traits pompeux con bravura, arrive à une stretla très-belle 
d'harmonie et d'une sonorité inouïe. Baur a triomphé des nombreuses 
difficultés amoncelées dans ce morceau ; il en a fait ressortir toute 
l'ampleur et toute la valeur mélodique. 

— Mme Sainton-Dolby est une célèbre cantatrice anglaise dont le 
mérite égale au moins la renommée. Sa voix de contralto, magnifique 
et étendue, a des cordes graves d'une rondeur, d'une suavité et d'un 
moelleux bien rares; mais son talent surtout est hors ligne. Mme Sain- 
ton-Dolby possède un style large, noble et chaleureux ; elle chante 



80 



UEVUE ET GAZETTE MUSICALE 



avec autant d'âme que de méthode; elle ne me jamais; sobre d'orne- 
ments, elle les place et les exécute avec un goût exquis. Le succès 
qu'elle a obtenu dans les beaux salons de l'hôtel du Louvre a été 
immense. 

Dès les premières notes de Y Ame errante, touchante poésie, écrite 
dans la langue de ShakspeareetdeMilton.queHaydn a rehaussée d'une 
mélodie admirable de simplicité et de caractère, on a pressenti la 
grande musicienne, l'artiste sûre d'elle-même et du plaisir qu'elle allait 
causer. 

La gracieuse et belle cantatrice dit Haendel comme Mme Viardot 
seule pourrait le dire ; elle en a retrouvé toutes les traditions. La 
pompe souveraine et aussi le charme mélodique de cette large et 
pathétique musique ne pourraient être, ce nous semble, ni mieux 
compris, ni mieux rendus. Dans une sérénade anglaise, une ballade 
écossaise et une scène irlandaise, charmants spécimens de l'inspiration 
poétique et musicale du Royaume-Uni, Mme Sainton-Dolby a déployé 
une remarquable flexibilité d'organe et d'expression. 

M. Sainton, que nous avions entendu l'année dernière, a toujours 
l'imperturbable justesse d'intonation qui distingue son archet. Les 
staccati, les sons harmoniques, les passages à plusieurs parties, enfin 
les choses les plus difficiles, sont exécutés par lui avec une aisance, 
une pureté, une perfection que possèdent bien peu de violonistes. 11 
a toutes les qualités de notre école : il joue simplement, avec une 
grande distinction, beaucoup de largeur, de sensibilité et sans la 
moindre affectation, sans ces miaulements fébriles qui agacent les 
nerfs des gens les moins impressionnables, et ne charment guère les 
intelligences délicates. Comme compositeur, M. Sainton a aussi du 
goût et du savoir : son solo de concert, dont le thème est très-joli, son 
adagio et sa valse brillante, sont des ouvrages que recommandent des 
qualilés peu communes. Ces trois morceaux, très-applaudis, ont été 
joués par l'auteur avec une finesse, une passion, un brio qu'on re- 
trouve plus souvent dans l'exécution des solistes que dans leurs 
œuvres. 

Adolphe BOTTE. 



CORRESPONDANCE. 

Saint-Pétersbourg, '22 février. 

Une indisposition de Mme Charton-Demeur a interrompu les représen- 
tations d'il Pelerinaggio. La deuxième avait pleinement confirmé le suc- 
cès de la première. Ce résultat n'a rien de surprenant et se manifes- 
tera encore d'une manière plus marquée aux représentations suivantes. 
Seulement il est regiettable que le nouveau chef-d'œuvre de Meyerbeer 
n'ait pu être mis en scène que si tardivement. A peine est-il apparu 
que déjà la campagne théâtrale finit. C'est grand dommage, car la di- 
rection tenait bien certainement un long et brillant succès qui, pour 
cet ouvrage comme pour tous les autres du grand maître, aurait été en 
grandissant, i mesure que chanteurs et public se seraient familiarisés 
avec les beautés de la musique. En général la faute et le mal du tra- 
vail des théâtres à Saint-Péters bourg, c'est que les études se font trop 
hâtivement. Les répétitions sont insuffisantes et les pièces arrivent de- 
vant le public avant même que l'ensemble d'exécution soit obtenu. Pour 
le Pardon de Ploermel on a fait quelques répétitions de plus que pour la 
plupart des autres ouvrages qui se montent ou se reprennent, et c'est 
une justice à rendre à M. Baveri, le chef d'orchestre, qu'il y a déployé 
une rare intelligence et une grande habileté. Les musiciens de l'or- 
chestre ont récemment offert à ce chef, dont ils apprécient le mérite et 
qu'ils aiment, un bâton d'honneur. C'est un juste et flatteur hommage. 
J'ai dans ma dernière correspondance rendu justice aux artistes qui in ■ 
terprètent il relerinaggio ; je n'ai rien à y ajouter si ce n'est qu'Eve- 
rardi a produit à la deuxième représentation beaucoup plus d'effet qu'à 
la première dans l'air du Chasseur. Quant à Mme Charton, son succès a 
grandi dans de magnifiques proportions. Tout à fait sûre d'elle-même, 
elle chante Dinorah de manière à rendre le rôle bien difficile sinon im- 
possible à quiconque voudrait s'y hasarder après elle. Ce rôle de Dinorah 
a deux aspects ; il est écrit pour une chanteuse légère et pour une chan- 
teuse dramatique; le succès de Mme Charton a été double aussi. Elle n'a 
pas fait tout ce qu'on pouvait attendre d'elle, elle a fait plus. Voilà 
l'ouverture de la saison prochaine brillamment assurée par la nouvelle 
création de Meyerbeer. 



Le dernier bénéfice annoncé avaDt la clôture était celui de Mlle Lagrua; 
Si la sincérité des renseignements que. dès le jour de ses débuts, je 
vous ai donnés sur cette vaillante artiste, avait eu besoin de confir- 
mation, certes l'empressement enthousiaste qui s'est produit dans notre 
société aristocratique pour assister à ce bénéfice, confondrait à tout ja- 
mais ses détracteurs. Il aurait fallu une salle trois fois plus grande pour 
contenir le nombre d'amateurs qui s'étaient fait inscrire pour y avoir 
place. Cette fois je crois que la spéculation s'en était mêlée; ce qu'il y 
a de certain, c'est qu'aussitôt qu'un avis placardé au guichet de la caisse, 
eut fait savoir qu'il n'y avait plus un billet disponible, ceux qui s'é- 
taient pourvus revendaient loges et fauteuils avec un bénéfice énorme. 
Je ne sache pas qu'aucune représentation, depuis celle de la célèbre 
Bosio, ait été plus splendide. Mme Lagrua ne chantait cependant que 
Norma donnée déjà sept à huit fois dans le cours de la saison. Mais il 
faut bien dire que ce rôle a été son triomphe et que seule, ou à peu près, 
à faire valoir le chef-d'œuvre de Bellini, elle y est si belle et si supé- 
rieure que les abonnés regardaient toujours comme une bonne fortune 
de l'entendre. Il n'est donc pas surprenant que cette dernière fois l'ar- 
tiste ait recueilli un contingent d'applaudissements, de rappels et de 
bouquets proportionné à l'enthousiasme qu'elle a su si légitimement 
provoquer. Quoique notre climat ne soit pas tout à fait favorable à la 
santé de Mme Lagrua, elle a cependant signé avec la direction des 
théâtres impériaux un nouvel engagement de trois années, résiliable 
chaque année à sa volonté, et aux appointements de 20,000 roubles argent 
(80,000 fr, environ) avec un bénéfice. — Ce taux n'est pas exagéré si l'on 
considère les services qu'elle rend à l'administration et les genres dif- 
férents dans lesquels elle excelle. 

Le public qui dans la Traviata a manifesté pour Mlle Balfe une prédi- 
lection marquée et qui l'a fort applaudie encore dans Rigoletio, se préoc- 
cupe beaucoup de savoir si elle sera engagée pour la saison prochaine. 
Ses rôles seraient ceux de Luc;'o, de la Sonnambula, à'Adina, dans YEli- 
sire, de la Traviata, et sous ce rapport elle serait sans contredit un 
sujet utile ; mais il faut le dire franchement, lui donner plus d'impor- 
tance serait se tromper; car si Mlle Balfe possède des qualités incontes- 
tables, elles sont bien loin encore d'être développées ; c'est une élève 
en bonne voie, qui est jeune, jolie, très-distinguée de manières, mais qui 
a besoin de beaucoup travailler pour prendre le rang de prima-donna. 
— Puisque je vous parlais de Rigoletto, je dois ajouter que Debassini et 
Tamberlick ont retrouvé dimanche leur succès accoutumé. Debassini 
compte le rôle du bouffon au nombre de ses meilleures créations. 
Mme Nantier-Didiée fait bien regretter que le rôle de Maddalena soit si 
court. 

Plusieurs des artistes italiens sont engagés pour donner concert à 
Moscou ; les autres vont nous quitter dans quelques jours. En attendant, 
je ne veux pas terminer cette correspondance sans vous dire quelques 
mots du concert des Allemands, dans lequel chantaient Mmes Lagrua, 
Nantier, Debassini, Tamberlick et Everardi. Mme Lagrua a dit avec ce 
dernier le duo de Don Pasquale, et seule un air russe de Glinka, une 
romance de Mariani et le Roi des aulnes, de Schubert. Chacun de ces mor- 
ceaux, mais surtout le dernier qu'elle a interprété avec une sombre 
énergie, a valu à la célèbre cantatrice des applaudissements fré- 
nétiques complétés par l'auguste approbation de la grande duchesse 
Catheriue, qui assistait au concert, et qui a envoyé son chambellan la 
complimenter. — Mme iNautier, dans un air du rrophéte, a été également 
bien fêtée, et Tamberlick a obtenu une véritable ovation dans le trio de 
Guillaume Tell. 

D. 



NOUVELLES. 

„*» Aujourd'hui, le théâtre impérial de l'Opéra donne la 42.4 e repré- 
sentation de Robert le Diable. 

*** L'indisposition de Mme Gueymard s'étant prolongée, la première 
représentation de Pierre de Médicis n'aura lieu que mercredi ou ven- 
dredi. Le théâtre fera relâche demain ou mercredi pour la répétition gé- 
nérale. 

»% On vient de mettre à l'étude à l'Opéra-Comique un nouvel ouvrage 
de M. Gevaërt et dont le poëme est de MM. Michel Carré, Jules Barbier et 
Cormon. On le repète sous le titre de Château-Trompette. — Le Roman 
d'Elvire a été donné quatre fois cette semaine, et chaque représentation a 
fait mieux apprécier l'amusante comédie de MM. Dumas et Leuven et la 
charmante musique d'Ambroise Thomas. Montaubry doit répéter chaque 
soir, aux bruyants applaudissements de la salle entière, sa barcarolle et sa 
romance qu'il dit avec un charme et une expression remarquables. Le 
Roman d'Elvire est désormais un succès établi. 

»% Jourdan quitte l'Opéra-Comique au mois de septembre pro- 
chain pour aller remplir uu engagement très-brillant qu'il vient de con- 
tracter avec le directeur du théâtre de la Monnaie à Bruxelles. 

,** Mme Lagrange. qui est en ce moment au Brésil, a failli se noyer; 
le canot sur lequel la célèbre cantatrice se rendait avec sa famille au 



DE PARIS. 



81 



bateau à vapeur, chavira, et les personnes qui le montaient auraient 
péri si l'on ne fût venu à temps à leur secours. 

„% Le Prophète vient d'être représenté au théâtre de San-Carlos à Lis- 
bonne avec un immense succès. Mme Tedesco a déployé dans le rôle 
de Fides les magnifiques qualités qu'elle possède; elle a été chaleureu- 
sement applaudie. Mlle Hensler chantait le rôle de Berthe, et Villani 
celui de Jean de Leyde. Les décors et la mise en scène sont dignes de 
l'œuvre et du théâtre. 

*** En Allemagne, le Pardon de Ploërmel vient encore de faire son 
apparition dans quatre villes nouvelles, Hanovre, Prague, Kœnigsberg et 
Francfort-sur-le-Mein . On l'y joue actuellement sur vingt-deux théâtres. 

4 * t Sivori est de retour à Paris après une excursion en Angleterre, 
pendantlaquelle il a donné, sous la direction de Beale et en société avec 
Mme Corbari, Tagliafico, Engel, etc., cinquante-trois concerts en qua- 
rante-huit jours. Il n'y a qu'en Angleterre qu'il est possible d'exécuter 
de semblables tours de force. Inutile d'ajouter que ce voyage a été une 
succession de triomphes pour le célèbre artiste. 

*** Nous avons entendu cette semaine dans une soirée intime les 
charmantes compositions que W. Kruger vient de faire paraître, entre 
autres celle intitulée: Réminiscences de VAme en peine, de Flotow. Ce 
morceau, de moyenne force, joué par l'auteur avec le talent qu'on lui 
connaît, a enlevé tous les suffrages et ne saurait manquer d'obtenir un 
succès de vogue. Dans cette même soirée, une jeune cantatrice, élève 
de Bonoldi, Mme Pellegrin, que la saison a vue se produire, n'a pas 
obtenu moins de succès. C'est une élève qui fera le plus grand honneur 
à son maître. 

*** Mlle Bochkoltz-Falconi no s'en tient pas au rôle brillant de can- 
tatrice; on a pu en juger par la soirée intime qu'elle adonnée dimanche 
dernier et dans laquelle plusieurs de ses élèves se sont produites avec 
talent et succès. On a particulièrement remarqué et applaudi le 
psaume XX1I1 de Schubert, admirablement rendu par Mlles Falconi, 
Maillard, de Dufresne et Wiesen ; Douleur, mélodie de Litolff, chantée par 
Mlle Eugénie Maillard; des quatuors de Mendelssohn et de Kalliwoda, 
chantés par Mlles Falconi, Wiesen, MM. Gloggner et Wiesen. Comme 
soliste, O!) a aussi vivement applaudi M. Chaîne, l'excellent violoniste, et 
Mlle Falconi elle-même, lorsqu'elle a dit avec toute l'élégance et la har- 
diesse de son style les charmantes variations composées pour elle par 
notre collaborateur G. Héquet. 

*** Joseph Wieniawski donne aujourd'hui à Varsovie un concert au 
profit des pauvres, et dans lequel Mme de Kalergis exécute un concerto 
de Robert Schumann. Il joue avec elle un rondo de Chopin à deux 
pianos. Ensuite il doit se mettre immédiatement en route pour Paris, où 
il sera le 12 de ce mois. 

*** L. Lacombe donnera, le lundi 19 mars, dans la salle Herz, un 
très-beau concert ; plusieurs de ses meilleures compositions figureront 
sur le programme. 

*** La Gazette de Moscou annonce qu'on prépare dans cette capitale 
un grand festival musical pour la secoude semaine du grand carême; 
cette fête aura lieu dans la salle du club de la noblesse. Les artistes de 
l'Opéra italien, des amateurs, les orchestres de l'université de Moscou, 
des théâtres, et des chantres expressément engagés, en tout près de 
trois cents personnes, exécuteront la Création, de Haydn. Cette œuvre 
célèbre, qui n'a pu encore être bien appréciée à Moscou, faute de 
moyens d'exécution, sera enfin dignement rendue, surtout grâce au 
concours des artistes italiens. Outre l'oratorio, M. Todor fera exécuter 
une grande cantate avec chœurs, composée exprès, et dédiée à ce festi- 
val, par M. Verstovsky, paroles de Pouschkine : le Banquet de Pierre le 
Grand. 

**„, Il vient de se former à Paris un comité dans l'intérêt de la pro- 
pagation des Orphéons et Sociétés chorales en France. Ce comité se com- 
pose de : MM. Larabit, sénateur; prince Poniatowski, sénateur ; Mellinet, 
général de division ; Cuvier, conseiller d'Etat ; Belmontet, Carreau, 
Javal, députés au corps législatif ; Auber, directeur du Conservatoire 
impérial de musique, Halévy, Ambroise Thomas, Carafa, Berlioz, Clapisson, 
Kastner, membres de l'Institut ; Victor Foucher, conseiller à la Cour de 
cassation, membre du conseil général de la Seine, président de la com- 
mission du chant de la ville de Paris; Doyen, sous-gouverneur de la Ban- 
que de France ; Ed. Monnais, commissaire impérial près les théâtres 
lyriques et le Conservatoire; Niedermeyer, directeur de l'Ecole de mu- 
sique religieuse; Ed. Rodrigues, vice-président de la commission du chant 
de la ville de Paris ; Besozzi ; Camille de Vos ; Delaporte ; Delsarte ; 
Dietsch; Elvvart; Ermel ; Adrien de la Fage; Charles Gounod ; Laurent de 
Rillé; Limnander ; J.-F. Vaudin. Le comité, ainsi constitué, s'est réuni 
le 29 février 1860, chez M. Larabit, et a composé son bureau delà ma 
nière suivante: MM. Larabit, sénateur, président; prince Poniatowski, 
général Mellinet, Auber, Halévy, vice-présidents ; J.-F. Vaudin, secré- 
taire. Après la formation du bureau, le comité a nommé une commis- 
sion chargée d'étudier et de préparer ses travaux. Cette commission se 
compose de: MM. Kastner; Ed. Monnais; Besozzi; Camille de Vos; 
Delaporte; Elvvart; Ermel; A. de la Fage; Laurent de Rillé ; J.-F. Vaudin; 

„% La Polonaiie qui lait partie du deuxième entr'actede Slruensée, de 



Meyerbeer, va paraître incessamment choz les éditeurs Brandus et Du- 
four. 

*% M. Vincent Adler donnera, samedi prochain 10 mars, une séance 
musicale dans les salons d'Erard. 11 fera entendre, entre autres, les mor- 
ceaux suivants de sa composition ; la Gitana, fantaisie sur le Domino 
noir ; la Styrienne et Scène de bal. 

a** Auguste Kœmpel, l'excellent violoniste, qui s'est fait entendre 
dimanche dernier dans le concert de la Société des jeunes artistes du 
Conservatoire, donnera une soirée musicale jeudi 8 mars, dans la salle 
Beethoven, avec le concours de Mme Szarvady et de M. Muller. En voici 
le programme : trio en si bémol, op. 97, de Beethoven, exécuté par 
Mme Szarvady, MM. Kœmpel et Muller; concerto de Mendelssohn, exé- 
cuté par M. Kœmpel ; sonate en fa mineur, n° 5, de J. S. Bach, exécu- 
tée par Mme Szarvady et M. Kœmpel ; romance, rêverie et caprice de 
Berlioz, exécutée par M. Kœmpel ; fantaisie sur des thèmes de VEnléve- 
ment au Sérail et des Noces de Figaro, de Spohr, exécutée par Mme Szar- 
vady et M. Kœmpel. 

*** Le concert de Mme Pleyel reste fixé au 7 mars, et aura lieu dans 
la salle de l'hôtel du Louvre. 

*** Incessamment doivent paraître chez les éditeurs Brandis et Du- 
four : le Carillon, composition originale, et les transcriptions sur le 
Prophète et le Pardon de Ploërmel, composées et exécutées avec un si 
grand succès par Jacll à son concert de vendredi. 

*** C'est toujours jeudi, 8 mars, qu'a lieu, dans la salle Herz, le 
concert de Prudent dont nous avons donné le programme. 

**,<, Parmi les nombreuses soirées consacrées à la musique, nous 
devons mentionner celles que donne, dans l'un des plus beaux 
salons de la rue Hauteville, M. B..., amateur distingué de cet art. Avant- 
hier il y avait nombreuse et brillante réunion : Herman, dans 
une fantaisie pour le violon sur Robert le Diable, Nathan, dans un air 
varié du Pirate, pour le violoncelle, Lebeau, dans des morceaux pour piano 
et orgue fort remarquables, tels que Loreley et autres, ont fait, à di- 
verses reprises, applaudir leur beau talent. Dans la partie vocale Mlle de 
la Pommeraye a charmé l'auditoire dans Sania-Lucia. et un air-valse 
d'une grâce exquise et composé par elle. La charmante cantatrice de 
l'Opéra a eu également tous les suffrages dans le rôle d'une pièce à deux 
personnages : Deux et deux {ont deux, écrite par son frère qui s'y est éga- 
lement montré excellent acteur. La musique de cette bluotte, composée 
par Mlle de la Pommeraye, a beaucoup plu, et c'est aux applaudissements 
unanimes que les noms des auteurs ont été prononcés. L'une des élèves 
des mieux douées de l'excellent professeur M. Bonoldi, Mme Pellegrin, a 
fait valoir ses brillantes qualités de cantatrice, notamment dans la partie 
vocale du prélude de Bach, qui a dû être répété. 

„,% M. Lincelle, chanteur comique, qui a chanté avec beaucoup de 
succès en province la chansonnette de Bourget, C'est ma fille, donnera le 
dimanche 11 mars une grande matinée musicale dans la salle de lécole 
Lyrique. 

*** A la suiie de plusieurs accès de folie caractérisée terminés par 
une tentative de suicide, M. Jullien, le célèbre chef d'orchestre, a dû 
être transféré dans une maison de santé. 

*** M. Auguste Durand, organiste de Saint-Roch, donnera, le jeudi 
8 mars, à deux heures, salle Herz, un concert dans lequel il fera enten- 
dre ses nouvelles compositions pour l'orgue Alexandre. Mlle Faivre, 
MM. Battaille, Ilermann et Barthe prêteront leur concours au bénéfi- 
ciaire. On terminera par Qui femme a guerre a, comédie de Mlle Augus- 
tine Brohan, jouée par Mlle Fix et M. Bressant. 

„% La soirée musicale de Joseph Franck est toujours fixée au jeudi 
8 mars, et aura lieu dans les salons d'Erard. Le jeune artiste s'y fera 
entendre comme pianiste, violoniste, organiste et compositeur, avec le 
concours de MM. Coninx, Diémer, Altès, Colonne, Adam, Dufour, Ver- 
rimst, Capoul et Petit. 

„,*„, M. A. Bessems donnera le 1 S mars prochain, dans les salons d'E- 
rard, une séance de musique classique des plus intéressantes; M. Bes- 
sems sera secondé par MM. Saint-Saëns, Lee et Sapin, de l'Opéra. 

*% Nous avons promis â nos lecteurs de leur faire connaître, au moins 
par quelques .fragments, l'ouvrage ayant pour titre : Observations de 
quelques musiciens et de quelques amateurs sur la méthode de musique, de 
M. le docteur Chevé, lequel porte les signatures de MM. Auber (de 
l'Institut), Carafa (id.), Clapisson (id.), Ermel, Victor Fouché, président ; 
Casimir Gide, Charles Gounod, F. Halévy(de l'Institut), Jomard (id), géné- 
ral Mellinet, G. Meyerbeer (de l'Institut), Edouard llonnais, Niedermeyer, 
Edouard Rodrigues, vice-président ; Ambroise Thomas (de l'Institut), 
Varcollier, membres de la commission de sur «■ illance d« l'enseignement du 
chant dans les écoles communales de Paru. — 11. Berlioz (de l'Institut); 
Dietsch, chef d'orchestre de l'Opéra; Georges Kastner (de l'Institut) ; J. 
d'Ortigtie, directeur rédacteur en chef de la Maîtrise ; Pasdelpup, F. Ba- 
zin, directeur de l'Orphéon de Paris. En attendant que nous puissions 
tenir notre promesse, nous avons hâte d'annoncer que l'ouvrage est en 
vente chez Michel Lévy frères, rue Vivienne, 2 62s, et que chacun peut 
se le procurer uu prix de 1 franc. 
„*» Au nombre des passagers qui ont péri dans le naufrage du paquebot 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE 



la Louise se trouve une troupe tout entière de comédiens ilatiens qui 
se rendaient à Bastia et à Ajaccio. Le directeur de la troupe et son fils 
ont seuls échappé à la mort. 

*% M. Camillo Moscheck, professeur à l'école de musique et éditeur 
de Caecilia, journal musical, vient de mourir à Laybach. 

*** Le nombre des concerts augmentant chaque jour, l'espace nous 
manque pour annoncer chacun d'eux en particulier ; nous nous borne- 
rons donc à indiquer par ordre de dates ceux qui vont avoir lieu cette 
semaine : 
Le 6 mars, dans les salons Pleyel, deuxième soirée de MM. Cuvillon 
et Georges Pfeiffer. 
— Dans la nouvelle salle d'Érard, à huit heures du soir, 

concert donné par Mlle Albertine Zadrobilek. 
Le 9 mars, dans la nouvelle salle d'Erard, soirée musicale donnée par 
M. Greive, artiste du théâtre Italien, avec le concours de 
Mme Cambardi, de MM. Gardoni, Merli, Armingaud, Lee, 
Lapret, Lalo et Lubeck. 
Le 1 3 mars, dans les salons Pleyel, concert donné par Mlle Leclercq, 
avec le concours de Mme Delaunay-Riquier, Jules Petit , 
Malézieux , Herman et Jules Lasserre. 



CHRONIQUE DÉPARTEMENTALE. 

»% Toulouse. — L'Etoile du Nord, exécutée en grand opéra et avec les 
récitatifs, vient de faire son apparition sur notre grand théâtre. La salle 
était comble et le succès a été colossal. Mme Rauïs, Derivis et Dorgeval 
ont été ■ rappelés avec enthousiasme. Notre chef d'orchestre avait mis 
un soin tout particulier à remonter l'œuvre de Meyerbeer et à bien 
étudier l'exécution des nouveaux morceaux de la partition. Aussi jamais 
cet opéra n'a-t-il marché avec autant d'ensemble et n'a-t il obtenu pareil 
succès. L'arrangement déP Etoile du Nord en grand opéra a été très-habi- 
lement fait par M. Danglas. 

»** Nantes. — Diverses circonstances indépendantes de la volonté de la 
direction avaient retardé la première représentation du Pardon de Ploer- 
mel ; enfin elle vient d'avoir lieu hier mardi et le succès a été prodigieux. 
On sait que notre administration municipale avait apporté une sollici- 
tude particulière à l'exécution future du nouveau chef-d'œuvre de 
Meyerbeer, en envoyant exprès son architecte à Paris pour assister à la 
première représentation et se rendre compte de la mise en scène et des 
décorations. Elle n'a donc rien épargné pour égaler le théâtre impérial 
de l'Opéra-Comique et elle y a réussi. M. Bernier a fait cinq magnifiques 
décors, et l'orchestre, sous la direction de M. Solié, qui est on même 
temps administrateur du théâtre en participation avec la ville, a rendu 
la musique avec une admirable perfection. Mme Lavoye chantait le rôle 
de Dinorah, M. Magne celui d'Hoel, M. Charles celui de Corentin. Nous 
reviendrons sur l'exécution de cette magnifique partition qui n'a rien 
laissé à désirer. On a repris le Prophète et Robert le Diable; Mme Bor- 
ghèse dans les rôles de Fidès et d'Alice, et Mlle Lavoye dans celui d'I- 
sabelle, ont obtenu un franc et brillant succès partagé du reste par 
MM. Mirapelli et Pérlllé. — Le Pardon ae Ploërmel est attendu de jour 
en jour; la direction n'a pas dépensé moins de 20,000 francs pour 
monter dignement l'jeuvre du grand maître. — Le succès des Dragons de 
Villars se continue devant des salles combles et avec des recettes splen- 
dides. 

*** Angers. — Les décors du Pardon de Ploërmel son! arrivés de Paris, 
les répétitions sont poussées avec la plus grande vigueur, et le nouvel 
opéra de Meyerbeer sera joué dans quelques jours. On va reprendre 
V Etoile du Nord. 

K: \ Avignon. — Marina vient d'obtenir un très-beau succès, et a valu 
à ses interprètes principaux, M. Bussi-Masset et Mlle Erambert, les plus 
chaleureux applaudissements. — La reprise de Robert le Diable a été 
1 occasion d'un nouveau triomphe pour M. Bussi, et enfin Guillaume Tell, 
que notre ténor avait choisi pour son bénéfice, lui a valu des applau- 
dissements, des couronnes et un rappel unanime. 

*** Nîmes. — Le Toréador a été l'occasion d'un succès de plus pour 
Mme Fuuré, qui a joué et chanté de la façon la plus charmante tout le 
rôle de Coraline, et surtout les variations de l'air populaire : Ah ' vous 
dirai-je, maman. 

**» Caen. — On a monté le Cheval de bronze; le délicieux opéra-comi- 
que dAubera obtenu un très-brillant succès; M. Lucien Bourgeois a été 
charmant dans le rôle du prince. M. Gilberd David et Mme Melvil l'ont 
très-bien secondé. — Après les représentations de Mlle Cordier, dont 
nous avons rendu compte, est venue Mme Borghi-Mamo, qui a chanté 
plusieurs morceaux du Prophète et qui a remporté un véritable triomphe, 
i V A ' anc V- ~ M - Litté - notre ^nor léger, a choisi pour son bénéfice 
la Martlia, do Flotow, représentée onze fois l'année dernière ; l'ouvrage 
a étc accueilli avec le même plaisir et les mêmes sympathies que 
Ijin dernier, et nous ne doutons pas qu'il ne tienne largement sa 
place au répertoire jusqu'à la fin de la saison. On s'occupe avec la plus 
grande activité de la mise en scène du Pardon de Ploërmel. 



CHRONIQUE ÉTRANGÈRE. 



*** Londres, 1 er mars. — Décidément M. E. T. Smith, directeur du 
théâtre de Drurylane, a pris à bail le théâtre de Sa Majesté pour sept, 
quatorze ou vingt années. — Au Royal english Opéra, un nouvel ou- 
vrage de Vincent Wallace vient d'être représenté, sous le titre deLurliyie. 
C'est un grand opéra dans l'acception française; du mot, sans dialogue, 
avec récitatifs et orchestre continu. Le poëme, tiré des légendes popu- 
laires du Rhin, a pour sujet les amours d'une nymphe des eaux avec un 
simple mortel. D'abord la nymphe entraîne celui qu'elle aime dans l'hu- 
mide empire qu'elle habite, puis elle l'en laisse sortir, dans l'espoir 
qu'il y reviendra de lui-même, et enfin elle obtient la grâce de devenir 
aussi mortelle pour pouvoir épouser son amant. Wallace n'avait rien 
écrit pour le théâtre depuis 1846, année dans laquelle il avait fait jouer 
Malilda of Eungary. Le succès de Lurline a été fort brillant, et peut-être 
cette partition est le chef-d'œuvre de son auteur. Sept morceaux ont 
été bissés. Miss Louisa Pyne, qui chante le rôle principal, n'a jamais eu 
de musique mieux écrite à sa taille, ni plus favorable à son talent 
M. Harrison n'est pas moins bien partagé dans le rôle de Rudolph, et 
M. H. Corri a beaucoup réussi dans celui de gnome, surtout en chan- 
tant un original et charmant brindisi. Miss Pilling et miss Fanny Cruise 
méritent aussi une mention laudative. La mise en scène est magnifique. 
Les chœurs et l'orchestre se signalent sous la direction de M. Alfred 
Mellon. 

*% Bruxelles. — On presse les répétitions de Gustave III dont la pre- 
mière représention aurait déjà eu lieu sans l'indisposition de M. Depoi- 
tier et sans l'accident plus récent arrivé à Mme Dupuy. On dit merveille 
de la façon dont M. Wicart chante et joue le rôle de Gustave. Dans quel- 
ques jours on reprend les Dragons de Villars pour Mlle Boulard. Le Par- 
don de Ploërmel continue à être joué devant des recettes fabuleuses. 

j*x Gand. — Le Pardon de Ploërmel continue le cours de son brillant 
succès. Représenté pour la première fois le 21 décembre, l'œuvre de 
Meyerbeer en est aujourd'hui à sa douzième représentation et toujours 
avec une vogue croissante. — La reprise de ifarlha a été très-heureuse et 
a fait applaudir MM. Talon, Zelger, Mines Jouard et Lacourt. 

^% Stuttgard.— Les représentations de Dinorah ont été interrompues 
par les fréquentes indispositions des trois artistes chargés des princi- 
paux rôles. On a profité de ce temps d'arrêt pour substituer à l'appareil 
Muhldorfer un décor qui imite parfaitement l'eau naturelle, disposition 
qui abrège les entr'actes de près d'une demi-heure. — Pour la fête du 
prince royal qui a lieu sous peu, on reprendra VEtoile du Nord qui n'a 
pas été jouée depuis assez longtemps. On a mis en répétition les Gaies 
commères de Windsor, de Nicolaï. Les concerts d'abonnement de la cha- 
pelle royale sont très-courus. Nous avons peu de concerts particuliers : 
les soirées de quatuor de Barnbeck, Haeser, Buyssere attirent beaucoup 
de monde.— M. G. Kriiger, première flûte de S. M. le roi de Wurtemberg 
et. père du célèbre pianiste-compositeur W. Kriiger, a célébré, le 18 fé- 
vrier dernier, le 50" anniversaire de son service comme membre de la 
chapelle royale. Il a reçu, à cette occasion, de nombreuses et touchantes 
marques de la considération dont il jouit ici. Le roi lui a envoyé par 
M. le baron de Hall, son chambellan et intendant du théâtre de la Cour, 
la décoration de l'ordre de la Couronne. Les membres ]de la chapelle 
royale lui ont donné, dans la journée, un banquet présidé par M. le baron 
de Hall et M. Kucken, le maître de chapelle. Le lendemain, un autre banquet, 
donné en son honneur, a réuni plus de cent personnes appartenant à 
toutes les classes de la société. Ajoutons à ces manifestations une 
aubade, une sérénade, des vers chantant ses louanges, des lettres de 
félicitations venues de toutes parts, de riches cadeaux offerts par un 
grand nombre de ses amis et anciens élèves, et nous pourrons dire que 
rarement un artiste a été fêté plus complètement. Ce seront pour lui et 
particulièrement pour ses trois fils, qui marchent dignement sur les 
traces de leur père, des souvenirs précieux et ineffaçables. 

x*x Berlin. — Le 18 février a eu lieu, sous la direction de Meyerbeer, 
un concert à la cour, auquel assistaient également le corps diplomati- 
que, des députés, un grand nombre de généraux et d'officiers : en tout 
quinze cents personnes. Ont été exécutés : l'ouverture d'Egmont ; hymne 
de la Vestale, de Spontini ; marche du Songe d'une nuit d'été; air du 
Stabat, de Kossini ; ouverture de Struensée, par Meyerbeer ; scène d'Or- 
phée; scène du Trovatore, de Verdi; finale du Comte Ory, de Rossini. Pen- 
dant le concert, Meyerbeer trouva sur sou pupitre un bâton de mesure 
enrichi d'or et de pierres fines, et à côté un magnifique bouquet, avec 
cette inscription : « Offert à Meyerbeer de la main de la princesse de 
Prusse. » L'illustre maestro se montra vivement touché d'un tel hom- 
mage ; à peine avait-il passé quelques fleurs à sa boutonnière, que le 
prince régent, donnant le bras à la princesse, s'avança vers lui et lui 
adressa les paroles les plus flatteuses. — Au théâtre de la Cour, Mlle de 
Ahna a chanté pour la première fois le rôle de Fidès, du Prophète, et a 
surpassé l'attente générale. L'éminente cantatrice avait étudié avec le 
plus grand soin ce rôle si dramatique; sa voix a une fraîcheur juvénile, 
le timbre en est des plus sympathiques. Après la grande scène de la ca- 
thédrale, Mlle de Alina a eu les honneurs du rappel. — L'Opéra Italien a 



DE PARIS. 



83 



joué Don Pasquale . dans le rôle de Norina, Mlle Vilhorst a débuté avec 
succès. 

„% Manheim. — A l'occasion du huitième anniversaire de sa fonda- 
tion, la Tonhalle vient de mettre au concours un prix de 1o0 florins, 
qui sera décerné à l'auteur du meilleur trio pour piano, violon et vio- 
loncelle, |dont l'exécution toutefois n'exige pas des virtuoses propre- 
ment dits. Le terme du concours est fixé au 31 juillet. Les ouvrages 
envoyés au concours resteront la propriété des auteurs. 

*** Hambourg. — La troupe italienne de Berlin est engagée pour six 
représentations au théâtre de la ville, à raison de 3,000 fr. par repré- 
sentation. La musique composée par Robert Schumann pour le Manfred, 
de lord Byron, a été exécutée au dix-huitième concert de la Société mu- 
sicale. L'ouverture, le Requiem et quelques autres morceaux ont produit 
de l'effet ; au total, succès d'estime. Dans la seconde partie du concert, 
Jules Stockhausen s'est fait entendre avec beaucoup d'effet dans l'air du 
Valet de chambre, deCarafa, celui du Barbier, de Rossini, et des lieder, de 
Schubert. 

„% Vienne. — Dans une très-belle représentation du Prophète, Grin- 
minger a très-bien interprété le rôle de Jean de Leyde. La Martha, de 
Flotow, a fait salle comble, Ander chante le rôle de Lyonel de manière à 
électriser l'auditoire. — Le numéro 7 du journal viennois Recensionen a 
été saisi à cause d'un article où l'on discutait les prix d'entrée au théâ- 
tre de l'Opéra de la cour. 

„,** Genève. — Dix représentations consécutives du Pardon de Ploermel 
n'ont pu satisfaire encore l'enthousiasme inspiré par le nouveau chef- 
d'œuvre du maître. Vantrappe, Marval et Mlle Ernon continuent à se faire 
applaudir con frenezia dans les principaux rôles. 

**„, Nice. — Mlle Octavie Caussemille vient d'ajouter un nouveau 
fleuron à sa couronne d'artiste en jouant ici, dans le salon de la reine 
douairière de Danemark, plusieurs morceaux qui ont ravi la noble as- 
semblée. Sa Majesté, en offrant à l'éminente pianiste ses remercîments 
et ceux de sa société, a daigné l'inviter à revenir à sa royale villa pour 
y faire de la musique intime. La princesse dont il s'agit est veuve du roi 
Chrétien VIII ; née le 28 juin 1796 et mariée le 22 mai 1815, elle a 



perdu son époux le 20 janvier 1848. — 11 y a quelques jours, Seligmann 
aussi a donné un brillant concert. Une pastorale de sa composition sur 
le vieil air II pleut, il pleut, bergère, a été fort goûtée et applaudie. Invité 
chez la reine de Danemark, il y a produit beaucoup d'effet.— Au théâtre, 
l'opéra italien règne à peu près sans partage, et la Sanchioli s'y distin- 
gue toujours : bon nombre d'amateurs et de connaisseurs la placent au- 
dessus de Mme Borghi-Mamo. 

*** Turin. — Guillaume Tell vient d'obtenir un succès colossal au 
théâtre Regio. Les interprètes étaient Tiberini , L'Ortolani et Bene- 
ventano . 



le Directeur : S DUFOUH . 



Chez G. BliANDUS et S. DUFOUB, éditeurs, 103, rue Richelieu [au 1 er ), 



«IIISTETTE 



Pour deux Violons, deux Altos et Violoncelle, 



F B JT B FBTÏS 



Maître de chapelle du roi des Belges, directeur du Conservatoire de musique 
de Bruxelles. 



Op. G. — Prix : 2© fr. 



Paris, chez €OOUDE\S, éditeur, rue Saint-ffiionoré, SG», près l'Assomption. 

PMILÉlIOl ET BAUCIS 



(EN VENTE) 



Opéra en trois actes, paroles de MM. BARBIER et CARRE, musique de 



m 



(EN VENTE) 



Romances, Airs, Duos, Trios, pour toutes les voix (avec accompagnement de Piano). 
DANSES par Jullien. Marx, Musard, Strauss, Talcxy (pour Piano et a quatre mains), 

Arrangements pour Piano, par 
Ascber, Burgniuller, Cramer, Croisez, Gounod, Goria, Ketterer, Lccarpenlier, Lyslicrg, Paul Bernard. 

POUR PARAITRE LE 8 MARS : 

Partition pour chant et piano, in-8°, 15 fr. net. — Partition pour piano solo, in-8% 10 fr. net, 



PIANOS 
D'ART 



BLANCHET fils 



PIANOS 

DE 

COMMERCE 



DE L'ANCIENNE MAISON R0LLER ET BLANCHET FILS 

A Paris, rut* d'OauJeville, n° «G. 

Cette maison est connue, fdepuis de longues années, pour la remarquable supériorité de ses pianos droits. 

Blanchet fils, ancien élève de l'Ecole polytechnique, a consacré le fruit de ses études scientifiques et de ses constantes recherches au per- 
fectionnement de son industrie ; et après avoir obtenu, aux diverses expositions d'Angleterre et de France, les plus hautes récompenses, il 
a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par le jury international de l'Exposition universelle de 1855. 

Convaincu de la nécessité de mettre à la portée de tous les instruments fabriqués avec conscience et pouvant satisfaire aux qualités artisti- 
ques aussi bien qu'aux principes de solidité garantis par une longue réputation, Blanchet fils vient de créer un nouveau modèle de piano dit 
format de commerce, qui, tout en possédant les qualités d'une facture de premier ordre, a l'avantage d'être accessible à toutes les fortunes. 
Les instruments de ce format sont à cordes verticales, obliques ou demi-obliques. Désormais cette importante manufacture réunira donc les 
deux branches, également essentielles, d'une fabrication à la fois artistique et commerciale. 



84 



REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 



POUR PARAITRE INCESSAMMENT 
Chez Ci. BRAMDV§ et S. DUJFOUR, éditeurs, 103, rue de Richelieu, au I e 

Edu 2 e entr'acte 
(Ve Bal) 
de 



Schiller-JHarscIi et Cantate 



Arec Cbœar 

poésie de 
F. PFAU. 

Composées à ï 'occasion du festival donné à Paris pour la célébration du 100 e anniversaire de la naissance de Schiller, 

PAR 



aiAGOMO MWïïmmmmmm 

LE 

ROMAIV 




Opéra-comique en trois actes, 

Paroles de 



ALEXANDRE DUMAS ET DE LEUVEN 



Musique de 



ÂMBROISE T 




(De f Institut.) 
XilES ASSIS BiffiTACBIÉS avec accompagnement de Piano, par Bazille. 



ACTE i or . 
Ouverture. 

1. ■',.(:. iig' pour voix d'homme : Fêtons noire étoile chérie. 

"2. Duo chanté par Mlle Monrose et Mlle Lemercier: Ma chère, à la 

sorcellerie. 
3. Couplets chantés par M. Montaubry : J'aime l'or, ducat ou pistole. 
Z'bis. Les mômes, transposés pour baryton ou mezzo-soprano. 
3 ter. Les mêmes, transposés pour basse. 

U. Couplets chantés par M. Prilleux : C'est un grec! c'est un grec\ 
5. sicilienne chantée par M. Crosti : Vive! vive notre belle Sicile. 

5 bis. La même, transposée pour basse. 

G. Duo chanté par Mlle Monrose et M. Montaubry: Laissez-vous atten- 
drir, marquise. 

6 bis. Roniauccro extrait du duo chanté par Mlle Monrose : Elvire 

régnait à Munie. 
7. Couplets chantés par Mlle Lemercier: Dûs villas, des palais. 

ACTE II. 

S. Barearolle chantée par M. Montaubry : Si la brise folle. 

8 bis La même, pour basse chantante ou baryton. 

8 ter. La même, pour mezzo-soprano. 

9. Air chanté par M. Montaubry : Ah! vive Dieu, l'amour m'appelle. 

KETTEBGB. — Fantaisie -Transcription 
Quadrille par Arban. — Valse par Strauss. — 



Duettino chanté par Mlle Lemercier et M. Montaubry : Endor- 
mons et fermons les i/eux soupçonneux. 
&rana air chanté par Mlle Monrose : Est-ce un doux mensonge ? 
bis. Stances extraites de l'air pour soprano: Suis-je l'hirondelle, 
ter. Les mêmes, transposées pour mezzo-soprano. 
Duo chanté par Mlle Monrose et M. Montaubry : Oh! non, je ne dors 

pas, je veille. 
Trio chanté par Mlle Monrose, MM. Montaubry et Crosti : Ah! ah! 
ait! ah! ah! ah! la bonne folie. 

ACTE III. 
Clieeur pour voix d'houimes : Posons des gardes sans nombre. 
Couplets chantés par M. Crosti : Puisque de ces biens de la terre, 
bis. Les mêmes, transposés pour ténor. 
Air cacliuclin chanté par Mlle Monrose: Ah! je saurai pour vous, 
bis. Le même transposé pour mezzo-soprano. 
Trio chanté par Mlles Monrose, Lemercier et M. Montaubry : Beauté, 

jeunesse et folle ivresse. 
E!<: eu anec chantée par M. Montaubry: Ah ! ce serait un crime, 
bis. La même, transposée pour mezzo-soprano. 
ter. La même, transposée pour baryton. 
quater. La même, transposée pour basse. 



(Romancero, Barearolle, Air-Cachucha, Romance). 
Polka par Ettling. — Polka-Mazurka par Talexy. 



IIIÎ1HE clCiVTIHI.E DE NAPOLÉON CHAtX 



HE1K.ÈOF. 20. 



BUREAUX A PARIS : BOULEVARD DES ITALIENS, 1. 



27 e Année. 



IV li. 



11 Mars 1860. 



ON S'ABONNE 1 

Dans les Départements et à l'Étranger, chez tou« 
les Marchands de Musique, les Libraires, et aux 
Bureaux des Messageries et des Postes. 



REVUE 



PRIX DE L'ABONNEMENT: 

Paris 24fr.paron 

Dt-purU-nu'iUs, Ik-lgiqui* et Suisse.... 30 n id. 
Étranger 34 « id* 

Le Journal paraît le Dimanche. 



GAZETTE MUSICALE 



/w\J WVAAaaa' — 



SOMMAIRE. — Théâtre impérial de l'Opéra : Pierre de Médicis, opéra en 
quatre actes, paroles de MM. de Saint-Georges et Emilien Pacini, musique du 
prince J. Poniatowski, par Paul Smith. — Concert de Mme Marie Pléyel. — 
Concert d'Emile Prudent. — Auditions musicales, par Adolphe ISotte. — 
Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, 
par Fétis père (l !r article), par Paul Smith. — Correspondance : Rouen et 
Nantes. — Nouvelles et annonces. 



THEATRE IMPÉRIAL DE L'OPÉRA. 

PIERRE DE MÉOICES, 
Opéra en quatre actes et sept tableaux, paroles de MM. de Saint- 
Georges et Emilien Pacini , musique du prince J. Poniatowski , 
ballets de M. Petitpa, décors de MM. Nolau, Robe, Martin, Des- 
plechin, Thiery et Cambon. 

(Première représentation le 9 mars 1860.) 

On sait que Voltaire dans sa jeunesse disait un jour au prince de 
Conti, qui venait de lire des vers de sa façon : Sommes-nous tous 
princes ou tous poètes? Quelque chose d'analogue pourrait fort bien 
se dire à l'Opéra, depuis que des princes et des ducs régnants ne 
dédaignent pas d'y faire de la musique. L'inégalité des conditions 
disparaissant devant la rampe, il ne s'agit plus de la qualité de l'au- 
teur, mais de celle de l'œuvre et de la manière dont le public l'a 
reçue. M. le prince Poniatowski voudra donc bien nous pardonner, si 
nous ne faisons pas plus de façons avec lui qu'avec un compositeur 
de profession, et, du reste, il a déjà pris une telle place dans l'art mu- 
sical qu'on pourrait fort bien s'y tromper. Sa nouvelle œuvre devait 
exciter d'avance une curiosité des plus vives, et c'est pour y satisfaire 
que le lendemain même de son apparition, nous nous hâtons d'en 
tracer une rapide esquisse, et d'en constater l'heureux destin. 

Pierre de Médicis n'a pas laissé un grand renom. Fils de Laurent 
le Magnifique, il lui succéda dans le gouvernement de Florence d'où il 
fut chassé au bout de deux ans et mourut dans l'exil, après de vaines 
tentatives pour reconquérir ce qu'il avait perdu. A Julien, son frère, 
était réservé l'avantage de revoir son pays et d'y rétablir la supré- 
matie de sa famille, sans s'illustrer lui-même. Le véritable héros de 
cette époque, l'homme qui remplit la république de fanatisme et d'a- 
gitations, en la dominant par son éloquence, pendant l'interrègne des 
Médicis, ce fut Jérôme Savonarole, le fougueux et courageux adver- 
saire du pape Alexandre VI. La vie de Savonarole se termina sur un 



bûcher, et sans doute on y trouverait la matière de l'un des drames 
les plus émouvants que fournisse l'histoire, mais ce n'est pas là 
le sujet d'un opéra. Dans le libretto de MM. de Saint-Georges et Emi- 
lien Pacini nous ne voyons qu'un pâle reflet de cet étrange et sublime 
personnage sous les traits du grand inquisiteur Fra Antonio. Le